Interviews en Suisse et autres infos...
Publié le 10 Novembre 2018
En ce samedi 10/11/2018, voyons voyons ce que je vais vous mettre... un peu de ci, un peu de ça... j'ai quelques mets qui vont virer si je ne vous les fourgue pas, je garde le morceau de Rolling Stones paysan et le Rock and Folk truffé pour les fêtes - si ça vous fait saliver, c'est en kiosque-. J'avais l'idée d'une revisit de l'interview sauce Inter, mais je n'ai pas été livré: il faut attendre la livraison (en podcast): la photo donnait bien en Murat bleu camouflé sur le canapé de la même couleur.
Bon, allez, je vous fais la formule complète, vous avez faim il me semble.
1) Amuse bouche
LE TWEET EN PLUS
Toujours pas de "live report" sur la tournée de Jean-Louis... Cela nous permet d'aller aux concerts en gardant un peu de surprise peut-être... un "je me souviens" à la guitare, un Murat "peu causant"... peu d'infos nous parviennent. Bon, c'est bien comme ça, je ne vais pas me sentir obligé non plus de faire mes comptes-rendus...
Allez, j'ai trouvé un petit tweet:
Laurent Geneix (linguiste et journaliste):
Le blues imperturbable de Jean-Louis Murat, aussi vénéneux que chaleureux. Le fantôme de Lou Reed planait sur Saint-Avertin ce soir. – impressionné
2) ENTREE
Baptiste Vignol, qu'on n'arrête plus (livres sur Barbara... et enfin son Delon) nous cause du disque de Nolwenn Leroy saluant la chanteuse ( Il se niche quelque chose d’authentique dans sa voix, d’indiscutable, d'apaisant, sans quoi Alain Souchon, Laurent Voulzy, Christophe Miossec ou Jean-Louis Murat ne lui auraient pas écrit de chansons.). Il salue notamment le choix de reprise de "Hollywood" de Mc Neil, chanson que j'avais justement découverte dans le livre de Vignol "le top 100 des chansons que l'on devrait tous connaître par cœur".
Comme nous, il regrette l'absence d'une reprise de Murat: " Ne manquerait donc, s'il fallait pinailler, qu'un air de Murat, le plus sexy de nos folk singers ; Le monde caressant par exemple, sur lequel, à la brune, Nolwenn se serait promenée...".
https://delafenetredenhaut.blogspot.com/2018/11/femme-de-gout.html
3) PLAT PRINCIPAL "Interview suisse en deux façons"
On retrouve un Jean-Louis toujours et encore charmant, en pleine forme!
- par Yann Zitouni sur RADIO PARADISO, qui date un peu: 11 octobre. Je n'ai pas trouvé le podcast. Alors, je vous le mets en chargement.
A partir de la 22e minute:
Murat indique bien qu'il y aura bien un 3e étage de la fusée et qu'il allait s'y mettre rapidement... Pour finalement dire qu'il aimerait bien faire "une immense danse de canard qui me blinde jusqu'à la fin de la vie"... Plus sérieusement, "j'ai une idée assez précise, mais je me la garde pour moi".
(longue séquence sur Rendre l'âme, et Christophe Pie, aussi sur Sweet Lorraine, Marguerite de Valois (Margot, c'est elle) ("j'étais très amoureux d'Adjani").
Pour nos amis Suisse: il est dit que Murat est vraiment désolé de ne pas avoir de concerts dans votre pays...
- ET dans "Derrière les notes", 21/10/2018: C'est un artiste empreint d'une belle poésie que l'on accueille cette semaine: Jean-Louis Murat! Très attaché à sa terre natale, il habite dans une ferme entouré de sa famille. Un être qui revendique une certaine liberté et qui se refuse à adhérer aux codes parisiens. Véritable artisan de la musique, il se plonge volontiers dans l'univers du cinéma, notamment le cinéma italien. Jean-Louis Murat est un artiste authentique qui parle sans détour. Ce sera également l'occasion de découvrir son nouvel album "Il francese".
Au programme, beaucoup -beaucoup de musiques de JL, les séquences d'interview sont plus des petites pastilles, mais ce n'est pas inintéressant. L'interview précédente était axée sur le disque, là, il est plus question de l'"environnement personnel". Quelques notes: l'Italie (et son côté "en sursis"), et sa relation aux Etats-Unis (le génocide des first nation, plus marquant pour lui que l'esclavage). Murat apprécie qu'on le compare à un amérindien pour le rapport à la terre, le côté contemplatif, le contraire de "time is money". La journaliste lui dit qu'il rajeunit, et Murat indique que c'est la curiosité, l'hygiène, être amoureux et la rigolade... et essayer de se refaire une virginité. La journaliste lui parle de sa région qu'il lui donne un côté aérien... mais aussi terrien... Enfin soit. Jean-Louis indique qu'il apprécie autant travailler la terre que faire de la musique (50/50) mais qu'il ne veut pas passer pour l'auvergnat de service. "je suis bourré de contradictions": "je suis énormément de quelque part mais je désire énormément être de n'importe où, je suis macronien".
Murat se souvient que dans le train en venant, il s'amusait à se mettre successivement à la place de deux personnes à côté de lui: un serveur qui draguait une femme. A la question de ce que cela a suscité, Jean-Louis indique : de l'excitation sexuelle...
Jean-Louis se souvient qu'il est tombé sur une psy en interview quelques jours avant et qu'elle lui aurait dit qu'il devrait faire une cure, qu'il était complétement timbré... "ça m'a perturbé". [On n'a pas encore eu vent d'une interview de ce genre]. Il assure que c'est vrai : "elle était sérieuse", par exemple en lui disant "si vous dites que vous êtes entouré que de dingues, c'est ce que c'est vous qui l'êtes". De là, il parle de la question qui l'interroge beaucoup : l'identité, notamment le flou de l'identité sexuelle, et qui est un thème du disque, et qui est un terre fertile pour la poésie.
Passage sur Silvana Mangano, encore une séquence sur son insaisissabilité, petite séquence sur sa vache et quelques autres propos pour terminer, face aux tourments du monde, par l'affirmation de vouloir être un "nomade".
3) TROU NORMAND
Quelques mots sur le disque sur Musikplease:
musikplease.com/francais-albums-101188/
Si la vie est un éternel recommencement, ce n’est pas le cas de la discographie de Jean-Louis Murat. Moins d’un an après le téméraire « Travaux sur la N89 », voici « Il Francese ». L’heure du renouveau a (encore) sonné. Murat bidouille, expérimente des arrangements improbables. Pour en façonner des chansons empreintes de mélodies modernes et évidentes. #ChapeauBasLAuvergnat
4) FARANDOLE DE DESSERTS CINEMA
Du léger, du peu sucré pour finir le repas...
- Encore et toujours Laetitia Masson qui utilise la musique de Jean-Louis :
- L'autre camarade Claire Denis sort un nouveau film (qui fait référence à un des cinéastes préférés de Jean-Louis, Tarkovski). Arte nous propose une longue vidéo autour de l'utilisation qu'elle fait de la musique... et bien sûr il y a du Jean-Louis. "scène culte" des films de Claire Denis... Ia séquence disparaissant parfois (en ce moment?) de youtube, c'est donc à ne pas rater.
LE LIEN EN PLUS DIGESTIF
Baudelaire toujours d'actu... Murat et l'ami Bertrand Louis
https://next.liberation.fr/musique/2018/11/09/baudelaire-du-temps_1691123
Jean-Louis Murat: «Charles & Léo» (2007)
Toujours aussi iconoclaste, l’Auvergnat exhume d’une cassette remise par Mathieu Ferré, le fils, douze des vingt-deux poèmes sur lesquels le chanteur anarchiste s’accompagnait au piano. Si Léo Ferré avait enregistré Baudelaire à deux reprises (1957 et 1967), le temps lui a fait défaut pour s’atteler à un troisième volume. Murat s’en charge donc, en respectant à la lettre la structure mélodique de son aîné. Son timbre langoureux se marie notamment à merveille avec la nonchalance musicale de l’Horloge ou la convocation du souvenir (Je n’ai pas oublié). Morgane Imbeaud, l’ex-voix féminine de Cocoon, ne passe pas par hasard sur le vaporeux l’Heautontimoroumènos. Comme souvent avec Murat, un disque qui questionne de prime abord mais établit par la suite sa lente possession.
Bertrand Louis: «Baudelaire» (2018)
Il y prend goût aux radicales immersions poétiques, Bertrand Louis. Ne pas mettre ça sur un manque d’inspiration, parce que sa propre plume n’a jamais manqué auparavant de panache. Donc après Philippe Muray (Sans moi, en 2013, déjà une réussite), le voilà qui branche l’électricité pour le prince des nuées. Ici, le lyrisme de la harpe se confronte aux brûlures post-punk, motifs récurrents des dix chansons. Cette exploration formelle apporte une relecture insoupçonnée et captivante des textes. Un son terrien et orageux à la fois, rugueux ou caressant, tendu et happant. Bertrand Louis ose une mélodie aussi venimeuse qu’enveloppante pour embrasser la fugitive beauté d’A une passante, télescope l’anxiété et le sensuel sur Chansons d’après-midi. La voix, qui semble être revenue de tout, creuse les mots, élargit encore plus l’espace. Il paraît que Verlaine sera son prochain angle d’attaque. Si c’est de cette hauteur-là, on accepte volontiers de patienter encore pour des chansons originales.
ET bien, c'était un peu long comme repas de famille... Je crois qu'on a assez mangé pour deux jours. A bientôt pour une nouvelle édition.