Ciné-ma... ciné-ma... cinéma!... cinéma !

Publié le 24 Mars 2010


1)   Allez, d'abord, un petite clin d'oeil à Claire Denis. Jean-Louis Murat a écrit  "J’ai pas sommeil" (CD single ©1994 Virgin) chanson de son  film J’ai pas sommeil ça tombe bien!   Je suis très ami avec Claire Denis, disait Jean-Louis  aux inrocks en 2000.
Une partie de l'interview traitait de cinéma:


Et le cinéma, vous l'avez découvert tout seul ?

Je suis un mec d'expériences. Par exemple, quand j'aimais le cinoche et que j'habitais à Paris, je tenais bien trois ou quatre films par jour, pas de blague. Je me faisais tous les Lubitsch, et après je passais à Tarkovski, comme un étudiant. Je n'ai pas fait d'études, donc je me mange des chapitres. Seulement le cinéma, je dirais pas que t'as vite fait le tour de la question, mais c'est quasiment mort comme art.

Pourquoi plus le cinéma que la musique ?

Parce que plus vieux et plus limité. Par exemple, je trouve que le cinéma n'est toujours pas émancipé de la littérature.

Ce qui devrait motiver pour aller plus loin.

En attendant, quand tu vois un Woody Allen ou quand tu penses à Bergman ou même Tarkovski, ou même aux narratifs comme Ford ou Kurosawa, c'est de l'architecture de roman de base du xixe. Même ceux qui veulent aller plus loin. Même Truffaut qui veut faire monts et merveilles, il finit par faire du Autant-Lara qui est du sous-Balzac. Mais bon, le cinéma, j'ai beaucoup donné. A mon arrivée à Paris, j'ai regardé dans l'annuaire les cinéastes qui y étaient. Il y avait Claude Sautet, je l'ai appelé, je suis tombé sur lui directement, on s'est vus, on parlait cinéma. J'ai écrit des papiers dans des revues de cinéma amateur. Maintenant, je ne vais voir que les films qui cartonnent.

Pourquoi ?

Pour travailler. Là, j'ai vu Gladiator. Je m'installe et je sais que je vais bosser pendant deux heures. Je refais la musique, je refais le montage, je recadre, je revois les dialogues. En général, je sors épuisé.

Et pourquoi ne pas tourner vous-même ?

J'ai fait des courts métrages, des clips, travaillé sur des scénars. Donc les chefs-d' uvre, je ne vais même plus les voir. Je m'ennuie : il n'y a rien à faire. Tourner un long métrage ? C'est un métier de chien. Je suis très ami avec Claire Denis, et je vois qu'à la fin du travail, il n'y a pas beaucoup de satisfaction. Et puis, il faut bien choisir.
http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/lattrape-coeurs-jean-louis-murat/
http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/article/jai-pas-sommeil/



un rappel sur le film:

Dans ce film, on peut entendre également le lien défait:

Vous avez une approche particulière du corps, on trouve souvent des séquences de danse dans vos films.

Je crois que, dans l’espace du plan, le corps doit vivre et raconter l’histoire aussi. Ce n’est pas aux comédiens de s’exposer, c’est plutôt au film de leur laisser l’espace de s’exprimer. Denis Lavant, dans « Beau Travail », c’était une danse libre. J’ai donné seulement la musique et le lieu et il a inventé cette danse. On a filmé sans répétitions préalables, en une seule prise... Il faut dire que Denis est un être exceptionnel. J’ai aussi vécu quelque chose d’inoubliable avec Grégoire Colin quand j’ai réalisé le film pour Arte « U.S. Go Home ». Le début du film, c’est une très belle chanson de Chuck Berry, un adolescent dans sa chambre qui danse seul. Ce n’était pas la musique de son époque et Grégoire voulait répéter. Je lui ai dit non, je voulais qu’on se lance là-dedans en l’ayant seulement écoutée ensemble plusieurs fois. Ainsi, quelque chose naît dans le corps, mais si on fixe des gestes, ça ne fonctionne plus. On s’est donc retrouvé tous les soirs chez moi pour écouter cette chanson. Et puis le premier jour de tournage, on a filmé la séquence. Et pour moi, ça doit être le plus beau moment de danse que j’ai filmé. Dans « J’ai pas sommeil », quand Richard Courcet danse sur Le lien défait de Murat, c’était aussi un moment unique. Agnès Godard suivait les mouvements de Richard caméra à l’épaule et moi, j’avais l’impression que j’étais dans le corps de Richard, que j’étais le prolongement de ses doigts, que je dansais à toutes les prises, j’ai éprouvé complètement ce que Jean-Luc Nancy appelle « l’empathie ». http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=43694




Et pourquoi je parle de ce film au fait? J'ai oublié....  ah,si!  Claire Denis sort un film... Retrouvez une interview-fleuve sur Telerama.fr :
http://www.telerama.fr/cinema/les-mille-et-un-defis-de-claire-denis-1-2,53899.php



2) Et ce film, il est avec qui?
  - Isabelle Huppert. Dans le lien ci-dessous, elle parle de son année 2009, et en septembre, c'est "le cours ordinaire des choses"... Une occasion de parler de Deshoulières:

http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18593225.html
à 2'18... "un homme délicieux"  pour "une fantaisie".... "je suis une diseuse"



3) allez, puisqu'on y est...

Avant la sortie des deux prochaines B.O. de Jean-Louis Murat (le Masson et "Pauline et François"), rappelons-nous des autres histoires de cinéma de Jean-Louis : 

-  le titre pour Krzystof Kieslowski (Rouge)

et un extrait de la B.O. de coupable:


- Mlle Personne :
http://www.jlmurat.com/spip.php?article13
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=30738.html
Pas de vidéo pour le moment! Mais c'est en écoute intégral sur Deezer:
http://www.deezer.com/fr/music/jean-louis-murat/live-mademoiselle-personne-338579#music/jean-louis-murat/live-mademoiselle-personne-338579


- Et pour être complet, "la vengeance d'une femme" avec Jean-Louis acteur... mais on en a déjà parlé!
http://surjeanlouismurat.over-blog.com/article-en-direct-des-toyaux-uverts-5--43263263.html

On vous avait vu comme acteur dans La vengeance d’une femme de Doillon en 1990. C’est une aventure à laquelle vous n’avez pas donné suite… 
J’en ai gardé un souvenir très désagréable. A cause de Doillon d’ailleurs. On devait refaire un film ensemble, mais j’ai laissé tombé. Parfois, je regrette. Comme pour Michael Haneke. J’ai beaucoup travaillé avec lui puis j’ai abandonné au tout dernier moment car le scénario ne me plaisait pas. Une autre fois, je devais faire des essais avec Lars von Trier. La veille, j’ai dit : «Non, je ne viens pas.» Cela m’attire et me fait un peu peur à la fois car j’aime trop le cinéma classique. Celui qui se fait aujourd’hui ne m’intéresse pas vraiment.

Rédigé par Pierrot

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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