Le bon papa répond à la nlle République (15/11)
Publié le 15 Novembre 2011
Un nouvel album pour le troubadour auvergnat : « Grand lièvre » a pointé ses oreilles en septembre. -
Déjà deux ans que Jean-Louis Murat n'avait écrit un album. Oubli réparé avec Grand lièvre et une tournée pour le découvrir. Discussion avec l'artiste depuis sa maison en Auvergne.
Comment se passe la tournée ?
« Bien. J'aime être sur les routes, en concert et en tournée. Le temps d'un concert, je recharge les piles. »
Dans quel état d'esprit avez-vous écrit cet album ?
« C'était en France, en Provence, donc une ambiance particulière. Je n'étais pas aussi serein que d'habitude. L'atmosphère n'était pas détendue, je ne sais pas pourquoi. »
La légende dit que vous écrivez une chanson par jour, est-ce vrai ?
« C'est moi qui dis ça ! Et c'est vrai. Quand je suis en période de création, j'écris plusieurs chansons par jour, à la façon d'un cinéaste qui fait plusieurs prises et ne garde que les meilleures. Je suis très discipliné, je travaille tous les jours. J'aime l'idée de travailler, et j'aime beaucoup travailler. Sûrement parce que je fais ce que j'aime. »
Une des chansons de votre nouvel album s'intitule : « Qu'est-ce que ça veut dire ? » Est-ce une réflexion sur la vie ?
« C'est une phrase que l'on entend partout et c'est aussi une réflexion d'enfant. Le refrain '' Hello, hello hello '' a beaucoup amusé mes enfants lorsqu'on le chantait tous ensemble. »
Parlons un peu de vous. Petit, comment vous imaginiez-vous ?
« Je m'imaginais être plus que ce que je suis. Je ne pensais pas finir en petit chanteur provincial. Je rêvais de gagner le Tour de France, je voulais être un sportif de haut niveau. La chanson est une passion de seconde main. »
Pouvez-vous citer un endroit qui vous ressemble.
« Les endroits que j'aime sont vierges de toute civilisation, de plus en plus difficiles à trouver. Dans mon bureau, mon antre, je suis tout seul et là, je suis bien. C'est mon côté farouche, auvergnat qui ressort. Et paradoxalement sur scène, où je me sens seul. La solitude est un état qui me convient. »
Si vous deviez partir sur une île déserte, qu'emmèneriez-vous ?
« La femme que j'aime pour faire des enfants. Des manuels et du matériel de bricolage. J'aime beaucoup les outils, j'aime bricoler. Je suis fétichiste des outils, j'adore les haches, j'en ai beaucoup chez moi en Auvergne. »
Quel est votre principal trait de caractère ?
« Je suis fidèle en amitié. Je suis aussi de caractère instable, contradictoire, je change souvent d'avis et c'est difficile à vivre, pour les autres. Je suis imprévisible, et pourtant, j'aimerais être plus constant. Je suis un peu chiant parce que je ne m'aime pas. »
Quel air chantez-vous sous la douche ?
« Je ne chante pas sous la douche. Comme je suis toujours en train d'écrire, ce sont souvent les airs en création que je fredonne. Mais ce qui viendrait le plus facilement à la bouche, ce serait des chansons stupides ou des chansonnettes comme '' Sacré Charlemagne '' de Sheila. »
Avez-vous un péché mignon ?
« Oui, le chocolat ! Mais le bon. Je n'ai aucune résistance au chocolat, quand j'entame une tablette, je la finis, j'en mange à me rendre malade. J'ai fait une tentative de suicide au Ragusa, un excellent chocolat suisse. »
Avez-vous imaginé un duo. Avec qui le feriez-vous ?
« Avec Camille, sans hésitation. C'est une artiste qui a un monde intérieur très très vaste. On a déjà tenté l'expérience, et je suis prêt à recommencer quand elle veut. »
Si vous pouviez être quelqu'un d'autre ?
« Je serais une vache auvergnate, une salers bien sûr, parce que je crois que la vache est un humain qui a choisi de se taire. Je pourrais aussi être saint François d'Assise pour son respect envers toutes les créatures. »
Qu'aimeriez-vous qu'on dise de vous, quand vous ne serez plus là ?
« Il fut un bon papa. »
Jean-Louis Murat en concert au Chato'do le samedi 19 novembre, à 20 h 30.
par Anne Richoux