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Publié le 22 Janvier 2025

C'était déjà une semaine bien triste... mais au moins,  là, cela sera une occasion de rendre hommage à la beauté et à la paix.

Gabriel YACOUB est décédé.

 

Voici une des chansons préférées de Jean-Louis Murat. Il l'avait citée dans sa participation au livre "le top 100 des chansons que l'on devrait tous connaître par cœur" de Baptiste Vignol, même s'il s'était trompé dans le titre  les roses font un beau bouquet (quand elles sont jolies)  au lieu de Marions les roses.

Et il a cité plusieurs fois Malicorne dans ses goûts.

Si  Pierre Mikaïloff dans l'ouvrage de son collègue Jean-Éric Perrin, Frenchy but chic indique :  "Le punk et la new wave ont eu un effet salutaire sur la scène française, dominée jusque-là par les courants folk et progressif, représentés par Malicorne, Ange, Magma, Atoll, Pulsar, Gong...",  Murat  lui qui émerge à ce moment-là, n'ostracise aucune musique... et notamment pas la chanson française, ou la musique "progressive" (on avait parlé de son intérêt dans un article consacré au côté "folk progressif" de l'album BABEL : Wyatt, Jethro Tull, Family...).  On rappellera d'ailleurs que Gabriel Yacoub s'était plaint que Murat reprenne ce nom de Babel, il avait intitulé ainsi son album de 1997, mais ne lui en tient pas rigueur: Jean-Louis est cité dans sa bio officielle ("depuis, malicorne n'a cessé d'être cité en référence de qualité et d'inspiration par des musiciens aussi différents que stephan eicher [duo sur Babel, introuvable en ligne sauf extrait], jean-louis murat, ou françois hadji-lazaro" [ Gabriel a sorti plusieurs disques chez Boucherie Production].

 

Jean-Louis avait côtoyé Marie Sauvet, chanteuse du groupe et compagne de Gabriel chez Virgin. Voici ce qu'elle nous avait dit:

"Nous avons échangé à l'époque avec Jean-Louis sur Malicorne qu’il m’a effectivement dit aimer, ce qui a cette époque virginienne me rendait très heureuse ! ".

On sera forcé de remarquer que les deux hommes étaient nés presque au même moment : 28/01/52 contre 04/02/52... et Gabriel meurt lui aussi bien trop jeune... même si sa carrière à lui est lancée dès 1973(voir 1971 en accompagnant Alan Stivell!! Il faudra 14 ans de plus pour que Jean-Louis rencontre le succès!! 

Je laisse les amis de "nos enchanteurs"  vous parler plus en détail de Gabriel Yacoub:

https://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2025/01/22/gabriel-yacoub-1951-2025/

 

PS: On trouve des disques de Malicorne sous le label de MASQ... le label du fils de Claude Dejacques, qui signa Murat chez Pathé en 1981.

NB: On pourrait tisser un lien avec Malicorne à propos de  "l'almanach amoureux" de Murat (album "almanach" de Malicorne) ainsi que pour Tristan ou l'utilisation d'instruments anciens pour Mle Deshoulières. 

 

En musique:

Leur MARGOT:

Et pour en revenir à la tristesse du moment, voici ce que disait Gabriel:

Pour vous qu’est-ce que la musique ?

Elle est indispensable, au même titre que la poésie, l’art en général, la nature. C’est une voie pour le rêve, l’antidote à la bêtise, la réponse aux imbéciles.

 

On verra ça à la Saint-Jean j'espère... mignonnes et mignons... 

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 11 Janvier 2025

UN LIEN EN PLUS POUR COMMENCER UN ARTICLE SOYONS FOU EN 2025

On a cité Stan Cuesta dans l'article précédent. Voici une nouvelle occasion. Il est en interview dans CAUSEUR.

Que représente pour vous Robert Wyatt ?

C’est un de mes musiciens et chanteurs préférés. Il y a un culte autour de lui, justifié. Comme une société secrète des adorateurs de Robert Wyatt. Partout dans le monde, à quelques signes de reconnaissance, je rencontre des adeptes de la secte, et nous devenons amis. Cela suffit à nous rapprocher. Je cite Jean-Louis Murat et Pascal Comelade, mais il y en a bien d’autres. J’ai eu la chance de rencontrer Wyatt, de l’interviewer, ou plutôt de discuter avec lui, pour Rock & Folk. Ce pseudo-métier de journaliste musical me sert surtout à ça. C’est très mal payé, très peu lu, quasiment obsolète. Je m’en fous. J’ai rencontré la plupart de mes héros. Je suis content.

Cela m'évoque les propos de Grégoire Bouillier à la maison de la poésie, la "fraternité" entre personnes qui aiment Murat.

 

- Celui qui affirme aimer Jean-Louis Murat aujourd'hui c'est Renaud Hantson. C'est le titre de son disque "CEUX QUE J'AIME. Et on doit donc confraternellement  lui faire un hug amical.

Pas d'ironie de ma part, pour un artiste qui a eu son heure de gloire (Comédie musicale Jimmy de Berger) et qui continue de tracer sa route en faisant ce qu'il aime (il cite Murat comme un exemple à ce titre : "pur artisan, "en dehors du circuit habituel"). Et sa reprise hispanisante est plutôt réussie, ainsi que le disque (avec des jolis choix), même si la voix  gagnerait à s'épurer un peu des effets (ceci dit j'ai pris plaisir à entendre un peu de puissance pour une fois). D'ailleurs, Renaud indique que c'est Murat qui lui a inspiré un de ses gimmicks favoris, dans "si je devais manquer de toi": les "oh" ou "ah" qu'il fait avant le refrain.

 

La reprise n'étant pas en ligne, j'ai fabriqué un petit truc...  N'ayant pas de bord de Loire chez moi, j'ai dû choisir les points du jour de ma contrée... dont je ne veux jamais manquer...

J'ai tenté de joindre sans succès Renaud pour avoir un complément d'information...

Album commandable : http://www.hantson.com/   ou site de vente

Petite note: Il a joué de la batterie pour W. Sheller.

 

LE LIEN EN PLUS

On reparlera prochainement de Nicolas Driot (Kandid), musicien auvergnat, qui fait le tour de France depuis quelques années déjà.

Après avoir chanté en décembre en première partie d'un interprète de Murat (la Grande Chorale de la Coopérative!*) , il est en Concert le dimanche 19/01 17h, Bourg En Bresse

https://www.ain.fr/que-faire-dans-lain/7019604-nicolas-driot-cartographie-du-coeur-jmf

"Un univers poétique et sensible, quelque part entre Ben Mazué et Jean-Louis Murat".

"Après avoir sorti 3 albums sous le nom de "Kandid" entre 2004 et 2014, dans une veine "chanson-folk acoustique", puis une longue parenthèse jeune public avec le conte musical à succès "Victor et le Ukulélé" (plus de 300 représentations), Nicolas Driot revient avec un nouveau projet : Mars 2020, interruption brutale de tournée. Le monde sur pause. Contecte inédit, doublé d'une tempête intérieure comme la vie sait parfois nous en réserver. De cette période chaotique sont nées 11 chansons, esquisses d'un nouvel album. Reflet des bouleversements du monde et de la perte de repères intérieurs, "Cartographie du Coeur" est un hymne à l'Amour et à l'espoir, imprégné de lumière. Si la collaboration avec le réalisateur Vivien Bouchet (Zazie, Etienne Daho...) et l'arrivée de deux nouveaux musiciens sur scène ont façonné des textures sonores plus modernes et plus pop, les textes sont toujours aussi délicatements ciselés".

 

*Le Cri du papillon sur leur premier disque, avec Denis.

 

NB:   J'ai oublié de fêter mon anniversaire: Déc 2009-2024: 15 ans de blog. Je remarque une nouvelle fois que personne ne me l'a souhaité, pas un cadeau, ni même une remarque... Enfin soit... J'aurais aimé pour affronter cette étape importante que je redoute : Avoir une plus grande capacité à prendre soin des autres et à partager, et à développer des relations plus intimes . Passer moins de temps avec ses parents et plus de temps avec ses amis. Ressentir beaucoup de tristesse ou de dépression, ce qui peut entraîner de mauvaises notes à l’école, la consommation d’alcool ou de drogue, des rapports sexuels non protégés et d’autres problèmes...     Aaaaaaaaahhhhh, non.... je ne veux pas grandir!!  Ca fait peur!

 

 

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 13 Novembre 2024

Montañita :

On a déjà parlé de ce groupe après que j'ai pu assister à un de leurs concerts  à Clermont. Leur album Dummy light in the Chaos vient de sortir le 18/10 chez Only Lovers Records/modulor avec  un bel oeuf au plat dessiné sur la pochette. Une invitation au jeu de mots de foireux que je me refuse d'honorer, vous l'imaginez bien! Moi, jamais! 

 

Montanita  - mondaz -jean-louis murat

Pour le lien muratien, on notera qu'après ce qui était une petite intérim il me semble, Morgane Imbeaud fait toujours partie de la formation, même si le texte accompagnant le cd promo ne cite pour le noyau du groupe qu'Alexandre Costa, Sonia Lavergne et Pascal Mondaz... Ce dernier a aussi un lien avec Murat : il  a enregistré Babel! Et à ce titre, figure dans dans le livre Les jours du jaguar de P. Andrieu avec une interview fort intéressante sur la conception de Babel (dont il a beaucoup appris - il a utilisé les mêmes procédés pour la Maison Tellier ensuite par exemple) et la personnalité de Jean-Louis. A l'époque de Babel, le texte promo nous disait ceci:

Pascal Mondaz
Ingénieur du son et réalisateur, attentif et instinctif, formé à la rude école de la scène, musicien en solo intégral avec Galaktyk Kowboy, Pascal ‘Power’ Mondaz a sans doute tout compris des subtilités du studio. Diplômé de la SAE de Londres, il a travaillé avec Cocoon, The Delano Orchestra, Zak Laughed, The Elderberries, autour de Bashung et avec la plupart des beaux projets clermontois.

Montanita en concert 2023  crous de Clermont-Ferrand

Mais venons-en au disque :   J'ai été un peu désarçonné au tout premier abord, en n'ayant pas l'impression de retrouver ce qui m'avait plu au concert (une luxuriance musical pop qui ne se prête pas à  "une forme d'improvisation" telle qu'évoquée dans le texte promo),  mais dès la deuxième écoute, le lien s'est fait, grâce aux rythmes et mélodies accrocheuses : "We'll be bound", "maybe not".  Les harmonies vocales entre Alexandre et Sonia font merveille sur "Medusa"(très réussi) et "Weakness of mind"... et pour le coup, je retrouve vraiment sur ces titres ces petits bijoux pop (souvent à peine 2/3 minutes, voire une minute pour la dernière) qu'on a envie d'écouter en faisant défiler les miles... Une pop très 80 et 90s. Sur  "whisper of Flames", c'est le petit synthé qui va nous conquérir, et on trouve  les titres plus électro/synthétique :  "lost cause", "walking away".  "Rest  my head" nous accroche aussi (C'est l'un des morceaux qui me reste en tête) grâce à sa partie de guitare qui pourrait tourner en boucle... on pense à The Cure, et c'est effectivement une référence citée (comme les Pixies, Slowdive, Girls in Hawai).

Cette galette (complète), c'est court, pas plat, mais au "poêle",  percutant, sans coquille, frais mais protéiné, pas d'egg-eux du tout,  on ne va pas faire un plat, mais ça fait un effet b-oeuf. Même les blancs sont bons. Un album-mine!  Ça serait en français alors là...

 

En tant que camarade de route de S. EICHER, je veux signaler leur choix de reprendre EISBAR en live (filmé par P.Andrieux ici).

Après quelques dates en octobre sur la France, une seule date à retenir  pour l'instant: concert le 8/03/25 à Rouen (les 3 pièces), mais à surveiller là : https://www.facebook.com/Montanitafootballclub 

Et la presse apprécie:

"On est immergé dans une pop ouatée (“Maybe Not”) parfois lancinante (“Medusa”), très agréable et planante (“Lost Cause”), mais capable de quelques envolées plus alertes, comme ”Weakness of Mind” sur laquelle plane l’ombre de la new wave. ." ROCK & FOLK

"Le disque est gorgé d’une humanité profonde, naviguant entre noirceur et mélodies entraînantes, pour toujours trouver le chemin le plus clairement pop." INDIEPOPROCK

"On pense à Slowdive ou à Beach House mais ce qui est sûr c’est que ce premier disque est un clean game qui renverse nos quilles émotionnelles." SOUL KITCHEN

"Dummy Light in the Chaos est une régalade. Il sonne 90’s mais date d’aujourd’hui, impeccable de bout en bout" MUZZART

"(...) sublime album à venir, « Dummy Light in the Chaos », qui risque d’agiter la sphère indé en cette fin 2024." INDIE MUSIC

(...) la musique de Montañita s’épanouit tout en douceur et légèreté, les voix sont justes, les arrangements discrets et les mélodies délicieuses" ADDICT CULTURE

"Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître pour le groupe clermontois Montañita qui publie mi-octobre 2024 un premier album vraiment canon (...)" CONCERT AND CO
 
"C’est drôlement bien ficelé et catchy, le coup de projecteur est mérité." BENZINE

 

EN passant, quelques dates pour Morgane Imbeaud, dont ce soir, avec l'équipe bleue (Matt Low, Alex Delano, Yann C...), et à Chambéry (je devrais y être).

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- On passe à Garciaphone, et son troisième disque  Ghost Fire (Microcultures). Sortie le 8/11 (numérique, cd et vinyle)

Je suis condamné à faire la parenthèse muratienne, alors: (rappelons que Jean-Louis a fait figurer Olivier Perez comme une tête couronnée dans Point de vue/images du monde en 2016, et évoquait l'extrême bon goût de ses ballades, se disant "même épaté".  On retrouve aux crédits du disque : Guillaume Bongiraud (Delano-babel) et Mocke (ex-Holden, guitariste pour la Féline, Nesles et Chevalrex -entre autres muratiens). Zacharie Boisseau (Zac Laughed) est toujours présent (peu muratien, au contraire de son papa, mais profitons-en pour signaler sa reprise de MANSET avec Yan C.  sur la chaine frenchkiss), et Clément Chevrier (ex Delano).   Enfin, notons bien sûr qu'Olivier Perez accompagne à la batterie les Elyzian Fields sur les deux dernières tournées européennes avec Matt Low à la basse). 

 

                                                                                 Ghost douceur?

 

Alors, je crois avoir dit et redit tout le bien que je pensais du dernier disque Dreameater il y a 7 ans. Depuis, le cd  n'est jamais parti au fond des étagères, restant à disposition pour des écoutes régulières. C'est peu dire que j'étais donc curieux de cette nouveauté. De toute évidence, on ne part pas pour une révolution. On retrouve  avec plaisir la douce et très juste voix d'Olivier Perez, et les fameuses ballades.  Les ambiances se prêtent toujours à se lover au coin d'un feu, dans une longue soirée d'hiver... mais les orchestrations laissent deviner par moment (surtout sur la première partie) des tourments extérieurs, les intempéries qui frappent à la fenêtre... ambiance d'étrangeté peut-être accentuée par des interventions de  cithare,  bouzouki et saz (luthe), qui marquent un peu la différence avec le précédent disque. (je lis le dernier Grégoire Bouillet sur Monet, ça m'incite à laisser mes interprétations gambader comme une chèvre alpestre au printemps

 

 

 

Au fil du disque:

"Aloha He", est un charmant "bienvenue" avec une belle guitare et voix, après une note de synthé...  L'orchestration s'enrichit vite, douce guitare électrique, nappe vibrante et de plus en plus grinçante. Comme sur Dreameater, on retrouve immédiatement ce folk au premier abord simple mais dont les orchestrations nous préservent de tout ennui avec une écoute attentive (surtout que les chansons sont assez brèves, l'album fait 30 minutes).

"Someone Else's Dreams" nous amène sur les mêmes rives, mais là, c'est Guillaume Bongiraud et les cordes qui interviennent, et des jeux de tempo et de rythme, qui viennent finir sur un long pont presque jazzy, conclu par quelques sons surprenants. 

Même si une guitare sonne presque espagnole au démarrage, "Conditional love" semble à nouveau sans surprise... et on peut se lover dans la voix très belle, avant un final "expérimental".

Il serait temps de placer un morceau un peu plus enlevé, et justement, "Weathercocks"  nous a sorti de devant la cheminée, et on peut avaler les miles sur la Highway... mais en 1 minute 20, la virée tourne un peu au drame au son d'une guitare un rien saturé. C'est Thelma et Louise, les flics sont à nos trousses.

Un coin de soleil nous attend néanmoins avec le bavard "The Human form", qui reste sur un format court (2.3 minutes).

" A House that Speaks", c'est l'arrivée au saloon, un bar à Nashville, avec ce thème très country, même si la voix aigue évoque Paul Simon. L'orchestration est cette fois très sobre... même si un petit piano vient créer un peu la surprise.

"My Genes and Education" nous ramène à des choses plus contemporaines. Je suis moins adepte mais le pont un peu dissonant est intéressant. 

"Beyond The Speaker" est dans la simplicité, plus mélodique... le refrain est accrocheur, et le violoncelle de Guillaume intervient joliment.

"Better and Better" est le tube de l'album, avec son petit refrain accrocheur, accompagné du violoncelle, qui vient avec  une petite progression tout en douceur. Au 2e passage, on dodeline de la tête, on tape du pied.... Au 3e, encore plus, même si le choix est de rester dans la douceur dans le pont.

"Heard of the Hermit", guitare et voix... c'est naked.  Folk pur en stock... avant un peu de violoncelle. Joli pour terminer le disque sur un morceau un peu plus long (comme le premier titre, on ne dépasse par pour autant les 4 minutes). 

 

Il m'avait fallu du temps pour vraiment rentrer dans le dernier disque et c'est sans doute aussi vrai pour celui-là. L'anglais est bien sûr un obstacle pour le bourricot que je suis, je n'ai pas le sens des textes, ce qui m'empêche d'apprécier durablement du folk sans identité forte et mélodies accrocheuses. Mais ce n'est pas le cas avec Garciaphone. Je pense d'un coup à le ranger à côté de  Syd Matters pour le talent des mélodies feutrées, mais il me manque peut-être à Ghost fire les harmonies vocales qui étaient présentes sur Dreameater... notamment sur ma préférée "Every Song of Sorrow Is New" qui est un titre que je peux me mettre en boucle pour son final.  Pour autant, ce disque reste largement au dessus de panier tissé de cordes nylon (je vous invite à comparer avec  le dernier Raoul Vignal).

 

Ghost Fire    Le Monde   Culture, mardi 12 novembre 2024:

Quand on pense à l’Auvergne, le nom de Jean-Louis Murat (1952-2023) vient à l’esprit. C’est sans compter sur le talentueux Clermontois Olivier Perez, alias Garciaphone. Depuis 2011, ce multi-instrumentiste et chanteur (aussi batteur de scène pour le duo Elysian Fields) a publié deux délicats disques de pop folk cotonneuse. Ce fin mélodiste, héritier d’Elliott Smith (1969-2003) et de Badly Drawn Boy, affiche une éthique artisanale (avec synthétiseurs de fortune façon Grandaddy) qui contribue à son charme. Sept ans après Dreameater, ce troisième album s’étoffe d’orchestrations subtiles (violoncelle, cithare, saz, bouzouki) avec l’aide des touche-à-tout Zacharie Boissau et Clément Chevrier (The Delano Orchestra) et le guitariste Mocke (Holden, Arlt). Garciaphone nous installe dans sa bulle légère, tour à tour pop feutrée (A House That Speaks, Beyond the Speaker), radieuse (Better and Better, Someone Else’s Dream) voire délicieusement brouillonne (Weathercocks).

Et TTT dans Télérama sortie le 13/11

Dates:  https://www.facebook.com/garciaphone

 

LE LIEN EN PLUS

Avec Garciaphone, il y a Zacharie Boisseau. J'ai envie de signaler (après sa reprise de Manset indiqué ci-dessus) cette belle adaptation du Velvet... (qui fut l'objet d'un tribute initié par la Coopé... avec Murat, et déjà Zac,  et Yann  avec les Elderberries, à l'époque forts jeunes).  https://www.concertandco.com/critique-album/jean-louis-murat/the-velvet-underground-nico/5466.htm

 

LE LIEN EN PLUS EN LIEN AVEC L'ARTICLE PRECEDENT

Sud Ouest dimanche - Gironde-  dimanche 10 novembre 2024 : Interview de J. Doré

Jusqu’aux «Cuitas les bananas» de Philippe Risoli quand même…

Oui. C’est un grand écart dans lequel je me suis construit. D’une enfance où Risoli était à la télé chez mes parents, où on écoutait Dalida à la radio. J’ai grandi aussi avec un amour infini pour Hélène Ségara, et c’est un bonheur d’avoir chanté avec elle «Sarà perché ti amo».

Et puis aussi enregistrer «Un homme heureux», un des plus belles chansons françaises. Et ne pas oublier qu’aux Beaux-Arts, j’écoutais Jean-Louis Murat qui a été très important dans ma façon d’écrire. Alors j’ai enregistré «L’Ange déchu», un des six bonus des versions vinyles (1). Six que je ne voulais pas laisser de côté après avoir choisi 23 chansons dans la centaine au départ!

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 9 Novembre 2024

L'album de reprises de Julien Doré est sorti hier, mais la reprise de Murat qui figure sur l'édition "noire" du vinyle (cf l'article de juillet dernier) n'est pas disponible en ligne.

Voici une petite vidéo à l'arrache pour vous faire une idée:

 

Je ne suis pas allergique à Doré puisque j'ai plusieurs disques mais une première écoute de l'ensemble me laisse perplexe, même si lui défend le projet sur un champ artistique en citant Duchamp...

Sur la reprise de "l'ange déchu", mon coeur va à Stéphane Pétrier, avec l'émotion inégalable d'avoir été présent avec vous, à applaudir... Stéphane qui lui aussi par moment peut défendre la variété (Michel Delpech...) mais la sincérité doit transpirer... C'est toujours le cas avec Stéphane.

Alors, si vous voulez un vinyle avec un homme nu, je ne saurais trop vous conseiller le premier disque solo de M. Pétrier, "l'homme coupé en deux"  chez simplex records

J'ai eu un peu de mal à accrocher avec des écoutes sur mon téléphone, pour des raisons qui tiennent peut-être à mon attachement au Voyage de Noz, mais après deux écoutes du vinyle, c'est définitivement adopté.

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 13 Septembre 2024

 Au printemps dernier, en haut de la Puy de la vache, nous avions pour mission de parler de l'ancrage de Jean-Louis Murat avec une journaliste. De cette cogitation est née l'envie chez Florence d'aller plus loin. Son amour pour l'Auvergne est plus ancien que celui pour Murat, mais les deux sont désormais intimement liés. On le devinera aisément à la lecture de ce texte, qui nous permettra de patienter en attendant la thèse universitaire promise sur le sujet.

                                                                               Photo : V. Jeetoo

Jean-Louis Murat en sa contrée

            D’une œuvre aussi ancrée dans un territoire, il est tentant de faire un but de visite, de promenade. Monter à la roche Vendeix, regarder couler la Dordogne, saluer la Dent de la rancune, passer le Col de la Croix-Morand, découvrir la Tuilière et la Sanadoire depuis le puy de l’Ouire, et désormais déposer un bouquet de fleurs des champs sur un portail fermé à Douharesse…

                                                                  Puy de l’aiguillier

    A les écouter chantés, ces lieux nous semblaient familiers, et pourtant, alors que leurs formes s’offrent au regard, on les découvre. Ils étaient un nom, un horizon, un espace ouvert : on avait fait le reste. Pas d’image précise, de tableau à mettre en regard avec la réalité, comme on en trouverait sur les chemins d’Etretat ou de Saint-Rémy de Provence. On en avait rêvé comme on rêve sur une carte. Ils se dévoilent, tout neufs. Mais on les reconnaît. Les lumières, le climat. La façon dont ils sont habités, par les hommes et les bêtes. Le rapport à cette terre, ce ciel grand ouvert, ou enserré dans le brouillard et les nuages.

            Et si, comme le dit Julien Gracq, « tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche », très vite le parcours balisé devient flânerie, au gré des chemins de traverse, des perspectives qui s’ouvrent à chaque virage, derrière chaque col, après chaque sommet. Alors arrive la joie de découvrir par hasard d’autres lieux-dits, hameaux, sources dont le nom résonne, d’avoir mis sans le savoir ses pas sur des chemins familiers. De faire connaissance avec un paysage déjà tant de fois arpenté en imagination.

            « L’Auvergne, je m’en fous complètement !» avait pourtant lancé Murat, jamais avare de paradoxes et de provocations, et fatigué sans doute de lire les éternelles périphrases l’enfermant dans cette spécificité du chanteur régional. « Le barde auvergnat », « le troubadour arverne »… Nous voilà sur un terrain déjà largement labouré. Au-delà du relevé patient des lieux qui émaillent les chansons, de leur cartographie minutieuse, reste toutefois à essayer d’examiner comment dans cette petite forme de la chanson, Murat dessine tout un monde, comment il rend à ce point sensible son territoire familier, et ce qu’il y a en effet d’injuste ou paresseux à le réduire à l’artiste du terroir, « le chanteur AOC » souriait-il.

Les travaux et les jours

            Le paysage auvergnat chez Murat, c’est d’abord celui du quotidien, un territoire façonné par ceux qui y vivent, y travaillent, y aiment. Leurs gestes et leurs préoccupations le dessinent, au rythme du temps et des saisons : dans les chansons de Murat, « il fait grand beau partout on fane », « d’estive rentrent les troupeaux », on soigne le veau dans l’étable, il faut couper les genêts, on s’inquiète du bois pour l’hiver ou du manque d’eau… On va pêcher dans le ruisseau des grands moulins, dormir dans la bruyère, fêter la Saint-Jean, ou regarder le taureau bander. « L’almanach amoureux » égrène de dicton en dicton l’année des paysans, avertit, enjoint, s’exclame : « mieux vaut chien enragé que chaud soleil en janvier », « Si tu veux bien moissonner, voilà l’heure de semer », « Nom de Dieu déjà septembre, fainéants peuvent s’aller pendre »… Cet almanach amoureux, Murat le file dans bien d’autres chansons, où l’amour se vit lui aussi dans la succession des saisons : dans « Sévices amoureux » par exemple : « L’hiver vient contrarier nos jeux Dès novembre et décembre tu retrouves tes collants bleus… L’automne passe la main, mets au chaud le bout de tes seins… Vive le printemps prochain ces jupes libèreront tes reins », ou encore « J’ai fréquenté la beauté », « tout un mois de juillet », et « tout un mois de janvier, Nuit et jour il neigeait autour ». Dans « Pluie d’automne », il promène sa mélancolie « en forêt... peine vaine, bois mort et genêts », dans le souvenir de l’amour passé « jachère brûlée, terre fière, nature de juillet ». L’hiver donne lieu dans plusieurs chansons à des peintures mélancoliques ou inquiètes. « L’Ouire est blanc il a neigé… tous les skieurs sont enchantés… Mais peu me chaut » chante Murat. La sagesse populaire de l’almanach amoureux a beau signaler que « An de neige sera toujours un an de bien », cet hiver interminable est, Murat l’a dit en interview, un des inconvénients « d’être né quelque part, entre Tuilière et Sanadoire ». « Il neige », répète inexorablement la chanson éponyme, qui peint un cadre familier recouvert peu à peu d’un manteau uniforme, comme soumis à une divinité cruelle, enterrant toute vie et refermant tout horizon. Tableau en blanc, noir et rouge, la chanson isole des silhouettes et des ombres inquiétantes, « chasseur accroupi dans la neige, gorge de loup dans la ténèbre », et fait pressentir la violence qui couve dans ce grand ennui de l’hiver : « il n’y a place que pour le silence, au couteau sur ta chair blanche ». Alors, le printemps même devient une perspective fragile et incertaine. « Dis Valentin, est-ce que le printemps revient » s’inquiète « L’almanach amoureux ». Même souhait dans « Le chat noir » : « Que l’espoir laisse au printemps, chanter la grive passer le givre, Que l’espoir laisse au printemps passer la neige en tourbillonnant ».

                                                             Chaudefour

Tous mourus

            Âpre vie dans ces montagnes, et ce paysage est celui d’un mode de vie qui peu à peu s’efface. Certes, vaille que vaille continue à survivre un rapport ancestral au lieu, au temps, à la terre : à Chamablanc, indifférents à l’avion qui les survole, s’accomplissent encore les gestes anciens, « Cuire la rhubarbe pour le petit, qui a toussé toute la nuit », « soigner le veau de l’enragée ». « Nous avons d’un courage constant maintenu notre vie d’avant » chante Murat dans « Entre Tuilière et Sanadoire ». Pourtant le constat parcourt nombre de chansons : chaque jour amène un suicide (« Tous mourus »), « il faut vendre la terre, il faut vendre les prés », « c’est la fin du village », « méconnus les rires d’enfants (...) dans ce pays qui n’est plus qu’un mouroir ». Cette désaffection se lit dans le paysage, lorsque « faudrait nous couper les genêts » qui gagnent sur les champs et les prés, ou que ne restent que « les ronces », puisque les vieux s’endorment, on n’arpente plus la montagne. Les chansons se font alors lieu de mémoire, où se conserve cette « vie d’avant ». Le film En plein air, tourné dans la chapelle de Roche Charles, s’ouvre sur des phrases en patois, la voix de la grand-mère de Murat. Il explique : « Elle raconte une journée type de sa jeunesse : le fenaison, etc. Ces derniers temps, je remplis des cassettes entières avec ces souvenirs. Avec elle, c’est toute une époque de la paysannerie qui disparaîtra ». Soucieux de conserver des traces de ce temps et de cette langue qui s’effacent, Murat a également enregistré « Le pastrassou dien sa tsabano » (Le berger dans sa cabane »), sur un texte de Joseph Canteloube. Dans Babel, il donne à un des sommets de l’album un titre en patois, « Mujade Ribe », et fait entendre le parler et les préoccupations des paysans de Chamablanc : « Martin vient nous aider demain, Il sera tôt si le temps nous tient... Y a si peu d’heures à ramasser ».

“Le pays premier”

            « Dans le pays où je suis né » scande cette chanson. En effet ce territoire est celui de son enfance, les « pays premiers » dit Marie-Hélène Lafon, avec lesquels elle entretient « un rapport nourrissant, charnel, vital ». Dans une passionnante interview croisée avec Jean-Loup Trassard, Murat affirme de son côté : « Le paysage de l'enfance se décalque à l'intérieur, sur l'âme. ». Il qualifie la vallée du Vendeix, où il a vécu petit, de « berceau », et rappelle – il le dit dans « Montagne » - que sa famille était appelée Bercail. Ses souvenirs irriguent ses chansons, la plupart du temps sous forme d’allusions ou d’images, « Le Mont Sans Souci » étant une des rares exceptions qui le voit céder à la tentation du récit. Murat évoque dans au moins  deux chansons le Ciné-Vox de la Bourboule, ou parle dans « Fort Alamo » de « La Belle Ozo », un des poneys qui transportait les enfants des touristes. Les « clarines bleues » de « Chagrin violette » le renvoient à l’enfant malheureux qui s’enivrait de leur chant. Le temps se retourne, les chagrins resurgissent, et avec eux des voix du passé : le petit garçon qui vivait auprès des vaches, qui demande « Dois-je donner aux bêtes » et réclame « Garde-moi la peau du lait », mais aussi des phrases en patois dans « Mujade ribe » et « Le voleur de rhubarbe ».

            Arpenter les lieux, c’est donc remonter le temps, plonger dans les souvenirs. « Le voleur de rhubarbe » déroule, entre Lusclade, la Compissade, le Rocher de l’Aigle et la Fontaine salée les rêveries du « petit Bertzo ». Devant la Dordogne, comme au cours de la promenade avec Aurélie Sfez pour l’émission A la dérive, son « cœur étonné revit ses étés au Vendeix ». L’image de la maison d’enfance dans Babel amène avec avec elle le souvenir du « sang noir », la « viande crue », déjà présents dans « Perce-Neige » et « Accueille-moi paysage ». Les interviews de Murat sont également riches de souvenirs et de réflexions sur le lien entre paysage et mémoire. Dans sa conversation avec Jean-Loup Trassard, elles découlent d’un mot : « Vous ne trouvez pas aussi que le mot de remembrement est drôlement vicieux ? Il y a la remembrance, le "remember" anglais, le souvenir. Donc, la racine de remembrement est le souvenir, alors que le mot dit le contraire. Comme vous le dites, le souvenir et l'émotion passent beaucoup par la reconnaissance intime d'un paysage. Dès l'instant où on y touche, on bouleverse nos souvenirs. »

Epaisseur du temps

Le passé qui persiste, souterrain et têtu, c’est aussi celui des  contes et légendes. Les lieux dans les chansons de Murat sont souvent traversés de récits ou empreints de spiritualité. En 2008, au cours d’une conversation avec les lecteurs de Télérama, il parlait de sa « foi rurale, campagnarde, primaire » : « Je crois en Dieu un peu comme je crois en les cerisiers, les fourmis ou les bêtes à bon Dieu, pas toi ? (rires) ». Jean Théfaine raconte comment, au cours d’une de leurs rencontres, il l’a vu ramasser une croix en granit, de celles qui jalonnent les chemins et les carrefours de sa région, pour la mettre près de sa maison. Lui qui disait admirer chez Bob Dylan sa quête spirituelle, qui affirmait sur FR3 en 1993 : « Je maintiens que la vraie chanson a une vocation de prière », il a chanté la vierge d’Orcival, investi la chapelle de Roche Charles pour l’album En plein air, et revient dans son œuvre vers des pôles qui semblent l’aimanter. Dans « Col de la Croix-Morand », devenue emblématique, il évoque ce point de passage battu par les intempéries, balayé par les tempêtes de neige, et particulièrement dangereux puisqu’« à la Croix-Morand il faut un homme tous les ans » dit le dicton. Il représente un lieu de solitude et de dénuement extrêmes, auquel il s’identifie dans la mort même : « Quand à bride abattue les giboulées se ruent, Je cherche ton nom. Oh je meurs mais je sais que tous les éperviers sur mon âme veilleront… Dans mon âme et mon sang col de la Croix-Morand je te garderai ». 23 ans plus tard, il y consacre une autre chanson dans Babel. Sous son autre nom de « Col de Diane » (Dyane dit la carte) il devient alors le théâtre d’une quête érotique et mystique désabusée : « au col apercevoir la dame », « en forme noire embrasser Diane », « Au pont de la mort trouver son âme »…. « faut pas y compter ». Passant par le col, si on va de Pessade à Courbanges, on descend vers un autre lieu hanté : le lac Chambon, dominé par la Dent du Marais ou Saut de la pucelle. La légende dit que, pour échapper à la poursuite d’un seigneur, une jeune fille a sauté du rocher. Arrivée au bas saine et sauve, elle est allée se vanter du miracle, et a sauté à nouveau – chute mortelle, cette-fois ci, Dieu l’ayant récompensée pour sa foi et sa vertu mais punie pour son orgueil. Le souvenir de ce saut hante le marcheur de « La petite idée derrière la tête », et « Noyade au Chambon » dans Babel en reprend les motifs : elle raconte comment une jeune fille saute dans le lac pour échapper à un jeune Allemand qui voulait lui faire violence. Cette chanson semble d’ailleurs exemplaire de l’épaisseur du temps chez Murat : dans un disque où il arpente son territoire familier, et convoque son passé, il raconte un fait divers qu’il situe pendant la guerre (quand « Le maquis tenait Bozat, tenait le château des Croizat »), et qui semble une réécriture de la légende. La forme même de la chanson, rythme et orchestrations, l’associent à un conte ou une ritournelle populaire.

Magie des noms

            Habité, hanté, parcouru de récits et de souvenirs, ce paysage paraît donc extrêmement sensible, et même charnel à l’auditeur. Et pourtant, on peinerait à trouver de réelles descriptions dans les chansons. Il semble que Murat pourrait souscrire à cette phrase de Philippe Jaccottet dans Les Semaisons : « Je ne veux pas dresser le cadastre de ces contrées, ni rédiger leurs annales : le plus souvent ces entreprises les dénaturent, nous les rendent étrangères ; sous prétexte d’en fixer les contours, d’en embrasser la totalité, on les prive du mouvement et de la vie ; oubliant de faire une place à ce qui, en elle, se dérobe, nous les laissons tout entières s’échapper ». La vue d’ensemble du pays de Murat, on la saisit vraiment sur la carte qui accompagnait la sortie de Babel : au centre, la Bourboule et le Mont-Dore, tout autour des puys et massifs grossièrement griffonnés, des traits et flèches comme pour marquer les chemins ou les points d’arrivée et, principal élément structurant, deux épais traits bleus pour le Vendeix et de la Dordogne.

       Dans ses chansons, pas plus soucieux de topographie ou de peintures précises, Murat procède plutôt par notations ponctuelles, et joue sur les changements de point de vue et de perspectives. Il dessine de vastes espaces, des lignes générales, la terre, le ciel, les horizons : « la prairie », « mille hectares de forêt », « les foins, les genêts », « les champs, les forêts », « les monts », « la large plaine »… Dans ces étendues, il isole des éléments, points de repère, traits saillants, ou silhouettes, ouvrant parfois, de façon métonymique, à tout un espace : « le rocher », « nos roches » « le château », « le cerisier », l’« abreuvoir », « les cornes des bœufs », « un troupeau, un enfant », « cavalier sous la pluie »... Avec la justesse de celui qui le connaît intimement, il dit aussi son paysage par ceux qui le peuplent, animaux et végétaux : narcisses, myosotis, reine-des-prés, camélias, jean-le-blanc, chardonneret, faucon cendré, milan noir, ferrandaises, renards ou mouflons. Finesse du regard de celui qui peut appeler tous les oiseaux par leur prénom, mais aussi belle confiance en la magie de la langue et la puissance d’évocation de ces noms (la reine-des-prés, tout de même !) Et que dire des noms de lieux, constamment présents, Courbanges, Les Longes, Chamablanc, la Dent de la rancune, l’Ouire, l’Aiguillier, Lusclade, le Crest, qui à eux seuls ouvrent tout un monde ? Nommer : faire entrer avec lui, de plain pied, dans son univers familier. Ouvrir grand l’espace de la rêverie. Tout un monde en germe dans cette petite forme de la chanson, qui se déploie dans l’imagination de celui qui écoute.

« Le printemps me sert de lieu » 1

          Faire imaginer, faire sentir : Murat rend aussi sensible le paysage par les sensations qu’il procure, parfois dans une dimension synesthésique, quand il parle du « chant des clarines bleues », la nuit. Un vers, une notation, et voilà posé un climat - y compris au sens météorologique du terme - quand le lieu est d’abord une présence physique : dans la « pluie du matin », le « printemps pluvieux et chaud », le « vent chaud » venu d’Espagne, la nuit qui « nous tient en ciel d’orage »... avec la fièvre qui saisit quand embaument « les senteurs de juillet », le « parfum d’acacia au jardin » ou l’odeur de la femme aimée au verger… les mains trempées dans l’eau à Fonsalade par un mois de mai brûlant, le « ventre nu sur le gazon », la saveur du « lait au goût de réglisse et d’airelle » ou la première framboise à savourer… ou à écouter le « grand silence de printemps », la « drôle de chanson » du coucou en haut d’un hêtre. Parfois d’ailleurs on l’entend, cet univers familier, chants d’oiseaux, clarines, aboiements de chien dans Toboggan, Mockba, Le Manteau de pluie. Morceaux atmosphériques, où la musique, les arrangements, le chant murmuré nous immergent dans des espaces singuliers. « Le lait des narcisses » nous entraîne même sur des pas qui crissent sur un chemin, alors que coule goutte à goutte l’eau de ce que j’ai toujours imaginé comme la neige qui fond au soleil.  Et surtout, Murat porte une attention constante à la lumière, à la qualité de l’air : « pleine lune au mois de mai », « dernière étoile s’enfuyant vers le Fohet », « gorge de loup dans la ténèbre », « les soirs illuminés entre les cornes des bœufs ». Le « ciel rougeoyant en soirée », le soleil qui « se lève ensanglanté », « la pénombre de juillet », « l’ombre épaisse de la tour », « la nuit des forêts ». Le brouillard qui « déjà (...) noie les grands moulins », les Combrailles qui s’embrasent au loin, ou la lumière (sans doute surnaturelle, celle-là) qui s’est posée sur une fille dans « Mujade ribe »...

 « Apprends à trouver le chemin »

            Poète du monde sensible plus que topographe, Murat n’en peint pas moins des espaces orientés, parcourus de lignes de forces, le cours des ruisseaux ou les pas du marcheur. Sans cesse le paysage est saisi dans le mouvement de celui qui l'arpente : il s’agit de partir dans la direction du Crest, prendre par Lusclade, marcher de Courbanges à Pessade, suivre le chemin des poneys, aller au Servières se rafraîchir, fréquenter la beauté par les champs les forêts, marcher dans la montagne en ce joli mois de mai, y courir et siffler le renard, apprendre à savoir s’orienter... Les lignes directrices sont également dessinées par les ruisseaux et rivières, omniprésents : d’abord le Vendeix et la Dordogne, lieux de rêveries de l’enfant, de méditations de l’adulte, mais encore le Chavanon, le ruisseau des grands moulins, le Sioulot… Les cours d’eau matérialisent aussi les forces souterraines qui traversent le territoire : la Dordogne de la chanson éponyme gronde au sein des profondeurs de la terre d’être « crachée sur terre », « du fond de l’enfer » ; des sources jaillit une eau « salée », ou avec laquelle on soigne les enfants malades aux thermes de Choussy; elle sort brûlante de la « Faille » gardée par « la fée des eaux ». Le vent court lui aussi sur les plaines et le long des vallées, comme « le vent d’ecir sur la Limagne » dans « Les hérons »; dans « Mujade ribe », « en souffle d’homme sur la Dordogne qu’il remonte en courant », il annonce l’orage qui déjà « gronde au Chavanon ». Murat dit la violence, le feu qui peut traverser son pays, lui qui évoque souvent l’orage (et disait aimer sortir sous le déchaînement des éclairs). Il rappelle même les puissances géologiques qui l’ont façonné, lorsqu’il parle de « l’empreinte du glacier » dans « Le voleur de rhubarbe ». Prenant à rebours la métaphore convenue attachée à la source et au ruisseau, il qualifie de « vieux » le cours d’eau qui « part en chantant » dans « Le jour se lève sur Chamablanc ». [NDLR : sur le thème de l'eau]

Au dedans de moi

La Dordogne : « Fureur muette au cœur de mon être ». La puissance de cette terre fait écho à une violence intérieure, le paysage est le reflet de celui qui s’y mire, et Murat reprend toute la tradition poétique du paysage état d’âme – à moins que ce ne soit l’inverse. Quelques exemples, mais on pourrait les multiplier : il compare son âme triste à la jachère dans « Perce-neige », peint dans «Démariés » le paysage glacial et inquiétant des adieux : « Jeune fille s’en va dans sa pluie de flocons bleus / Vers le dernier ravin où s’aventurent les loups ». Il souhaite dans « Je voudrais me perdre de vue » « pouvoir regagner la prairie avant la tombée de la nuit », se demande dans « La tige d’or » « Qui a fait ce fond de ravin dans ma verdure ? » ; ou encore, marchant de Douharesse au Guéry, de l’aube au couchant, il se retourne sur sa vie dans « Le chant du coucou ». Après une course vive, qui le voit fouler « d’un pas moderne le chiendent et le mouron », insulter le coucou chanteur, il finit par se « baigner nu, dans l’eau noire des regrets ».

                                    "L'Indien"  -   photo: V. Jeetoo

Mais lorsque les courbes et les reliefs dessinent des visages et des corps, le paysage s’anime et palpite de désir. Véronique Jeetoo raconte que Murat appelait « L’Indien » le profil de la Sanadoire vu depuis Douharesse ; Roger, son ami d’enfance lui montrait depuis le col de la Croix-Morand l’horizon du Guéry comme un corps de femme. Car ces montagnes, ces vallées sont avant tout féminines, et Murat les peint avec une extrême sensualité. On y fait l’amour, sous un séquoia au parc Fenestre, au Mont sans souci, ou « nu parmi les genêts ». Elles sont parcourues d’eaux courantes, sources, ruisseaux et rivières, élément féminin chez Murat comme chez Elisée Reclus qu’il admire. Comme le Rhône et la Saône se mêlent s’étreignent les amants, « ventre contre ventre » dans « Pluie d’automne ». Et c’est au cœur du chemin creux que Murat trouve la fontaine dans « Au dedans de moi » : « Au-dedans de moi ta rivière, Au-dedans de moi ta liqueur, Au-dedans de moi ta fontaine, Au-dedans de moi tes merveilles, Par le chemin creux ta fontaine ». Sexuelles aussi, les fleurs. Murat parle de « se cueillir en narcisse », évoque dans « Colin-maillard » le désir impatient de voir « le grand lys au fond de la vallée », veut « sucer la fleur secrète ». La femme aimée est « reine des bois, des ronces et des genêts », le contentement de la lady est « anémone du soir », ou « rond comme un pommier ». Encore une fois, le jeu avec les noms opère aussi ce  déplacement, parfois avec malice, lorsque Murat chante « Montboudif lui dit plus trop », ou qu’il indique avec un aplomb imperturbable au réalisateur de son clip : « Col de la Croix-Morand ? Col de l’utérus ! » Le Mont-sans-souci, centre équestre sur les hauteurs de la Bourboule où il situe ses amours avec une jolie infirmière, est aussi (d’abord ?) le sexe féminin.

 Au-delà encore de cette projection, il montre un paysage qui le façonne, et avec lequel il finit par se confondre. La Dordogne est « source de (s)a vie » ; il se dit montagne dans Vénus: « Oh ! Vois, j'ai dans les yeux le bleu de l'eau des montagnes, dans ma voix l'accent des gens de montagne ». C’est l’espace de son « âme », mot qui revient de façon obsessionnelle dans « Col de la Croix-Morand ». De cet accord entre l’âme et le paysage, il passe par la suite à une véritable fusion. Dans « Parfum d’acacia au jardin », le mort n’est plus sous la garde des oiseaux, mais emporté avec eux : « j’ai su que mon tombeau serait une hirondelle ». Et dans Babel, l’âme n’est plus cette entité vague, ce mot employé de façon un peu convenue, elle a un lieu, est un lieu : « Le siège de l’âme c’est la forêt, sans les larmes, sans pitié… Le siège de l’âme c’est la forêt, le brouillard, les genêts ». Dès « L’ange déchu », il demandait : « Fais de mon âme une branche, de mon corps un talus » Comme le notait Agnès Gayraud au Fotomat, c’est dans la nature, le paysage que semble finalement se trouver toute transcendance. Le mourant appelle d’ailleurs à s’y fondre : « Accueille-moi paysage, accueille mon vœu, Fais-de moi paysage un nuage aux cieux ».

Rêveries géographiques

Dans cette façon singulière de présenter son paysage, elliptique et précise, rêveuse et puissamment évocatrice, dans son appel constant à l’imagination et la rêverie, Murat compose une œuvre solidement ancrée dans un territoire, et qui simultanément s’ouvre à tous les horizons et les imaginaires, du présent vers le passé, d’ici vers l’ailleurs. Grand voyageur, il reconnaît loin de chez lui des paysages amis, qu’il comprend intimement. Dans Taormina se mêlent et parfois se confondent les paysages siciliens et auvergnats, tous hantés par la mélancolie et l’omniprésence de la mort, à l’ombre des volcans. « Caillou » ouvre l’album : « Tout ce qui mène au tombeau ici bas devient beau, fait la mélancolie des gens de mon pays », et « Taormina » répond en écho : « A Taormina, je mesure ma peine ». Les vastes plaines, les horizons lointains s’élargissent aux deux pôles entre lesquels naviguent son œuvre et ses sources d’inspiration, l’ouest américain et l’est des moujiks. Murat, grand amateur de westerns, donne à un de ses premiers albums le titre d’un film de John Ford, et les grands espaces américains parcourent toute sa discographie, du « Troupeau » à « Géronimo », avec un déplacement notable des cow-boys vers les Indiens auxquels il s’identifie. Dans Cheyenne Autumn, on entend aussi la voix d'Andreï Tarkovski; les grandes étendues, ce sont aussi celles des steppes, pour celui qui se rêve en moujik, ou de l’immense forêt de la taïga chantée dans Le cours ordinaire des choses : dans l’hiver interminable, la neige qui tombe sans cesse, s’élève la plainte du « monde d’en bas », pour implorer le retour de la lumière. Les espaces se chevauchent régulièrement, lorsqu’il voit par exemple « une mêlée d’Indiens » au milieu des narcisses et jasmins dans « La Chanson du cavalier », et l’Histoire s’invite bien souvent au détour des chemins. Dans « Michigan » se mêlent ainsi les massacres des Indiens et l’épopée napoléonienne : « je vois nos os mêlés à la prairie », « est-ce que je vois l’armée de Napoléon ? ». Ouverture enfin, choc fécond, ses références et modèles. « La plus haute tour » de « La chanson du cavalier » convoque Rimbaud, dans la « noire Sibérie » de « La surnage dans les tourbillons d’un steamer » surgit un vers de Louise Labé, « La fille du capitaine » rend hommage à Pouchkine… Même Babel, son « disque AOC » disait-il, est né d’un ailleurs géographique et temporel, la lecture à ses enfants de L’Île au trésor de Stevenson. Enfin c’est sur une musique anglo-saxonne qu’il chante ses territoires intimes : « John Lee Hooker à la sauce Cropper résume à merveille toute l’inspiration de Murat, tantôt funky, tantôt blues », écrit Antoine Couder dans Foule romaine. « Un folk avec des échardes, boueux » nous disait joliment Agnès Gayraud lors de sa conférence au Fotomat. Et en effet, la langue de Murat est volontiers rugueuse, elle saute joyeusement du très littéraire au très trivial, ce qui l’éloigne là encore de la littérature régionaliste telle que la définit Hélène Lafon : « le roman de terroir joue à l’évidence sur la corde nostalgique ; on y subit des épreuves, on les affronte, et on est finalement consolé, caressé, le tout dans une langue bien écrite, pas trop ébouriffée. ». La nostalgie est certes loin d’être étrangère à Murat, elle revient à longueur d’interviews, mais c’est plutôt de la mélancolie qu’expriment ses chansons, avec la conscience aiguë du caractère éphémère de toute chose. Et il me semble bien le retrouver dans ce travail au corps-à-corps que  raconte Marie-Hélène Lafon : « je ne pouvais pas manger de ce pain-là ; il y avait trop d’âpreté première, native et définitive, à étreindre, à affronter, mâchouiller, ruminer... »

 

Puisque les noms donnent un tel élan à l’imaginaire, comment Murat a-t-il rêvé les siens ? Bergheaud-Murat, son âme de berger, enraciné dans son pays d’enfance, son bercail... Murat-Bergeaud, qui se rêve en maréchal d’Empire, et par la magie de cette racine bergh étend les siennes jusque vers le grand nord et la Sibérie...Voilà qui excède décidément toute clôture géographique et temporelle !      

                                                                                                       

1- « Le printemps me sert de lieu »: cité par Martin de la Soudière dans son ouvrage Arpenter le paysage

                                                         photo : F.Loriou

Merci à Didier Le Bras  et  Pierrot, au site Muratextes, à Patrick Ducher et Florence Couté pour leurs précieuses transcriptions d’interviews, Jean-Louis Murat, le ramasseur de myrtilles, à Agnès Gayraud, pour sa conférence au Fotomat le 22 juin, à Arpenter le paysage de Martin de la Soudière, au Pays d’en haut, de Marie-Hélène Lafon et Fabrice Lardreau.

                                                                                                   Florence D.              

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Un grand merci à toi, Florence!  Merci pour ce "corpus" que tu constitues.

Pour aller plus loin:

Les cartes muratiennes (les lieux cités par Jean-Louis Murat)

 

Les articles de Florence déjà parus:

- Les mots de l'eau (Elisée Reclus)

- Les "mots" des animaux

- Les mots de la mort

- Inspiration VS NAIPAUL.

- Compte-rendu "Rencontre Jean-Louis Murat à la médiathèque de Rosny"

 

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Rédigé par Florence

Publié dans #divers- liens-autres, #2023 après

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Publié le 9 Septembre 2024

De l'actualité s'est invitée, mais reprenons avec nos souvenirs du dernier week-end Murat, yes sir!

 

Vendredi 21 juin, on a drôlement bien fêté la musique au Fotomat, c'était vraiment un moment fort pour moi, de plaisir égoïste et solitaire de spectateur,  mais aussi plaisir de programmateur de voir une salle pleine et...  conquise.

Et la soirée avait commencée par Alain Bonnefont. Il n'avait pas forcement beaucoup chanté son répertoire ces derniers mois et il y avait quelque chose de spécial devant ce public ("de qualité"), sans doute de par ce qui nous relie à lui, et lui à Jean-Louis... Et Alain a tenu à nous faire des nombreux "cadeaux" ou "surprises"... Après avoir passé quelques heures sur ce set pour monter les vidéos, je suis plus que jamais sous "le charme". Certains airs me restent en tête depuis plusieurs jours.  Si on attend des inédits de Jean-Louis, perso, je vais me mettre à attendre ceux d'Alain aussi...

Pour en revenir aux cadeaux de cette soirée, en premier lieu,  un texte de Jean-Louis Murat sur une chanson inédite sur disque. Alain l'avait partagée en vidéo il y a une dizaine d'année et... je l'avais oubliée.

Voici "au dos des filles".

 

- Les vidéos sont toutes avec le son enregistré à la console par le maitre Théophane Berthuit.-

La version originale (et son illustration visuelle qui peut expliciter un peu le texte... dans lequel figure une nouvelle mention géographique auvergnate: Mirefleurs!)

AU DOS DES FILLES

 

Je n'ai pas le moindre fil

Pas la moindre automobile

Avant de quitter le nid

Pas la moindre envie

 

Je n'ai pas la moindre peau

Pour couvrir l'avoine folle

Je voudrais du fond du coeur

Redevenir chanteur

 

Accroché nu dans le vide

Au dos des filles

 

Pas la moindre cartomancienne

Pas d'ortie, pas d'asphodèle

Où peut-on franchir le pont ?

Où est la chanson ?

 

Pour retrouver le moteur

Il faudrait changer de coeur

A Mirefleurs, que des absents

Au bonheur des grands

 

Accroché  dans le vide

Au dos des filles

Au dos des filles
 

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Autre petite surprise en début de set, un autre inédit disque, LINCOLN texte de Robert Basquin. Celui-ci avait envoyé des textes à Jean-Louis qui les avait appréciés, et  proposés à Alain.... et cela a donné notamment ceci:

 

 

 

Basquin a notamment écrit pour... Renaud Hantson (le "jimmy" de la comédie musicale de Berger)... et...et... on en reparle en fin d'article...  parce que je ne veux pas interrompre le set d'Alain.

- Autre inédit sur disque:

La soirée du vendredi s'appelle "Influences Murat?", et Alain nous a proposé deux nouvelles  chansons, la première "qui parle de chez moi, au pied du Puy de Dôme"... et la 2e où il est question de Borvo (la Bourboule) et de chansons "qui nous jettent à Borvo" (j'ai eu quelques loupés de captation... d'où le petit montage vidéo). Toujours magnifique!

Autre évocation "par la bande" de Murat, avec un texte de Marie Möör. L'égérie de Bayon est venu travailler à Douharesse sur le projet Svoboda, Denis, Alain participaient... et quelques chansons ont vu le jour ensuite pour Alain (c'était avant que Marie n'apparaisse sur un disque de Christophe).     Svoboda ici ou et encore  Là aussi, c'est une chanson inédite sur disque.

La prochaine n'est pas inédite (elle  figure sur "mirabelle au réveillon" de 2009) mais Alain nous dit que c'est la première fois qu'il la chante en concert:

Un autre titre de cet album:

Deux chansons de Baby bison ( album chroniqué ici):

Et en rappel, voici "le Charme", sa chanson reprise par Murat.  Elle figure sur son disque "Amaretto" (Les Disques du Crépuscule - 1992).

 

Un immense merci à Alain.  On le retrouve avec Jérôme caillon chez Jeannette (à Riom) le 14/09. On peut retrouver sur ma chaine leurs 4 reprises lors du week-end Murat. 

 

 

 

 

ET VOILA LE LIEN EN PLUS SUS-ANNONCE LE MONDE EST PETIT

On faisait donc le lien entre Murat et Renaud  Hantson via Robert Basquin via Alain Bonnefont... Et  la boucle est bouclée:  Renaud va reprendre du Murat sur son prochain disque "ceux que j'aime". Bon, il ne fait pas dans l'original, comme Julien Doré ("l'ange déchu" en novembre), il proposera "si je devais manquer de toi".

A commander:

https://www.brennus-music.com/brennus-ap-29/renaud-hantson-que-j-aime-2cd-p-10032.html

https://www.fnac.com/a20203499/Renaud-Hantson-Ce-ux-que-j-aime-CD-album

Cette petite vidéo sur fb de l'enregistrement (sans la voix) fait assez envie!

 

LE LIEN EN PLUS POUR ETRE EXHAUSTIF

Un petit article paru dans divers journaux fin août:

24 Heures (Suisse), no. 22717

Thierry Coljon

« Le Soir »

Un an après sa disparition, il  hante  encore la chanson

Trois livres rendent hommage au chanteur auvergnat Jean-Louis Murat, décédé l'an dernier.

Sa mort subite dans son sommeil, à 71 ans, le 25 mai 2023, a été un véritable choc. Il a fallu du temps pour nous remettre de cette perte immense pour la chanson française de qualité aux allures blues et country. Jean-Louis Murat était le poète rural du désespoir, un auteur et compositeur exceptionnel, à la fois exigeant et séduisant. Au lendemain de sa mort, malheureusement, les réseaux sociaux n'ont retenu que son caractère particulier et son sens de l'humour souvent incompris.

L'homme aux yeux clairs et au franc-parler était devenu, au fil des ans et de ses rares apparitions à la télévision, le bougon de service, le Jean-Pierre Bacri de la chanson, le râleur s'en prenant à tout ce qui l'énervait: les modes, les inepties, le superficiel, l'esprit parisien. Oui, il pouvait se montrer parfois dur et cruel, mais c'était là son humour et son intelligence: il savait donner aux médias ce qu'ils attendaient de lui. Ce jeu de massacre en règle cachait surtout une grande sensibilité. Il n'y avait pas homme plus cultivé et plus attaché à sa terre que lui. Ses valeurs étaient celles des hommes sensés, simples et pas du tout prétentieux.

Sa musique, ses disques, heureusement, lui survivront et on n'a jamais cessé depuis sa disparition de l'écouter et de redécouvrir les perles livrées durant plus de quarante ans.

Le 1er anniversaire de sa mort a été célébré le 25 mai de cette année sur la scène de La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, à l'initiative de Denis Clavaizolle, son complice historique. Une vingtaine d'artistes ont chanté Murat (Morgane Imbeaud, le Delano Orchestra, Alex Beaupain, Frédéric Lo, Laura Cahen, l'écrivain Eric Reinhardt, Florent Marchet, la réalisatrice Lætitia Masson, Elysian Fields, Jeanne Cherhal, JP Nataf)... Des proches et des fans avant tout, plutôt que des stars, ce que Jean-Louis Murat, là où il est, a sans doute apprécié, le connaissant.

Les jours du jaguar

Trois livres, ensuite, viennent parfaire cette célébration ô combien méritée. Ceux-ci arrivent après la réédition chez PIAS, le 24 mai dernier, en triple vinyle, en un tirage limité de 500 exemplaires, de « Parfum d'acacia au jardin » , sorti en DVD à l'époque. En attendant sans doute le disque posthume d'inédits dont il parlait déjà en 2020. Aux « Inrocks » , il avait confié: « J'ai écrit un disque sur la situation sociale du pays. Mais il ne sortira qu'après ma mort, je laisserai mes enfants gérer ça. Mais tu verras, c'est du sévère. »

Le premier de ces livres, « Les jours du jaguar » , par le journaliste clermontois Pierre Andrieu (préface de Jennifer Charles d'Elysian Fields), est un grand format illustré et cartonné réalisé avec l'aide de La Coopérative de Mai et la Ville de Clermont-Ferrand. On y retrouve de nombreux témoignages de proches et des photos resituant l'œuvre de l'Auvergnat dans son biotope, cet environnement et ces paysages qui l'ont tant inspiré.

Le deuxième livre, intitulé « Le lien défait » , est signé par Franck Vergeade, journaliste aux « Inrockuptibles » , fidèle du chanteur, qui revient sur sa carrière à travers ses nombreuses rencontres avec lui. Le troisième ouvrage, « Foule romaine » , est un essai d'Antoine Couder, de France Culture. Il revient sur l'importance de cette chanson qui est une des plus streamées de Murat, tirée de l'album « Le moujik et sa femme » , de 2002. L'auteur revient sur la chronologie qui a précédé la sortie de ce disque. Selon lui, « Foule romaine » est certainement la chanson qui cristallise au mieux l'idée de gloire et d'inquiétude qui traverse l'œuvre de Jean-Louis Murat ».

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 3 Septembre 2024

 

Je n'ai pas suivi de très près mais j'ai peu vu de référence à Alain Delon sur les réseaux muratiens à l'occasion du décès de ce dernier. C'est vrai que le lien n'est pas le plus évident (on est loin des occurrences : Neil Young, John Ford, Dylan...) mais par acquit de conscience et parce que l'article nécrophage est un de mes jeux favoris, j'ai quand même décidé de jeter un œil (comme je l'ai fait pour Daniel Darc, Gainsbourg....). 

Et on ne va pas le jeter très loin... et s'arrêter à BABY LOVE... où l'on va trouver certains journalistes incluant DELON dans le "panthéon de Jean-Louis Murat" à côté de Tony Joe White (plus évident).

Et oui, en effet, dans "Réparer la maison", il est question d'Alain.

Comment faire ? Indigène
Faut réparer la maison
Comment dire cimetière
Faut réparer la chanson
Surtout si de ton père
Tu connais même plus le nom
Pour moi l'amant d'ma mère
Fut le jeune Alain Delon

Il faut réparer la maison
Il faut réparer la maison

Comment dire ? Comment faire ?
Faut réparer le chagrin
Croix de bois croix de fer
Faut réparer dès demain
Par le chant phacochère
File arracher le chardon
Le Guépard et ses frères
Tiens j'pense à Alain Delon

Comme le temps nous prépare de sale façon...

 

 

 

Ce n'est pas comme je l'avais pensé une référence à une idole de sa mère, il en fait un père fantasmé, qui l'aurait rattaché, rien que ça, à l'Olympe, comme il le disait dans les inrocks: 

"Dans le disque, tout est grec, même Alain Delon. Je pense que Delon est une création de la culture grecque, un demi Dieu. Ce mec ne s'appartient pas à lui-même. D'ailleurs, il parle de lui-même à la 3e personne. A mon avis, c'est Hermés et Dionysos qui jettent un oeil sur ce qui se passe chez nous, de temps en temps. J'aurais aimé être un fils Delon, j'aurais eu une filiation avec l'Olympe".

Et dans cette chanson où il faut réparer une maison, un couple, un monde qui se délitent, il cite deux films de Visconti, le Guépard et Rocco et ses frères où des univers, des valeurs, des traditions se perdent et se meurent. 

Ainsi, même si Murat n'a à ma connaissance jamais cité de films de Delon dans ses goûts, il n'était donc pas insensible à ce personnage.

Amusons-nous avec quelques rapprochements:

- La beauté : Si l'un a incarné  la beauté masculine dans le monde entier, en assumant ce rôle, Jean-Louis a aussi eu l'image du ténébreux séducteur, mais il a affiché sa timidité et sa sensibilité, et rapidement fuit cette image médiatique.  Séducteurs, mais qui tous les deux savaient garder l'amitié et l'amour de leur ex. S'ils étaient tous les deux un fauve, Jean-Louis en jaguar s'imagine avoir du mal à attraper un coq ou à garder des oies. 

- La relation à la modernité:  On en parlait plus haut avec l'explication de la chanson.  "Je hais cette époque, je la vomis"  a dit Delon,  on fera le lien facilement avec Murat, mais ce dernier était sans doute plus "séculier" (son ouverture vers toutes les musiques dont le rap). Cette détestation de l'époque était un marqueur de l'homme de droite Delon, mais la comparaison s'arrête là avec Murat: malgré certains propos (à contextualiser), certains goûts littéraires (Bloy...) de l'auvergnat, tout rattachement à l'extrême-droite n'est que pure récupération. Il faudra un jour faire un article à ce sujet, je le note.   Le vrai lien sur ce thème tient sans doute aux blessures d'enfance, même si Murat porte un regard nostalgique sur cette période.

- Delon a commis quelques disques dont un duo avec Shirley Bassey, ce qui n'aurait sans doute pas déplu à Jean-Louis.... et même chanté avec F. Hardy pour laquelle ce dernier a écrit "memory divine".  Dans ce monde, d'autres partenaires auraient pu permettre une rencontre : Carla Bruni (Delon a fait partie d'un voyage officiel du président en Chine, où il a côtoyé Carla), et Patricia Kass dont l'acteur a été proche après une rencontre sur le plateau de Drucker (Murat lui a proposé des chansons via je pense son ami éditeur Luigi - sous réserve).

A noter que Delon a chanté "comme au cinéma" (en 1987) avant que Murat ne sorte une chanson éponyme en 93.  En , il connaissait un succès international avec Dalida avec "paroles paroles". Ce n'était pas pour le coup une référence pour Murat: 

Qu'as-tu pensé de la campagne européenne de Cohn-Bendit ?

(Il réfléchit longuement)... Un peu faux cul, non ? C'est comme si tu avais un grand frère que tu vénérais en pensant qu'il n'écoute que Jimi Hendrix et les Sex Pistols et puis qu'un jour, profitant de son absence, tu vas fouiller dans sa discothèque et tu trouves un disque de Dalida, Parole parole, en duo avec Delon (rires)... C'est bizarre, mais c'est l'effet que ça m'a fait, comme une espèce de trahison. Une trahison de discothèque, la pire de toutes !  (murat en amérique, 1999)

- Pour rester dans le domaine de la musique, deux petits clin d'œil : 

Delon est sur la pochette d'un des grands disque du rock "The queen is dead" des Smiths. C'est raconté par les Inrocks. Et Jean-Louis apprécie the Moz: 

« Lui, je l’aime beaucoup, et depuis très longtemps. Et autour de moi, tout le monde le détestait. Pour moi, c’est l’un des artistes essentiels. Et puis, j’aime bien ce goût de la mortification. Je l’ai un peu ça, j’aime bien me mortifier. Ca me plaît assez … Je déteste qu’on dise du mal de MORISSEY  ! C’est l’Anglais le plus intéressant au niveau des textes. Et puis cette façon de chanter inimitable. Ces deux dernières années personne n’est arrivé à le détrôner, et ce n’est pas  faute d’avoir essayé ». (…) « C’est le roi« . (…) « Il sera là encore dans vingt ans » (jv 92)

Une photo célèbre incarne l'effet Delon, avec Marianne Faithfull et Jagger.   On peut penser qu'assis sur le canapé, Jean-Louis se serait lui intéressé à Mick, même si c'est au groupe entier des Rolling Stones qu'allait son affection il me semble. 

 

 

-  Murat, héros de cinéma, il en a peut-être rêvé avant de voir que ce n'était pas pour lui.  Aurait-il rêvé de jouer dans une adaptation d'un livre de Proust?  Delon lui en tout cas s'y est risqué: en 84, il joue le baron de Charlus dans Un amour de Swann (Volker Schlöndorff).  C'est moins marquant que sa période italienne... qui a dû plus intéresser Jean-Louis, citant Visconti par exemple:

 L’Italie, c’est aussi l’émoi adolescent en voyant Silvana Mangano au Ciné Vox de son village. Ce qui a donné les chansons « Ciné Vox » et « Silvana » : « Elle était splendide dans tous ses films. Avec Pasolini, Visconti, De Sica... Elle était toujours admirable. C’était une Romaine mais dans L’or de Naples, elle était sensationnelle. On a beaucoup parlé de l’âge d’or du cinéma italien mais on devrait dire européen. Les historiens, s’ils veulent une définition de l’Europe, devraient se pencher sur ces comédies sociales des années 50, notamment italiennes. »

 

Voici quelques idées trouvés vite fait... Je vous invite à m'en donner d'autres en commentaires! Et grande pensée à Baptiste Vignol, grand muratien, et grand spécialiste et amoureux de Delon (biographe, créateur du site "dans les yeux d'Alain Delon" pour lequel Jeanne Cherhal avait écrit une chanson dédiée à l'acteur).

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 22 Juillet 2024

bonjour,

On en revient au week-end Murat, yes sir, 2e édition.

Voici les prestations de Bertrand Louis du samedi :

La première vidéo est avec la bande-son enregistrée à la console par notre talentueux ingé son Théophane Berthuit. (Polyphone Records )

Voici la 3e chanson du Mikaelian'band!

Et voici deux chansons du duo "Caillon-Bonnefont"...  qui nous ont emmené THE Guest de la soirée :  DENIS CLAVAIZOLLE.

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

photos de Virginie @maleville_photos (instagram).

Et voici quelques photos persos des répétitions et de la soirée par moi-même: (diaporama)

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

 

L'ACTUALITE EN PLUS

 

Christophe Conte diffuse du Murat dans l'émission "French Collection" consacrée à Anne Sylvestre quand il est question des artistes pour lesquels elle est une référence. Bonne émission que je conseille.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/french-collection/french-collection-du-samedi-20-juillet-2024-1951930

En complément, on pourra relire mon article "Anne Sylvestre et Jean-Louis Murat" (on y lit que Toboggan était aussi un nom pour faire référence à Anne). 

Je me rends compte que j'avais oublié de faire le lien avec Claude Dejacques. Celui qui s'est battu avec Pathé pour produire les premiers disques de Murat a aussi travaillé chez Philips avec Anne. 

Voici ce que Claude Dejacques dit d'elle dans son livre "Piégée, la chanson...". (Pour compléter un propos de l' émission:  celui qui travaillait aussi avec Barbara, indique ailleurs qu'avant que la soeur de Anne travaille comme secrétaire de la Dame en noire (comme raconté par Christophe Conte), cette dernière lui avait déjà "piquée" sa secrétaire (Françoise Lo, alias Sophie Makhno, connue sous le pseudonyme d'artiste de Françoise Marin !).

 

 

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

En feuilletant ce livre qui raconte presque 30 ans de chansons françaises, je tombe sur un passage sur Romain Didier (juste avant qu il soit question de Murat), Romain dont je vous parlais dans le précédent article!  Et oui, Dejacques était aussi dans le coup! 

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 19 Juillet 2024

Julien Doré a annoncé son nouveau disque, avec une modestie... de bon aloi? feinte?  fausse? Je vous laisse qualifier comme vous le voulez...  puisqu'il l'a nommé "l'imposteur"! Le fait est, et on l'a parfois abordé avec un peu d'ironie, qu'il s'était pourtant souvent rangé du côté des grands : Bashung, Manset, Christophe... ou Murat. 

Ca ne se reflète pas dans ses choix de reprise puisqu'il a choisi "ah, les crocodiles", "cuitas les bananas",  "la kiffance", "les démons de minuit", "femme like U", "saraperché ti amo"... et quand même un petit Sinatra... entre autres ("paroles paroles" avec Sharon Stone).  Ca fait rêver... 

C'est bien marketé... Et les marchands du temple ont encore frappé (enfin, si c'est pour faire plaisir aux fans...):  il y aura 3 disques !  3 versions différentes par la couleur (de  l'épingle à cheveux et du vinyle) et deux chansons supplémentaires... et dans l'édition noire (ah, bein, pas de chance! ... et il est au même prix que les blancs et rouge), il y aura "je te promets"... et "l'ange déchu"... Bon, vous l'aviez compris, c'était dans le titre. 

 

On nous annonce des tirages limitées mais pas numérotées et sans préciser le volume... Disponible vinyle et cd. Parution en novembre

https://store.juliendoreofficiel.com/

PS: J'aime bien Julien, et j'ai toujours adoré "Lolita"... donc pourquoi pas! Mais peut-il réussir 18-24 fois cet exploit?

Et bon, puisque je n'ai pas de son à vous proposer, je vous fais écouter la reprise de notre Ju... notre Jeune'sse Doré Lyonnais,  notre héro Pétrier qui a eu les cheveux longs comme l'Héraultais, l'an dernier au Week-end Murat... en attendant d'autres vidéos du week-end Murat 2024 qui arrivent rapidement.

Les NOZ : 

VENDREDI 23 AOÛT :
FESTIVAL ROC EN TERRE / TUPINS-ET-SEMONS (69)

SAMEDI 12 OCTOBRE :
FESTIVAL ROCK À WILLY / PUSIGNAN (69)

 

et En solo,

Son disque disponible "l'homme coupé en deux"

Le 13/09, à vaugneray, avec les Factory... avec lesquels on peut tisser quelques liens avec Murat au début des années 1980, mais c'est une autre histoire...   Billetterie 

https://www.facebook.com/events/lintervalle/simplextival-premiere-edition-avec-segments-of-factory-stephane-petrier-danilo/1065909924474888/?paipv=0&eav=AfatIjr5WwwpTkUDJnSiwGCrexY4gKdxi6SfzNpRf38bLEIdbnRDXKIxvtdAmkhH93k&_rdr

LE LIEN DEFAIT

J'ai souvent eu un peu de dédain pour la chanson française des caves, celle qui n'a pas rencontré les Beatles, le punk et la new-wave... et c'est pour ça que je ne connaissais rien de Romain Didier. Dire qu'il n'a pas rencontré les Beatles est sans doute faux ceci dit...  En assistant à son spectacle, piano-guitare,  à Avignon, j'avais l'impression immédiate d'écouter un GRAND de la chanson. Humilité, humour, un accompagnement au piano absolument magnifique... le compagnon de route de Leprest m'a touché... si bien qu'à la sortie, je faisais l'achat de son intégral. une quinzaine de cd rempli comme un oeuf pour 60 euros. 
https://romain-didier.fr/

Cette chanson, elle figure dans l'autre beau moment passé : Alain Klingler et son spectacle sur BOBIN/LEPREST...  On en reparlera lors de sa programmation parisienne que l'on espère. J'ai été heureux d'apprendre que j'ai été un tout petit  petit maillon de cette chaine entre Alain et Bobin... mais c'est une longue histoire. 

Rencontre Romain Didier/Alain Klingler dans les rues bouillonnantes d'Avignon:

JULIEN DORE, sur "l'ange déchu"

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 8 Juillet 2024

Ce fut le 3e concert de Calexico pour moi, au cours d'une soirée bien arrosée (... de la pluie! de la pluie! Sauf pendant le set du groupe) et ma 3e visite (Eicher, Murat) au Festival Musiques en Stock (passé de Cluses à Sconzier, après une petite interruption).  C'est gratuit, et c'est bien sympathique... même si la grande place de Cluses offrait un cadre sans doute plus majestueux (le grand préau  - une Grenette- de Sconzier qui accueille le bar est pourtant bien pratique avec la pluie, on peut aussi parler des nombreux bénévoles qui œuvrent).

C'est la seule date en France des Calexico il me semble, mais on peur les voir en Belgique et à Friebourg im Brisgau... pas très loin.

Le concert de Cologne (l'article revient sur l'épisode Mustango) m'avait beaucoup plu, celui de Feyzin un peu moins, mais ce soir, en mode festival et best of, j'ai pris un grand pied!  Malgré la maigre assistance, le band a joué avec une belle énergie et joie.  Ci-dessous:  petite vidéo pas forcement représentative de la soirée musicalement, mais l'hommage à la musique européenne par ces représentants de la musique du grand Ouest était très sympathique:

 

Je m'étais donné une mission : celle- de remettre la carte postale "Mustango", dessin de F. Le Fahler qui figure dans le livre "les jours du jaguar" aux deux musiciens,  et grâce au patron du festival... elle a été accomplie!! (Ça m'a aussi permis de mettre au sec une bonne partie de la soirée, et d'avoir l'affiche du festival signée par son créateur ZEP! - il jouait avec son groupe The Woohoo).

J'avais sorti le livret de Mustango, mais j'ai finalement oublié de le prendre, mais j'ai fait dédicacer "Murat en amérique"... 

 

J'ai passé un petit moment avec Joey et deux "fans" qu'il avait invités en backstage.  Mon anglais était défaillant et avec l'émotion, ça a été encore pire... Je lui ai montré le livre, il a fait un joli "ouaah" et  je pense qu'il a compris quand  je l'ai remercié pour son petit mot à la mort de Jean-Louis (on le retrouvera dans l'article "recueil" des messages). 

Un grand merci à Christian Lacroix!

 

 

J'ai également vu Marc Minelli qui était le M. LOYAL du festival. Je l'avais vu à Bourgoin-Jallieu en première partie de Murat et il m'a dit qu'il en avait fait une autre à Blois. Il m'a raconté que c'était un formidable souvenir, bien qu'on lui avait prédit mille misères. En fait, Jean-Louis l'avait reçu chaleureusement, connaissait son travail (son album FACES - ils étaient chez Virgin au même moment) et la soirée s'était poursuivie en loge...  Marc ne l'avait pas rencontré auparavant, mais aimait Cheyenne Autumn et le Manteau de pluie, et les défendait auprès de ses amis rockeurs.

Mais revenons-en à Calexico: 

CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)

4 Diaporamas (jPar contre, je vois que sur mon téléphone, les photos ne s'affichent pas en diaporama):

CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)
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CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)
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Dernière série avec Martin Week, l'allemand, qui a accompagné Eicher sur une super tournée où ses talents de multi-instrumentiste avaient fait merveille, comme avec Calexico :

CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)
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... Euh? oui? Je n'ai pas parlé du Week-end Murat?  Oui, certes, mais j'ai pris des vacances (bien méritées).  On y revient dans la semaine.

 

 

 

 

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Rédigé par Pierrot

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