2e date Tournée COURCHEVEL-FLORENT MARCHET
Publié le 28 Janvier 2010
3e fois que je vois Marchet en concert (Cluses en 2007, avant Jean-Louis Murat), Frère Animal à St-Priest… et donc, cette fois-ci, dans le cadre d’un festival à la programmation intéressante au Théâtre Ste-Marie d’en bas… Grenoble.
Le lieu est plutôt intéressant : une ancienne église classique ou baroque, dans laquelle a été monté dans la nef des gradins (avec une architecture métallique, 150 places je dirais). La scène occupe le vaste chœur, cerné de belles colonnes. Le tout mériterait un peu de travaux (moquettes scotchées, sièges un rien bringuebalants)… mais ma foi, on oublie vite. Le bar, mini, cosy, à côté, a un côté rétro et cabaret parfait.
Rideau rouge…. Et entrée ratée… car c’est une sortie… Un ampli récalcitrant l’a obligé à bricoler…et il n’a pas eu le temps de se cacher avant l’ouverture… Ca lui donne l’occasion de débuter avec un peu d’humour… et à ce niveau là, ça n’arrêtera pas de tout le concert. Très drôle, le gars. Mais un humour un peu particulier, cherchant à titiller le public traité de ploucs, puis de voleurs urbains, et j’en passe ! On ne se laisse pas vraiment prendre par ce personnage hautain, imbu et provocateur, mais le décalage avec les textes des chansons peut quand même interroger. Il faudrait qu’il reprenne « j’empire » du « Voyage du NOZ » (huez-moi!), il prendrait son pied.
Les jeunes filles seront intéressées de savoir qu’il portait moustache, renforçant son image de Berry’s farmer et son aspect féminin aussi, car on pense à Freddy Mercury forcement.
3 musiciens l’accompagnent : le fidèle batteur, un bassiste, et un excellent guitariste occupant aussi le siège du synthé et petites programmations (avec un peu de xylophone aussi). En fait, Marchet me le révèle après : ce sont des musiciens de Syd matters dont il est très fan (Florent n’a donné que leur prénom au cours du concert, mais il s’agit de Rémi Alexandre, excellent et Jean-Yves Lozac'h, au charisme d’un musicien de Cranberries... mais cela dit on ne demande pas un bassiste de faire la java !).
Après l’entrée ratée, morceau énergique pour débuter. Inédit, peut-être la chanson titre du nouvel album puisqu’on y entend le mot « courchevel ». On a du mal à entendre le texte, avec la voix pas encore chaude et l’énergie du morceau, mais la musique est excellente. Florent est à la guitare acoutisque, et y reste pour le deuxième morceau tout aussi rythmée. Il y est question d’un certain « Benjamin ». Autre inédit. Tout cela démarre sur les chapeaux de roue.
« Mon idole » arrive ensuite, avec Florent passant au piano à queue. Il se la pète avec son beau piano… mais le son de l’instrument est magnifique, et j’avoue avoir kiffé veugra ses parties de piano, notamment dans certaines parties instrumentales extra. J'ai également beaucoup aimé les choeurs des musiciens sur certains morceaux.
Cette chanson déjà jouée et découvert sur le net est là aussi bien boostée par le groupe. Fera-t-elle partie de l’album ?
Ensuite, on a droit à «mes nouveaux amis » ; puis un autre inédit « pourquoi êtes-vous si triste » (enfin, c’est la phrase qui revient dans la chanson). On retrouve le thème de l’enfance dans cette chanson car le garnement dit avoir 12 ans. C’est la première chanson où Remi se glisse au synthé.
On repart à Levallois-Perret ensuite, chanson du premier album, puis « notre jeunesse » voit florent et rémi reprendre leur guitare. A mon avis, encore un peu de travail à faire sur cette chanson… Ils n’ont répété que 4 jours, et ont donné hier un premier concert à herblay, et fait 10 heures de route pour venir (ils sont passés par où ?)…
Les musiciens vont se rafraichir, et Florent, solo, au piano, interprète une trentenaire, au prise avec une vie en dent de scie, une « histoire à l’eau de rose ». Toutes les chansons sont réellement chantées, pas de talk over, ça tombe bien, on l’attendait peut-être un peu trop là, lui auquel on a tant comparé Arnaud Fleurent-Didier. Et il faut dire qu’il chante plutôt bien et pour le public, se tournant au piano, comme un Gilbert Becaud pour attraper l’auditoire.
Encore une chanson en solo ensuite, mais cette fois-ci à la guitare, 5e inédit, « qui je suis ? dis moi qui je suis ? ». Plutôt pas mal là encore.
Entracte, qui fait l’objet de pas mal de plaisanteries de la part de Marchet (là, il nous traite d’alcooliques…).
Après 10 minutes, on repart :
Nouvel inédit ou peut-être deux (un instrumental + une chanson enchainée) : on a droit à une longue introduction avec une guitare électrique de Rémi et un piano de Florent extraordinaire, ça pulse bien. J’imagine bien cela en introduction du disque… la chanson ensuite m’évoque « gagner l’aéroport » (de Murat, que Florent avait repris avec Frère animal), mais il est plus question de « perdre l’aéroport » ou de le quitter. « l’avion est en feu » en est peut-être le titre.
Morceau nettement moins anxiogène ensuite : « Narbonne plage », Florent toujours au piano. C’est du Marchet pur sucre, l’ambiance familiale, le bonheur qui s’enfuit peut-être bien, les catastrophes en construction. France profonde, français moyens. Comme cette tapisserie à grosses fleurs très 70's devant laquelle il pose. Et ce thème des vacances souvent présent (cf "les gdes vacances" dans le premier album) : France, été 36, mais c'est en 2010, et c'est la crise...
Idem pour la chanson après, un hommage à la famille Kinder, dans lequel même l’ami ricoré, oui, celui du petit déjeuner réussi !, est convoqué. J’apprécie là les jeux variées sur la batterie (classique, percu sur batterie électro type partenaires particuliers...vous voyez, puis encore simplement les baguettes tapées horizontalement sur la caisse claire ). Sur FB, Florent rigolait qu’il mettait les amplis sur 11, blague du film « spinal tap »... Pour être réellement en adéquation avec ce film, il faudrait changer ce batteur ! Il respire le calme et la sérénité. A vrai dire, ça fait du bien…
Ensuite, on l’attendait, il est là : le yuku ! C’est sur « la charrette ». Une chanson découverte sur internet et déjà chanté en concert. Je la pensais issu du projet « frère animal ». Là, encore, une belle orchestration.
« Tous pareils » du premier album en groupe, puis un beau « Rio baril » en piano solo viennent ensuite.
Je crois que c’est là qu’intervient le premier rappel pour un « je n’ai pensé qu’à moi », du premier album. Non, c’était le deuxième rappel déjà… Florent se lâche bien, faisant ce mouvement assez caractéristique : le buste penché à la Neil Young, la jambe gauche partant en vrille… peut-être avec le but de chasser des mouches.
« Je m’en tire pas mal » pourrait peut-être être sa conclusion pour ce concert de rodage ! D’ailleurs, ce titre est semble-t-il rajouté en dernière minute, Florent se trompe sur le texte et recommence. D’ailleurs, il interprète ce titre en solo avec le batteur, comme les deux suivants : « les grandes écoles » et « la chance de ta vie ». Je prends un peu moins de plaisir du coup à cette partie plus acoustique, surtout du fait des titres qui ne sont pas mes préférés à vrai dire. Néanmoins, l’ambiance est là et la soirée se termine sur un joli succès.
Vraiment sympa de découvrir les nouveaux titres qui m’apparaissent très réussis et abordables à la première écoute. Ils ne semblent pas qu’il y ait une révolution musicale et textuelle dans l’album, mais au 3e, il s’agit plus de confirmer par le fameux, l’incontournable, oui, il est là, le voici, « l’album de la maturité », que de se révolutionner. Je retiens aussi le pied terrible à l’écoute de son piano, moi qui serait plutôt guitare (je me suis dis du coup que j’irais bien voir Sheller, en solo, cet été au Palais idéal).
Après le concert, Florent Marchet est disponible au bar pour dire un gentil mot et signer un petit mot amical.
C’est malgré tout pour une mauvaise nouvelle : l’album ne sortira pas de si tôt, mais un 4 titres viendra présenter l’album au printemps. Ah, les gens du marketing, quelle belle invention ! Mais.. Mais… Florent rajoute qu’il se mettra rapidement à écrire un nouvel album car il a retenu la leçon ! Il a encore le soutien d'une maison de disque et c'est un bel exploit. On retrouvera aussi sur sa plume grâce à quelques collaborations: Axelle Red (avec Manset!), Dominique Fidanza... après avoir travaillé avec La Pirate et Clarika.
Pierrot