Soirée de lancement (n°1) "Photorama" aux Vinzelles

Publié le 14 Octobre 2025

Voilà, je suis allé aux Vinzelles, lieu charmant et accueillant. 

Samedi 11 octobre s'y déroulait la première soirée de lancement du livre Photorama, avant celle de jeudi à Paris.   

  • jeudi 16 octobre entre 18h et 20h.   Rencontre et signature, avec la participation de JP NATAF, qui chantera plusieurs morceaux de Jean-Louis MuratPolka Factory 12 rue Saint Gilles, Paris 03).

Comme je le disais au moment de l'annonce de la soirée, j'étais content d'arriver à une soirée Murat en n'ayant "qu'à me mettre les pieds sous la table"... Par contre, passer incognito est devenu difficile, même si je remercie tous ceux qui ont salué l'intérêt de ma petite "occupation". C'est toujours très touchant.

 

Après un petit repas très agréable, nous avons pu écouter Frank Loriou interrogé par Christophe Basterra, instituteur, mais toujours chroniqueur musical (au solide bagage). Les deux semblaient assez intimidés, l'un précisant n'être aucunement spécialiste de Murat, et l'autre, pas forcement le plus légitime ou le plus intéressant pour évoquer Jean-Louis alors que Denis Clavaizolle, Alain Bonnefont, Laure Desbruères. étaient présents. Une façon pour lui de les inciter, peut-être, à livrer leur témoignage à leur tour, mais ce préalable et de nombreux autres propos tenus au cours de la discussion, révèlent bien l'humilité de Frank.

Je ne vais pas faire un compte-rendu exhaustif, je diffuserai peut-être l'audio un de ces quatre. De mémoire donc (mais celle de toute la rédaction de surjeanlouismurat.com) : 

La première question,  "quelle a été votre réaction à la mort de Jean-Louis Murat?", permettait peut-être d'évacuer l'émotion. La réponse a été sobre mais un peu étranglée. Elle a permis à Frank de dire que ce livre était une façon de prendre acte de cette mort, d'enfin faire le deuil.... même si le titre Photorama qui lui est venu tout de suite souligne le fait que ce livre fait revivre le chanteur (cette succession d'images  anime le personnage, un peu comme un folioscope -ou feuilletoscope /flipbook-). Et pour le photographe, cela a fait resurgir tous ces moments. Autre phase de deuil : le besoin d'écrire, qui a été la phase première de l'élaboration du projet. 

La glace une fois rompue, on voit que F. Loriou a l'habitude de parler de son travail devant un public. Il est très bon conteur, sait distiller l'anecdote et nous fait souvent rire, notamment à propos de Buck John, du projet de titre initial "l'année du blaireau", et de l'idée de pochette de Jean-Louis, pour le moins farfelue. Frank témoigne du travail en commun, et c'est très intéressant. Il raconte comment les deux aimaient se mettre en danger, en ne préparant rien et en laissant advenir le bon moment. Il ne pouvait jamais entendre les chansons avant, mais discutait beaucoup avec Murat - exception faite de Baby Love, joué intégralement devant lui, et l'on apprend pourquoi la pochette est rouge et violette ! Il est beaucoup question de projets abandonnés ou avortés, ce que Frank acceptait sans broncher, conscient que les choses naissent aussi des tâtonnements et des refus, et révélant une belle capacité à s'effacer et se mettre au service de l'autre.

C'est une relation à part qui est évoquée. Frank, citant Emmanuel Plane (dont on avait parlé), s'amuse de l'image de Jean-Louis, qui terrifiait visiblement pas mal de monde dans la profession : "je travaille avec le Minotaure !". Et pourtant, c'était sans doute l'artiste dont il était le plus proche. Il l'explique par ce qui les rapprochait, le goût du travail, le fait de venir d'ailleurs (de Bretagne pour Frank) et d'être en décalage avec les professionnels de la profession.

"La seule confession sincère est celle que l'on fait indirectement, en parlant des autres", a écrit Cioran. C'est ce qu'on pouvait ressentir dans ce témoignage d'amitié et d'admiration très vibrant. Nous découvrons Frank, par sa façon de parler de Jean-Louis mais aussi de Laure, partie prenante du travail sur les pochettes, par son admiration devant la liberté de Murat, et la poésie de ses textes (qu'il pouvait lui expliquer vers par vers !), lorsqu'il parle de sa joie à être "convoqué" à Douharesse; dans sa sobriété tendre et souriante, son attention constante à la justesse de son récit, fait depuis sa place, singulière, parmi d'autres qu'il a toujours le souci de mentionner. JP Nataf le dira en ouverture de son concert : on était bien en sa compagnie. Un peu tristes, mais vraiment bien. 

 

 

PHOTORAMA DE LA SOIREE (la projection sur le mur a souvent rougi Frank ou le transformait dans ce cheyenne automne, en indien aux peintures guerrières mais ouf, Les Cherokees considéraient le rouge comme la couleur du succès et du triomphe). 

Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
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Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles
Soirée de lancement (n°1)  "Photorama" aux Vinzelles

 

- Pour le reste de la soirée, on avait pu deviner qu'il y avait des surprises : un piano et une guitare électrique étaient sur la scène... et Denis Clavaizolle et Olivier Nuc déjà dans les lieux. 

JP Nataf que je commence à avoir vu un certain nombre de fois semble très intimidé et il n'aura pas sa bonhommie et son humour habituels. Il arrive d'une résidence en Normandie et semble fatigué, et n'a pas pu vraiment répété selon un post de Vinzelles. Vu que j'adore absolument son activité solo, j'attendais beaucoup du moment... et j'avoue une petite déception. Mais ses réinterprétations assez osées de "Chanter est ma façon d'errer", "Le troupeau" (comme à la Maison de la poésie), "Le voleur de rhubarbe" valaient bien le voyage, même si c'était fragile. Olivier Nuc et Denis l'ont rejoint ensuite pour des versions un peu plus fidèles et un jam un peu préparé. Olivier Nuc livre des jolies interventions de guitare solo... et chantera même "Fort alamo" (me revoilà comme il y a 9 ans à la soirée Livre unplugged à laquelle Frank avait assisté.. et m'avait photographié!).  The big surprise, et peut-être le moment le plus émouvant arrive ensuite : entendre Denis chanter... Le train bleu. Voici un extrait :

 

Morgane qui vient d'arriver les rejoint pour Foule romaine, "Nu dans la crevasse" et "si je devais manquer de toi" en  rappel.  Ca m'a paru court mais 11 titres quand même...  Je diffuserai peut-être un audio. 

On se retrouve rapidement pour la suite du reportage en Auvergne, les Faubourgs de la soirée "Photorama" (en souvenir d'autres virées autour de concerts: Vercors , Belledonne... ou dans le Sancy après un koloko

On retrouve Olivier NUC dimanche sur France CULTURE à 17 heures (cf article précédent). Quand je lui ai dit que je l'avais écouté plusieurs fois parler de Jean-Louis  cette semaine -en écoutant cette émission-, c'était touchant de voir comme cela était important pour lui, et il était fébrile avant d'entendre ce qui avait été retenu par A. Couder. Je l'ai rassuré!). 

Rédigé par Pierrot et Florence

Publié dans #2023 après, #bibliographie

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P
Merci Pierrot pour l'évocation riche et sensible de cette soirée aux Vinzelles.<br /> Tu n'es jamais complètement inactif - ni transparent ! - quand feu Jean-Louis est présent !
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N
Oui belle soiree, quel plaisir de revoir tous les intervenants dans ce lieu que je decouvrais et dont j aime l intimité et la simplicité .
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