L'auvergnat dans "le PARISIEN"
Publié le 22 Avril 2013
Une information essentielle : Murat a eu un contrôle fiscal... il y a quelques années.
"Murat fait de la résistance
Il l’a enregistré seul et sorti sans promotion. Le nouvel album de Jean-Louis Murat est à son image : un bijou de sobriété.
EMMANUEL MAROLLE | Publié le 21 avril 2013, 07h00

Il voulait enregistrer son disque au bout du monde, à Bombay ou Calcutta. Son label a poliment refusé. « Je suis un petit vendeur. Et aujourd’hui, l’ambition n’est plus possible », reconnaît Jean-Louis Murat, toujours lucide sur son statut de chanteur de plus en plus culte.
Alors il a construit son « Toboggan » tout seul, chez lui, en Auvergne. « Très rapidement, zen, à l’instinct, souvent en une prise. » Il a bien fait. Le musicien, désormais âgé de 61 ans, ne nous avait pas offert une telle merveille depuis longtemps. « Je voulais éviter l’hypocrisie de la production. Je ne crois plus au fantasme du groupe. Au rock non plus. Je n’en voulais pas du tout dans ce disque. Ça hache menu l’émotion. Et puis, tout le monde en fait. C’est le bruit de fond de l’époque, la musique des tradeurs. Quand tu entends le banquier Matthieu Pigasse dire qu’il se réveille tous les jours en écoutant les Clash, ou Obama, qui est fan de Gil Scott-Heron, tu te dis que la musique des opprimés est devenue celle des oppresseurs. »
D’où un album totalement dépouillé, qui n’a pas besoin de grand-chose, comme son auteur, musicien résistant. « J’ai vécu longtemps sans pognon, je fais mes jardins, je me chauffe au bois. J’ai longtemps refusé le statut d’intermittent du spectacle, pour ne pas être payé à rien foutre. Puis un jour j’ai eu un contrôle fiscal et quand j’ai raconté cela à l’inspecteur, il m’a dit : Vous êtes bien bête. J’ai demandé le statut d’intermittent le lendemain. »
Mais l’intéressé n’est pas découragé pour autant. « Je suis plutôt du genre à me dire : Chic des emmerdes. Le combat, ça me motive. » Murat reste un insoumis, y compris au petit jeu de la promotion. Son coup de sang face à une journaliste de la presse people il y a quelques années, dans l’émission « On n’est pas couché » le hante encore. « Je vais à la télé parce que la maison de disques insiste et, quand j’y suis, je me dis : Qu’est-ce que je fous là, je suis vraiment un pauvre mec? Et au moindre truc, j’explose. » Heureusement, et c’est l’essentiel, l’artiste est heureux quand il fait de la musique. « Ça m’amuse toujours d’écrire des chansons, de les enregistrer, de les jouer. Si je ne faisais pas de musique, je serais mort. »
Jean-Louis Murat, « Toboggan », 14,99 €. En concert le 2 mai à Lille, le 5 à Bruxelles, le 11 à Auxerre, le 14 à Rennes…"
Alors il a construit son « Toboggan » tout seul, chez lui, en Auvergne. « Très rapidement, zen, à l’instinct, souvent en une prise. » Il a bien fait. Le musicien, désormais âgé de 61 ans, ne nous avait pas offert une telle merveille depuis longtemps. « Je voulais éviter l’hypocrisie de la production. Je ne crois plus au fantasme du groupe. Au rock non plus. Je n’en voulais pas du tout dans ce disque. Ça hache menu l’émotion. Et puis, tout le monde en fait. C’est le bruit de fond de l’époque, la musique des tradeurs. Quand tu entends le banquier Matthieu Pigasse dire qu’il se réveille tous les jours en écoutant les Clash, ou Obama, qui est fan de Gil Scott-Heron, tu te dis que la musique des opprimés est devenue celle des oppresseurs. »
D’où un album totalement dépouillé, qui n’a pas besoin de grand-chose, comme son auteur, musicien résistant. « J’ai vécu longtemps sans pognon, je fais mes jardins, je me chauffe au bois. J’ai longtemps refusé le statut d’intermittent du spectacle, pour ne pas être payé à rien foutre. Puis un jour j’ai eu un contrôle fiscal et quand j’ai raconté cela à l’inspecteur, il m’a dit : Vous êtes bien bête. J’ai demandé le statut d’intermittent le lendemain. »
Mais l’intéressé n’est pas découragé pour autant. « Je suis plutôt du genre à me dire : Chic des emmerdes. Le combat, ça me motive. » Murat reste un insoumis, y compris au petit jeu de la promotion. Son coup de sang face à une journaliste de la presse people il y a quelques années, dans l’émission « On n’est pas couché » le hante encore. « Je vais à la télé parce que la maison de disques insiste et, quand j’y suis, je me dis : Qu’est-ce que je fous là, je suis vraiment un pauvre mec? Et au moindre truc, j’explose. » Heureusement, et c’est l’essentiel, l’artiste est heureux quand il fait de la musique. « Ça m’amuse toujours d’écrire des chansons, de les enregistrer, de les jouer. Si je ne faisais pas de musique, je serais mort. »
Jean-Louis Murat, « Toboggan », 14,99 €. En concert le 2 mai à Lille, le 5 à Bruxelles, le 11 à Auxerre, le 14 à Rennes…"