Après l'avis du Soir, voici ce matin d'autres avis de la part des demi-finalistes de la coupe du monde -c'est beau pour un si petit pays quand même, qui plus est si fidèle à Murat. Le Soir, rappelons-le, lui avait attribué le titre de "personnalité de l'année" en 2011-.
Merci à Dagmar et Helena pour les infos!
1) BELGIQUE:
- Commençons par FOCUS VIF (12/03/2020): 7/10 (qui ne fait pas un numéro spécial comme en 2014...). Une chronique sans plus qui reprend le "storytelling" sans sourciller...
"Baby Love"
Partant du principe que la plus grande musique est celle qui donne envie de se reproduire, Jean-Louis Murat a tenu à mettre en avant le groove qui sommeillait en lui. Certes, Baby Love n'est pas un disque de Curtis Mayfield, de James Brown ou de Prince qui enverrait illico les couples au plumard mais l'Auvergnat signe un album pop, plutôt up tempo et sensuel sur lequel il a privilégié une production moderne. Murat s'est imaginé comme un débutant en quête de son premier contrat discographique au milieu des années 80. Il chante la séparation, la nouvelle princesse, cite Proust, Anquetil, Tony Joe White et Alain Delon... Un honnête cru que ce https://focus.levif.be/culture/magazine/jean-louis-murat/article-normal-1262489.htmlquatrième album en cinq ans.
Distribué par Pias.
7
- TELEMOUSTIQUE: 12/03/2020
BABY LOVE (Pias) : Avec sa nouvelle livraison annuelle, l'insaisissable chansonnier auvergnat voit la vie (et sa pochette) en rose. En onze morceaux composés en écoutant en boucle Earth, Wind & Fire, Murat décline l'amour sous toutes ses formes. Il joue de tous les instruments, impose des guitares funk, des pédales wah-wah, du blues du bayou (sur le crépusculaire Tony Joe), offre des grands moments (La Reason Why, Montboudif avec ses grattes à la Funkadelic), flirte avec la variété eighties (Xanadu) et pense déjà à l'heure qu'il est à son prochain disque. Un Murat à l'humeur badine, ça fait du bien. LL
- Et la Chronique "mystère"... Je n'ai pas le nom du journal à cette heure... mais ça me provient bien de Brussels! Et c'est la plus personnel :
*dont on ne peut QUE tomber amoureux!
2) Ouf, on a pu rentrer en France sans quarantaine...
a- Voici le mot de Nicolas Neyman sur le groupe facebook "Jean-Louis Murat"
Baby Love : 11 titres, 40 minutes.
“Si tu voulais me faire Pearl Harbour, ça c'est fait…”
Voici donc un album de rupture sentimentale. Une rupture qui pourra atteindre une rare violence, où un couple se déchire, sans pudeur, sous nos yeux.
Nous ne sommes pas ici dans la mélancolie ou le désespoir, Murat emprunte un autre chemin. La voix claire comme jamais, oscillant musicalement entre énergie (les blues du Mec qui se la donne ou de Tony Joe), trouvailles et bidouillages un peu bizarres (Xanadu) et une pop maîtrisée bien plus intéressante (Réparer la maison, Monboudif, Si je m'attendais), Murat se dévoile comme jamais. Une mise à nu (dans la crevasse) incroyablement pure.
Si, d'habitude, les textes sont plus obscurs, permettant diverses analyses et ouvrant la voie à des interprétations délicates et différentes, ici, la nouveauté, c'est que c'est souvent beaucoup plus clair :
“Ok, dégage, chuchota l'avocate / Cette fois c'est la guerre…” (Le Reason Why), “Si tu voulais me rendre mon âge, ça c'est fait / Si tu voulais que je pleure sur toi, ça c'est fait…” (Ca c'est fait).
Mais de toute cette noirceur, merveilleux paradoxe, se dégagent des lueurs magnifiques : d'abord sur deux titres, La Princesse of the cool et Si je m'attendais. Mais cette lumière presque estivale traverse également l'album de bout en bout : “Enfin deviens ce que tu es, m'a chanté la fille amour” (Le Reason Why), “Par le chant, phacochère, file arracher le chardon…” (Réparer la maison). A se demander si Bergheaud, à la fin de ce voyage au bout du noir, aurait retrouvé l'amour, ou bien si Murat ne l'aurait que simplement délicieusement rêvé…
Ce voyage est donc très beau sur sept titres sur onze : Le Reason Why, Réparer la maison, Monboudif, La Princesse of the cool, Rester dans le monde, Ca c'est fait, Si je m'attendais. D'où ce sentiment, à la fin, de voir un artiste ayant réussi à transformer sa souffrance en créativité, et un homme se relever tant bien que mal de son malheur.
b- Frank LORIOU, l'auteur de cette pochette rose, qui fait son petit effet, et qui participe à l'interprétation de ce disque, nous propose en ce moment, une expo à LA ROCHELLE. Je suis un peu en retard pour l'annoncer car j'avais retenu que c'était dans le cadre des francos, mais que nenni.
LORIOU EXPO affiche Exposition à La Sirène, La Rochelle
du samedi 22 février au dimanche 29 mars. Cette expo est commandable si vous la voulez chez vous! Contactez Frank sur fb
On en profite pour une autre archive: il était dans PERSONA hiver 2019... avec la même photo de JLM:
Merci FLORENCE!
On en reste là pour le moment... mais on se dit à très vite!
- Jean-Louis MURAT était avec Antoine DE CAUNES ce vendredi 13/03 sur FRANCE INTER. Antoine n'est plus que l'ombre de la figure rock qu'il a été, et que Murat avait peut-être un peu fréquenté avec Manoeuvre, et Jean-Louis semble le constater de manière polie... dans une émission où il est très peu invité à parler... Au moins au début. On peut revoir une précédente rencontre entre les deux, en 1989 sur le plateau de Nulle Part ailleurs.
- FILM: CALMOS de Bertrand Blier, un choix "polémique" en cette période ("éloge de la testostérone" selon le quotidien du cinéma)... mais il n'en rajoute pas!
- Série : "bonne nuit les petits"... "c'est très étrange, tous ces gens qui regardent des séries"....
- Chanson culte: Mustang sally, de Wilson Pickett.
On écoute... et je prends quelques notes en même temps:
Bon, pas si inintéressant que ça... Murat est prolixe, et de bonne humeur!
A une question sur la conception de l'album (Murat aurait dit à Denis qu'il fallait faire comme si on était en 85, et qu'il fallait faire une K7 pour plaire à une maison de disque).... Murat avoue ses arrangements avec le storytelling: "pour venir devant vous, il faut avoir ce qu'il appelle dans les maisons de disque, du storytelling, alors il faut réfléchir à 3 ou 4 petites formules, du coup, ils sont contents. Alors bien-sûr, c'est complètement idiot de dire : on est en 85, [Rires] Denis m'aurait dit "ça va pas la tête?", Donc ça fait partie de notre job, il y a une sorte de "halo de mensonges pour donner un peu de sens à ce qu'on fait, et les gens [journalistes] sont près à dire à peu près n'importe quoi pour se donner une profondeur à leur boulot qui est plat comme une limande et qui de toute façon ne mérite pas la profondeur". On imagine la tête de la fille plate en face de lui... qui relance malgré tout... "pourquoi cette phrase alors?" Et JLM, refusant de parler du fil conducteur de l'album, de rester sur le même registre: "pour que vous ne soyez pas SECHE, et que vous sachiez quoi me dire". "ça a marché à fond".
Il revient sur l'anecdote de l'ambianceur. "j'emballais à mort".
Antoine lui parle de la pistachio... et Murat confirme qu'il s'agit d'une fender (et s'amuse des fans qui ont cherché à l'identifier!).
Ce jour, il indique que la cohabitation entre ses personnalités se passe bien, même si "il s'ennuie tellement avec lui-même"...
"Volvic, c'est earth, wind, and Fire, aussi".
Séquence ensuite sur JJ CALE ET Tony Joe, dont il se sentait proche à la Bourboule (du fait de leur peau, et de la ruralité qu'ils chantaient).
"Si les gens m'aiment bien, c'est que je les aide à se bouger le cul" [je retranscris en gros].
Malgré ses intérêts pour le rap, il indique que c'est globalement désespérant du fait du "rond rond poétique".
Encore une fois ensuite, il avoue qu'il cède au show business, sinon il ne serait pas invité... "ça fait partie du job" "je ne vais pas arriver ici avec la sagesse d'un tenancier du shopi"!... avec le refus du "robinet d'eau tiède". "J'aime la joute" (dans la tradition du rock anglais).
Et la question rituelle: qu'est-ce que la pop? "Un trou noir dont nous sortons, ça n'a pas vraiment de consistance, qu'est-ce qu'on peut y trouver, un vieux mouchoir de Sheila...".
LE LIEN EN PLUS EST PARTI FAIRE LA CUISINE.
Allez : à demain! Avec encore de la radio, de la chronique, et tout le toutim!
1) Jean-Louis était sur FRANCE 5 hier soir, avec sa célèbre chemise violette, mais avec le menton en jachère... Et c'était l'occasion d'entendre une première traduction live de Baby Love... et sans surprise-?-, c'est une version guitare, nue, qu'il nous a délivrée, donc sans artifices synthétiques... mais le renfort de 6 cordes (puisqu'il a utilisé sa 12 cordes, on va encore attendre pour découvrir sa "Pistachio"). Très joli moment sur ce "Si je devais manquer de toi 2020".... même si son introspection aveugle a peut-être laissée aux quidams une impression étrange, alors que nous, on le comprend... jouer la sérénade au digestif, après le Rwanda et le Corona, ce n'est pas une sinécure pour notre chanteur timide (cf interview de France culture).
On retrouve JLM cette après midi avec Antoine DE CAUNES...
2) A l'initiative d'un journaliste de RTL, les avis de certains critiques sur les sorties de la semaine! Les avis sont partagés sur le Murat (1 à 4 étoiles), plus que pour le collègue de chez Pias: Louis Chédid. Varrod que l'on n'avait pas encore vu sur cette promo donne seulement 3 étoiles, tout comme Troadec...
3) Une belle chronique chez les amis d'ADA, à lire sur leur site, svp!
Si chaque album de Jean-Louis Murat renvoie à une manière poétique de journal intime, Baby Love, nouveau sommet d’une œuvre gargantuesque, est celui de la perte et du délabrement affectifs, du véritable lien défait. Car c’est un Murat goguenard qui se présente ici : distant avec ses nouvelles cicatrices intérieures (disait Philippe Garrel), il feint la drôlesse pour canaliser ce mal qui actuellement le ronge. Ce mal ? L’insupportable déréliction du sentiment amoureux.
Murat en bave, Murat philosophe sur les filles, il n’encaisse pas une énième rupture, et pour le coup propose aujourd’hui un disque contemporain, un bateau phare à rebours des actuels discours féministes et du clivage hommes / femmes qui nous pend tous au nez. Comprendre Jean-Louis : élégant romantique issu du XIX e, il fustige « la saloperie des hommes » (dénoncée aujourd’hui avec courage par de nombreuses victimes) mais tient à préciser qu’il ne faut pas englober tous les mecs dans un même panel à ordures. Quel avenir pour les garçons qui aiment sincèrement ? Que vont devenir les romantiques purs ? Probablement rien : entre filles et garçons, dorénavant, c’est cassé. Ne reste qu’à oublier l’Amour puis vivre en ermite.
Discours ténébreux, bien qu’implicite, que Murat, éternel audacieux, met en musique avec un groove ensorcelant. Baby Love entremêle, souvent dans un mouvement similaire, les sonorités dansantes ou contemplatives jusqu’à l’extase : soul, électro, pop, blues…. Ce nouveau Murat est jouissif à l’écoute, et joyeusement plombé dans son propos. Sa haute puissance vient de là.
Baby Love s’impose d’emblée comme du très grand Murat (l’un de ses meilleurs ?). Abondent les chansons condamnées à devenir des classiques : “Le Reason why” est probablement le chef-d’œuvre de l’album, mais il faudrait également citer…tous les autres titres (preuve de cette excellence globale).
Du Murat semblable à personne, comme toujours. Le Commandeur, c’est lui. Point barre.
Onze titres pour un nouvel album studio signé Jean-Louis Murat. Baby Love...
Le nouveau Jean-Louis Murat est désormais disponible. "Baby Love est l’œuvre magistrale d’un homme amoureux. Comme le miroir inversé de son album Dolorès un quart de siècle après, Jean-Louis Murat, en plein chamboulement personnel et écoutant en boucle le groupe Earth, Wind & Fire, a composé et écrit ces onze chansons ramassées en quarante minutes, jouant tous les instruments".
5) Du côté du Télégramme: l'article inspiré de l'afp mais néanmoins signé, et la chronique qui a été publié dans l'édition papier:
C’est un de ses plus beaux albums, éclairé d’un groove made in USA qu’il aime tant : Jean-Louis Murat fait rimer solitaire avec solaire dans « Baby Love », à paraître vendredi 6 mars.
Que montrait sa boussole en entrant en studio avec son complice Denis Clavaizolle ? « L’idée c’était : on travaille sur la forme, on est en 1985. L’année où il fallait que je cravache, que j’enregistre rapidement une K7 et monte à Paris en stop pour tenter de séduire une maison de disques ». « Ce sont des petits présupposés, bien à poser », raconte l’Auvergnat de sa voix douce.
Puis il a fallu libérer les paroles. « Une partie de ce que je disais, c’est assez douloureux, alors on ne s’attarde pas, je ne suis pas maso quand même (sourires). Tout est vrai mais tout est codé chez moi. Je raconte jusqu’au plus infini détail toute ma vie sentimentale, comme depuis le début de ma carrière ».
« Liberté et générosité »
Il balance ici entre naissance du sentiment amoureux et clap de fin, qui hante le titre « Montboudif », nom d’une commune du Cantal connue pour avoir vu naître Georges Pompidou. « J’habite à Douharesse (en Auvergne), c’est plus difficile à mettre en bouche (sourires). Mais ça y ressemble. Montboudif, c’est le bout du bout. Le désamour passe par le divorce sur le lieu. T’as pas de réseau, faut casser le bois, tout ça. C’est le début de la fin si un des deux ne s’est jamais posé la question et l’autre se dit : Pourquoi habiter ici ? ». « Je suis seul dans une ferme, comme tous les paysans du coin, les gonzesses ne restent pas », souffle-t-il, sans s’apitoyer. « C’est d’un commun ».
Et « Baby Love » ne verse jamais dans la déprime. « Ça fait extrêmement plaisir de le retrouver avec cette légèreté, avec cet œil qui n’avait pas pétillé comme ça depuis longtemps, même s’il garde son côté grinçant », commente Antoine Dabrowski, directeur d’antenne de Tsugi Radio, webradio du magazine éponyme. « Il y a des tubes en puissance, comme « Réparer la maison » ».
Frédéric Lo (coauteur avec Bill Pritchard du majestueux « Rendez-vous streets » sorti en novembre) aime, lui, « la liberté et la générosité » de Murat, qu’il a vu au théâtre parisien de La Madeleine en décembre. « Il impose le respect, ce serait bien qu’il connaisse à nouveau la consécration avec cet album, ça le récompenserait », espère le compositeur.
« Des vertes et des pas mûres »
On entend sur ce disque la musique américaine qu’aime à conter Murat, comme cette « soul et ce rythm’n’blues, des années 1966 à 1972 ». « Ce qu’il y a essentiellement sur mon téléphone : la Stax, les prémices de ce qui pourrait devenir le funk, les mélodies, les musiciens sont forts, les débuts de la technologie, une insouciance, encore, portée par les années 1960 », poursuit-il, passionné. Comme quand il parle de ses guitares. « Je suis assez affectueux, un peu bébête. Là je suis tombé sur une guitare et je lui ai fait la promesse de faire tout l’album avec elle, ce que j’ai fait ». À La Madeleine, il jouait sur une douze cordes, autre nouvelle venue, pour la scène. « Ça marche ou ça ne marche pas, ça va plus vite qu’avec une nana (sourires) et ça a marché ». « On sentait que ça lui amenait un plaisir nouveau, c’est toujours bienvenu », a d’ailleurs ressenti dans la salle Frédéric Lo.
« La musique est dans les guitares, il y a 200-300 chansons dans chaque guitare, quand je m’en sépare, il ne reste plus rien dedans », insiste Murat. Et que deviennent les « ex » ? « Dans une pièce, il y en a une quarantaine, elles se racontent des histoires, comment elles ont été délaissées, « J’ai pas su lui plaire » (rires). Elles doivent en dire des vertes et des pas mûres sur moi. » Philippe Grelard
Amours débutantes et ruptures sentimentales nourrissent « Baby Love », vingtième album de Jean-Louis Murat. Et ça groove.
Note : 4/5
Depuis quelque temps déjà, Jean-Louis Murat a repris sa riche discographie, offrant aux albums qui l’ont construit des chansons inédites et des morceaux alternatifs. L’artiste n’en oublie pas pour autant de livrer de nouvelles pièces musicales à l’image de ce « Baby Love », un vingtième album ô combien entraînant qui sonne comme aux premières heures. Le disque chante l’amour, sentiment loin d’être nouveau chez lui tant il n’a cessé d’évoquer au fil de ses albums les amours débutantes et les ruptures sentimentales. De « La Princesse of the Cool » à « Réparer la maison », Murat nous balade à nouveau dans ses tourments, entre premiers émois (« Si je m’attendais ») et ange déchu (« Troie »).
Efficacité des mélodies
Après l’expérimental (et dispensable) « Travaux sur la N89 », celui qui vit pour les plus hautes amours offre un disque qui donne envie de danser. Moins douloureux que « Morituri », ce « Baby Love » dont le titre fait penser aux Supremes est, il est vrai, moins rhythm and blues que disco (à l’image de la pochette au rose clinquant). « Je suis un danseur invétéré », assure Murat qui explique s’être fait plaisir.
En renouant notamment avec le groove et l’efficacité des mélodies qui firent le succès notamment de « Mustango », pierre angulaire de la discographie de l’Auvergnat. De « Troie » sublime, à « Ça s’est fait » dans lequel il se met à nu, et « Tony Joe », morceau diablement efficace où s’entend son amour pour la guitare, Murat signe un album éclatant.
Stéphane Guihéneuf
Cette chronique a été publié dans l'édition de dimanche 9/03:
Tewfik Hakem s'entretient avec l'auteur compositeur interprète, Jean-Louis Murat, pour Baby love ( Pias Le label ).
J'ai la voix d'un timide.
La voix est notre miroir encore plus que le regard, certainement plus. Si je vous écoute, je sais beaucoup plus de choses de vous que si je vous regarde.
"Je chante avec une douceur triste", ai-je dit ça ? [cf. interview Inrockuptibles, 2020] Non, est-ce que je peux le retirer ? Ce qui m'est très mystérieux, c'est comment l'amour naît, comment il meurt. Comment il renaît. Je me suis attaché avec obstination à reproduire le schéma de mes parents. J'ai toujours été amoureux - et j'ai toujours été malheureux mais j'ai été amoureux. Fixé tel un petit animal sur un rocher.
Je me sens toujours aussi nigaud qu'à l'âge de mes quinze ans. La façon qu'on a de se débrouiller avec le sentiment amoureux, je chante ça. Avec l'aide de la poésie, de ma guitare. Je suis un sentimental.
Comment naît une chanson ? Je passe par une case de perte de contrôle, je pratique beaucoup l'écriture automatique, je suis graphomane. J'alterne piano et guitare. Sur une chanson, je ne fais pas beaucoup d'essais parce que j'écris beaucoup de chansons mais ce qui me retient, c'est l'envie ou la nécessité d'en faire quelque chose, une sorte de champ de consolation.
Mon grand œuvre, c'est ma bibliothèque, donc je passe mon temps avec mes bouquins. Adolescent, j'ai fait plein de concours de poésie, j'envoyais mes poèmes partout. Pour moi, la chanson est une sous passion, ma passion c'est la littérature et les livres. J'aime la poésie et l'expression poétique, au-delà des poètes eux-mêmes.
La nostalgie ? Oui. C'est un nerf. On peut s'y perdre, même si on peut se retrouver.
Bon, j'écoute ça à midi, et je réédite l'article si l'envie de commenter me vient!
EDIT: Quelques petits compléments en note rapide:
Le journaliste commence par s'étonner que JL ait la même voix qu'en 1987... mais le fait est qu'on n'est pas frappé selon moi par sa beauté sur ce disque (comme par exemple sur la fille du capitaine...). Murat avoue qu'il ne le travaille pas.
Murat évoque son statut d'"enfant de divorcés" qui l'a marqué dans son intérêt dans la naissance et la fin des amours. Puis s'avoue "toujours aussi nigaud qu'à 15 ans" en la matière. Puis a un discours plus élaboré sur le sentiment amoureux qui aide à devenir soi, puis indique qu'il y aussi une "culture", "une construction politique" (qui débute au 12e siècle) de la notion d'amour dans lequel il se sent finalement un peu prisonnier (surutilisation du mot amour). "On ne sait même pas si ça existe". Et définit ensuite son "sentimentalisme": "pour un sentiment assez simple,assez basique avec un taux d'intensité pas trop fort , je peux tomber de cheval"
Le précédent album était composé au piano, celui-là à la guitare. J'alterne.
Murat raconte une nouvelle fois l'anecdote sur Hamilton et Nicholson...
- " Paris n'est pas la France, Il faudrait séparer Paris de la France... et exagérant : on ne peut pas faire une interview en Auvergne, il n'y a pas une seule caméra"... Sus à la centralisation
- Le Blues rock, parce que c'est le plus facile à jouer
1) JEAN-LOUIS MURAT sera à LA BOULE NOIRE (PARIS 18) le 2020-11-19
Plus les années passent, plus Jean-Louis Murat accélère son rythme discographique. Il revient en mars 2020 avec un vingtième album, qui n’est pas la fin espérée du triptyque. Comme son titre l’indique, Baby Love est l’œuvre magistrale d’un homme amoureux – comme le miroir inversé de Dolorès un quart de siècle après.
Il présentera ce nouvel opus lors de 3 dates exceptionnelles à La Boule Noire à Paris les 19, 20 et 21 novembre 2020.
Heureusement que Murat n'avait pas prévu une tournée de printemps... même si il y aura peut-être embouteillage de tournées sur l'automne du coup! LA BOULE NOIRE, il s'y était déjà rendu en 2012. Et avec ce baby love, on peut penser que ça va déchirer!!... même s'il faut s'attendre à tout avec Jean-Louis!
INFO: En trois jours de vente, baby love s'est vendu à 1169 en physique, et rentre au 9e rang.... (il est plus loin dans le classement incluant le streaming, où le rap ou les trucs de djeuns lui passent devant, 26e)
9
JEAN-LOUIS MURAT
BABY LOVE
[PIAS] LE LABEL
PIAS FRANCE
PIAS FRANCE
VARIÉTÉ FRANCAISE
1 169
Entrée
Les enfoirés font eux 70 000... Une seule autre entrée devant JL, c'est JOSMAN avec 1335 ventes.
Jean-Louis Murat publie aujourd’hui son nouvel album « Baby Love », un disque aux accents groovy et sexy.
S’il est bien un artiste qui échappe à toutes les règles et tous les codes de l’industrie discographique, il s’agit de Jean-Louis Murat sans nul doute. Murat, on l’a découvert en 81, période post-disco et pré-eighties, avec son emblématique « Suicidez-vous le peuple est mort ». Un titre complètement à contre-courant de son époque, et pourtant, vu d’aujourd’hui, parfaitement ancré dans celle-ci. L’artiste lançait un pavé dans la mare (déjà) et donnait le ton. Il tiendrait une place (de choix) en marge du paysage musical français, ou n’en tiendrait aucune. Près de quarante ans plus tard, pas moins de vingt albums studio, une poignée de captations live, pléthores d’inédits et collaborations en tous genres, un projet commun avec Isabelle Huppert (« Madame Deshoulières ») et même un duo avec une artiste mainstream (Mylène Farmer), Jean-Louis Murat revient avec un nouvel album aux accents disco… oui, disco !
Le principal intéressé dit de lui qu’il est « un danseur invétéré ». Sic. Certes, Murat n’est pas connu pour composer des chansons ultra dansantes, pourtant, quand on prête attention à ses différentes productions, le rythme (à l’instar du texte) est un pilier dans ses créations. Alors Murat, aujourd’hui, s’est fait plaisir. Il a écrit et composé onze chansons en moins d’une heure. C’est court. Direct. Sans chichi. En studio, aux côtés de son fidèle complice Denis Clavaizolle, le mot d’ordre était, là aussi, la simplicité et l’efficacité. L’idée ? Se retrouver au début des années 80 et produire un disque « comme des débutants en quête d’un premier contrat discographique ». Il en ressort un opus sexy en diable aux rythmes disco, voire funky. Ça groove et ça fait du bien. Parce que le groove de Murat n’est jamais dénué de sens. Et si les textes n’ont pas été travaillés à l’os, il en ressort une spontanéité et une instantanéité assez surprenantes. À y réfléchir, on n’est pas si loin de l’esprit du Baby Love des Supremes, au bout du compte…
Alors, Murat parviendra-t-il à nous faire danser ? Pas sûr, mais par contre, nous filer le diable au corps, oui. Et c’est sans aucun doute le plus important. Merci Monsieur.
Luc Dehon
LE LIEN EN PLUS
Le duo Santoré (deux frères) est interviewé sur Benzinemag et il nous parle de Mustango:
Jean-Louis Murat – Mustango
La voix de Jean-Louis Murat, c’est quelque chose ! C’est un artiste référence pour nous, autant musicalement qu’humainement. Et puis il a sa manière bien à lui d’être à la marge et ça nous plait bien ! Cet album est pour nous son meilleur. Il est beau, classe et populaire.
LE DEUXIEME LIEN EN PLUS PARCE QUE VOUS EN MANQUIEZ JE LE SAIS
INpAresseux.... parce que l'institut a des trésors (qu'on a réussi à dénicher malgré tout), et qu'à l'occasion de Baby Love, ils ressortent seulement un live bien connu et déjà disponible par ailleurs... Oui, je sais je ne suis jamais content... car on peut se dire, c'est déjà ça...
LE TROISIEME LIEN EN PLUS PARCE QUE CA TRAINE DEPUIS LONGTEMPS
Je vous avais parlé à plusieurs occasions d'Eric Quenard puisque lui ne ratait jamais une occasion de parler de sa passion pour Murat. J'avais même fini par lui proposer une interview (inter-ViOUS ET MURAT n°12). Ce Baby Elephant a pris la tête de liste pour les municipales de Reims... et quand on lui tire le portrait dans la presse... et bien il n'a pas peur encore une fois de convoquer l'auvergnat polémiste:
Mes compositeurs préférés :
« Anglo-saxons : Léonard Cohen. En France, j’aime beaucoup : Jean-Louis Murat, Daniel Darc et Angèle. »
Je lui souhaite bonne chance. Je ne suis pas allé vérifier s'il avait prévu dans son programme de baptiser une salle municipale au nom de notre chanteur favori... mais y'a moyen!
- Ce que l'on retrouve dans le numéro 3661 de la de la revue, c'est le même texte qui figurait sur le site internet lors de la diffusion en avant-première du disque. On apprend donc juste que pour Erwan Perron, Baby Love faut 3f, loin de ses sommets, mais pas déshonorant.
- Ah, les goûts et les couleurs! Un spécialiste m'a dit tout à l'heure que c'était le plus mauvais album de Murat... Comme dirait JJG, "tout mais pas l'indifférence"... Alors, du pire, au moyen, passons au "MEILLEUR": "de l’un des plus grand chanteur, auteur, compositeur, français contemporains". C'est ce qui est dit dans la chronique du camarade métro dolo canto(che) dodo, Mr Sy!, hébergé chez FroggyDelight
Vingtième album environ et s’il y a deux mots qui ne vont pas avec le travail de Murat, c’est bien "facilité" et "répétition", c’est ça la différence entre le talent et le laborieux. Et une fois de plus, il le prouve avec ce Baby Love.
Poursuivant sa petite révolution musicale entamée avec Travaux sur la N89 (2017), Murat réussit un disque en prise avec son époque sans être daté, sans doute car il se réclame autant d’inspiration seventies (Earth, Wind & Fire notamment) que de Frank Ocean, la musique à la mode est une vague qui revient sans cesse. On peut d’ailleurs noter des sonorités très proche de Dolores (1996) auquel il adjoint une guitare très présente. Une guitare comme seule compagne, celle qui inspire, celle qui est fidèle, celle qui reste quand les filles partent. En distillant des éclats de cuivres qui donnent une impression de puissance, de groove, de groupe, ce qui est amusant quand on pense qu’il a tout fait seul avec son vieux complice Denis Clavaizolle.
Comme une continuité de la formule power trio, qu’il a longtemps chérie, et le retour à ses premiers amours musicaux car il ne faut pas oublier qu’à la base Murat était saxophoniste (je vous rappelle que le saxophone est un bois et non pas un cuivre et que tout comme le gaffophone il porte le nom de son inventeur - c’était le moment petit savoir inutile pour briller dans les dîners, c’est cadeau c’est pour moi). On trouvait déjà cette petite évolution dans Chronique d’un mouvement en chansons soit six chansons autour des gilets jaunes, totalement indispensable que PIAS devrait avoir la bonne idée de sortir pour le disquaire day (nudge nudge wink wink) 15 minutes totalement nécessaire, totalement rancheresques avec en plus hommage à la chanson "Marie-Jeanne (Ode to Billie Joe)" qu’on a tant aimé...
Evidemment, comme il est seul à bord, il fait son Charlemagne as usual, à rajouter ici ou là des voix un peu drôles un peu too much, mais qui lui permettent de se servir d'elle comme un instrument. Onze chansons efficaces qui restent en tête, qui font onduler le corps et chavirer le coeur, parce que c’est avant tout un faiseur de tubes qui s’ignore, parce que trop tard, parce que pas envie, parce que non, parce qu’avoir du succès c’est se trahir. Les chansons pourraient avoir des arrangements country façon Le cours ordinaire des choses (2009), des arrangements bruts avec des cœurs par Camille à la Lilith (2003) ou même en simple guitare voix façon Toboggan (2013) - ça resterait des bonnes chansons, peu importe que tu aies un costume cravate, ou un t-shirt ce qui compte c’est ce que tu es, qu’importe les arrangements ce qui compte c’est que la chanson soit bonne.
Ayant toujours autant le sens de la formule, du double sens comme par exemple "Montboudif" (lui dit plus trop), c’est un village à 35 kilomètres de La Bourboule et une chanson qui évoque autant l’ennui dans la campagne qu’une formule salace qui dit le désamour, comme en d’autres temps il se demandait "Que fait cette tige d'or dans ton glacier ?". L’écriture est beaucoup plus spontanée moins ampoulée "je fais de la poésie", à la cool presque, il n’y a qu’à voir les titres des chansons, qui ressemblent à des blagues, à des cut up aléatoires : "Le reason why", "Le mec qui se la donne", "Ça c’est fait".[...]
Ah, les yeux de l'amour... J'ai envie de revenir sur "ce faiseur de tubes qui s'ignore", "avoir du succès c'est se trahir"... Murat n'a-t-il pas essayé de faire un album accessible et qui puisse se vendre un peu plus ? Mais effectivement, on imagine tout-à-fait ces chansons figurant dans d'autres habits ...
- Et puisque c'est le soir, passons au LE SOIR (oula, je suis inspiré...) pour voir comment Baby Love a franchi Quievrain, et comment il est accueilli au pays de Sttellla, Stromae, Soulwax... Le porte-parole du pays plat? Thierry COLJON, autre fidèle: (merci Didier)
Une pochette rose pour un disco psychédélique placé sous le signe de Xanadu ? Il y a de cela dans ce vingtième album de l’Auvergnat qui a retrouvé son vieux complice Denis Clavaizolle pour un disque à la fois neuf et fidèle.
Abonné aux disques remarquables contenant de grandes chansons allergiques aux hit-parades, Murat, pour les distraits, ferait toujours le même album. C’est vrai que depuis le prodigieux Cheyenne Autumn, le rythme moyen de l’artisan de la chanson est d’un album tous les ans, mais chacun est différent. Celui-ci est plus soul, plus cuivré, plus dansant, plus lumineux, plus choral…
S’il tourne légèrement le dos au power-rock d’un Crazy Horse, c’est pour mieux embrasser une chanson française rythmée aux tourments personnels. Les boîtes électroniques servent à Réparer la maison, à dégager de l’espace, à faire le ménage dans sa boîte crânienne. Mais l’orgue n’est jamais loin pour préserver l’esprit soul d’un disque à la fois moderne et intemporel.
Tout cela pour un album foncièrement funky, hors des sentiers battus (du moins en France). Murat est grand, tout comme ce Baby Love dont on ne peut que tomber amoureux.
- On termine par Sunburnsout, et Benjamin Berton, et donc sur une très bonne note : 8.6 sur 10 (ne me demandez pas comment cette note est obtenue). "un des grands albums de variété de ces dernières années!"
Un disque pop brillant, majoritairement uptempo, vibrionnant et pétri d’humour : voilà en quelques mots à quoi ressemble Baby Love, le nouvel album de Jean-Louis Murat. Ce 20ème essai (bon sang, on rêve déjà du coffret à sa mort !) est sans conteste une immense réussite qui fait écho à ses disques les plus séduisants et exigeants des années 90. Les premiers titres avaient donné le ton d’une musique lumineuse, pop, agitée de sonorités « plus jeunes », de synthés années 80 et d’échos : l’album confirme cette sensation d’un album délibérément tourné vers une forme de lisibilité contemporaine et ayant pignon sur l’air du temps. Il faut écouter l’impeccable Réparer la Maison, produit « à la Kanye West », pour s’en rendre compte. Murat est le plus moderne des modernes et le seul capable d’employer les mots « coquelicots » et « vipère » dans une chanson sans que cela paraisse incongru ou complètement désuet.
Baby Love, avec sa pochette tape à l’œil rose et noir et son lettrage énormissime, est un album « qui pète », un album qui veut se faire repérer et taper à l’oreille de son auditeur. C’est un album qui démarre pour ainsi dire en fanfare avec un Troie cuivré et alerte, malicieux et séduisant. Murat enchaîne avec Le mec qui se la donne, chanson classique où la langue poétique est fécondée par l’époque. « Rien à faire de l’histoire, j’ai rendez-vous chez le Soir. Idem le territoire, alors là toi t’écrase ! Tiens voilà le mec qui se la donne », chante Murat avant de verser dans un final aux sonorités funky. Le reason why (dont le titre intriguait) est l’un des meilleurs morceaux de l’album. Le texte est formidable, mêlant des champs référentiels variés et des fulgurances remarquables. « J’ai su en passant la rivière que la pièce était jouée/…/ ok, dégage, je suis chaude à l’avocate. Cette fois c’est la guerre/ Harley, toujours aussi con s’était fait croquer le manche/ J’ai dit : « ta gueule, putain de forêt, c’est toi qui attire l’orage » ». C’est un festival de formules et d’inventivité avec un résultat qui sidère et fascine sur plus de trois minutes. Le reason why présente Murat à son meilleur, inspiré et foisonnant. C’est ce Murat qui domine ici, enchaînant les morceaux comme à la parade avec de faux airs de caméléon. Réparer la Maison est groovy et alangui. Montboudif, décroché auvergnat (c’est le village natal de Pompidou), est le morceau le plus cool qui ait jamais cité Jacques Anquetil dans le texte. Et ce n’est pas fini.
La seconde moitié du disque est encore meilleure. L’Auvergnat sonne le Rebirth of The Cool sur la Princesse of The Cool, une pièce joueuse et anecdotique qui s’amuse à rendre tendrement maboule. Murat n’est jamais meilleur que lorsqu’il évolue en roue libre. La séquence de rimes en « oule » est à tomber, plaisante et en phase avec son sujet désinvolte et superficiel. Cela ne mène évidemment nulle part et donc droit sur l’un des titres les plus solides du disque : un Rester dans le Monde assez hermétique sur un fond disco-blues insolent et sensuel. Murat en dit assez peu sur les situations (un type dont le rapport au monde est motivé simplement par l’entretien d’une relation amoureuse) et allège ses couplets. La musique lui emprunte le pas, reposant sur quelques gimmicks rudimentaires et une guitare blues économe. On est à la limite du cabotinage sur Xanadu, pur exercice de style jammé/chanté sur fond de satire sociale. Murat fait du Philippe Katerine ou (osons-le) une parodie de Katerine. « Les libertines, c’est facile à dire, faut pas se tromper. Brune ou blonde y’a de la connasse mais pas ça. Alors dis, l’Afrique, c’est comment l’Afrique ? », dénonçant peut-être la superficialité du rapport à la vie de certaines personnes.
Murat revient avec Si je m’attendais à un registre plus intimiste et introverti. Le morceau est splendide, mélancolique, comme si, après avoir bien rigolé, il fallait revenir aux choses sérieuses. « Amour, je suis venu pour toi. » On a le sentiment de retrouver cette phrase d’album en album, comme s’il s’agissait, par la répétition des situations, de retrouver cette fraîcheur et cette vivacité de la présentation (de l’homme amoureux) à sa prétendante. C’est ce sentiment que donne l’album tout entier : l’idée qu’après tout ce temps, Murat a retrouvé le plaisir de se présenter devant nous, le plaisir de séduire, d’enchanter, d’amuser et de faire briller son regard. Alors que certains de ses albums étaient plus fermés, critiques ou centrés sur leur propre unité, Baby Love sent le plaisir et la jubilation à plein nez. Il tend la main à l’auditeur et s’entend comme une offrande, de mots, de sons, qui agite les neurones et donne presque envie de danser. L’hommage qui referme le disque à l’un des chanteurs référence de Murat, Tony Joe White, renvoie au vaudou, perçu comme force d’enchantement et de mise en mouvement des émotions et des corps. C’est ce pouvoir là que ressuscite Murat à travers cet album, cette capacité mystique et mystérieuse à faire lever les morts et à créer l’attachement.
Baby Love est un album de jeune homme, de séducteur et de conteur désinhibé, l’un des albums de variété française les plus impressionnants de ces dernières années. On peut y aller sans réfléchir…
C'est tout pour ce soir, LE LIEN EN PLUS est parti manger.
« Baby Love » met du disco et du rose dans la vie de Jean-Louis Murat et la nôtre. Une réinvention complète et réjouissante.
Il y a un peu plus de trois ans, Jean-Louis Murat avait intitulé « Travaux sur la N89 » le premier volet d’un triptyque qui se clôt ce vendredi 6 mars avec « Baby Love ».
Fin de chantier, donc, et réinvention complète de son univers sonore, avec le rose comme couleur dominante d’un album qui groove comme jamais chez Murat. « J’en avais marre de réfléchir aux chansons, je voulais d’abord m’amuser et me mettre hors contrôle. Cet album concentre toute la musique que j’aime, en particulier celle qui me donne envie de danser, comme le disco. Car je suis un danseur invétéré », raconte l’artiste au magazine Les Inrocks. Il a mis en veilleuse le Neil Young qui sommeille en lui et poussé à fond le son d’Earth Wind & Fire qu’il confie avoir écouté en boucle tout au long de la création de ce « Baby Love » enregistré avec la complicité du multi-instrumentiste, comme lui, Denis Clavaizolle.
« Baby Love », c’est aussi l’écho d’une rupture et des sentiments nouveaux qui s’ensuivent. Les titres à eux seuls racontent ça : « Ça c’est fait », « Le Reason why », « Réparer la maison », « Si je m’attendais », « Princesse of the cool ». Le poète Murat est à son meilleur, qui dit (toujours aux Inrocks) : « Je raconte tout, je suis d’une impudeur totale… « Baby Love » m’a l’air gratiné et particulièrement chargé en vécu. Il y a trois mois de vie dedans ».
Un bonheur n’arrivant jamais seul, notre homme, fieffé cycliste, attend maintenant avec impatience les coureurs du Tour de France qui doivent passer juste derrière sa maison d’Orcival : « J’aurai dû patienter plus d’un demi-siècle avant de voir le Tour en Auvergne. Je connais tous les virages par cœur. Je pourrais même faire le parcours de l’étape à reculons », se vante celui qui chante « Le Mec qui se la donne ». Tout lui.
Murat brouille les pistes: Dans l'interview "people" surprenante de Magic, il est dit qu'il va rejoindre Pessade... Là où il vécut avant Orcival, et qu'il a peut-être rejoint.
En 1991, à Pessade... Le Blues est de retour...
- Merci à Florence et Samuel qui nous ont trouvé le petit mot de Stéphane DAVET dans LE MONDE:
Ce n'est pas dithyrambique... Le journaliste ne retient que "quelques cruelles réussites"...
Jean-Louis Murat Baby Love
Ruptures et sentiment amoureux n’ont cessé d’irriguer la profuse discographie de Jean-Louis Murat, comme l’ont rappelé les récentes rééditions vinyles très soignées de Cheyenne Autumn (1989), Le Manteau de pluie (1991) ou Dolorès (1996). Une grande partie de Baby Love, 23e album du troubadour auvergnat, résonne à nouveau des douloureux échos d’un clap de fin. Après avoir retrouvé dans Il Francese, son précédent opus, une grâce mélodique et un goût de l’expérimentation marqué par l’avant-garde du R’n’B contemporain, Murat et son éternel complice Denis Clavaizolle imprègnent ces chants de désamour d’autres groove afro-américains. Remontant cette fois à la soul et au rhythm’n’blues qui faisaient frissonner et danser la fin des années 1960 et le début des années 1970, le duo peine à en saisir la magie. Manque de moyens (cuivres et cordes respirent l’artifice numérique) ? Manque de vélocité instrumentale ? La soul-funk des Clermontois – plus à l’aise dans le blues-rock languide (Le Reason Why, Rester dans le monde) – dégage peu de swing charnel. L’impudeur métaphorique du chanteur abandonné ciselant malgré tout quelques cruelles réussites (Réparer la maison, Montboudif). Stéphane Davet
Et oui, comme d'habitude, tout le monde n'apprécie pas et chez les fans également, même si certains sont prêts à ranger le disque parmi leurs préférés. Pour moi, c'est un peu tôt pour le dire... On doit juger de la longueur en bouche avec un peu plus de temps... surtout que ce Baby Love pourrait faire penser à un bon beaujolais... Pour un vin de garde, il manque peut-être une ou deux vrais grandes chansons, émotionnantes. On apprécie beaucoup Yes Sir, Autant en faire quelque chose... mais la magie des jours du jaguar, du Mont Sans Souci, de l'irrégulière etc etc... l'avons-nous sur cet album?
En tout cas, si, ici, on accepte et on parle des critiques "critiques", et parfois on les apprécie... que dire de ce que dit Sophie Delassein dans l'Observateur? J'en avais parlé un peu vite il y a deux articles de cela...
Pourquoi se moquer du "storytelling" autour de l'album? Certes, à l'instar de la rencontre entre Murat et la journaliste de Magic qui se demande en fin d'article :"Murat m'a-t-il paru attachant?", la sincérité de Jean-Louis est toujours délicate à cerner. Il a trop joué de son insaisissabilité... mais il dit que ces chansons lui sauvent la vie! Sophie préfère les interprètes comme "julien", qui joue la comédie en chantant l'Amour... Murat lui est un auteur qui livre ses fulgurances... (selon la formule consacrée et ressassée) "comme on purgerait des vipères"... et avant tout un musicien... Et pourquoi pas écouter ces chansons et prendre du plaisir sans y penser? C'est peut-être l'Album de Murat pour le faire! Tapoter des pieds sur une fausse trompette, frétiller des doigts sur un zigouigoui synthétique, saisir une expression franglaise et s'amuser avec un pétillant yaourt...
Allez, c'est tout pour ce soir... Je vous ai fait un bon teaser pour l'article de Magic.. Il est trouvable dans les bons et grands marchands de journaux... A DEMAIN SI JE LE VEUX BIEN... avec de la chronique internet...
Dans l'article précédent, je rappelais que Jean-Louis souhaitait faire un disque qui pourrait trouver un public plus large ou renouer avec sa plus large assistance (ceux-là vont glisser numériquement une oreille forcement et peut-être se laisser tenter). Pour les autres (à conquérir), je ne suis pas certain que la promo habituelle soit très efficace. Ce qui peut changer la donne selon moi, c'est la diffusion radio... Est-ce que des radios pourraient s'ouvrir devant ce nouveau son? (En souvenir: le choix de single du "cow-boy à l'âme fresh" pour le Cours Ordinaire des choses avait été fait pour cela, avec la promesse de certains programmateurs -oui fm il me semble- de la diffuser).
Pour l'instant, on en reste donc dans le cercle habituel de la radio publique.
Jean-Louis explique qu'une chanson "ne pèse qu'une plume" et qu'il voulait avant tout faire danser, que "c'est limité", et que si c'est de la bricole finalement, "l'honnêteté supérieure" là-dedans, c'est de donner"l'envie de bouger quand on écoute", "le respect absolu pour les gens malades, pas malades", et rappelle qu'il aurait pu être ambianceur dans des boites (comme il l'a raconté dans cette promo). "La plus grande musique, c'est celle qui donne envie de se reproduire". A voir donc si Baby Love sera à l'origine d'un Baby Boom...
A la question sur l'utilisation de machines, Il s'en prend aux musiciens français (tiens donc: comme pour le "Cours ordinaire des choses"), avec lesquels on ne peut pas "tenter le groove", qui ont fait le malheur de Johnny... "Sauf Stéphane et Fred..." (Fred qui a bien-sûr usiné chez Johnny... mais embauché par un français Yarol Poupaud... qui a tenté à l'origine une fusion française rock et funk dans FFF). Là dessus, mon impression, c'est surtout que Murat n'a pas envie de se faire chier, ou d'investir dans de nouvelles rencontres, parfois infructueuses, surtout que dans le passé, avec les rencontres, il serait plus pygmalion que pouvant s'oublier dans "un groupe" (on se rappellera de la réponse artistique de Camille et de son "Baby... carny bird" sur "le fil".). Les Delano Orchestra lui avaient été offert sur un plateau de proximité... Cela correspond aussi à son idée d'"artisanat", il fait son truc dans son coin.
Le texte qui accompagne sur internet:
Pour cet album tendrement intitulé Baby Love, Jean-Louis Murat a voulu, dit-il, mettre en avant le "groove". Et ça marche encore très bien, qu'il se rassure. C'est même assez étonnant de voir un artiste qui a sorti tant de disques - "On dit toujours une vingtaine mais c'est beaucoup plus !" - parvenir à impressionner à chaque fois. D'autant plus quand, comme lui, on suit un rythme d'un voire plusieurs disques par an. Ce disque est donc celui d'un amoureux, d'un chanteur au plaisir variable, qui se retrouve dans la déstructuration totale (comme dans Travaux sur la N89) comme dans la bonne chanson française, mélodies en avant. "Ce sont des petites chansons légères, ça ne pèse pas plus lourd qu'une plume, une chanson", affirme-t-il aujourd'hui.
Et au risque de surprendre ceux qui ne le connaissent pas bien, Murat explique : "Ma seule constante, c'est d'avoir envie de danser". Alors ce disque, il l'a fait pour le groove, en l'assumant totalement, plaidant pour l'utilisation des machines plutôt que les musiciens français, "de la daube, sauf Stéphane et Fred avec qui je tourne depuis 20 ans". Jean-Louis Murat tel qu'on le connaît, avec de sacrées belles chansons.
Jean-Louis Murat, Baby Love (Le Label/Pias). Album disponible le 6 mars.
A noter: l'aveu de ses "difficultés familiales terribles" qui ont généré ses chansons... et beaucoup plus : 30 qu'il aurait écrites dans cette période... "soupape indispensable" "sans laquelle je serais mort"... Et toute à l'heure, sur France info, il disait qu'une chanson, ce n'était presque rien! Comme quoi, Murat est peut-être égocentrique, mais pas mégalo: ce n'est pas parce qu'écrire des chansons lui est essentiel, qu'il considère qu'elles sont essentielles au monde...
A part ça, Murat était dans la sélection "à écouter" dans le MONDE (réservé aux abonnés) (Si quelqu'un là, on est preneur) et en double page, dans MAGIC. On y reviendra.
LA CHRONIQUE EN PLUS
Popnshot a dégainé rapidement : Léonard Pottier a eu du mal à rentrer dans l'album et est finalement conquis.
Pour autant, ne vous inquiétez pas ! La suite est toute autre, car BABY LOVE se rattrape bien assez vite pour nous faire oublier ce premier contact. Les successeurs de « Troie » élèvent le niveau à tel point qu’ils parviennent à éviter toutes les facilités liées à l’univers sonore dans lequel le projet s’inscrit. Les écueils sont contournés, la prise de risque enlacée, et l’album commence alors à scintiller. « Le mec qui se la donne » et « le Reason Why », titres aussi séduisants qu’intrigants, débarquent avec bien plus de gravité et de profondeur, offrant enfin le Jean-Louis Murat attendu, celui qui, depuis quelques années, semble être au meilleur de sa forme créatrice. Compositeur au talent indéniable, le chanteur poursuit ici sa route à travers des propositions sonores certes connues, mais mises au goût du jour de telle sorte qu’elles en adviennent rattachées à un savoir-faire unique, celui d’une identité transposable partout et à foison.
Le défi du renouvellement
Les morceaux de Jean-Louis Murat ont beau être directement reconnaissables, ils délivrent toujours quelque chose de neuf et de puissant, à la croisée d’un sentiment nostalgique et d’une volonté certaine de ne jamais s’épuiser. Pendant combien de temps cela perdurera ? Indéfiniment il faut croire. Car il s’agit moins de se répéter bêtement que de trouver des façons de le faire avec grâce et distinction, en essayant de ne pas perdre l’essence première d’un art déjà mis à nu. Le renouvellement est le principal défi de Murat aujourd’hui, essayant de créer avec les continuelles mêmes ficelles, mais sans jamais penser faire deux fois le même album. L’impression de connaître les morceaux dès leur première écoute est saisissante, tant elle raconte quelque chose sur la carrière de l’artiste, qui a su construire un lien extrêmement fort entre tous ses projets. Ces nouveaux morceaux, nous les avons déjà apprivoisés par le passé, mais rien n’est plus fort que de ressentir sans cesse le même plaisir à les écouter, car ceux-là ont des traits légèrement différents : une voix perfectionnée, un texte endurci, une production affinée… BABY LOVE témoigne d’un riche vécu, en faisant réapparaître mille en une images sous une forme encore inexplorée.[...]
Entre amour et désamour, comme souvent chez Murat, BABY LOVE fait l’état d’une existence marquée par la musique et les sentiments amoureux, meilleurs alliés comme meilleurs ennemis. De par sa production exigeante et une qualité sonore comme il est rare, l’album trouve ici son point fort le plus évident. « Xanadu » ou encore « Tony Joe » le démontrent avec ardeur : le son est une priorité. Les cuivres de « Ca c’est fait », quant à eux, élèvent le morceau en lui donnant une force lourde et imposante. Pour autant, Jean-Louis Murat ne laisse aucun élément prendre le dessus sur l’autre. Entre textes, sonorités et mélodies tout se conjugue parfaitement au point de faire porter une voix atypique que l’on connaît presque par cœur, mais qu’il fait toujours chaud au cœur d’écouter. Car le chant de Jean-Louis Murat est sans nul doute l’un des meilleurs de la chanson française. Alors, tant qu’il perdure avec élégance et talent, pourquoi s’en priver ?
A TRES BIENTOT POUR LA SUITE DU RETOUR DE COUCHE...
Les promos se suivent et se ressemblent, une petite interview à l'un deux semaines avant les autres, un clip chez l'un... et l'album en écoute en J-1 chez TELERAMA ce soir.
Le petit mot de présentation est intéressant, même si Erwan Perron nous conseille d'oublier certaines chansons... tout en concluant qu'aucun chanteur ne s'était autant approché de "Marvin Gaye".
Voilà plus de trente ans que cela dure. Chaque année, ou presque, avec la régularité d’un métronome, Jean-Louis Murat accouche d’un nouvel album ayant pour thème axial l’amour (et le désamour). Atteint d’un tel priapisme artistique, nul ne saurait être tenu à une constante qualité… Pourtant, l’Auvergnat, qui se réinventait déjà pour de bon sur son précédent, Il Francese, explorant sur fond de groove-électro un lien imaginaire avec le Murat de Napoléon, continue d’enchanter. Cette fois, avec cet humour distancié et cet art consommé de la métaphore inattendue qui font sa marque de fabrique, il invoque pêle-mêle « le long blocus à Cuba » ; le jeune Alain Delon, « pour moi l’amant de ma mère » ; le chanteur de charme Adamo, « là j’crois que j’en fais un peu trop » ; et un certain « John Lee dans sa beautiful car ». Sans doute fait-il référence à John Lee Hooker ? Il est un autre artiste hantant ce disque soyeux et dansant qu’il aurait pu citer : Marvin Gaye. Sur ses meilleurs titres — Le Reason Why, Réparer la maison, Montboudif et La Princesse of the Cool —, Murat emprunte beaucoup au Midnight Love publié par le crooner américain en 1982. Même son carré et digital avec utilisations de boîtes à rythmes (comme autrefois, au temps de Cheyenne Autumn ), mêmes ambiances nocturnes et rêveries langoureuses typiques de la soul mid-tempo… Oublions vite ses chansons aux cuivres funk trop faciles et massifs. On a beau chercher, on ne trouve pas d’autre chanteur de langue française s’étant approché avec une telle élégance du prince de la soul. Erwan Perron.
Après des longues minutes infructueuses, j'ai enfin pu accéder au player avec le wifi un peu faiblard. Et bien, vous savez quoi? Et bien, dans une première écoute, pour moi, Murat a fait du Murat! Bon, c'est toujours ce que je dis... Impressions à la première écoute: L'enrobage est certes synthétique, Murat allant jusqu'à encore jouer avec le vocoder mais on retrouve aussi de la guitare... et à la première écoute, les textes mes paraissent renouer avec la meilleure veine(même si on apprécie aussi parfois un texte plus explicite: type Mont-Sans Souci). Je note l'association "Marcel Irscher", "Gargamelle", Adamo et le retour de Poulidor dans la même chanson (Montboudif). Certes, "ça en est bien fini de l'éternel retour du blues" nous dit-il... jusqu'à la prochaine tournée? Mais pour autant, Murat en a-t-il jamais fait réellement? Et voilà t'y pas que Murat nous termine par un hommage à "Tony Joe" et "John lee"...
Des titres accrocheurs et rythmés: Montboudif, Rester dans le monde, le mec qui se la donne, Tony Joe,Troie.... Effectivement, beaucoup plus que d'habitude, mais est-ce vraiment dansant? Oui, on peut forcement dodeliner de la tête, voir taper des pieds car bien sûr, Murat n'oublie pas le tempo... mais Kool of the Kang, c'est encore loin, non? Xanadu est le titre qui nous amène peut-être le plus loin de nos repères... et on se dit que ce titre aurait pu ressembler à la "3 étage de la fusée" (Travaux sur la RN, el francese....). "ça c'est fait" nous ramène à du plus familier (en symbole, l'utilisation du mot "babe"), et on se rappelle que Murat a voulu faire un album qui se vende, de quoi financer la suite. Peut-il l'espérer? Comme je le disais le plus haut, ça manque peut-être d'un texte au sens accessible aux masses (Et je découvre 5 minutes après avoir écrit ça, la première critique négative, signée Sophie Delassein qui, ceci dit comme toujours, se plaint de l'opacité des paroles). Le fait est que le mélange entre électro et orchestration "soul" (cuivre, rythmique) me parait vraiment réussi... même si on se demande ce que ces titres auraient pu donner avec un vrai "band" derrière lui, choristes et cuivres et tout le toutim... J'écoute une deuxième fois, et le titre "le reason why" sur laquelle j'avais glissé m'accroche... Oui, il y a des choses à en dire sur cet album... et on s'annonce des belles semaines...
Murat et Télérama une longue histoire...
LE LIEN EN PLUS DE TOUTE A L'HEURE QUE LE WIFI MARCHE MIEUX MAINTENANT
Je suis à la montagne (les vrais, les Alpes)... Et voilà ce que j'ai comme déco:
... Pas moyen de vous oublier du coup... et l'envie d'être ailleurs non plus... dans les fausses montagnes...
Je suis en vacances.... mais il pleut... Alors, je vous fais un petit article en J-1.... Je n'arrive pas à me connecter à tous mes sites, alors vous aurez un rattrapage de l'actualité dimanche!! En attendant:
L'Agence Française de Presse a diffusé son article à ses clients... avec des bouts d'interview dedans.
(AFP) - C'est un de ses plus beaux albums, éclairé d'un groove made in USA qu'il aime tant: Jean-Louis Murat fait rimer solitaire avec solaire dans "Baby Love", à paraître vendredi.
Jean-Louis Murat, soleil d'Auvergne et nuit américaine
Que montrait sa boussole en entrant en studio avec son complice Denis Clavaizolle ? "L'idée c'était: on travaille sur la forme, on est en 1985. L'année où il fallait que je cravache, que j'enregistre rapidement une K7 et monte à Paris en stop pour tenter de séduire une maison de disques". "Ce sont des petits présupposés, bien à poser", raconte l'Auvergnat de sa voix douce à l'AFP.
Puis il a fallu libérer les paroles. "Une partie de ce que je disais, c'est assez douloureux, alors on ne s'attarde pas, je ne suis pas maso quand même (sourires). Tout est vrai mais tout est codé chez moi. Je raconte jusqu'au plus infini détail toute ma vie sentimentale, comme depuis le début de ma carrière".
- "Liberté et générosité" -
Il balance ici entre naissance du sentiment amoureux et clap de fin, qui hante le titre "Montboudif", nom d'une commune du Cantal connue pour avoir vu naître Georges Pompidou. "J'habite à Douharesse (en Auvergne), c'est plus difficile à mettre en bouche (sourires). Mais ça y ressemble. Montboudif, c'est le bout du bout. Le désamour passe par le divorce sur le lieu. T'as pas de réseau, faut casser le bois, tout ça. C'est le début de la fin si un des deux ne s'est jamais posé la question et l'autre se dit +pourquoi habiter ici?+".
"Je suis seul dans une ferme, comme tous les paysans du coin, les gonzesses ne restent pas", souffle-t-il, sans s'apitoyer, "c'est d'un commun".
Et "Baby Love" ne verse jamais dans la déprime. "Ça fait extrêmement plaisir de le retrouver avec cette légèreté, avec cet œil qui n'avait pas pétillé comme ça depuis longtemps, même s'il garde son côté grinçant", commente pour l'AFP Antoine Dabrowski, directeur d'antenne de Tsugi Radio, webradio du magazine éponyme. "Il y a des tubes en puissance, comme +Réparer la maison+".
Frédéric Lo (coauteur avec Bill Pritchard du majestueux "Rendez-vous streets" sorti en novembre) aime lui "la liberté et la générosité" de Murat, qu'il a vu au théâtre parisien de La Madeleine en décembre. "Il impose le respect, ce serait bien qu'il connaisse à nouveau la consécration avec cet album, ça le récompenserait", espère le compositeur auprès de l'AFP.
- "Des vertes et des pas mûres" -
On entend sur ce disque la musique américaine qu'aime à conter Murat, comme cette "soul et ce rythm'n'blues, des années 1966 à 1972". "Ce qu'il y a essentiellement sur mon téléphone: la Stax, les prémices de ce pourrait devenir le funk, les mélodies, les musiciens sont forts, les débuts de la technologie, une insouciance, encore, portée par les années 1960", poursuit-il, passionné.
Comme quand il parle de ses guitares. "Je suis assez affectueux, un peu +bébête+, là je suis tombé sur une guitare et je lui ai fait la promesse de faire tout l'album avec elle, ce que j'ai fait". A La Madeleine, il jouait sur une douze cordes, autre nouvelle venue, pour la scène. "Ça marche ou ça ne marche pas, ça va plus vite qu'avec une nana (sourires) et ça a marché".
"On sentait que ça lui amenait un plaisir nouveau, c'est toujours bienvenu", a d'ailleurs ressenti dans la salle Frédéric Lo.
"La musique est dans les guitares, il y a 200-300 chansons dans chaque guitare, quand je m'en sépare, il ne reste plus rien dedans", insiste Murat. Et que deviennent les "ex"? "Dans une pièce, il y en a une quarantaine, elles se racontent des histoires, comment elles ont été délaissées, +j'ai pas su lui plaire+ (rires). Elles doivent en dire des vertes et des pas mûres sur moi".
Je suis un peu étonné par quelques propos sur la séparation ("pourquoi habiter ici"?)...
LE LIEN EN PLUS EST REPORTE
J'ai essayé un quart d'heure de télécharger une photo mais, faute de wifi suffisant?, la photo ne télécharge pas.... Bonne écoute demain!!