Inter-ViOUS ET MURAT- N° 12 : Eric QUENARD
Publié le 9 Avril 2013
Quand j’ai vu que l’ « inter-ViOUS ET MURAT » pouvait devenir une série, j’ai souhaité l’ouvrir à différents types de personnalités, pas seulement des chanteurs ou des amis de Jean-Louis Murat (voir des anonymes, qui sait ?). Et voilà quelques années que je croisais sur les réseaux sociaux ou sur le fil de l’actualité, un muratien un peu particulier (peut-être totalement sui generis), mais je cherchais une occasion... « The end, etc… », le web-film de Laetitia Masson mis en musique par Murat me l'a offert, avec l'ambition d'aider à répondre à la question posée par la réalisatrice : « c’est quoi l’engagement ? ». En effet, l’homme que j’ai interrogé… est un «politique» et un « politicien » (même s’il garde une autre activité professionnelle)!
39 ans, diplômé de droit public, il s’agit d’Eric Quénard, premier adjoint P.S. de la Ville De Reims, 12e commune de France en terme d’habitants, conseiller général de la Marne. Il n’hésite pas à partager sur le net, très régulièrement, son enthousiasme pour Murat aux milieux de commentaires plus attendus (informations sur ses nombreuses activités quotidiennes, piques à ses collègues de l’opposition...). Battu aux législatives par la député sortante, il reste élu de terrain pour l'instant… et s'est accordé un peu de temps les dimanche soir pour répondre à mes questions, poussé par une seule motivation : sa passion, pas si évidente à affirmer, pour Jean-Louis Murat. Il ne sera pas donc question de choc de compétitivité, de choc de simplification, ni même de choc de moralité...mais, sans aller jusqu'à convoquer le fantôme de Malraux pour autant... de "choc esthétique"!
- Première question qui est un peu celle qui vient rapidement quand deux muratiens se rencontrent: ça a débuté quand? comment?
Eric Quénard : J'ai découvert Murat d'une manière assez originale. C'était à la fin des années 1980 avec l'album Cheyenne Autumn. J'avais 16 ans.
Ma mémoire avait imprimé certaines chansons telles que "le garçon qui maudit les filles", "Si je devais manquer de toi" mais sans pour autant que je me sois attaché à rechercher l'identité de l'artiste. C'est en écoutant un jour la chanson "L'Ange déchu" que j'ai entendu pour la première fois le nom de Jean-Louis Murat. Je me suis rapidement rendu chez un disquaire pour acheter l'album.
Et là en écoutant Cheyenne Autumn, je découvrais finalement que derrière Murat se cachait l'auteur et interprète des autres chansons que j'avais tant fredonné. Ce fut une heureuse surprise.. Cette rencontre avec l'artiste fut pour moi déterminante. Depuis cette époque, je suis resté un inconditionnel.
Eric Quénard : J'ai découvert Murat d'une manière assez originale. C'était à la fin des années 1980 avec l'album Cheyenne Autumn. J'avais 16 ans.
Ma mémoire avait imprimé certaines chansons telles que "le garçon qui maudit les filles", "Si je devais manquer de toi" mais sans pour autant que je me sois attaché à rechercher l'identité de l'artiste. C'est en écoutant un jour la chanson "L'Ange déchu" que j'ai entendu pour la première fois le nom de Jean-Louis Murat. Je me suis rapidement rendu chez un disquaire pour acheter l'album.
Et là en écoutant Cheyenne Autumn, je découvrais finalement que derrière Murat se cachait l'auteur et interprète des autres chansons que j'avais tant fredonné. Ce fut une heureuse surprise.. Cette rencontre avec l'artiste fut pour moi déterminante. Depuis cette époque, je suis resté un inconditionnel.
- Donc vous êtes un Muratien historique... car l'ayant écouté dès que sa carrière a réellement débutée.... ce qui n'était pas réellement mon cas. Aimer Murat à 16 ans, cela m'évoque Arnaud Cathrine (né en 74 également) qui a écrit :
"J’ai eu, disais-je, une vie musicale clandestine, d’autant plus impérieuse pendant les années collège et lycée. Je revois ces garçons férus de Cure qui débarquaient dans la cour les ongles noircis au vernis et les lèvres rouges… Je ne comprenais rien à Cure, pour moi il était entendu que les garçons avaient le droit de pleurer (je n’aurais jamais pensé à aller chercher un quelconque second degré dans une chanson anglaise) et j’avais eu bien assez de leurs soupirs affligés lorsque j’avais brandi le magnifique « Cheyenne Automne » de Murat. « C’est quoi cette voix de tapette ?! » Sans appel. Je repasserai. Et je continuerai à écouter Murat. Je ne suis pas un garçon pop, je crois". ET
"Lorsque je tente de faire entendre la voix de Murat, je constate l'incompréhension crasse que l'Auvergnat aux yeux bleus inspire à mes congénères: sa voix alanguie désarçonne; le féminin qui s'y joue, il faut s'en défendre; quant à cet accent qu'il ne cherche pas le moins du monde à dissimuler, n'en parlons pas"
"J’ai eu, disais-je, une vie musicale clandestine, d’autant plus impérieuse pendant les années collège et lycée. Je revois ces garçons férus de Cure qui débarquaient dans la cour les ongles noircis au vernis et les lèvres rouges… Je ne comprenais rien à Cure, pour moi il était entendu que les garçons avaient le droit de pleurer (je n’aurais jamais pensé à aller chercher un quelconque second degré dans une chanson anglaise) et j’avais eu bien assez de leurs soupirs affligés lorsque j’avais brandi le magnifique « Cheyenne Automne » de Murat. « C’est quoi cette voix de tapette ?! » Sans appel. Je repasserai. Et je continuerai à écouter Murat. Je ne suis pas un garçon pop, je crois". ET
"Lorsque je tente de faire entendre la voix de Murat, je constate l'incompréhension crasse que l'Auvergnat aux yeux bleus inspire à mes congénères: sa voix alanguie désarçonne; le féminin qui s'y joue, il faut s'en défendre; quant à cet accent qu'il ne cherche pas le moins du monde à dissimuler, n'en parlons pas"
Eric Quénard : Oui effectivement je me retrouve assez bien dans cette description surtout d'ailleurs dans les réactions que pouvait susciter Jean-Louis Murat auprès de mes amis. J'ai toutefois toujours assumé avec une certaine fierté mon intérêt pour l'artiste, ses textes, ses mélodies. J'y trouvais même là une occasion de me singulariser par rapport aux autres.
- Est-ce que la politique ne vous offrait justement pas cette singularité? L'engagement est-il venu plus tard? Quel adolescent étiez-vous?
Eric Quénard : Non, car je me suis engagé quelques années plus tard à 19 ans à mon retour sur Reims. J'étais à l'époque dans la ville du Mans un collégien puis un lycéen plutôt discret même si j'exerçais déjà des responsabilités en représentant mes camarades de classe. Je lisais, j'écoutais pas mal de musique puis je faisais du sport (football, cyclisme).
- Comment et quand vous êtes vous engagé dans la politique? Et quel a été le parcours qui vous a mené à vos fonctions actuelles?
Eric Quénard : J'avais des convictions, des idées que je souhaitais défendre, partager mais aussi confronter avec d'autres. J'étais profondément touché par les injustices. J'avais souvent des échanges avec mes amis, des débats parfois vifs. J'étais aussi critique vis à vis des structures partisanes. Je le reste d'ailleurs encore aujourd'hui. Rien ne me prédestinait à ce parcours. Je voulais en effet devenir commissaire de police. Mais j'ai choisi à l'époque de m'engager en rejoignant à l'âge de 19 ans un parti politique (PS) auquel je suis depuis resté fidèle. Rapidement, je me suis aperçu que cet engagement ne pouvait se concevoir sans un engagement plus concret dans le monde associatif. Tout en poursuivant mes études universitaires en droit, j'ai donc milité dans le milieu de l'éducation populaire (Maison des jeunes et de la culture ), pris des responsabilités dans un foyer de jeunes travailleurs et dans une structure qui aidait les immigrés à s'insérer.
La fin de mes études en 1997 a coïncidé avec la dissolution de l'assemblée nationale et la victoire de la gauche. De nouveaux députés ont été élus. Une opportunité s'est alors présentée à moi. Je l'ai saisi. C'était pour moi l'occasion d'enrichir mon parcours d'une nouvelle expérience. J'ai travaillé pendant deux années au côté d'un député dans la pointe des Ardennes, appelée aussi la vallée de la Meuse, pays des fonderies puis ensuite auprès d'une députée européenne.
J'ai été ensuite élu en mars 2001 plus jeune conseiller général de la Marne sur un canton urbain avec un grand quartier populaire de 20.000 habitants où je vis encore aujourd'hui. Je suis depuis mars 2008 Premier adjoint au Maire de Reims où je suis les questions de logements, de politique de la ville, d'urbanisme, de voirie et de tranquillité publique.
La fin de mes études en 1997 a coïncidé avec la dissolution de l'assemblée nationale et la victoire de la gauche. De nouveaux députés ont été élus. Une opportunité s'est alors présentée à moi. Je l'ai saisi. C'était pour moi l'occasion d'enrichir mon parcours d'une nouvelle expérience. J'ai travaillé pendant deux années au côté d'un député dans la pointe des Ardennes, appelée aussi la vallée de la Meuse, pays des fonderies puis ensuite auprès d'une députée européenne.
J'ai été ensuite élu en mars 2001 plus jeune conseiller général de la Marne sur un canton urbain avec un grand quartier populaire de 20.000 habitants où je vis encore aujourd'hui. Je suis depuis mars 2008 Premier adjoint au Maire de Reims où je suis les questions de logements, de politique de la ville, d'urbanisme, de voirie et de tranquillité publique.
- Et la dernière "aventure" fut la "bataille" des législatives où vous étiez candidat.. mais la vague rose n'a pas conquis totalement la ville du biscuit... rose. Alors, concernant ce champ du politique et pour en revenir à "Murat et vous", est-ce que vous écoutez aussi ce qu'il dit? et n'est-ce pas parfois devenu difficile d'assumer votre intérêt pour lui?
Eric Quénard : Oui j'écoute ce qu'il dit. Je suis souvent en accord, parfois en désaccord. J'aime par exemple la manière dont il aborde son rapport à la nature, sa connaissance de l'histoire de la musique, son engagement pour des causes humanitaires (concert de la coopérative de mai), les sentiments, le sport. Je m'y retrouve souvent. Mais en même temps, ce qui me passionne chez Murat, ce sont ses textes, ses mélodies et son interprétation si singulière. Je n'ai jamais éprouvé de difficultés à assumer mon intérêt pour lui même si je reconnais bien volontiers que certaines de ses prestations ont pu me surprendre. En même temps, je pense qu'il assume son côté direct, franc et rejette la pensée unique. C'est un artiste libre.
- Vous ne vous êtes jamais retrouvé à devoir vous défendre de votre "passion" pour lui, alors que l'extrême droite tenteait de le récupérer (quand il évoque Bernanos, Muray...) ou qu'il était dans le viseur de la presse gay? ... Vous ne craignez pas encore de le défendre ou de parler de votre intérêt/goût/passion pour le personnage, malgré la polémique?
Eric Quénard : C'est vrai que certains de ses propos ont pu m'interpeller. Je suis très souvent en accord avec lui à quelques exceptions près. Je ne me retrouve pas par exemple dans les propos qui lui ont été prêtés sur l'homosexualité. Quant aux tentatives de récupération par l'extrême droite, je n'ai jamais considéré que c'était très sérieux. Ces différentes polémiques n'ont en rien freiné l'admiration que je porte à cet artiste authentique. Je continue à défendre son travail, parce que je pense qu'il mérite d'être mieux connu et apprécié.
- Il a écrit un texte remarquable sur Mitterrand, support désormais de cours d'histoire, mais ses propos sur 1981, ses explications autour de "suicidez vous le peuple est mort", ne fait-il pas un peu mal à l'homme politique de gauche forcément attaché à la conservation du "mythe" ?
Eric Quénard : C'est vrai que l'inédit de 1997 sur la disparition de François Mitterrand est remarquablement bien écrit. Il a su faire ressortir avec talent l'extraordinaire ambivalence et la complexité du personnage. Entre affection et rejet. En même temps, tout en étant remarquable, ce texte n'en est pas moins sans concession. Et je trouve que 16 ans après "suicidez-vous le peuple est mort", il y a une constance et une cohérence entre ces deux textes de Murat. On a beaucoup écrit sur François Mitterrand, sur son parcours, sur sa complexité, sa double vie. Il a été beaucoup décrié. Et malgré tout il fait d'une certaine manière partie de la famille. Personnellement, j'ai toujours eu sur le personnage un sentiment partagé entre admiration et incompréhension. C'est pourquoi sans doute, j'aime beaucoup cette chanson de 1997.
- A l'occasion de la sortie du livre de mon camarade Baptiste Vignol, j'avais envie de vous faire subir La question... belle séquence de torture que ce Monsieur a infligée à 276 artistes: "pourriez-vous nous confier la liste de
vos dix chansons préférées, celles qui vous accompagnent, (que vous auriez aimé écrire, enregistrer) peu importe vos critères? Établir ce genre de classement étant quasi-impossible si l'on veut être sincère et sérieux, trop de chansons étant liées à d'innombrables souvenirs, je vous conseillerai peut-être de le faire dans l'urgence, en prenant un quart d'heure..."
Eric Quénard : C'est effectivement un exercice difficile tant Murat fait partie de mon quotidien musical. J'aime de très nombreuses chansons de Murat. J'ai une faiblesse particulière pour la "chanson de Dolores" qui correspond à une période de séparation dans ma vie amoureuse. J'aime les premières chansons qui m'ont fait connaître l'artiste : « amours débutants », « l'ange déchu », « si je devais manquer de toi », « te garder près de moi ». J'aime le « Terres de France » de Murat en plein Air et sa chapelle de Notre Dame de Roche-Charles. J'aime « Montagne » et « Par Mégarde » sur Vénus. J'aime « Bang Bang » sur Mustango. J'aime « foule romaine » sur le Moujik. J'aime la reprise de Ferré « L'héautontimorouménos ». J'aime la sensualité de « Chappaquiddick », « le baiser », « Aimer » comme d'ailleurs de « Plus vu de femmes » en duo avec Camille. Plus récemment, j'aime beaucoup « qu'est- ce que ça veut dire » sur Grand Lièvre.
vos dix chansons préférées, celles qui vous accompagnent, (que vous auriez aimé écrire, enregistrer) peu importe vos critères? Établir ce genre de classement étant quasi-impossible si l'on veut être sincère et sérieux, trop de chansons étant liées à d'innombrables souvenirs, je vous conseillerai peut-être de le faire dans l'urgence, en prenant un quart d'heure..."
Eric Quénard : C'est effectivement un exercice difficile tant Murat fait partie de mon quotidien musical. J'aime de très nombreuses chansons de Murat. J'ai une faiblesse particulière pour la "chanson de Dolores" qui correspond à une période de séparation dans ma vie amoureuse. J'aime les premières chansons qui m'ont fait connaître l'artiste : « amours débutants », « l'ange déchu », « si je devais manquer de toi », « te garder près de moi ». J'aime le « Terres de France » de Murat en plein Air et sa chapelle de Notre Dame de Roche-Charles. J'aime « Montagne » et « Par Mégarde » sur Vénus. J'aime « Bang Bang » sur Mustango. J'aime « foule romaine » sur le Moujik. J'aime la reprise de Ferré « L'héautontimorouménos ». J'aime la sensualité de « Chappaquiddick », « le baiser », « Aimer » comme d'ailleurs de « Plus vu de femmes » en duo avec Camille. Plus récemment, j'aime beaucoup « qu'est- ce que ça veut dire » sur Grand Lièvre.
- Et puisqu'on en est aux choix, voici les questions rituelles de l'"INTER-ViOUS et MURAT" :
votre album préféré de Murat ? et s'il fallait retenir 3 titres ? et bien sûr pourquoi?
Eric Quénard : Live in Dolorès. Trois titres : « la chanson de Dolores » pour la rupture, « Amours débutants » pour les premiers émois, « Montagne » pour la référence familiale et le lien à la nature.
- Pour les artistes, je pose ceci :"Est-ce que dans votre œuvre, vous avez une chanson qui vous fait penser à Murat, ou dont Jean-Louis Murat aurait participé à l’inspiration "?... On va la modifier ainsi : Est-ce que votre passion vous a déjà amené à mettre du Murat dans vos discours? Et une place Léonard Cohen, une école Jean-Louis Murat, cela vous-a-t-il déjà traversé l'esprit?
Eric Quénard : Non je n'ai jamais mis de référence Muratienne dans mes discours. Quant à baptiser une école du nom de Jean-Louis Murat, c'est une bonne question ... merci de me l'avoir posée. Je trouve que c'est une idée séduisante mais je ne suis pas sûr que l'artiste y soit favorable.
- Gardez-vous en mémoire un concert de Murat en particulier? un souvenir? une ancdote?
L'avez-vous vu régulièrement (dernière visite à la Cartonnerie en 2006)?
Eric Quénard : J'ai vu effectivement Murat plusieurs fois en concert à Paris et à Reims au Manège ou à La Cartonnerie. J'ai eu l'occasion de le croiser dans un resto après l'un des concerts qu'il avait donné au Manège de Reims avec Denis Clavaizolle dans le cadre de la tournée Dolores. J'avais pu échanger avec lui très brièvement. Je rêve de pouvoir un jour le rencontrer et échanger un peu plus longuement avec lui sur son œuvre et sur l'engagement.
J'envisage d'ailleurs d'aller le voir au Trianon le 5 avril prochain. [il n'a finalement pas pu s'y rendre]
- Vous avez partagé sur votre mur FB "la marseillaise" de Murat. Je suis un peu surpris du peu de buzz autour de cette version il est vrai "respectueuse". Que représente cette chanson pour vous? et cette version?
Eric Quénard : J'aime la Marseillaise pour ce qu'elle est et représente en tant qu'hymne national. Je frissonne à chaque fois qu'elle raisonne lors des rencontres sportives ou lors des manifestions commémoratives. Je trouve que la version de Murat est tout en mesure et sobriété.
- Que pensez-vous des titres figurant dans "the end, etc..."?
Eric Quénard : L'envers du Zébu : la création de Murat sur ce projet.
L'Internationale : très belle interprétation. L'Internationale revue et modernisée par Murat.
Ni Dieu, ni maître : La devise de Murat, non ?
La Marseillaise : Mesure et sobriété.
L'Idée : une comptine enfantine dans la même veine que Noël à la Maison, Au Mont sans souci. Je trouve ce texte très beau.
Ces cinq chansons sont un hymne à la liberté. N'est-ce pas finalement cela l'engagement?
- Une réaction sur son commentaire sur le fait que la Marseillaise et l'internationale ça lui faisait ni plus ni moins d'effet que "la danse des canards"?
Eric Quénard : Murat est un homme de contrastes voire parfois même de provocations. En voilà une illustration. On se demande s’il ne recherche pas finalement chez ses contemporains la réaction, la confrontation. A cet égard, c'est un artiste engagé au sens noble du terme.
- Les Inrocks ont fait un article laissant penser que Reims bataillait avec Clermont pour prendre la place de ville la plus rock... c'est vrai que 2012 a vu l'arrivée de "jeunes gens modernes" venant de cette ville. Y a-t-il une politique municipale en ce sens? Vous-même vous avez été actif dans une salle de concert?
Eric Quénard : C'est vrai qu'il y a sur Reims une véritable dynamique culturelle depuis plusieurs années avec l'émergence d'une nouvelle scène rémoise dont sont issus des groupes tels que les Bewitched Hands (pop), mais aussi Brodinski (musique électro), Yuksek (musique électro), Alb (électro pop), Barcella (chansons françaises).
L'ouverture de La Cartonnerie, salle des musiques amplifiées, en février 2005 a largement contribué à cet essor. J'ai été administrateur de cet équipement culturel pendant trois ans 2005-2008).
- Quelles photos souhaiteriez-vous pour illustrer l’article ?
Eric Quénard : J'aime la pochette de Mustango et de Cheyenne Autumn. Photos prises à l'extérieur et dans la Chapelle de Notre Dame de Roche-Charles pour Murat en plein air. Les roches Tuillière et Sanadoire. J'aime beaucoup également cette photo officielle de Toboggan:
C. Frank Loriou
- et ce "toboggan" justement?
Eric Quénard : Je trouve le nouvel album très réussi. Le CD tourne en boucle. Murat renoue avec ses fondamentaux.
- Qu'entendez-vous par "ses fondamentaux"?
Eric Quénard :
Quand je fais référence à certains fondamentaux, ce n'est naturellement pas un jugement de valeur mais bien une appréciation. Je trouve que cet album me rappelle d'une certaine manière Cheyenne Autumn ou le Manteau de pluie avec en particulier l'utilisation dans plusieurs titres de de samples d'animaux, des bruits de craquement et de vent. Mais aussi l'utilisation d'un clavier. Je reste en ce qui me concerne très attaché à ce travail sur les sons. Je le trouve très juste et minutieux. Il renforce l'impression de flottement comme sur "Il neige". J'aime beaucoup l'idée de la résistance au nihilisme que ce disque évoque. J'aime enfin plusieurs titres comme"Amour n'est pas querelle", "Belle", "Robinson" qui me rappellent des berceuses de l'enfance et certains titres de Murat "Au Mont sans souci", "Noël à la maison".
Murat reste incontestablement un artiste unique dans le paysage artistique. Je reste aujourd'hui plus que jamais un inconditionnel. J'espère avoir un jour la chance de le rencontrer.
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Merci de cette conclusion!
Merci à vous de nous avoir accordé un peu de temps, hors de toute promotion et d'élection!
Inter-VIOUS ET MURAT- réalisé par mails du 18/11/2012 au 08/04/2013.
Cette interview ne contient pas de questions sur la crise du disque, ni sur la crise du le/la politique (une pensée pour Paul Bacot- private iep'joke) et encore moins sur Woodkid. Parce que.
Cette interview ne contient pas de questions sur la crise du disque, ni sur la crise du le/la politique (une pensée pour Paul Bacot- private iep'joke) et encore moins sur Woodkid. Parce que.
Et que Reims reste en ligue 1... et que l'OL soit en champions league.
Liens:
- http://www.surjeanlouismurat.com/article-reveil-calme-en-suisse-et-avec-jean-louis-murat-85563733.html
Eric Quénard a été une des personnalités à signer la pétition "Pour une émisson spéciale pour les 30 ans de carrière de Jean-Louis Murat", avec Laure D. et Jean Théfaine... Et oui, c'est ça l'engagement... ;.)
Eric Quénard a été une des personnalités à signer la pétition "Pour une émisson spéciale pour les 30 ans de carrière de Jean-Louis Murat", avec Laure D. et Jean Théfaine... Et oui, c'est ça l'engagement... ;.)