Je n'étais pas très décidé cette année à me présenter au Festival Les Belles Journées à Bourgoin-Jallieu alors que je n'avais pas raté les précédentes éditions. En effet, le festival d'une couleur "french pop indé" s'est tourné désormais vers "l'industrie musicale"(j'ai été frappé que Marina Kaye utilise cette expression pour dire que Soprano était un de ses meilleurs amis dans son milieu). L'année dernière (dernière programmation de Laurent Toquet), la Grande Sophie et Fersen étaient déjà une ouverture vers le plus grand public qui paraissait raisonnable. Victor Bosch, le nouveau programmateur, nous rapproche des Francofolies. Le premier producteur de Notre-Dame De Paris a revendu les droits de l'opéra et pourrait couler des jours heureux n'importe où dans le monde mais il poursuit toujours son travail au Radiant de Caluire, et aussi au Toboggan à Décines... et a remplit l'objectif fixé de remplir le festival (complet le samedi avec 3000 personnes, et sans doute pas loin le vendredi). Interrogé par mes soins (interview), il salue la qualité de la programmation des années précédentes, mais... il fallait faire plus populaire... et c'est donc des "artistes majors" qui nous ont été livrés (dont deux très "France Inter" néanmoins) , au prix d'une réduction à 3 noms par soir... et des soirées qui se terminent de bonne heure. Malgré tout, les gens sont contents, il fait beau (les deux soirs), et des "fans" sont rameutés. L'été était près de sa fin ; les enfants s'aimaient tous de plus en plus... Retour en photos!
-----
Vendredi : POMME, Marina Kaye et Slimane
Samedi: Fred Nevché, De Pretto, et Armanet
[j'ai eu pleins de soucis pour la mise en ligne, ça explique en partie mon retard... et j'ai traîné... et j'ai effacé la majeure partie de mes photos... Heureusement, j'avais emmené une nouvelle fois Florence avec moi... La plus grande partie des photos est donc d'elle. Merci Flo!] Je publie tout ça pour faire plaisir aux fans des artistes....
Une partie des photos sont accessibles sur facebook:
Marina Kaye:
Diaporama:
Et voilà le lien "Murat" et "Auvergnat": Le violoncelliste de l'album "BABEL", Guillaume Bongiraud, du DELANO ORCHESTRA, qui accompagne Marina depuis quelques temps et qui semble très complice avec elle. Si on prend quelques plaisirs au set, il en est pour beaucoup... comme d'habitude.
Et voici Juliette Armanet, qui a écumé les festivals cet été et qui en un album, a déjà conquis une petite troupe de fans:
Diaporama:
et voilà DE PRETTO:
Diaporama:
PS : pas encore de programmation 2019, mais j'ai jeté un oeil à celui du Vercors Music Festival (autrans), Le Grand Son (st-Pierre de Chartreuse) et du récent Le Passage Festival... On ne m'y verra sans doute pas cette année! :.(
Après les récents Dolores et Moujik, voilà encore des rééditions programmées pour mars... et ça sera les anciens et rares LP MURAT et PASSIONS PRIVEES, et enfin pour la première fois sur galette noire VENUS, le tout est bien sûr remastérisé.
- Le LP Murat sera gratifié en bonus du contenu du premier disque de Murat : suicidez-vous le peuple est mort.
- Passions privées sera rééditée avec le contenu identique (il n'existera donc toujours pas en cd).
(pour ses deux premiers disques, il s'agit du contenu du disque "Murat 82-84" disponible en cd...mais sans le super 45 T suicidez-vous).
-Venus en deux volumes contiendra lui 4 "inédits"... on ne les connaît pas pour l'instant... mais durant la tournée, il avait chanté: St Ex", "Le Verseau", "Marais salants"... mais la liste des "outtakes" de l'époque est très longue: François d'assise, C'est pour le bonheur, en amour...
Edit: Les inédits de Vénus : En amour", "Mon frère d'Angleterre", "Le chant des partisans" et "Amen Otis"
Comme sur les précédents disques,un visuel identique a été choisie... pour Passions privées, on admirera donc les belles photos d'époque des musiciens (http://www.surjeanlouismurat.com/article-photos-de-l-album-passions-privees-107965604.html ) mais on regrettera quand même l'absence d'un contenu éditorial pouvant apporter un petit plus... notamment pour le LP MURAT... En effet, par exemple, sur celui-ci, la liste des musiciens ayant participé au disque n'est pas clairement établie (le site officiel est erroné). C'est l'interview de MICHEL ZACHA ici même qui avait permis d'établir la présence de quelques "requins" de studio fameux, dont G. Rody. :
Jim Yamouridis est en tournée... "Ce n’est sans doute pas par hasard si Jim Yamouridis arbore depuis un long moment le surnom de “Leonard Cohen du Massif central”. Un titre partagé avec un autre Auvergnat, Jean-Louis Murat, qui écrivit en 1999 sur son western Mustango une chanson baptisée… Jim, qui ânonnait en ouverture abstraite un “Jim murmurant / à cheval / émouvant / dans la nuit de son âme / ivre comme une tige que le monde étonne / Puis pris de vertige sous la grande étoile / où il vit”. Comme l’involontaire portrait d’un confrère compatriote déambulant dans la lande de l’âme égarée des poètes errants. À commencer par Leonard C".
"Combien de temps est devenue une chanson plus grande que moi. Elle m'a fait devenir un truc pop. J'en suis très heureux. Ce n'est pas simple de vieillir et de rester élégant avec cette attitude. J'ai toujours adoré la pop, les choses un peu faciles. A l'époque, j'aime Etienne Daho, Jean-Louis Murat et ses collaborations avec Mylène Farmer. "
LE LIEN EN PLUS BRAZIL BRAZIL
Samba des pompiers et incendies métaphoriques
On peut compter sur Bertrand Dicale pour se rappeler de Murat. Attention ça brule.
LE LIEN EN PLUS EN PLUS EN PLUS DU MONDE
Murat cité dans le MONDE dans un article sur le suicide des agriculteurs...
"(…) La France rurale est une peau de chagrin, dans tous les sens du terme. Un rétrécissement vertigineux et de plus en plus rapide : 2,8 % de la population active en 2016, soit 754 000 personnes, dans un pays de 67 millions d’habitants. « Le monde paysan, il n’existe plus. Et quand on commence à être nostalgique de quelque chose qu’on n’a pas connu… », a dit l’auteur-compositeur Jean-Louis Murat, sur France Inter, le 18 octobre 2018.
Un monde en voie de disparition, comme l’avait prévu Henri Mendras en écrivant La Fin des paysans, en 1967, et pourtant vital, sans cesse soumis à des injonctions contradictoires. Ancestral par son rythme, mais lancé à pleine vitesse dans le capitalisme financier, la tyrannie des cours mondiaux, les investissements démesurés. Sommé de produire toujours plus et toujours plus vite, puis accusé d’empoisonner la population". https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/31/suicides-d-agriculteurs-l-hecatombe-silencieuse_5416940_3224.html
L'article s'appuie sur une visite dans un petit coin du massif central (les Monts du Lyonnais)... PS: on ne voit pas les Monts d'or de Saint-Laurent de Chamousset... Les journaux de référence ne sont plus ce qu'ils étaient... enfin, "quand on commence à être nostalg....".
LE LIEN EN PLUS4 AMERICAIN
La nouvelle reprise de "ODE TO BillyJoe" par Mercury Rev et Lucinda Williams :
"Après la chanteuse country de Nashville Margo Price pour le titre Sermon, puis Norah Jones sur Okolona River Bottom Band, c'est à légende country blues Lucinda Williams que Mercury Rev a confié la lourde tâche de reprendre le tube Ode To Billie Joe comme l'ont déjà fait à leur époque des artistes comme Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Nancy Wilson, Joe Dassin ou Jean-Louis Murat".
LE LIEN 5 EN PLUS (C'est les soldes)
L'auto-tunes? et bien si Jean-Louis Murat l'utilise, faut plus se priver!
"L'auto-tune est un témoin de l'époque : aujourd'hui des artistes comme Paul McCartney ou Jean-Louis Murat ne se privent pas pour l'utiliser ! Ça ouvre des perspectives, parce que la voix devient un autre instrument". dixit MARVIN JOUNO qui sort un nouveau disque.
LES FESTIVALS commencent à annoncer leur programmation... et surprise, sans attendre la 5e roue de la fusée (ou un truc de ce genre), LE PRINTEMPS DE BOURGES annonce le retour de Jean-Louis Murat au théâtre Jacques Coeur. Ca sera le vendredi 19/04! C'est je crois son 4e passage là-bas( 94, 2002, 2005).
OOhh... hein?... [mouvement de main pour s'essuyer un filet de bave]... mmm... Qui me réveille de ma longue léthargie?".. hein? Valérie, c'est vous? Vous connaissez mon adresse? Euh, excusez-moi, je suis nu, je vais m'habiller...
- Oui, j'ai bien dormi depuis quelques semaines, et voilà, que Valérie Lehoux, un second rôle récurrent de ce blog poste sur la page surjeanlouismurat, un article publié ce jour sur Télérama.fr, un article touchant tant la relation Murat/Lehoux a été parfois compliquée, l'épisode "Grand seigneur"/Petit dédaigneur étant le point d'orgue, qui valut encore quelques défections à Murat.... mais pas celle de Valérie. Elle évoque l'épisode rapidement dans une nouvelle série de chronique "confidences pour confidences"
On a failli assister à une répétition de Jean-Louis Murat. On l’a finalement débusqué dans sa loge, où il nous a fait quelques confidences.
Objectif du jour : assister à une balance de Jean-Louis Murat. Pas une séance de pesée. Une répétition, particulière, la dernière avant le grand saut du concert. Celle pendant laquelle un chanteur, ses musiciens et ses techniciens peaufinent leurs ultimes réglages. A vrai dire, les artistes rechignent souvent à nous laisser entrer ; le stress et les soucis techniques peuvent vite pourrir l’ambiance – et en matière de mauvaise humeur, Murat se pose là. Alors pourquoi a-t-il accepté ? Sûrement parce qu’il s’est toujours moqué de donner (ou pas) une bonne image de lui-même.
Il est 16h58, deux minutes avant l’heure dite, au Café de la Danse, à Paris. La porte principale est fermée, il faut passer par le côté. Mais à peine ai-je franchi le seuil que le directeur promo me tombe dessus. « Bonjour Valérie, je suis désolé, la balance vient juste de se terminer... » Quoi ? « Ben oui, on n’a pas eu de problème technique aujourd’hui. Du coup, ça a duré beaucoup moins longtemps que prévu. On peut en profiter pour aller saluer Jean-Louis si tu veux ». Pfff... Je ne verrai donc pas Murat au travail, et je suis venue pour cela. Je ne l’entendrai pas répéter les titres de son dernier album, le très réussi Il Francese. Je ne saurai pas non plus s’il peste contre ses musiciens, ou s’il leur raconte les meilleures blagues du Puy-de-Dôme... La vie de journaliste est aussi faite de rendez-vous manqués.
Tu sais qui est la référence pour moi ? Anne Sylvestre”
A droite de la scène, derrière le rideau : les loges. Une première pièce toute en longueur, puis une seconde, aveugle et minuscule. Voilà où se trouve notre homme, verre de vin à la main, toujours aussi accueillant : « Alors, il paraît que t’as aimé mon dernier disque ? Tu n’as donc pas toujours mauvais goût ? » Depuis longtemps, Murat ne me vexe plus. Trop prévisible pour cela. Il me fait même sourire. Lui, au moins, ne joue pas la séduction. Il parle sans filtre. Quitte à dire de grosses conneries. Et aujourd’hui, dans cette loge sans luxe et pas vraiment chauffée, il est d’humeur taquine. « Au fait, puisque tu t’intéresses à la chanson française, tu sais qui est la référence pour moi ? Anne Sylvestre. Mais évidemment, personne dans les médias ne la défend... ».
Ah ben, en voilà une qu'elle est bonne ! S’il y a une artiste dont j’essaye de parler le plus possible, c’est bien Anne Sylvestre. En dix-huit ans ans de service à Télérama, je l’ai citée quarante-six fois – dixit le service doc. Et toc... Mais en quelques mots, Jean-Louis Murat vient aussi de marquer un point : il n’est pas aussi prévisible que je le pensais. Nous venons de nous découvrir un point commun capable de dépasser toutes les chamailleries passées ou à venir.
Aimer Anne Sylvestre, c’est un peu comme un signe de reconnaissance. « Je peux l’écouter tous les jours... C’est intelligent et jamais ringard. Y’a pas longtemps, sur France Inter, j’ai même repris l’une de ses chansons : Un mur pour pleurer ». Pas la plus connue, mais l’une de mes préférées ! Et voilà qu’il se met à fredonner par cœur : « On ne pleure plus, paraît-il, on rigole, c'est plus facile. On n'écoute plus les poètes, les errants. On leur dit : “Taisez-vous Vous n'êtes pas marrants". On est télé, télé... On est si fatigué de penser »…
“Quand je vois le nombre de chanteurs qui font des interviews comme on fait du marketing”
A bien y réfléchir, Jean-Louis Murat et Anne Sylvestre ont au moins deux points communs : l’amour des beaux textes... et une réserve viscérale face aux médias. Jamais ils ne feront de concession pour se mettre un journaliste dans la poche, quitte à se montrer excessivement bougon. « Quand je vois le nombre de chanteurs qui font des interviews comme on fait du marketing. Ou qui se font passer pour de grands humanistes alors qu’ils ont des comportements de salauds... ». L’Auvergnat a repris son air taciturne. Dans deux minutes, il va s’énerver.
Le directeur promo vient de passer une tête, un peu inquiet, conscient que l’animal peut toujours déraper. « Il a dit du mal de personne ? ». Quand bien même. De ce petit bout d’après-midi passé avec Murat, on retiendra surtout cela : son admiration pour l’une des plus grandes artistes de la chanson, poétique et classique. Ce genre de confidence fleurit souvent en dehors du cadre de l'interview : sans parler directement de lui, un chanteur se met à en dire beaucoup, sans forcément s’en rendre compte. « Un jour, je me suis retrouvé dans le même resto qu’Anne. J’ai failli aller la voir, et puis je n’ai pas osé. Je me suis dit que j’allais la déranger, et qu’elle allait m’envoyer paître. Moi-même, c’est sûrement ce que j’aurais fait ».
AVANT DE SE QUITTER Fishbach cherche le lieu adéquat pour écrire et composer ses prochaines chansons. Dernière idée en tête : embarquer sur un cargo et traverser un océan, coupée de tout réseau et de toute distraction.
LE LIEN MANQUANT
J'ai les doigts endoloris d'avoir écrit, j'ai une crampe à l'index. Alors le lien en plus au prochain épisode
BoN LE LIEN EN PLUS SUR LE FIL
allez, je fais un petit effort en plus, après avoir pensé à l'ancien de télérama Philippe Barbot et la rencontre organisée entre Murat et Wyatt... On en parlait en inter-ViOUS ET MURAT.
Le 11 mai 2019, Rock Bottom en live à Bourgoin-Jallieu!!
Allez (mince! Je crois que j'avais pris une résolution de nouvelle année de ne plus commencer mes articles par "allez", mais c'était en 2014...), une interview pour commencer 2019 sur un bon pied, et sous de bons auspices, avant que le temps nous y emmène, à l'hospice: pas d'os, mais du peace... and du love ! C'est ce que je nous souhaite: De la sérénité, de l'humanité, de la zénitude, et ce jour, avec l'aguerri en la matière (sans casus belli), le yogi MAHADEV OK, alias Travis Bürki.
Ce marseillais né en 1970 a eu plusieurs vies : l'enfant Patrice Bürki est vite devenu artiste, avec une solide formation musicale. Il se dirige néanmoins dans un premier temps vers l'architecture, avant de suivre les cours du C.I.M. comme Matthieu Chédid ou Albin de la Simone. Il mène une première partie de carrière sous le nom de ü, puis Travis Bürki (il épouse une certaine Daphné qui aura un carrière télévisuelle). On le voit au côté d'Edouard Baer et F. Rollin (à la radio et dans "le grands mezze" - à 1h24). Et depuis 2016, se fait appeler Mahadev OK... en s'établissant le plus souvent en Angleterre.
Je vous en parlais en 2002 déjà lors d'une mini-interview. J'ai utilisé ensuite son service quand il proposait, entre autres petits boulots, d'écrire des chansons à la demande, un cadeau qui faisait son petit effet, moyennant une somme très raisonnable. A cette occasion, c'est un peu comme s'il était rentré dans la famille (Ma mère me cause à toute occasion de Daphné du coup).
Enfin soit... L'espoir de la chanson signé chez Polydor, a désormais choisi de vivre "en Poulidor. Jouir du seul bien qu'on honore dès matin"... et nous livre un album assez différent des précédents... Le dernier de Travis également en anglais "Serendipity" était très "dance" et électro, le road trip de Mahadev Ok est très flower power et seventies, mais aussi blues ("spiritlessness") et country, et parfois très pop actuelle ("past life" -prochain single- et le rap "no place in the word"), le tout avec une orchestration dès plus soignée. Fumeux? enfumé? Non, on y retrouve beaucoup de la fantaisie, de la diversité des styles, en tout cas qu'on aimait chez ce chanteur, même si je n'y perçois plus l'humour (avec l'anglais, c'est compliqué). J'aime beaucoup notamment le titre "Triangles" qui clôt le disque (en français), "yogi nandara" et "namaskara" dans lesquels un effet "mantra" est très réussi.
Voici le texte de présentation de ce nouveau disque:
Voici TRIANGLES, un livret de chansons, de rencontres et de voyages de l’auteur-compositeur-interprète Mahadev OK. Avec ce nouvel avatar pour ceux qui s'appelaient autrefois U ou Travis Burki sont des chansons pop dévoilées, nourries de vastes espaces et de mélanges de musiques. Origine? Voyages Au Royaume-Uni, en Inde et éventuellement dans l'ouest des États-Unis, précisément à Provo, le long de Salt Lake, dans l'Utah, où l'album a été enregistré et mixé. Voyageur et yogi, Mahadev s'arrête à chaque pas, garde le pied sur terre et les rencontres viennent donner corps et couleur aux morceaux écrits et composés à l'origine en Inde. Plus de 30 musiciens du monde entier ont été impliqués. Les batteurs Barak Kram (Israël), Anders Bergstroem (Suède), Stacie Fleischer (États-Unis), Emiliano Turi (Italie) partagent les morceaux, Sarod (guitare indienne) avec Dara Okat Godzuki (Bangalore) et les guitares de Vincent O'Brien (Manchester)… L'ensemble du matériel patiemment organisé par le producteur Brian Zieske (Interstellar, The Addies ...) Original et classique, éclatant et paisible, d’où viennent ces morceaux? Nous pensons à Donovan et George Harrison dans "Spiritlessness" ou à Robert Wyatt dans "No Place In The World" avec raga flow et rap orchestral, ou un espace infini de pop aérienne de Mercury Rev dans "Diamond Man". Enfin nous avons eu UFO La chanson d'amour «The Dentist» soulignée par des rythmes de bossa chez le crooner franco-suisse yogi. Financé par son propre label (SPC) et un financement participatif rassemblant des fans d’Europe, des États-Unis, d’Inde et d’Australie, Mahadev sort un album original des années 70 original et classique, qui dégage une incroyable liberté et sérénité.
Mahadev in Rosewood Studio with Sarah Little Drums (vocals) and Stacie Flescher (drums, vocals)
bonjour ,
- Beau voyage dans les années 60/70, avec de chouettes guitares. Mais j'aimerais savoir ce qui a suscité cette nouvelle identité (la 3e), vous êtes devenu un vrai yogi?
Mahadev : En janvier 2015, j'enregistre "Serendipity" et le publie sous Travis Burki avec le label 75 music puis pars m'installer en UK à Manchester pendant un an. Je joue et compose en anglais car le EP Serendipity passe inaperçu et ne provoque aucun concert à Paris et dans le monde francophone.
Après quelques dates en Angleterre, j’améliore le concept et rode mes tours de chants anglais avec une guitare acoustique. En décembre, je me retrouve invité dans un ashram de yoga dans la forêt près d’Orléans.
Pratiquant le yoga quotidiennement depuis 2012, j’accepte l'invitation et reste dans cette organisation qui m'envoie a Londres. C'est à ce moment-là que je reçois le nom spirituel Mahadev. J'ajoute OK et passe un an plus tard mon diplôme de prof de yoga TTC hatha Yoga.
L'été 2016, je passe 1 mois et demi en Australie (concert, itw radio, contact musiciens, Sydney, Perth Byron, Bay). Je fais un film "Katoomba".
L'année suivante, je pars aux USA faire une tournée, je monte un groupe et enregistre dans un studio à Provo, Utah. C'est la que je suis revenu cette année faire ce disque.
Mahadev OK est devenu le nom du yogi chanteur mais c'est également mon nom de prof de yoga.
OM OM OM
- Vu mon niveau d'anglais, je ne peux pas comprendre les textes, apparemment, le yoga et les mantras ont été ta source d'inspiration principale?
Mahadev: Pour cet album "Triangles" (et pour le précédent "Katoomba"), le yoga, la philosophie non dualiste (la Vedanta... philosophie hindouiste de l'inde lorsque l'inde était principalement bouddhiste) ont été une source d'influence et d'inspiration. Ce sont des textes assez simples, poétiques mais intransigeant dans leur message relatif à la non réalité du monde matériel dans lequel nous vivons mais dans lequel nous n'existons pas en tant que tel. Nous, c'est à dire notre être véritable, est infini, sans début ni fin mais parce que nous nous identifions à notre corps, notre nom, notre métier, nous ajoutons beaucoup de limitations a notre être.
Les chansons restent cependant des chansons. Totale liberté d'écrire en anglais, parfois retranscrivant un rêve marquant, parfois simplement chanter bonjour, comment ça va, tout va bien en Karnada (langue du sud de l'Inde): "NAMASKARA", des histoires inventées, "YOGI NANDINI" mais comme à chaque fois, transformer des émotions en créations...
Yogi nandini, premier single:
- Est-ce que le travail de relaxation, de respiration, t'as fait évoluer dans le chant?
Mahadev: La relaxation, les exercices de yoga sont très bénéfiques pour le corps, le mental et bien-sûr la voix. En plus, nous chantons beaucoup dans le Bhakti yoga (le yoga dévotionnel) dans les ashrams, et les mélodies des mantras, et kirtans (chants dévotionnels du yoga) sont très inspirants et donne à la voix de l'ampleur et de la détente.
Une chose importante par rapport à la voix ici est que les chant du yoga ne sont pas faits pour développer l'EGO.
Par exemple, on apprend à chanter avec le cœur, sans faire une prestation vocale ni essayer de se faire remarquer. Il y aura toujours quelqu'un pour vous dire que vous chantez bien ou autre mais l'idée est d'offrir les fruits de votre action (et donc votre chant) à quelque chose qui est plus haut et plus absolu que soi (l'absolu, Dieu, le SOI, une déité etc...).
- Est-ce que tu es devenu un chanteur à message? (bon, on peut déjà dire qu'avant, tu professais déjà l'amour, le recul sur le monde)?
Mahadev: Si on considère que ce que j'ai répondu à la question précédente est un message alors oui. Mais le plus important dans ces découvertes c'est que l'intellect, qui est en train de répondre à cette question, qui réfléchit, qui manipule idées et mots est INCAPABLE d accéder à la vérité qui est le but du yogi. On y accède par le silence intérieur, par la pratique de la méditation, par la répétition des mantras et par le dépassement de l'ego. (tout ce que je viens d'énoncer est encore rédigé par l'intellect et peut être relativisé...). Pour faire simple, la respiration consciente contient tous les messages essentiels, toutes les réponses majeures aux questions majeures. OM
- Il y a beaucoup de guitares, alors que tu composais peut-être au piano: c'est le "voyage" qui t'a conduit à privilégier cet instrument?
Mahadev: En 2015, quand je suis parti en UK, on m'a offert une guitare. C'était la seule solution pour me produire là-bas. Il fallait que je m'adapte et que je fasse avec mon niveau. Même si les premiers titres étaient composés au piano/claviers, je les ai adaptés pour la guitare. ce n'est que par la suite que j'ai commencé à exclusivement composer à la guitare.
Ce n'était pas la première fois de ma vie que je composais à la guitare mais c'est un instrument qui donne beaucoup d'espace à ma voix. N'ayant pas une voix supérieurement esthétique, je dirais une bonne voix mais qui gagne à être accompagnée par des instruments moins étalés que le piano qui apporte beaucoup mais prend aussi beaucoup dans le prisme sonore. A part si il est joué comme un instrument additionnel ( c'est comme cela que je l'ai utilisé dans TRIANGLES").
Évidemment tu as raison de demander si c est le voyage car lorsque que l'on possède un instrument, on le transporte et on en joue chaque jour. C'est ce que j'ai fait pendant ces 3 dernières années, jouer et chanter chaque jour, tous les jours, plusieurs heures.. surtout en amont des recordings aux USA, je voulais être à l'aise avant d'enregistrer y compris au niveau de l'accent, je ne voulais pas que l'accent français me gêne pour chanter.
Après l'enregistrement, j'ai fait une pause... J'ai joué peu pendant quelques semaines. Je viens de m'y remettre régulièrement et c'est toujours très bon de faire de la musque et chanter, kirtans, mantras ou pop song, c'est une vocation extraordinaire !
PS: Dire OM OM, est-ce que c'est plus facile quand on est marseillais?
Mahadev:AH AH AH :))). Oui, je chante OM sans trop pensé à l'O.M mais quand je vois OM écrit, je fais souvent le parallèle. J'ai récemment découvert une façon de chanter OM en l’orthographiant AUM. Beaucoup de yogi écrivent AUM avec le ! le U (qui se prononce OU et le M suivi de silence). Ce son contient tout l'univers. Pour un yogi, c'est le mantra le plus important.
- petite question (un peu people) qui m'est venue cette après-midi, tu vois si tu veux y répondre (pas du tout ou partiellement), mais en googlisant "Travis Burki", on tombe maintenant beaucoup sur Daphné, et ta fille. Est-ce que ça a pu jouer dans ton changement de nom? Est-ce que tu crains cette "people-isation" pour ta fille (limitée pour l'instant, elle n'est apparu que de dos!)?
Mahadev:J'ai changé de nom plusieurs fois et évidemment l'entourage a joué dans ces changements. Il n'y a pas de raison majeure à ces changements de nom mais le nom est la partie visible de la personnalité et les changements sont plus profonds, plus au niveau du mental. Quand l'entourage que l'on se choisit change, c'est aussi une conséquence des changements du mental, de ce que l'on veut être dans la vie. Peut-être la majorité des gens s'habitue à garder le même nom et prénom tout en changeant plusieurs fois au cours de leur vie. J'aime bien la notoriété, la reconnaissance que l'art peut apporter mais j'apprécie aussi de débarquer dans des contrées inconnues avec un nom inconnu et bâtir une œuvre artistique la dessus. Maintenant Mahadev OK a quelques clips, albums, des reviews et fans et je trouve ça cool que ce ne soit pas attaché a l’œuvre de Travis Burki ou U.. En même temps si les gens qui s'intéressent veulent faire le lien, très bien.. Ma fille changera peut-être de nom et si elle garde ce nom là c'est très bien aussi, elle est apparue dans quelques clips et c'est ok si les gens la reconnaissent. Sa mère est sans doute plus préoccupée par ce genre de soucis.. Je ne crois pas que Hedda soit très tentée par devenir people.. mais chacun son karma non? Là, on s'intéresse a des phénomènes très superficiels de l'existence, ils ne sont pas sans importance mais disons que leur importance est relative. Mon nom de naissance est Patrice Burki. Peu de gens m'appelle comme ça aujourd’hui. Mais je sens que ce prénom Patrice est beaucoup plus attaché a mon âme que Travis. Tout ces noms sont des personnages, pas plus ni moins vivants que dessinés dans une BD. Ils peuvent devenir vivants dans l'esprit de celui ou celle qui y attachent une importance. En numérologie on attribue une importance aux noms car ils apportent des infos sur les vies passées.
Un dernier mot à propos du changement de nom. Le yoga est un travail sur l'égo. Nos souffrances viennent principalement de notre identification avec notre corps, notre nom, notre profession etc. Quand on renonce à son nom et que l'on prend un nouveau nom que l'on nous donne, tout un pan de l'identification de l'ego tombe. C'est alors le moment de reconnaître que notre être véritable est au delà des formes et des noms et que réaliser cela est possible. Autrement le risque est de limiter notre expérience à ce monde matériel et d'en retirer uniquement de la souffrance à la fin. Ce monde est un mystère qui pourrait bien n’être qu'une projection du mental. Ces changements de noms constituent des expériences pour aller au delà de la conscience. Au delà de l'ego. Au delà de l’âme individuelle. Tout en célébrant la vie dans sa diversité et dans son unité !
- merci! Très intéressant, notamment quand je lis tout ça par mon biais "jean-Louis Murat/jean-Louis Bergheaud"... ce chanteur qui cherche à se perdre de vue... mais sans doute avec un gros ego.
Enfin, je dois quand même te poser cette dernière question: Tu as parlé de "hatha-yoga" (le yoga "sport"), mais d'autres éléments liés à la religion hindouiste (Bhakti yoga, vedanta...) et aux croyances (numérologie). Je suis assez réfractaire à tout ça à vrai dire, mais ça ne m'empêche pas d'aimer "il est né le divine enfant" ou la chanson de G.Harrison. Mais est-ce que tu fais encore de la musique pour elle-même? ou si tu te sens avant tout yogi ou hindouiste?
Mahadev: Il n'y a pas de réponse définitive. Tout est un chemin dont la destination n'est pas définitive.
La musique est un moyen plus qu'une fin en soi. Je n'ai jamais fait de la musique pour elle-même. Je fais de la musique et j'en écoute car c'est un moyen d'expression sans frontière, universel. Et pour terminer, l'hindouisme et toute religion populaire ne me concerne pas directement. Chacun devrait avoir sa propre religion, son propre rapport avec le divin enfant en soi, pour se connecter avec la part invisible de l'existence. Le yoga est aussi un moyen mais pas une fin en soi. La liberté de l’âme peut-être réalisée et la musique est un des moyens pour y parvenir.
--------------------------------------------
Merci Mahadev Ok! Interview par mails du 30/09, 01/10/2018 et 6 et 7/01/2019.
- Album TRIANGLES disponible sur les plateformes dont:https://www.deezer.com/fr/album/72980192 et en physique, le CD est en vente par correspondance (https://mahadevok.bandcamp.com/) et dans quelques boutiques en France, aux UK et aux USA, principalement on peut l'acheter chez Happy Nine 32 rue Traversière 75012 Paris.
- CONCERTS:
*Spirit Pop Satsang (Pop songs, mantras et méditations) tous les jeudis soirs 20H15 chez Mao Yoga, 121 rue Legendre 75017 Paris
*Concert Mahadev OK, Samedi 2 février chez Happy Nine 32 rue Traversiere Paris12e 19H00
(Kids friendly)
*Concert Mahadev OK Paris Le Connétable 55 rue des Archives Paris 3e 20H30
LESmercredi 13 mars, mercredi 27 mars, mercredi 17 avril
*Concert Mahadev OK London Samedi 27 Avril Luna Lounge 7 Church Ln, London E11 1HG, 19H30
- Pour ceux qui souhaitent prendre des cours de yoga (adaptés aux musiciens, réduction aux bénéficiaires du RSA - c'est les mêmes), et même par webcam : ici
On se quitte avec mes vidéos de concert à Lyon datant de 2011 du chanteur anciennement connu sous le nom de Travis Bürki : avec le magnifique "Eblouis", et le beau "grandis", et quelques autres dont l’entraînant "les grands espaces"
Je vous avais parlé il y a déjà bien longtemps de Mamie de Montemboeuf, la propriétaire d'un petit bar de village devenu célèbre grâce à un festival, et son adoubement par l'équipe de Groland notamment. Jean-Louis Murat y a participé en 2000, et composé une petite chanson pour l'anniversaire de "mamie" en 2001. On vient d'apprendre sa mort dans la presse. Elle avait fermé boutique en octobre dernier seulement! France 3 lui consacre un petit reportage aujourd'hui avec des images datant d'il y a 13 ans... et il est montré la photo où elle pose dans les bras de Jean-Louis. Il est dit que "le personnage est un peu particulier, on n'aime ou on n'aime pas, n'empêche, il aime les gens vrais"
L'article de Didier donnait plus de détails, mais on ne sait pas si Jean-Louis a continué à fréquenter le lieu. Ailleurs, Didier a donné à écouter la chansonnette d'une minute 30. Cette investigation de Didier a été dans celles qui a contribué aux tensions entre lui et certains anciens qui pensaient qu'il allait trop loin.
L'origine de l'affaire (merci Five!)! Dans libération en 2003 :
Voici le texte de la chanson telle qu'elle est reproduite sur Murattextes!
Vu que, vous me connaissez, je suis un gars discipliné, rigoureux et surtout organisé: je suis allé faire mes cadeaux de Noël en ce dernier samedi avant D day... avec juste deux heures devant moi... et... et... je n'avais pas fait trois pas au Cultura que... perturbations... Un livre me fait de l'oeil: "La FRANCE EN CHANSONS, un tour d'horizon musical de nos régions"... ah, ah, ah, ça sent bon... pas d'un point de vue éditorial, ni journalistique : ce qui est censé accrocher un acheteur, c'est la photo de son auteur : MIREILLE DUMAS - le nom d'un co-auteur se cache en pages intérieures)... mais je sens que je vais y trouver notre italo-américain de service... oui, aussi, vaguement auvergnat. Alors : AUVERGNE... AUVERGNE... mince, Brassens, puis Ferrat... Bingo! La 3e page est sur Murat:
Rien de phénoménal mais la citation de G.Holtz dont on avait parlé ici est bien vu : "C'est le génie de certaines chansons; nous emmener dans un autre monde". Il y a un "ancre" mais la chaîne qui y est accrochée semble d'une longueur infinie.
(sur mon ordi, on arrive à lire, un petit commentaire s'il faut que j'améliore).
Bien qu'elle ne soit pas inédite, voici la photo d'illustration que je n'ai pas reproduite (koloko 2002, il est indiqué :"concert pour le Burkina Faso"). Je n'ai pas regardé si l'auteur que je ne connais pas en était cité en fin d'ouvrage.
Mireille Dumas-Patrice Gascoin au Cherche-midi. Patrice Gascoin est journaliste à Tv-Mag (groupe figaro).
- Après ce petit intermède dans mes devoirs de Noël, je reprends la direction des opérations: quelles merdes pas chères vais-je bien trouver pour mes beaux-frères? Je tourne, je vire, je zizague... Mais j'ai l'esprit ailleurs? Sûrement encore du Murat à trouver. Ca ne sera pas dans le bac à vinyles. Dommage... mais Bingo! Re-Bingo!
Après "la Française POP" de Conte et Berbérian (bien qu'une compilation de vieux articles, assez informatif), voici le bouquin "FRENCH POP": un livre... tout en illustrations (c'est donc assez maigre au niveau rédactionnel). Néanmoins, le travail éditorial semble assez réussie: rigoureuse et complète, si j'en crois la petite présence de Murat... et la nombreuse de Manset.
Le petit livre de la FRENCH POP, c'est chez DARGAUX, autour de 24 euros... si vous êtes aussi en retard que moi dans vos cadeaux!
Toujours fier d'avoir pu contribué un tout petit peu au bel album de Florent Marchet "noël song" (en transmettant le titre à Florent, ainsi que d'autres suggestions):
A 7'40 du journal d'ARTE, nous découvrons Murat avant son concert à Paris, balances, séquence live (dont "je me souviens" et aperçu de l'ambiance chaude: tout le monde a tapé des mains à Paris!) et petite interview... le tout en deux minutes
Et aussi donc, un article dans les DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE, merci Marie.
STRASBOURG - JEAN-LOUIS MURAT À LA LAITERIE
Retour gagnant
Discret ces dernières années, Jean-Louis Murat est remonté avec succès sur les planches
samedi à la Laiterie.
Après le flop d’un précédent album - Travaux sur la N89 - mal compris et très expérimental, notre
barde s’ouvre à nouveau sur le monde et signe en septembre dernier un Il Francese , salué par la
critique, groovy et plus accessible.
Ténébreux troubadour
Pour défendre sur scène cet album, Jean-Louis Murat envoie d’abord Julien Bouchard pour
chauffer la salle. Des cordes sensibles là aussi. La poésie est distillée avec fougue. Pari réussi.
Il Francese fait ensuite son entrée devant un public de connaisseurs et converti à cette cause
auvergnate depuis Cheyenne Automn (1989).
Certains se souvenant même de l’un de ses premiers titres Suicidez-vous, le peuple est mort
(1981), censuré sur bien des antennes.
Mais ce soir, l’heure est plutôt à la résurrection. Murat est bien entouré : Fred Jimenez, ex AS
Dragon à la basse, et Stéphane Raynaud, un fidèle, à la batterie.
Pupitre et tabouret suffisent au confort du ténébreux troubadour.
Un cow-boy solitaire pour son côté aventurier qui depuis 40 ans trace un singulier sillon dans le
paysage musical hexagonal. Mais il est également le dernier des Mohicans. De la trempe du défunt
Bashung ou du discret Manset. Le chanteur français, le dernier peut-être, par excellence.
Jean-Louis Murat est soigneusement mis en lumière. Et quand il se saisit de sa six cordes, le son
tutoie la perfection. Un support idéal pour y coucher son timbre de voix entrecoupé quelquefois de
sifflements. Cela vaut pour Achtung, titre de son dernier opus qui ouvre le bal. Mais aussi et
surtout sur Je me souviens dans un registre plus a cappella.
Le bluesman verse volontiers dans l’electro-pop pour balayer Il Francese et ensuite revisiter un
répertoire plus ancien.
Le public, conquis d’avance, se laisse bercer. Complicité et interactivité avec quelques notes
d’humour glissées entre les morceaux. L’artiste a assurément repris goût aux planches.
Allez, une petite vidéo de JULIEN BOUCHARD ("songs from la chambre"... qui fait bien-sûr référence à L.Cohen).
LE LIEN EN PLUS
Miss LEHOUX n'a pas oublié IL FRANCESE: il est dans son top 5 de l'année
Avec lui au moins, on n’est jamais à l’abri d’une surprise, bonne ou mauvaise ! Et celle-ci fut bonne : au-delà de quelques textes cryptés, Murat a su renouer avec l’art des chansons limpides ; celles qui coulent sans anicroche, et dont les mots se gorgent un fort pouvoir d’évocation. L’album dessine une forme d’autoportrait, composite, qui doit lui ressembler.
Et oui, la tournée est terminée depuis vendredi... fin de l'épisode 16! Il faut rentrer les toboggans, se replier sur les souvenirs, sur cet amour qui est passé, remiser les tabourets (yes!)... mais j'ai du mal à être triste... devant une traversée du désert d'actualités, la soudure qu'il faudra affrontée avant une autre moisson... Et oui, d'abord, "il francese" n'a peut-être pas fini de traverser les frontières, celle franco-italienne et plus sûrement celle du temps: la sortie du clip "je me souviens" va prolonger on l'espère son existence sur le fil. Et ensuite, l'ex-Clara veut la lune, le 3e étage de la fusée sera en montage dès février (en espérant un chant fort). Mise en orbite en septembre? Je mise là-dessus en fonction des conditions atmosphériques et des fenêtres de tir.
Mais arrêtons-là avec les élucubrations: qui prévoir l'avenir est trompé ou trompeur... et revenons sur ces dernières dates de tournée riches en actualités, ce qui rattrape un peu : sur le blog, cela avait bien commencé avec le compte-rendu de Nantes, mais on n'a peu eu de retours ensuite (c'est peut-être un peu de mon fait : par le passé, je mobilisais un peu plus le réseau pour obtenir des avis, là, j'ai attendu que cela vienne à moi).
1) Et on remercie Romain F. qui nous envoie quelques mots sur LIEGE:
Bonjour. Petit rapport sur Murat au Reflektor...
Devant une salle remplie, Murat a su embarquer, transporter, pendant 1h20... La set-list est la même qu'au café de la danse. Ça groove énormément derrière Jean-Louis. Le son est excellent. La voix chaude (une voix qui a su restée jeune et pure, ce qui est rare chez les chanteurs de cet âge ma foi... avancé...). Quoi qu'il en soit le public a été conquis d'office, les applaudissements étaient longs et chaleureux. Murat, de bonne humeur, s'est moqué de la France et des salles de concert mal chauffées ("C'est la crise...") Il a embrayé sur les gilets jaunes et les blocages qu'ils ont dû passer avec le tour-bus... Public hilare... Une spectatrice : "Jean-Louis, tu nous as manqué !!!" J-L M : "Des chanteurs, y en a plein... Surtout ces jeunes chanteurs OGM..." La même spectatrice : "Oui, mais c'est toi le meilleur !" JLM : "Ah là je vais pas te contredire..." Rire général. Bref, l'humeur était joyeuse. Le rappel : "Je me souviens" a capella dans un silence religieux (la chanson était attendue à en juger par les applaudissements au deuxième vers) et un "jaguar" particulièrement déstructuré. Entre tous les morceaux JL jappe et produit divers bruits d'animaux. Un concert habité qui a su conquérir les muretins et les autres (beaucoup de néophytes dans la salle...).
2) Je viens de me rendre compte que dans mon article précédent, toute la première partie qui était l'objet principal de l'article, a disparu. J'ai dû l'effacer avant publication, et vu que je ne prévisualise pas toujours les articles... Encore une fois je constate que je ne peux pas vous faire confiance: l'article commence par "ENFIN,..." et personne ne s'en offusque... Enfin, soit, rattrapons-nous:
LARA HERBINIA a réalisé des photos exceptionnelles de Jean-Louis à BRUXELLES. Elle pourrait presque être issue d'une séance de studio, car Murat semble faire la pose, souvent avec les yeux ouverts alors qu'il les ferme souvent sur scène. Sans aucun doute une des séries de photos de concert les plus belles ever.
Jean-Louis Murat en concert au Tetris au Havre : « Je suis insaisissable »
Chanson française. « Il Francese » (le français en italien), le dernier album de Jean-Louis Murat fourmille de références littéraires et historiques. Autant d’entrées dans le monde intérieur de cet artiste pas comme les autres.
Entre Stendhal se promenant dans Naples, l’Auvergne, Marguerite de Valois et l’épopée napoléonienne, Jean-Louis Murat nous livre sans filtre les clés de l’imaginaire de son enfance dans son dernier opus. Interview d’un électron libre de la chanson française.
Quel Français êtes-vous?
« Je râle parce que mon pays ne correspond pas à l’idée que je m’en fais. Je suis toujours insatisfait de mon pays, c’est ma façon d’être très Français. »
Vous n’avez jamais néanmoins désespéré de la langue française et vos racines rurales auvergnates sont très présentes dans vos textes. Est-ce une façon de signifier que vous ne prétendez pas être quelqu’un d’autre que vous-même?
« Je n’en ai pas besoin parce que je suis tellement changeant, volatile. Depuis l’enfance, mon image préférée est celle d’un ciel avec des nuages. Je vois bien que les impressions, les sentiments, les choses exprimées se déforment continuellement comme se déforment les nuages. Je n’ai donc pas une forme très précise et c’est ce qui me plaît dans la définition que je me donne à moi-même, celle de quelqu’un d’insaisissable. »
« J’ai toujours aimé l’Italie »
Pour quelle raison affichez-vous aussi clairement aujourd’hui votre identification à Joachim Murat, maréchal d’empire napoléonien et roi de Naples?
« Je pense que j’attendais un peu pour révéler ma gémellité avec une sorte de Murat historique parce qu’affichée plus tôt, c’eut été une entrave à l’imagination plutôt qu’autre chose : relevant de la psychiatrie, on n’aurait pensé que je me prenais pour quelqu’un d’autre ! Petit garçon, quand j’étudiais l’épopée napoléonienne, les chefs des cavaliers étaient mes idoles et lorsque j’ai voulu chanter, je me suis appelé Murat, c’est une sorte de mythologie de la petite enfance. Et ma famille est originaire d’un petit patelin qui s’appelle Murat, ça a suffi à déclencher un grand incendie dans mon imagination fertile. »
L’épopée napoléonienne a beaucoup nourri votre monde intérieur...
« J’aime beaucoup l’histoire, les conquérants et l’épopée napoléonienne. J’aime les héros, il faut que j’alimente mon imagination et une seule vie ne peut pas me suffire. M’imaginer plusieurs personnages héroïques équilibre mes journées. Ça reste très enfantin. »
Vous restituez aussi la voix de Silvana Mangano dans le titre «Silvana». Pourquoi cette fascination pour l’Italie?
« J’ai toujours aimé l’Italie et surtout, l’italien parlé par les voix légèrement éraillées des femmes italiennes. L’Italie est un corps de femme auquel on a accès par les cordes vocales. J’aime le bleu azur des Italiens, si je me pense nuage, c’est un ciel parfait. »
Vous consacrez une chanson à Marguerite de Valois qui croise des shérifs, des cow-boys et des Peaux-Rouges...
« Il n’y a jamais eu de reine d’Auvergne mais elle est y restée tellement longtemps. J’ai été élevé parmi de vieux paysans qui lui vouaient quasiment un culte, elle était une sorte de fée et c’est comme cela que je l’ai abordée. En fait, j’ai toujours mélangé l’histoire, l’épopée et l’aventure. »
4) L'AFP a diffusé un article notamment repris par LE POINT sur le marché du disque et plus particulièrement les coffrets et vinyles.
"Il y a trente ans, on s'échangeait des cassettes audio, on se créait une culture musicale. Il s'est passé la même chose au tournant du millénaire, mais à l'échelle phénoménale du numérique avec le piratage. Et cette génération, devenue adulte, pour peu que son pouvoir d'achat le lui permette, se met à acheter des disques", analyse Jean-Luc Marre, responsable du back catalogue de Pias. Au sein de ce label indépendant, ce département a été créé il y a un an seulement. Et déjà une quinzaine de rééditions en vinyles ont été mises sur le marché, parmi lesquelles l'album "Parce que" de Daniel Darc et Bill Pritchard ou encore "Dolorès" et "Le moujik et sa femme" de Jean-Louis Murat, agrémentés d'inédits... [...]
"On ne gagne pas des millions en faisant des rééditions", abonde Jean-Luc Marre soulignant toutefois l'aspect vertueux de ces initiatives: "ça permet de transmettre de génération en génération des oeuvres qui risqueraient de disparaître. Comme disait Pierre Henry [le père de l'électro-acoustique"], on est des passeurs de sillons". Des passeurs qui s'appuient sur le numérique pour attirer les jeunes vers leurs rééditions.
5) Le camarade Baptiste Vignol livre un bel article sur Jean-Louis. Années après années, il s'offusque toujours de son absence aux Victoires de la Musique (même si Murat s'en fiche peut-être, et que son "exclusion" par les professionnels s'explique aussi), et attribue à "je m'en souviens" le titre de "chanson de l'année".
En dégainant IL FRANCESE de son fourreau, Murat prouve qu’après quarante ans de chevauchée musicale, on peut encore épater son monde et retrouver dans un geste princier la place d’un condottiere dont l’esprit rebelle et la foisonnante culture imposèrent longtemps le respect avant qu’il ne devienne, par mégarde, le temps d’une parenthèse hasardeuse, au début des années 2010, le «dézingueur» patenté du champ des variétés. Murat, pour le quidam, avait alors, façon Biolay, le profil du grognard qui visait juste sans doute, mais que ses soutiens historiques, froissés par ses saillies (dont ils n'étaient pas épargnés), avaient abandonnés, au premier rang desquels les bidasses des Inrocks dont les critiques bébêtes occultaient désormais l'audacieuse liberté qui n'a pourtant jamais cessé de caractériser l’œuvre du prophète auvergnat. Car la poésie terrienne de Murat, de lave et de lichen, a toujours pris le chemin des poneys, échappant à la foule des rimailleurs tout autant qu'elle méprise les vers acrobatiques, salonnards et léchés qui lessivent tout propos. La chanson de Murat brûle d’amour, de flashs et de fièvre, du friselis des feuillages au faite des hauts peupliers, d'haleines chaudes et d'humidités, portée par une voix dont la sensualité n’a pas d’égale dans nos contrées. la suite ici
LIENS EN PLUS
- Je vous invite à lire l'interview de Bertrand Betsch: on y compare son rythme de production à celui de Jean-Louis.
D'ailleurs, on peut se procurer en ce moment à prix réduit 3 de ses disques chez MICROCULTURE, avec le code promo de Noël santa2018, et d'autres disques dont je vous ai parlé depuis deux ans: dont le magnifique Garciaphone, Pain noir, Elysian Fields, Nesles... et le délicieux Alpines seas de Brian S.Cassidy notamment. On retrouve aussi du Howe Gelbe ou l'auvergno-australien Jim Yamouridis.... Alors, achetez des disques.
- Enfin, toute la série de Dominique HOucmant : sur facebook
LE TWEET EN PLUS
Avec "je me souviens", Jean-Louis marque des points, et pas seulement au memory.
Julien Doré sans un mot a partagé le clip sur twitter: 25 retweets, 190 love, 193 like! Dont certains qui découvrent Murat : " Je découvre cet artiste, cette musique, là maintenant... Juste avant de rejoindre les bras de Morphée. Je ne sais pas de quoi mes rêves seront fait, l'ambiance est là. Une fois de plus, merci Julien ! Murat. Demain j'en reecouterais. Bonne journée ! Moi je m'endors"
Ah, merci Julien de soutenir les jeunes artistes! Et bravo pour l'humour dans la série "10%"...
LE PS EN PLUS
LE CLIP a été tourné au théâtre de ... LA BOURBOULE! The place to be pour soigner vos bourres, vos... (apparemment, Jean-Louis a ressorti sa vanne favorite ces jours-ci).