Après l'information de la sortie du livre de Pierre Andrieu (article précédent), voici qu'en est annoncé un autre (après celui de C. Barré pour la fin de l'année)... lui aussi d'une connaissance (un peu oublié, même si fb m'indique une relation d'amitié depuis septembre 2010)... Antoine Couder. Même date de sortie, même éditeur... ça ressemble à un erreur! Et bien, non! Antoine Couder me confirme ce soir sans "pouvoir" m'en dire plus me dit-il. Avec le même éditeur, on peut penser que les deux livres ont deux objectifs et regards différents.
Le livre se nommerait Murat, foule romaine, autour de 12 euros, EAN13 Code: 9782487270091 128 pages.
Il semblerait que l'éditeur communiquera sur les deux livres avec la mention "premier anniversaire du décès de Jean-Louis Murat" (ça apparaît ainsi sur Amazon) -sous réserve-.
Antoine a réalisé une playlist JL Murat commentée sur le site "toute la culture" le 29 mai (il collabore au site depuis de nombreuses années, mais ce n'est pas lui qui a écrit les nombreux articles sur JL Murat). Il est passé par différents sites et Gonzaï, entre autres activités. Mais cette historien de formation a déjà écrit plusieurs livres dont un sur HIGELIN et un essai Fantômes de la renommée préfacé par Rodoph Burger (chronique longueur d'ondes). Un autre livre Rock’n’roll Animal mettait en scène également le rock alsacien.
Antoine Couder vit à Paris. Il est l'auteur de plusieurs livres rock : Rock'n'roll animal - un revers de satire, l'Harmattan, Jacques Higelin, Devenir autre, Castor Astral, Fantômes de la renommée, éditions Médiapop.
Il est également auteur de plusieurs documentaires radiophoniques pour France Culture
ci-dessous à droite : (avec Fred Poulet et R. Burger)
On pouvait attendre Olivier Nuc, Baptiste Vignol et ce sont les outsiders qui franchissent la ligne en premier... mais on n'est pas dans là dans une course de vitesse.
Merci JLR et Fabrice
LE LIEN EN PLUS
Je ne crois pas avoir partagé la playlist d'Antoine Couder sur "toute la culture" ou alors rapidement dans cette fin de mois de mai sinistre. Voilà de quoi découvrir sa plume et sa sensibilité muratienne.
Cette semaine c’est tout pour Jean-Louis, le Jean-Louis de trois grands disques, le Jean-Louis pour qui jamais notre chagrin ne pourra s’éteindre.
Le parcours de la peine — Le manteau de pluie
Au début, c’est presque la version mélancolique du Daho de “Laisse tomber les jaloux”, du Darcel à la petite cuillère Chamfort – celui-là, l’a-t-il descendu au lance-flamme ? Je ne sais plus- qu’importe, il y aura toujours un peu plus avec Murat, comme cette phrase anodine et malicieuse, trainarde comme ce corps que l’on imagine exulté encore un peu avant de s’offrir à sa toute belle : oh dis-moi, quel et le bon, le mauvais, que puis-je croire ? Les yeux implorants de cet amour à portée des mendiants à Rio.
Bang bang — Mustango
Toi, tu le sais (oui, tu le sais, cette énergie circule de tes yeux vers mes yeux), il suffit de prononcer ces mots, tous vos désirs me dominent, tous vos rires, tous vos enchantements et puis peu à peu, tout se précise. Murat ne parle que de cette intensité qui monte et modifie l’être au plus profond. Catho lyrique de l’explosion, de l’implosion, de la transformation. De la grâce.
Aimer — Dolores
Au plus simple, au plus conquérant, tomber le manteau de pluie du parcours de la peine. Baudelaire dans une euphorie du MDMA. Il faut, il faut !! La philosophie de l’amour coupable se fait plus allemande. Il faut retrouver cet amant au corps ruisselant. Vite. Et tu arriveras à cette question dont tu as déjà la réponse : as-tu aimé poser ton cœur à l’intérieur d’un être heureux ?
Gorge profonde — Le manteau de pluie
À terre cette fois, les larmes chez Murat jamais ne tâcheront ses yeux clairs, elles resteront à l’intérieur, toujours coincées dans cette gorge qui contient à la fois le bonheur et le lucre. Le texte alors se fait bref, il s’adresse à l’invisible, à l’aveugle … Quel est ton nom ? Ce sera celle dont la présence se fait plus insistante, ce sera la messagère, toi … ma gorge profonde. tu es la pluie, tu es le beau temps, tu dis et redis qu’il n’y aura jamais de fin à cette ronde qui s’éveille dans l’amour.
Réversibilité — Dolores
Et puis on finit par se connaître, se reconnaître, toujours ces mêmes intros presque militaires, ces vice versa qui aimantent les émanations de ces corps enchantés vers le retournement, l’équation de la réversibilité. Un temps c’est la folie de l’amour, du don de soi et l’instant d’après, ce sera l’obscurité vertigineuse, la hantise du néant. Ange plein de gaité, connaissez-vous l’angoisse, la honte, les remords, les sanglots, les ennuis … Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? Cette fois, c’est vraiment du Baudelaire, mais celui-ci a rencontré Kafka dans cette sorte de brutale lucidité qui surgit lorsque la fin arrive. Le coeur qui s’arrête, l’étouffement.
Bon, ça commençait à être un secret de polichinelle... et comme souvent, c'est les sites de vente qui m'obligent à vendre la mèche. Ce jour, ils annoncent la sortie du livre (le 18/04/2024) en proposant de pré-commander :
Et oui, c'est donc Pierre Andrieu et la maison d'édition le Boulon, la "maison d'édition radicalement rock", qui ont réagi le plus vite pour sortir un livre sur Jean-Louis Murat, avec un titre bien sympathique les jours du jaguar (252 pages).
Pierre Andrieu est un vieux camarade que j'ai dû connaître avant le blog depuis que je laissais quelques comptes-rendus de concert sur le site concertandco dont il s'occupe. On aura ensuite partagé quelques bières à la coopé, ou avec les Cure à Lyon. Il est désormais rattaché à un souvenir tout particulier : en rentrant de l’enterrement, il m'a appelé, bouleversé, pour me dire que Jean-Louis avait bel et bien prévu de venir jouer au Week-end Murat, ce que je n'osais pas espérer. Le téléphone pleure. Tout ceci pour dire qu'on ne pourra pas taxer d'opportuniste l'entreprise de Pierre, auvergnat résidant sur le plateau (Parc naturel des volcans), qui avait notamment interviewé plusieurs fois Jean-Louis. Il s'agit de son premier livre.
Bonne surprise : le livre est annoncé à un prix très raisonnable pour un livre avec illustrations, et voir le nom de Murat aux côtés des livres sur Lee Haszlewood, Talk Talk, Buddy Holly, D. Darc, Curtis Mayfield... ça lui aurait plu.
Et on en profite pour vous annoncer que Pierre ANDRIEU sera présent pour un stand dédicace lors du Week-end Murat, le samedi 22 juin au Fotomat (on vous donne les infos d'ici fin janvier)!
En attendant, voici la page qui est consacrée à Pierre dans "Une histoire du rock à Clermont-Ferrand" de Patrick Foulhoux qui recueille le témoignage d'une soixantaine d'acteurs de 50 ans de rock (dont Pie, Bonnefont, Stéphane Mikaelian, Marie Audigier, Morgane Imbeaud...) :
Voici la bio qui va accompagner le livre:
Né dans le puy-de-Dôme en 1971 et basé sur les hauteurs de Clermont-Ferrand, Pierre Andrieu est journaliste musical pour le site www.concertandco.com depuis presque 25 ans, tout en faisant des piges régulières pour les magazines Rock & Folk, New Noise et Plugged. A ce titre, il a publié de très nombreuses chroniques de concerts et de disques d'artistes français et internationaux, mais aussi réalisé pas mal (six, pour être précis) d'interviews de Jean-Louis Murat, mais aussi de The National, Brian Jonestown Massacre, Bertrand Belin, Tindersticks, Elysian Fields, Daniel Darc, Liminanas, Thurston Moore, King Gizzard, Steve Albini, Black Angels, Grandaddy etc. Il a par ailleurs interviewé et reçu en shows cases toute la scène clermontoise (The Delano Orchestra, Mustang, Cocoon... ) lors de son long passage à Radio Campus Clermont, radio associative qu'il a quittée car on lui reprochait de passer trop de titres de Jean-Louis Murat dans la playlist (oui, c'est vrai)
LE JOUEUR EN MOINS
Quand le Maréchal se comparait au Kaiser:
« Moi, la seule question de base, c’est le complexe de l’échec, c’est à dire que si on est archi-dominé, je passe en défense centrale, si on domine je passe devant. On peut faire l’analogie avec la musique. Les batteurs font les bons gardiens de but. Les solistes aiment bien jouer devant. Les bassistes n’aiment pas trop le foot ». (…) « Quand je joue, de toute façon, c’est moi qui dirige les manoeuvres, j’ai une vision d’ensemble, je suis d’emblée PLATINI, un peu BECKENBAUER, un peu PELE ».
LE LIVRE EN PLUS
Pour rappel, il y a quelques jours on vous annonçait un autre livre mais qui sortira à la fin de l'année:
Bonne année à tous! (je fais sobre, façon dry january).
Voilà un article que je n'ai pas vraiment envie de faire... J'ai un peu renoncé ces derniers temps à l'exhaustivité (je n'ai pas traité de toutes les publications de mai et juin, on verra si je rattrape ça un jour...) mais bon, le blog est là pour traiter de ce qui se passe médiatiquement et en ce mois de décembre, le nom de Jean-Louis Murat était dans les rétro-viseurs, rétro-spectives, faute de figurer dans les classements dressées des meilleurs disques (à une ou deux exceptions : le best of figure dans les choix - très larges- de Suns burn out et dans Paris Match)
Bon, donc, après les hommages télévisuels du précédent article, voici ce qui est sorti du chapeau médiatique... et autant vous dire tout de suite qu'il n'y a rien de très phénoménal excepté du propos de Eric Reinhardt dans les Inrocks du 26 décembre 2023 qui en quelques mots nous raconte leur rencontre, un peu de leur histoire et l'univers de Jean-Louis.
Jean-Louis Murat
Quelle tristesse que d’apprendre, foudroyé, le 25 mai 2023, dans le train qui me ramenait de Cannes, le décès de mon ami Jean-Louis Murat. Dans mon roman Cendrillon, je l’évoquais en ces termes : “plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux”. Je ne le connaissais pas à l’époque. J’avais écrit ce livre en puisant mes forces dans l’écoute addictive de Taormina, je l’ai dit dans une interview donnée à Nelly Kaprièlian parue dans Les Inrocks ; alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à La Boule Noire. C’était à l’automne 2007. À l’issue du concert, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un “Ah, mon frère d’armes !” avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre que j’ai écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir, lui rendre visite en Auvergne.
Depuis son chef-d’œuvre Mustango, son art, sa voix, son génie littéraire et musical, ses longues ballades intemporelles (“Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis”), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anticonformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons (“Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’automne et l’hiver au printemps !”, m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !). Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa mélancolie venait consoler, secourir. Jean-Louis, nuage aux cieux, toi qui à présent vois le monde d’en haut, ayant quitté lunettes et chapeau, je pense à toi, je t’aime et tu me manques.
Dans le même numéro, Vergeade dans un article Bilan 2023 :
Mais au mois de mai, on est passé de l’amour aux larmes en apprenant la mort soudaine de Jean-Louis Murat, un jeudi sombre où la nouvelle de la disparition du génie auvergnat nous a bouleversé·es au-delà de tout, six mois seulement après l’avoir revu une dernière fois dans les loges d’un concert à Montreuil et à la veille de la parution du tout premier best of de sa carrière qu’il s’était longtemps refusé à envisager, lui qui abhorrait regarder dans le rétroviseur de sa discographie.
Dans ce même inrocks N°26 "best of 2023", les musiciens disparus:
Jean-Louis Murat
Auteur, compositeur et interprète, l’Auvergnat Jean-Louis Murat laisse depuis sa mort d’une violente embolie pulmonaire, le 25 mai dernier à l’âge de 71 ans, une formidable carrière riche d’une vingtaine d’albums studio, entre country et rock. Jean-Louis Murat, chanteur rimbaldien et génie total
Choix musical d'illustration sur le site: la session live de Buck... allez, je vous la mets:
Pour le reste, c'est intéressant de voir ce qui peut être cité et retenu (dans des articles consacrés à toutes les personnalités, ou uniquement aux musiciens, ou encore bilan de l'année):
Libé (28/12) tente quelque chose pour éviter de faire bêtement une liste...
A l’entrée du parc d’attractions, je ne me suis pas méfié, j’aimais bien l’ambiance. Astrud Gilberto (5 juin) fredonnait dans les enceintes The Girl From Ipanema, souvenir enfoui de fêtes perdues au bord de la plage à Rio. Puis Harry Belafonte (25 avril) chantait Banana Boat, Tina Turner (24 mai) enchaînait avec We Don’t Need Another Hero et, dans une autre ambiance, Shane MacGowan (29 novembre) et les Pogues se la jouaient rock, sans parler du metal de la guitare de Jeff Beck (10 janvier). C’est sûr que quand j’ai entendu Pascal Periz (10 décembre) et les Pow Wow entamer Le lion est mort ce soir, puis Jean-Louis Murat (25 mai) chanter l’Au-delà, j’aurais pu commencer à me poser quelques questions, mais, que voulez-vous, j’étais bien naïf. L’envie de jouer dépassait les signaux mortifères, comme cette citation de la Route de Cormac McCarthy (13 juin) inscrite sur un mur : «Comment saurait-on qu’on est le dernier homme sur Terre ?»
Certains journaux ne sont pas capables de faire le recensement eux-même et utilise l'AFP. La formulation laconique n'est pas mauvaise: Dans la Dépêche,20 minutes :
25: Jean-Louis MURAT, 71 ans, chanteur, inclassable rebelle du paysage musical
20 minutes (repris sur yahoo) dans un article consacré aux musiciens cette fois en dit plus : C’est à 71 ans et au terme d’une carrière constellée d’une vingtaine d’albums studio où il avait su mêler poésie et mélancolie que Jean-Louis Murat s’est éteint chez lui, en Auvergne.
Jean-Louis Murat
L’artiste auvergnat était connu pour ses textes poétiques et son franc-parler. Au cours de ses 40 ans de carrière, il avait notamment collaboré avec Mylène Farmer sur le titre « Regrets ».
« Sentiment nouveau », « Fort Alamo », « Si je devais manquer de toi » : son groove et sa voix lancinante si particulière tout comme son indépendance teintée de provocation ont fait de lui un artiste à part dans le monde musical français. Jean-Louis Murat a connu les sommets des hit-parades en 1991 à la faveur d'un duo avec Mylène Farmer (« Regrets ») mais assure avoir toujours vécu le « tube » comme « un enfermement ».
Vosges Matin dans un diaporama et un partenariat avec libra memoria propose aux lecteurs de laisser des hommages sur ce site même si eux préfèrent causer des boules puantes (même si ça ne lui aurait pas déplu qu'on retienne les Gilets jaunes, lui qui s'était plaint du peu de retentissement de ses chansons à ce sujet).
25 mai. L’un des plus prolifiques musiciens et artisans de la chanson française, Jean-Louis Murat, est mort à 71 ans. Le chanteur a débuté dans les années 80, et c’est l’album Cheyenne Autumn, sur lequel se trouve Si je devais manquer de toi et Te garder près de moi, qui lui donne un début de notoriété.
Côté Québec, la Presse (dans un article sur les grands disparus "à l'international et au Canada anglais")
Jean-Louis Murat (25 mai, 71 ans)
Auteur-compositeur-interprète français. Au cours de sa carrière d’une quarantaine d’années, il a enregistré 21 albums. Il a connu le succès avec les albums Cheyenne Autumn, Dolorès et Mustango. Son rock doux était mâtiné de folk, de country et de blues.
Et le journal du Québec se rappelle, lui, que Murat a écrit pour divers chanteurs... avec une photo d'archive (sic).
Chanteur
Natif du Puy-de-Dôme, il vivait à l’écart du monde. Un artiste farouchement indépendant, dont les colères n’ont pas toujours été comprises. Un romantique aussi, que William Sheller avait révélé. Sa voix était entêtante, ses textes ciselés. Le succès de son duo avec Mylène Farmer («Regrets») l’avait un peu dépassé. Sincère, mais désenchanté.
Sur la RTS, on indique : - 25: Jean-Louis Murat, 71 ans, chanteur français. L'interprète de "Regrets" et "Si je devais manquer de toi" laisse derrière lui une trentaine d'albums, un patrimoine de spleen versifié.
Il est juste cité sur la RTBF, qui en dit plus sur Lou Deprikj, le producteur et chanteur de "ça plane pour moi", au détriment du chanteur "ça spleene pour moi" . Le soirécrit "Jean-Louis Murat, 71 ans, chanteur français connu pour les tubes « Sentiment Nouveau », « Fort Alamo » « Si je devais manquer de toi ». On trouvera encore des nombreuses petites mentions sans commentaire : Gala ("Le poète de la chanson française"), Public ou Ouest France (qui parle plus de Birkin), La Montagne, Le Figaro, ou sur quelques sites en anglais. Télérama dans son article renvoit eux vers l'article paru en mai.
Les camarades de Pop News : N’empêche, la disparition brutale de Jean-Louis Murat en mai fut un grand choc, qui nous aura fait nous replonger dans son œuvre profonde et profuse (dont des dizaines d’inédits qui mériteraient de connaître la lumière du jour).
Poète, musicien, provocateur : Jean-Louis Murat était un peu de tout ça, et forcément beaucoup plus. Il avait une personnalité complexe à l’image de sa discographie, difficile à cataloguer et compliquée à disséquer. Un fan de blues, un chanteur exigeant et un homme qui a toujours préféré ses terres aux strass et paillettes de l’industrie.
Auteur-compositeur et poète auvergnat, Jean-Louis Murat est mort le 25 mai à 71 ans. En 2007, l'artiste, sophistiqué et mélancolique, interprétait Au dedans de moi en direct sur le plateau du 13h00 de France 2. Ce titre, simple et poétique, apparaissait sur le douxième album du chanteur, sorti en 2006
Je ne peux pas partager la vidéo INA de très bonne qualité (voir le lien ci-dessus): voici la version "magnétoscope":
LE PREMIER LIEN EN PLUS 2024 AH QUEL HONNEUR
J'ai un traîné pour vous parler de ce nouvel acteur "muratien": Une chaîne vidéo qui ne se présente pas comme exclusivement consacré à Murat mais c'est le cas pour l'instant. Des jolis montages bien documentés avec des extraits d'interviews.
LE DEUXIEME LIEN EN PLUS DE 2024 C'EST MIEUX QUE RIEN
MAGIC, après le succès éditorial, du numéro spécial Murat, a peut-être choisi de refaire un peu de "retap" des fans Muratiens, avec quelques photos inédites de Jean-Louis Murat, période BABEL dans leur nouveau numéro mais vu l'histoire ancienne avec JLM, on ne leur en veut pas. Pour les complétistes...
On commence par quelques mots de Pierre Lescure devant Emmanuel Macron, Pierre aura la malice de diffuser la Marseillaise de Gainsbourg quelques instants, mais pas l'effronterie de diffuser les titres "gilets jaunes"de Jean-Louis... [pour rappel; le communiqué de l'Elysée de mai dernier]
C'était le 20 décembre... et on a plutôt retenu ce que le Président a dit de Depardieu...
- Merci une nouvelle fois à Elisabeth Quin et à son équipe pour 2 minutes et quelques sur Jean-Louis Murat (une chronique de M. COQUET qui avait interviewé Jean-Louis sur France Culture) Rien de bouleversifiant pour le contenu mais les images sont belles.
et on termine par une autre séquence du 22/12 animée, toujours dans la même émission: en intégralité ici
LE LIEN EN PLUS
Adèle Coyo était sur Inter hier soir chez Côté Club. A la fin de l'émission, Il est question de sa rencontre avec Jean-Louis, de sa reprise. Elle confie comme Jean-Louis était angoissé de jouer à Paris et de monter sur scène, parfois à en vomir.
Salutations gentes Mesdames, ouais mmm, salut les autres,
1) En lien avec un nouveau groupe facebook qui est apparu après le mois de mai dernier, tenu par une fan belge historique (l'histoire continue), des émissions radios ont lieu chaque mois sur une radio associative du Bourbonnais (Allier), Radio Qui Qu'en Grogne. J'ai un peu zappé de vous les signaler (et de les écouter, j'ai été pris par autre chose -cf ci dessous).
Une dernière émission est en podcast, pour une courte période. L'invité est Cédric Barré, programmateur de la Manufacture de St-Quentin. Et il a une nouvelle... Il a écrit une livre sur "le moujik et sa femme" qui sortira à la fin de l'année 2024, dans le cadre d'une collection sur des albums musicaux. J'attendais de pouvoir vous l'annoncer... et c'est donc le moment... Un autre livre devrait sortir plus prochainement...
Cédric indique aussi qu'il a commencé un autre livre sous forme d'abécédaire, et qu'il est à la recherche d'un éditeur.
2) On retrouve les copains Antonin et Alexia cette fois sur Agora cote d'azur, avec l'Oreille qui gratte, Simon Pégurier que l'on a déjà croisé ici (notamment pour une interview de Jean-Louis en 2011) et Christophe Carrafang et Michel Borla. Au programme, des reprises originales... et des témoignages de chacun des participants.
- Si je devais manquer de toi (version instrumental) - Jean Louis Murat : Accueille moi paysage - Michel Borla : Il Neige (avec la participation d'Alexia Aubert) - Christophe Carrafang : Parfum d’acacia au jardin - Alexia Aubert / Soleil Brun : Morituri - Soleil Brun : Haut Arverne. - Jean Louis Murat : Rester dans le monde
3) On reste avec Antonin. Il a pu bricoler et plutôt bien une vidéo sur "l'absence de vraie vie" avec les images qu'on avait du Week-end Murat, yes sir!, avec l'excellent son sorti de console fourni par l'ingé-son Théophane Berthuit.
Et il a dévoilé dans le même temps qu'il serait présent présent lors d'une 2e édition le 21 et 22 juin à Clermont!
.... ah bein voilà, on finit bien l'année! Deux scoops que j'avais depuis des mois et je me fais griller ! Je plaisante : Antonin m'a demandé...
On retrouvera donc Antonin du côté du Fotomat lors de ce 2e week-end Murat, yes sir!, toujours à la St-Jean (cette année, on vous évitera d'errer vainement dans vos villes à la recherche de bonne musique lors du 21 juin), avec quelques participants de l'an dernier, mais la liste des invités a été largement renouvelée... et je vous promets de belles surprises, de très belles surprises, et un casting de choix le vendredi pour accompagner "Mademoiselle personne"... Alors, c'est le moment de poser vos congés!
Plus de détails et la billetterie prochainement!
LE LIEN EN PLUS RABAT-JOIE DESCENTE EN TROMBE
Les livres écrits par l'IA, des chansons écrites par l'IA... et des sites maintenant... Putes et sex toy à clics...
C'est dramatique... et consternant... et malgré tout, ça a fini par me faire rire (photo de Laure Adler pour illustrer Laure B/D, et récit de la collaboration entre Murat et un certain Bergheaud). Vous y allez une fois et vous ne vous ferez pas avoir une 2e fois... Le temps est précieux.
1) Les réseaux sociaux de deux rédacteurs (parmi la vingtaine dont Dicale, Cachin, Ghosn) m'ont appris l'existence du livre Rock La France réalisé sous la direction de Patrice Bardot, Alexis Bernier et Didier Varrod.... Chargé de causer de Lyon, Christophe Simplex met à l'honneur le Voyage de Noz ce qui était déjà une information sympathique. Et on apprenant que c'était naturellement à Patrick Foulhoux qu'il avait été demandé de causer de Clermont. Ça ne garantissait pas qu'on y lise beaucoup d'éléments sur Murat vu que le Monsieur s'intéresse à beaucoup plus rock... Mais soit, Varrod et Barbot, c'était rassurant de ce côté là. Dans ce pavé grand format de 255 pages (Marabout/radio France), on allait bien trouver de quoi vous fournir votre dose...
Le sous titre est "60 ans de guitares et d'électricité", les auteurs ne vont pas au delà pour définir le rock, et précise qu'il n'y a pas là volonté encyclopédique et exhaustivité. On est dans le domaine du subjectif. Pour autant, c'est bien dommage de ne pas nous mettre un index avec l'ensemble des artistes cités si nombreux. A ce sujet, j'ai tenté de contacter sans succès deux patrons du projet ( P.Barbot avait répondu à mes questions en 2015), avec quelques questions... mais sans succès (je leur reprochais de ne pas citer les auteurs des articles, mais oups: cela figure dans le sommaire avec les crédits photos, on voit que les 3 directeurs ont énormément travaillé!).
J'ai lu le livre avec intérêt. On se promène entre articles de synthèse par décennie, salles mythiques (Golf, Gibus, Rose bonbon, ou moins : Le bar Three), labels (Cobra,...), artistes (dont interviews inédites me semble-t-il) et personnalités (Constantin, Bruno Lion), courants musicaux ("le nu métal"...), et des choix de disques par période histoire de rattraper peut-être quelques oublis, puis des villes.
J'ai notamment retenu les propos sur l'amateurisme des tournées dans les années 70 (interviews de Burgalat et Camus), et qui m'évoquent notre article sur le Festival de la Bourboule.
Quelques artistes à l'honneur : Daho (interview et article+ article sur Rennes), Ferrer, Miossec et Dominique A, Bashung, Noir Désir, Indochine (dieu du stade), Louise Attaque et je pioche un peu au hasard : Superbus, mlle K, Saez, Dionysos, des groupes récents à succès Shaka Ponk, La Femme, The Liminanas, Feu C!, Added.... sans oublier Jojo et Téléphone et rappel (insus) à travers plusieurs articles mais aussi nombreux groupes moins connus : Frustration (born bad records), Cheveu... Luke est mentionné via "la tête en arrière" (10 disques des années 2000) aux cotés d'Izia et Mickey 3D, Eiffel.
Et donc, forcement, à quel honneur à droit Jean-Louis Murat? Si Daho a droit à tout ça (lui pas si électrique que ça!)... Euh, je cherche... Richard Pinhas, The Frenchies, Kalfon, Kid Pharaons (dans lequel joua stéphane Reynaud) soit... on va dans les placards: Edith Nylon que les Clara ont failli démolir... on va dans toutes les pièces : les Frigos, WC3... Ah... euh... Et Murat, on finit par le trouver dans le choix de disques des années 90 avec Mustango:
"Figue essentielle de la scène française, paysan labourant la frontière entre folk, rock et chanson, cet auvergnat rochon à l'inspiration prolifique aurait mérité une plus grande exposition dans ces pages, mais le cataloguer rock français" serait réducteur. Sorti e 1999, et enregistré avec de nombreux musiciens américains aussi inclassables que lui (Marc Ribot, John Convertino, Joey Burns, Jennifer Charles....), ce disque compte parmi ses plus beaux et électriques.
Alors là, c'est quand même très amusant! Qu'on fasse un mea culpa d'accord, mais tenter de justifier par le "cataloguer rock français serait réducteur"... alors que les auteurs n'ont pas ses scrupules pour Daho ou Dominique A... je me suis esclaffé! Alors même que pour moi, Jean-Louis est une vraie figure du rock, par son histoire, ses goûts, ses choix, et son attitude et son instrument de prédilection (même si lui était critique sur ce qu'on pouvait rattacher au rock, préférant le monde des artisans du blues et du folk). L'événement de mai a dû arriver après la fin de la rédaction du livre certes mais... on a besoin d'être cajolé, non?
Je constate qu'Alexis Bernier apporte à France Info la réponse à une question que j'avais posé, et refait un mea culpa (oui repens-toi! flagelle toi, cher Monsieur) :
Quelle est la frontière, parfois ténue, entre le rock français et la chanson française ?
Je n’ai pas la réponse à cette question, on se l'est posée très souvent. Dans le livre, on parle d’Etienne Daho par exemple, qui évoque ses groupes de rock français préférés. Pour autant, je ne vais pas prétendre que Daho est un rocker pur et dur. Néanmoins, et c'est pour ça qu'il est là, c'est un parent proche, et un ami proche : il est nourri de toute l'histoire du rock français, par son amitié avec les Stinky Toys, avec Jacno, le fait d'avoir participé aux premières Trans Musicales de Rennes. Mais pourquoi est-ce qu'on a fait Daho et pas Murat ? Murat, c'est une sorte de country folk-rock à la française, un artiste que j'adore, on l'a évoqué, on a parlé de son album le plus rock, mais on aurait sans doute pu faire plus. Niagara, qui est typiquement un groupe à la frontière, a donné lieu à de nombreux débats entre nous. Au final, il y a Niagara dans le livre et je pense que c’est bien. Cette question de la frontière entre rock et chanson française est difficile, et finalement, on n’a pas vraiment cherché à la résoudre, préférant se laisser guider par notre instinct, notre passion et nos goûts. On assume nos partis pris et nos erreurs. Mais on était aussi limités par le nombre de pages du livre. Mon seul regret, c'est qu'on n'ait pas eu 40 pages de plus pour accueillir un peu plus de gens des coulisses comme Alain Maneval, un peu plus de villes, un peu plus de salles, un peu plus de groupes oubliés à tort. Je serais ravi de faire un volume 2.
Autre grand oublié : Manset! Pour voir le nom du chanteur de 2870 (pour faire référence à l'électricité), il faut être attentif en bas de page et entre parenthèse, et encore ce n'est que pour citer quelques collaborations de Bernard Estardy, que Bergalat cite comme un grand producteur "le Phil Spector de la variété française". Olivier Nuc disait hier (cf ci-dessous) quelle influence majeur il avait été...
On lit quand même quelques phrases sur Jean-Louis dans l'article sur Clermont : "A cette époque Jean-Louis Bergheaud fait ses premières armes avec le groupe Clara, drainant derrière lui toute une génération de futurs musiciens de premier plan". Puis : "Mais à Paris, Jean-Louis Murat a fini par voler de ses propres ailes, tout en restant éternellement fidèle à sa région". Et voilà... Dans l'article est cité, les Frère Méténier (Guillaume nous vaudra d'écouter Jean-Louis sur "la balla de melody nelson" et J. Daumail nous avait parlé de Philippe) et aussi "les mille et un projets de Vincent Rostan", que nous avons pu voir sur scène lors du "week-end Murat" en juin dernier.
Bon, quand je l'ai reçu et lu, j'avais envie de vous chroniquer plus en détail ce livre qui reste très intéressant (une fois qu'on a sauté les mises en lumière inutiles sur johnny ou Téléphone), mais le temps me manque. J'ai parcouru les années punk avec intérêt avec les groupes croisées quand on a travaillé sur Clara, avec le petit regret de ne pas y trouver le nom de Michel Zacha (producteur du LP Murat, Higelin pour lequel il était "le sorcier du son" n'est lui aussi présent qu'avec la mention de BBH75). J'avais noté que, c'est douloureux de le dire en tant que Lyonnais, mais la ville de St-Etienne aurait peut-être mérité un petit article (Nantes, Strasbourg, Rouen, Toulouse y ont droit à côté des villes qui ont décroché le titre médiatique de capital du rock à un moment donné : Clermont, Rennes, Bordeaux). Ils ont si peu, on aurait pu leur faire cette honneur.
2) Dans la série "Murat trop important pour en parler", je me suis farci hier soir (près de deux heures avec un présentateur qui va finir sur Cnews) une émission sur le figarortv qui avait pour but de dresser une liste des 30 plus grands chanteurs/ses français. Avec Olivier Nuc, ça me semblait intéresser et ne connaissant pas physiquement Nicolas Ungemuth que je suis sur fb, j'étais curieux. Bon, ça n'avait vraiment aucun intérêt... mise à part celui qu'on peut avoir à suivre la fin du concours de l'Eurovision... ou à contempler les subjectivités des deux journalistes (Olivier Nuc a ainsi choisi de placer Manset, Burgalat ou Jean Guidoni par exemple).
Mais soit, on arrive vite à Jean-Louis Murat (36e minutes) qui est placé au départ à la 5e place. Olivier Nuc veut le placer en 3e position : derrière Samson et Brassens, devant trenet, Polnareff, Becaud, Bashung, Dominique A) mais c'est Ungemuth qui prend ensuite la parole : "moi, respect total pour Murat. même si j'écoute très très rarement sa musique [leitmotiv de l'émission pour lui, fallait pas l'inviter] mais quand je l'écoute, j'y prends beaucoup de plaisir, même l'homme, j'aime son caractère, sa franchise, son intelligence, et j'aime son courage, car il a fait une musique assez courageuse qui ne rentre pas dans le moule". Le présentateur se tourne vers Olivier, "vous étiez proche de Murat...." et Olivier : "j'aimais sa musique avant d'être proche de lui, et j'ajouterai rien et je reprendrais mot pour mot ce qu'a dit Nicolas". ... Voilà d'où ma petite frustration... sur laquelle j'éditorialise un petit peu (avec mauvaise foi? d'autant que peut-être Olivier craint d'en parler avec trop d'émotions) , mais il y a peut-être du vrai dans le constat qu'on a statufié Murat, mais qu'on laisse pour l'instant la poussière se poser sur le monument.
Pour revenir à l'émission, le 3e larron, qui défend la variété (Sardou, Goldman qui s'est fait "pulvérisé" par les deux autres), dit qu'il ne connait pas suffisamment Murat pour s'exprimer. Il est donc question de la popularité comme critère mais Nuc et Ungemuth ne souhaitent se positionner que sur la qualité. C'est ce dernier qui tranche pour le placer en 5e position à ce moment là (derrière Polnareff et Becaud).
Il finira en 15e position (Sheller et Etienne Daho devant lui...). C'est tellement anecdotique mais allez, soyons-en content. 😑😐
J'en profite pour citer Nicolas Ungemuth (qui hélas ne consulte pas ses mp -je voulais savoir d'où sortait cette citation... et en profitais pour lui dire que j'aurais aimé que quelqu'un organise une rencontre avec lui et JLM, notamment autour de leur intérêt commun pour Peguy).
« Toutes les nécrologies parues dans la presse depuis ce matin sont proprement affligeantes, écrit-il. On ne parle que de ces joutes sur les plateaux de télévision. Mais Jean-Louis Murat [...] ne supportait tout simplement pas de devoir débattre avec des incultes, lui dont la culture musicale et littéraire était hors normes. Il disait juste ce qu’il pensait. C’était un "mécontemporain", une sorte de Philippe Muray avec une guitare. »
LE LIEN EN PLUS
Pas envie pour l'instant de sortir les articles "ils nous ont quittés en 2023"... Mais Benjamin Locoge, (avec lequel j'ai discuté au dernier trianon, ils étaient très peu de journalistes ce soir-là), merci à lui, met le best of dans son top ten des albums de l'année. Article réservé aux abonnés. Si quelqu'un tombe dessus!
Le réalisateur vosgien Erwan Le Duc a choisi de faire écouter "nos amours débutants " dans l'émission le grand canal (Eva Baster). Il raconte à la 40e minute, qu'il avait failli appeler son film "perdrix" ainsi... et qu'il aimait beaucoup Jean-Louis et qu'il est très triste de sa disparition...et donc heureux de l'entendre.
Quelques jours après que Stéphane Reynaud nous ait parlé de Lilith, en kiosque, un hors-série "2003, l'histoire immanquable de 10 albums cultes" des Inrocks met à l'honneur Lilith, avec Blur, Radiohead, Biolay, Massive Attack, Madonna, The Strokes... Quand on a les archives des Inrocks, ça serait bête de ne pas essayer de faire la grat' pour survivre... donc faudra pas y chercher de l'inédit...
Il s'agit donc de reproduire les propos tenus à Stéphane Deschamps en décembre 2003.. mais avec des photos un petit peu rares (pris via l'agence Getty images pour certaines) et anachroniques (mais mention spéciale à la photo en noir et blanc de concert). C'est agréable de les découvrir avec ce beau format... mais on peut aussi préférer les illustrations d'époque, très bit'cturales, d'où le titre inchangé: A poil sous l'orage. C'était l'époque où Jean-Louis refusait toute photographie et refilait ses faces de "dragon - aux milles visages" à la presse peu ravie de la dêche... On notera qu'il a toujours refusé de "refaire une bite en or" : "C'est l'amour au naturel. Qui m'a fait comme ça. Sans pudeur particulière" faisait-il chanter à son amie Christophe Pie.
Mais soit, l'article est quand même très chouette, et quelle introduction de Deschamps (Murat aurait-il eu l'idée de garder une effigie du journaliste à côté de celle Didier?): "pour en arriver là, à cette orgie libératrice, à ces fulgurances qui durent, il lui a fallu lire beaucoup de livres, écouter beaucoup de disques. Murat connait les classiques - ou même plus ancien que ça. Murat qu'on traitait hier encore comme un paysan inspiré, est devenu une faune, un petit Dieu immortel et fécond aux pouvoirs surnaturels". AHHH!!! MURATIENS LILITHIENS de tous les pays, levez-vous et unissons nous! Frottons-nous... de ses "voluptueuses giclées" de "sperme spirituel".... Euh, pardon... C'est pas moi, c'est eux qui ont commencé... Merci Stéphane Deschamps !(à ne pas confondre avec celui de France bleu).
Quant à Murat, il est en verve, affirmant qu'il n'écrira plus de chansons "assis" (ça deviendra une longue histoire), qu'il se bagarre avec ses gênes familiaux, parlant de sa voix et le reliant au saxophone... et on pourra avoir un pincement au coeur quand il affirme qu'il ne se cache pas : son ambition est "de remplir des Zenith" (même s'il indique ensuite qu'il ne peut pas faire de tubes, "il y a des résonances dans ma voix qui ne passent pas dans toutes les oreilles, même avec une bonne chanson" et "je ne pourrais pas me regarder dans une glace". Ses propos sur la voix de Carla Bruni nous ramènerait à la libido (il cite Iglesias), je ne veux plus m'échauffer mais ils aident à comprendre pourquoi il fera appel à elle. A ce sujet, il indique : "une fois, les programmateurs d'une grosse radio FM m'ont dit: nos auditeurs sont à majorité féminine, on ne peut pas programmer ton disque parce qu'il est sexuellement agressif"... La bonne blague (je me refuse à tirer la conclusion, chères camarades nombreuses, chères lectrices, que vous n'êtes qu'une bande de machos, des Erectus refoulés, ou simplement des libineuses... non même pas, vous êtes très sages).
"En faisant des disques, je lance des petits phares" dit-il aussi. Et on peut raconter toutes les conneries autour, ils brillent toujours.
PS: Dans l'édito de ce hors série, F. Vergeade: "En bon stakhanoviste, JLM echaine son 3e disque en 3 ans et signe le premier triple album vinyle de sa carrière, le mémorable lilith. Avant de laisser un vide immense au printemps 2023 en disparaissant brutalement".
LE LIEN EN PLUS
"Murat chante comme s'il avait un batteur de jazz suant dans la bouche" est-il écrit dans l'article ci-dessus... C'est avec Morituri qu'il s'est approché du jazz... avec l'aide de Gael Rakotondrabe... au piano.
Il confie quelques mots à la médiathèque de THONON pour rendre hommage à Jean-Louis Murat en nous donnant la liste de ses chansons préférées... C'est en ligne depuis ce matin mercredi... le jour où les INROCKS sort un numéro spécial sur les meilleurs albums de 2003... dont LILITH... On verra ça rapidement.
Hommage à Jean-Louis Murat : le choix de Stéphane Reynaud
Publié le Mercredi 15 Novembre 2023 à 10h43
Le Thononais Stéphane Reynaud a été, vingt années durant, le fidèle batteur de Jean-Louis Murat, disparu le 25 mai dernier. Spécialement pour la médiathèque, il a sélectionné, dans le vaste répertoire de l'auteur-compositeur-interprète auvergnat, quelques chansons qu'il apprécie particulièrement, issues de quatre albums que vous trouverez dans le rayon "chanson francophone".
L'interview de Stéphane Reynaud
Lilith Sur l'album "Lilith", qui date de 2003 et qui marque le début de ma collaboration avec Jean-Louis, j'aime particulièrement deux chansons : "A la morte fontaine" pour son esprit médiéval, son côté troubadour qui rappelle la chanson de geste du Moyen-Âge et qui lui correspondait parfaitement. Il y a également "L'âme qu'on nous arrache", dans une veine bluesy-groovy qui n'est pas sans me rappeler nos longues improvisations scéniques, en compagnie du talentueux bassiste, ami et compagnon de route Fred Jimenez. Les influences folk et blues se font particulièrement sentir dans cette chanson et les song-writers américains qu'aimait Jean-Louis (JJ Cale, Neil Young, Tom Waits, Dylan ... ) sont très présents. J'aime également beaucoup le texte, dont les paroles en disent long sur la perte de soi et de toutes ces petites choses que l'on oublie, qui nous sont enlevées au fur et à mesure du temps qui passe, par un monde formaté, froid, où la technologie voudrait supplanter la sensibilité et les émotions.
A bird on a poire
L'autre disque que j'aime beaucoup est un peu particulier, car c'est une collaboration entre Jean-Louis Murat pour les paroles, Fred Jimenez pour la musique et les arrangements et l'interprétation de Jennifer Charles, chanteuse du groupe Elysian Fields. Le disque s'intitule "A bird on a poire" et date de 2004. J'aime beaucoup le second titre : "Monsieur craindrait les demoiselles", les paroles sont drôles, les arrangements musicaux et les chœurs en font une très bonne chanson.
Moscou
Le disque suivant, "Moscou", sorti en 2005, comporte un morceau que j'aime beaucoup, qui s'intitule "Winter". Il met particulièrement en avant la guitare "slide" de Jean-Louis et on sent bien l'utilisation du bottleneck, cet accessoire s'apparentant à un goulot de bouteille, utilisé par les bluesmen et qui donne la couleur à ce titre. J'adore la manière dont nous interprétons cette chanson, on sent bien que c'est une première prise, une "one take ", et nous jouons vraiment bien ensemble. C'est toujours un plaisir de la réécouter. Sur ce disque, j'aime aussi "La fille du capitaine" et "Ce que tu désires" avec Carla Bruni. Le premier titre, pour ses paroles, qui parlent de l'incendie de Moscou par les troupes du Tsar, pour provoquer la déroute de Napoléon. Le texte en dit long sur ce sombre épisode... Le second titre, pour le duo chanteur-chanteuse, les deux voix et les deux personnalités se complétant parfaitement. Le texte, un brin provocateur, laissant transparaître entre les deux une rencontre amoureuse qui n'arrivera pas, est très poétique et évocateur.
Grand Lièvre Le dernier album est "Grand lièvre". Ce disque date de 2011 et deux chansons retiennent mon attention : "Qu'est ce que ça veut dire", pour son évocation de la maladie, de la vieillesse et de l'incompréhension qui en découle... J'aime beaucoup l'orgue de Slim Batteux qui vient en nappes successives et participe à la progression du morceau. Et "Sans pitié pour le cheval", qui parle de la folie humaine qui s'est emparée du monde en 1914, provoquant la Première Guerre Mondiale et ses 10 millions de morts, une boucherie inutile et sans fin.
LE LIEN EN PLUS DE LA MONTAGNE
Après des nouvelles de Thonon, un petit rappel avec le livre de F. LARDREAU que j'ai chroniqué... et qui a l'honneur de France info
Jean-Louis Murat, décédé en mai dernier, en parle avec beaucoup de respect et de pudeur et il l'a chantée surtout, notamment avec le titre Col de la Croix Morand.
Fabrice Lardreau nous fait découvrir les liens de toutes ces personnalités avec la montagne et nous fait entrer par cette voie dans l'intimité de chacun. Comme si parler de la montagne impliquait une certaine posture d’humilité et de dépouillement.
L'auteur sera présent au FIFAV pour une rencontre vendredi 17 novembre à 14h. (LA ROCHELLE)
Cette semaine, en deux jours (vendredi et samedi), deux jeux télé de France TV ont interrogé les candidats sur Jean-Louis Murat... et ce n'est pas brillant. Dans "tout le monde a son mot qui à sa place à prendre" ou un truc dans ce genre, les candidats ne trouvent pas, même si Olivier Minne reprend plusieurs fois "chanteur auvergnat"... et dans "questions pour attendre le Journal régional", il faut attendre la toute fin pour qu'un candidat glane un malheureux point.
Les deux émissions n'ont pas la même production (Nagui et Freemantle) et il s'agit donc d'un hasard.
J'ai fait l'article précédent très vite fait sans prendre le temps de recherche. Il s'agissait de vous parler d'un concert hommage ce vendredi 27/10 au Café du Palais à Lons Le Saunier. JLR (merci) me signale des vidéos du projet (même si ce soir il y aura un bassiste en plus).
Comme l'année dernière où j'ai raté d'un jour le concert à Dijon, je suis passé à Lons hier...
Il y a des enfants un peu turbulents lors de cette captation. Sur le Mont Sans Souci, ça nous rappellera presque Jean-Louis en train de babiller...
Voilà pour ceux qui avait projeté les sources de La Loue, les reculées, et de s'avaler du Mont-Dore d'OR...
LE LIEN EN PLUS
L'archiviste en chef Five-R a modifié le nom d'affichage de sa chaine Dailymotion en "Passion Murat". C'est l'adresse à connaître pour se replonger dans des archives. https://www.dailymotion.com/five-r
Mais il a mis en ligne sur youtube une belle séquence live, l'émission Pollen de 94 avec Foulquier avec un excellent son: