Hommage aux KOLOKOs: Happy birthay to you!
Publié le 26 Juin 2012
Matthieu nous a encore gâté... Un texte pleins d'humour et d'émotion... comme les Koloko, concert pour CLERMAUVERGNE.... Je suis très content de vous, muratiens, dolo, anciens et novo, de vous permettre de lire :
COCORICO POUR KOLOKO !!!
J'ai eu le privilège de pouvoir assister à huit des dix concerts que Murat a donnés pour Clermauvergne - j'ai raté les deux premiers, en 2002 et 2003. Huit sur dix, il me semble que c'est une note très correcte. Converti dans les barèmes des agences de notations, si précieuses dans nos vies misérables, cela doit probablement être l'équivalent d'un AAB, ou d'un ABB+, voire d'un ABA– , enfin quelque chose comme ça. En ce dixième anniversaire, il est tentant de se livrer à l'exercice de la rétrospective. Huit Koloko, donc huit souvenirs – parmi beaucoup d'autres –, huit évocations subjectives forcément réarrangées par la mémoire, huit instantanés.
Je me souviens m'être demandé qui était ce garçon grand et mince qui assurait les chœurs sur le refrain de "Plus vu de femmes". Je me souviens que je ne comprenais rien à ce refrain, à ces paroles qui s'écoulaient avec la rapidité d'une cascade – je n'avais pas encore eu l'occasion de regarder le DVD, n'ayant pas de lecteur. Je me souviens que ce choriste d'un soir glissait de temps à autres des bribes d'une chanson pour enfants, clin d'œil à la naissance de Justine. Je me souviens avoir ensuite appris qu'il s'appelait Jérôme Caillon et qu'il était le leader de Rogogine. Je me souviens que ce groupe avait mis le feu sur la place de la Victoire quelques jours plus tard, lors de la Fête de la musique (Jérôme, tu nous manques !!)
Je me souviens de toutes ces versions alternatives proposées par Murat : "Les jours du jaguar" en piano-voix, "Ceux de Mycènes" dans une langue inconnue ressemblant vaguement à du grec ancien, "Caillou" 100% instrumentale... Je me souviens aussi du plaisir de découvrir en avant-première des titres du prochain album. Je me souviens notamment de la joie et de la surprise ressentis en entendant Murat, accompagné au piano par Fred, chanter des mots tels que "Mon pauvre ami vous bandez trop / Saurez-vous jamais ce qu'est l'amour".
Je me souviens qu'un drôle de type s'était approché de moi à la fin d'un concert et qu'il s'était présenté comme l'animateur d'un blog sur JLM. « Alors, vous devez être le fameux Pierrot ? » Je me souviens que nous avions longuement discuté jusque tard dans la nuit et que, déjà, il était pour moi comme une seconde mère, me demandant régulièrement : « Tu n'as pas froid avec ta chemisette ? » Je me souviens du plaisir de rencontrer chaque année d'autres muratiens, des néo et des archéo, venus pour certains en voisins et pour d'autres de très loin, tous passionnés, tous riches d'une foule de souvenirs et tous unis par un lien mystérieux, mais apparemment très solide, avec le chanteur de Douharesse.
Je me souviens d'une année où il n'y avait plus de bassiste, Fred et Jean-Louis s'étant (provisoirement) brouillés. Je me souviens que Jean-Louis et Stéphane avait ainsi joué plusieurs morceaux en formation Gengis, à la manière de The Black Keys. Je me souviens de la version époustouflante qu'ils avaient livrée de « Et le désert avance ». Je me souviens qu'à la fin du concert, un fan avait demandé à Stéphane ce que signifiaient les vers « Aux âmes tant attachées / Les fesses en jus de cerise ». Stéphane lui avait répondu qu'il demanderait à Jean-Louis.
Je me souviens des camions de pompiers stationnés devant la Coopé, qui nous ramène à chaque fois, mine de rien, en enfance, à cet âge où l'on se rêve en uniforme, avec un gros casque brillant sur la tête. Je me souviens m'être souvent dit, vers minuit ou une heure du matin : « Non, mais ils ne vont quand même pas conduire dans cet état ? » Je me souviens que ces dix années de Koloko ont marqué la naissance, puis l'ascension d'une vraie rock-star en puissance : l'adjudant-chef Jean-Marie Chastan.
Je me souviens de cette fois où JLM avait repris plusieurs chansons de Neil Young. Je me souviens qu'à l'époque, je ne connaissais pas suffisamment le répertoire du Loner pour pouvoir apprécier ces reprises à leur juste valeur. Je me souviens de l'émotion éprouvée en 2011 en entendant Murat dédier « Alcaline » à Didier Veillault.
Je me souviens que l'édition 2012 a été une apothéose, que le record de recettes a été battu, que JLM qui ne veut pourtant jamais regarder dans le rétroviseur s'est laissé aller cette fois-ci à une plongée trente ans en arrière, en reprenant la quasi-totalité de l'album Passions privées, avec ses fidèles compagnons, Christophe et Alain. Je me souviens que les frères Mickaelian, qui portent des noms de mafiosi arméniens, sont surtout de formidables musiciens. Je me souviens avoir ressenti lors de ce concert, en plus du plaisir et de l'émotion habituels, une excitation particulière. Je me souviens qu'après le concert, quelques muratiens sont allés traîner à proximité de la rue Montlosier et qu'ils ne se sont pas ennuyés.
Je me souviens que chaque année depuis neuf ans, la vraie Fête de la musique a lieu pour moi quelques jours avant l'officielle, grâce à Murat et ses copains pompiers. Je me souviens de l'accessibilité de JLM à l'issue des concerts, de sa décontraction et de sa gentillesse – très loin de la réputation de beauf grossier et misanthrope qu'il semble parfois chercher à cultiver. Je me souviens qu'il règne à Koloko plus qu'ailleurs une atmosphère conviviale assez rare.
Je me souviens que j'y étais et que, comme dans la chanson de Bourvil, « c'était bien. [...] C'était bien ».
Merci de ne pas trop complimenter Matthieu, ça va lui monter à la tête... et il risque de décider de se raser la barbe que toutes les femmes (à barbe) de France et de Navarre lui envie.
Je vous mettrai un article dans les prochains jours concernant les POMPIERS DE CLERMAUVERGNE...
Vous pouvez retrouver tous les détails ou à peu près des concerts KOLOKO là:
http://www.leliendefait.com/index.php?idPage=tourneeDtl&idTournee=9
LE COMMENTAIRE De MATTHIEU EN PLUS :
Voici à l'intention des muratiens qui ont déjà eu l'opportunité de venir applaudir JLM à la Coopérative de Mai une photographie prise par Franck Boileau et parue dans La Montagne, photographie qui leur permettra de voir à quoi ressemble la grande salle de la Coopé lorsqu'elle est pleine jusqu'au sommet des gradins.
Pour voir et entendre Lou Reed, venu à Clermont-Ferrand lundi dernier.
Un vœu pour finir : qu'un jour prochain, JLM puisse se produire devant une Coopé aussi bien garnie. Inch'Allah !