Le choc... Jean-Louis Murat est mort (recensement des hommages à Jean-Louis Murat)
Publié le 25 Mai 2023
Le choc...
Alors que l'on s'apprêtait à le fêter avec le Best of, le week-end Murat le 23 et 24 Juin... la Montagne nous annonce son décès...
Pensées à ses enfants, à ses proches...
A très vite... Je vous invite bien-sûr à partager votre émotion et vos pensées en commentaires, afin de laisser une trace... Je complète l'article avec des réactions et les articles qui tombent... France Inter consacrera sa soirée à Jean-Louis avec une redif de Black Session.
- Mot sur la page officielle:
Messages:
- Alex baupain (fb) : Je l'ai tellement écouté et aimé. Quelques uns de ses albums restent parmi mes préférés au monde. Il disait parfois des bêtises mais il chantait souvent des merveilles. Grande tristesse. Adieu Jean-Louis.
- Baptiste Vignol (fb) : Ceux qui savent savent qu'il était le plus grand
- Alain Artaud (fb, ex polydor): j'ai travaillé avec lui à partie de Cheyenne Automne jusqu'en 2010 .Chaque fois que je changeais de label, Marie Audigier , Jean Louis et moi nous nous suivions ! Malgré son caractère de cochon c'était un des plus grands ; J'étais touché par sa poésie , par sa voix . On s'aimait beaucoup. Sa disparition est brutale . Bref... (http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-10-alain-artaud-75198522.html )
Christophe Noiseux (France bleu) :
Dieu n'a pas trouvé mieux, le Col de la Croix Morand te pleure, toi qui courais dire aux hommes faibles au milieu des regrets, tout est dit. Adieu Jean-Louis Murat. Adieu l'auvergnat d'Orcival.
- Florent Marchet:
Jean-Louis. Je suis dévasté. J’ai grandi avec tes mots, avec ta musique. Ton oeuvre a été déterminante pour moi. J’aurai eu l’occasion et la chance de te le dire, souvent. Lors de notre première rencontre, au Printemps de Bourges. Puis à Cluses… Nous partagerons ensuite le même Label, Pias. J’étais pas peu fier. Se voir, après tes concerts. La loge et le linge en boule dans ton sac. Les chemises froissées avec élégance. Ta voix rageuse et l’instant d’après, c’était la douceur extrême. J’ai toujours eu 15 ans à tes côtés. Je te devais tellement. Le gout des noms de lieux, les guitares grasses et chaudes, les voix feutrées, les mots incongrus. Avec Olivier Nuc, on t’avait même rendu hommage plusieurs fois en montant une conférence chantée autour de ta vie et de tes chansons. On célébrait notre chanteur préféré, le plus élégant de tous. Il n’y a pas si longtemps, on m’avait demandé, pour une émission de télé, de chanter une chanson connue qui me faisait de bien. J’avais choisi "Sentiment nouveau». Aujourd’hui la montagne est noire, beaucoup de brume. D’habitude j’aime bien mais là plus du tout. J’ai mal. « Prisonnier des glaces, je suis dans le vide, perdu vers les cimes sur l’autre versant". Je t’aime Jean-Louis.
-Magic qui ressort toutes les couvertures avec JL:
PS: merci de m'aider à récolter tout ce qui va sortir... à la télé, radio, journaux, réseaux...
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C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.
Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.
Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.
Il avait 71 ans.
Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.
- Jeanne Cherhal (fb) : (je partage leurs interviews ici-même afin de partager leur amour pour Murat : http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-3-jeanne-cherhal-44390670.html)
Le talent, la beauté, la voix, la poésie, l’intégrité de Jean-Louis Murat.
- Nesles : (à relire son interview)
- l'acteur Gael Morel: (qui partage la chanson le lien défait ):
Le plus beau film de Claire Denis à mes yeux, « J’ai pas sommeil » et cette chanson sublime de Murat qui me plonge immédiatement au cœur de mes 20 ans et des années 90…
- L'ami Rudy Léonet qui fit la connexion avec Indochine:
- Anne-Françoise Sarger (ciné-café l'aquarium à Lyon, fille de l'oncle de JL, Edmond Bergheaud, journaliste):
- Christine and The queens partage elle : "paradis perdus" en story
- ELysian Fields (insta):
C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre cher ami et camarade Jean-Louis Murat. Jean-Louis, le poète, l'extraordinaire forgeron. Nous étions ensemble et riions et faisions de la musique il y a seulement quelques jours. Notre Jean Louis. J'en dirai plus plus tard. Maintenant nous tremblons d'une émotion profonde et d'un chagrin
- Marjolaine Piemont:
Tuilière et Sanadoire veillent une demeure en pleurs. Jean-Louis Murat est parti, soudain. Une nouvelle tombée comme ça, brutale, ce matin, à ne pas y croire. Jean-Louis et la Coopérative de Mai, c’était Koloko, c’était Marie et Laure, les pompiers de Clermauvergne Humanitaire, des concerts inattendus, en équilibre, forts, très forts. Une émotion rare, qui vous laissait exsangue, heureux d’avoir assisté à la lutte victorieuse de ces trios, secs et vifs comme le vent, obéissant au doigt et à l’œil au maître. C’était l’art subtil et génial du contre-pied, des discussions enflammées sur le ballon, le vélo, c’était la rencontre avec un artiste irrésistible, un auteur immense, un interprète écorché au cœur rouge sang, un caractère de là-haut, où nul autre ne peut comprendre le relief tourmenté des amours envolées.
Aujourd’hui, toute l’équipe de la Coopérative de Mai partage la peine inimaginable de sa famille, de ses enfants, de ses amis, des musiciens qui l’ont accompagné tout au long de son immense carrière, au fil d’une œuvre magistrale, de vrais disques, sans cesse plus lui, toujours plus mûrs, de plus en plus proches des monuments qu’il admirait tant.
Jean-Louis est parti, soudain, et il nous reste le chagrin. Les bords de Loire au point du jour ne seront plus jamais comme avant, et l’écir soufflera désormais sur des monts d’Auvergne désespérément vides de leur âme, de leur poète, de Jean-Louis.
Les koloko:
Clemauvergne communique aussi:
- Christian Eudeline (fb):
Rencontré 6 ou 7 fois, je ne pouvais tout raconter en un seul article, mais je me souviens très bien de cette première fois où il me glissa : Tu sais bien, "Paint It Black" des Beatles... Heu Jean-Louis, tu te goures tu parles des Rolling Stones. L'idée était de voir si son interlocuteur écoutait. Je garde de lui l'image de son oeil malicieux, et ce dernier interview sur une péniche au pied de la Gare d'Austerlitz. Il m'avait accueilli d'un "Hey Christian comment vas-tu ?" Je l'aimais bien, et au fil des années on s'était apprivoisés. C'est une grande perte.
- Rose (duo "pour être deux) : https://www.rose-leblog.fr/2023/05/25/jai-pas-trouve-mieux-pour-te-dire-adieu/
IL avait répondu oui, à ma grande surprise, pour être deux avec moi en 2015. On m’avait pourtant bien prévenue que ça ne servait à rien de lui proposer… Comme quoi, il ne faut écouter personne, à part son intuition.
Lui, pourtant si rock, macho aussi parfois, a incarné à la perfection l’homme que l’on quitte, celui que l’on arrive pas à aimer tant qu’on ne s’aime pas soi-même.
« J’fais jamais assez de place, pour les douleurs d’en face… », mais tu auras une place toute particulière dans mon cœur et dans mon histoire d’amour avec la musique, à tout jamais.
J’espère que tu t’es mis aux anges, comme tu le chantais.
- La grande classe, les CALEXICO
- Axel Bauer (twitter):
Le réfracteur élégant est parti.
J’ai appris à la fin de cette matinée que Jean-Louis Murat a claqué la porte de la vie à la face du monde ! C’est son genre. Cela m’a profondément attristé pour la musique, pour la culture, pour les esprits libres et frondeurs, et bien entendu pour les IG qui ont eu l’immense plaisir de l’avoir programmé deux fois, en 2018 et en 2022. Auteur-compositeur-interprète à part, barricadé dans son Puy-de-Dôme, comme une citadelle contre les fracas du showbiz et la vulgarité des lumières claquantes, des façades à la Las Vegas et à la Los Angeles. Sa finesse, sa tendresse, son regard bleu, aussi tendre qu’assassin, ses mélodies, et sa voix unique vont manquer à un public qui a le goût de l’authentique et de l’unique.
Mes pensées ainsi que celles de mon équipe vont à ses proches.
- Raphael Haroche (chanteur) (insta):
"En demi-conscience, j'allais au fond des ténébres". Toute une vie de beauté, de poésie, de liberté. ciao il francese".
- Vincent Hully (régisseur tournée (fb)):
Votre (parce que oui, on a continué à se vouvoyer même après avoir tourné ensemble pendant 3 ans et demi) hurlement rauque à peine exagéré, comme beaucoup de choses avec vous, me restera gravé. Vous avez mis 2 ans et demi à m’appeler par mon prénom (je ne me suis d’ailleurs pas retourné la 1ère fois où vous avez dit « Vincent » haha). C’était devenu un jeu, un peu comme votre personnage un peu effrayant pour ceux qui ne vous connaissaient pas. J’ai eu l’honneur de vous connaitre, vous et votre famille, dans votre hameau au milieu des volcans où peu de régisseurs ont eu la chance d’aller à part pour charger vos guitares. Là-bas où vous étiez vous-même: attachant, cultivé, drôle mais toujours un peu excessif. C’était votre charme. J’aurais aimé vous salué une dernière fois. Faire un dernier « débrief » dans une chambre d’hôtel. Vous écouter une dernière fois dégueuler votre talent sur scène.
Bises à tout l’équipe avec qui j’ai eu la chance de vivre ces belles expériences. Salut JL!
- Pierre Schott (fb):
- Charlélie Couture (fb):
Tu passais tard le soir à europe 1.
Tu ouvrais grand les bras en souriant
J'aimais bien ton pull.
On riait
J'ai perdu la cassette celle où tu as écris une chanson.... tu sais?
Tu ne savais pas combien tu as été important pour moi à cette époque-là
J'écrivais hier encore cette histoire dans mon prochain livre …
J'avais envie que tu le saches .
Je vais encore l'écrire sans y ajouter la fin.
Mais tu ne le sauras jamais.
Jean louis💔
- Silvain Vanot (fb):
- Eric Reinhardt (fb):
Immense tristesse. Dans mon roman "Cendrillon", j’évoquais Jean-Louis Murat, « plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux ». J’avais écrit le livre en puisant mes forces dans l’écoute obsessionnelle de "Taormina". Je l’ai dit dans des interviews, alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à la Boule Noire. C’était à l’automne 2007. A l’issue du concert, j’ai vu arriver vers moi dans la foule une jeune femme qui m’a conduit backstage. Là, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un « Ah, mon frère d’armes ! » avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Besoin irrépressible de l’écouter. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir. En arrivant au festival de Cannes lundi, je me suis mis à réécouter "Innamorato", son sublime album live enregistré à Décines, où sa présence est si intime et palpitante, dans la troublante fragilité de la scène. Antidote absolue : Je me souviens, a cappella. Depuis son chef-d’œuvre "Mustango", son art, sa voix, son génie littéraire et musical, sa profonde singularité, son univers, ses longues balades intemporelles (« Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis »), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anti-conformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons. (« Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’Automne et l’Hiver au Printemps ! » m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !) Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa prolixité, mais aussi sa mélancolie, venait secourir, consoler. Il y avait quelque chose de profondément consolant chez Jean-Louis. « Dernière lumière/Sur un dernier abat-jour/Dernier bruit/Dernière prière/Aux grands Dieux de la santé/Dernier « je t’aime »/En dernière volonté/Dernier nuage/Aperçu sur l’Aiguiller/Derniers feux/Dernière étoile/S’enfuyant vers le Fohet/Dernier vœu/Dernier soupir/A la fuite du bonheur/Dernier enfant/Taquiné de tout son cœur/Accueille-moi paysage/ Accueille mon vœu/Fais de moi paysage/Un nuage aux cieux/ Un nuage aux cieux. » Jean-Louis, Nuage aux Cieux, toi qui à présent vois le Monde d’en Haut, ayant quitté Lunettes et Chapeaux, je pense à toi, je t’aime et tu me manques. Bon voyage.
- Morgane Imbeaud (fb):
J’ai eu le cafard, c’est quoi le cafard, difficile à dire. C’est comme un buvard, qui te boit la joie, te prepare au pire.
J’ai 20 ans lorsque tu m’accueilles chez toi pour la première fois, Charles et Léo.
Le debut de nombreuses collaborations avec toi. Lorsque les mots me manquaient, tu les écrivais pour moi, avec justesse.
Tu m’as dit un jour que j’étais de l’acier, tu avais raison. Tu m’as appris à dire non. Oui, à oser dire non concernant une decision importante dans laquelle je me sentais piégée, je t’en remercierai jamais assez.
Ce n’est pas un secret, mais quel chieur tu étais ! Nos avis divergeaient, mais tu m’as fait rire tant de fois, tu étais juste dans beaucoup d’interviews. Je ne citerai pas lesquelles.
On a tous fréquenté la beauté à tes côtés.
Merci pour tes mots et la confiance que tu m’as accordée. Tu dois râler de là-haut et te moquer de nous, tu as bien raison !
Nous guetterons le lynx.
- Guillaume Fédou (créateur digital-journaliste):
"C'est Jean-Louis... Alain est là ?" Bien sûr qu'Alain est là. Dans son bureau de la rue des Tournelles. Et Jean-Louis ne voulait parler qu'à lui, de temps en temps à Florence Beauville pour le marketing ou Stéphane Espinosa pour la promo, mais quand Murat appelait chez Labels/Virgin il voulait parler à son alter ego Alain Artaud en passant par le standard c'est à dire moi, alors stagiaire promo indé en 1999. De temps en temps il parlait un peu à Sophie Grange pour les télés ou à Emmanuel Plane pour la grande presse. Et Seb Prieto pour les radios. Moi je m'occupais des fanzines et du Rock 30, les radios associatives. En attendant le prochain album de Daft Punk, toute la team Labels était sur le pont pour "Mustango", l'album américain du trouvère auvergnat.
Enregistré à Tucson, rempli de feats avec Jennifer d’Elysian Fields ou Calexico, cet album sortait définitivement Murat de son automne cheyenne drapé dans un long Manteau de Pluie, et de ses passions tristes pour Vénus et Dolorès... Finie la variété communiste ("Rouge est mon sommeil") place au rock des grands espaces, long live the Arizona dream, pieds nus dans le désert, guitare électrique en bandoulière, visage buriné dans la Mustang décapotable... On retrouvera Johnny Frenchman nu dans une Crevasse de la Death Valley, tombé de cheval avec Jim... Sa voix est claire comme l'eau des Rocheuses, et le voyage est sans fin, Au Mont Sans-Souci jusqu'à Belgrade... Il se permet tout, même de chanter "les Gonzesses et les Pédés" en mettant Mégret du FN à l'amende pour aller chanter à Vitrolles...
Cette façon à lui de se jeter entier dans la marmite comme dans un volcan près de Chamallières était sa force musicale, son élan créateur, mais aussi sa faiblesse médiatique, car il avait tendance en interview à partir sur des sujets débiles comme le cycliste Richard Virenque dont il prenait curieusement la défense en dégommant Jacques Brel et Johnny Hallyday au passage... "Johnny n'existe pas". En roue totalement libre il parlait de politique, de sport, de télé, mais très rarement de "sa" musique et je me souviens m'en être ouvert auprès de la pétillante Marie Audigier qui le manageait alors, mais rien ni personne ne pouvait l'arrêter quand il "montait" à Paris pour affaires... Tapage médiatique assuré sans pour autant devenir un chanteur plus populaire. Bon client mais mauvais vendeur. Il était colère, va savoir pourquoi, ou sur qui ça allait tomber. Un jour en appelant Labels il m'a engueulé, moi le stagiaire, en se plaignant que certains fanzines lui parlaient que de Calexico que de lui-même... "Et Jennifer Charles, elle est plus belle que moi ?"
Mais c'était pour rire, il voulait juste que je lui passe Alain au téléphone
- Antonin Lasseur (Soleil Brun):
la nature a horreur du vide. Murat est parti et rien ne semble pouvoir combler ce gouffre abyssale qui reste dans son sillage.
Si nous vacillons tant depuis hier, c’est probablement qu’il y’avait en chacun de nous qui l’aimons, un coin de prairie en jachère qui accueillait Jean-Louis depuis que nous avions croisé son chemin.Il bêchait, semait, arrosait notre terreau fertile pour que nous puissions y récolter, ça et là, au détour d’un vers, d’une mélodie, un brin de réconfort. Nous attendions, un peu avides, cette moisson annuelle salvatrice qui nous aidait à trier le bon grain de l’ivraie dans la jungle des vies. Nous nous sentions alors un peu moins seul dans ce monde décadent propice à la mélancolie. De moisson il n’y aura plus. Ce soir nous sommes seuls à la barre, en l'absence du capitaine, le cœur comprimé comme un papier que l’on froisse. On aimerait pouvoir partager sa peine afin qu’elle soit moins lourde à traîner. Mais comme chantait Léo, on est seul, seul, seul, comme un saxo gueulant des chants désespérés.
Dis, fillot Bergheaud, cré tzé que quoi passe que quoi passera ?Amuse-toi bien avec Christophe.Bonsoir ami, et bye-bye.
- Arthur H.:
Murat, poète sensuel panthéiste dans une belle histoire française de troubadours rimbaldiens, érotique du printemps, amour sexe musique pulsion de vie, créativité débridée… Mais aussi prisonnier de sa rhétorique de l’amertume, taureau coincé dans le labyrinthe d’une colère froide qui bouffe le foie… Paradoxe créatif ? No sé…
Animal solitaire qui gueule contre son public ou qui l’accompagne dans la légèreté érotique. Une belle énigme. Est ce que ce pays aime encore ses poètes ? Est ce qu’il en a besoin ? Merci Murat…
Arthur dans les Landes.
- Théâtre Ste Bazeille:
Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse la mort de Jean-Louis Murat 🙏 Nous l'avions reçu l'an dernier à Ste Bazeille, dans la salle des fêtes du village. "Enfin des vrais gens" avait-il dit dès sa sortie du camion 😁 Nous avions passé une très belle journée avec lui et toute son équipe (grosse pensée pour Denis Clavaizolle). Il avait été facile à accueillir (complètement à rebours de ce qui pouvait être véhiculé). Et le concert était magique. C'était un Grand de la scène française. Son œuvre restera💖
-Leonard(groupe):(fb)
Il y a eu cette première vision, à la télévision, vêtu de blanc, le regard électrique, tenant tête à un célèbre animateur, c’est ce qui sera souvent retenu et aimé, la provoc’ et les coups de gueule.
Pour nous ce fut ses chansons, les textes de Lilith et du Moujik, le groove, la sensualité des dernier opus, les ambiances atmosphériques des débuts, Du Manteau de la Pluie, Dolores, le blues de Babel, les bruitages nocturnes de Toboggan, le chantier sonique de Travaux sur la n89.
Il est un des rares artistes à nous avoir
constamment enthousiasmés et de ceux qui, comme Bowie, nous laissent une sensation de grand vide.
Il y a quelques mois, nous l’avions enfin “vraiment” rencontré (merci Annie). On lui avait fait cadeau de 2 Buck John trouvés par un heureux hasard quelques heures avant son concert dans une brocante, il nous avait fait don de sa bienveillance, posant une main sur notre épaule à l’évocation de notre lieu de villégiature où nous espérions secrètement le voir au détour d’un chemin , La Bourboule… « Faites moi signe quand vous y serez, allez voir Dédé, il vous dira où me trouver ».
Hélas, RDV manqué au Café de la Poste, nous ne poursuivrons pas cette discussion sur Marvin Gaye, sur notre amour commun pour Arno, sur nos héros de papier, sur les guitares Fender, ni savoir si nos chansons, qui lui doivent tant, avaient trouvé grâce à ses yeux qui semblaient percer les âmes… Au revoir Jean-Louis, merci pour tes chansons et ces instants précieux.
- IGNATUS (musicien) fb:
Cher Jean-Louis Murat,
Tu as vu, tu entends ça, ta voix sur toutes les antennes, partout ton visage, l’unanimité des hommages, tu aurais dû faire semblant de mourir avant. Apparemment, il fallait ça pour te faire une belle place. Mais quand même, qu’est-ce qui t’a pris ? Lâcher l’affaire ainsi. Qui va remuer ta terre, qui va capturer la beauté éphémère, entre le col de la Croix Morand et le Mont Sans Souci ?
Je ne vais pas raconter ta vie ici, allez donc ouvrir les journaux où c’est enfin écrit en gros, 7 décennies de l’Auvergne à l’Auvergne, (elle est à toi cette lettre) indispensable territoire où tu crachais quasi quotidiennement tes chansons, éjaculations, comme pour te nettoyer de la pourriture du monde, créations vitales contre désespoir létal, te désaltérer à l’eau de source, loin de la capitale et de la promotion.
Un jour de fin de siècle quand même, tu avais volé vers les States et ses fantasmes. New York puis Tucson, Arizona. De ta rencontre avec Elysean Fields et le groupe Calexico était sorti le magnifique album Mustango.
Qu’a-t-on su de ta vie qui n’ait été pollué par tes saillies ? Tu l’avais vite compris : pour être écouté, il te fallait savoir clasher, alors tu défouraillais à tout va, les médias t’invitaient pour ça, c’était perdant perdant.
Que n’a-t-on pas dit de toi ? Que tu étais drôle, cultivé et fidèle, que tu étais aussi un excellent musicien et que ta voix sur scène nous faisait fréquenter la beauté.
C’est pas marrant Jean Louis Murat de nous faire ce coup-là. Je pense à toi, nu dans la crevasse. Je pense à ton cœur avec ses hauts et ses bas, à ton regard délavé, à tes manières féminines même si tu n’aurais pas aimé. Franchement, 71 ans, y’avait pas le feu.
Je t’embrasse pour toujours Jean Louis Murat.
Pascale Clark
- Mathieu Geghere (musicien) (fb):
- Dominique Grylla(comédien):
À LA MÉMOIRE DE JEAN-LOUIS MURAT DIT BERGHEAUD (1952-2023)
Je me souviens, j’étais en vacances chez mon père dans le Nord, j’avais 16 ans. La radio paternelle ne voyageait que sur deux stations, Radio Caroline qui était une station de radio pirate anglophone qui émettait sur ondes courtes du rock US et de la Country depuis un bateau au large de l’Angleterre, et sur RTL pour l’horoscope du matin, les Grosses Têtes l’après-midi, et l’émission nocturne de Georges Lang. Pour l’anecdote, mon père haïssait les Américains mais adorait les musiques nord-américaines, vas comprendre ça tiens! Et un jour, j’entendis la chanson du Garçon qui Maudit les Filles, et je stoppai toute activité, « comme pris au lasso » dans Fort Alamo, hypnotisé par ce chanteur inconnu qui parlait de ce que je vivais avec les filles, accompagné par des nappes de synthé qui m’emmenaient très loin dans mes songes.
Je me souviens quand j’étais lycéen à Belfort, le soir je rentrais chez moi en bus avec le casque de mon Walkman sur les oreilles. 40 minutes de voyage avec Cheyenne Automne, suffisamment pour écouter cet album de la face A à la face B.
Ambiance cinématique, voix de velours qui chantait des textes qui parlaient au jeune sentimental que j’étais, arrangements musicaux en mode mineur et sonorités qui touchaient ma mélancolie. Je me sentais proche de lui. J’étais artistiquement amoureux de ce type de La Bourboule.
Je me souviens de mon premier concert, c’était la tournée Vénus, c’était un soir de Novembre 93 au Théâtre Municipal de Besançon où j’étais à la fac. J’y étais allé avec ma copine de l’époque à qui j’avais fait découvrir ce musicien Auvergnat, elle en était devenue fan elle aussi. Des feuilles mortes jonchaient le plateau comme pour faire référence à la pochette de Cheyenne Automne, les lumières étaient caressantes, les musiciens étaient en fond de scène et devant eux, mais un peu en retrait par rapport au public, était assis sur un tabouret de bar Jean-Louis Murat et sa guitare.
Il s’excusa d’être très fatigué ce soir-là, et nous expliqua que parallèlement à cette tournée musicale il tournait aussi un film, Mademoiselle Personne, qui ne fut jamais porté à l’écran d’ailleurs. L’ambiance du concert était calme et sympa, j’avais l’impression qu’un sentiment amoureux avait gagné toute la salle, ce qui se prêtait bien à sa musique. Cerise sur la gâteau pour la fin du concert, il avait fait monter des gens du public sur scène. Stéphanie et moi nous nous y étions précipités pour nous asseoir aux pieds de notre chanteur préféré. Puis avec une quinzaine de personnes, on l’avait attendu à la sortie des artistes où il s’était prêté au jeu de l’échange courtois avec son public, avec des petites dédicaces.
Pour la première fois de ma vie, je demandais un autographe à un artiste, telle la groupie de base, et il me signa mon billet du concert, que j’ai toujours. Posté à sa droite, je vis que je faisais une tête de plus que lui et qu’il avait des beaux cheveux. Lorsque tout le monde se sépara, Stéphanie et moi rentrâmes en chantonnant ses chansons, le sourire aux lèvres. On venait de vivre un moment extraordinaire, on ne touchait plus le sol. Deux jours plus tard, un article dans Libé me ramena violemment sur le plancher des vaches. Murat avait donné une interview à la suite de son concert bisontin où il déclarait quelque chose comme: « C’était vraiment un concert de merde avec un public de merde tout rabougri, à l’image de Besançon qui est une ville toute grise, toute rabougrie. » Et je reconsidérai alors, mon statut de « fan de Jean-Louis Murat ».
Je me souviens avoir pratiquement acheté tous les albums de Jean-Louis Murat, ainsi que les versions live, les compiles de face B et d’inédits.
Je me souviens l’avoir vu en concert 5 fois, et j’avais adoré les 5 fois. J’avais même vu des gens danser comme des fous sur Le Cri du Papillon. Je l’avais vu une 6ème fois, et j’avais été déçu par le service minimum : j’attendais plus qu’1H15 de musique. Apparemment c’était devenu chose courante à ses concerts. Bien que ses dernières tournées n’excédaient pas 30 dates, il se faisait vieux je pense.
Je me souviens avoir joué au moins 100 fois toutes les chansons de l’album Vénus sur ma guitare.
Je me souviens avoir déclaré à un pote qui est fan de Murat, que les albums Lilith et Moscou sont pour moi ses chefs d’oeuvres, y a rien à jeter. Je me souviens aussi que je pourrais écouter sa chanson « Over and Over », over and over, and over and over.
Je me souviens avoir lu ou écouté 90% de ces interviews et être d’accord avec lui à 90%. Je me souviens l’avoir applaudi à 100% en lisant ce qu’il pensait de notre président de la république, et dans un autre domaine, ce qu’il pensait du rock n’roll et ça ressemblait à ça (j’ai la flemme de chercher l’article, c’était dans Sud Ouest je crois): « On s’est tous fait enculer par le rock n’roll, alors qu’au départ c’était une musique qui appelait à la révolte contre le système, c’était l’anticonformisme dans un monde consumériste, et quand on voit ces connards des Stones ou des Black Keys vendre leur musique à des publicitaires, on se dit qu’on a touché le fond. Le rock ne sert plus à rien depuis que les traders de Wall Street l’écoutent. » Je suis 100% d’accord avec ça.
Je me souviens de son intransigeance artistique, ce qui le rendait « pur » à mes yeux.
Je me souviens qu’il était un homme cultivé, passionné d’histoire et de littérature.
Je me souviens avoir découvert le génie de Kendrick Lamar grâce à lui.
Je me souviens avoir découvert la chanteuse Camille, grâce à lui.
Je me souviens que Gaelle m’avait offert le livre de Madame Deshoulières qu’elle m’avait sobrement dédicacé par un « à notre rencontre. »
Je me souviens que sous ses airs bourrus, il y avait un monsieur subtil. Je me souviens que sous son image de chanteur déprimé, il y avait un monsieur qui aimait la vie.
Je me souviens qu’il a été papa très jeune, et que son fils ainé a mon âge. J’ai découvert sur le faire-part de ses obsèques, qu’il s’appelle Yann.
Je me souviens avoir voyagé plusieurs fois en Auvergne, en espérant le croiser dans la rue, ou l’observer marcher sur les cimes de ses montagnes, ou le voir faire une sieste allongé dans un pré.
Je me souviens avoir longuement rêvé d’avoir une maison perdue dans la montagne, et de pouvoir y écrire des chansons, tout comme lui. Le veinard.
Je me souviens avoir rêvé de lui; plusieurs fois c’est arrivé. Et à chaque fois on se parlait pendant des heures, et à chaque fois je me réveillais heureux et humainement riche. C’est rare.
Je me souviens que je n’ai pas acheté ses deux derniers albums, ce qu’il chantait récemment me parlait moins.
Je me souviens m’être senti pétrifié le jeudi 25 Mai 2023 à 12H30, comme si je venais de perdre l’un des miens.
Je me souviens qu’Hélène m’a envoyé un mot le jour-même pour me consoler du départ de l’auteur du Voleur de Rhubarbe.
Je me souviens qu’une « faible flamme a jailli dans cette obscurité », et que Nathalie m’a écrit un mot pour me consoler de la mort de celui qui chantait L’Ange Déchu. J’en suis encore ému.
Je me souviens m’être souvenu de mes 35 dernières années, et me dire que je suis toujours un sentimental, et un mélancolique. Je demeure muratien. Et je le serai jusqu’à ma mort.
Je me souviens que Jean-Louis Murat dit Bergheaud, auteur-compositeur-interprète et producteur, a fait entièrement partie de ma vie pendant ces 35 ans. Il m’a fait rêver, il m’a fait aimer, il m’a fait sourire, il m’a fait pleurer, et par son talent il m’a marqué au fer rouge comme Rouge est mon Sommeil. Et il va manquer à mon paysage.
Et ce mardi 30 Mai, entre 10H et midi, en pensée entre Tuilières et Sanadoire, je ferai cette prière extraite d’une de ses chansons.
« Accueille-moi paysage,
Accueille mon voeu,
Fais de moi paysage,
Un nuage aux cieux. » Accueille moi Paysage / Album « Taormina » / JLM.
- la route du Rock (festival) (fb)
Adieu Jean-Louis. Tu fais partie de notre histoire (programmé en 1994 et 2002). Tu n’avais pas hésité à nous aider à nettoyer le site du Fort de Saint-Père lors de l’apocalypse météo d’août 2002. Nous t'avions croisé par hasard dans le public, tranquillement assis avant le
concert de PJ Harvey en 1998, qui te donna envie d'écrire cette magnifique chanson "Polly Jean", puis recroisé plus récemment à La Nouvelle Vague en 2015. Tu avais été charmant, comme toujours avec nous. Tu étais humble, gentil et sans doute trop sensible pour un monde qui t’écorchait. 🖤
- Stéphane Pétrier (chanteur):
Que dire sur Murat qui n’a pas été dit ? J’étais en train de jouer «Le Mont Sans Souci» que nous devions (et que nous devons) interpréter le 24 juin prochain à Clermont dans le cadre de la soirée hommage, quand j’ai reçu le mail de Surjeanlouismurat Pierrot qui m’annonçait « le décès de Jean-Louis ».
Je me suis d’abord demandé de quel Jean-Louis il parlait tant le truc me semblait improbable. Et puis j’ai réalisé.
Il m’a fallu quelques jours pour sortir de la léthargie dans laquelle m’avait plongée la nouvelle. Quelques jours pour mieux appréhender ce vide et – au-delà du bonheur que JLM m’a donné en tant qu’auditeur – mieux comprendre ce qu’il m’a apporté en tant qu’auteur : une façon de poser les mots, une passion pour les noms de lieux et les choses de la nature, cette propension à user et abuser du mot « amour » sans jamais tomber dans la mièvrerie, cette liberté désinvolte dans le verbe…
Je sais qu’il y a pas mal de textes que je n’aurais jamais écrits, des mots que je n’aurais jamais osé employer, si ma platine n’avait pas un jour avalé un album de Murat. Je me souviens. C’était « Le moujik… ». Et ce fut une révélation. Un de ces moments comme il nous en arrive peu où, tout d’un coup, grâce à la musique, le monde semble plus vaste. Merci Jean-Louis pour tout ça.
Maintenant, il reste les chansons.
- Jean-Charles de Castelbajac (fb):
BRISER LA CARCASSE/ “ah j’aimerais trouver la mort en voiture de sport “…// bruits de terre gravés dans les sillons de l’automne Cheyenne,le craquements des feuilles mortes,le chants interdit des fédérés,les milliers des notes si personnelles et incomparablement poétiques,ta boîte à rythme,l’harmonica pleure!,la balade d’Alamo,le lien défait,nous allons manquer de toi @jeanlouismurat, Clermont Ferrand de ton nom de guerre,rue fera,ou nous irons dessiner des anges à la craie + #enracinementcosmique
[on en parle pas souvent... Mais Jean-Louis Murat s'intéressait à la mode, je me rappelle d'un échange sur Galliano, par ailleurs qui venait se ressourcer en Auvergne]
-Mairie de Meymac:(fb)
Nous avions eu l'immense plaisir de le recevoir à Meymac au mois de février. La salle du Soubise était pleine, la soirée fut très belle. Jean-Louis Murat était plein d'énergie, son rock était rugueux et mélancolique, son public avait une fois de plus été conquis. Il aimait à rappeler ce soir là qu'il était venu à Meymac en voisin et que d'ici il pouvait presque apercevoir sa maison à l'oeil nu.
Aujourd'hui nous sommes tristes de son départ si brutal.
Il nous reste sa musique, ses textes, sa poésie.
- Calogero Marotta (bassiste Marc Morgan, bassiste belge)
J'ai eu la chance de jouer en première partie de Jean Louis Murat à plusieurs reprises quand j'officiais à la basse avec Marc Morgan....ils se connaissaient et conversaient en amis....un personnage sans complaisance aucune à propos d'une époque qui le révoltait ...une pensée toute particulière pour Denis Clavaizolle, son fidèle arrangeur et Alain Bonnefont. Merci pour la musique ! Godspeed you ! Wayward + "soudain une faible flamme jaillit dans cette obscurité"
Commentaire de Zoé au dessous du post: Quand je faisais le catering lors d'un concert, il n'a pas daigné sortir de sa loge ni même parler avec qui que ce soit. Puis, juste avant de monter sur scène il m'a confié sa figurine cycliste, porte bonheur. Je l'ai gardée précieusement pendant plus d'une heure... C'est con les souvenirs que certains nous font.
- India Hicks (ancienne mannequin et nièce de Charles 3) (instagram)
[...]I felt heavily the passing of time this week, Felix turning 26, Tina Turner’s death, and learning that the French singer Jean-Louis Murat had also died. I had once been filmed with him for one of his music videos…[...]
- Jérôme Pietri (musicien) (fb): (à retrouver en détail ici dans la partie 2 sur sa relation avec JL):
Maintenant que ses détracteurs et ses fans se sont exprimés, après moult hésitations ( je n'aime pas publier sur la mort ou la maladie de gens que je connais ( ou que j'ai connus ) , un petit mot sur un super souvenir , l'enregistrement de cet album chez Pathé et la tournée avec C. Couture qui a suivi . C'était dans un autre Millénaire ( 84 !), et Jean-Louis était vraiment très gentil ( et oui après , je ne sais pas , et puis je m'en fous) . Quand il est venu me chercher , il m'( nous )a dit un truc du genre : " pour faire quelque chose d'original, on est mal barrés , les gars , parce que tout a été fait , et pas par des mauvais ". Comme il prenait le contre-pied systématique de ce tout ce que j'avais entendu dire à propos de la musique , je pense que c'est grâce à lui que je ne suis pas devenu un O.S. de la guitare, et que j'ai essayé d'avoir une vision globale ( un peu plus loin que le manche de ma SG..., pour faire court ) .A l'époque , j'étais à fond sur les titres de El Diablo , (pas tout à fait le même univers, même s'il adorait les barbus ) , en vue d'un album, et il m'a beaucoup touché : il nous a dédié une chanson : "El Diablo t'attend" ( que j'ai perdue , comme un c.. dans mes divers déménagements) . J'ai eu beaucoup de mal à croire à son décès , il était encore sur scène huit jours auparavant , c'est moche , même si c'est la vie .En tout cas , je le remercie , et comme il peut m'arriver la même chose demain , je vais citer un mien ami, poète bucolique ( mais pragmatique ): " Nous , on est plus près de Dabrigeon que de la Première Communion, donc il ne faut pas se prendre la tête pour des c... ries , et profiter de la vie ". Amen
- Rémi Boiteux:(journaliste fb)
Je me souviens d'un songwriter d'exception. Je me souviens d'une tête de mule. Je me souviens d'une incroyable collection de chansons. Je me souviens d'un chef-d'œuvre tardif sorti de nulle part ("Travaux sur la N89"), largement incompris et qui nous a permis de nous rencontrer autour du texte accompagnant son successeur ("Il Francese"). Je me souviens d'un homme très éloigné de son personnage médiatique et très proche de la profondeur qui caractérise sa voix.
Je me souviens d'un dialogue sur Leonard Cohen. Je me souviens
-Didier.Varrod:
- Strandes Horses (fb/Soundcloud):
Murat Je ne l'ai rencontré qu'une fois. On faisait sa première partie avec Encre au Grand Mix à Tourcoing, c'était en 2004. J'étais secrètement fan du Murat aux arrangements dépouillés, dans son plus simple élément, les piano-voix, les guitare-voix à peine effleurés comme enregistrés dans la brume du réveil, j'y avais été converti par un vieil ami. Sans lui, je serais complètement passé à côté. Je savais que c'était quelqu'un de pas facile d'approche, on m'avait prévenu. Je crois que je m'étais préparé à être aussi con que lui. De ce point de vue, je pense que ce fut une réussite. J'étais encore dans le jusqu'au-boutisme de la vingtaine, c'était pas dur et plutôt dans mes habitudes à moi aussi. Ce soir là, il nous fit du Murat à la hauteur de sa réputation. Je me le rappelle lisant du Lautréamont(?) à son lighteux qui n'en avait strictement rien à foutre, puis à la responsable du catering... Lorsqu'on l'y croisa d'ailleurs, il fit un couplet sur nous, les intermittents, qui bouffions tout et qui se la coulions douce, qu'il aimerait bien pouvoir en faire autant... ce qui nous avait particulièrement énervé.es car on l'était pas encore, toujours au RMI à l'époque, pour celles et ceux qui ne bossaient pas à côté : c'est à dire, euh, moi. Du 11000ème degré, peut-être, ou pas, mais les 3 minutes et demi de balance qu'il nous avait octroyées nous avaient laissés peu enclins à ce genre d'arithmétique de l'humour. Histoire de rivaliser de connerie, je crois me souvenir avoir fait la majorité du concert dos au public qui ne m'avait pourtant rien fait. Puis vint le concert du monsieur. J'étais quand même décidé à lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Par moments, je ne détestai pas trop, subis un peu « le cri du papillon » et le wok'n'woll, mais bon...Puis vint le piano-voix, « on va se mettre aux anges », entre autres. Sublime. Itinéraires de tournée oblige, on rentrait sur Paris et devions donc filer avant le rappel. Je le vis qui sortait de scène et l’interpellai, sans doute encore assez mégalo et suffisamment saoul pour considérer qu'il était de mon devoir de rectifier un de ces grands déséquilibres du monde : « ah ben tu vois, là c'est magnifique quand tu es tout seul au piano, j'en ai la chair de poule, ça nous change de quand tu te prends pour Calexico alors que tu fais du rock à papa tendance ZZ top ». C'était pas la vanne du siècle et il y avait moyen de se satisfaire du caractère hautement lèche-cul de la première partie de mon axiome en levant les yeux au ciel sur le reste. Mais la stratégie machiavélique de dire à quelqu'un qu'il est nul avant le rappel a dû payer. Et on peut pas dire qu'il l'ait bien pris. Ses musiciens qui me toisèrent d'un « allez, on retourne faire du rock à papa » avant de remonter n'avaient pas l'air enchantés non-plus. Je filai donc comme un lâche avec la troupe, qui venait visiblement de pisser sur son tour bus (qui en tremble sans doute encore, plutôt tendance Plageman qu'Avengers, donc), probablement très fier de moi et laissant l'équipe du Grand Mix essuyer une bonne tirade incendiaire sur notre compte, j'appris plus tard. Mes plates excuses d'ailleurs... mais bon, c'est pas moi qui l'avais invité ;-). Bref, savez quoi ? J'ai surtout vraiment beaucoup de peine d'apprendre sa disparition, et malgré ces quelques potacheries, j'ai toujours pensé que c'était un parolier et songwriter incontournable, l'un des meilleurs que ce pays ait enfanté, et je pense que l'on est nombreux à lui devoir beaucoup, même si c'était certainement la dernière personne à qui il fallait le dire. R.I.P. Jean-Louis, tu vas manquer. Je poste cette modeste reprise de mon morceau préféré de toi, je l'ai enregistrée hier soir. J'en profite car tu es plus là pour m'engueuler. Allez, pas besoin de lever les yeux au ciel maintenant que tu y es. M'est avis que je suis pas le premier, ni le dernier et que tu vas en recevoir des pelletées... Reprise - ROYAL CADET, Jean-Louis Murat
- Denis Clavaizolle (fb) :
Bon ben j’aime pas trop m’exprimer mais voilà , j’ai perdu mon fréro , mon ami depuis 37 ans , je l’admirais, même si on s’est engueulé souvent comme les gallagher mais sans se taper dessus , une affaire de famille , et on s’est toujours retrouvés après , on a passé tellement de temps ensemble en studio qu’on avait des automatismes de dingue, sur scène aussi , on a appris ensemble , énormément et mutuellement plein de choses sur la musique , comme un match de Ping pong , au delà des chansons et des textes qui me fascinaient, on essayait de faire aussi de la musique , innover , chercher des façons de faire , étudier les sons , et refaire les albums sur scène à l’opposé de ce qu’ils étaient sur disques , pour ne pas s’ennuyer à refaire la même chose tous les soirs , on étaient tranquilles chez nous , loin du business, dans nos studios , pour prendre le temps de faire les choses et essayer de créer au maximum , faire des ovnis, ça a été l’envie commune dés le début , rue Jean Laulagne dans son appart avec Marie , un revox , un 4 pistes K7 , un Tr808, une Tr707 , un minimoog et un DX7 , guitare et basse dans un ampli pourri , des sons naturels qu’on sculptait à notre façon avec un sampleur Akai , des choses improbables, j’ai énormément appris avec lui , il m’a toujours ouvert l’esprit , il m’a sorti de mes automatismes scolaires de la musique , j’espère que ça restera et qu’on se souviendra longtemps de lui , ses idées m’ont toujours fascinées, et rien n’était impossible , et même si ça pouvait l’être on le faisait quand même , on y arrivait , même tous les disques qu’on a pas fait ensemble m’ont tous plu , il cogitait et y pensait longtemps à l’avance , pour ne pas refaire ce qu’on avait déjà fait , Bref il était unique , un ovni lui aussi , l’apprentissage musical c’est ça aussi , des rencontres , sortir des sentiers tracés, et faire autre chose , de différent, d’unique . Voilà . Je suis un peu un autiste qui n’aime pas trop extérioriser mes sentiments mais je pense beaucoup à la famille , Yann , ses filles , Michelle , Marie , Gaspard , Justine , Laure , les copains du business chez Virgin et Labels qui nous ont fait confiance aux débuts , Fabrice , Alain , les 2 françoises, Stéphane , et tous les autres , aux potes journalistes Télérama , inrocks , Libé, qui ont soutenus le projet à fond , dont Olivier , Bruno , Jean Daniel , Emmanuel , et tous les autres , à Christophe , l’inge son qui nous a supporté tant d’années au studio Davout et après à Nashville , aux potes de tournées , Didier , Jocelyn, Fred , Stéphane , Rémy , le fiston , et pour les tournées precendentes les 2 Regis, Alain , Michael , Jean Yves , Éric , quelle équipe en 94 , et aux rancheros aussi , Christophe qui nous a quitté aussi , Alain , Stephou , Jerome , c’était cool de délirer entre potes hors albums , après la famille , c’est la meilleure vie que j’ai pu avoir , on ne pouvait pas rêver mieux , hélas , c’est la fin du parcours certes, mais on se reverra dans l’au delà et on ira voir des super grand prix où Ayrton Senna gagnera encore , quand on sera tous partis, j’en suis persuadé . A un de ces jours mon sale gosse préféré 😉
Commentaire Alice Botté (guitariste):
Je pense fort à toiDenis car je sais qui il était pour toi, qui tu étais pour lui. Son départ me rend triste car il est un des rares vrais artistes à m’avoir fasciné. Le vrai des vrais, non parigot, et au lieu de se la pèter sur les plateaux repas télés créait un monde bien à lui, tendre mais balayé par le vent , profond sans prétention même s’il avait conscience qu’il était un joyau au dessus du paquet de perles en plastoc de la chanson française anémiée.
- Julien Mignot (Photographe):
- Marie Myriam (le duo les adieux est resté longtemps inédit, mais figure sur son best of)
Je suis profondément triste que tu nous quittes. Je n’oublierai pas ton appel me demandant de venir te rejoindre le temps d’enregistrer « Les Adieux » au studio Davout. J’apprenais la chanson face à toi, en lisant les paroles sur tes lèvres. Inoubliable.
Repose en paix, je suis tellement triste Jean-Louis.
- Roger Giraud, (ex plexiglas - La Bourboule)
- Jean-Pierre Gougnot (ex-Plexiglas):
- Tristan Savoie (ACI, Clermont) :
- Agnès Gayraud (La Féline): interViOUS et Murat de 2016
Jean-Louis Murat est mort, ça fait deux semaines que je marche avec lui sur ses drôles de route, avec sa pléthore de chansons, dont une poignée est inscrite en moi depuis longtemps déjà. À la fin, ça m'a fait comme une ballade intérieure — balade aussi, parce qu'il y a des sentiers, des chemins, toute une géographie muratienne —, mais ballade avant tout comme cette longue forme chantée des ménestrels, à la fois concise et ressassante, avec ses anaphores, sa mélodie sous-jacente, ses refrains. Dans l'assez long texte qui suit, j'ai versé dans l'ordre que j'ai pu les quelques pensées dont elle m'a bercé et agacé l'esprit tous ces derniers jours. Schopenhauer des cœurs, crooner crâne, sexiste faible aussi bien que frère des morts ; quand j'entends chanter Murat, c'est ce garçon-là que je vois. Son article complet ici
- Cherie Oakley (chanteuse, voix du Cours Ordinaire des choses):
J'ai été profondément attristé d'apprendre la perte de l'artiste/musicien français incroyablement talentueux . Je suis tellement honorée d'avoir fait partie de son héritage musical, mes prières restent avec sa famille.
I was deeply saddened to hear of the loss of the incredibly talented French artist/musician Jean-Louis Murat. I am so honored to have been a small part of his musical legacy, my prayers remain with his family.
- Lucile Mikaelian :
Une semaine déjà et nous buvons ce dernier Justin en pensant à toi. Comme tu disais « C’est difficile d’écrire après Baudelaire. Peut être le plus grand acte poétique serait de laisser tomber. J’y pense d ailleurs, je vais peut-être arrêter. Arrêter tout, ça sera mon acte poétique suprême ».
Je me souviendrai toujours du jour où adolescente tu m’as laissé entrer dans ta pièce secrète à l’étage. Ta petite pièce de lecture. Sans t’en rendre compte tu m’as offert quelque chose de si précieux. Je n’ai plus jamais lu une ligne, ni écrit un mot sans penser à toi depuis ce jour. Tu couvrais toujours tes livres et le dernier que tu m’as offert était « Mourir d’amour »…..
Merci pour tout ça, merci de nous avoir tant inspiré et de nous avoir fait tant rire. Tu me disais « un jour on ira à la boucherie pour acheter de la musique. Ils cacheront des clés usb dans le cul des cochons ». Tu n’avais pas forcément tord. Pour finir je mangerai un énorme Extrême glacé en pensant à toi. Ton âme de berger veillera sur nous pour toujours Murat Amor 💜🖤 JLM
- Denis Barthe et The Hyènes :
Jean-Louis Murat faisait chanter les mots à sa façon,, il était comme un volcan qui parfois pouvait gronder, exploser, tout simplement un être humain et un musicien incomparable.
La panthère Tina Turner croisera peut être le loup de l'Auvergne... Une pensée particulière pour son batteur l'ami Stéphane Reynaud
Jean Louis Murat ne plaisait pas à tout le monde et ça, ça nous plaisait bien.C'était un iconoclaste mais aussi et surtout un grand musicien.En 2020 nous avions repris et enregistré une version d'un de ses premiers morceaux, "Suicidez-vous, le peuple est mort", modeste hommage...Une pensée pour sa famille et ses proches.
- Jarvis Platini, policier "chonteur":
Comment ne pas aborder ici cet immense chanteur francophone subitement décédé durant mon absence de ces lieux ?
Fierté de ses origines, poésie ombrageuse, navigateur impénitent sur l'inlassable roulis de nos fêlures
Il incarnait la terre de ses aïeux comme personne, et savait mieux que quiconque emporter nos âmes dans ses flâneries rurales et intimiste
Taiseux et taciturne, il parvenait toutefois à nous percer le coeur de sonnets exigeants certes, mais abordables et réconfortants
Après quelques succès mérités, il avait courbé l'échine et choisi de vivoter en artisan, en orfèvre, en berger des âmes boueuses et crottées.
- Carole Epinette (fb):
- Morvan Boury (Manager général de LABELS) - LinkedIN
Jean-Louis Murat, 1952-2023.
Que ce soit à coup d'engueulades dès potron-minet ou au gré d'embrassades du soir, cela restera une chance et un privilège d'avoir appris mon métier avec Jean-Louis Murat, de Mustango jusqu'à Mockba.
Encore et toujours merci à toi, Jean-Louis.
(NB: Marie Audigier a répondu que c'était réciproque).
- Christophe Basterra (Magic RPM, Section 26...) -fb 31/05/023
(... qui en profite pour ressortir ses saillies... 🤬)
- Le parisien (abonnés):
- La une de demain de la MONTAGNE: