Inter-ViOUS et MURAT- n°32: François DELMOTTE, les débuts chez VIRGIN
Publié le 12 Mars 2024
Je ne scrute plus les sites de vente régulièrement mais parfois les alertes me conduisent à aller jeter un coup d’œil. Et en ce mois de décembre, je croise "un cromalin"... Et je ne fais pas mon gros malin car je ne sais pas ce que c'est... Après quelques jours, je décide de me pencher plus sérieusement sur la question. Indice : le vendeur propose d'autres objets qui correspondent à la même époque Virgin. Après un contact, l'internet me permet de vérifier son identité : M. Francois Delmotte, interviewé par Libération à propos de la pochette de Ultra Moderne Solitude. Je décide de faire l'achat pour l'exposition du Week-end Murat, yes sir! En négociant une interview !
Après celle en 2011 d'Alain Artaud, que Murat a suivi de Virgin à Labels, je vous propose donc à nouveau de revenir sur les années VIRGIN, et plus précisément, la période 1987/1990, puisque c'est celle où François Delmotte a été un membre de l'équipe du label. Il ne savait pas trop ce qu'il pourrait nous raconter, mais vous allez découvrir un joli portrait esquissé de Jean-Louis Murat, une plongée au cœur d'un label mythique (dans son âge d'or), avant l'âge du numérique.... et un joli cadeau offert. Voici la retranscription de notre conversation téléphonique du 14/02/2024, complétée par quelques échanges de mails.
Bonjour François!
- Vous étiez donc chez Virgin ? Sur quel poste ?
F. Delmotte : J’étais assistant marketing.
- Vous étiez sous la direction d’Alain Artaud, directeur du marketing ?
F. Delmotte : Oui. Auparavant, à mon arrivée en1986, c'est Dominique Leguern qui était directrice marketing. Alain Artaud dirigeait l'international.
- Quel avait été votre parcours ?
F. Delmotte : J’ai bénéficié d’un concours de circonstances tout à fait particulier. J’ai fait une école de commerce, donc rien à voir avec ça, et pour cette école, j’ai fait un stage en Espagne dans une imprimerie, et ça a déterminé ma carrière. Je n’y ai rien fait, j’ai traîné dans un bureau pendant un mois, mais à cet âge-là, on n’a pas grand-chose à mettre dans son CV, alors j’ai fait figurer ce stage. Après mon diplôme, j'ai trouvé un premier emploi dans la répartition pharmaceutique, ça ne me plaisait pas, j’ai vu une offre chez Virgin pour un remplacement congé maternité, donc pour une durée limitée, et j’ai postulé. Et là, le stage en imprimerie a été déterminant, car c’était avant tout pour gérer la fabrication. Je me rappelle que Dominique Leguern au premier rendez-vous m’a montré un devis d’imprimeur, et c’était un peu du chinois. Elle m’a demandé : « Est-ce que ça vous parle ? », et moi : « Oui, oui, bien sûr » alors que ça ne me parlait pas plus qu’à elle… Ça a suffit pour la convaincre. J'avais aussi réalisé une pochette de 45t pour Gris Regard, le groupe d'un ami du Nord, et apparemment elle avait trouvé ça pas mal.
Pochettes concues par François (la première qui l' a aidé à décrocher le poste, la 2e a été faite ensuite)
Puis j’ai appris sur le tas. La fille n’est jamais revenue de son congé, donc je suis resté. Mon travail, c’était tout ce qui était visuel : édition de PLV, pochettes, disques d’or, séances photo, tout ce qui sortait d’imprimerie et de studio photo passait par moi, plus l'organisation d'éventuels événements type soirée de lancement ou remise de disque d'or. Pour le côté artistique, il y avait des « chefs de projet artistique » qui géraient les enregistrements, les réservations de studios, les aller-retour de maquettes, les tests pressing, qui vérifiaient tout ça, et de mémoire, pour Murat, c’était Stéphanie Giraud, qui a continué à travailler dans la musique.
- Et vous êtes resté jusqu’en... ?
F. Delmotte : Jusqu’en 1990 ou 91. Après je suis allé chez Bertelsmann, chez BMG un an, puis j’ai été signé comme artiste chez Virgin, parce que parallèlement, on faisait de la musique avec un ami. Ça n’a pas débouché parce qu’on avait été signé avec Fabrice Nataf, alors directeur général, et au moment où on devait lancer la production, c’est Emmanuel de Buretel qui est arrivé, il n’avait pas les mêmes vues artistiques que Nataf et il n’a pas voulu honorer le contrat. Et après, j’ai changé de carrière, j’avais fait le tour, je ne me voyais pas revenir dans une maison de disque faire de la fabrication.
L’arrivée d’Alain Artaud (ou plutôt mon transfert sous son autorité) n’est pas responsable de mon départ mais Virgin souhaitait s’organiser comme les autres labels avec des postes de chefs de produit transversaux, gérant à la fois l’artistique et l’image. Mon poste était devenu un obstacle à cette nouvelle organisation, et ma personnalité très indépendante a aussi sûrement joué…
- On peut trouver votre musique sur le net ?
F. Delmotte : Non, on ne jouait pas sur scène. On avait juste des maquettes. Ce n’est malheureusement pas sorti, et ça m’a un peu dégoûté. On a tenté, sans succès, de lancer un autre projet puis j’ai préféré tourner la page. Le seul témoignage disponible de ces années-là figure sur la compilation Café del Mar (Dreams 4), un morceau intitulé "L'étoile d'or / Estrela de Oro" par Camino del sol. J’ai senti que ma chance était passée, et comme je n’étais pas suffisamment motivé, je ne me voyais pas continuer de galérer, de traîner encore à 40 ans dans les bars des salles de concert en perfecto. Je ne me projetais pas dans cette vie. Je suis passé à autre chose. Je m’en suis bien porté je crois. Quand on voit ce qu’est devenue l’industrie du disque, les licenciements dans les années 90, je crois que je n'aurais pas été le dernier à me retrouver viré. Donc je n’ai pas de regret, et j’ai vécu une belle période. On était les rois du monde, c’était un moment où la musique était je pense plus importante culturellement qu'aujourd'hui. On était dans la maison de disque où tout le monde rêvait de pouvoir travailler, où il n’y avait que des artistes qui faisaient envie, donc franchement, c’était une très belle période, une sorte d'âge d'or. Mais je suis content d’avoir fait autre chose.
- Des groupes avec des contrats non honorés, ça arrivait beaucoup. (Je pense par exemple à Blue Matisse de Franck Dumas avec Denis Clavaizolle : si Warner avait assuré, l'histoire muratienne aurait été peut-être différente...) Emmanuel de Buretel, vous l’avez donc croisé déjà chez Virgin ?
F. Delmotte : Oui, oui, bien sûr, puisqu’il était directeur des éditions Virgin, qui était place des Vosges également.
- Ce n’était pas un interlocuteur particulier pour vous ?
F. Delmotte : Non, il faisait partie des gens qui étaient là, je n’avais pas de raison particulière de travailler avec lui dans le cadre de mon poste. Mais il nous arrivait de discuter, il s’intéressait, et il testait un peu les gens. C’était une personne intelligente. Il essayait de voir comment on était, comment on réfléchissait aux choses.
- C’était encore l’âge d’or des maisons de disque, des gros moyens (800 000/1 million de francs pour l’enregistrement du Manteau de pluie).
F. Delmotte : Oui, en Angleterre, Virgin avait été lancée véritablement par Mike Olfield et Tubular bells, et en France, ça a été Le grand bleu (1988) qui a été un succès inattendu* pour Virgin France, et qui a fait sa fortune. Cela a permis notamment de déménager de la rue de Belleville, où j’étais arrivé - qui n’était pas un squat, mais qui n’était pas très prestigieux pour une société qui se développait - à la place des Vosges. Cela représentait un saut assez conséquent, en terme de confort et de statut. D'un autre côté, le côté « rock'n'roll » des locaux de la rue de Belleville participait de cette image différente que voulait donner Virgin par rapport à des sociétés comme Polygram ou BMG. Certains artistes appréciaient d'être associé à cette image plus « roots ». [CODLR-Clin d’Œil De La Rédaction : "Je sais bien que rue d'Belleville rien n'est fait pour moi" chantera Souchon].
NDLR : * 3 millions d’albums (alors que Téléphone en vendait autour de 4 à 500 000). Besson était donc en lien avec Virgin, d’où le fait qu’on ait dû proposer à Murat de travailler avec lui. La musique du Col de la Croix-Morand aurait pu se retrouver dans Atlantis]
Place des Vosges Vs Belleville en 2024:
F. Delmotte : Plus grand chose à voir évidemment... C'était beaucoup plus crade ! Le 63 (le kebab) était une pièce vitrée sur la rue, occupée par les deux chefs de produit internationaux, Marie Sauvet* et Marc Grafeuille.
NDLR : Il s'agit des locaux occupés depuis 1979 par Clouzeau Musique**, c'est-à-dire Philippe Constantin, que rejoignent les Editions "Téléphone Musique SA" un an plus tard (avec Philippe Ravard - le groupe est un des premiers à conserver ses droits d'édition). Constantin crée ensuite Virgin France avec P. Zelnik et T. Haupay. Les premières signatures : Valérie Lagrange et Tokow Boys...). Les numéros 61 à 65 de la rue sont loués.
* Marie Sauvet est aussi la chanteuse de Malicorne. Voici quelques mots de sa part : "Le Virgin de la rue de Belleville était génial, label pétillant encore petit à qui tout réussissait. Oui je suis passée devant il y a pas longtemps, disparus les bureaux un peu foutraques Je retourne parfois au Lao Siam, seul resto qui reste de l’époque. Nous avons échangé à l'époque avec Jean-Louis sur Malicorne qu’il m’a effectivement dit aimer, ce qui a cette époque virginienne me rendait très heureuse ! ". Les roses font des bouquets étaient une de ses chansons françaises préférées.
**On retrouve la mention "éditions Virgin Clouzeau Musique" sur les 45 T "Si je devais manquer de toi", à partir de l'album, il sera indiqué seulement "Virgin".
- Sur le lancement d’un disque comme Cheyenne autumn, combien de personnes travaillaient ?
F. Delmotte : Chaque « département », mais entre guillemets, c’est un peu faux de parler de département, il y avait très peu de monde. Chacun était très responsabilisé. Moi, je me suis retrouvé à gérer assez vite des campagnes d’affiches 4/3 par exemple alors que je venais de rien, je n’avais aucune expérience. On était porté par notre passion, on travaillait tout le temps, et le soir, on allait au concert.
- Est-ce qu’il y avait un travail marketing autour de l’artiste, pour cibler un public, les publicités, ou c’était quand même artisanal ou simplement des choix artistiques ?
F. Delmotte : Non, c’était très artisanal. Ça se décidait entre le DG, le directeur marketing, l’artiste. Chaque semaine, il y avait des réunions marketing, des réunions promo, je me souviens, et c’était là où les choses se discutaient, mais c’était très informel, ça ne ressemblait pas du tout à ce qu’on peut imaginer d’une réunion d’entreprise aujourd’hui. De tout cela il sortait des idées, mais ce n’était pas très pensé. Le but de ces réunions était surtout de caler des plannings, d'organiser les sorties et la promotion, hormis pour les chanteurs qui avaient des managers expérimentés, qui pour le coup avaient une vision assez claire de ce qu’ils voulaient pour leur artistes. Julien Clerc, par exemple, était managé par le gars de l’agence Artmédia [Bertrand De Labbey] qui savait exactement ce qu’il voulait pour son artiste. Jean-Louis Aubert, lui, était avec François Ravard, qui était aussi quelqu’un d’expérimenté [NDLR: il avait été "mentoré" par Philippe Constantin et Jacques Wolfsohn-source]. Mais les autres artistes arrivaient avec leur idée personnelle : Jean-Louis, mais aussi Daho, les Rita Mitsouko. Murat, c’était donc ça, quand il est arrivé chez nous, il avait beaucoup réfléchi à ce qu’il voulait devenir, par rapport à sa première carrière. Je pense qu’il avait tiré des leçons de ce qu’il avait fait auparavant, et de son image un peu… bellâtre, même si les textes et l’univers musical étaient plus durs que ça. En tout cas, il jouait beaucoup sur son physique, et quand il est arrivé chez nous, je pense qu’il avait déjà l’idée de l’univers qui allait devenir le sien, qu’il a voulu imposer, et que nous, nous n’avons pas forcément vraiment compris au départ. Je me souviens, on avait beaucoup de gens qui faisaient des 45T, lui est arrivé un peu comme un autre, et la personnalité telle qu’on la connaît aujourd’hui n’était pas facile à identifier. Il n’y avait que lui qui savait où il voulait aller. J’ai regardé rétrospectivement les 45T qui étaient sortis avant, le 45T "Si je devais manquer de toi", c’est une pochette telle que je pouvais la faire pour n’importe quel artiste, sa personnalité ne ressort pas, c'est venu après, avec l’album.
- Pourquoi y a-t-il eu plusieurs pochettes de ce single?
F. Delmotte: Je ne peux pas vous dire… Mystère. C’est la même agence. Peut-être que quelqu’un a estimé que ce n’était pas assez vendeur. Et c’est vrai que le vert, avec cette typographie assez fine, ce n’était pas très lisible… Je me rappelle que Dominique Leguern, qui était assez maniaque, disait toujours : « Faut que ça se voie », elle pensait aux présentoirs dans les supermarchés, et elle a pu dire : « On ne vendra pas le disque avec cette pochette-là ».
Dominique Leguern a travaillé ensuite pour M6 et a été directrice du MIDEM pendant 10 ans
- Et il y a même eu encore ensuite une troisième pochette.. Mais ça ravit les collectionneurs.
F. Delmotte: Ah, je ne me rappelle pas.
Les 3 pochettes de "Si je devais manquer de toi", et les 4 autres singles de Cheyenne Autumn :
F. Delmotte : Concernant le 45T promo, aucun souvenir non plus, ce qui est normal puisque c’est une pochette neutre, un modèle qu’on utilisait quand on n’avait pas le temps ou le budget pour en fabriquer une personnalisée. Je ne suis donc pas intervenu là-dessus.
Effectivement, la même pochette promo existe pour "Amours débutants"
- Vous vous rappelez du premier contact avec Jean-Louis ?
F. Delmotte : Honnêtement non. Mais c’est un des artistes avec lequel je m’entendais le mieux. Je me rappelle de Julien Clerc, très gentil mais qui était un peu distant, il était déjà un artiste établi, Renaud, qui n’avait pas un contact facile, je ne parle même pas des Rita Mitsouko. Aubert était plutôt sympa. Mais Murat avait ce côté plus cultivé, que n’avaient pas les autres artistes, la plupart en tout cas, et une culture cinématographique qui s’exprimait d’ailleurs déjà dans le titre de l’album, une référence peu relevée à un film de John Ford. Souvent les artistes étaient très centrés sur eux-mêmes, enfin, c’est la réflexion que je me faisais, ils pensaient surtout à eux, à leur carrière et ça les déconnectait du monde et de l’actualité, même de l’actualité culturelle.
- Il savait que vous étiez musicien ?
F. Delmotte : Non, à l’époque, je ne faisais pas de musique. J’ai commencé quand j’ai quitté Virgin.
- Par rapport à ce que vous disiez tout à l’heure, ce n’est pas la maison de disque qui l’a forcé à avoir cette image… Enfin, clairement le produit, c’était aussi son physique, sur la pochette ?
F. Delmotte : Ce qui nous gênait, je me rappelle de discussions avec Dominique Leguern, c'est qu'il avait un peu le côté du gars qui venait de la campagne, et on pensait que c’était à nous de le rendre, pas branché, mais un peu plus dans l’époque. Mais lui, il avait compris que c’était ça l’image qu’il voulait donner, et ce n’était pas fabriqué, c’était ce qu’il était de manière authentique, plus que l’image qu’il avait sur ses premiers disques d’ailleurs. Je pense qu’il s’était trouvé. Il avait décidé qu’il lui fallait être lui-même. Et lui-même, ça voulait aussi dire « l’Auvergnat ». Je me rappelle, Dominique avait dit : « Ses fringues, ça ne va pas, il faut qu’il soit plus présentable quand il fait des télés ». J’avais une amie qui était styliste, créatrice de mode, et on était allé avec lui faire du shopping aux Halles, on avait choisi des chemises blanches, des trucs qui lui permettaient de se mettre en valeur puisqu’il était plutôt beau garçon… et à la télé d’après, il se présente avec une espèce de pull de grand-mère. Donc on avait fait le shopping pour rien, parce que lui était bien décidé à véhiculer cette image. De toute manière - je pense qu’on était une des rares maisons de disque à appliquer cette règle, et c’est valable pour la pochette - le dernier mot revenait à l’artiste. Hors de question de lui imposer quoi que ce soit. On pouvait essayer de convaincre, mais si un artiste voulait quelque chose en terme d’image, il avait le dernier mot, et on n’allait pas lui imposer quelque chose contre son gré.
Du naturel, du fabriqué, et peut-être le fameux pull moche utilisé au moins 2 fois... 1987 à 1989
Rappelons que JL Murat s'intéressait un peu à la mode et accepta plus tard par exemple de faire une tournée en costume, sur Toboggan.
- Je pense quand même qu’il a fait des efforts ensuite. Entre l’image de rocker sur la RTBF en 88 (blouson de cuir et coiffure banane) et certains plateaux télé (il participe à tout, notamment La classe, où on le voit en pantalon à pince, et chemise)… Il est assez âgé, il veut que ça marche.
F. Delmotte: Oui, et il a fait des efforts musicalement. Quand on réécoute Cheyenne Autumn, c’est assez commercial, ça correspond au son de l’époque avec beaucoup de synthé. Et c’était en décalage avec l’image qu’il voulait donner, assez éloigné des jeunes gens modernes, de la famille de Daho. Il se sentait clairement ailleurs.
- Peut-être qu’on peut quand même remarquer cette volonté de se démarquer : même s’il s’affiche sur les pochettes, c’est en noir et blanc, sur le 45T "Le garçon qui maudit les filles" (1988), c’est très « pastellisé » et en clair-obscur, on ne distingue pas ses cheveux du fond noir, et sur "Amours débutants » avec l’album, il apparaît sur une photo qui a été froissée et écrasée. Une façon de se montrer mais distancié. Après, il réussit quand même l’exploit de proposer quelque chose de neuf tout en étant tourné vers le grand public. Pour ne citer que lui, Dominique A a dit et redit que ça avait été décisif pour lui.
Est-ce qu’on peut penser que s’il n’y avait pas eu de bons retours des deux 45T, Virgin n’aurait pas sorti l’album ?
F. Delmotte : Non, Murat avait signé un contrat pour un album, au minimum. Virgin était décidé à investir sur lui car, artistiquement, dès ses maquettes, il était clair qu'il avait du potentiel et de l'envergure.
Sur le plateau d'ARDISSON, en 1989, ils parlent d'un contrat de 6 albums. A propos de Virgin, "ils sont gentils avec toi?",
Jean-Louis Murat répond qu'il a trouvé une famille !
Dans cette interview, j'en profite pour le rappeler (j'en avais parlé en point 4 de cet article en donnant quelques pistes) : l'aide que Murat aurait reçue de la part de gens de RMC avant Clara reste un élément biographique un peu mystérieux.
- Que pouvez-vous nous dire sur la pochette de Cheyenne Autumn ? Vous parliez dans une interview d’une « Virgin touch », est-ce qu’on la retrouve ?
F. Delmotte : Non, pas pour celle-là. A vrai dire, je n’étais pas fan de cette pochette, je n’ai pas poussé pour elle. En fait, je me rappelle, et j’y repense de temps en temps d’ailleurs, que j’avais fait travailler l’agence Nous 2 qui avait travaillé pour le 45 T "Si je devais manquer de toi", sur un projet que je trouvais formidable, et que je vois encore, je ne sais pas pourquoi… Ça fait un peu partie de mes regrets : cette pochette était formidable. Après, je ne sais pas comment la connexion s’est faite avec l'agence Le Village.
-Alain Artaud en revendique la paternité.
Pochette de la réédition vinyle et le cromalin est à droite
F. Delmotte : Oui, c’est possible. Eux, Le Village (Charles Petit), ils venaient de fonder leur agence. Et Alain les avait rencontrés, et il avait peut-être décidé de mettre deux agences en concurrence comme ça se faisait parfois sur les gros projets. Et ils sont arrivés avec cette pochette que moi, je trouvais banale, assez attendue avec ces feuilles mortes, ces couleurs automnales. Je ne trouvais pas ça très intéressant. Ceci dit, avec le recul, j’avais tort... enfin, je ne sais pas, mais cette pochette s’est imposée, elle a construit l’image qui allait lancer sa deuxième partie de carrière, et de son point de vue à lui, c’était le bon choix.
- A quoi ressemblait la pochette alternative ?
F. Delmotte : Je la vois mais j’aurais du mal à la décrire. C’était assez graphique comme ce que faisait Nous 2, il y avait une photo de Jean-Loup Sieff, puisque c’est cette session qui avait servi aux visuels de l’album, et il y avait une espèce de flamme qui sortait de la photo, en petit sur fond blanc. Graphiquement, c’était très joli. Mais typiquement, c’était la façon de faire de Virgin, Murat a choisi, et même Alain Artaud n’aurait pas pu lui imposer l'autre pochette, mais pour ce cas précis, ce dernier était aussi favorable à celle-là. Donc, là, je n’étais pas en position d'imposer quoi que ce soit au directeur marketing et à l’artiste.
- Marie Audigier n'intervenait pas ?
F. Delmotte : Je ne l’ai jamais rencontrée. Pour moi, il n’avait pas de manageur. Murat gérait tout lui-même. Je n’ai jamais envoyé quoi que ce soit, un bon à tirer par exemple, à Marie Audigier. Pour moi, elle n’était pas manageuse. Il y avait des gens comme Daho qui avait en plus de Nataf une manageuse « exécutive », Anne Claverie, qui l’aidait à gérer des choses au quotidien, mais pour Murat, c'était lui qui venait à tous les rendez-vous, c'était lui qu’on appelait quand il y avait un visuel à checker, et il passait au bureau. C’était ce genre d’artiste qui vérifiait tout.
- Oui, c’est un peu ce que dit Alain Artaud. [En fait à l'époque, elle est encore chanteuse et ne se consacrera pleinement au management qu'ensuite].
Et techniquement, comment ça se passait ? Parce que donc je suis en possession du cromalin, des bons à tirer (BAT) que je montrerai lors du week-end Murat en juin prochain...
F. Delmotte : On ne travaillait pas avec des grosses agences, surtout chez Virgin. Le Village, ils étaient deux, et Nous 2 était un couple. Il y avait déjà des grosses agences dont je ne me souviens pas des noms, mais qui étaient presque des agences de pub, et que des gros labels utilisaient, pour France Gall par exemple.
Ça pouvait commencer par des « crobards », des croquis, et ensuite, il y avait des maquettes, avec des feuilles de calque, toutes les indications de couleurs, les endroits où devaient être placés les visuels. Et c’était assez difficile à interpréter si on n’était pas du métier, visuellement, la pochette n’était pas là, ça n'était encore qu'un document technique. Il fallait attendre le cromalin qui était fait à la photogravure. Et c’était ce qui était soumis à l’artiste.
- Oui, à l’époque, il n’y avait pas les outils actuels, les logiciels, etc, pas de mail non plus donc tout se transmettait avec les coursiers…
F. Delmotte : Oui, il n’y avait pas de numérique. Il y avait une maquette faite à la main, c’est-à-dire que tout était bricolé, avec des collages, donc là avec la photo choisie, j’imagine. On travaillait déjà avec ça avec l’artiste, et l’étape d’après, c’était le cromalin, fait à partir de quatre films, un travail à destination de l'imprimeur.
Vous m’avez dit qu’entre le cromalin et la pochette, la teinte est différente. Et ça ne m’étonne pas, puisque si je l’avais en ma possession, c’est que cette épreuve qui servait de référence à l’imprimeur n’a finalement pas été utilisée. Le cromalin partait chez l’imprimeur, et quand il commençait à imprimer les pochettes, il vérifiait que ça correspondait bien exactement à la tonalité, à la colorimétrie du cromalin.
- Ah, d’accord, le cromalin ne servait pas directement à l’impression, comme un négatif, ou un fichier informatique à imprimer, mais uniquement de référence.
F. Delmotte: Non, c’était la maquette et les films qui étaient utilisés. Et je pense qu’on a dû en refaire un autre, parce que le premier, on a dû dire qu'il était trop gris ou pas assez comme ça et ça. Pourtant refaire un cromalin, on évitait, parce que ça coûtait assez cher. Le cromalin servait à visualiser ce que serait la pochette, mais il était trop tard pour changer des détails de maquette ou des textes. La décision était prise avant, même si ça servait de validation pour l’artiste qui pouvait voir l’objet final grâce à lui. La maquette ne donnait qu'une idée de ce que serait la pochette définitive. Mais le cromalin, c’était un outil pour l’imprimerie, c’est en cela que c’était un « bon à tirer »
- On m’a signalé il y a peu que Jean-Louis était orthographié sans tiret. Ce tiret ne figure pas non plus sur le 45T "Si je devais manquer de toi" et sur les autres : "Col de la Croix-Morand", "Cours dire aux hommes faibles" (il était bien présent, et même en gras sur "Suicidez-vous le peuple est mort").
F. Delmotte : Non, je n’avais pas remarqué et je me rappelle pas de ça. Je pense que c’était volontaire parce qu’on l’aurait remarqué.
- J’imagine que ça pouvait être une façon de rajeunir un peu ce patronyme ?
F. Delmotte : Oui, peut-être, ce n’était pas un prénom très moderne.
- Il y a aussi une erreur dans le CD (mais pas sur le vinyle de 1989 [photo en fin d'article]) : dans les crédits, le renvoi indique que Le garçon qui maudit les filles serait écrit par JL Bergheaud Murat/Coqueijo Luz. Ça correspond en fait à la chanson Pars (É preciso perdoar chanté par G. Jilberto)
F. Delmotte : Ah ? d’accord…
Crédits sur le CD et le vinyle 2019
A remarquer également: on peut penser que Coqueijos Luz est une seule et même personne. Il manque un tiret (il s'agit bien de deux compositeurs). Ce problème est renforcé par l'ajout des initiales des prénoms sur la réédition 2019 sauf pour eux. Ainsi le renvoi, toujours faux, est "JL Bergheaud Murat/Coqueijo Luz". Le bon crédit aurait été "JL Bergheaud Murat/A. Luz-C. Coqueijo"... Ça se complique avec les noms complets :Alcyvando Liguori da Luz et Carlos Coqueijo Torreão da Costa.. Quoi? Je chipote?
- Et ça a été reproduit ainsi même dans la réédition récente en vinyle (crédits sur le rond central), est-ce que ça vous dit quelque chose ?
F. Delmotte : Non… et personne ne l’a vu. C’est étonnant. Les mentions figurant sur le rond central provenaient du service artistique, ensuite l’artiste décidait seul de ce qu’il avait envie de voir figurer sur la pochette et la sous-pochette. Personnellement, je m’assurais juste que les mentions légales (copyright) soient présentes.
Que pourrais-je vous dire de plus ? Je n’ai pas assisté à la séance avec Jean-Loup Sieff alors que généralement, ça pouvait être le cas, ça faisait partie de mon travail. Murat a dû y aller seul, parfois l’artiste préférait. Je me rappelle de Daho pour une séance chez Harcourt qui ne voulait personne dans la pièce au moment de la photo. Et c’était sans doute la même chose pour Murat qui voulait une relation directe et personnelle avec le photographe pour essayer de créer quelque chose. Il n’avait pas envie qu’il y ait des gens qui traînent autour d’eux. La séance en tout cas, avait été bonne. Bon, le portrait pour la pochette, un peu pensif et lointain, je le trouvais un peu quelconque mais sur la photo avec les mains abîmées, là, il y avait quelque chose d'intéressant qui passait.
- Les mains abîmées ? Ça ne me dit rien… [J’ai trouvé : il a une petite attelle qu’on aperçoit]
F. Delmotte : Je ne me rappelle pas d’autres séances en tout cas. Généralement, il y avait une séance pour la pochette, et une autre pour servir pour la promo, plus spécifiquement pour la presse.
- Sur la première pochette de "Si je devais manquer de toi", il y a une photo d' Annie Romero. Cela vous dit quelque chose ?
F. Delmotte: Non, ce sont des photos qui devaient déjà exister. D’ailleurs, il ne ressemblait déjà plus à ça. Il était jeune sur cette photo.
- Après, il y a eu des séances avec Frédérique Veysset [créditée sur la pochette numéro 3 de "Si je devais manquer de toi", de 1987 et aussi, un an plus tard, sur le 45T "Le garçon qui maudit les filles"].
F. Delmotte : J’ai fait beaucoup de séances avec elle mais pas avec Murat. Après, effectivement, elle avait dû réaliser une séance de photos de presse et certaines ont été utilisées comme visuels de pochettes.
- Agnès Propeck est créditée au design du 45T "Le garçon..." Cela vous dit quelque chose ?
F. Delmotte : Oui, Agnès Propeck avait beaucoup de talent et aurait mérité de travailler sur une pochette d'album.
Agnès Propeck est photographe (représentée par l'agence Vu) et professeure.
- Vous avez travaillé sur Ultra Moderne Solitude. Est-ce qu’il y a d’autres pochettes marquantes dont vous vous souvenez ?
F. Delmotte : En peu de temps, il y en a eu beaucoup. Il y a eu Putain de camion de Renaud, et c’est un exemple du « dernier mot à l’artiste » qu’on a vraiment regretté. Je pense que c’est la pochette qui a nécessité le plus de travail. On a fait jusqu’à trois projets, on allait jusqu’au bout, jusqu’à la maquette finale, et puis il changeait d’avis. Il disait : « Ah non, finalement non ». On a changé trois fois, on a refait la pochette de bout en bout, et la dernière, ça a été la photo d’un petit tableau qu’il avait chez lui et qu’il voulait tout d’un coup avoir sur sa pochette, sur un fond noir. C’était anti-commercial, on l’a regretté, déploré, mais voilà, c’était exactement ce qu’il voulait, et on ne pouvait pas s’opposer à Renaud qui était déjà un gros gros artiste, et un des plus gros vendeurs en France.
Je peux retenir aussi les pochettes de Daho qui étaient intéressantes, celle avec l’illustration de Guy Peellaert [Pour Nos vies martiennes] était chouette à l’époque. Celle de The no comprendo des Rita Mitsouko était sortie quand je suis arrivé, mais il n’y avait pas beaucoup de choses à discuter avec Catherine, elle savait ce qu’elle voulait. Il y a eu aussi Aubert, je me souviens, avec Plâtre et ciment. Ce sont les pochettes auxquelles je pense, mais il y en a eu d’autres sans doute.
- Vous avez continué à suivre Jean-Louis ?
F. Delmotte : Ah oui, bien sûr, j’adorais la musique de Jean-Louis Murat. Après, comme beaucoup de gens sur la dernière décennie, j’ai écouté avec moins de régularité ce qu’il faisait, mais sur toute la période qui a suivi Cheyenne autumn, c’était vraiment pour moi un artiste majeur de la scène musicale française. Surtout, le connaissant, c’était quelqu’un d’intéressant, ce n’était pas le cas de tous les artistes. On pouvait parler d’autres choses, il pouvait avoir de l’humour aussi... Parfois plus de la provocation que de l’humour.
Ah, tiens, il y a une chose que vous ne connaissez peut-être pas, je m’en suis souvenu il y a peu. Ça ne concerne pas les visuels. Je me rappelle qu’il avait fait une version maxi ou dub d’un titre de l’album, dans laquelle il avait fait chanter sur les chœurs une partie du personnel de Virgin. Ce n’était pas du tout crédité, c’est un souvenir que j’ai, c’était assez intelligent de sa part parce que c’était très flatteur pour le personnel. Une façon aussi de jouer de son côté séducteur auprès de la gent féminine.
F. Delmotte : Bizarre, aucun de ces prénoms de me dit quelque chose...
Ils ne correspondent pas à des personnes salariées de Virgin. Cela ne dit rien à Alain Artaud, ainsi qu'à Marie Audigier qui n'exclut pas d'être la Marie citée, mais elle a fait beaucoup de chœurs. J'aurais adoré pouvoir relier encore plus Marie Sauvet et Malicorne à Jean-Louis,et compléter la liste des crédits surprenants (Amadou et Mariam, JP Nataf...) mais cette dernière m'indique : "Je n’ai malheureusement pas participé aux chœurs sur un titre de Jean- Louis Murat. J’aurais aimé !".
- Ah, sur le maxi "Is anything wrong?... L'ange déchu", voici une autre mention : "les anges : Mireille, Florence, Isabelle, Dominique, Nadine, Rebecca, Sophie, Marie, Marie-Anne, Nathalie et Is anything wrong ? Caroline" (et donc 18 gentes dames invitées pour deux titres remix... Murat effectivement flatteur!!).
F. Delmotte : Mireille : Roulet (de l'artistique France avec Stéphanie Giraud et Monique Lajournade), Dominique et Rebecca (Hayat) étaient de la promo, Isabelle aussi je crois, mais je n'ai plus les noms, Sophie (Carminati), Marie-Anne Dudouit, Caroline Diament*... Les autres je ne sais pas.
*Oui, celle "vue à la télé" avec L. Ruquier. Elle a travaillé 10 ans chez Virgin, d'où elle est partie avec le titre de "chef de produit". [Nathalie : Noënnec -promo tv-possiblement]
- On est donc loin de l’image de l’ours ombrageux qu’il a eue [ou du portrait du petit con que JB Hebey faisait de lui à ses débuts – dans le livre Coups de tête ]…
F. Delmotte : Oui, oui, il était tout-à-fait avenant avec nous dans les relations de travail, c’était une image qu’il se donnait dans les médias. Pour moi, il n’était pas comme ça.
Je sais qu’il préparait énormément ses interviews, ça m’avait d’ailleurs surpris à l’époque. Moi, j’imaginais que les artistes se rendaient en promo et de manière très naturelle se racontaient, répondaient aux questions qu’on leur posait. Et j’ai pris conscience avec lui qu’il y en avait qui faisaient un travail autrement plus sérieux que de se présenter devant un micro - ce qui n’était pas le cas de tout le monde. Il travaillait ses interviews, il préparait ce qu’il allait dire, pas au mot près bien sûr, mais globalement tout était prévu. C’est aussi ça qui me fait dire que ses petites provocations étaient parfaitement calculées, ce n’était pas quelque chose qui lui avait échappé. Il avait appris de son expérience de début de carrière qu’une interview se préparait comme autre chose.
- Ah, très intéressant, ça m’évoque le fait qu’il a toujours eu un «pitch » à servir à la presse pour chaque album… Et sur les provocations, il a dit que c’était parfois des choses prévues avec les amis, des sortes de paris ou de commandes.
F. Delmotte : En tout cas, au moment de sa signature avec Virgin, il était déjà plus âgé que certains autres, comme Daho, il avait conscience que c’était sa dernière chance, et c’est pour ça qu’il s’est investi avec autant de professionnalisme dans cet album-là et dans sa relation avec Virgin.
- Alain Artaud que j’ai croisé à l’enterrement m’a dit qu’il y avait des représentants de toutes ses maisons de disque (sauf la dernière), ça confirme un peu vos propos sur son bon caractère. Par contre, il a souvent dit que chez Virgin, on lui disait « Fais comme Daho »…
F. Delmotte: (Rires) Oui, c’est ce que je disais, je le reconnais. Au départ, on a mal évalué le personnage, c’est vrai qu’on l’a vu comme un artiste de plus, on n’a pas vu sa spécificité et le potentiel autrement plus grand que n’importe quel artiste. Et au début, la référence pour nous, c’était Daho, l’artiste qui avait explosé, mais on a compris très vite que ça ne marcherait pas comme ça avec lui, qu’il ne jouerait pas ce jeu-là et que c’était dans l’intérêt de la maison de disque de le laisser développer sa personnalité plutôt que de lui en imposer une.
- Vous m’avez envoyé un petit mot qu’il vous avait fait et que vous m’autorisez à reproduire…
F. Delmotte: Oui, quand je suis parti, il m’a offert ce recueil de textes de Tarkovski, ça lui ressemblait bien, c’était très gentil de sa part, tous les artistes ne l’ont pas fait, c’était un témoignage que notre relation était assez riche et allait un peu au-delà de relations professionnelles.
- De là à partager des moments amicaux à l’extérieur du bureau ?
F. Delmotte: Non, de par ma fonction, nos rencontres étaient limitées aux locaux de Virgin, dans mon souvenir, à la différence des gens de la promo qui accompagnaient partout les artistes et pouvaient donc avoir l'occasion de prendre leur repas ou partir en déplacement ensemble.
Tarkovski que l'on entend sur le disque et dont il parle beaucoup en interview:
COMPLEMENTS
- Réunion de famille
F. Delmotte: J’y étais mais comme invité car je venais de quitter Virgin (ce qui m’a épargné de devoir m’en occuper car ça faisait aussi partie de mon boulot).
- Coin du collectionneur:
Coffrets rares de 17 CD, avec Jean-Louis Murat chantant tombé sous le charme, et J. Clerc, l'ange déchu. Un CD simple existe aussi.
F. Delmotte: Je ne savais pas que c’était devenu une rareté… Un projet porté par Fabrice Nataf pour appuyer cette idée que Virgin était une « famille ». Peu de succès, de mémoire, mais ça n’était pas le but.
- Plusieurs cassettes audio "Virgin Actualités" contiennent des titre de Jean-Louis Murat, en voici deux:
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Interview réalisée par téléphone le 14/02 et relue, et complétée gentiment par de multiples mails jusqu'au 10/03/2024 par François Delmotte. Merci à Alain Artaud (à qui je n'ai pas dit qui était l'interviewé principal) et Marie Sauvet, et bien sûr à François. Merci à la correctrice.
Retrouvez le CROMALIN, et les pochettes figurant dans l'article, et d'autres choses, lors de l'expo du week-end Murat, yes sir! à Clermont-Ferrand, qui sera en partie consacrée sur la période 1977-1990 :
billeterie http://www.surjeanlouismurat.com/week-end-murat-23-24juin-fotomat-tribute-fete-jeanlouismurat
- le Vinyle 1989 sans erreur sur les crédits:
- Maxi 45 T et 45T Amours débutants:
- Le disque Tomber sous le charme du projet DIVERSION: