Après la petite ou grande (je n'ai pas décidé encore) déception du Magic spécial, j'ai découvert avec plaisir les 10 pages consacrées à Jean-Louis Murat dans HEXAGONE numéro 29.
Comme de bien entendu, c'est Nicolas Brulebois qui s'y colle. En grand admirateur mais capable d'avoir un regard critique, il livre une analyse plutôt juste, mais toujours personnelle et subjective, et il rend très bien hommage à la spécificité de l'oeuvre de Jean-Louis Murat, dans la chanson française, par sa résolution à ne rien céder au texte sur la musique, à l'inspiration, notamment sexuelle, sa prolixité, son rejet de la chanson réaliste... L'article est poursuivi par un choix de 10 chansons "en forme d'itinéraire bis", une occasion d'évoquer là encore pas mal de choses (ses chansons sociales, ses collaborations...).
Nicolas qui a apprécié le disque aura aime Murat y fait référence deux fois dans le texte, et heureux hasard, on retrouve 3 chanteurs du projet dans les chroniques de ce numéro: Nicolas Paugam, Gontard et Fred Bobin. Il sera certainement question du nouveau disque d'Alain Klingler dans le prochain...
On retrouvera en couverture Lynda Lemay, qui fait l'objet d'un dossier qui rappellera les grandes heures de Chorus.
Bon, si on doit faire une petite remarque, c'est au moins la 3e fois qu'Hexagone fait plusieurs pages sur JLM, et toujours avec des illustrations (une question de coût, les photos utilisées sont généralement celles faites par le rédacteur en chef), et celle de la photo ci-dessus n'illustre pas si bien le propos en en restant un peu à la caricature. Dommage.
LE LIEN EN PLUS
Dans le grand atelier diffusé sur france inter ce week-end, était invitée Marie-Hélène Lafon dont on a justement parlé dans l'article précédent.
Vincent Josse réconcilié avec Murat a choisi de lui faire écouter "si je devais manquer de toi", on entend subrepticement avant la chanson l'auteure du Cantal dire son admiration pour le chanteur (un peu avant la 40e minute). Les propos qu'elle tient juste avant sur Cézanne et le "côté pas fini" m'évoque Jean-Louis Murat ("son flou artistique" dit Brulebois dans l'article d'Hexagone avec l'opposition avec Voulzy, Cabrel).
Après la chanson, Vincent Josse propose à Lafon d'improviser une suite à la phrase "si je devais manquer de toi", et elle avoue alors être incapable de faire des chansons, elle a essayé sans succès. Le lien est par contre direct avec Murat ensuite quand elle indique qu'en cours, elle aimerait ne faire que de la lecture à voix haute... Murat aurait aimé, lui qui adorait partager ses coups de coeur à son entourage et à ses musiciens.
Vient de sortir chez Glenat (Hommes et Montagnes), le recueil des portraits réalisés par Fabrice Lardreau dans la revue La Montagne et Alpinisme (essentiellement), le magazine du Club Alpin Français. Ca se nomme Leurs montagnes, 32 personnalités racontent.
Et l'entretien de Jean-Louis Murat de décembre 2013 y est reproduit sur 6 pages.... avec une mention dans l'avant-propos: "J'ai ainsi appris avec tristesse la disparition de trois personnalités marquantes: Axel Kahn, Michel Butor et Jean-Louis Murat. Ces hommes m'ont beaucoup appris [...] Du troisième, j'ai en tête "le col de la Croix-Morand", chanson magique et envoûtante, véritable hymne à la montagne: pour ce monde oublié, de royaume enneigé, j'éprouve un sentiment profond"*.
L'article original est en ligne sur le blog. Allez le lire et revenez, j'ai des choses à vous dire!
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Pour bouder notre plaisir, on pourra toujours regretter, comme toujours avec ce genre d'ouvrages de compilations (je pense à la Française Pop de Conte/Berberian dont j'avais parlé) que l'auteur ne remette pas en perspective ou actualise les informations sur les personnalités interviewées. Il faut donc prendre cela comme des archives de presse, et bien prendre note de la date de parution (de 2013 à 2022)... et pour Murat, se résoudre sur la thématique "montagne", à ce qu'il ne soit pas question de Babel par exemple... ou que l'erreur classique à l'époque de situer sa naissance à La Bourboule ne soit pas corrigée.
Je m'interroge aussi sur la phrase "à 17 ans, il se marie et devient père", comme si la décision de se marier n'était pas liée au fait de devenir père. Fabrice indique ensuite que c'est après le divorce, que Jean-Louis commence à vadrouiller... C'est effectivement ce qui a été rapporté souvent, mais c'est en famille que Jean-Louis a débarqué à Paris chez son oncle journaliste Edmond. Sa cousine marquée par ce souvenir d'enfance me l'a rapporté.
Le tout reste quand même très intéressant, même si l'article, ai-je l'impression, laisse assez peu la parole à Murat par rapport à d'autres interviewés (il a été peu prolixe lors de l'entretien?). On trouvera donc évoqué sa passion pour Messner (Matthieu regrettait de nous quitter sans en avoir fait un article), le plus médiatique et contesté René Desmaison (dont il raconte qu'il le suivait de conférence en conférence, Desmaison était un grand nom des "Conférence du monde"), des personnages comme "Marie Paradis la première femme à avoir gravi le Mont-Blanc en 1808", la période où la moitié des livres qu'il achetait était consacrée à la montagne, l'Himalaya.
* tant pis pour le sous-texte érotique (que le Muratien à l'esprit mal placé recherchera vainement dans les 32 témoignages).
En lisant les autres articles (sans doute à faire petit à petit car le procédé est un peu répétitif, avec une partie biographie systématique), les amateurs de montagne seront amenés à réfléchir à leurs propres sentiments et émotions. Les mots d'Axel Kahn et Boris Cyrulnik qui racontent comment ils ont pu être saisis par l'émotion à certains endroits, "parfaits", cette rencontre avec le sentiment de "bonheur", de fréquenter la beauté sont par exemple très beaux. Cela m'évoque fortement les propos de Murat dans l'émission "A la dérive" (radio nova). On retrouve avec Belinda Cannone ce même moment de conscience: "cette totale fusion avec le décor dans lequel on évolue" (Fabrice Lardreau cite Romain Rolland qui a nommé cet instant "sentiment océanique"), et Belinda de raconter les 3 endroits où elle a ressenti cela: "on est en continuité avec tout ce qui nous entoure, les rochers, la montagne, les rivières. Je suis athée, mais cette expérience se rapproche pour moi de la mystique...". Murat toujours: "maintenant que je suis un grand garçon, et je me rends compte de ça, cette ombre, cette température, cette couleur, tout, c'est comme si j'étais à l'intérieur de moi. Je pourrais mourir ici, par exemple, je serais entouré ce qui est essentiel" ("à la dérive"). Valentine Goby parle elle "d'expérience radicale d'émerveillement".
Rapidement, je me suis interrogé en lisant ces pages : mais cette fascination, elle vient aussi de la peur de la montagne, personne n'en parle... et justement, l'article de Belinda Cannone fait le lien ensuite: "la montagne est le plus à même de procurer ce genre d'expérience [mystique] car de tous les paysages naturels, elle est la seule à susciter ce qu'Edmund Burke appelait le sublime: une beauté tellement énorme qu'elle n'est pas entièrement distincte de l'effroi. En cheminant sur un sentier, un gravissant une paroi, nous gardons en mémoire cette vieille expérience humaine d'un univers qui, jusqu'à ce que les premiers touristes l'apprivoisent, a longtemps fait peur" (NDLR: c'est pour ça que je n'aime pas les traileurs dont la pratique pour moi méprise la montagne). Ceci dit, j'imagine que la contemplation de la mer, de l'océan, peut tout autant susciter ce même sentiment.
Michel Butor me parle aussi avec la fascination pour la montagne qu'il observait tous les jours et dont il s'inspira pour 35 vues du mont Sadia le soir l'hiver et neuf autres vues du mont Sadia, ou avec la façon dont il parle de ce bout de montagne pourtant un peu banal (1400 mètres) mais qui est son chez lui (massif des Voirons, près de Genève) et dont il n'est jamais "blasé". Heureux les hommes et Murat qui ont pu connaître ce sentiment?Point d'interrogation car Murat, dans l'émission nommée plus haut, après avoir exprimé un coup de foudre pour Douharesse, et aussi ce sentiment d'être à l'intérieur de soi, terminait par : "c'est l'enfer d'être de quelque part, vraiment dans mon for intérieur, je ne me sens pas du tout d'ici". Les contradictions toujours.
Les pages sur Luc Bronner donnent envie de lire son livre la montagne blessée sur Chaudun, un village abandonnée du Champsaur. Elles m'ont également ramené à l'univers muratien des chroniques paysannes même si Luc Bronner en journaliste est libéré de tout regard nostalgique. Il faut dire qu'il évoque par exemple les enfants illégitimes de la ville qu'on laissait en nourrice aux paysans et qui pour beaucoup décédaient assez vite... Les habitants de ce village finirent par vendre leur terre devenue stérile à l'Etat... et partir aux Amériques. (Ps: mince, Samuel, ami géographe de Jean-Louis, celui -là même qui lui a fait lire E. Reclus, me l'avait déjà recommandé! Il faut que je m'y mette. -c'est acheté!-).
Envie de lire suscitée aussi pour 8 montagnes et Sans jamais atteindre le sommet de Paolo Cognetti, qui est allé vérifier au Tibet dans un long périple s'il existait un seul et unique "peuple des montagnes"... ce qu'il semble finalement réfuter... On est bien d'accord, entre les Auvergnats et les alpins (plus ou moins tous des Suisses pour Murat), la comparaison est vite faite! Ah, mince, jusqu'à là, j'étais sérieux... Claudie Hunzinger, vosgienne, quant à elle, quand on lui demande sa nationalité, dit "je suis de la montagne".
On retrouve chez les nombreux auteurs interviewés la relation entre l'écriture, la création et la marche. Par exemple, Céline Minard explique avoir "besoin de marcher pour écrire, de sentir le rythme s'installer, mais aussi la fatigue, libératoire". Pour Murat, l'exercice physique, distinct de la contemplation, était nécessaire, mais il ne l'a pas relié me semble-t-il directement à l'écriture (l'artisan travaille dans son atelier). La fatigue, elle était peut-être plus un échappatoire pour se perdre de vue ou du moins se canaliser.
Un des grands intérêts du livre est de se dresser une très longue liste de lecture pour aller plus loin : outre les livres des interviewés, chacun y va de sa référence, des classiques: Hugo (Le voyage aux alpes), Rousseau, les grands récits de voyage (David-Neel...) en passant par Thoreau, Frison-Roche à des auteurs moins connus : Le mont Analogue de René Daumail, Steve Roger, Ascension de L. Hohl (les choix de Céline Minard) pour n'en citer que quelques uns.
Dans la liste des héros de la montagne cités, elle aussi très fournie (Maurice Baquet par exemple), je retiens le récit impressionnant de Nicolas Philibert sur les films avec Christophe Profit qui ont marqué ma génération (quelle tension de se retrouver dans une falaise à filmer un homme non assuré avec 700 mètres de vide et qui parfois se retrouve en échec dans un passage et doit faire marche arrière!)
Au rayon "auvergnat", Céline Coulon figure dans le livre, et elle évoque le Sancy, sans le relier à Murat, mais la référence est faite par l'auteur : "elle a une affection particulière pour le col de la Croix-Moirand, passage vers ce lieu magique, célébré par Jean-Louis Murat : «il n'y a quasiment rien là-haut, sauf une auberge toujours où on vient déguster des omelettes qui sont délicieuses. Ca fait partie des endroits mythiques pour moi»".
On retrouvera surtout Marie-Hélène Lafon, l'auteur "du Cantal", fille de paysans, "les derniers indiens" disaient-ils (F. Lardeau dit :"elle explique avoir grandi dans cette litanie de la fin du monde paysan" ce qui lui a donné ce besoin de transmission: «j'ai eu le sentiment que ce pays lui aussi allait disparaître, s'effondrer que les montagnes allaient littéralement s'écrouler [...], il fallait par conséquent saisir ce monde »). Elle évoque aussi le sentiment d'insularité (lien avec Vialatte), avec cet isolement : "cet univers austère, au climat rude, dont on dit qu'il ne connaît que deux saisons, l'hiver et le 15 août" et le regard des gens de la plaine sur les " gabatchs" ("des gens moins civilisés, un peu braques"), et notamment l'"humiliation sociale" ressentie aux journées de ski au Lioran devant les citadins qui se moquent. Inutile pour vous, chers lecteurs fidèles, d'illustrer le lien évident avec Murat dans tous ses propos... La fin de l'article en donne encore un supplémentaire : "l'aspect rugueux des montagnes, son austérité, entretiennent des liens profonds avec la discipline de l'étude et de l'écriture" dit F. Lardreau pour résumer les propos de M.H. Lafon.
Pour conclure, dernier petit clin d’œil (double, voire triple) à Murat, avec Matthieu Ricard qui cite Cartier-Bresson : " «je ne prends pas de photos, je suis pris par la photo ». Moi, je suis pris par les paysages".
Quelques mois après Jean-Louis, c'est une autre personnalité du rock à Clermont qui disparaît: Joël RIVET, lui aussi beaucoup trop jeune (il était même le cadet de Murat de 5 ans). Il figurait bien-sûr dans le livre "une histoire du rock à Clermont" de P. Foulhoux, avec 4 pages.
C'est, gars de Gerzat, au collège à 15 ans qu'il se met avec la musique avec son premier groupe qu'il forme avec Alain Bonnefont -et son frère Philippe- (Smack). Il fréquente le lycée de Montferrand quelques temps après Murat, le groupe d'alors s'appelle Ambulance. Puis, il y eut les études, et les séjours à Londres (assistant de français). Il se rappelait quand même vaguement avoir été sur scène au côté de Jean-Louis au Festival de la Bourboule de 78 que Matthieu nous a relaté: Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit ET Je revois les yeux complètement éclatés de Patrick Eudeline sans ses lunettes, ni gris ni verts.. Retour plus durable en 81, il joue dans les Tortionnaires, et les guêpes... et dans le même temps, avec les frères MIKAELIAN qui jouent avec Murat, dans Série B.
Il y aura ensuite les Pale Riders avec Jack Moiroud, l'organisateur du concert pour la Roumanie, et les Rivets Sauvages, dont j'ai partagé une vidéo à l'occasion de l'interview de Jack Daumail au printemps dernier. Ce dernier nous disait: "Joël Rivet, rencontré lors d’une fête de la musique alors qu’il jouait avec les Guêpes, m’a directement invité à monter sur scène alors qu’on ne se connaissait pas, nous avons rapidement joué ensemble avec son frère Christophe, François, Bruno Sauvage, puis Christophe Adam". Par ce dernier, il est devenu un acteur régulier de la chaine youtube French Kiss (voir ci-dessous), parfois avec sa fille Anouk (une des représentantes de la 2e génération au côté des enfants Clavaizolle, Mikaelian, Izoard, Daumail). Sincères condoléances à elle et à sa famille et à tous ses camarades musiciens "irréductibles".
Voici ce qu'il disait de Jean-Louis dans le livre de Foulhoux:
Voici encore quelques extraits de son témoignage :
Autre lien avec Murat: ici avec JL Alos, autre disparu, qui joua dans Clara et à qui est dédié Taormina. (photo-collection d'Alain B., toutes mes amitiés aux rancheros qui voient encore partir un des leurs). Je pense que c'était avec les Guêpes (dans lequel joua aussi Stéphane Mikaelian).
On va apprendre qu’à Clermont, il y a eu vraiment une génération derrière Jean-Louis Murat avec les Joël Rivet, les Christophe Adam, les Marie Audigier, tous ces gens-là qui sont tous au lycée de Montferrand en même temps, au moment des grèves. Marie Audigier, c’est un leader avec toute une bande, et ça a fédéré des gens qui se sont mis à faire de la musique grâce à eux.
Minck DeVille, apparemment en manque, s'est jeté sur lui en plein concert: "il s'est littéralement jetté sur moi, belliqueux. Je l'ai ceinturé et embrassé en lui disant we love you, Willy [...] Il est monté sur scène et il a chanté en me regardant une belle version de you better move on".
Place à la musique:
On se quitte avec une de ses chansons de coeur, qui nous permettra de faire un petit clin d'oeil à Christophe Pie, qui accompagna Chuck.
je récolte des trucs... et puis, vu que je n'ai pas de listes "to do", j'oublie de vous les transmettre... mais une demande hier m'a permis de retrouver ça.
A l'époque de l'interview de Stéphane PRIN où je citais ces documents, c'était en ligne sur le site de l'auteur des interviews, mais les pages ont disparus... et je n'avais pas conservé les articles. C'est pourtant très important: le témoignage de l'ingénieur son des premiers succès (jusqu'à Mme Deshoulières), Christophe Dupouy, flutiste sur Venus, reconverti depuis, dans les puces à St-Ouen (même s'il a ensuite participé au COURS ORDINAIRE DES CHOSES pour préparer le terrain sur place, trouver les musiciens puis en studio).
Retour sur DOLORES (revue "computer music):
ET puis pour MUSTANGO:
Après Zacha, Stéphane Prin ici, Denis qui a aussi parlé à droite à gauche... il nous resterait à entendre Aymeric Letoquart.
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LES CLICHES EN PLUS
Christophe Dupouy m'avait informé il y a bien longtemps de la mise en ligne de quelques photos de sa collection personnelle :
Lors d'un enregistrement de disque de Marie Audigier: Alain, Jérôme Pietri, Christophe, et Christophe... Denis en dessous...
On termine avec le festival les Belles journées 2023. PS: On me reproche d'honorer Izia par message... J'ai juste partagé des photos, par courtoisie pour la Mairie qui m'accorde une accréditation depuis le début du festival et que ça m'amuse de faire et partager des photos, même si elles sont loins d être pro. Cette lectrice oublie que par le passé j'ai même "honoré" Slimane, Armanet ou M. Kaye.
Enfin soit, après avoir fait plusieurs comptes-rendus ici (Le palais idéal, un Fourvière, et Villefranche, où j'émettais des réserves sur son jeu de scène), je n'avais pas forcement prévu et envie de renouer avec Benjamin B. suite à un comportement que je juge indigne d'une "star" à qui tout sourit (qu'il soit de gauche, lyonnais, muratien, supporter de l'OL et talentueux me rend la chose encore plus triste)... Après, ce n'est pas parce que j'ai des réticences - et même au contraire-, que sa musique ne m'est pas "accessible". Et puis il est copain avec Laetitia Masson. Le problème, c'est essentiellement que depuis... Palermo Hollywood?... je n'accroche pas aux disques (je continue pourtant de les acheter). J'ai tant écouté "à l'origine", j'ai même eu du mal pendant l'été à retirer "la superbe" de mon autoradio... si bien que vendredi, j'ai vraiment "vibré" sur "sans viser personne"... Juste ça me suffisait (même si l'orchestration était un peu trop musclée...).
A part ça, je l'ai trouvé plutôt bon et finalement j'ai peu cédé à l'agacement, comme par le passé, j'ai même toléré son gant et "ses mains sur le coeur". J'ai trouvé surtout impressionnant cette voix bien en avant alors que le groupe joue fort... Pour autant, décidément, je n'accroche pas à la machine à tubes qu'il est devenu. Ceci dit, je crois que je vais me laisser tenter par son nouveau disque symphonique prévu en ce mois de septembre...
4 diaporamas:
A part ça, deux jours de météo exceptionnelle, le parc et ses arbres, une meilleure gestion des files d'attentes et des nombreux bénévoles, et encore un gros succès public... Et une programmation très féminine (à part Biolay), faut le noter, mais à mon goût, un peu monocorde... (Je n'ai pas assisté au show de la dernière invitée Zazie).
Jour 2 du festival qui a débuté avec Adé... une première partie qui a emmené du monde, c'était bien plein dès 19 heures - même si je n'ai pas vu que c'était sold out, c'était la plus grosse affluence depuis l'ouverture du festival, nous a dit Izia).
Je ne fais pas le tri (à part le très très flou), je balance tout pour faire plaisir aux fans éventuels. Diaporamas (passez sur les images).
Après les BANDIT BANDIT, un duo rock installé à Lyon, sur scène, avec un batteur et bassiste, qui joue un rock énergique en français, et une chanteuse qui s'agite énormément, Victor Bosch, le programmateur du festival, ne prenait pas de risque avec DELUXE... et son show (avec étincelles) pour les foules. Les gens adorent... et autour du merchandising bien fourni, il y aura foule encore une heure après le concert pour voir les artistes qui "font le job"... La semaine dernière, j'étais à Uriage, et j'ai vu un groupe "Big Yukulele Syndicate"... Idem, les gens adorent, mais pour moi, c'est du spectacle, froid et impersonnel (alors que "la tournée des refuges" avant... que c'était chouette, comme toujours!) . Deluxe a le mérite de mettre à l'honneur le saxophone (bon, même si...)... et de jouer des compos, et de s'appuyer sur une chanteuse pertinente. Ce n'est pas désagréable.
- J'en profite pour parler de Stéphan Eicher vu au PARC des OISEAUX de Villars les Dombes, que je retrouvais après une pause importante (les tournées "orchestre baloche", les automates, ne m'avaient pas vraiment inspirées)... et c'était drôlement chouette de le retrouver. J'aimerais qu'il oublie quelques tubes qui m'ont lassé depuis des lustres, mais on accroche bien aux nouvelles chansons et... "1000 vies" par exemple, suffisait à mon bonheur. Stéphan, promis, je raccroche les wagons!
Voilà un moment que j'étais à la recherche d'un document inédit, avec l'aide de notre correspondante parisienne mais il s'avère que l'on ne suivait pas la bonne piste. Jean-Louis Murat a parlé en interview d'un texte psychanalysant qu'il aurait écrit surHitchcock. Pour moi, il s'agissait d'un texte de jeunesse quand il s'essayait au journalisme (dans les inrocks en 2000: A mon arrivée à Paris, j'ai regardé dans l'annuaire les cinéastes qui y étaient. Il y avait Claude Sautet, je l'ai appelé, je suis tombé sur lui directement, on s'est vus, on parlait cinéma. J'ai écrit des papiers dans des revues de cinéma amateur). . ll parlait d'un travail fait pour une personne qui a travaillé ensuite pour Canal+ (j'ai ainsi questionné Philippe Dana, Dionnet...).
Et voilà qu'en naviguant sur un tout autre sujet, je tombe sur un article.... où figure ce texte signé Jean-Louis Murat à propos de VERTIGO... en 1990. Il figurait déjà sur le net depuis 2022. Je ne comprends pas tout et la mise en page interroge, mais on y croise Géronimo, Cohen et Neil Young... et Saul Bass (le graphiste de l'affiche du film)... et Freud... souvenir d'enfance et propos sur l'amour... Des bribes de toute une vie. Allo, Mme Cinéma?
- Tu te fous de moi, Paulo? Une journée entière à monopoliser les ordinateurs et les bibliothécaires, d’abord serviables et diligents, puis amusés du rempart de vieux papiers construit sur la plus grande table en un temps record, un peu inquiets de voir leurs gros cartons tanguer à 2 m de hauteur, consternés de me découvrir à la fermeture à croupetons sur leur moquette, de gros et précieux volumes étalés à même les allées… Et pendant ce temps, Paulo au téléphone : Toujours rien ?Tu as regardé la base de données ? Oui, tu n’y es que depuis 30 mn, et alors ? Et Tu en es où ? J’ai regardé la base de données, je te jure il y a des trucs. Et Ca avance ? Tu déjeunes ? Encore ? Tu comptes y retourner ? Parce que bientôt ça ne sera plus la peine, ça ferme tôt, hein, j’ai regardé les horaires, Et encore Ah, en fait, je dois te dire, ce que j’ai trouvé sur la base de données c’est à la Cinémathèque de Toulouse… Bon alors ?? OK, ne t’énerve pas. Laisse tomber Hitchcock. Tu peux chercher sur Mademoiselle Personne ? Sorti quand ? Euh, jamais. Pourquoi ? Et maintenant, tu viens me dire que ce texte était déjà sur les internets? T'as de la chance que le blog concurrent ne recrute plus!! Je te le dis! Bon, je t'écris un truc vite fait:
- C’est très émouvant de découvrir ce si beau texte, surtout après l’avoir laborieusement cherché et surtout sur un des plus grands films de tous les temps ! et de se dire qu’on n’a sans doute pas fini de découvrir des pépites et de continuer à s’émerveiller.
C’est bien du Jean-Louis Murat, à la fois aigu, poétique et buissonnier
Qui admiratif se promène dans les images et les motifs du film, des films d’Hitchcock
Qui malicieusement interroge ses obsessions dans un jeu sur la langue – traductions et jeux de mots - et les associations d’idées (le texte psychanalysant !)
Et, d’une obsession l’autre, retrouve dans ce vertige face au femmes, au temps et sa profondeur ce qui l’habite et l’anime, qu’il a chanté sa vie durant.
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Vertigo ; maladie des chevaux, qui se manifeste
par le désordre des mouvements,
Mais aussi ?
le nom d’une couleur
d’une ariane brune
le nom d’un empereur
d’un poète albanais
d’une maladie d’amour
du parfum des jonquilles
d’une Jaguar…..
Si le vertige donne des « sueurs froides »,
c’est donc La Peur ?
« La peur , c’est l’attente de la peur »
… le vertige , toujours …
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-enfant , quand l’un de nous avait le vertige, nous chantions
« oooh , il a la tige verte. » .
disait-on « oooh green cock » au petit Alfred ?
En - a- t’il été affecté ?
n’a-t’il mis en film depuis que ses passages à vide ?
l’Anglais est-il le moins terrien des humains ?
tous les Anglais sont-ils des marins ?
vide et emptiness ont-ils
La peur du vide est-elle naturelle ?
celui qui n’a pas peur du vide est-il un homme mort ?
pour l’Anglais, l’hypocrisie est-elle un art de vivre ?
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*1. Quand on a le vertige , on ne se penche pas sur les femmes.
*2.Quand on a le vertige , on ne se penche pas sur le passé.
*3.Quand on a le vertige , on ne se penche pas sur les films d’Hitchcock.
une fausse blonde, brune
Une fausse brune , blonde
ne saurait me tromper
mourir d’amour
c’est mourir de ne pas être aimé
ne pas être aimé c’est ne pas savoir aimer
vertige ?
non
2. le séquoia se nourrit de la terre
la peur se nourrit d’elle même
Neil Young se souvient de son amour
Pour une jeune Indienne
du temps de Montezuma
… couché sur l’herbe rase du Montana
Leonard Cohen écoute
les derniers échos
de la cavalcade
des guerriers des faits de Geronimo
Quand on a peur de regarder derrière soi
on a peur de regarder en bas
le passé dérange ceux qui n’en ont pas
vertige ?
non
3. « l’ attente de la peur est une folie »
un couple sans enfant
des lunettes
lui même
Freud
des mathématiques
des baisers
Saul Bass
des oiseaux
des communistes
des blondes
des désirs cachés
un échafaudage
le piège…
la trappe…
les chutes…
… toujours le vertige, et Hitchcock est heureux.
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Au début du texte, si Vertigo est effectivement une maladie dont sont atteints les chevaux et une voiture Jaguar, il semble que Jean-Louis laisse vaguer son inspiration sur ce nom, comme pris dans l'effet du même nom (procédé technique -travelling inversé- que crée le réalisateur sur ce film) ou les tourbillons du générique : pas de trace sur le net d'empereur, de poète albanais, et d'ariane brune (sans majuscule?)... alors que "le parfum des jonquilles", "la maladie d'amour" nous renvoient clairement à l'univers muratien. La suite se poursuit à cheval : par "BRIBES abattues".
Florence D, tu complètes, je n'ai qu'un souvenir vague du film?
- On pourrait multiplier les illustrations pour ce texte plein de références:
Sur le séquoia, contemporain de la découverte de l'Amérique, et même de la bataille d'Hastings:
Saisissantes stries de l’arbre, vertigineuse profondeur du temps. Et le mystère de cette femme qui dit venir de si loin. Superposition des époques, plongée dans le passé, comme Neil Young se souvenant de Moctezuma dans Cortes The killer et Cohen écrivant sur le sort funeste des « First nations » ("Kateri Tekakwitha" dans Beautiful loosers).
- Alors que le personnage est pris de vertige stérile et de peur à leur contemplation, pour les artistes, c'est un tourbillon vers l'inspiration et les souvenirs... comme ceux du parc fenestre (qui n'ont que 200 ans) ?
Certes... peut-être. Encore quelques échantillons, pour le plaisir?
- « Lui-même":
Même dans un huis-clos sur un bateau (Lifeboat)
- "Freud":
et Dali (La Maison du Docteur Edwardes).
- "Des baisers"…
On doit à Hitchcock le plus long de l’histoire du cinéma (Les Enchaînés)
- "Des blondes"… Et des britanniques
Grace Kelly (dans Fenêtre sur cour)
Hitchcock dans ses entretiens avec François Truffaut :
« Qu’est-ce qui me dicte le choix d’actrices blondes et sophistiquées ? Nous cherchons des femmes du monde, de vraies dames qui deviendront des putains dans la chambre à coucher. (…) Je crois que les femmes les plus intéressantes sexuellement parlant sont les femmes britanniques. (…) Une fille anglaise avec son air d’institutrice est capable de monter dans un taxi avec vous et à votre grande surprise de vous arracher votre braguette »
- oui, Blonde/brune... Murat a toujours choisi (Une fausse brune, blonde ne saurait me tromper")
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Merci Florence! NB: Vertigo est disponible en VOD entre 3 et 4 euros.
Le texte est tiré d'un article signé Pierre Gaffié, réalisateur-journaliste et ancien chroniqueur cinéma de Nulle Part Ailleurs... qui en profite pour nous raconter son Murat...
Il y a trois décennies, Jean-Louis Murat avait accepté d'écrire un texte sur "Vertigo" d'Alfred Hitchcock dans le cadre d'un livre que j'écrivais. En pleine promotion de "Cheyenne Autumn", il avait réagi avec une gentillesse incroyable au jeune provincial pressé que j'étais aussi. Il m'a envoyé ses deux textes (l'autre sur "Taxi driver") tapés à la machine dans une enveloppe kraft que j'ai encore. Le texte est plus bas... Quand je l'ai rencontré, je lui ai dit à quel point "Cheyenne autumn" était beau. Il avait fait un petit geste des épaules que je n'ai jamais oublié... C'était très sphynx et très humble à la fois. Comme s'il était déjà passé à autre chose...
1989 : "L'ange déchu" est un choc un coup de balai dans mes oreilles. Je n'en croyais pas mes sens. La chanson a habité mon esprit des mois et des mois. A l'époque, je présentais le cinéma sur "Nulle part ailleurs" (C+), ce qui avait quelques avantages induits, notamment l'amitié de Pascal Aznar, qui travaillait chez "Virgin", la boîte de Murat (qui s'y sentait d'ailleurs en boîte). J'ai reçu le CD du "Manteau de pluie du singe" par coursier et c'était comme une livraison de pain béni.
Je suis frappé par "Cours dire aux hommes faibles" et son rythme trépidant, qui s'accélère, alors que justement on parle de faiblesse. Quel oxymore ! "Col de la Croix-Morand" évidemment. J'y suis allé plusieurs fois dans ce col, à ce col, seul et accompagné. En 2016, ma compagne ne voulait pas monter au sommet : trop haut, trop chaud. Elle m'a conseillé d'y aller tout seul, que je lui raconterais, etc... J'ai grimpé au sommet de la montagne qui surplombe le col. Puis, en jetant un oeil distrait sur le contrebas, je vois un petit chien, le nôtre, qui monte à grandes enjambées. Cebeau Wwesty était en train de montrer le chemin à ma compagne, lui disant : "Viens, on va retrouver Pierre !" Nous nous sommes retrouvés à 3 en haut... Je crois à ces signes telluriques. Le chien s'appelait "Pégase", un nom cité par Murat dans "Fort Alamo".
La première fois que j'ai entendu parler de Murat, c'était dans un entretien de William Sheller. J'ai tendu l'oreille. Je trouvais "Si je devais manquer de toi", joli, inhabituel mais pas envoûtant au point de... Jean-Louis est venu la chanter sur le plateau de "La vie à plein temps" (France 3) à Toulouse. Ce jour là, pur hasard, je faisais une chronique cinéma en direct. Murat chantait juste après et j'ai eu l'impression de passer devant la caméra en quittant le plateau. Je me sentais con et embarrassant. Heureusement, en régie, le réalisateur ne dit qu'il n'a rien vu. J'avais donc frôlé Murat sans le masquer. Anecdote...
"Cheyenne autumn", quel album ! Depuis, je me suis dit (sans preuves) qu'il s'agissait sans doutes de chansons que Murat avait en stock depuis plusieurs années, et qui avaient été "embellies" par les synthés, boîtes à rythmes, bref l'emballage "Virgin" (et je dis ça comme un compliment). La preuve, il a peu chanté les chansons de cet album par la suite, y compris les plus belles ("Amours débutants", "Te garder près de moi", "Le garçon qu maudit les filles", "Le troupeau"...
C'est en écoutant ces chansons que je suis allé à Clermont-Ferrand pour la première fois. Mon grand-père m'en parlait souvent, lui qui négociait du bois depuis Brive-La-Gaillarde. En serpentant dans la ville, je pensais à "Ma nuit chez Maud" et à Murat, ce chanteur pas à la mode...
J'ai été déçu par "Vénus" qui bégayait selon moi. Trop vite. Je me souviens aussi d'une discussion avec le cinéaste Laurent Larivière (qui ne portait pas ce nom à l'époque) et qui me disait "Non, Pierre, c'est l'album de la maturité !". C'est bizarre les goûts...
"Dolorès" m'a frappé, comme un uppercut. Ce train bleu, ces allers-retours sentimentaux, ces "à quoi tu rêves", cette réinvention rythmique. Et surtout, j'étais bouche bée devant la crudité de "Fort Alamo" : "Tes gestes d'orfèvre, ta vie de femelle, je te jures que je m'en fous... De ma vie vulgaire dans l'armée de l'air, je garde l'amour, c'est tout... Si dans tes bontés internationales, je ne vaux plus le coup". Tellement de double sens, que c'est érotique, je trouve, une séparation quand on y pense. Je trouvais que c'était plus fort que Bashung, car sans humour et jeu de mot qui sauve. Murat y allait franco. Je me souviens qu'à la même époque Kubrick disait à son scénariste de "Eyes wide shut" (Frédéric Raphael) : "Surtout, pas de bons mots dans les dialogues !" Ça me plait cette rugosité. L'humour vient trop souvent rendre démagogique les coeurs blessés, je trouve.
"Mustango", c'est le cross-over. L'imaginaire américain rendu prégnant par les musiciens de "là-bas". J'ai toujours été fasciné par le petit roulement de batterie au début de "Jim". Pour moi, c'était comme si Murat appuyait sur la touche "extra ball" d'un flipper et relançait la partie, sa partie. Quelques années plus tard, Murat était chez Drucker, invité par Patrick Sébastien. A la fin de "Au mont sans-soucis" (pour moi l'équivalent moderne du "Fidèle" de Charles Trénet), Sébastien, briviste, a dit à Murat le clermontois : "C'est chouette que tu aies fait les chants d'enfants toi-même à la fin !". Ça m'a rendu Sébastien terriblement sympathique.
"Le moujik et sa femme", c'est la preuve qu'il faut savoir nommer une oeuvre. Quel beau disque. "Foule romaine", quelle ode à la sensualité, on se croirait au milieu des cigales, alors qu'il n'y en a probablement pas à Rome. "Moujik"... Oui, il faut nommer un disque, car quelques mots le colore alors que tant de chanteurs donnent des titres passe-partout et passe-plat.
Un jour à Colombes, j'ai pu revoir Murat, backstage. Il y avait des fruits et des sucreries dans des coupelles, ça m'a surpris. Il était non pas discret, mais désinvolte. Je crois que c'est sa manière de ne pas se prendre au sérieux ou peut-être de se dire que la vraie vie est ailleurs que dans les bavardages du quotidien. Quel dommage qu'il y ait succombé dans les médias. C'est quand même une énigme ce comportement médiatique, c'est presque comme Céline en littérature...
Pendant le concert à "L'avant-scène" de Colombes, un couple (vers le 5ème rang s'est levé et est parti, discrètement. Il n'y avait pas mort d'homme. Il devait être surpris de ne pas voir le Murat de "Regrets". C'était l'opposé à vrai dire : JLM déstructurait toutes ses chansons à la guitare et il a fallu du temps au public pour reconnaître "Jim". Ça aussi, c'est l'apport de Murat : la dialectique, la contradiction, entre ses albums studios et leurs rendu "live". Qui d'autre que lui l'a fait autant.
Quelques mois avant j'avais réalisé une fiction dans laquelle on entendait "Le verrou", cette magnifique chanson de Julien Clerc (peut-être sa plus belle) dont Murat avait écrit le texte. Pendant des années j'ai relancé" Murat pour savoir s'il avait vu le film, s'il l'aimait. Jamais de réponse. Là, on touche du doigt le fosssé. Quel regret. Mon souhait était de faire un clip pour lui. En 2023? j'y croyais encore...
La photo noir et blanc dans la pochette de "Babel", ambiance film policier à la Robert Siodmak me captive. Que se passe t-il vraiment sur cette photo ? Dites-le moi...
Murat, c'est une carte de géographie chantée : la lune est rousse à Cabourg, la Dordogne mijote les sentiments, le mendiant est à Rio, on va voir sa fiancée dans le Tarn-et-Garonne...
Dans un entretien, JLM avait n jour répondu : "Je serai toujours le mec qui fait des salles de 100 places et pas de 200 !". C'était incroyablement froid, et triste de façon grinçante. Cela aurait été vraiment intéressant qu'il fasse des Zeniths, pas pour la foule, mais pour le décalage. Il aurait dû mettre de l'eau dans son vin peut-être (pas sûr) mais le nectar aurait pu être délicieux
Quelle ironie : c'est son riff dans "Mashpotétisées" (où deux présidents de la république et Johnny sont attaqués) qui, repris dans une pub pour "La banque postale" qui aura été peut-être sa musique la plus lucrative. La vie est une farce...
"Grand lièvre" me semble supérieur à "Morituri". Il y a une fougue insouciante tellement pleine, tellement accueillante. Peut-être que Murat est plus fort question bestiaire (le lièvre) que question abstraction (je parle du titre)
La dernière fois que je suis allé en Auvergne, c'était après le premier confinement. J'avais trouvé un four à pain reconverti en maisonnette et il n'y avait aucun avis sur le site de location. Et les photos étaient bizarre : ce four à pain était diablement lumineux. Quand je suis passé près de la Bourboule, j'ai monté le CD dans la voiture : "Hold-up" le duo avec Morgane Imbaud, que je chantais à tue-tête...
En arrivant dans le "four à pain" (une merveille de maisonnette en pierre), le propriétaire m'a montré ses vaches, qui allaient dormir pendant 6 jours juste au-dessous du gîte. La nuit, certaines regardaient la pleine-lune. Regardez la pochette intérieure de "Innamorato"...
ET voilà que je me rends compte qu'on avait déjà croisé Pierre ici mais il y a bien longtemps, au tout début du blog... il avait publié le texte de Jean-Louis Murat sur TAXI DRIVER... dont je n'ai pas gardé l'intégralité! C'était là. Pierre Gaffié devrait remettre en ligne ce texte prochainement... et deuxième surprise, le texte était déjà en ligne dans un précédent article...
La Jaguar:
LE GRAND RETOUR DU LIEN EN PLUS VERS LE PASSE ET L'INFINI AU DELA
Je l'avais partagé à l'époque, mais Murat qui nous parle de 1969, c'est une très belle archive
Après avoir imaginé ce petit montage pour accompagner Coco Macé lors du premier Week-end Murat, yes sir! (cf ci dessous), j'ai décidé de vous en proposer une version sur la chanson originale. Elle est plus longue et j'ai donc ajouté quelques photos supplémentaires.
Comme toujours quand je fais un petit travail sur une chanson, elle devient tout-à-fait particulière à mon coeur, mais celle-ci, particulièrement.
Voici la version du talentueux COCO MACE... qui a su y intégrer un joli crescendo musical, alors que la version Murat est plus monocorde. Bon, je suis tout aussi fan... Je ne peux pas m'empêcher de la réécouter à chaque fois.
J'en profite pour vous renvoyer sur quelques vidéos de ma chaine qui ont été moins vues...
Ainsi, la version d'Elvinh avec Lucie de Belfour (et Karton) de BANG BANG, c'est vraiment une version que je garde en tête après chaque écoute: le timbre d'Elvinh, les coeurs de Lucie, le piano de Michel... vraiment tout le charme des longs morceaux épiques de JL.
Je ne republie pas toutes les chansons de cette soirée, vous savez où les trouver, pas non plus le succès des 3 derniers mois ("chacun sa façon", 2000 vues)
Tiens, par contre du ALINE, c'est d'actualité: Donald Pierre a annoncé cette semaine qu'ils pourraient reprendre du service.
tiens, j'ai envie de réécouter aussi ce moment doux avec ce cher Alain Klingler et Lionel Damei (et Christophe):
Dans les petits trésors - ça me rappelle d'un coup les beaux cadeaux que je recevais de la haute maison-, cette version de COLTRANE alternative, vraiment magnifique, et plus organique que la version studio.
Dans les cadeaux, il y avait eu la reprise d'ALCALINE, représentative du talent de Jean-Louis pour cette exercice. Une autre version a été diffusée chez Lenoir ensuite (vous avez été peu nombreux à l'entendre mais le son n'est pas terrible).
Ah, tiens, DOMINIQUE SONIC... souvenir des Belles journées... un autre disparu... à 55 ans en 2020, un très bon moment:
- Ah, je n'a pas réécouté ça depuis plus de 10 ans... Des amateurs qui proposent ROYAL CADET a capela:
- Pas revu depuis longtemps aussi ce petit montage pour l'anniversaire de "le garçon qui maudit les filles" (j'avais dans l'idée de le faire pour chaque anniversaire... mais je n'aurais fait que les 30 ans de Suicidez-vous et ceci)
Allez, on termine par une vidéo du 7/7/7 à Cluses... Je dois essayer de télécharger l'ensemble du concert en meilleur qualité depuis 12 ans, mais j'y pense et puis j'oublie... Murat devant 1000, 1500 personnes, c'était chouette...