Allumer le Feu Johnny Vacances?

Publié le 10 Janvier 2018

 

Oui, j'ai laissé passer quelques semaines avant, quand même!, de vous parler de notre Johnny Hallyday (mince, je ne sais pas comment ça s'écrit... oui, deux y).   Délai de décence?  Peut-être un peu, car j'ai aimé cette communion nationale autour d'un chanteur (je partage l'avis exprimé par Vignol ici)...  mais n'allons pas à la facilité:  il serait trop facile d'opposer tout de go Murat à "Johnny Vacances", son ainé de 9 ans seulement...    Un article de bric et de broc'n roll.

 

1) En premier lieu, parce qu'il  a failli avoir un lien : La collaboration avortée

 

Forcement, en 1991,  Murat disque d'or et auteur consacré en deux albums,  a été approché par l'entourage de Johnny, comme le fut ensuite les nouveaux prometteurs comme Obispo, Yodelice...

 

- En 1991, dans Libé, dans un des plus fameux articles publiés sur Murat, on apprenait le titre d'une chanson qu'il aurait proposé à J.H.:

JUILLET. Trois mois à attendre avant la sortie du disque. Tromper l'anxiété en travaillant sur d'autres projets. Une chanson pour Johnny au texte biblique incantatoire ("J'ai fait la guerre à l'agneau…"). Problème ("Ils voulaient que je vienne en studio, ils ne voulaient pas juger sur une simple maquette! C'est pourtant leur seul espace de liberté").

Le titre est resté totalement inédit. J'avoue avoir pensé qu'il puisse sortir de la malle ces derniers temps, mais il n'en a rien été. Qui sait? (on me dit que le titre figure à la Sacem sous le titre "la femme assise").

 

- Dans  Platine, en 2006, on interroge Murat sur le titre "il pense à son corps"...  Qui a atterri chez Sylvie Vartan après que celle-ci ait fait la corbeille de son ex-mari. Murat indique que c'est elle qui  s'est montrée  curieuse d'entendre cette "chanson pour tarlouzes" (dixit son ex-mari) que Murat avait écrit pour lui.

 

Version studio

On reconnait bien le Murat... mais effectivement, on peut s'interroger ce que Jojo en aurait fait... et peut-être sur le choix conscient ou inconscient de "rater" cette collaboration de la part de JLM  (on a vu déjà qu'il n'avait pas daigné se déplacer) en proposant des textes un peu trop "décalés" de la personnalité de Jojo.

Yves Bigot (ex-patron de label de Vartan) donne une autre version, moins cocasse, de l'histoire de la collaboration avec la chanteuse dans son dernier livre:

 

 

 

- Bayon a par la suite glissé bien des années plus tard quelques mots sur un autre rapprochement qui reste bien mystérieux:  J'en parlais dans un article en 2011 que je reproduis:

"DANS LE LIBE DU 21 NOVEMBRE, je pensais à un clin d'oeil humoristique... de Bayon... à propos de Johnny Hallyday:

 "Dûment retapé, le chanteur d’Aussi dur que du bois va à présent préparer à fond la reprise de sa dernière tournée (interrompue pour cause de coma septicémique), le 3 décembre, «dans un lieu mythique de Paris». Avec un rock inédit (Cours dire aux hommes faibles ?) qu’il offrira en téléchargement gratuit, en remerciement au public pour «sa longue fidélité..."

Mais alors que Johnny faisait l'objet d'un reportage sur TF1 hier soir,  voilà qu'il en est de nouveau question dans le numéro du jour de LIBERATION (5/12, brève encore non signée)... On y parle du nouveau titre AUTOPORTRAIT  qui est en téléchargement depuis samedi... et qui fait l'objet d'un avis positif...  Et au détour d'une phrase on lit:  "sans préjuger de la suite (cours dire aux hommes faibles est-il vraiment envisagé?)"....

Johnny aurait-il enregistré ce titre?  On sait que Murat a écrit pour Johnny il y a déjà bien longtemps (le titre "j'ai fait la guerre à l'agneau")... mais Murat a raconté (il me semble) qu'il aurait refusé cette chanson pas assez marquée du sceau de la testostérone....  Et ça serait donc coquasse qu'il choisisse ce titre pour "hommes faibles"..."

 

Mon article de l'époque faisait  la confusion entre "J'ai fait la guerre à l'agneau" et "je pense à mon corps". Deux titres donc écrits pour Johnny, et ces petites brèves de Bayon qui indiqueraient que "cours dire aux hommes faibles" aurait pu être reprise par Jojo  (à moins que ce soit un clin d'oeil à de la chanson "pour tarlouzes" puisqu'on n'imagine pas trop Jojo  dire  "homme faible comme moi").  Tout cela reste donc assez flou.

 

2) Les petits liens

J'aime, vous le savez, aller  à l'exploration des petits liens unissant tel ou tel à Murat. Ce n'est pas toujours très intéressant (si c'est moi qui le fait), mais ça m'amuse.

Concernant Murat et Johnny, on pense tout de suite à Fred Jimenez qui après le power trio muratien, est allé rejoindre le big band de Jojo durant 4 ans. Voici un post fb de Fred :

Cher Johnny,  Milles mercis pour ces quatre années de bonheur et de complicité sur scène et en dehors. Toutes mes pensées et mon affection pour Laeticia et les filles, ainsi que tout les fans que je connais, Pierre, Bernard,Lolo, etc...
Love
Ton Born Rocker Fred de bassiste

J'avais tenté de passer par lui pour avoir des infos sur cette reprise de Cours dire aux hommes faibles, mais sans succès (il n'était pas au courant, et ne souhaitait pas interroger l'idole, même si il me disait en off, que... c'était en off. dommage, c'était rigolo).  Bien sûr, Fred est le compositeur de la chanson "mashpotétisés" dans lequel Murat écrit : "Encore on confond Johnny Vacances et Elvis Presley,  C'est vous dire si c'est un succès" pour régler leur compte aux yéyés. Johnny ne lui en a pas voulu... Murat  dira d'ailleurs à propos de la chanson:  "C'est une blague, c'est pas méchant !" (pop news)

EDIT 26/03/2024 Fred Jimenez vient de sortir un livre "Johnny et moi", à cette occasion, il a indiqué sur les réseaux sociaux comme Jean-Louis Murat avait très bien compris son départ... et même encouragé! "vas-y, et tu nous raconteras". Fred après cette aventure est retourné jouer avec Jean-Louis.  Il nous a accordé une petite interview pour l'anniversaire du disque A bird on a poire.

 

 

Allez, petite liste que vous m'aiderez à compléter peut-être:

- La réalisatrice Laetitia Masson, qui vient de déclarer que Murat était son âme soeur (il a signé plusieurs BO pour elle- a fait tourner Johnny dans Love Me. "j’ai été à la fois méprisée par les intellectuels et incomprise par ses fans et la classe populaire." dit-elle.

- Murat appréciait Pierre Delanoé qui a écrit 4 chansons pour J.H (certes, plus pour son travail pour Dassin).

- On pourra aussi noter qu'il a aussi croisé la route de J. Cherhal (the end etc) qui a écrit la chanson "un dimanche de janvier".

- Chose assez courante pour deux amoureux de la musique américaine (plus noire pour Murat), ils ont bien sûr enregistré à Nashville tous les deux (plusieurs fois pour J.H.). Ils ont été aussi acteurs de cinéma, mais ça n'a pas beaucoup plus à Murat..  Mais Johnny a plus à Murat... Bernard, qui l'a mis en scène au théâtre.

- Complexe du cornflakes?  Murat en a joué lors de la promo du Cours Ordinaire des choses vilipendant les musiciens français... mais son Johnny Frenchman et sa défense du français l'ont toujours orienté vers l'affirmation de sa propre voie, allant jusqu'à dire "l'Auvergne, c'est mon amérique à moi", "Nashville ou Belleville" dirait C. Moine.

Fais-tu un complexe vis-à-vis des Anglo-Saxons ?

Dans Johnny Frenchman, sur Passions privées, je dis "Attends que la crinière pousse au lionceau", je parlais pour moi. Cette chanson était au départ une lettre ouverte à Costello, car j'avais lu une interview où il nous traitait de minables. C'était à l'époque des Pale Fountains : d'un seul coup, je sentais quelque chose de neuf, que je pourrais aller dans cette direction. Je voyais les Anglais comme des voyageurs modernes, avec une langue invincible mais je leur disais "Attends que la crinière pousse au lionceau", je sentais qu'il faudrait du temps. Ça peut s'apprendre, il faut avoir des connaissances en art poétique, aimer la grammaire, le vocabulaire, écouter beaucoup de musique, trouver son rythme à soi, ne pas se précipiter. J'avais conscience de partir de très loin. Un peu comme le retard de la renaissance française sur la renaissance italienne.

On pourrait penser qu'en vingt ans, le tour de ce genre musical a été fait. On peut soit baisser les bras, soit penser que le genre musical est acquis et que les territoires sont maintenant personnels, intérieurs. Et c'est encourageant, on peut croire que c'est un progrès de civilisation. Plutôt que de juger si le type est bon explorateur, s'il fait du nouveau, il s'agit de savoir s'il fait du vrai. Ici, on est assez fort pour l'exploration intérieure, pour avancer dans sa forêt vierge. On est plus introverti, on a plus le sens du sacrifice. A part quelques exceptions, des gens comme Lennon, eux ont assez peu le sens de la culpabilité. Dans cette espèce de far-west intérieur, on peut être les champions. (inrocks 91)

 

Concernant J.H., la recherche de sa propre singularité est moins évidente, puisque toujours, il s'est retourné vers l'Amérique.  Lui : “Et toi, tu viens d’où ?” Moi : “De Paris.” Lui : “Ah, t’es comme moi alors. Un malchanceux !” (anecdote autour d'une brève rencontre entre Johnny et F. Dordor que rapporte ce dernier dans les inrocks). S. Marti dans la dépêche faisait lui cette distinction:

"Malgré le temps qui s'en va, Jean-Louis Murat est jeune chanteur échevelé qui n'a que neuf ans de moins que Johnny mais qui préfère regarder le monde du haut d'un volcan d'Auvergne plutôt que du bas d'un yacht", ce qui ne l'empêche pas d'apprécier le voyage".
 

- Murat pour le coup apprécie beaucoup le prénom Johnny: " je suis johnny frenchmann",  "johnny welcome home"(dans Le tremplin où il parle aussi des Portes du pénitencier), dans "lady of Orcival" (Johnny go)  et plus récemment "johnny roide"... Il sait forcement que cela peut faire penser en France à Hallyday.... Est-ce pour autant son idée? Non...  Murat a une certaine fidélité à certains mots, et celui-ci provient peut-être de son enfance via "Johnny guitar" notamment(évoqué dans le Mont Souci) .

JLM : Non johnny c’est moi ! Dans plusieurs de mes chansons je m’appelle Johnny. J’ai pris cette habitude depuis mes débuts, surtout lorsque je mets des paroles en anglais. Ce Johnny est un mec raté qui n’a pas eu de bol comme Johnny Hallyday qui aurait du naître à Nashville, mais a vu le jour à Montmartre, il chante Johnny B. Good mais ça fait rigoler tout le monde …  Il a un côté un peu dérisoire, mais ce n’est pas Johnny Hallyday ».

- On trouve dans une discographie commentée  dans le livre Camion blanc chanteurs et groupes français des années 80 (pas la plus intéressante) un rapprochement entre Murat et JH:

Bon, ce n'est pas un bouquin très intéressant... ("Tronche?", ça tranche un peu, mais faut-il pour autant faire la gueule?)

- Stakhanovisme?  Johnny était prisonnier de son "économie", qui le faisait vivre avec l'argent de son prochain album.  Il aimait aussi ça, bien sûr, et ne pouvait sans doute pas se résoudre à disons "Vivre en gastéropode, en gentiane, en Poulidor".  Murat lui se présente en artisan, forcé d'exercer son art ou son sport tous les jours, et finançant son prochain album à l'aide du précédent.

- On a beaucoup raillé l'absence de rayonnement international de Johnny, dont Murat... mais celui-ci n'a que très rarement franchi la frontière francophone (un concert en Espagne?). Pour le coup, je pense que Murat n'a jamais cherché ce rayonnement: son côté plus hype, underground et so frenchy, aurait pu le conduire au Japon, ou dans des tournées sponsorisés à l'est via l'alliance française... On peut aussi rappeler qu'il a eu  l'honneur d'être chroniqué dans la revue musicale anglaise MOJO ( Grand Lièvre noté 3 étoiles).

-  Un petit dernier pour du remplissage: Pères.  On nous a présenté un Johnny souhaitant prendre un peu de recul pour s'occuper de ses filles... J'ai l'impression qu'il a toujours été en activité... Murat lui aussi a évoqué son rôle de jeune père,  de père de famille (tout récemment en parlant des travaux de placo dans la maison), indiquant aussi une influence dans son travail artistique... Murat parle en interview, fait chanter ses enfants; Johnny lui posait sur papier glacé... et chantait quelques chansons : Laura, Sang pour sang...

Dans le disque Comme Un Seul Homme (Labels/Virgin), où figure "le coup de Jarnac" de Murat, on retrouve une reprise de MA GUEULE.. mais par Miossec. Dans le disque VILLAGE DEPART, qui propose un tour de France en chanson, la chanson la lune est rousse dans la baie de Cabourg côtoie Montpellier de JH., ce qui ne fait pas vraiment de Johnny un chanteur régionaliste.   Notons également que Murat a fait la BO du film "Pauline et François"... avec Laura Smet.
 


 

3) PROPOS

Je saute un exposé qui serait laborieux et inutile sur les différences... et vous propose donc quelques citations de Murat qui évoque Johnny:

On verra qu'au fond, à travers Johnny, Murat a surtout visé la culture musicale des français un peu défaillante... ce qui suscitera "mashpotétisés", et aussi un copiage des anglo-saxons.

 

 « La France, au fond, c'est Johnny Hallyday"

Interview en Suisse (l'express) 23/11/91:

Quand Johnny dit "que je t'aime", ça ne vous fait rien? - C'est ridicule. Non. Entendons-nous: il y a un côté génial là-dedans mais je ne me situe pas dans cette logique. Lui est un chanteur sauvage, un indompté"

 Chez Denizot (C+) en 2006:

"Je pille l'épave, le site archéologique. Je me vois comme une sorte d'ethnologue, de géologue, d'historien. Nous sommes dans un pays qui se déclare antiaméricain tout en bouffant de la sous-culture américaine jour et nuit. Et dont la plus pâle imitation est Johnny Hallyday. Je veux bien reconnaître qu'il a du talent, qu'il chante bien, mais c'est comme si Chaliapine n'avait interprété que la Danse des canards ou Rubinstein joué Oxygène de Jean-Michel Jarre pendant soixante ans. Et on pense défendre l'exception culturelle en aimant Johnny Hallyday ! Notre pays est un peu fou, il a besoin d'un psy. Quand on fait une activité artistique, on ne sait plus où se situer. Moi, je ne comprends rien. Je ne sais pas ce que veulent les gens, ce qu'ils ont envie d'entendre. Peut-être des trucs qu'ils ne comprennent pas. Ou qui ne disent rien. Ça nous pénalise beaucoup, nous les chanteurs français. Par exemple, il faudrait que je vende deux cent mille albums pour gagner mon indépendance. Là, je fonctionne à perte. C'est ce que dit le patron de ma maison de disques : "Toi, tu feras comme Van Gogh, tu rapporteras quand tu seras mort." »

Au moment de Tristan (Télérama, août 2003):

Je n’ai aucun pote, personne ne m’aime, je n’aime personne. Je suis vraiment le chanteur le plus seul, le plus abandonné (rires) ! Je crois que « l’arène France » est invivable. Je ne sais même pas où me poser, où mettre ma guitare. Il n’y a pas d’ombre, tout est bouché. Du coup, comme je ne sais tellement pas où me foutre en 2008, je me suis situé au 13e, 16e 17e siècle... Il n’y a jamais eu de rock en France depuis quarante ans ! Philippe Manœuvre et Johnny Hallyday bouchent les sorties. A Clermont-Ferrand, il y a huit cent groupes mais ils chantent tous en anglais ! Il n’y a plus rien…. Ah si ! L’autre jour, il y a eu Vic Chesnutt en concert à Clermont Ferrand, ça fait deux décennies que je n’avais pas vu un aussi bon concert ! Pourtant je passe mon temps dans les concerts.

En 2003, chez CONCERTANDCO:

Je vends toujours aussi peu et quand je vois tous les nuls qui en vendent des camions et que je n’arrive pas à en vendre une demi-camionnette, ça m’énerve ! Je ne suis pas du genre à rester « fair play » dans ce pays de merde. Je ne vais pas trouver génial qu’il n’y ait que Johnny Hallyday ou Patrick Bruel qui vendent des disques dans ce pays à la mord-moi-le-nœud. On se tape les mêmes artistes depuis cinquante ans, ils squattent tout, ils sont installés partout : les télés, les radios… On est d’une autre génération et ils nous passent carrément à la moulinette simplement parce qu’on est dans un pays de vieux qui n’aime que les vieux trucs. La France est une ménopausée dépressive, on ne peut rien faire : elle est imbaisable ! Impossible de sauter cette salope de France qui maintenant est trop vieille…

En 2004,  rocknfrance:

-Viens ensuite ce " Mashpotétisés " ou comment régler certains comptes avec la culture musicale des yé-yé ?
Je les appelle " Les Machins ", toute la culture de l'ersatz français. Le peuple français est le conglomérat qui reprend le plus des choses américaines avec des chanteurs aux noms débiles comme Dick Rivers, Eddy Mitchell ou Johnny Halliday. La moitié des français pensent qu'Elvis Presley a tout piqué à Johnny. Ce qui explique la misère de la variété ici. On confond le vrai et le faux. On prend Claude François pour James Brown.

-Sacha Distel a tué Burth Baccarach ?
Par exemple. Je me souviens que le jour où j'ai écouté un vieux Phil Spector avec 'Da Do Run Run' en version originale, ma mère rentrant chez moi m'a demandé qui avait repris la chanson de Sylvie Vartan. La culture de l'ersatz a complètement faussé le jugement de beaucoup de gens. C'est le terreau où pousse encore, de nos jours, la variété française. Ils sont tous dingues et l'arrogance de ces gens qui n'ont pas

En 2004, l'express :

Il n'y a pas de perspectives d'avenir, en tout cas pas pour la chanson. La dernière marque de puissance reste peut-être Johnny Hallyday. Mais Johnny, c'est quoi? De Gaulle + Jeanne d'Arc + Louis XI + les chanteurs pétomanes. Quand il se produit devant la tour Eiffel, il nous ramène à la splendeur de l'Exposition universelle. Son incapacité à avoir eu une dimension internationale, contrairement à d'autres rockers européens comme Adriano Celentano, est devenue notre échec à tous. Même les maisons de disques ne croient plus à la force de la chanson. Elles ne pensent qu'à dénicher un nouveau Johnny Hallyday. Un Pagny. Un Bruel. Un Garou. Un con qui chante fort. Pourtant, pas une seule figure marquante n'a émergé depuis la moitié des années 1980, certainement pas MC Solaar, IAM ou Nolwenn Leroy. Tout le monde le sait, mais personne ne le dit.

 

En mars 2001, Dans France soir :

"95 % des artistes Français sont des sous-doués. Quand Johnny dit : « Maintenant il ne reste que JAGGER  et moi » les bras m’en tombent. Avant de mourir, on demandait à Charles TRENET de mettre un artiste au Panthéon du music-hall. Et le vieux sort David HALLYDAY. J’hallucine ! Charles TRENET a composé de merveilleuses chansons mais c’est quoi cette histoire de dire qu’il a créé la chanson Française ? Il y avait 50 poètes avant lui : Jules LAFORGUE, QUENEAU  … »

En mars 2002, Nlle obs:

"Les chanteurs Québecois, qui sont le cheval de Troie de la culture anglo-saxonne, hurlent dans le micro comme si l’électricité n’avait jamais été inventée. Par eux, c’est la culture américaine qui s’infiltre et dénature notre paysage. Alors que nous, les peuples d’Europe, sommes des murmurants. Pour moi, la voix de la France c’est Etienne DAHO ou MIOSSEC, Johnny HALLYDAY étant une exception.

En 2003, dans Crossroads:

"Les Français ont le champagne qui leur sort par la gueule ! Ce sont des ultras gâtés qui souvent flashent sur tous les crétins de l’hexagone ! Tu regardes leur hit-parade, ils mettent vingt tocards en tête. Johnny HALLYDAY, CHIRAC, machin, mais tu as déjà vu plus ringard que Johnny HALLYDAY  et CHIRAC ? Ils sont là à nous faire chier depuis 40 ans.

En 2003, dans Sud-Ouest:

"Le pire sous produit de la culture Américaine et dont les Français se gavent en disant qu’ils sont anti-américains. Donc on ne comprend rien, mais c’est tellement un peuple d’idiots qu’il ne faut pas chercher à comprendre

En 2004 dans Crossroads :

"Le succès de RENAUD  c’est vraiment l’abjection totale ! Johnny c’est EINSTEIN à côté".

ou encore:

"L'artiste français par excellence, il n'a rien inventé"

"Ca fait beaucoup rigoler les anglais ou les américains quand ils l'entendent chanter. C'est un mystère pour eux. Ils disent :"comment se fait-il que le pays de Voltaire et Matisse considère que Johnny Hallyday est le rival de la tour eiffel, la baguette et De Gaulle?". On sent qu'ils ne veulent  pas nous vexer, mais ça les sidère".

Enfin, VOICI en 2014:

 

 

4) Johnny et l'Auvergne... Pour continuer à s'amuser un peu:

Il connaissait bien le contrefort oriental du Massif Central pour rendre visite à sa maman à Viviers en Ardèche... mais bien sûr, il aimait beaucoup Clermont-Ferrand pour vouloir y chanter plus souvent qu'à son tour:

Pour devenir plus sérieux, il a franchi un cap très important à Chamalières, commune où est né Murat (et pas à la Bourboule!):

Allumer le Feu Johnny Vacances?

Il a aussi pris des cours pour préparer le Dakar avec le clermontois George Groine (le conducteur de camion).

Johnny Hallyday et l'Auvergne: résumé plus sérieux par L'EVEIL DE LA HAUTE LOIRE: à lire ici (on découvre qu'il a fait la course de côte au MONT DORE)

Et aussi sur le site de France Bleu on apprend que Johnny réservait l'intégralité des 43 chambres dans un palace de Royat lors de ses passages (alors que JL Murat se plaint des tournées en campanil...).  Il avait également choisi un avocat clermontois pour le défendre dans une affaire de viol (conclu par un non-lieu). Sont teigneux et intraitables les auvergnats.

Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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P
A propos de Laetitia Masson, Arte vient de diffuser sa très belle série (de 3 épisodes) "AURORE",.. à voir d'urgence. Quand la télé devient du cinéma...<br /> La B.O principale est signée Bruno Coulais,mais dans l'épisode 2,L.M. a glissé un long passage des RONCES (live) qui vient à point nommé sur une scène jouée par Aurore Clément.<br /> Elodie Bouchez y est fantastique.<br /> A revoir sur ARTE REPLAY jusqu'au 25 janvier.Salut.
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P
ajout : - La réalisatrice Laetitia Masson, qui vient de déclarer que Murat était son âme soeur (il a signé plusieurs BO pour elle- a fait tourner Johnny dans Love Me. "j’ai été à la fois méprisée par les intellectuels et incomprise par ses fans et la classe populaire." dit-elle.
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G
article passionnant comme toujours, pour la référence à "J'ai fait la guerre à l'agneau", en ce titre est déposé à la sacem en tant que "La femme assise", rappel archive ici: http://www.surjeanlouismurat.com/article-archives-n-8-1991-liberation-59243592.html<br /> "sur d'autres projets. Une chanson pour Johnny au texte biblique incantatoire ("J'ai fait la guerre à l'agneau…"). Problème ("Ils voulaient que je vienne en studio, ils ne voulaient pas juger sur une simple maquette! C'est pourtant leur seul espace de liberté")."
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P
Je rajoute la précision sur "la femme assise" du coup, merci. Le reste est dans l'article.