Il a disparu en 2023: le douloureux rappel

Publié le 5 Janvier 2024

bonjour,

Bonne année à tous! (je fais sobre, façon dry january).

Voilà un article que je n'ai pas vraiment envie de faire... J'ai un peu renoncé ces derniers temps à l'exhaustivité (je n'ai pas traité de toutes les publications de mai et juin, on verra si je rattrape ça un jour...) mais bon, le blog est là pour traiter de ce qui se passe médiatiquement et en ce mois de décembre, le nom de Jean-Louis Murat était dans les rétro-viseurs, rétro-spectives,   faute de figurer dans les classements dressées des meilleurs disques (à une ou deux exceptions : le best of  figure dans les choix - très larges- de Suns burn out    et dans Paris Match)

Bon, donc, après les hommages télévisuels du précédent article, voici ce qui est sorti du chapeau médiatique... et autant vous dire tout de suite qu'il n'y a rien de très phénoménal excepté du propos de Eric Reinhardt dans les Inrocks du 26 décembre 2023 qui en quelques mots nous raconte leur rencontre, un peu de leur histoire et l'univers de Jean-Louis.

Jean-Louis Murat

Quelle tristesse que d’apprendre, foudroyé, le 25 mai 2023, dans le train qui me ramenait de Cannes, le décès de mon ami Jean-Louis Murat. Dans mon roman Cendrillon, je l’évoquais en ces termes : “plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux”. Je ne le connaissais pas à l’époque. J’avais écrit ce livre en puisant mes forces dans l’écoute addictive de Taormina, je l’ai dit dans une interview donnée à Nelly Kaprièlian parue dans Les Inrocks ; alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à La Boule Noire. C’était à l’automne 2007. À l’issue du concert, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un “Ah, mon frère d’armes !” avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre que j’ai écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir, lui rendre visite en Auvergne.

Depuis son chef-d’œuvre Mustango, son art, sa voix, son génie littéraire et musical, ses longues ballades intemporelles (“Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis”), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anticonformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons (“Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’automne et l’hiver au printemps !”, m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !). Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa mélancolie venait consoler, secourir. Jean-Louis, nuage aux cieux, toi qui à présent vois le monde d’en haut, ayant quitté lunettes et chapeau, je pense à toi, je t’aime et tu me manques.

Dans le même numéro, Vergeade dans un article Bilan 2023  :

Mais au mois de mai, on est passé de l’amour aux larmes en apprenant la mort soudaine de Jean-Louis Murat, un jeudi sombre où la nouvelle de la disparition du génie auvergnat nous a bouleversé·es au-delà de tout, six mois seulement après l’avoir revu une dernière fois dans les loges d’un concert à Montreuil et à la veille de la parution du tout premier best of de sa carrière qu’il s’était longtemps refusé à envisager, lui qui abhorrait regarder dans le rétroviseur de sa discographie.

 

 Dans ce même inrocks N°26  "best of 2023", les musiciens disparus:

Jean-Louis Murat

Auteur, compositeur et interprète, l’Auvergnat Jean-Louis Murat laisse depuis sa mort d’une violente embolie pulmonaire, le 25 mai dernier à l’âge de 71 ans, une formidable carrière riche d’une vingtaine d’albums studio, entre country et rock.  Jean-Louis Murat, chanteur rimbaldien et génie total

Choix musical d'illustration sur le site: la session live de Buck... allez, je vous la mets:

 

 

Pour le reste, c'est intéressant de voir ce qui peut être cité et retenu (dans des articles consacrés à toutes les personnalités, ou uniquement aux musiciens, ou encore bilan de l'année):

Libé  (28/12) tente quelque chose pour éviter de faire bêtement une liste...

A l’entrée du parc d’attractions, je ne me suis pas méfié, j’aimais bien l’ambiance. Astrud Gilberto (5 juin) fredonnait dans les enceintes The Girl From Ipanema, souvenir enfoui de fêtes perdues au bord de la plage à Rio. Puis Harry Belafonte (25 avril) chantait Banana Boat, Tina Turner (24 mai) enchaînait avec We Don’t Need Another Hero et, dans une autre ambiance, Shane MacGowan (29 novembre) et les Pogues se la jouaient rock, sans parler du metal de la guitare de Jeff Beck (10 janvier). C’est sûr que quand j’ai entendu Pascal Periz (10 décembre) et les Pow Wow entamer Le lion est mort ce soir, puis Jean-Louis Murat (25 mai) chanter l’Au-delà, j’aurais pu commencer à me poser quelques questions, mais, que voulez-vous, j’étais bien naïf. L’envie de jouer dépassait les signaux mortifères, comme cette citation de la Route de Cormac McCarthy (13 juin) inscrite sur un mur : «Comment saurait-on qu’on est le dernier homme sur Terre ?»

Certains journaux ne sont pas capables de faire le recensement eux-même et utilise l'AFP. La formulation laconique n'est pas mauvaise:    Dans la Dépêche,  20 minutes :

25: Jean-Louis MURAT, 71 ans, chanteur, inclassable rebelle du paysage musical

20 minutes (repris sur yahoo)  dans un article consacré aux musiciens cette fois en dit plus :  C’est à 71 ans et au terme d’une carrière constellée d’une vingtaine d’albums studio où il avait su mêler poésie et mélancolie que Jean-Louis Murat s’est éteint chez lui, en Auvergne.

Le huffington post:

Jean-Louis Murat
L’artiste auvergnat était connu pour ses textes poétiques et son franc-parler. Au cours de ses 40 ans de carrière, il avait notamment collaboré avec Mylène Farmer sur le titre « Regrets ».

Dans le point,

  • Jean-Louis Murat (25 mai, 71 ans)

« Sentiment nouveau », « Fort Alamo », « Si je devais manquer de toi » : son groove et sa voix lancinante si particulière tout comme son indépendance teintée de provocation ont fait de lui un artiste à part dans le monde musical français. Jean-Louis Murat a connu les sommets des hit-parades en 1991 à la faveur d'un duo avec Mylène Farmer (« Regrets ») mais assure avoir toujours vécu le « tube » comme « un enfermement ».

Vosges Matin dans un diaporama  et un partenariat avec libra memoria propose aux lecteurs de laisser des hommages sur ce site même si eux préfèrent causer des boules puantes (même si ça ne lui aurait pas déplu qu'on retienne les Gilets jaunes, lui qui s'était plaint du peu de retentissement de ses chansons à ce sujet). 

La Voix du Nord:

25 mai. L’un des plus prolifiques musiciens et artisans de la chanson française, Jean-Louis Murat, est mort à 71 ans. Le chanteur a débuté dans les années 80, et c’est l’album Cheyenne Autumn, sur lequel se trouve Si je devais manquer de toi et Te garder près de moi, qui lui donne un début de notoriété.

 

Côté Québec, la Presse  (dans un article sur les grands disparus "à l'international et au Canada anglais")

Jean-Louis Murat (25 mai, 71 ans)

Auteur-compositeur-interprète français. Au cours de sa carrière d’une quarantaine d’années, il a enregistré 21 albums. Il a connu le succès avec les albums Cheyenne Autumn, Dolorès et Mustango. Son rock doux était mâtiné de folk, de country et de blues.

Et le journal du Québec se rappelle, lui, que Murat a écrit pour divers chanteurs...  avec une photo d'archive (sic).

En Suisse, l'Illustré :

Jean-Louis Murat, décédé le 25 mai

Chanteur 
Natif du Puy-de-Dôme, il vivait à l’écart du monde. Un artiste farouchement indépendant, dont les colères n’ont pas toujours été comprises. Un romantique aussi, que William Sheller avait révélé. Sa voix était entêtante, ses textes ciselés. Le succès de son duo avec Mylène Farmer («Regrets») l’avait un peu dépassé. Sincère, mais désenchanté.

Sur la RTS, on indique : - 25: Jean-Louis Murat, 71 ans, chanteur français. L'interprète de "Regrets" et "Si je devais manquer de toi" laisse derrière lui une trentaine d'albums, un patrimoine de spleen versifié.

Il est juste cité sur la RTBF, qui en dit plus sur Lou Deprikj, le producteur et chanteur de "ça plane pour moi", au détriment du chanteur "ça spleene pour moi" . Le soir écrit "Jean-Louis Murat, 71 ans, chanteur français connu pour les tubes « Sentiment Nouveau », « Fort Alamo » « Si je devais manquer de toi ».  On trouvera encore des nombreuses petites mentions sans commentaire : Gala ("Le poète de la chanson française"),   Public  ou Ouest France (qui parle plus de Birkin), La Montagne, Le Figaro, ou sur quelques sites en anglais. Télérama dans son article renvoit eux vers l'article paru en mai.

Les camarades de Pop News  : N’empêche, la disparition brutale de Jean-Louis Murat en mai fut un grand choc, qui nous aura fait nous replonger dans son œuvre profonde et profuse (dont des dizaines d’inédits qui mériteraient de connaître la lumière du jour).

Enfin, Jack (Canal+) :

Jean-Louis Murat - 71 ans

Poète, musicien, provocateur : Jean-Louis Murat était un peu de tout ça, et forcément beaucoup plus. Il avait une personnalité complexe à l’image de sa discographie, difficile à cataloguer et compliquée à disséquer. Un fan de blues, un chanteur exigeant et un homme qui a toujours préféré ses terres aux strass et paillettes de l’industrie. 

On termine par l'INA

Jean-Louis Murat

Auteur-compositeur et poète auvergnat, Jean-Louis Murat est mort le 25 mai à 71 ans. En 2007, l'artiste, sophistiqué et mélancolique, interprétait Au dedans de moi en direct sur le plateau du 13h00 de France 2. Ce titre, simple et poétique, apparaissait sur le douxième album du chanteur, sorti en 2006

Je ne peux pas partager la vidéo INA de très bonne qualité (voir le lien ci-dessus): voici la version "magnétoscope":

 

LE PREMIER LIEN EN PLUS 2024 AH QUEL HONNEUR

J'ai un traîné pour vous parler de ce nouvel acteur "muratien":  Une chaîne vidéo qui ne se présente pas comme exclusivement consacré à Murat mais c'est le cas pour l'instant.  Des jolis montages bien documentés avec des extraits d'interviews.

La dernière livraison parle d'Elisée Reclus. C'est un bon complément à l'article du blog: http://www.surjeanlouismurat.com/elisee-reclus-jeanlouismurat-eau-source-riviere-theme

 

LE DEUXIEME LIEN EN PLUS DE 2024 C'EST MIEUX QUE RIEN

MAGIC, après le succès éditorial, du numéro spécial Murat, a peut-être choisi de refaire un peu de "retap" des fans Muratiens, avec quelques photos inédites de Jean-Louis Murat, période BABEL dans leur nouveau numéro mais vu l'histoire ancienne avec JLM, on ne leur en veut pas.  Pour les complétistes...

On peut encore se le procurer :

https://shop.magicrpm.com/en/accueil/420-magic-hors-serie-2021-les-100-meilleurs-albums-de-l-annee.html

Comme le numéro spécial  (On peut en découvrir le contenu intégral  ici)

 

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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L
"Douloureux rappel", oui, au moins...<br /> C'est con, mais je tente de ne pas y penser et, en même temps, je n'ai pas été capable d'entendre JLM depuis... depuis. Parce que je n'ai toujours pas accepté ça et que l'écouter chanter serait... serait.<br /> <br /> Bref.<br /> <br /> Avez-vous vu https://www.fnac.com/a19351154/Pierre-Andrieu-Jean-Louis-Murat-Les-jours-du-jaguar#omnsearchpos=1 ?<br /> (Oui, parce que l'habitude de regarder la prochaine sortie de disque ne disparaît pas, elle. Le manque non plus.).<br /> <br /> Très belle année, Pierrot.<br /> Merci d'être toujours là.
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P
Salut et belle année !<br /> "L'au dedans de moi " du 13H de France 2 est vraiment (devenu) émouvant en ce début 2024 et tous les"VERBATIM" sur Y.T. attachants...
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