Un joli petit clip, amusant... avec une seule idée par contre, peut-être un peu trop signifiante à mon goût, comme l'était la fin d'"il faut vendre les prés". On espère néanmoins que ce sera un Triumph... et pas "une audi verte" qui va disparaitre dès 10h06 place gaillard.
"Jean-Louis Murat avait, l’an dernier, troqué son univers rock boisé pour des sonorités électroniques. Un peu trop ? Cette fois, pour son nouvel album, “Il Francese”, l’Auvergnat concilie les deux, associant sa prose ouvragée et son instinct mélodique traditionnel à son urgent désir de modernité. En attendant sa sortie, le 28 septembre, voici le clip d’un premier extrait, “Hold Up”.
Le nouveau clip de Jean-Louis Murat, Hold up, contient son lot de mystères. On ne l’y verra pas. On en verra d’autres : Marilyn Monroe, James Dean, Marlon Brando, Sophia Loren. Quoique... On ne les verra pas vraiment non plus. Ce qui apparait à l’écran, c’est leur image endossée et incarnée par des comédiens d’aujourd’hui. Une évocation, plus qu’une reproduction. La suggestion est suffisemment juste pour qu’on les reconnaisse. Bienvenue dans une galerie de stars — ou du moins l’image fantasmée qu’on s’en fait.
L’Auvergnat ne nous avait pas habitués à cela ! Mais qu'on se rassure : ce qui s’annonçait, au début du clip, comme une brillante petite réunion de vedettes va virer au cauchemar. Nos icônes glamour du cinéma sixties sont soudain pourchassées par une horde de CRS... Ses Bonnie & Clyde de 2018 s’en sortiront-ils ? Et que veut nous dire Murat ? Qu’une nouvelle police des moeurs tente de régenter les codes de la séduction ? Pendant ce temps, sa voix douce interpelle une femme (Morgane Imbeaud, Cocoon), dans un dialogue de désir, de crainte et d’incompréhension…" Télérama.Fr 30/08
LE LIEN EN PLUS
Elysian Fields eux aussi en approche, nouveau clip un peu plus bricolé que celui de Murat:
Nouvel album PINK AIR
04/10/18 • FEYZIN (69) - L'Epicerie Moderne 05/10/18 • ANNECY (74) - Le Brise-Glace 06/10/18 • ARTIGUES-PRÈS-BORDEAUX (33) – Le Cuvier de Feydeau 08/10/18 •LIMOGES (87) – Le Phare 10/10/18 •MONTPELLIER (34) – Le Rockstore 11/10/18 •ROMANS (38) – La Cordonnerie 12/10/18 •BAGNOLS SUR CEZE (30) – La Moba 13/10/18 •TULLE (19) – Des lendemains qui chantent 26/10/18 •MULHOUSE (68) – Le Noumatrouff
29/10/18 • BRUXELLES (Be) - Les Botaniques 01/11/18 •PARIS (75) – La Maroquinerie
Allez, en attendant le clip de HOLP UP dans deux jours, on continue la soirée Godiveaux/diapo/pépito... En Bretagne nord, avant la halte obligatoire en Normandie... Vous êtes sûr qu'il y avait une canicule en France? non? vraiment?
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Dans la baie de Morlaix:
Maison de Morlaix: fantastique, et cairn de Barnenez
Un petit peu de sentier, entre brume et ciel bleu:
CAP FREHEL et le fort La latte:
Baie de la Fresnaye:
Passage à St-Malo, Daho me prend en photo,
Et fin du tour de Bretagne au Mont-Saint-MICHEL... début de matinée dans la baie, sous une pluie parfois battante... Expérience client parfaite (le soir, dans mon lit, je sens mes pieds essayer de se sortir de la boue...).
J'arrive quand même à faire quelques photos à la fin de la randonnée.
Fata morgana?
Après s'être réchauffé, le soleil est revenu... La fin d'après midi est magnifique, et nous assistons à l'arrivée de l'océan dans la baie...
Ombre de l'abbaye en 4 effets (j'ai galéré pour télécharger le Noir et blanc étant limité à 8 pixels).
Je vous l'avais annoncé d'abord par allusion (j'étais dans la confidence par une indiscrétion), puis clairement... et voilà enfin en écoute ce nouveau duo pour Murat, avec Chloé Mons, quelques jours avant la sortie du nouvel album de la dame "HÔTEL DE L'UNIVERS". Après Rose, Murat prête une nouvelle fois, sa voix à une composition extérieure, un autre univers... cette fois, un peu moins taillé pour le grand public.
Chloé Mons parviendra-t-elle à évacuer tout-à-fait l'image de "Femme de..." avec ce disque? Murat peut y contribuer, comme le soutien de Yan Péchin. L'avoir vu en première partie de son mari reste pour moi un souvenir douloureux, non pas pour la musique (je n'ai pas pu vraiment y prêter attention), mais par l'attitude totalement hallucinante du public la huant, et criant... C'était extrêmement désagréable. On sait maintenant que Chloé a élaboré sa propre voie, son univers et une vraie carrière (parfois actrice). On souhaite un bon taux de remplissage à son "hôtel de l'univers". Je ne peux rien dire de plus pour l'instant sur le duo, je n'arrive plus à l'écouter suite à des problèmes techniques. Je vous laisse me dire ce que vous en pensez...
2) Eryk E. vous propose de l'aider à financer la sortie de son nouveau disque: Alaska. Cette fois, pas de textes de Murat me semble-t-il, mais il est indiqué que Murat a apporté son regard bienveillant. Ont collaboré à ce disque sensiblement l'équipe qui accompagnait Eryk E. sur scène, mais aussi Josselin Hazard (la seule personne avec laquelle notre Matthieu pouvait peut-être se dire ami?)...et M. QUINET des DELANO ORCHESTRA. On retrouve Gaëlle Cotte aux choeurs.
Dois-je vous infliger mes souvenirs de vacances? Je me suis posé la question cette fois car il n'y a rien de si extraordinaire, je vous l'avoue (ce n'est pas comme la montagne!!)... et je me suis dis, et bein, oui: vous êtes chez moi, vous vous invitez quand vous voulez, sans frapper, vous piochez, picorez... je me fends de repas à vocation gastronomique avec Olivier Adam, Franck Courtès, d'artistes à découvrir, et personne ne vient ou presque... alors, merde: ce soir, c'est soirée diapo, et ceux qui en veulent en profiteront! Na! Et puis, Murat est un régulier... en tournée, mais aussi du côté de St-Malo, Galure rouge sang tout ça... même s'il semble qu'il aime bien la lune rousse des voisins de l'autre côté de la baie... Et en plus, même lui nous inflige ses cartes postales de vacances en guise de promo... A part ça, je vais essayer de ne pas vous donner le cafart, donc on évite l'ile de Bréhat
Ma tête écrasait Je suis en Bretagne Je reprends haleine A la dérobée Île de Bréhat Face caméra Coupez Île de Bréhat Coupez
Allez, go, Démarrage en Bretagne Sud: Un coup de Carnac, puis du côté de la presqu'ile de Quiberon--ron-ron,
Dans le golfe du Morbihan, certains souhaitent passer le guet avant l'heure... Ils ont essayé...
Pont-Aven (en chantant du Manset... même si Benzine mag disait que Murat était le seul chanteur impressionniste). Et une petite photo avec des hortensias (puisqu'il y en a autant qu'en Auvergne et dans le Cantal, voire plus...).
Du côté du Ria d'Etel:
L'embouchure:
Vers la pointe du raz:
Et d'un coup, passage en Auvergne (monts d'arrée):
Et nous voilà en Bretagne Nord...
A l'est de Roskoff
Perros-Guirec (Côte de Granit Rose):
En chantant du Mickael Jackson, la pointe de Bihit:
Presqu'ile de Crozon (on a essayé de faire tous les "Vaut le voyage" du guide vert... en bons touristes)
- J'avais commencé très hardiment la rédaction de cet article (le livre est sorti en début d'année!!)... mais je l'ai petit à petit mis de côté, même si je conservais le livre dans mon sac à dos pour avoir mauvaise conscience. Ça n'a pas marché. Enfin soit, je profite de la fin de mes congés pour le terminer-
Après le livre de Franck Courtès et ses pages sur Murat, me voilà obligé de jouer une nouvelle fois au critique littéraire, avec Olivier ADAM. Il a eu la gentillesse de m'envoyer lui même un exemplaire du livre "CHANSON DE LA VILLE SILENCIEUSE"... Mais pourquoi? C'est bien-sûr que Murat est à nouveau « convoqué » par l'inspiration de l'écrivain (après « Les Lisières » notamment) mais cette fois de manière encore plus évidente: les articles autour de la promo nomment assez systématiquement Murat... bien que le personnage du musicien du livre évoque tour à tour un bien grand nombre de chanteurs connus : Ferrer, Dutronc, Johnny, Goldman... même si Adam a cherché un nom qui n'orientait vers personne : Antoine Schaeffer. Il a pourtant choisi Murat pour l'exergue.
Était-ce une façon d'orienter le public vers l'image de notre auvergnat? Il est également nommé dans le livre (p 211), mais à côté de nombreux autres: Dominique A, Daho, Bashung. Dans la page précédente, la référence à Goldman est évidente: il va même jusqu'à reproduire une citation fameuse du compositeur à succès: "les chansons sont souvent plus intéressantes que ceux qui les chantent" (JJG a dit en fait "belles"). Auparavant, c'était Gainsbourg qui intervenait (Adam fait donc évoluer son personnage de roman aux côtés de personnalités réelles, ce qui renforce le côté réaliste et séculier du livre, même si ce chanteur finalement ne correspond avec toutes ses dimensions a aucun chanteur existant: rock, populaire, élitiste, culte, une légende, personnalité médiatique (poursuivie par la presse), pouvant côtoyer John Parrish, Daniel Darc, Patty Smith ou Eno. Un mouton à 5 cordes.
Voici la petite phrase que Adam m'a transmise et qui indique que Murat, même s'il était présent à l'écriture (Olivier a dit au cours de la promo que Jean-Louis faisait partie de la « BO » de sa vie et de son couple), son inspiration a surtout raisonné dans la réalité juste avant la promotion du livre ... (j'ai renvoyé à Adam deux questions... mais sans succès. -j'avais déjà essayé par le passé).
Olivier Adam: « Pour le reste effectivement, pas mal de références cachées ou non à Murat (mais aussi, outre Ferrer et les grands anciens à Bashung, Dominique A et même au frère ennemi Daho...). A commencer par l'exergue, tiré de « chanter est ma façon d'errer ». Le plus étrange pour moi a été de préparer la sortie de ce livre tandis que paraissait travaux sur la n89. Le chanteur du livre, taraudé depuis longtemps par l'envie de quitter le cirque signe, volontairement, un album déroutant, fait d'éclats, de lambeaux, de phrases énigmatiques... Après quoi il disparaît définitivement du circuit. Une petite anticipation donc. Pas totale j'espère. J'aimerais autant que Jean-Louis Murat ne nous laisse pas au silence quant à lui. Bien à vous.O »
Effectivement, c'est troublant ("En composant ces chansons énigmatiques, d'une noirceur absolue, sans souci de plaire, ni d'être compris,sans s’inquiéter même de leur réception, en en faisant qu'à sa tête, en se défiant des contraintes, des conventions, des formats, des modes, des attentes" écrit-il dans son livre). A part la noirceur, tout colle... Mais... Mais... on a eu écho depuis que Murat avait déjà un nouvel album en préparation [il francese]. Rn 89 était un travail de démolition/construction, alors que dans le livre, le disque est "un point final. Une série de lettres d'adieu" (p40). Ouf, pas de prémonition.
dédicace (que je n'ai pas déchiffré entièrement)
Pour autant, difficile à la lecture de " Chanson de la ville silencieuse" pour un murarchéologue comme moi, de se détacher de cette recherche: "ça, c'est Murat; ça ne n'est pas Murat", un petit jeu qui n'est pas préjudiciable au plaisir du lecteur et qu'Adam a d'ailleurs un peu cherché à proposer. Voici selon moi quelques solutions (les amateurs de Delerm, de Ferrer... en trouveraient d'autres). Au fil des pages:
"Plus rien ne s'oppose.
Tout consent à la noyade (à la 2e page du livre)"
C'est le roman le plus poétique de., celui où Adam joue avec le style propre (?) à la chanson, notamment avec des longues énumérations. On est au Portugal, comme à Taormina.
La première description du chanteur disparu m'évoque peu Murat. On pense plus à Ferrer. Personne ne l'a vu depuis 15 ans, à part une photo le présentant comme un reclus illuminé. Là, on peut penser à quelques images de Jean-Louis (sa vidéo dans un arbre pour une promo), mais il serait difficile de dire qu'il a marqué toute une génération, comme le musicien du livre, même s'il est aussi dit qu'il est une référence pour des jeunes artistes "vouant un culte à ses compositions les plus sombres, les plus opaques, les plus tortueuses [...] On les exhume, on se les repasse comme des secrets bien gardés". Ça pourrait coller en pensant à quelques inédits ou titres rares. Et puis cette interrogation, ce "soupçon": ces jeunes le reconnaissent-ils pour son art? ou pour le personnage qu'il s'est construit, "le parcours, l'attitude"?
page 22: Gagner "les Abbesses"... (Murat, "le polnareff des abbesses" selon Guillaume Depardieu, Murat parle du quartier dans sa chanson pour Eryk e. La narratrice finira par adouber Paris en fin de parcours ce qui nous vaut encore l'évocation de quelques rues.
Page 34, après une description d'une vie "en retraite", Adam évoque les fans : "Des femmes surtout. Qui se mettent en tête de le remettre en selle. De lui redonner le goût d'écrire [...]. Elles hantent le village voisin, traînent. aux abords de la maison. Elles ont toutes cette silhouette osseuse, ces grands yeux assoiffés un peu dingues [...]." Euh, non, mais je ne reconnais personne là.
page 41: Adam parle d'interviews "funèbres sur la mort du disque, l'industrialisation de la musique, le règne des gestionnaires. Dans ces interviews qu'on trouvait encore sur youtube, il paraissait usé, amer. Son agressivité cachait mal sa blessure". Pas besoin de commentaire.
page 43, "il ne possède ni télévision, ni ordinateur"... Quelques propos de Murat pouvaient nous le faire croire.. mais il s'agit pour lui d'entretenir son personnage.
page 50, "la grange dont il ferait un studio, le calme et l'isolement propice à l'écriture"... mais en opposition "aux nuits d'alcool et de défonce"... Déroule une description d'une vie de rock star, avec multiples invités permanents menant une vie pas très saine, avec des paparazzis qui guettent, parfois chassés à coup de fourche. Même les aventures des Rancheros font alors penser à un aimable rassemblement de boy-scouts. Même si Murat donne l'impression d'en dire beaucoup, il a préservé lui son intimité. Si bien que son discours sur le chanteur paysan, le chanteur artisan, est largement intégré. Plus récemment, il parlait de son attachement à son rôle de papa, et à la transmission. Dans le livre,sa fille, la narratrice, dit "je crois que je l'encombre", même s'il lui montrera de l'attention, et veillera à son avenir (pour la guider vers des études supérieures).
Adam nous décrit en effet un artiste rock avec tous ses excès (cela revient régulièrement dans le livre), une petite fille débarque, et on pense plus à Lulu Gainsbourg qui ne peut pas réveiller sa mère pour qu'elle l’emmène à l'école, ou aux fils de Keith Richards (j'ai lu sa bio l'été dernier). "C'était juste ma vie. Et j'ignorais qu'il y en avait d'autres", même si l'amour et des moments complices existent. De plus, pas de maman pour "tenir la baraque", comme à Douharesse... un couple de gardiens joue un peu ce rôle de repère "de la vie normale"( "si j'ai jamais eu un foyer, ce fut chez eux"). Leur description est touchante et on retrouve là la patte Adam (on a plus l'habitude qu'il nous parle de ces gens de peu que des rock-stars).
Mentions de passage aux JT; à Nulle part ailleurs et chez Ardisson... Des instants télé quasi-culte pour les muratiens (Fort alamo avec Subway, les rats-taupiers, le clash avec la rédac-chef de closer...).
page 72, ses livres de poésie ont disparu: "William Blake, Dylan thomas, Hölderlin, Rilke,Marina Tsvetaïeva, Carver... Pas de francophone, à part Jaccottet. J'aurais aimé y découvrir un lien évident à Murat, mais Adam s'amuse peut-être plus à citer ses favoris (même si Marina Tsvetaïeva renvoit à Dominique A).
"Je n'ai jamais pu saisir mon père". Alors, moi, en seulement 8 ans de blog, c'est normal que Murat soit encore une énigme. S'en suit une longue énumération de ses contradictions et changements d'humeur (pages 70 et 71, et également 107/108, et p.168-169-170... La narratrice avoue même qu'il est pour elle "un puzzle impossible à reconstituer" (p.109). Il est dit ensuite que se sont distillées quelques mensonges dans sa bio (des origines italiennes) alors qu'il vient d'une famille pauvre de Belleville. Murat, même s'il y a construction d'un discours, lui a revendiqué ses origines paysannes, plus qu'ouvrières. Pour le musicien du livre, il est question de "se forger une carapace, un abri de fiction et de garder pour lui la vérité de sa vie". Murat semble peut-être à bien des égards plus impudique... Néanmoins, Adam évoque les réticences de la maman ouvrière de Belleville devant le fait de se donner en spectacle, "l'impudeur, l'indécence" (p.112)... Murat a parlé de ce même sentiment chez la maman couturière de La Bourboule. "A quoi t'en es rendu mon fils" lui aurait-elle dit encore il y a quelques années... (c'est sans doute une vanne de Murat qu'une citation réelle). D'ailleurs, dans le livre "les lisières", Adam, à propos de son héro romancier, convoquait déjà Murat pour parler du sentiment d'impudeur ressenti par les proches.
Adam fait ensuite référence à Daho en contant la réapparition du père de Schaeffer lors d'un concert (ce qui a donné la chanson "boulevard des capucines").
Il livre ensuite quelques phrases sur "l'oeuvre scénique" et plus que jamais, on y perçoit son amour pour l'art de la chanson:
"Les chanteurs, en concerts, c'est leur peau même, leur corps entier, leurs mots, l'intérieur de leur cerveau [...] dans aucune autre forme d'art on avance à ce point nu, vulnérable,. Le chanteur sur scène, c'est un don brut. Primitif. un truc de cannibale"(p.115).
Murat et la scène, c'est un rapport peut-être compliqué, complexe, et en tout cas pas basique comme la voie du succès l'imposerait ("faire la pute" dit le personnage du livre). On lui reproche parfois sa distance, sa froideur, mais c'est bien parce qu'il est en proie avec ces difficultés de "la mise à nu" énoncées par Adam... comme quand il part en digressions et circonvolutions avant d'affronter un titre difficile... et parfois d'y renoncer.
Page 123: Mention d'un "clash" comme on dit dans la presse people entre le chanteur et Gainsbourg qui en fait s'entendent très bien. Insultes, menaces, "tous ces trucs qu'ils faisaient pour la galerie, alimenter les gazettes"... Murat à ce jeu-là s'amuse souvent tout seul, très régulièrement.
Le passage qui parle de la relation orageuse que le chanteur a eu avec "la femme de sa vie" décrit un artiste très tourmenté, mettant à mal son travail (des sessions d'enregistrement n'aboutissant à rien...). Murat a une vie domestique plus calme... mais cela m'évoque un peu la fin de la tournée VENUS avortée où l'on voit Murat s'habiller en christ... mais ses tourments sont un fort moteur artistique, et DOLORES et ses nombreux inédits, verra le jour.
p. 138: "Mon père est rentré et a tout réenregistré à Paris, à la maison, avec ses musiciens habituels, et sous sa seule direction. En définitive, aucune de ses collaborations n'a jamais abouti". Pour Murat, c'est vrai surtout en début de carrière, quand on essaye de lui adjoindre un producteur... Après, il "prend" ses collaborations, avec Denis Clavaizolle, Les Delano Orchestra, Calexico (il est question deux fois d'une session à Tucson dans le livre!)...
Le livre contient beaucoup d'autres choses que la description d'un chanteur : d'abord, la difficulté pour se construire de sa fille, la narratrice sans prénom, dans cet univers, le rapport au deuil et/ou à la disparition, ses relations avec ses amis, un journaliste, une amie qui s'appelle (par hasard) CLARA, la rencontre avec un groupe d'alternatifs, qui fait penser au groupe de Tarnac (à ce jour innocenté, le livre parle lui d'armes, d'explosifs trouvés sur le campement). A ce sujet, Vivian dans le "masque et la plume" a taxé le livre de "réactionnaire"! Adam ne les décrit pas comme "une utopie communautaire", parle des drogues, et je trouve ces pages très réalistes autour de ce qui n'est qu'un repli sur soi comme un autre et de la posture.
Schaeffer a un ami JEFF, son guitariste attitré, qui partage sa maison, et meurt d'une overdose, lui faisant perdre un "repère", un dernier, après la perte des femmes de sa vie. Peut-être que Christophe Pie "intimement, viscéralement lié à la carrière et à la vie de JLM" disait la Montagne, a pu jouer un peu ce rôle auprès de ce dernier, en étant capable de lui dire les choses (comme quand Murat lui demande de l'aider sur "le moujik et sa femme"), sans parler qu'il était sans doute un invité permanent de la maison.
Chez Schaeffer, ces pertes "humaines", son inconstance dans la vie quotidienne, l'arrêt de sa production artistique (peur de faire le disque de trop, perte du fil, de l'inspiration?), un repli sur soi et/ou l'envie de "finir pêcheur", une dépression, autant de pistes esquissées, l'amèneront d'abord à se mettre en retraite, puis à disparaitre : "peut-être qu'à force de s'abstraire de lui même, de se réduire à l'absence [...], il ne restait plus rien de lui. Peut-être n'était-il qu'une écorce. Et qu'ainsi, jeté à l'eau il a flotté jusqu'à la mer [...] Privé de substance on n'est plus rien. On n'a plus qu'à se vider dans le vide". L'amour portée à sa fille ne suffit pas. "On a si vite fait de se perdre de vue" (p.209), même si Murat lui en rêverait plutôt.
Le roman se tourne alors complétement vers sa narratrice, et nous avons droit à de très jolies pages, notamment sur une longue énumération sur 3 pages "je suis la fille qui... celle qui".
Les dernières pages évoquant l'art de la chanson parlent de la coexistence entre l’homme et son oeuvre. Un des doutes de Schaeffer est abordé: "mon père était persuadé d'être décevant en dehors de sa musique [...]Persuadé qu'il ne faisait qu'héberger le type qui écrivait des chansons , qui jouait sur scène. Et qu'il était un hôte misérable du créateur qu'il portait en lui". C'est ici qu'Adam reproduit la phrase de Goldman: "les chansons sont plus intéressantes que ceux qui les chantent". Je n'imagine pas Murat victime de ce sentiment, d'ailleurs, Adam continue:
"De la génération qui l'avait suivi, parmi laquelle nombre de chanteurs se présentaient comme son héritier, il admirait la droiture autant que la musique. Ils ne sont jamais tombés dans les pièges, disait-il. Daho. Murat. Dominique A". Le piège de se compromettre. C'est peut-être à discuter... si on évoque la participation médiatique ou quelques singles faciles, à moins qu'on considère que cela fait partie du job...
Dans ce livre, Adam nous parle très bien des "songwritters" qu'il aiment tant, mais développe bien sûr avant tout un thème qui lui est cher : la disparition, les gens qui restent, les gens ordinaires (aussi bien qu'on peut l'être quand on renonce à la fortune d'un héritage pour les donner à des bonnes oeuvres, ce qui est le cas de la narratrice)... Sa structure en flashback, la fille qui revient sur la vie de son père, en un processus de deuil, est intéressante, marquant également l'écart entre la vie qu'elle se choisit, dans l'anonymat, et celle de son père. Cette disparition n'est pas forcement une mort, le roman laisse un fort doute (de plus, aucune lettre ou explications ne sont laissées): son père est-il devenu ermite à Lisbonne, puis à Valparaiso? Est-ce tout simplement une nouvelle légende dur rock qui est en train de se construire? La fille choisit elle d'accepter ce départ. Le lecteur se posera forcement la question de savoir comment il réagirait.
"Chansons de la ville silencieuse" Olivier Adam, chez Flammarion, Jv 18.
PS: Sur ce thème de la disparition, je pense beaucoup à l'histoire de M. Ce dernier continue de m'accompagner. PSDV. PSDT Matthieu GUillaumond
Votre commentateur ayant pris quelques jours de congés sans wifi et connexion (il a même raté sur son lieu de villégiature, China Moses, choriste de LILITH...), il convient de faire le point sur l'actualité au moment de la reprise.
Et au niveau mercato pour la tournée des stades (ou des smac), il y a de quoi dire. Après le retour l'an dernier de l'entraineur adjoint Denis Clavaizolle, el maestro de la ta-que-ti-co, le sorcier auvergnat (et sa célèbre règle des 3 T ), le Guy Roux du Sancy, vient d'obtenir la prolongation sans surprise du rugueux mais fin défenseur Stéphane Reynaud qui sait si bien donné le rythme et le tempo au match. Retour au Bercail également après sa période faste au J.H.F.C.(Johnny Hallyday FC), le milieu relayeur en position Basse: Fred Jimenez, connu pour pouvoir se sortir des situations tendues, comme si un oiseau se posait sur une poire. Il a donc plusieurs cordes à sa basse. Et c'est donc le retour du mythique trio qui nous attend, avec un jeu simple et direct: les deux défenseurs filent la balle à l'attaquant turque Murat qui a toute liberté pour diriger le jeu. La présence de l'ailier (côté court) Denis et ses arpèges de dribles n'est pas confirmé, mais c'est quand même probable.
1) L'information a été divulguée sans beaucoup de mise en scène sur l'instagram du club, avec deux clichés prises à l'entrainement en huis-clos (mais il me semble que c'est en altitude en Auvergne). Il aurait été envisagé un moment que Fred fasse une vidéo (façon Grizou qui annonce sa signature à l'atletico), mais ça a été jugé too much. Il se contente par la photo d'annoncer la signature chez un nouveau équipementier pour ses espadrilles de compétition.
Stéphane Reynaud lui arbore fièrement les couleurs du club dans un maillot vintage (l'année de la victoire au Prix Grand Lièvre) en montrant qu'il est déjà très affuté:
A part ça, il paraitrait désormais que tout le monde se souvient que Didier Deschamps a été champion du monde (au moins une fois).
2) On en reste là pour le foot? Oui, on en a bien assez bouffé j'avoue... mais au niveau actu, pas de quoi non plus se sustenter.
- Quatre teasers dont je n'ai pas parlés ont été sorties: toujours autour du grand cinéma hollywoodien... dont une avec cette grande star mondiale: Valérie Mairesse (chanteuse à ces heures). Faut-il s'en étonner? Et bien, non! Elle apparait sur un film de Tarkovski, un des maitres de Murat ("le sacrifice" de 85). Dans l'autre teaser, c'est deux personnalités moins reconnus qui sont utilisés: Gary Grant (deux fois) et Audrey Hepburn... Tout ceci est visible sur l'instagram:
[un autre est sorti encore hier après midi. Je n'ai pas identifié le film.]
Pas de commentaires sur la musique, c'est trop court.
- On attend le clip. Murat et Biscuit production étaient en post-production.
- Enfin, Jean-Louis a déjà fait quelques jours sur Paris pour la promotion en juillet. Il est apparu sur l'instagram de Thomas Boujut qui travaille pour Alcaline.
- Les quelques liens qui tombent sont des annonces de ses concerts sans grande matière.. Pour Ouest France, c'est bien sûr un coup de coeur de la rentrée du côté de Caen.:
Jean-Louis Murat
Au-delà du personnage et de son franc-parler, c’est surtout par son écriture fine et agile que Jean-Louis Murat détonne dans le paysage « chanson française ».
Se renouvelant en permanence, le chanteur est un incontournable d’une certaine chanson exigeante, celle des Bashungs, Burgalat ou Daho
3) Rappel: Re-sortie ou sortie en vinyle de DOLORES et Lilith. C'est pour le 24/08. A cette occasion, une photo inédite me semble-t-il est diffusée:
Remasterisation et deux inédits sur le disque de DOLORES.
En fin d'article, vous trouverez la programmation des concerts.
LE LIEN EN PLUS
Série musicale de l'été sur France Culture sur une histoire parallèle de la pop française. Dans l'épisode deux, on peut écouter du Murat.. et même l'ex chanteuse de Madame Atomos: Marie Audigier... Après avoir mentionné que sa chanson figurait dans la compilation "contresens" (avec Murat et son "n'attends rien", label fnac en 91) il est simplement dit qu'elle a une voix vacillante, puis fausse, et le commentateur pourtant nettement moins bavard qu'Assayas s'interroge si le côté gnangnan était recherché. Il se contente ensuite de dire qu'elle a enregistré avec Murat et signé deux disques sur le label Crepuscule. Un peu court. A part ça, chouette playlist.
Marie dans les studios de France Culture en 2015 justement. (On en profite pour signaler que Marie Audigier semble s'éclater dans ses nouvelles fonctions en Afrique à l'institut français du Congo, toujours en contact avec des nombreux artistes africains).
Curieux que je sois en Bretagne pour vous l'annoncer... mais je romps la trêve estivale que je m'avais accordée pour vous l'annoncer (sans regarder toute autre actualité muratienne), celui que j'appelais, parfois jalousement, parfois conquérant,parfois moqueur, parfois amicalement, et toujours avec recul, mon "concurrent", est décédé cette semaine: Didier Le Bras.
Je me rappelle que je l'avais accueilli il y a quelques années sur le net alors qu'il me disait ne rien connaitre aux réseaux, aux forums, à l'internet. Je lui avais donné quelques aiguillages. Sa soif de découverte muratienne était énorme, et il a vite rattrapé son retard en profitant de sa retraite... hélas pour ses proches ou les jeunes qu'il formait au foot (stade rennais pendant très longtemps) et une bonne partie des fans muratiens, trop courte.
Il m'avait donc rejoint sur le marché muratien... surtout en se mettant à lire l'ensemble des archives fournis par certains anciens et en produisant un travail thématique important très utile sur le net. Je suis loin d'avoir réalisé tout ce travail et je m'en sers régulièrement.
Il a agacé beaucoup certains anciens, par son style, ses manières, des suspicions sur la façon de retrouver certains inédits et leur utilisation, son utilisation des discussions de la DOLO LISTE (tout relire, quelle folie!): Même s'il avait du mal avec ce terme, il était vraiment fan de Murat, et son blog reflète sa représentation de Murat. J'ai souvent essayé de m'en distinguer en affirmant sans cesse que "non, je ne connais pas le vrai Jean-Louis Bergheaud", qu'il reste pour moi une énigme et que c'est ses contradictions qui me passionnent. Ainsi, il avait parfois un peu de mal avec les témoignages un peu négatifs qu'il pouvait recevoir, et j'ai imaginé qu'il a digéré avec difficulté que Murat lui refuse d'éditer son travail (il lui avait demandé l'autorisation alors que ce n'était pas nécessaire, mais il avait eu des mots durs sur la biographie de Murat signée Bataille). C'est le moment où il a cessé d'alimenter son blog, mais cela coïncidait avec le début de ses problèmes de santé. Le fait est qu'il a pu néanmoins voir sa prose éditée au moins une fois avec son livre sur le football et je pense qu'il en a été très fier : https://www.letelegramme.fr/finistere/scaer/portrait-didier-le-bras-du-foot-aux-livres-09-06-2017-11547823.php
Bonne route, Didier! J'espère de tout coeur que tu as suivi la bonne, et je suis sûr que, à côté de Murat, tu as aussi profité de la vie (je dis ça pour ceux qui penseraient qu'on est de grands malades qui ne pensons qu'à ça).
PS: Je ne suis pas le mieux placé pour parler de Didier (alors n'hésitez pas à commenter, et ça sera sans doute passionnant pour moi: cela me rappellera les discussions avec Matthieu que l'on avait à propos de Didier - je gardais sous le coude la parodie signée M. de la prose du "manchot" comme il l'appelait de manière amicale, lui qui rêvait d'une united nation of Muratiens).
PS 1: Didier, tu me reprochais à distance mon jemenfoutisme et mes fautes d'orthographe, alors que je revendiquais moi mon côté "ranchero" de la force... Et bien.. je suis incurable...