Laetitia Masson sort son nouveau film demain au cinéma, "un hiver en été", avec un gros casting dont Elodie Bouchez... Et sur France inter, à l'instant, à deux mois tout juste du décès de Jean-Louis Murat, elle a voulu parler de ce dernier... avec beaucoup d'émotions. Emission "un monde nouveau"
Adolescente elle veut faire les beaux-arts, puis s’intéresse à la politique : c’est finalement le cinéma qui lui permettra d’exposer sa vision du monde. Dépeindre l’amour, mais aussi la trahison amoureuse et la fracture du couple, Laetitia Masson se décrit comme “très vite déçue par le monde” mais pas du tout fataliste : elle y trouve son énergie pour en découdre. Dans son prochain film, Un Eté en hiver, elle imagine un monde contraint par une chute de température record qui précipite les corps et les âmes à se livrer avant de, peut-être, disparaître.
L'interview débute à 20'30. Je l'ai pris au milieu et j'ai cru qu'elle en avait déjà parlé quand il y a une petite mention que je n'ai pas comprise, un petit peu avant 36 minutes (elle indique que c'est Jean-Louis Murat qu'elle cite musicalement le plus souvent), mais la séquence principale débute à 41'20
On entend Jean-Louis parler rapidement, et Laetitia est prise par l'émotion... avant de se ressaisir. Comme elle l'avait déjà dit par le passé, elle parle d'âme soeur... même si elle indique avoir surtout avoir eu des relations de travail avec lui. C'est bien émouvant. "on s'entendait sans parole", "il reste ses chansons"... "il chante l'amour, la transcendance... " et pour résumer, elle indique que c'était sa façon de changer le monde. C'est rapide... mais Laetitia Masson est vraiment agréable à écouter tout au long de l'émission... notamment quand elle parle de l'amour...
Voici l'interview dont les propos de Murat sont issus:
Décidément, Télé Toulouse l'inspirait déjà en 2000:
LES LIENS MASSON EN PLUS
Laetitia Masson est un personnage récurrent du blog... Exemples:
1) On commence par 3 heures de MURAT par RADIO NOVA... mixtape! J'ai survolé: c'est bien fait, avec des extraits d'interviews, des choix originaux avec des titres rares.
"Après la disparition soudaine de Jean-Louis Murat, il y a quelques semaines, Les Inrocks Radio vous replonge dans la discographie prolifique du chanteur de la contemplation à travers une mixtape exclusive.
Le génial paysan stakhanoviste de la chanson française Jean-Louis Murat, nous a quittés le 25 mai dernier à l’âge de 71 ans. Il avait sorti une vingtaine d’albums depuis son premier 45 tours en 1981. Les Inrocks Radio vous embarque dans un vaisseau spatial pour un voyage musical de trois heures dans le répertoire de l’artiste. 180 minutes de ballades intemporelles, de duos parfois inattendus, d’inédits rares, des reprises inspirées… 180 minutes, ou le temps de vous proposer une belle parenthèse réflexive.
Une mixtape imaginée et réalisée par Nicolas Pradeau, programmateur à Radio Nova Bordeaux et Les Inrocks Radio."
2) 2 minutes et quelques sur ARTE pendant le 28 minutes: "A LA LOOP"
3) J'avoue qu'à la mort de Jane Birkin, j'ai eu du ressentiment devant le déferlement médiatique que j'imaginais... Mais soit, j'ai bien profité des documentaires sur cette personnalité si attachante.
Je vous laisse éventuellement relire mon article sur la relation Murat/Gainsbourg. Je n'ai rien trouvé de plus précis sur Jane.
On ne sait pas si Murat a été approché quand il s'est agi de lui trouver des auteurs pour son premier album sans Serge : "à la légère", on y retrouve un texte de Manset... Comme pour Jeanne Moreau, c'est Daho qui emportera l'honneur de la collaboration.
On sait par contre que Camille a autant dédié son "baby carny bird" aux pygmalions Murat qu'à Gainsbourg. Il en aura fallu du temps pour que Jane dévoile ses textes... poussée par ses filles dont Lou qui partageait l'avis de Camille.
Quand Jean-Louis tourne avec Jacques Doillon, il est encore avec Jane, mais là, encore, on ne sait pas s'ils se sont croisés.
Par contre, Denis Clavaizolle a travaillé à Jane: la preuve, à la télé (et lors d'une soirée spéciale pour les 40 ans du printemps de Bourges).
Au cabaret, le vin de table
Sous la tonnelle des regrets
Nous rappelle à grandes rasades
Que le temps de Jane est passé (merci Hubert)
4) On termine par un petit mot pour Henri TACHAN (auvergnat d'allier qui a vite foutu le camp du secteur, même si Muse nous disait il y a quelques années, qu'il parlait de cultures auvergnates dans ses chansons (commentaires).
Evidemment, c'est un symbole d'une certaine chanson, y compris pour Murat: Dans Télérama, le chanteur conclut : « Ici, c’est un pays rude mais vrai. Ce décor m’aide à lutter contre les pressions de ce métier. Etre chanteur aujourd’hui, se résume trop souvent à faire des disques susceptibles de plaire aux programmateurs des radios FM. Ces gens là n’écoutent même pas mes chansons : pour eux je suis un artiste rive gauche, genre Henri TACHAN ou Georges CHELON. J’en ai marre de ce système. S’il faut entrer en résistance, créer son propre label, travailler artisanalement, je suis prêt. Je ne suis qu’un petit gars de La Bourboule, mais je suis têtu. Et malin, comme une mouche …
Pour faire une nouvelle référence à Manset (qui est en studio actuellement!), j'ai appris que Claude Léveillée, l'artiste québecois pour lequel Gérard a travaillé, a été important dans le parcours de Tachan et l'a incité à se lancer.
Mentor? Lucien Nicolas l'a peut-être été un peu pour Jean-Louis Bergheaud, apprenti journaliste. On retrouve la mention de Tachan dans l'article de Matthieu sur cette épisode de la vie de JLM, et c'est oh combien juste:
"Ils oublient encore que Nicolas considérait en 1974 comme une "révolution""l'apparition de la musique moderne dans la chanson 'à texte'" et qu'il redoutait, à propos d'artistes tels que Bertin ou Tachan, "qu'une prise en considération trop réservée [de leur part] de l'oreille musicale contemporaine puisse avoir pour conséquence une injuste limitation de leur audience." Dès lors, il y a quelque ironie à lire, trente ans précisément après le coup de la "naphtaline", les lignes suivantes, écrites dans le cadre d'un portrait de Jacques Bertin, par Patrice Delbourg : "Le vide dans lequel les 'chanteurs à textes' sont confinés sous nos latitudes continentales est proprement sidérant. Visiblement, ces artistes exerçant le même métier que d'autres n'ont pas tous les mêmes droits de se faire entendre sur nos antennes périphériques.
La liste est longue des tombés au champ d'honneur de la chanson de qualité […] tous ces artistes désemparés, ces sans-grade, oubliés dans les bas-côtés des routes nationales, tous ces poèmes et ces textes piétinés par le passage du troupeau de la rentabilité à tout crin, cornaqué par un système maffieux. Cette manière de chanter avec une parole libre pour changer le monde aurait-elle cessé d'être convenable ? Le jour venu, on se rendra compte du gâchis." [extrait des Funambules de la ritournelle, Écriture, 2013]. http://www.surjeanlouismurat.com/2016/03/chanson-volet-1-passage-en-revue-d-une-revue-musicale.html"
Après quelques jours de pause, et avant de se résoudre à revenir aux nécrologies mais aussi aux interviews en attente, on termine la restitution du week-end Murat, yes sir! 2023, avec pour commencer le final du TRIBUTE du samedi... avec les BELFOUR.
Leur reprise de Brassens pour une compil organisé par la Coopé vient d’être mise en playlist sur la BBC… Ils ont été finaliste du prix Moustaki et on peut les retrouver un peu partout en France dans les mois qui viennent, notamment à Volvic, et au Mont dore le 9/08. Ils nous font la surprise de venir avec une Rolls: le grand Dominique Rollot qui nous permet d’avoir un membre de la French kiss de Christophe Adam et Toma Milteau, fils de JJ Milteau, mais surtout batteur de General Electricks, Jeanne Cherhal, Eskelina et j’en passe, et Valeur ajouté de la grande famille Mikaelian… Je suis content d’en compter ce soir un représentant (avec Lucie dans la salle).... et une belle surprise, un représentant des THE DELANO ORCHESTRA, la trompette de BABEL, Julien Quinet!
Je vous mets leur belle reprise de Brassens et leur clip qui nous avait permis de faire connaissance: il a été tourné au pays de Jean-Louis (vu sur le lac Servières, les deux roches...).
Pour en revenir à la participation de Julien Quinet, il m'a indiqué qu'il est question que The Delano Orchestra se remette au travail, avec Yann Clavaizolle à la batterie. J'en profite donc pour partager leur discographie commentée par Matthieu, écrit il y a 10 ans. C'était rare qu'il fasse ce genre d'exercice.
Et pour finir, voici les sets du vendredi 23, d'Alain Klingler (une vidéo) et LE FLEGMATIC:
On attend le lien qui était annoncé pour ce jour pour commander le numéro spécial de Magic (50 pages sur Jean-Louis Murat). Ah, c'est précisé lundi soir dans l'article...
1) En attendant, on se prépare pour l'étape du tour de France demain, sur les terres de Jean-Louis. Un rendez-vous a même été donné entre muratiens à Douharesse pour voir passer les coureurs.
C'est l'occasion de re-citer le bel article de l'Equipe du 25 mai (en fin d'article)
- Le chanteur Jean-Louis Murat habite à Orcival et a dédié une chanson à son village, « Lady of Orcival ».
- MURAT-LE-QUAIRE
Le chanteur Jean-Louis Murat, de son vrai nom Jean-Louis Bergheaud, a pris comme nom de scène le nom de ce village où il a grandi chez ses grands-parents. Jean-Louis Murat est un passionné du Tour de France, qui a intitulé l’une de ses tournées du nom de la plus grande course cycliste du monde. Dans le film tourné à l’occasion de cette tournée, il se grimait en coureur cycliste entre chaque étape et avait rêvé de faire coïncider ses dates avec celles du Tour de 1952, l’année de sa naissance.
Evocation du film "mlle personne"...
A noter que la revue cycliste 200 a elle aussi mis Jean-Louis Murat à l'honneur avec un article "Murat Sans souci": https://www.200-lemagazine.cc/
Dans la revue Auverhna, une page hommage par Gilles Dupuy également. Commandable ici.
2) et voici les prestations d'Antonin "soleil Brun" et des Dory 4:
Antonin a découvert Murat par son papa, simple fan, puis il a été assez proche de lui, visiteur des coulisses ou de Douharesse. Entre temps, il était dans la dolo, le forum sur internet sous le nom du jaguar. MURATIEN LILITHIEN donc, muratien - rock, il avait déjà participé au côté de Marjolaine Piémont qu’on verra demain à une soirée LIVRE UNPLUGGED à Paris en 2015.
Il a sorti un 3e disque cette année cette fois sous le nom de SOLEIL BRUN.
Voici l’hommage qu’il a rendu à JL :
Si nous vacillons tant depuis hier, c’est probablement qu’il y avait en chacun de nous qui l’aimons, un coin de prairie en jachère que Jean-Louis avait investi depuis que nous avions croisé son chemin. Il bêchait, semait, arrosait notre terreau fertile pour que nous puissions y récolter, ça et là, au détour d’un vers, d’une mélodie, un brin de réconfort. Nous attendions, un peu avides, cette moisson annuelle salvatrice qui nous aidait à trier le bon grain de l’ivraie dans la jungle des vies. Nous nous sentions alors un peu moins seuls dans ce monde décadent propice à la mélancolie.
De moisson il n’y aura plus.
Ce soir nous voilà seuls à la barre, le cœur comprimé comme un papier que l’on froisse, devant apprendre à naviguer en l'absence du capitaine. On aimerait pouvoir partager la peine afin qu’elle soit moins lourde à traîner. Mais, comme chantait Léo, on est seul, seul, seul, comme un saxo gueulant des chants désespérés.
On va tenter ce week-end de ne pas être seul… Merci à lui d’être venu de la côte d’azur. ANTONIN SOLEIL BRUN, avec Marjolaine Piémont pour commencer!
Et ce grand et beau émouvant final:
Sa prestation complète du vendredi soir avec notamment lettre de la pampa, l'"inédit" le coup de Jarnac, le cri du papillon, qu'est-ce que ça veut dire?, Le cafard, et des chansons à lui plus bas ...
En attendant, restons samedi 25 juin, avec les Dory4, les auvergnats immigrés à Lyon, qui étaient eux-aussi très émus. J'attribue l'origine de tout ceci (disque, soirée) à Jean-Philippe: c'est lui qui m'a, il y a très très longtemps parlé d'un tribute... et qui ne voulait pas renoncer à faire un concert sur les terres auvergnates.
Pour commencer le "brûle-moi" du disque Aura aime Murat, leur chanson sur JLM à retrouver sur leur dernier disque, et un "foule romaine" qui nous a permis de chanter...
Dans mes petits regrets, n'avoir pas pu placer ces petits mots sur FOULE ROMAINE (quelques minutes après avoir parlé du col de la croix morand: Murat : “C’était en fait la « Croix du Mourant » au départ, car un type a été pris dans une tempête de neige là-haut et avait juré d’y dresser une croix s’il s’en sortait. Le col s’est longtemps appelé le col de la Croix du Mourant, puis la contraction s’est faite. J’aimais bien cette histoire. Oui, quand je dis col de la Croix Morand, c’est vulgaire mais c’est le col de l’utérus, sans problème.”
Murat dans Le Soir : « J’ai toujours beaucoup aimé Rome. C’est la Ville du sexe et c’est un peu une chanson là-dessus. Tu passes ton temps à bander dans les rues, il fait beau, les filles sont belles… Quand tu es à Rome, tu te dis que chaque jour sans baiser est un jour perdu. Cette ville te remet au top de ton énergie sexuelle.
LE SET EN PLUS :
Voici le set complet de Soleil BRUN: (qualité sonore et visuelle médiocre mais c'est un beau souvenir)
Salutations aux juilletistes dans leur lit...
Pour ARCHIVES: L'EQUIPE 25 mai 2023
Hommage
Jean-Louis Murat, un fou de cyclisme et de foot
Mort ce jeudi à l'âge de 71 ans, le chanteur Jean-Louis Murat avait une vraie passion pour le sport, le cyclisme et le foot notamment. Passion qu'il exprimait parfois dans ses chansons mais aussi dans des interviews où son franc-parler faisait souvent mouche.
Un choc. Jeudi matin, le quotidienLa Montagnea annoncé la mort de Jean-Louis Murat à l'âge de 71 ans, chez lui en Auvergne. Il aurait victime d'une embolie pulmonaire. Né le 28 janvier 1952 à Chamalières (Puy-de-Dôme), l'auteur-compositeur-interprète était resté fidèle toute sa vie à sa région natale. Musicien prolifique, Jean-Louis Bergheaud, de son vrai nom, avait enregistré plus d'une vingtaine d'albums dans sa carrière, un best-of (1981-2021) devait d'ailleurs sortir vendredi. Réputé pour son intransigeance artistique et son franc-parler en interviews, jamais récompensé aux Victoires de la musique, Murat avait toujours mis en avant son amour du sport, même à une époque où ce n'était pas forcément la mode en France dans le milieu culturel.
« Je vénère Deschamps... il faut toujours un fan de Sardou en équipe de France »
Jean-Louis Murat dans « L'Équipe magazine » en 2009
En 1994, dansL'Équipe, il l'avouait d'entrée :« Depuis gamin, ma vie a été rythmée par les événements sportifs ». À l'époque, avec son goût assumé pour la provocation, il s'était épanché sur le PSG époque Canal+ :« le PSG champion, c'est Keke Rosberg champion du monde en F 1 ».Il s'était moqué aussi de David Ginola après France-Bulgarie 1993 :« Nous, entre musiciens, quand il y en a un qui fait une connerie, un pain, on dit : ça y est, t'as fait une Ginola... »assurait-il. Mais il défendait le joueur,« un soliste »selon lui. En 1990,Libérationl'avait envoyé en Italie pour suivre la Coupe du monde. Une expérience pas très heureuse à l'entendre quatre ans plus tard, évoquant un Argentine-URSS (2-0) à Naples.« Maradona jouait mal ; c'était le délire dans le stade, ils étaient tous pour l'Argentine, ça te filait la trouille. Ils étaient prêts à tuer les Russes. Cette ambiance hystérique et méchante, je ne la sentais pas du tout. Faut y aller dans les tribunes ! Pour moi, il y a différentes manières de voir le foot. On peut le lire dans L'Équipe, regarder Canal, ou aller voir une petite équipe à côté de chez soi. Mais le Stade-Vélodrome de Marseille... Kaï-kaï ! »
En 2009, dans un entretien àL'Équipe magazine, l'auteur d'Achille à Mexico, une évocation de Michel Platini blessé au Mondial 1986, était revenu avec plus de lyrisme sur sa passion pour le ballon rond :« Dans ma jeunesse, je baignais dans la légende de Kopa et Fontaine dont l'histoire semblait avoir été écrite par Homère ». Ou encore :« Platini était le vestige ultime de la Renaissance italienne. C'était Michel le magnifique, un descendant de Laurent le Magnifique égaré dans notre époque, qui a fait la renaissance du foot français. »Il assumait aussi un soutien paradoxal à Didier Deschamps :« Si on a été champions du monde, c'est grâce à Deschamps. Je le vénère. Il incarne les valeurs traditionnelles. Il faut toujours un fan de Sardou en équipe de France et il tenait ce rôle. »Parfois, il pouvait se montrer encore plus acerbe, comme en 2000 dansFrance Soir :« Après la Coupe du monde, les joueurs français se sont révélés assez branleurs. Tu ne pouvais plus passer nulle part sans voir Laurent Blanc vendre des frites, Barthez des McDo et Zidane de l'eau de toilette pour chien. »
« J'ai créé des tas de chansons sur mon vélo ! Je roule, je roule, je tiens une cadence de pédalage et les mots me viennent, les harmonies... »
Jean-Louis Murat, au « magazine L'Équipe », en 2022
Mais encore plus que le football, le cyclisme était la vraie passion de Jean-Louis Murat. En 1991, il avait chantéCol de la Croix-Morand, un de ses plus grands succès, une ascension franchie à six reprises par les coureurs du Tour dans l'histoire.« Le Tour de France dévoile une part très intime de soi. Il révèle chez chacun de nous une nostalgie, une pulsion de voyage...,confiait-il encore aumagazine L'Équipel'an dernier.Paysages, lieux traversés, souvenirs d'enfance, le Tour fait résonner l'histoire-géo en nous, c'est une passion de juillet qui dit beaucoup de l'étrangeté du Français. »Il avouait alors suivre la course sans le son mais avec des cartes et des encyclopédies... Il disait vénérer Marco Pantani,« un guitar hero fauché par une overdose en tournée »ou Federico Bahamontes, à qui il avait consacré la chansonLe Champion espagnolen 2011. Déjà, dans les années 90, il avait voulu faire coïncider les dates d'un de ses tournées avec le parcours du Tour de France 1952, le second remporté par Fausto Coppi. Et dans son dernier album sorti en 2021,La Vraie Vie de Buck John, on pouvait encore entendreLes Molteni, référence à l'équipe d'Eddy Merckx de 1971 à 1976.
Pour Jean-Louis Murat, le cyclisme n'était pas qu'une question de nostalgie. Il aimait ainsi Wout van Aert, qu'il comparait à la star américaine du hip-hop Kendrick Lamar :« C'est le même génie, ils excellent dans tout. Il se passe tellement de choses dans leur tête. Ils sont un point de rencontre entre l'homme et Dieu. »Et il continuait de s'intéresser à toutes les courses, de l'Étoile de Bessèges aux Mondiaux de cyclo-cross. Il roulait aussi.« J'ai créé des tas de chansons sur mon vélo ! Je roule, je roule, je tiens une cadence de pédalage et les mots me viennent, les harmonies... », racontait-il aumagazine L'Équipe. En septembre 2020, il n'avait pas loupé non plus le passage du Tour dans son petit village d'Orcival, lors de la 13e étape, Châtel-Guyon - Puy Mary. Hasard ou coïncidence, son Auvergne chérie sera à l'honneur sur le Tour de France 2023. Le Tour de France femmes avec Zwift s'élancera ainsi de Clermont-Ferrand, le 23 juillet prochain. Deux semaines plus tôt, les coureurs du Tour, eux, se confronteront au mythique puy de Dôme, non emprunté depuis 1988. Comme un hommage prémonitoire à Jean-Louis Murat.
publié le 25 mai 2023 à 15h29mis à jour le 25 mai 2023 à 15h31
Globalement, on peut être un peu déçu du traitement médiatique de la disparition de Jean-Louis Murat. Côté magazines, on s'en est tenu à une page (télérama, Rock and folk, nouvel-obs etc...), c'est presque côté Suisse et Belgique, que les quotidiens l'ont mis en couverture.
C'est donc avec joie que je viens de découvrir l'annonce de Magic!. Ils ont bouleversé leur programme, et organisé un numéro spécial, avec possibilité pour tous d'acquérir ce numéro grace à une campagne de crowdfunding (alors qu'ils fonctionnement désormais que sur abonnement), permettant aussi d'imprimer que strictement les exemplaires nécessaires. C'est écologique et on sait que la situation économique de la revue est délicate.
J'espère que vous serez nombreux à les remercier, pour leur fidélité (montrée lors de l'expo du week-end Murat! avec toutes les couvertures du Magazine auxquelles Murat a eu droit), alors lundi, on précommande... Et comme je le fais pour les médias amis et fragiles (comme Hexagone), je ne diffuserai pas le contenu avant un petit moment... car tout le monde peut se le procurer lui-même!!
Sortie cet été de notre numéro “spécial Murat”, pré-commandes ouvertes lundi pour les non-abonnés
Notre numéro de l'été sera en bonne partie consacré à Jean-Louis Murat, brutalement décédé en mai dernier. Une campagne de pré-commande sera lancée lundi.
Mais contrairement à ce qui se passe d’habitude quand on vous révèle une « une », ce numéro ne sera pas livré aux abonnés cette semaine.
Comme nous vous l’avons annoncé en juin, sa sortie est reportée de juillet à août.
Et si nous vous écrivons à nouveau aujourd’hui, si nous montrons cette « une » avec une magnifique photo de Julien Mignot, prise il y a 9 ans, c’est que nous espérons pouvoir diffuser ce numéro au plus grand nombre.
Le décès de Jean-Louis Murat a bouleversé tous les plans de la rédac (après avoir bouleversé la rédac elle-même) et celle-ci a décidé de consacrer une bonne partie de son numéro d’été à l’œuvre de l’Auvergnat.
Tous les abonnés au trimestriel recevront ce numéro dans leur boîte aux lettres.
Mais si vous ne recevez pas notre mook habituellement, sachez que vous pourrez vous procurer ce numéro en pré-commande grâce à une campagne KissKissBankBank qui sera lancée dès lundi soir.
Magic n’imprimera que le strict nécessaire et ne fera pas de stock, aussi la campagne de pré-financement nous est apparue comme le moyen le plus sécurisant pour proposer ce numéro au maximum de personnes.
Tous les nouveaux abonnés, jusqu’au 20 juillet, le recevront également. Si vous n’êtes pas abonné.e et que ce numéro vous intéresse, vous pouvez soit attendre la campagne KissKissBankBank, soit vous abonner à Magic au cours des deux prochaines semaines.
Voici ce que j'avais préparé pour présenter LE FLEGMATIC - Thomas Boudineau:
"un Muratien coheno-dylanien !
On le remercie très fort d’être venu des Pyrénées… Je suis vraiment très honoré de sa présence. Ses disques sont salués par toute la presse, plusieurs TB dans Télérama, les Inrocks, en playlist sur inter…
Et c’est d’ailleurs à l’occasion d’une visite sur France Inter qu’ il avait écrit pour le blog un texte sur “l’affaire Murat”, qui évoquait au bout du compte une sorte d’étiquette qu’on lui avait un peu collée avec son dernier disque et qui lui a finalement fermé des portes cette fois. Odile de Pias de Télérama a ainsi dit que c’était “trop Murat” ! Vous pouvez huer?
Le flegmatic chante en regardant plutôt vers Dylan ou Cohen, mais il nous a dit :
“J’aime chanter le paysage, la route. Les cartes topographiques m’inspirent, les rivières, le parcours des rivières… un village ou une ville. J’ai très vite adoré ça, chez Murat, cet attachement au paysage. Et curieusement la chanson et ce qu’elle porte en deviennent universels, ça parle à tout le monde. “
Et en effet il excelle sur son dernier album à peindre des paysages, des ciels et des atmosphères.
On peut noter aussi…. alors je cite ma camarade Florence, une peinture de l’exaltation - et de la déception - amoureuses et un élan vers l’absolu qui le rapprochent de Murat… Et puis une écriture qui comme celle de Murat aime faire s’entrechoquer le très trivial et le très poétique, ou qui mêle les maximes générales et les images très visuelles… Et dans ses précédents albums une veine plus ironique ou sombre dans le regard porté sur notre époque… Il m'avait dit il y a quelques années qu'il n'osait pas reprendre Murat, mais cette fois, il ose pour nous, peut-être d'une façon un peu cathartique, pour s’y confronter, et c'est ce qui disait Murat de la démarche des reprises, elles permettent de "comprendre" ou de mieux appréhender l'art et la technique de l'auteur compositeur, et de passer à autre chose... "faire son Ferré, faire son Brassens… J’ai fait une reprise de la Ballade de Melody Nelson de Gainsbourg en chantant exactement comme lui, juste pour comprendre – du boulot pour moi, quelque chose que je ne sors pas. Dès qu’il y a un artiste que j’aime vraiment, je ne reste pas ébahi devant son œuvre et je le reprends, pour voir de l’intérieur".
Thomas a choisi "molly" et "avalanche4" (reprise de Cohen, sortie sur le disque "i'm your fan")...
LE
Allez, petite révélation : il a renoncé au dernier moment à chanter suicidez-vous le peuple est mort... J'avoue que j'étais extrêmement curieux de découvrir ce qu'il ferait de cette chanson...
Puisqu'on en était à la reprise de Cohen par Murat, voici encore la version d'Everybody knows que le Flegmatic nous a délivré la veille:
- Et puisqu'on en est à des chansons des répertoires individuels, on termine pour aujourd'hui avec 3 chansons qui ont été jouées par Tristan Savoie ("tomber dans un halo" dans son 2e album à paraître, réalisé par Denis Clavaizolle), Adèle Coyo (son nouveau single "les orages"), et une chanson d'Elvinh.
J'ai trouvé ça beau de signifier que la chanson en Auvergne est toujours vivante, et c'est aussi un clin d'oeil à l'aide que Jean-Louis Murat pouvait donner à l'occasion aux jeunes artistes du cru. A travers une soirée qui lui est consacrée, c'était normal de continuer à leur apporter un peu de lumière.
Je continue avec les vidéos du week-end Murat, yes sir! C'est tellement mieux que de se replonger dans les nécros (je n'ai pas envie).
Voici le 3e titre chanté par Elvinh en début de soirée : "le cri du papillon"... Et il nous a fait la surprise de nous présenter des photos inédites du tournage du clip, auquel il a participé avec C. Pie... Avec Karton aux claviers. C'est rouge vif, c'est Lilith.
Voici ensuite son duo avec Tristan Savoie sur "amour n'est pas querelle":
Le lendemain, les deux cadets de la soirée ont partagé une autre version sur leurs réseaux sociaux:
- On termine pour aujourd'hui avec Tristan:
On reçoit notre Royal cadet, Prince de Savoie, il est né quoi? sous Chirac 2? Grand fan, un peu comme Antonin présent sur les réseaux muratiens, il vient de finir son 2e album réalisé chez Denis Clavaizolle. Voici son hommage à JL:
Perce neige : Autant dire que ce fut un choc et une révélation ! Un choc devant la puissance du texte, devant l'intemporalité et la richesse de la musique, devant la beauté crasse de la voix. Une révélation devant la musicalité des mots, d'une langue qui me paraissait jusqu'alors non adaptée à la musique telle que je l'aimais, telle que je voulais la faire. Tout un tas de certitudes qui furent, en 3 minutes 37 secondes, anéanties. Et ce faisant, ce fut pour moi le début d'un long périple, à la découverte de l'œuvre de Murat. Un périple qui commença avec Il Francese, qui venait de sortir et qui semblait m'aller comme un gant! Puis découvrant Dolorès, Travaux, Tristan, Toboggan, Babel, Venus, j'ai vite compris que son œuvre m'allait comme un incendie ! Bien sûr, depuis j'ai découvert beaucoup d'autres artistes francophones, qui m'ont marqué à leur manière, mais rien de comparable à Murat, rien d'aussi fondamental.
Au lycée je l'écoutais assidûment, je me souviens de moments de pur bonheur passés à écouter ses disques, un bonheur aussi simple qu'indispensable, ce bonheur qui fait de la musique une discipline magique et inexplicable, qui rend les gens heureux, pleins de joie et de lumière ! J'ai grandi avec lui en somme, j'ai appris les bases de la prod en l'écoutant, tout comme j'ai appris à écrire des chansons avec ses disques. J'aurai adoré le voir sortir quelques autres albums, j'aurais aimé, encore et toujours, être bouleversé et impressionné par quelques autres chansons, dont lui seul avait le secret, je pense à Amour n'est pas querelle, Ciné Vox, L'infidèle, Qui est cette fille?, Les ronces, Le môme éternel, La mésange bleue et tant d'autres. Tant pis, je garderai près de moi les 28 albums, les 28 piliers d'une œuvre éternelle, dont je n'ai pas fini de m'inspirer et qui, j'en suis convaincu, rencontrera un jour le succès qu'elle mérite.
La mort d'un artiste est toujours d'une tristesse infinie, mais celle de Murat va bien au-delà, elle laisse en moi un vide terrifiant. J'ai une profonde gratitude pour tout ce que m'a apporté son œuvre, pour la façon dont elle m'a transformée.
Dieu ne pourra pas trouver mieux, c'est donc à nous d'inventer, de créer, d'innover, de veiller à toujours rester libre, pour aller ailleurs, pour proposer autre chose, pour rester artiste à chaque instant, à l'image de Murat, qui assurément était et restera un grand artiste, un génie. Je pourrais en parler des heures, du sens que je donne à ses textes, de son évolution musicale, de son originalité stylistique sans pareil, de ses interviews tantôt brillantes tantôt insupportables, mais je m'arrête là, je vous laisse écouter, réécouter, découvrir son oeuvre et fréquenter un peu la beauté... Peut être qu'un jour j'enregistrerai un album de reprises si je m'en sens capable, en tout cas en tant que jeune musicien j'espère pouvoir continuer à faire vivre un peu son œuvre, ne serait-ce qu'en faisant découvrir ses chansons à ma génération et à celles d'après.
Je lui souhaite bon voyage dans l'au-delà, dans son quartier de lune avec ses habits de fête !”
Bon, on ne va pas oublier les traditions des comptes-rendus de concert comme ça (et peut-être qu'à partir de maintenant, je vous inviterai à partager vos émotions provoquées par d'autres artistes), mais pour l'heure, c'est Marie M. qui m'a fait parvenir son "report" sur le week-end du 23 et 24 juin. Et je la remercie car maintenant, je ne me sentais plus de le faire moi-même.
Après, la question était : est-ce que je la censure un peu pour gommer un peu son enthousiasme? Et bien, non! Et s'il y a des contradicteurs qu'ils s'expriment! Un grand merci, Marie M., ainsi qu'à tous les autres participants qui m'ont donné chaud au cœur!
Note pour l'année prochaine: mobiliser un photographe...
Je m'appelle Marie, j'habite actuellement dans le Poitou mais ma région de cœur est l'Auvergne, où j'ai vécu 13 belles années dans les paysages et la musique de Murat. Mon histoire d'amour avec sa musique a une trentaine d'années et ma première rencontre avec sa musique live est le concert d'Annecy en novembre 93 ! Au retour de ce fabuleux week-end en "terres de France", j'ai eu envie d'écrire, pour prolonger, sans doute, et aussi garder des traces de cet incroyable tribute au ménestrel auvergnat. Je me permets de partager avec vous.
Chronologie
J'ai d'abord été impressionnée par l'expo en entrant dans le fotomat! Tous ces documents pour retracer l'histoire et faire voyager dans le temps!
1) LE film
Je ne sais pas combien de gens l'avaient vu, mais on est désormais beaucoup plus nombreux à avoir eu cette chance. Chapeau, Pierrot ! Dans cette fiction sur fond de tournée de Murat, même s'il est supposé interpréter un rôle, à aucun moment il ne m'a semblé le voir jouer la comédie. Juste être lui, ce mélange de Bergheaud et Murat, qu'il s'appliquait si souvent, en interviews, à séparer/opposer, et qui là ne font qu'un, à la fois détestable et attachant. (Murat n'est , à mes yeux, que l'habit de scène de Bergheaud). Comme les spectateurs de cet étrange objet cinématographique, j'ai souri, ri et aussi été très émue. En particulier de revoir les images du concert d'Annecy (qui fut donc le tout premier de ma longue liste). Tout m'est revenu d'un coup, les sons, les images de la scène et des gradins un brin clairsemés, l'éblouissement de ce premier live.... jusqu'à la robe que portait Élodie Bouchez quand elle a rejoint le groupe sur scène à la fin du concert (moment qu'on ne voit pas dans le film). Et devant ces images, j'ai réalisé de manière un peu brutale que jamais plus on ne partagerait cette superbe et énorme énergie....
2) Concert inspiré
Pierrot a souhaité nous faire découvrir 3 chanteurs/musiciens auteurs compositeurs inspirés, chacun à sa manière, par la musique de Murat.
Découvrir un artiste seul en scène, interprétant ses compositions en s'accompagnant d'un instrument, c'est la meilleure manière de le connaître et, dès les premières notes, de savoir s'il va ou non nous embarquer. Pour moi, pour chacun d'eux, ça a fonctionné ! Magnifiques rencontres ! Les 3 ont en commun un univers personnel marqué, une belle plume, des talents de musicien et une présence scénique évidente. Il me faudra d'autres écoutes (j'ai ce qu'il faut, repartie avec les CD, et je ne compte pas en rester là) pour comprendre mieux où se situent leurs influences muratiennes. Ce que j'en ai perçu au premier abord : chez Antonin/Soleil brun, mélodiste tout comme Murat, des textes également marqués par l'amour et la nature ; Alain Kingler et Murat ont en commun la même obsession assumée pour le sexe, qu'Alain exprime par des chemins moins détournés et des allusions moins codées, de manière plus crue ; quant au Flegmatic, le blues est évidemment ce qui les rapproche, avec souvent une nonchalance semblable dans le chant.
C'est une belle idée de nous avoir offert l'occasion d'une soirée pour les découvrir, avant de les réécouter le lendemain dans le répertoire de Murat. Il y a d'ailleurs eu quelques reprises dès ce vendredi soir, et j'ai été très touchée par Antonin reprenant "Qu'est-ce que ça veut dire" - et par son papa, à côté de moi dans le public, qui lui a lancé "Ça veut dire que j't'aime, Antonin !" Joli moment, illustration parfaite de l'amour qui flottait dans l'air du Fotomat durant ces 2 jours magiques !
3) L'improbable conférence
On est samedi. Pour attendre ce début de soirée si particulier, beau moment autour du piano où Vivien a joué des titres de Murat à la demande du public !
Cette conférence.... comment dire ? Approche O! combien O!riginale et O!dacieuse de Pascal Torrin (universitaire enseignant de littérature). J'ai beaucoup aimé son regard et ses prises de partis dans la manière de décortiquer l'œuvre foisonnante de l'artiste. Ce fut une conférence pleine de tiroirs secrets, d'énigmes, d'hypothèses personnelles mais bien étayées, et d'espièglerie aussi. Il a choisi comme fil conducteur l'eau, qui, sous toutes ses formes, traverse le répertoire de Murat - d'où le titre un brin malicieux de la conférence "O!" Il nous décrit l'artiste comme le "chanteur de la liquéfaction" - Là, je me dis qu'il va soit perdre des gens dans la salle, soit les accrocher vraiment. Visiblement, ça accroche, pas de mouvement de foule (romaine) vers l'issue de secours ! Des "sources de la Loue", le fil conducteur de celui qui sait apparemment où il va nous mène à.... "L'Origine du monde". Une halte plus tard, très philosophique, sur le thème de "Ce qui est important n'est pas tant ce dont on se souvient, mais ce qu'on a oublié" - où il aborde cette période d'écriture couvrant plusieurs albums (entre autres Grand Lièvre) marqués par la maladie d'Alzheimer du père de Jean-Louis et son besoin de se souvenir. Et nous arrivons au Fantasme des fantasmes, à la figure mythique de La Femme, aux yeux de Jean-Louis - en forme de révélation fracassante, hardie mais sacrément argumentée ! Dolores del Rio, belle actrice brune aux yeux sombres éclose à l'époque du muet (Dolores del Rio : les douleurs du fleuve - de l'eau, encore !). Dolores, née à Durango (ville citée dans "Le troupeau"), qu'on nous montre à l'écran portant une peau de jaguar (inspiration des "Jours du jaguar" ?), tenant un rôle dans le film de John Ford "Cheyenne Autumn" ! Dolores, enfin, qui a donné son titre à l'un des albums cultes de Murat ! Wouah !!! Ça décoiffait ! Et j'avoue que j'aurais aimé entendre Pascal Torrin développer un peu plus - mais la soirée était parfaitement timée ! J'aurais surtout adoré que Jean-Louis puisse l'entendre et nous dire ce qu'il en pensait - ce qui était prévu, si....
4) Le concert de Murat-sans-Murat
Je ne vais pas refaire la liste de celles et ceux qui ont répondu à l'appel de Pierrot - on la retrouve dans le blog, et l'ami Pierrot est en train de nous distiller les perles de ce week-end de rêve, petit à petit, pour prolonger l'enchantement. Je veux juste dire combien j'ai aimé redécouvrir, par la voix et la musique d'autres artistes, les magnifiques textes de Murat. Une belle diversité, où à travers les chansons, on devinait quand même l'univers propre à chacun/chacune - pas assez de chacune, à mon goût ! Et aucune trahison des originaux - de toutes façons, Jean-Louis n'a jamais livré en live de version studio de ses chansons, puisque la scène était un éternel recommencement dans sa propre interprétation de ses chansons, pour notre plus grand bonheur !
Quelques flashes sur les instants qui m'ont le plus touchée - c'est évidemment très personnel, et je redis combien j'ai aimé découvrir tous ces artistes, qui me laissent tous l'envie de les écouter dans leur propre registre. En vrac, mes moments forts de ce tribute : La toute première chanson, la voix vibrante de Vinh entonnant "Bang bang" - et là j'ai cru que la soirée était finie pour moi, une sorte de malaise, souffle coupé et gros trou noir, quelques fractions de secondes, à la place de la scène.... j'ai vite repris mes esprits en comprenant que le trou noir dans la scène, c'était l'absence de Jean-Louis, et les larmes m'ont aidée à reprendre le fil de la soirée (encore de L'O!, Pascal Torrin !) Voir la vidéo de ce moment m'a à nouveau beaucoup émue / L'émotion d'Eryk E., touchante et contagieuse / L'extraordinaire et magique version de Coco Macé de "Montagne" - sur les images miraculeusement synchro de Pierrot. La grâce ! / Les différents duos qui ont démontré combien ont tort ceux qui ont dénigré cet album à part mais tellement délicieux "A bird on a poire" ! / Le chant puissant, déchirant et furieusement rock d'Antonin, reprenant "L'absence de vraie vie" et terminant par "c'est l'absence de Jean-Louis" !! / Et pour finir, un coup de cœur à part - coup de foudre pour l'univers, les textes, le piano, la voix et la puissance scénique d'Alain Klingler ! Il y a longtemps que je n'ai pas été cueillie à ce point en découvrant un artiste. Un concert que j'ai reçu comme un uppercut (sans douleur) ! Si je m’attendais !
Le temps du deuil
Le temps du deuil est toujours un moment qui nous amène à tomber l'armure, ou au moins à la fendre. Moment qui nous rend très vulnérable, mais aussi, de fait, plus apte à être touché et plus capable d'exprimer des émotions.
Dans ces périodes, je me pose toujours la même question : n'est-ce pas un moment où on est davantage soi-même, peut-être au plus proche de qui on est profondément ?
Je l'ai sentie, vendredi et samedi, cette brèche ouverte, et je crois que, sans en avoir réellement conscience, j'ai laissé entrer en moi tout ce qui flottait dans l'atmosphère de ces 2 soirées tellement extra-ordinaires. Ce qui flottait dans l'air, évidemment, c'était de l'amour.
Je suis d'un naturel timide, il ne m'est pas simple d'exprimer à quelqu'un ce que je ressens. D'ailleurs, ce n'est qu'assez récemment que j'ai osé approcher Jean-Louis, après un concert, pour le remercier de ce que sa musique m'a apporté - et la suite me prouve combien j'ai eu raison de le faire, et la chance d'en avoir eu le temps.
Alors puisque ce moment de deuil me rend impudique, je profite de la brèche dans la cuirasse pour te remercier du fond du cœur, cher Pierrot, et, à travers toi, toutes celles et tous ceux rassemblé-es ce week-end, sur scène et autour, pour célébrer le dernier grand poète français et lui dire notre reconnaissance, notre chance d'avoir été ses contemporains et notre fierté d'avoir su répondre à son degré d'exigence artistique et comprendre son désir de perfection. Lui dire combien nos paysages sont bouleversés et à jamais orphelins. Et combien nous sommes riches, aussi, de ce qu'il a apporté à nos vies et à notre temps plutôt médiocre.
"Je vis pour les plus hautes amours
Et je chante à la plus haute des tours
Oui mais sans ton amour, que pourrais-je chanter ?"
J'adore cette chanson que je trouve tellement autobiographique, à mes yeux elle résume parfaitement qui il était. J'y vois une double lecture possible. L'amour est sa raison de vivre et la matière de ses chansons. "La plus haute des tours" traduit son exigence de perfection et d'absolu, de pureté et d'excellence, son refus de la médiocrité et de la facilité. Le dernier vers dit combien il n'y a rien à vivre ni à chanter sans amour et sans intensité.
La deuxième interprétation que j'en fais déborde le sens de son existence. C'est un genre de message à ceux qui n'ont pas fait l'effort de l'écouter. Ça dit que dans sa grande majorité, le public n'a que faire de la soif d'absolu et de perfection d'un chanteur/poète qui est toujours resté droit dans ses bottes, sans concessions au showbiz et fidèle à ce qu'il était au fond de lui. "Larbin de personne", comme le dit si justement la magnifique chanson d'Alain Klingler [NDLR: qui parle de Jean-Louis ]! En quelque sorte, sans l'amour du public, pourquoi chanter ? Ces vers redisent autrement ce que Murat a souvent dit de mille manières : sa déception, voire son désabus, que sa musique n'ait pas touché davantage de gens. Sa mort lui offrira peut-être une seconde vie, qui sait ?
Inutile de dire - je le fais quand même - qu'il nous appartient de faire vivre la musique et les mots de Jean-Louis. Sans le savoir (au moment où tu l'as initié), c'est ce que tu as ébauché et lancé, par ce tribute, Pierrot. Gardons ce flambeau brûlant, portons-le haut et transmettons-le, chacun-e à sa manière, et ensemble chaque fois que ce sera possible.
Merci Marie! On me souffle dans l'oreillette que "la plus haute tour" fait référence à Rimbaud. Tu avais peut-être la réf... moi, non.
Un petit cadeau pour te remercier, avec l'autorisation d'Alain Klingler, son titre inédit (sa version de vendredi):
Et celle de samedi:
Alain est en Corse pour son très bon spectacle "Dalida sur le divan", "Avec Lionel Damei, nous serons ce soir à Ghisonaccia, Jeudi à Corte et vendredi à Pigna".
Voici le petit mot de présentation en brouillon pour "mlle personne":
“Bonsoir!!”... bienvenue, on parlera un peu plus demain du week-end, mais je vous remercie déjà d’être là, et pour la majorité d’entre vous pour les deux soirées. Je vais vous parler un peu du film,avec la voix d’Eddie Mitchel, de Patrick Brion ou Dominique Besnehard? Euh, bon, ça sera avec la mienne… Avec la voix de Michel Brion, ça sera trop long.
Vous allez donc regarder le film « mlle Personne » et c’est semble-t-il la première projection publique depuis sa fabrication.
Murat n’accepte de faire sa première tournée de chanteur à succès qu’à la condition qu un film soit réalisé, il dit même à l’époque que le concert est une forme plutôt démodée pour écouter de la musique, et qu’il “tenait à ce qu'une femme pose son regard sur la vulgarité de ce monde-là.»
De la fin du tournage le 23/12/ 93 au transbordeur, là où est enregistré le Murat live, à sa date de sortie officielle, 1996, il se passe donc plus de deux ans. Voici ce que dit Jean-Louis à V. Mortaigne du Monde :
“Je me suis prêté au jeu du film pour enregistrer un état de décomposition du couple. Je vivais depuis quinze ans avec la même personne, nous étions dans l'impasse, je le pressentais, il fallait évacuer tout cela. La tournée a été un révélateur, et un garde-fou. J'ai vu le film une cinquantaine de fois, j'avais toujours mon mot à dire."
Il dit aussi : “«Lorsque je visionne la cassette, c'est patent, je me comporte comme si...»
Comme s'il savait que Marie, sa compagne de toujours, allait le quitter au retour.
Sur le montage il disait avant de commencer :
“c’est un moment exaltant. Tu te sens alors le maître du monde. C'est là que se situe la véritable jouissance.” Il semble au final que ça ait été plutôt douloureux…
Le projet prend donc du retard entre la sortie du live :
le disque qui n’était pas prêt (et comme vous le verrez, la BO officielle n’est pas vraiment présente dans le film)
la difficulté pour trouver le montage qui convenait avec sans doute des heures et des heures de vidéos disponibles… Jean-Louis dit: "j'ai vu le film 50 fois, j'avais toujours un mot à dire".
Ainsi, s'il y a des amateurs de Romain Duris, je vous invite à être très attentif, car en fait, il ne reste plus grand chose de sa participation dans cette version.
Il est espéré ensuite une sélection à Cannes dans la sélection “un certain regard”, ce n’est pas le cas, et une projection aux distributeurs est aussi un échec.
JL parlera ensuite de problèmes de droits, de blocage de la réalisatrice, mais on peut en douter car finalement, il semble qu’il suffisait d’aller demander à Why not pour qu’on puisse le voir…D ’ailleurs, j’ai vu il y a peu de temps qu’en plus des deux clips où certaines images étaient utilisées, des séquences avaient été diffusés à Nulle Part ailleurs, notamment celle qui voit Christophe Dupouy se faire disputer sévère.
Cela reste malgré tout un beau témoignage de Jean-Louis Murat en tournée, en pleine beauté. et on aura le plaisir d’y retrouver des visages connus ... mais ça m’amuserait beaucoup que certaines personnes dans la salle s’écrient : « mais c’est moi »... attestant ainsi d’une fidélité à JL depuis 30 ans..
Je remercie Florence, qui m’aide maintenant sur le blog, d’avoir permis de vous offrir ce film et ROSALIE COLMAR et YOUSSEF JOUINI de why not productions pour leur gentillesse et leur disponibilité (Why not est la société qui a produit le film de Maiwenn présenté à Cannes par exemple…
Je vous mets aussi le mot d'introduction du samedi:
“Bonsoir”...
Merci d’être là, un petit mot pour vous présenter la soirée… qui était prévue de longue date. Le projet AURA AIME MURAT tribute par des des artistes régionaux prévoyait un concert en aboutissement. L’agence Stardust a jeté l’éponge car la salle envisagée n’a pas donné son accord. Ce sont les DOry4 qui m’avaient soufflé l’idée d’un projet de tribute, qui m’ont un peu relancé… et on a voulu organiser cette soirée amicale. 6 participants du disque ont répondu présent… et on a trouvé quelques autres camarades pour participer.
Jean-Louis nous a fait part, à plusieurs occasions, à moi et à des artistes, de son émotion à la découverte et l’écoute du projet… et … j’ai fait 48 concerts de Murat, et ce soir, ça aurait dû être le 49e… on a appris mardi 30/05, par son ingéson, par Fred Jimenez, qu’il avait prévu de venir ce soir, avec ses musiciens pour chanter.
L’an dernier, Il m’avait fait passer un petit mot par son manager après le disque:
“je suis très touché, je remercie et félicite les participants, si je m’attendais, c’est formidable, bien à vous”
Alors, on va garder en tête - mais je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire de le rappeler- que son esprit va être avec nous ce soir. Il aurait pu être représenté par son fils YANN et sa famille, mais ce dernier m'a fait un gentil message pour dire que c'était trop compliqué pour lui émotionnellement, même s'il avait aussi l'envie d'être avec nous. Certains proches ont également annulé comme Stéphane Mikaelian et Denis Clavaizolle… qui voulait aussi venir accompagner des participants. On pense aussi à eux [j 'ai été content de pouvoir rendre hommage plus tard dans la soirée aux clan Mikaelian via la présence de Toma Milteau et de Lucile dans la salle].
Merci à tous les artistes qui se sont mobilisés pour rendre hommage à Jean-Louis, je pense au FLegmatic, Marjolaine Piemont, Alain Klingler qui viennent de loin notamment, et j’insiste, je suis encore touché par leur participation, motivée par la seule envie d’être sur les terres de JL et de faire vivre sa musique.
Un grand merci au FOTOMAT qui a toujours été prêt à nous accueillir, et gérer ce plateau. J’ai découvert un homme attaché à la culture, motivé à la faire vivre, sans forcement faire du bruit, et sur ce week-end, avec une prise de risque maximum, car quand il a établi le budget, je ne pensais pas rentrer dans mes frais... et je dois dire que j'aurais préféré: le coup de main, le coup du sort, de Jean-Louis, on s'en serait bien passé. On applaudit Julien!
Merci aussi à vous d’être là, et je veux remercier les contributeurs du disque présents sans qui on n’aurait pas fait tout cela, mes camarades Pierre, Isabelle, Amparo, Laetitia, Florence, Pascal, l’archiviste en chef, sans qui aussi je n’aurais pas fait grand chose… j’en oublie… Laurent, créateur du lien défait… il y en a bcp d’autres…. Armelle… Pensées à Armand et Wassy qui n’ont finalement pas pu venir.
Yannick Haenel dans Charlie hebdo termine sa chronique ainsi;
“et j’entends maintenant une voix qui dit : sauras-tu tenir ta promesse et m’aimer cette nuit?”
Nous saurons t’aimer cette nuit, et les jours suivants… et ça passe vraiment par faire vivre sa musique et ses mots…
“Que restera-t-il de moi?” chantait-il. On doit commencer à répondre à cette question ce soir… Et pour nous, simples admirateurs, et pour les générations qui vont le découvrir, c’est bien sûr ses chansons. Faisons vivre Jean-Louis Murat!
Je continue de distiller quelques souvenirs du "week-end Murat, yes sir!".
Voici pour commencer la prestation d'Eryk e. qui était un des participants du disque Aura Aime Murat, avec "je me souviens". Il est venu avec son guitariste LEZARD que l'on connaît à Clermont pour accompagner Géraud Bastar, dans un autre style. Ce duo a fait mouche, notamment auprès de l'ami Pierre K.
Le 2e titre est un texte écrit par Jean-Louis Murat pour le premier album d'Eryk. Apparemment, malgré tout le bien qu'on en a toujours dit ici, il est resté un peu méconnu...
[on a filmé cette partie là avec mon appareil photo, avant qu'il nous lâche -mais c'est habituel que je foire dès qu'il s'agit de filmer, comme au Toboggan pour la rencontre ciné- mais j'avais laissé semble-t-il un filtre "expressif"... Ceci dit je m'améliore : j'avais vidé mes cartes SD...]
Et maintenant Karton qui a ouvert la soirée avec Elvinh. C'est:
"Un inconditionnel de Murat, pour lui, c’était je cite :
“Un compagnon de mots , de poésie et de chansons, haute voltige et personnage rare, hors conventions showbiz”
Il vient de sortir un nouvel album Back Catalogue".
Je crois qu'il s'en voulait un peu sur son premier titre... Il a été pris par son émotion, mais ça ne se voit pas tant que ça, et sa voix grave est efficace. Pour les participants, chanter juste deux ou trois titres, impliquent d'être "dedans" tout de suite, d'être en voix sans délai, ils redoutaient un peu ça, mais l'exercice était encore plus difficile pour les artistes qui se sont présentés seul, comme lui, Tristan Savoie ou Adèle Coyo.
On a déjà écouté Marjolaine Piémont avec Alain Klingler. Malgré son statut d'artiste interprète tournant dans toute la France, elle n'a voulu interpréter que des duos. C'est révélateur de son humilité. A la place de Fred Bobin, qui l'avait invitée sur le disque, elle a invité à son tour l'autre lyonnais Stéphane Pétrier pour "le mont sans souci", avec Jérôme Anguenot à la guitare (Sur Perce-neige, j'étais légèrement devant les baffes, et j'entendais son pied battre le rythme, concentré, mais son jeu de guitare a été comme sur le disque d'une belle sensibilité ce samedi).
Marjolaine:
J'avais 19 ans. Je travaillais en tant que stagiaire au Festival de Cannes. J'avais trouvé à me loger dans une petite chambre mansardée. Il y avait un lit, une commode, une platine. Et un disque "Dolorès" de Jean-Louis Murat. Je ne le connaissais pas. Et depuis ce moment-là, cette voix ne m'a plus jamais quittée. Rentrée chez moi, je me suis empressée d'acheter l'album. Je voulais encore m'enivrer de Train Bleu, de Baiser et de Fort Alamo. Et puis, j'ai écouté toutes les chansons. Au Palace, au New Morning, je suis allée le voir plusieurs fois en concert... Je me souviens de cette soirée où on avait repris quelques unes de ses chansons avec @Antonin Lasseur, Bertrand Louis et Olivier Nuc.
Il y a cette discussion un soir de mai 2021 au soleil couchant avec Frédéric Bobin lors du Festival Chant'Appart Association Chants-Sons autour de l'oeuvre de Murat. Et Fred m'a fait cette jolie proposition de reprendre en duo une de ses chansons. "Au mont sans Souci" fut enregistrée dans l'album AuRA Aime MURATl'année dernière.
Aujourd'hui, je suis bien triste. Merci Jean-Louis Murat pour tes chansons qui ont éclairé mon chemin d'artiste.
Christophe Conte est un des personnages récurrents de ce blog, forcement, et j'avais fait un petit rappel des faits dans l'article suivant (sans évoquer sa dent dure, qu'il n'avait pas publié dans son recueil pour des raisons dont il n'avait pas voulu me parler). Bien qu'il ait consacré sa première chronique à Murat, disons qu'il n'était pas des plus fervents... et effectivement, il n'avait pas consacré d'émission à notre chanteur lors de la première saison de son émission estivale FRENCH CONNECTION. Là, il ne pouvait pas faire l'impasse.
Après un titre, il réalise une introduction mesurée, rappelant le nom qu'aurait pu avoir Clara "L'homme qui tua John Lennon", en signe du côté sorcier de l'auvergnat. Il indique que cela fait 20 ans qu'il s'est mis en réserve du succès, "en marge" mais ça peut se discuter: il a quand même jouer le jeu de la promo encore et a pu chercher du tube, rien qu'avec le cri du papillon, puis avec A bird on a poire. Il conclut par l'idée que Murat, via une citation, a voulu chroniquer son époque comme Zola ou Flaubert "mon testament à ce pays de merde".
Puis il évoque son côté Kamikaze et les inimitiés dans le métier, avant de partir dans une bio (La Bourboule, le prof d'anglais, et passe directement à Suicidez-vous le peuple (non, le 8 place michel de l'hospital n'était pas une caserne mais un centre social)... avant encore de parler d'une production "rebutant, hostile, impossible à défricher" (un "continent pour l'un, un incontinent pour d'autres" ose-t-il).
Après un premier titre ("nana"), après avoir indiqué l'impossibilité de cité des pères français à son style, citant Neil Young, Cohen et Dylan, il repart sur des éléments biographiques (années 70) : l'ile de White, Paris... C'est très raccourci. Rapprochement ensuite avec Alain Bashung dont la chanson "c'est la faute à Dylan" (77) dit-il fait étrangement pensé à JLM (Clermont, Pigalle).... Bien vu... mais sacré Christophe qui arrive à nous mettre du Bashung dans une émission à Murat...
Conte après le titre indique la proximité que Murat se sentait avec Alain, et cite les propos de JL sur scène à Marseille à la mort de son collègue et qui avait fait un peu jaser... et de là, il part sur Anne Sylvestre... oui. Diffusion du "mur pour pleurer" de celle-ci.
Encore une citation étonnante de Christophe: "carrière de murat, qui était d'ailleurs plus un immense éboulis qu'une carrière".... Et il fait ensuite le lien avec Manset, "artistes farouches, radicaux, solitaires", en indiquant les rapprochements possibles sur les "Textes, l'influence américaine, la poésie, l'intransigeance"... et de rappeler leur rencontre. Diffusion de "long long chemin" de ce dernier.
Il est ensuite question de Ferré [ NDLR: Matthieu nous a dit : Quant à Léo Ferré, Murat dira de lui qu'il "a toujours été un compagnon, un ami de la famille, un grand frère..." et interprétera au cours de sa carrière pas moins de seize de ses chansons, sur scène ou sur disque]. Il est diffusé "nuits d'absence" que Murat avait repris (Caussimon). Dommage de diffuser les originaux plutôt que les reprises... mais ça doit être le principe de l'émission.
On écoute ensuite du Silvain Vanot - Conte cite largement l'hommage de ce dernier à JL (qu'on retrouvera ici), puis du Marie Audigier.
Passage par le duo avec HOLDEN "l'orage", puis par Tarbes, par Agnès Gayraud/La Féline (le lien : le territoire intime...), et la reprise de Murat de Marie-Jeanne (Christophe était l'initiateur de la compil "l'équipe à JOJO"), titre "idéal pour conclure l'émission consacrée au Shaman de Chamablanc" conclue-t-il.
Bon, globalement, un peu déçu mais j'avais oublié le principe de l'émission, quand j'avais vu les personnes taguées par Conte sur facebook, je croyais qu'on aurait des interviews... Quant au jeu des références, peut-être qu'on aurait pu préférer Malicorne à Holden ou à Marie, même si la diffusion de ces titres rares est sympathique.