Ce n'est pas récent, mais il ne fallait pas le rater... Le magazine web pas banal "L'Oreille Absolue" dans ses numéro 18 et 19 proposaient à Sylvain VANOT de parler des musiciens et des rencontres (série '"mes pairs, ces héros" ) qui avaient marquées son parcours.
Et cela nous donne droit à un récit passionnant de Sylvain dans lequel on retrouve un grand nombre de musiciens en lien avec Jean-Louis Murat (Dominique Laboubée : "très attentif à son public, très accessible. Il avait toujours un mot, des conseils", Lampchop, Marc Ribot, Mocke d'HOLDEN...
Quant à Jean-Louis Murat, Sylvain en parle longuement dans des propos qui font plaisir à lire, car ils montrent un Jean- Louis fidèle et prêt à aider... Plus surprenant, Sylvain indique même qu'il est absolument d'accord avec tous les propos de Jean-Louis dans les médias :
A peu près tous les ans, je me fais une petite séance de Murat sur YouTube, je tombe sur ses apparitions à la télé, et c’est toujours parfait à mes yeux : c’est exactement ce qu’il faut dire, comme il faut le dire.
Non, Sylvain, non! Ne l'encourage pas! ... Je rigole... Je l'aime aussi pour ça, même si je regrette l'image un peu faussée que ça lui a value.
Précédents articles du blog où est évoqué Sylvain VANOT :
http://www.surjeanlouismurat.com/article-n-19-des-tuyaux-49995301.html
http://www.surjeanlouismurat.com/article-interview-croisee-vanot-murat-57132724.html
DANS CE NUMERO 18 de l'OREILLE ABSOLUE,
Vous trouverez également du NICK DRAKE (et une playlist), un décryptage précis du disque de Sufjan Stevens - The Age of Adz, une interview de GILLIAN WELCH, une chronique peu banale... et la Session Absolue : "plus qu’un espace, c’est en vérité un temps de jeu qu’elle propose aux musiciens, invités à réaliser l’enregistrement "maison" d’une chanson ou d’une pièce, interprétée et arrangée selon l’inspiration du moment et le bon vouloir de ses auteurs. Manière, là encore, de revoir la musique, de la reconsidérer dans l’excitation – et peut-être la fébrilité – du premier geste créatif". Ont déjà participé entre autres: SYD MATTERS, PETER VON POEHL, Arlt (récemment adoubé par les Inrocks)... ou encore HOLDEN...
ET tout ça, pour deux petits 2,5 euros : http://www.loreilleabsolue.com
Il est aussi possible de s'abonner pour une période...
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Extrait de l'interview de SYLVAIN VANOT:
"Ceux qui me suivent un peu le savent : Murat est celui qui, au moment de mon premier album, m’a vraiment soutenu et mis le pied à l’étrier. C’était la première fois que cette activité de musicien me mettait en relation avec quelqu’un d’exposé, de connu. Je dois dire qu’il a toujours été avec moi d’une générosité et d’une rectitude absolues. Y compris maintenant, où il est toujours prêt à mouiller sa chemise pour parler d’un disque… Je sais que ce n’est vraiment pas si répandu que ça dans ce métier. Ça me touche d’autant plus que, ne lisant pas spécialement la presse et regardant encore moins la télé, on me dit parfois : "Ah, tiens, tu sais que Murat, il y a cinq ou six ans, a dit ça à ton propos ?". Pour moi, ce n’est pas anodin, et le lien qui m'unit à lui reste très fort, même si on se voit vraiment peu. La dernière fois, c’était en 2009, pour une interview croisée à l’occasion de la sortie de nos deux derniers disques. On ne s’était pas vus depuis une éternité, et c’était très touchant, intense…
Murat, c’était un repère pour moi avant même de le connaître. Ce qui est bien, c’est qu’il n’a pas cessé d’en être un après, même si ça ne signifie pas que je me prosterne devant tous ses disques. Dans sa fierté – dans le bon sens du terme –, dans l’énergie et même la rage qu’il met à continuer de faire de la musique, d’aller au-devant de son public contre vents et marées, il m’impressionne toujours autant. Et puis, comme Bertrand Belin aujourd’hui, il fait partie de ces musiciens dont je lis et écoute les propos avec la même humilité et le même plaisir sans mesure. Il apporte toujours un éclairage très intense, et en même temps très naturel, visiblement sans effort, sur des choses qui font écho au plus profond de moi-même et de mes interrogations : pourquoi faire ça, pourquoi le faire comme ça, pourquoi s’accrocher, qu’est-ce qu’on vend dans cette société-là, dans nos fonctionnements médiatiques actuels ? Il y a une part de provo chez Jean-Louis, qu'il n'y a pas chez Bertrand, mais je la trouve très souvent salutaire. A peu près tous les ans, je me fais une petite séance de Murat sur YouTube, je tombe sur ses apparitions à la télé, et c’est toujours parfait à mes yeux : c’est exactement ce qu’il faut dire, comme il faut le dire.
A l'époque de mon premier album, j'ai tout de suite compris que son soutien était un accélérateur de carrière délirant, comme je n’en avais jamais connu. Ça faisait quand même un moment que je me trimbalais mes démos : en quelques jours, ça a tout fait exploser. Sur le plan professionnel, en tout cas, parce qu’auprès du grand public, ce genre de choses fonctionne très rarement. Parce que c’était Murat, aussi, à une époque où il était à la porte du mainstream – et il est finalement resté sur le palier… Je n’ai pas eu à réfléchir à tout ça à l’époque, mais c’était quand même assez idéal d’être défendu et apprécié par quelqu’un que j’estimais profondément. Peu de temps après, on m’a dit que les musiciens de Jean-Jacques Goldman adoraient ce que je faisais… On est toujours content d’être aimé, je n’ai rien contre ces gens-là, mais ça ne m’aurait clairement pas fait le même effet ! J’étais aussi très orgueilleux, ça me semblait naturel – même si, au moment où tout se concrétise, ça reste toujours très impressionnant. En plus, Jean-Louis était déjà dans ce truc d’autohumiliation permanent : il m’appelait pour me parler du son de mes démos, et à l’entendre j’étais Phil Spector ! Quand il a reçu mon premier album fini, il m’a dit qu’à côté, le sien était de la merde… Ensuite, j'ai assuré la première partie de sa tournée : ce n’était pas qu’une passade, il s’est vraiment impliqué dans cette histoire. Il a été le premier à entendre mon deuxième album, Sur des arbres, avant même qu’il soit mixé : il est venu une heure en studio pour écouter, donner des avis circonstanciés, précis. Lors de notre dernière rencontre, en 2009, il avait vraiment écouté Bethesda, il s’était investi comme un auditeur, comme quelqu’un qui apprécie ma musique. Je suis donc conscient de la chance que j’ai eue. Murat est une personne dont on ne peut pas dire de mal devant moi, je ne supporterais pas de méchanceté à son égard. J’en ai croisé, d’autres musiciens connus, et je n’ai pas toujours eu droit à la même bienveillance ni à la même générosité". ©l'oreilleabsolue.
EDIT: à lire http://www.surjeanlouismurat.com/2015/03/des-nouvelles-de-silvain-vanot-live-report-et-interview-inedite.html