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Publié le 13 Septembre 2024

 Au printemps dernier, en haut de la Puy de la vache, nous avions pour mission de parler de l'ancrage de Jean-Louis Murat avec une journaliste. De cette cogitation est née l'envie chez Florence d'aller plus loin. Son amour pour l'Auvergne est plus ancien que celui pour Murat, mais les deux sont désormais intimement liés. On le devinera aisément à la lecture de ce texte, qui nous permettra de patienter en attendant la thèse universitaire promise sur le sujet.

                                                                               Photo : V. Jeetoo

Jean-Louis Murat en sa contrée

            D’une œuvre aussi ancrée dans un territoire, il est tentant de faire un but de visite, de promenade. Monter à la roche Vendeix, regarder couler la Dordogne, saluer la Dent de la rancune, passer le Col de la Croix-Morand, découvrir la Tuilière et la Sanadoire depuis le puy de l’Ouire, et désormais déposer un bouquet de fleurs des champs sur un portail fermé à Douharesse…

                                                                  Puy de l’aiguillier

    A les écouter chantés, ces lieux nous semblaient familiers, et pourtant, alors que leurs formes s’offrent au regard, on les découvre. Ils étaient un nom, un horizon, un espace ouvert : on avait fait le reste. Pas d’image précise, de tableau à mettre en regard avec la réalité, comme on en trouverait sur les chemins d’Etretat ou de Saint-Rémy de Provence. On en avait rêvé comme on rêve sur une carte. Ils se dévoilent, tout neufs. Mais on les reconnaît. Les lumières, le climat. La façon dont ils sont habités, par les hommes et les bêtes. Le rapport à cette terre, ce ciel grand ouvert, ou enserré dans le brouillard et les nuages.

            Et si, comme le dit Julien Gracq, « tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche », très vite le parcours balisé devient flânerie, au gré des chemins de traverse, des perspectives qui s’ouvrent à chaque virage, derrière chaque col, après chaque sommet. Alors arrive la joie de découvrir par hasard d’autres lieux-dits, hameaux, sources dont le nom résonne, d’avoir mis sans le savoir ses pas sur des chemins familiers. De faire connaissance avec un paysage déjà tant de fois arpenté en imagination.

            « L’Auvergne, je m’en fous complètement !» avait pourtant lancé Murat, jamais avare de paradoxes et de provocations, et fatigué sans doute de lire les éternelles périphrases l’enfermant dans cette spécificité du chanteur régional. « Le barde auvergnat », « le troubadour arverne »… Nous voilà sur un terrain déjà largement labouré. Au-delà du relevé patient des lieux qui émaillent les chansons, de leur cartographie minutieuse, reste toutefois à essayer d’examiner comment dans cette petite forme de la chanson, Murat dessine tout un monde, comment il rend à ce point sensible son territoire familier, et ce qu’il y a en effet d’injuste ou paresseux à le réduire à l’artiste du terroir, « le chanteur AOC » souriait-il.

Les travaux et les jours

            Le paysage auvergnat chez Murat, c’est d’abord celui du quotidien, un territoire façonné par ceux qui y vivent, y travaillent, y aiment. Leurs gestes et leurs préoccupations le dessinent, au rythme du temps et des saisons : dans les chansons de Murat, « il fait grand beau partout on fane », « d’estive rentrent les troupeaux », on soigne le veau dans l’étable, il faut couper les genêts, on s’inquiète du bois pour l’hiver ou du manque d’eau… On va pêcher dans le ruisseau des grands moulins, dormir dans la bruyère, fêter la Saint-Jean, ou regarder le taureau bander. « L’almanach amoureux » égrène de dicton en dicton l’année des paysans, avertit, enjoint, s’exclame : « mieux vaut chien enragé que chaud soleil en janvier », « Si tu veux bien moissonner, voilà l’heure de semer », « Nom de Dieu déjà septembre, fainéants peuvent s’aller pendre »… Cet almanach amoureux, Murat le file dans bien d’autres chansons, où l’amour se vit lui aussi dans la succession des saisons : dans « Sévices amoureux » par exemple : « L’hiver vient contrarier nos jeux Dès novembre et décembre tu retrouves tes collants bleus… L’automne passe la main, mets au chaud le bout de tes seins… Vive le printemps prochain ces jupes libèreront tes reins », ou encore « J’ai fréquenté la beauté », « tout un mois de juillet », et « tout un mois de janvier, Nuit et jour il neigeait autour ». Dans « Pluie d’automne », il promène sa mélancolie « en forêt... peine vaine, bois mort et genêts », dans le souvenir de l’amour passé « jachère brûlée, terre fière, nature de juillet ». L’hiver donne lieu dans plusieurs chansons à des peintures mélancoliques ou inquiètes. « L’Ouire est blanc il a neigé… tous les skieurs sont enchantés… Mais peu me chaut » chante Murat. La sagesse populaire de l’almanach amoureux a beau signaler que « An de neige sera toujours un an de bien », cet hiver interminable est, Murat l’a dit en interview, un des inconvénients « d’être né quelque part, entre Tuilière et Sanadoire ». « Il neige », répète inexorablement la chanson éponyme, qui peint un cadre familier recouvert peu à peu d’un manteau uniforme, comme soumis à une divinité cruelle, enterrant toute vie et refermant tout horizon. Tableau en blanc, noir et rouge, la chanson isole des silhouettes et des ombres inquiétantes, « chasseur accroupi dans la neige, gorge de loup dans la ténèbre », et fait pressentir la violence qui couve dans ce grand ennui de l’hiver : « il n’y a place que pour le silence, au couteau sur ta chair blanche ». Alors, le printemps même devient une perspective fragile et incertaine. « Dis Valentin, est-ce que le printemps revient » s’inquiète « L’almanach amoureux ». Même souhait dans « Le chat noir » : « Que l’espoir laisse au printemps, chanter la grive passer le givre, Que l’espoir laisse au printemps passer la neige en tourbillonnant ».

                                                             Chaudefour

Tous mourus

            Âpre vie dans ces montagnes, et ce paysage est celui d’un mode de vie qui peu à peu s’efface. Certes, vaille que vaille continue à survivre un rapport ancestral au lieu, au temps, à la terre : à Chamablanc, indifférents à l’avion qui les survole, s’accomplissent encore les gestes anciens, « Cuire la rhubarbe pour le petit, qui a toussé toute la nuit », « soigner le veau de l’enragée ». « Nous avons d’un courage constant maintenu notre vie d’avant » chante Murat dans « Entre Tuilière et Sanadoire ». Pourtant le constat parcourt nombre de chansons : chaque jour amène un suicide (« Tous mourus »), « il faut vendre la terre, il faut vendre les prés », « c’est la fin du village », « méconnus les rires d’enfants (...) dans ce pays qui n’est plus qu’un mouroir ». Cette désaffection se lit dans le paysage, lorsque « faudrait nous couper les genêts » qui gagnent sur les champs et les prés, ou que ne restent que « les ronces », puisque les vieux s’endorment, on n’arpente plus la montagne. Les chansons se font alors lieu de mémoire, où se conserve cette « vie d’avant ». Le film En plein air, tourné dans la chapelle de Roche Charles, s’ouvre sur des phrases en patois, la voix de la grand-mère de Murat. Il explique : « Elle raconte une journée type de sa jeunesse : le fenaison, etc. Ces derniers temps, je remplis des cassettes entières avec ces souvenirs. Avec elle, c’est toute une époque de la paysannerie qui disparaîtra ». Soucieux de conserver des traces de ce temps et de cette langue qui s’effacent, Murat a également enregistré « Le pastrassou dien sa tsabano » (Le berger dans sa cabane »), sur un texte de Joseph Canteloube. Dans Babel, il donne à un des sommets de l’album un titre en patois, « Mujade Ribe », et fait entendre le parler et les préoccupations des paysans de Chamablanc : « Martin vient nous aider demain, Il sera tôt si le temps nous tient... Y a si peu d’heures à ramasser ».

“Le pays premier”

            « Dans le pays où je suis né » scande cette chanson. En effet ce territoire est celui de son enfance, les « pays premiers » dit Marie-Hélène Lafon, avec lesquels elle entretient « un rapport nourrissant, charnel, vital ». Dans une passionnante interview croisée avec Jean-Loup Trassard, Murat affirme de son côté : « Le paysage de l'enfance se décalque à l'intérieur, sur l'âme. ». Il qualifie la vallée du Vendeix, où il a vécu petit, de « berceau », et rappelle – il le dit dans « Montagne » - que sa famille était appelée Bercail. Ses souvenirs irriguent ses chansons, la plupart du temps sous forme d’allusions ou d’images, « Le Mont Sans Souci » étant une des rares exceptions qui le voit céder à la tentation du récit. Murat évoque dans au moins  deux chansons le Ciné-Vox de la Bourboule, ou parle dans « Fort Alamo » de « La Belle Ozo », un des poneys qui transportait les enfants des touristes. Les « clarines bleues » de « Chagrin violette » le renvoient à l’enfant malheureux qui s’enivrait de leur chant. Le temps se retourne, les chagrins resurgissent, et avec eux des voix du passé : le petit garçon qui vivait auprès des vaches, qui demande « Dois-je donner aux bêtes » et réclame « Garde-moi la peau du lait », mais aussi des phrases en patois dans « Mujade ribe » et « Le voleur de rhubarbe ».

            Arpenter les lieux, c’est donc remonter le temps, plonger dans les souvenirs. « Le voleur de rhubarbe » déroule, entre Lusclade, la Compissade, le Rocher de l’Aigle et la Fontaine salée les rêveries du « petit Bertzo ». Devant la Dordogne, comme au cours de la promenade avec Aurélie Sfez pour l’émission A la dérive, son « cœur étonné revit ses étés au Vendeix ». L’image de la maison d’enfance dans Babel amène avec avec elle le souvenir du « sang noir », la « viande crue », déjà présents dans « Perce-Neige » et « Accueille-moi paysage ». Les interviews de Murat sont également riches de souvenirs et de réflexions sur le lien entre paysage et mémoire. Dans sa conversation avec Jean-Loup Trassard, elles découlent d’un mot : « Vous ne trouvez pas aussi que le mot de remembrement est drôlement vicieux ? Il y a la remembrance, le "remember" anglais, le souvenir. Donc, la racine de remembrement est le souvenir, alors que le mot dit le contraire. Comme vous le dites, le souvenir et l'émotion passent beaucoup par la reconnaissance intime d'un paysage. Dès l'instant où on y touche, on bouleverse nos souvenirs. »

Epaisseur du temps

Le passé qui persiste, souterrain et têtu, c’est aussi celui des  contes et légendes. Les lieux dans les chansons de Murat sont souvent traversés de récits ou empreints de spiritualité. En 2008, au cours d’une conversation avec les lecteurs de Télérama, il parlait de sa « foi rurale, campagnarde, primaire » : « Je crois en Dieu un peu comme je crois en les cerisiers, les fourmis ou les bêtes à bon Dieu, pas toi ? (rires) ». Jean Théfaine raconte comment, au cours d’une de leurs rencontres, il l’a vu ramasser une croix en granit, de celles qui jalonnent les chemins et les carrefours de sa région, pour la mettre près de sa maison. Lui qui disait admirer chez Bob Dylan sa quête spirituelle, qui affirmait sur FR3 en 1993 : « Je maintiens que la vraie chanson a une vocation de prière », il a chanté la vierge d’Orcival, investi la chapelle de Roche Charles pour l’album En plein air, et revient dans son œuvre vers des pôles qui semblent l’aimanter. Dans « Col de la Croix-Morand », devenue emblématique, il évoque ce point de passage battu par les intempéries, balayé par les tempêtes de neige, et particulièrement dangereux puisqu’« à la Croix-Morand il faut un homme tous les ans » dit le dicton. Il représente un lieu de solitude et de dénuement extrêmes, auquel il s’identifie dans la mort même : « Quand à bride abattue les giboulées se ruent, Je cherche ton nom. Oh je meurs mais je sais que tous les éperviers sur mon âme veilleront… Dans mon âme et mon sang col de la Croix-Morand je te garderai ». 23 ans plus tard, il y consacre une autre chanson dans Babel. Sous son autre nom de « Col de Diane » (Dyane dit la carte) il devient alors le théâtre d’une quête érotique et mystique désabusée : « au col apercevoir la dame », « en forme noire embrasser Diane », « Au pont de la mort trouver son âme »…. « faut pas y compter ». Passant par le col, si on va de Pessade à Courbanges, on descend vers un autre lieu hanté : le lac Chambon, dominé par la Dent du Marais ou Saut de la pucelle. La légende dit que, pour échapper à la poursuite d’un seigneur, une jeune fille a sauté du rocher. Arrivée au bas saine et sauve, elle est allée se vanter du miracle, et a sauté à nouveau – chute mortelle, cette-fois ci, Dieu l’ayant récompensée pour sa foi et sa vertu mais punie pour son orgueil. Le souvenir de ce saut hante le marcheur de « La petite idée derrière la tête », et « Noyade au Chambon » dans Babel en reprend les motifs : elle raconte comment une jeune fille saute dans le lac pour échapper à un jeune Allemand qui voulait lui faire violence. Cette chanson semble d’ailleurs exemplaire de l’épaisseur du temps chez Murat : dans un disque où il arpente son territoire familier, et convoque son passé, il raconte un fait divers qu’il situe pendant la guerre (quand « Le maquis tenait Bozat, tenait le château des Croizat »), et qui semble une réécriture de la légende. La forme même de la chanson, rythme et orchestrations, l’associent à un conte ou une ritournelle populaire.

Magie des noms

            Habité, hanté, parcouru de récits et de souvenirs, ce paysage paraît donc extrêmement sensible, et même charnel à l’auditeur. Et pourtant, on peinerait à trouver de réelles descriptions dans les chansons. Il semble que Murat pourrait souscrire à cette phrase de Philippe Jaccottet dans Les Semaisons : « Je ne veux pas dresser le cadastre de ces contrées, ni rédiger leurs annales : le plus souvent ces entreprises les dénaturent, nous les rendent étrangères ; sous prétexte d’en fixer les contours, d’en embrasser la totalité, on les prive du mouvement et de la vie ; oubliant de faire une place à ce qui, en elle, se dérobe, nous les laissons tout entières s’échapper ». La vue d’ensemble du pays de Murat, on la saisit vraiment sur la carte qui accompagnait la sortie de Babel : au centre, la Bourboule et le Mont-Dore, tout autour des puys et massifs grossièrement griffonnés, des traits et flèches comme pour marquer les chemins ou les points d’arrivée et, principal élément structurant, deux épais traits bleus pour le Vendeix et de la Dordogne.

       Dans ses chansons, pas plus soucieux de topographie ou de peintures précises, Murat procède plutôt par notations ponctuelles, et joue sur les changements de point de vue et de perspectives. Il dessine de vastes espaces, des lignes générales, la terre, le ciel, les horizons : « la prairie », « mille hectares de forêt », « les foins, les genêts », « les champs, les forêts », « les monts », « la large plaine »… Dans ces étendues, il isole des éléments, points de repère, traits saillants, ou silhouettes, ouvrant parfois, de façon métonymique, à tout un espace : « le rocher », « nos roches » « le château », « le cerisier », l’« abreuvoir », « les cornes des bœufs », « un troupeau, un enfant », « cavalier sous la pluie »... Avec la justesse de celui qui le connaît intimement, il dit aussi son paysage par ceux qui le peuplent, animaux et végétaux : narcisses, myosotis, reine-des-prés, camélias, jean-le-blanc, chardonneret, faucon cendré, milan noir, ferrandaises, renards ou mouflons. Finesse du regard de celui qui peut appeler tous les oiseaux par leur prénom, mais aussi belle confiance en la magie de la langue et la puissance d’évocation de ces noms (la reine-des-prés, tout de même !) Et que dire des noms de lieux, constamment présents, Courbanges, Les Longes, Chamablanc, la Dent de la rancune, l’Ouire, l’Aiguillier, Lusclade, le Crest, qui à eux seuls ouvrent tout un monde ? Nommer : faire entrer avec lui, de plain pied, dans son univers familier. Ouvrir grand l’espace de la rêverie. Tout un monde en germe dans cette petite forme de la chanson, qui se déploie dans l’imagination de celui qui écoute.

« Le printemps me sert de lieu » 1

          Faire imaginer, faire sentir : Murat rend aussi sensible le paysage par les sensations qu’il procure, parfois dans une dimension synesthésique, quand il parle du « chant des clarines bleues », la nuit. Un vers, une notation, et voilà posé un climat - y compris au sens météorologique du terme - quand le lieu est d’abord une présence physique : dans la « pluie du matin », le « printemps pluvieux et chaud », le « vent chaud » venu d’Espagne, la nuit qui « nous tient en ciel d’orage »... avec la fièvre qui saisit quand embaument « les senteurs de juillet », le « parfum d’acacia au jardin » ou l’odeur de la femme aimée au verger… les mains trempées dans l’eau à Fonsalade par un mois de mai brûlant, le « ventre nu sur le gazon », la saveur du « lait au goût de réglisse et d’airelle » ou la première framboise à savourer… ou à écouter le « grand silence de printemps », la « drôle de chanson » du coucou en haut d’un hêtre. Parfois d’ailleurs on l’entend, cet univers familier, chants d’oiseaux, clarines, aboiements de chien dans Toboggan, Mockba, Le Manteau de pluie. Morceaux atmosphériques, où la musique, les arrangements, le chant murmuré nous immergent dans des espaces singuliers. « Le lait des narcisses » nous entraîne même sur des pas qui crissent sur un chemin, alors que coule goutte à goutte l’eau de ce que j’ai toujours imaginé comme la neige qui fond au soleil.  Et surtout, Murat porte une attention constante à la lumière, à la qualité de l’air : « pleine lune au mois de mai », « dernière étoile s’enfuyant vers le Fohet », « gorge de loup dans la ténèbre », « les soirs illuminés entre les cornes des bœufs ». Le « ciel rougeoyant en soirée », le soleil qui « se lève ensanglanté », « la pénombre de juillet », « l’ombre épaisse de la tour », « la nuit des forêts ». Le brouillard qui « déjà (...) noie les grands moulins », les Combrailles qui s’embrasent au loin, ou la lumière (sans doute surnaturelle, celle-là) qui s’est posée sur une fille dans « Mujade ribe »...

 « Apprends à trouver le chemin »

            Poète du monde sensible plus que topographe, Murat n’en peint pas moins des espaces orientés, parcourus de lignes de forces, le cours des ruisseaux ou les pas du marcheur. Sans cesse le paysage est saisi dans le mouvement de celui qui l'arpente : il s’agit de partir dans la direction du Crest, prendre par Lusclade, marcher de Courbanges à Pessade, suivre le chemin des poneys, aller au Servières se rafraîchir, fréquenter la beauté par les champs les forêts, marcher dans la montagne en ce joli mois de mai, y courir et siffler le renard, apprendre à savoir s’orienter... Les lignes directrices sont également dessinées par les ruisseaux et rivières, omniprésents : d’abord le Vendeix et la Dordogne, lieux de rêveries de l’enfant, de méditations de l’adulte, mais encore le Chavanon, le ruisseau des grands moulins, le Sioulot… Les cours d’eau matérialisent aussi les forces souterraines qui traversent le territoire : la Dordogne de la chanson éponyme gronde au sein des profondeurs de la terre d’être « crachée sur terre », « du fond de l’enfer » ; des sources jaillit une eau « salée », ou avec laquelle on soigne les enfants malades aux thermes de Choussy; elle sort brûlante de la « Faille » gardée par « la fée des eaux ». Le vent court lui aussi sur les plaines et le long des vallées, comme « le vent d’ecir sur la Limagne » dans « Les hérons »; dans « Mujade ribe », « en souffle d’homme sur la Dordogne qu’il remonte en courant », il annonce l’orage qui déjà « gronde au Chavanon ». Murat dit la violence, le feu qui peut traverser son pays, lui qui évoque souvent l’orage (et disait aimer sortir sous le déchaînement des éclairs). Il rappelle même les puissances géologiques qui l’ont façonné, lorsqu’il parle de « l’empreinte du glacier » dans « Le voleur de rhubarbe ». Prenant à rebours la métaphore convenue attachée à la source et au ruisseau, il qualifie de « vieux » le cours d’eau qui « part en chantant » dans « Le jour se lève sur Chamablanc ». [NDLR : sur le thème de l'eau]

Au dedans de moi

La Dordogne : « Fureur muette au cœur de mon être ». La puissance de cette terre fait écho à une violence intérieure, le paysage est le reflet de celui qui s’y mire, et Murat reprend toute la tradition poétique du paysage état d’âme – à moins que ce ne soit l’inverse. Quelques exemples, mais on pourrait les multiplier : il compare son âme triste à la jachère dans « Perce-neige », peint dans «Démariés » le paysage glacial et inquiétant des adieux : « Jeune fille s’en va dans sa pluie de flocons bleus / Vers le dernier ravin où s’aventurent les loups ». Il souhaite dans « Je voudrais me perdre de vue » « pouvoir regagner la prairie avant la tombée de la nuit », se demande dans « La tige d’or » « Qui a fait ce fond de ravin dans ma verdure ? » ; ou encore, marchant de Douharesse au Guéry, de l’aube au couchant, il se retourne sur sa vie dans « Le chant du coucou ». Après une course vive, qui le voit fouler « d’un pas moderne le chiendent et le mouron », insulter le coucou chanteur, il finit par se « baigner nu, dans l’eau noire des regrets ».

                                    "L'Indien"  -   photo: V. Jeetoo

Mais lorsque les courbes et les reliefs dessinent des visages et des corps, le paysage s’anime et palpite de désir. Véronique Jeetoo raconte que Murat appelait « L’Indien » le profil de la Sanadoire vu depuis Douharesse ; Roger, son ami d’enfance lui montrait depuis le col de la Croix-Morand l’horizon du Guéry comme un corps de femme. Car ces montagnes, ces vallées sont avant tout féminines, et Murat les peint avec une extrême sensualité. On y fait l’amour, sous un séquoia au parc Fenestre, au Mont sans souci, ou « nu parmi les genêts ». Elles sont parcourues d’eaux courantes, sources, ruisseaux et rivières, élément féminin chez Murat comme chez Elisée Reclus qu’il admire. Comme le Rhône et la Saône se mêlent s’étreignent les amants, « ventre contre ventre » dans « Pluie d’automne ». Et c’est au cœur du chemin creux que Murat trouve la fontaine dans « Au dedans de moi » : « Au-dedans de moi ta rivière, Au-dedans de moi ta liqueur, Au-dedans de moi ta fontaine, Au-dedans de moi tes merveilles, Par le chemin creux ta fontaine ». Sexuelles aussi, les fleurs. Murat parle de « se cueillir en narcisse », évoque dans « Colin-maillard » le désir impatient de voir « le grand lys au fond de la vallée », veut « sucer la fleur secrète ». La femme aimée est « reine des bois, des ronces et des genêts », le contentement de la lady est « anémone du soir », ou « rond comme un pommier ». Encore une fois, le jeu avec les noms opère aussi ce  déplacement, parfois avec malice, lorsque Murat chante « Montboudif lui dit plus trop », ou qu’il indique avec un aplomb imperturbable au réalisateur de son clip : « Col de la Croix-Morand ? Col de l’utérus ! » Le Mont-sans-souci, centre équestre sur les hauteurs de la Bourboule où il situe ses amours avec une jolie infirmière, est aussi (d’abord ?) le sexe féminin.

 Au-delà encore de cette projection, il montre un paysage qui le façonne, et avec lequel il finit par se confondre. La Dordogne est « source de (s)a vie » ; il se dit montagne dans Vénus: « Oh ! Vois, j'ai dans les yeux le bleu de l'eau des montagnes, dans ma voix l'accent des gens de montagne ». C’est l’espace de son « âme », mot qui revient de façon obsessionnelle dans « Col de la Croix-Morand ». De cet accord entre l’âme et le paysage, il passe par la suite à une véritable fusion. Dans « Parfum d’acacia au jardin », le mort n’est plus sous la garde des oiseaux, mais emporté avec eux : « j’ai su que mon tombeau serait une hirondelle ». Et dans Babel, l’âme n’est plus cette entité vague, ce mot employé de façon un peu convenue, elle a un lieu, est un lieu : « Le siège de l’âme c’est la forêt, sans les larmes, sans pitié… Le siège de l’âme c’est la forêt, le brouillard, les genêts ». Dès « L’ange déchu », il demandait : « Fais de mon âme une branche, de mon corps un talus » Comme le notait Agnès Gayraud au Fotomat, c’est dans la nature, le paysage que semble finalement se trouver toute transcendance. Le mourant appelle d’ailleurs à s’y fondre : « Accueille-moi paysage, accueille mon vœu, Fais-de moi paysage un nuage aux cieux ».

Rêveries géographiques

Dans cette façon singulière de présenter son paysage, elliptique et précise, rêveuse et puissamment évocatrice, dans son appel constant à l’imagination et la rêverie, Murat compose une œuvre solidement ancrée dans un territoire, et qui simultanément s’ouvre à tous les horizons et les imaginaires, du présent vers le passé, d’ici vers l’ailleurs. Grand voyageur, il reconnaît loin de chez lui des paysages amis, qu’il comprend intimement. Dans Taormina se mêlent et parfois se confondent les paysages siciliens et auvergnats, tous hantés par la mélancolie et l’omniprésence de la mort, à l’ombre des volcans. « Caillou » ouvre l’album : « Tout ce qui mène au tombeau ici bas devient beau, fait la mélancolie des gens de mon pays », et « Taormina » répond en écho : « A Taormina, je mesure ma peine ». Les vastes plaines, les horizons lointains s’élargissent aux deux pôles entre lesquels naviguent son œuvre et ses sources d’inspiration, l’ouest américain et l’est des moujiks. Murat, grand amateur de westerns, donne à un de ses premiers albums le titre d’un film de John Ford, et les grands espaces américains parcourent toute sa discographie, du « Troupeau » à « Géronimo », avec un déplacement notable des cow-boys vers les Indiens auxquels il s’identifie. Dans Cheyenne Autumn, on entend aussi la voix d'Andreï Tarkovski; les grandes étendues, ce sont aussi celles des steppes, pour celui qui se rêve en moujik, ou de l’immense forêt de la taïga chantée dans Le cours ordinaire des choses : dans l’hiver interminable, la neige qui tombe sans cesse, s’élève la plainte du « monde d’en bas », pour implorer le retour de la lumière. Les espaces se chevauchent régulièrement, lorsqu’il voit par exemple « une mêlée d’Indiens » au milieu des narcisses et jasmins dans « La Chanson du cavalier », et l’Histoire s’invite bien souvent au détour des chemins. Dans « Michigan » se mêlent ainsi les massacres des Indiens et l’épopée napoléonienne : « je vois nos os mêlés à la prairie », « est-ce que je vois l’armée de Napoléon ? ». Ouverture enfin, choc fécond, ses références et modèles. « La plus haute tour » de « La chanson du cavalier » convoque Rimbaud, dans la « noire Sibérie » de « La surnage dans les tourbillons d’un steamer » surgit un vers de Louise Labé, « La fille du capitaine » rend hommage à Pouchkine… Même Babel, son « disque AOC » disait-il, est né d’un ailleurs géographique et temporel, la lecture à ses enfants de L’Île au trésor de Stevenson. Enfin c’est sur une musique anglo-saxonne qu’il chante ses territoires intimes : « John Lee Hooker à la sauce Cropper résume à merveille toute l’inspiration de Murat, tantôt funky, tantôt blues », écrit Antoine Couder dans Foule romaine. « Un folk avec des échardes, boueux » nous disait joliment Agnès Gayraud lors de sa conférence au Fotomat. Et en effet, la langue de Murat est volontiers rugueuse, elle saute joyeusement du très littéraire au très trivial, ce qui l’éloigne là encore de la littérature régionaliste telle que la définit Hélène Lafon : « le roman de terroir joue à l’évidence sur la corde nostalgique ; on y subit des épreuves, on les affronte, et on est finalement consolé, caressé, le tout dans une langue bien écrite, pas trop ébouriffée. ». La nostalgie est certes loin d’être étrangère à Murat, elle revient à longueur d’interviews, mais c’est plutôt de la mélancolie qu’expriment ses chansons, avec la conscience aiguë du caractère éphémère de toute chose. Et il me semble bien le retrouver dans ce travail au corps-à-corps que  raconte Marie-Hélène Lafon : « je ne pouvais pas manger de ce pain-là ; il y avait trop d’âpreté première, native et définitive, à étreindre, à affronter, mâchouiller, ruminer... »

 

Puisque les noms donnent un tel élan à l’imaginaire, comment Murat a-t-il rêvé les siens ? Bergheaud-Murat, son âme de berger, enraciné dans son pays d’enfance, son bercail... Murat-Bergeaud, qui se rêve en maréchal d’Empire, et par la magie de cette racine bergh étend les siennes jusque vers le grand nord et la Sibérie...Voilà qui excède décidément toute clôture géographique et temporelle !      

                                                                                                       

1- « Le printemps me sert de lieu »: cité par Martin de la Soudière dans son ouvrage Arpenter le paysage

                                                         photo : F.Loriou

Merci à Didier Le Bras  et  Pierrot, au site Muratextes, à Patrick Ducher et Florence Couté pour leurs précieuses transcriptions d’interviews, Jean-Louis Murat, le ramasseur de myrtilles, à Agnès Gayraud, pour sa conférence au Fotomat le 22 juin, à Arpenter le paysage de Martin de la Soudière, au Pays d’en haut, de Marie-Hélène Lafon et Fabrice Lardreau.

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Un grand merci à toi, Florence!  Merci pour ce "corpus" que tu constitues.

Pour aller plus loin:

Les cartes muratiennes (les lieux cités par Jean-Louis Murat)

 

Les articles de Florence déjà parus:

- Les mots de l'eau (Elisée Reclus)

- Les "mots" des animaux

- Les mots de la mort

- Inspiration VS NAIPAUL.

- Compte-rendu "Rencontre Jean-Louis Murat à la médiathèque de Rosny"

 

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Rédigé par Florence

Publié dans #divers- liens-autres, #2023 après

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Publié le 9 Septembre 2024

De l'actualité s'est invitée, mais reprenons avec nos souvenirs du dernier week-end Murat, yes sir!

 

Vendredi 21 juin, on a drôlement bien fêté la musique au Fotomat, c'était vraiment un moment fort pour moi, de plaisir égoïste et solitaire de spectateur,  mais aussi plaisir de programmateur de voir une salle pleine et...  conquise.

Et la soirée avait commencée par Alain Bonnefont. Il n'avait pas forcement beaucoup chanté son répertoire ces derniers mois et il y avait quelque chose de spécial devant ce public ("de qualité"), sans doute de par ce qui nous relie à lui, et lui à Jean-Louis... Et Alain a tenu à nous faire des nombreux "cadeaux" ou "surprises"... Après avoir passé quelques heures sur ce set pour monter les vidéos, je suis plus que jamais sous "le charme". Certains airs me restent en tête depuis plusieurs jours.  Si on attend des inédits de Jean-Louis, perso, je vais me mettre à attendre ceux d'Alain aussi...

Pour en revenir aux cadeaux de cette soirée, en premier lieu,  un texte de Jean-Louis Murat sur une chanson inédite sur disque. Alain l'avait partagée en vidéo il y a une dizaine d'année et... je l'avais oubliée.

Voici "au dos des filles".

 

- Les vidéos sont toutes avec le son enregistré à la console par le maitre Théophane Berthuit.-

La version originale (et son illustration visuelle qui peut expliciter un peu le texte... dans lequel figure une nouvelle mention géographique auvergnate: Mirefleurs!)

AU DOS DES FILLES

 

Je n'ai pas le moindre fil

Pas la moindre automobile

Avant de quitter le nid

Pas la moindre envie

 

Je n'ai pas la moindre peau

Pour couvrir l'avoine folle

Je voudrais du fond du coeur

Redevenir chanteur

 

Accroché nu dans le vide

Au dos des filles

 

Pas la moindre cartomancienne

Pas d'ortie, pas d'asphodèle

Où peut-on franchir le pont ?

Où est la chanson ?

 

Pour retrouver le moteur

Il faudrait changer de coeur

A Mirefleurs, que des absents

Au bonheur des grands

 

Accroché  dans le vide

Au dos des filles

Au dos des filles
 

----------------------

Autre petite surprise en début de set, un autre inédit disque, LINCOLN texte de Robert Basquin. Celui-ci avait envoyé des textes à Jean-Louis qui les avait appréciés, et  proposés à Alain.... et cela a donné notamment ceci:

 

 

 

Basquin a notamment écrit pour... Renaud Hantson (le "jimmy" de la comédie musicale de Berger)... et...et... on en reparle en fin d'article...  parce que je ne veux pas interrompre le set d'Alain.

- Autre inédit sur disque:

La soirée du vendredi s'appelle "Influences Murat?", et Alain nous a proposé deux nouvelles  chansons, la première "qui parle de chez moi, au pied du Puy de Dôme"... et la 2e où il est question de Borvo (la Bourboule) et de chansons "qui nous jettent à Borvo" (j'ai eu quelques loupés de captation... d'où le petit montage vidéo). Toujours magnifique!

Autre évocation "par la bande" de Murat, avec un texte de Marie Möör. L'égérie de Bayon est venu travailler à Douharesse sur le projet Svoboda, Denis, Alain participaient... et quelques chansons ont vu le jour ensuite pour Alain (c'était avant que Marie n'apparaisse sur un disque de Christophe).     Svoboda ici ou et encore  Là aussi, c'est une chanson inédite sur disque.

La prochaine n'est pas inédite (elle  figure sur "mirabelle au réveillon" de 2009) mais Alain nous dit que c'est la première fois qu'il la chante en concert:

Un autre titre de cet album:

Deux chansons de Baby bison ( album chroniqué ici):

Et en rappel, voici "le Charme", sa chanson reprise par Murat.  Elle figure sur son disque "Amaretto" (Les Disques du Crépuscule - 1992).

 

Un immense merci à Alain.  On le retrouve avec Jérôme caillon chez Jeannette (à Riom) le 14/09. On peut retrouver sur ma chaine leurs 4 reprises lors du week-end Murat. 

 

 

 

 

ET VOILA LE LIEN EN PLUS SUS-ANNONCE LE MONDE EST PETIT

On faisait donc le lien entre Murat et Renaud  Hantson via Robert Basquin via Alain Bonnefont... Et  la boucle est bouclée:  Renaud va reprendre du Murat sur son prochain disque "ceux que j'aime". Bon, il ne fait pas dans l'original, comme Julien Doré ("l'ange déchu" en novembre), il proposera "si je devais manquer de toi".

A commander:

https://www.brennus-music.com/brennus-ap-29/renaud-hantson-que-j-aime-2cd-p-10032.html

https://www.fnac.com/a20203499/Renaud-Hantson-Ce-ux-que-j-aime-CD-album

Cette petite vidéo sur fb de l'enregistrement (sans la voix) fait assez envie!

 

LE LIEN EN PLUS POUR ETRE EXHAUSTIF

Un petit article paru dans divers journaux fin août:

24 Heures (Suisse), no. 22717

Thierry Coljon

« Le Soir »

Un an après sa disparition, il  hante  encore la chanson

Trois livres rendent hommage au chanteur auvergnat Jean-Louis Murat, décédé l'an dernier.

Sa mort subite dans son sommeil, à 71 ans, le 25 mai 2023, a été un véritable choc. Il a fallu du temps pour nous remettre de cette perte immense pour la chanson française de qualité aux allures blues et country. Jean-Louis Murat était le poète rural du désespoir, un auteur et compositeur exceptionnel, à la fois exigeant et séduisant. Au lendemain de sa mort, malheureusement, les réseaux sociaux n'ont retenu que son caractère particulier et son sens de l'humour souvent incompris.

L'homme aux yeux clairs et au franc-parler était devenu, au fil des ans et de ses rares apparitions à la télévision, le bougon de service, le Jean-Pierre Bacri de la chanson, le râleur s'en prenant à tout ce qui l'énervait: les modes, les inepties, le superficiel, l'esprit parisien. Oui, il pouvait se montrer parfois dur et cruel, mais c'était là son humour et son intelligence: il savait donner aux médias ce qu'ils attendaient de lui. Ce jeu de massacre en règle cachait surtout une grande sensibilité. Il n'y avait pas homme plus cultivé et plus attaché à sa terre que lui. Ses valeurs étaient celles des hommes sensés, simples et pas du tout prétentieux.

Sa musique, ses disques, heureusement, lui survivront et on n'a jamais cessé depuis sa disparition de l'écouter et de redécouvrir les perles livrées durant plus de quarante ans.

Le 1er anniversaire de sa mort a été célébré le 25 mai de cette année sur la scène de La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, à l'initiative de Denis Clavaizolle, son complice historique. Une vingtaine d'artistes ont chanté Murat (Morgane Imbeaud, le Delano Orchestra, Alex Beaupain, Frédéric Lo, Laura Cahen, l'écrivain Eric Reinhardt, Florent Marchet, la réalisatrice Lætitia Masson, Elysian Fields, Jeanne Cherhal, JP Nataf)... Des proches et des fans avant tout, plutôt que des stars, ce que Jean-Louis Murat, là où il est, a sans doute apprécié, le connaissant.

Les jours du jaguar

Trois livres, ensuite, viennent parfaire cette célébration ô combien méritée. Ceux-ci arrivent après la réédition chez PIAS, le 24 mai dernier, en triple vinyle, en un tirage limité de 500 exemplaires, de « Parfum d'acacia au jardin » , sorti en DVD à l'époque. En attendant sans doute le disque posthume d'inédits dont il parlait déjà en 2020. Aux « Inrocks » , il avait confié: « J'ai écrit un disque sur la situation sociale du pays. Mais il ne sortira qu'après ma mort, je laisserai mes enfants gérer ça. Mais tu verras, c'est du sévère. »

Le premier de ces livres, « Les jours du jaguar » , par le journaliste clermontois Pierre Andrieu (préface de Jennifer Charles d'Elysian Fields), est un grand format illustré et cartonné réalisé avec l'aide de La Coopérative de Mai et la Ville de Clermont-Ferrand. On y retrouve de nombreux témoignages de proches et des photos resituant l'œuvre de l'Auvergnat dans son biotope, cet environnement et ces paysages qui l'ont tant inspiré.

Le deuxième livre, intitulé « Le lien défait » , est signé par Franck Vergeade, journaliste aux « Inrockuptibles » , fidèle du chanteur, qui revient sur sa carrière à travers ses nombreuses rencontres avec lui. Le troisième ouvrage, « Foule romaine » , est un essai d'Antoine Couder, de France Culture. Il revient sur l'importance de cette chanson qui est une des plus streamées de Murat, tirée de l'album « Le moujik et sa femme » , de 2002. L'auteur revient sur la chronologie qui a précédé la sortie de ce disque. Selon lui, « Foule romaine » est certainement la chanson qui cristallise au mieux l'idée de gloire et d'inquiétude qui traverse l'œuvre de Jean-Louis Murat ».

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #week-end Murat, #divers- liens-autres

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Publié le 3 Septembre 2024

 

Je n'ai pas suivi de très près mais j'ai peu vu de référence à Alain Delon sur les réseaux muratiens à l'occasion du décès de ce dernier. C'est vrai que le lien n'est pas le plus évident (on est loin des occurrences : Neil Young, John Ford, Dylan...) mais par acquit de conscience et parce que l'article nécrophage est un de mes jeux favoris, j'ai quand même décidé de jeter un œil (comme je l'ai fait pour Daniel Darc, Gainsbourg....). 

Et on ne va pas le jeter très loin... et s'arrêter à BABY LOVE... où l'on va trouver certains journalistes incluant DELON dans le "panthéon de Jean-Louis Murat" à côté de Tony Joe White (plus évident).

Et oui, en effet, dans "Réparer la maison", il est question d'Alain.

Comment faire ? Indigène
Faut réparer la maison
Comment dire cimetière
Faut réparer la chanson
Surtout si de ton père
Tu connais même plus le nom
Pour moi l'amant d'ma mère
Fut le jeune Alain Delon

Il faut réparer la maison
Il faut réparer la maison

Comment dire ? Comment faire ?
Faut réparer le chagrin
Croix de bois croix de fer
Faut réparer dès demain
Par le chant phacochère
File arracher le chardon
Le Guépard et ses frères
Tiens j'pense à Alain Delon

Comme le temps nous prépare de sale façon...

 

 

 

Ce n'est pas comme je l'avais pensé une référence à une idole de sa mère, il en fait un père fantasmé, qui l'aurait rattaché, rien que ça, à l'Olympe, comme il le disait dans les inrocks: 

"Dans le disque, tout est grec, même Alain Delon. Je pense que Delon est une création de la culture grecque, un demi Dieu. Ce mec ne s'appartient pas à lui-même. D'ailleurs, il parle de lui-même à la 3e personne. A mon avis, c'est Hermés et Dionysos qui jettent un oeil sur ce qui se passe chez nous, de temps en temps. J'aurais aimé être un fils Delon, j'aurais eu une filiation avec l'Olympe".

Et dans cette chanson où il faut réparer une maison, un couple, un monde qui se délitent, il cite deux films de Visconti, le Guépard et Rocco et ses frères où des univers, des valeurs, des traditions se perdent et se meurent. 

Ainsi, même si Murat n'a à ma connaissance jamais cité de films de Delon dans ses goûts, il n'était donc pas insensible à ce personnage.

Amusons-nous avec quelques rapprochements:

- La beauté : Si l'un a incarné  la beauté masculine dans le monde entier, en assumant ce rôle, Jean-Louis a aussi eu l'image du ténébreux séducteur, mais il a affiché sa timidité et sa sensibilité, et rapidement fuit cette image médiatique.  Séducteurs, mais qui tous les deux savaient garder l'amitié et l'amour de leur ex. S'ils étaient tous les deux un fauve, Jean-Louis en jaguar s'imagine avoir du mal à attraper un coq ou à garder des oies. 

- La relation à la modernité:  On en parlait plus haut avec l'explication de la chanson.  "Je hais cette époque, je la vomis"  a dit Delon,  on fera le lien facilement avec Murat, mais ce dernier était sans doute plus "séculier" (son ouverture vers toutes les musiques dont le rap). Cette détestation de l'époque était un marqueur de l'homme de droite Delon, mais la comparaison s'arrête là avec Murat: malgré certains propos (à contextualiser), certains goûts littéraires (Bloy...) de l'auvergnat, tout rattachement à l'extrême-droite n'est que pure récupération. Il faudra un jour faire un article à ce sujet, je le note.   Le vrai lien sur ce thème tient sans doute aux blessures d'enfance, même si Murat porte un regard nostalgique sur cette période.

- Delon a commis quelques disques dont un duo avec Shirley Bassey, ce qui n'aurait sans doute pas déplu à Jean-Louis.... et même chanté avec F. Hardy pour laquelle ce dernier a écrit "memory divine".  Dans ce monde, d'autres partenaires auraient pu permettre une rencontre : Carla Bruni (Delon a fait partie d'un voyage officiel du président en Chine, où il a côtoyé Carla), et Patricia Kass dont l'acteur a été proche après une rencontre sur le plateau de Drucker (Murat lui a proposé des chansons via je pense son ami éditeur Luigi - sous réserve).

A noter que Delon a chanté "comme au cinéma" (en 1987) avant que Murat ne sorte une chanson éponyme en 93.  En , il connaissait un succès international avec Dalida avec "paroles paroles". Ce n'était pas pour le coup une référence pour Murat: 

Qu'as-tu pensé de la campagne européenne de Cohn-Bendit ?

(Il réfléchit longuement)... Un peu faux cul, non ? C'est comme si tu avais un grand frère que tu vénérais en pensant qu'il n'écoute que Jimi Hendrix et les Sex Pistols et puis qu'un jour, profitant de son absence, tu vas fouiller dans sa discothèque et tu trouves un disque de Dalida, Parole parole, en duo avec Delon (rires)... C'est bizarre, mais c'est l'effet que ça m'a fait, comme une espèce de trahison. Une trahison de discothèque, la pire de toutes !  (murat en amérique, 1999)

- Pour rester dans le domaine de la musique, deux petits clin d'œil : 

Delon est sur la pochette d'un des grands disque du rock "The queen is dead" des Smiths. C'est raconté par les Inrocks. Et Jean-Louis apprécie the Moz: 

« Lui, je l’aime beaucoup, et depuis très longtemps. Et autour de moi, tout le monde le détestait. Pour moi, c’est l’un des artistes essentiels. Et puis, j’aime bien ce goût de la mortification. Je l’ai un peu ça, j’aime bien me mortifier. Ca me plaît assez … Je déteste qu’on dise du mal de MORISSEY  ! C’est l’Anglais le plus intéressant au niveau des textes. Et puis cette façon de chanter inimitable. Ces deux dernières années personne n’est arrivé à le détrôner, et ce n’est pas  faute d’avoir essayé ». (…) « C’est le roi« . (…) « Il sera là encore dans vingt ans » (jv 92)

Une photo célèbre incarne l'effet Delon, avec Marianne Faithfull et Jagger.   On peut penser qu'assis sur le canapé, Jean-Louis se serait lui intéressé à Mick, même si c'est au groupe entier des Rolling Stones qu'allait son affection il me semble. 

 

 

-  Murat, héros de cinéma, il en a peut-être rêvé avant de voir que ce n'était pas pour lui.  Aurait-il rêvé de jouer dans une adaptation d'un livre de Proust?  Delon lui en tout cas s'y est risqué: en 84, il joue le baron de Charlus dans Un amour de Swann (Volker Schlöndorff).  C'est moins marquant que sa période italienne... qui a dû plus intéresser Jean-Louis, citant Visconti par exemple:

 L’Italie, c’est aussi l’émoi adolescent en voyant Silvana Mangano au Ciné Vox de son village. Ce qui a donné les chansons « Ciné Vox » et « Silvana » : « Elle était splendide dans tous ses films. Avec Pasolini, Visconti, De Sica... Elle était toujours admirable. C’était une Romaine mais dans L’or de Naples, elle était sensationnelle. On a beaucoup parlé de l’âge d’or du cinéma italien mais on devrait dire européen. Les historiens, s’ils veulent une définition de l’Europe, devraient se pencher sur ces comédies sociales des années 50, notamment italiennes. »

 

Voici quelques idées trouvés vite fait... Je vous invite à m'en donner d'autres en commentaires! Et grande pensée à Baptiste Vignol, grand muratien, et grand spécialiste et amoureux de Delon (biographe, créateur du site "dans les yeux d'Alain Delon" pour lequel Jeanne Cherhal avait écrit une chanson dédiée à l'acteur).

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 22 Juillet 2024

bonjour,

On en revient au week-end Murat, yes sir, 2e édition.

Voici les prestations de Bertrand Louis du samedi :

La première vidéo est avec la bande-son enregistrée à la console par notre talentueux ingé son Théophane Berthuit. (Polyphone Records )

Voici la 3e chanson du Mikaelian'band!

Et voici deux chansons du duo "Caillon-Bonnefont"...  qui nous ont emmené THE Guest de la soirée :  DENIS CLAVAIZOLLE.

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

photos de Virginie @maleville_photos (instagram).

Et voici quelques photos persos des répétitions et de la soirée par moi-même: (diaporama)

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

 

L'ACTUALITE EN PLUS

 

Christophe Conte diffuse du Murat dans l'émission "French Collection" consacrée à Anne Sylvestre quand il est question des artistes pour lesquels elle est une référence. Bonne émission que je conseille.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/french-collection/french-collection-du-samedi-20-juillet-2024-1951930

En complément, on pourra relire mon article "Anne Sylvestre et Jean-Louis Murat" (on y lit que Toboggan était aussi un nom pour faire référence à Anne). 

Je me rends compte que j'avais oublié de faire le lien avec Claude Dejacques. Celui qui s'est battu avec Pathé pour produire les premiers disques de Murat a aussi travaillé chez Philips avec Anne. 

Voici ce que Claude Dejacques dit d'elle dans son livre "Piégée, la chanson...". (Pour compléter un propos de l' émission:  celui qui travaillait aussi avec Barbara, indique ailleurs qu'avant que la soeur de Anne travaille comme secrétaire de la Dame en noire (comme raconté par Christophe Conte), cette dernière lui avait déjà "piquée" sa secrétaire (Françoise Lo, alias Sophie Makhno, connue sous le pseudonyme d'artiste de Françoise Marin !).

 

 

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

En feuilletant ce livre qui raconte presque 30 ans de chansons françaises, je tombe sur un passage sur Romain Didier (juste avant qu il soit question de Murat), Romain dont je vous parlais dans le précédent article!  Et oui, Dejacques était aussi dans le coup! 

Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre
Week-end Murat, yes sir! 2024 (2e partie), et Anne Sylvestre

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 19 Juillet 2024

Julien Doré a annoncé son nouveau disque, avec une modestie... de bon aloi? feinte?  fausse? Je vous laisse qualifier comme vous le voulez...  puisqu'il l'a nommé "l'imposteur"! Le fait est, et on l'a parfois abordé avec un peu d'ironie, qu'il s'était pourtant souvent rangé du côté des grands : Bashung, Manset, Christophe... ou Murat. 

Ca ne se reflète pas dans ses choix de reprise puisqu'il a choisi "ah, les crocodiles", "cuitas les bananas",  "la kiffance", "les démons de minuit", "femme like U", "saraperché ti amo"... et quand même un petit Sinatra... entre autres ("paroles paroles" avec Sharon Stone).  Ca fait rêver... 

C'est bien marketé... Et les marchands du temple ont encore frappé (enfin, si c'est pour faire plaisir aux fans...):  il y aura 3 disques !  3 versions différentes par la couleur (de  l'épingle à cheveux et du vinyle) et deux chansons supplémentaires... et dans l'édition noire (ah, bein, pas de chance! ... et il est au même prix que les blancs et rouge), il y aura "je te promets"... et "l'ange déchu"... Bon, vous l'aviez compris, c'était dans le titre. 

 

On nous annonce des tirages limitées mais pas numérotées et sans préciser le volume... Disponible vinyle et cd. Parution en novembre

https://store.juliendoreofficiel.com/

PS: J'aime bien Julien, et j'ai toujours adoré "Lolita"... donc pourquoi pas! Mais peut-il réussir 18-24 fois cet exploit?

Et bon, puisque je n'ai pas de son à vous proposer, je vous fais écouter la reprise de notre Ju... notre Jeune'sse Doré Lyonnais,  notre héro Pétrier qui a eu les cheveux longs comme l'Héraultais, l'an dernier au Week-end Murat... en attendant d'autres vidéos du week-end Murat 2024 qui arrivent rapidement.

Les NOZ : 

VENDREDI 23 AOÛT :
FESTIVAL ROC EN TERRE / TUPINS-ET-SEMONS (69)

SAMEDI 12 OCTOBRE :
FESTIVAL ROCK À WILLY / PUSIGNAN (69)

 

et En solo,

Son disque disponible "l'homme coupé en deux"

Le 13/09, à vaugneray, avec les Factory... avec lesquels on peut tisser quelques liens avec Murat au début des années 1980, mais c'est une autre histoire...   Billetterie 

https://www.facebook.com/events/lintervalle/simplextival-premiere-edition-avec-segments-of-factory-stephane-petrier-danilo/1065909924474888/?paipv=0&eav=AfatIjr5WwwpTkUDJnSiwGCrexY4gKdxi6SfzNpRf38bLEIdbnRDXKIxvtdAmkhH93k&_rdr

LE LIEN DEFAIT

J'ai souvent eu un peu de dédain pour la chanson française des caves, celle qui n'a pas rencontré les Beatles, le punk et la new-wave... et c'est pour ça que je ne connaissais rien de Romain Didier. Dire qu'il n'a pas rencontré les Beatles est sans doute faux ceci dit...  En assistant à son spectacle, piano-guitare,  à Avignon, j'avais l'impression immédiate d'écouter un GRAND de la chanson. Humilité, humour, un accompagnement au piano absolument magnifique... le compagnon de route de Leprest m'a touché... si bien qu'à la sortie, je faisais l'achat de son intégral. une quinzaine de cd rempli comme un oeuf pour 60 euros. 
https://romain-didier.fr/

Cette chanson, elle figure dans l'autre beau moment passé : Alain Klingler et son spectacle sur BOBIN/LEPREST...  On en reparlera lors de sa programmation parisienne que l'on espère. J'ai été heureux d'apprendre que j'ai été un tout petit  petit maillon de cette chaine entre Alain et Bobin... mais c'est une longue histoire. 

Rencontre Romain Didier/Alain Klingler dans les rues bouillonnantes d'Avignon:

JULIEN DORE, sur "l'ange déchu"

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 8 Juillet 2024

Ce fut le 3e concert de Calexico pour moi, au cours d'une soirée bien arrosée (... de la pluie! de la pluie! Sauf pendant le set du groupe) et ma 3e visite (Eicher, Murat) au Festival Musiques en Stock (passé de Cluses à Sconzier, après une petite interruption).  C'est gratuit, et c'est bien sympathique... même si la grande place de Cluses offrait un cadre sans doute plus majestueux (le grand préau  - une Grenette- de Sconzier qui accueille le bar est pourtant bien pratique avec la pluie, on peut aussi parler des nombreux bénévoles qui œuvrent).

C'est la seule date en France des Calexico il me semble, mais on peur les voir en Belgique et à Friebourg im Brisgau... pas très loin.

Le concert de Cologne (l'article revient sur l'épisode Mustango) m'avait beaucoup plu, celui de Feyzin un peu moins, mais ce soir, en mode festival et best of, j'ai pris un grand pied!  Malgré la maigre assistance, le band a joué avec une belle énergie et joie.  Ci-dessous:  petite vidéo pas forcement représentative de la soirée musicalement, mais l'hommage à la musique européenne par ces représentants de la musique du grand Ouest était très sympathique:

 

Je m'étais donné une mission : celle- de remettre la carte postale "Mustango", dessin de F. Le Fahler qui figure dans le livre "les jours du jaguar" aux deux musiciens,  et grâce au patron du festival... elle a été accomplie!! (Ça m'a aussi permis de mettre au sec une bonne partie de la soirée, et d'avoir l'affiche du festival signée par son créateur ZEP! - il jouait avec son groupe The Woohoo).

J'avais sorti le livret de Mustango, mais j'ai finalement oublié de le prendre, mais j'ai fait dédicacer "Murat en amérique"... 

 

J'ai passé un petit moment avec Joey et deux "fans" qu'il avait invités en backstage.  Mon anglais était défaillant et avec l'émotion, ça a été encore pire... Je lui ai montré le livre, il a fait un joli "ouaah" et  je pense qu'il a compris quand  je l'ai remercié pour son petit mot à la mort de Jean-Louis (on le retrouvera dans l'article "recueil" des messages). 

Un grand merci à Christian Lacroix!

 

 

J'ai également vu Marc Minelli qui était le M. LOYAL du festival. Je l'avais vu à Bourgoin-Jallieu en première partie de Murat et il m'a dit qu'il en avait fait une autre à Blois. Il m'a raconté que c'était un formidable souvenir, bien qu'on lui avait prédit mille misères. En fait, Jean-Louis l'avait reçu chaleureusement, connaissait son travail (son album FACES - ils étaient chez Virgin au même moment) et la soirée s'était poursuivie en loge...  Marc ne l'avait pas rencontré auparavant, mais aimait Cheyenne Autumn et le Manteau de pluie, et les défendait auprès de ses amis rockeurs.

Mais revenons-en à Calexico: 

CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)

4 Diaporamas (jPar contre, je vois que sur mon téléphone, les photos ne s'affichent pas en diaporama):

CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)
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CALEXICO au Festival Musiques en Stock (Haute-Savoie)
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Dernière série avec Martin Week, l'allemand, qui a accompagné Eicher sur une super tournée où ses talents de multi-instrumentiste avaient fait merveille, comme avec Calexico :

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... Euh? oui? Je n'ai pas parlé du Week-end Murat?  Oui, certes, mais j'ai pris des vacances (bien méritées).  On y revient dans la semaine.

 

 

 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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Publié le 12 Juin 2024

Bonjour,

On s'y attendait, à cette nouvelle, depuis si longtemps... Déjà en 2015, Madame m'écrivait :"Merci beaucoup pour votre invitation [soirée Unplugged Murat], mais mon état physique m'empêche désormais de me rendre à tout spectacle", en 2021, qu'elle n'écrivait presque plus...  Des années de souffrance et... cette loi sur la fin de vie qui est retardée encore et qui fut la dernière occasion de l'entendre si je ne m'abuse.

Depuis que Baptiste Vignol m'avait permis de réaliser une interview en 2010, moi qui débutait presque, j'étais si surpris et fier de pouvoir la réaliser... et découvrir ce mail qui s'affiche "HARDY -DUTRONC", quelle émotion!   Je l'avais contactée trois ou quatre fois ensuite, et elle m'avait toujours répondu avec gentillesse. Et ils ne sont pas nombreux ceux dont on sait qu'on aura toujours une réponse, et c'est pour ça aussi qu'elle était dans le panthéon des "Grands"... la classe absolue, une icône totale, et que je n'aimais pas les critiques qu'on lui faisait. Comme Murat, elle avait sa liberté de ton... et c'est tout à son honneur.

En mai 2023, je l'avais sollicité pour participer à la libre antenne sur Europe 1 avec Moix (que je savais très fan):

"Je ne peux plus rien faire maintenant. En tout cas, je garde un très bon souvenir de la séance de Memory divine et j’adore toujours cette chanson que j’avais reçue alors que mon album (Rendez-vous sous la pluie, je crois) était quasiment terminé. Mais j’aimais trop cette chanson pour ne pas l’enregistrer in extremis. Dommage que vous ne me l’ayez pas demandé plus tôt.  Bonne émission ! "        (en 2021, elle  m'avait quand même dit ne plus avoir écouté JLM depuis des années).

On avait ensuite échangé car Régis Pulisciano (Oomiaq, le musicien du Mustango tour, je pense à lui ce matin) m'avait demandé que je le mette en contact. Et elle avait acceptée... C'était un petit bonheur de faire ce plaisir à Régis dont Françoise est la chanteuse préférée. Françoise était la star qu'il ne fallait pas craindre de rencontrer (même si pour moi, ce ne fut que par mails)...

Voici  quelques mots à cette occasion:

 

Sans son pygmalion Serge, Jane n’aurait jamais chanté, l’idée ne l’aurait sans doute pas effleurée. Mais Camille c’est très différent, elle est et a en tout cas été une géniale mélodiste et parolière, une géniale chanteuse aussi bien sûr. Pas besoin de pygmalion !  On m’a transmis que Serge aurait regretté que je ne lui demande pas de faire tout un album avec lui et j’ai répondu que si j’avais fait un album avec lui les chansons auraient été les siennes alors que je préférais que ce soit les miennes même si elles n’étaient pas aussi bonnes que les siennes. 

Camille :  qu’est-elle donc devenue, on ne l’entend plus ? J’adorais ses chansons et elle le sait bien. J’aurais aimé chanter un duo avec elle dans mon album de duos (commandé par ma maison de disques), mais je n'arrive pas à chanter correctement ce qui est très rythmique alors j’y avais renoncé. Vous savez ce qu’elle devient ? Je sais juste qu'elle a eu un enfant. (Dans cet album, il y a un duo génial avec un chanteur auteur-compositeur anglais Ben Christophers : My beautiful demon.)

 

Voici donc l'interview de 2010. Je lui avais transmis une série de questions, qu'on avait un peu complété je crois.

 

Inter-ViOUS et MURAT-, numéro 5 :   FRANCOISE HARDY 

 

                     Alors ce qui est bien, c'est qu'on pourrait se passer de présentation pour une fois... mais une personnalité de ce genre mérite "introduction", tapis rouge et canapés... Elle nous accompagne depuis les sixties (une période étrange sans doute située d'après mon enquête entre les années 1950 et 1970) et mène carrière en toute humilité.... malgré un statut d'icône mérité :  Damon Albarn avec Blur, Malcom Mac Laren (qui vient de mourir) ont fait appel à elle pour des participations, et elle a écrit ou interprété des nombreuses chansons qui resteront... et qui, signe de leur qualité, font l'objet de nombreuses reprises: mon amie la rose, comment te dire adieu, fais moi une place, message personnel, au fond d'un rêve doré (nana surf), l'amitié....  Bien sûr, c'est à l'occasion de la sortie de "la pluie sans parapluie" où  figure un titre écrit et produit par Jean-Louis Murat (memory divine) qu'elle a bien voulu répondre à mes questions... mais point question de promotion: elle aime réellement Jean-Louis Murat... et lui rend un bel hommage ici.  

 

 

 francoise-hardy-4640.jpg

 

 

Baptiste Vignol a eu la gentillesse de vous parler de mon modeste blog et je suis très honoré que vous acceptiez de répondre à quelques questions (je suis dans mes petits souliers...).  Le principe de "l'interViOUS et MURAT" est de faire parler une personne de son lien avec le sieur Murat et pour un artiste d'évoquer des points communs artistiques ou des divergences. 

 Voilà depuis janvier que je suis de près l'histoire de cette collaboration puisque l'info de l'enregistrement d'une chanson de Jean-Louis est sorti  sur un forum qui vous est consacré un ou deux jours après l'enregistrement (janvier)... On en a, petit-à-petit, appris un peu plus... mais il reste quelques points à éclaircir...

  

 - Et pour commencer, je suis obligé de vous poser une question (les  Muratiens, acharnés des inédits, m'en voudraient  trop si je ne vous la posais pas). Jean-Louis vous a envoyé 4 chansons et vous n'avez retenu que "Memory divine".  Vous rappelez-vous des titres des  autres chansons?

 

 F. HARDY :  Les autres chansons s'intitulaient :  Tous les chanteurs sont malheureux, L'envie de vivre, La nature du moi. Mais aucune ne m'emballait autant que Memory divine or, à quelques exceptions près, je ne me lance dans l'enregistrement d'une chanson que si j'ai un coup de foudre pour elle.

 

- Vous avez reçu des maquettes assez abouties. Est-ce à dire qu'elles n'étaient pas  des simples démos "guitare-voix"? 

 

F. HARDY :  Il y avait juste une rythmique, mais les guitares et l'ambiance musicale étaient si parfaites pour mon goût, que je ne  voulais rien d'autre. 

 

- Comment s'est passé le choix de confier la production à Jean-Louis Murat  (Il est venu plusieurs fois à Paris et a enregistré la base rythmique à Clermont )? Vous avez dit que ça avait  été"facile" et "hyper rapide": cela ne nous étonne pas de Murat... et  sa "façon" de ne pas trop se poser  de question en studio mais comment cela  a-t-il  été compatible avec votre perfectionnisme et votre anxiété naturelle?

 

F. HARDY : Mon album était presque terminé, nous avions des deadlines qu'il était impossible de repousser encore. Il fallait donc faire vite. Mais même si j'avais eu tout le temps devant moi, j'aurais tenu à ce que ce soit Jean-Louis qui  refasse dans ma tonalité ce qu'il avait fait sur sa demo. Il m'a mailé la nouvelle rythmique qu'il a faite chez lui et comme l'intro n'était pas exactement la même que dans la 1ère version,  j'ai chipoté à  ce sujet pour finir par lâcher prise.  

 

- Il était en studio avec vous. Avez-vous eu des discussions sur l’interprétation à proprement parler du titre ?

 

F. HARDY: Non. Je faisais juste à la fin une petite faute de mise en place que Jean-Louis m'a signalée. Par ailleurs, j'étais surprise qu'il ne reste pas pour le choix des prises de voix - il pensait sûrement que c'était plus de mon ressort que du sien -  et qu'il n'assiste pas au mix du début à la fin – mais sans doute faisait-il confiance à son ingénieur du son auquel il avait dû donner ses instructions. Pendant le mix, nous papotions dans une sorte de petit salon  : c'était une situation totalement inédite pour moi. Je connais des chanteurs que le choix des prises de voix et les mix assomment, Jacques Dutronc par exemple, alors que pour moi, il est inconcevable de ne pas y participer ne serait-ce que par ma seule présence.

 

- Jean-Louis avait donné un texte à Thierry Stremler (un de vos compositeurs) il y a quelques années. Ce dernier a-t-il joué un rôle dans cette collaboration ?

 

F. HARDY:  Vous me l'apprenez. Si Thierry avait joué un rôle dans cette collaboration inattendue, il me l'aurait sans aucun doute fait savoir.

 

- Est-ce que vous avez été surprise de recevoir un titre en anglais de la part de Jean-Louis Murat? On le sait défenseur de la chanson française, tout en ayant en stock semble-t-il un grand nombre de chansons en anglais...  Y a-t-il eu une vraie discussion pour qu'il fasse un texte en français? Ensuite,  il a été aussi question de modifier "lick" en "live"?

 

 F. HARDY:  Bizarrement, j'étais tellement enthousiasmée par la chanson que je ne me suis pas posé de questions sur le fait qu'elle soit en anglais. Virgin aurait aimé un texte en français. J'ai transmis la demande à Jean-Louis qui tenait à ce que son texte reste en anglais. De toute façon, nous étions trop pressés par le temps pour envisager une autre texte. Il est vrai qu'il y a eu un tout petit problème sur le mot "lick". Jean-Louis avait d'abord écrit : I want to lip a late passion" après c'est devenu "I want to lick". Comme mon gros dictionnaire anglais me donnait des signifiications improbables des deux mots ou pas de signification du tout, j'ai pensé les remplacer par "live". Mais lors des premières prises de voix, dès que Jean-Louis m'a entendu chanter "I want to live", il est arrivé en trombe pour me dire que c'était "lick" et pas "live", et que son texte avait été vérifié par un agrégé d'anglais. Ce qui est amusant, c'est que j'ai mailé la chanson à Ben Christophers, un artiste britannique avec lequel je travaille de temps en temps et dont j'étais impatiente d'avoir l'avis. Il m'a répondu ceci : "Yes the song is great, I like your double vocal in the chorus, I'm not sure what the lyrics mean either but it's cool…"

 

 

- Oui, avec Murat, on n’est jamais sûr de ça !!  Vous avez craqué sur cette chanson ( "j'étais folle de la maquette" et " De nature obsessionnelle, je n’écoutais alors plus que cette chanson" avez-vous dit). Est-ce que vous écoutez encore la maquette ou votre version?

 

 F. HARDY: Les deux mon capitaine.

 

- … petit moussaillon plutôt !…. Vous avez eu ce commentaire :  "j’ai régulièrement fantasmé d’enregistrer un album avec Jean-Louis Murat, dont les réalisations me paraissent toujours d’une perfection absolue et dont je suis attentivement la carrière depuis Mustango ".  Ce n'est pas un mince compliment et même peu de ses fans le diraient! Est-ce que vous avez d'autres albums fétiches de Jean-Louis? et pourriez-vous nous citer les 3 titres que vous aimez le plus?

 

 F. HARDY:  J'ai surtout eu ce fantasme, lors de difficultés surgies pendant l'enregistrement de mon dernier album, parce que j'avais écouté certains morceaux du dernier album de Jean-Louis et avais été saisie, en effet, par la perfection de la production. 

S'il fallait choisir trois titres de Jean-Louis Murat, je prendrais : L'amour et les Etats-Unis, Monsieur craindrait les demoiselles, M le maudit. Mais ça me contrarie de ne pas citer Caillou ni aucun titre de Mustango que j'ai écouté en boucle pendant un an à peu près.

 

- Au grand journal ( ou était-ce pas dans  On n'est pas couché de Ruquier ?), vous avez dit qu'il vous était difficile d'envisager de donner à quelqu'un la charge entière d'un de vos albums. Même à Murat, malgré cette "perfection absolue"?

 

F. HARDY: La production et la réalisation sont deux choses différentes. Il est impossible dans l'absolu qu'un artiste, si talentueux qu'il soit, fût-il Gainsbourg, ponde douze très bonnes chansons  pour un même album.

 

                                                                                          "route Manset"

 

- Par ailleurs, vous étiez avec Murat sur le tribute "Route Manset"...   On  cite régulièrement cette référence concernant Murat... Qu'est-ce que vous en pensez? J'aime bien l'impression "ligne claire" pour votre musique... et je trouve qu'elle correspond bien à une bonne partie de la discographie de Manset (le pop "atelier du crabe" par exemple).  Par ailleurs, ils ont tout deux écrit leur "vénus" (Manset pour Bashung). En tant que vénusienne, lequel des deux  titres préférez-vous?

 

F. HARDY:  Pour ne pas faire de jaloux, je choisirai la Vénus de Bananarama!

 

- Ma question sur Manset ne vous inspire pas… Dommage… j’y travaille en ce moment et j’aurais bien voulu l’avis d’une grande spécialiste de la chanson…

Concernant une comparaison entre vous et ces deux artistes, ce qui me vient à l’esprit, c’est quand même la hauteur de leur « prétention », artistique… (même s’ils s’aiment aussi en artisan) alors que vous semblez d’une humilité à toute épreuve ? Est-ce que vous vous rangez à l’avis de Gainsbourg sur la chanson art mineur ?

 

F. HARDY:  La plupart des gens ignorent la signification d'"art majeur" et d'"art mineur". Serge qui était pervers sur les bords a joué là-dessus. Il savait qu'il serait mal compris et que cette incompréhension susciterait des discussions totalement à côté de la plaque qui satisfairaient son goût de la provocation. UN ART MAJEUR EST UN ART QUI REQUIERT UNE INITIATION (la peinture, l'architecture, la grande musique) ALORS QU'UN ART MINEUR N'EN REQUIERT AUCUNE. Mais cela n'a rien à voir avec la qualité des productions. Il y a au moins autant de très mauvaises choses en musique classique qu'en pop music et une mélodie très inspirée de pop music n'a rien à envier à un thème mélodique inspiré de musique classique. AUTREMENT DIT, EN MATIERE D'ART, LES TERMES "MAJEUR" ET "MINEUR" QUALIFIENT LA NATURE DE CET ART, EN AUCUN CAS SA VALEUR.

En fait, je n'ai pas bien compris votre question. Est-ce que"Route Manset" est la compilation qui a été faite avec des interprétations des chansons de Manset par des artistes différents, dont moi ? Je ne m'en souviens plus bien, car, malheureusement,  je n'ai pas le CD.

J'ai eu une très mauvaise expérience avec Gérard Manset dont j'apprécie beaucoup certaines chansons ("Je tuerai la pianiste" sur le dernier Bashung fait partie de ses nombreux petits ou grands chef d'œuvre) : chaque fois qu'il m'a proposé quelque chose, j'ai trouvé ça très mauvais et très éloigné de ma personnalité profonde.

Il me semble que Jean-Louis est plus prolifique que Manset. La prolificité implique une certaine facilité à composer, à écrire, mais le revers en est souvent un manque relatif de discernement sur la valeur de ce que l'on fait. Et puis, si l'on produit trop, on fatigue le client et on ne se renouvelle pas toujours assez ! On ne peut pas écrire et composer des chansons vraiment fortes si on en en compose et en écrit non stop. C'était un gros défaut de Benjamin Biolay dont les albums s'enchaînaient sans transition et comportaient de moins en moins de mélodies fortes. Un arbre ne peut pas donner des fruits toute l'année. Ni Serge ni Bashung n'étaient prolifiques - et Souchon et Voulzy ne l'ont jamais été non plus.

 

 

- Vous connaissiez à peine Jean-Louis Murat (je n'ai pas trouvé trace de rencontre, ou peut-être sur un plateau d'Ardisson) ... Est-ce qu'il est devenu votre ami?

 

F. HARDY: Je l'avais invité dans mon Vivement dimanche de l'an 2000 (je crois) [cf ci dessous l'extrait]  et j'étais ensuite allée le voir à l'Olympia. Ca s'est arrêté là. Il faut des circonstances diverses et variées pour qu'une amitié se construise. Il faut surtout avoir vécu des choses ensemble. Mes plus grands amis sont des personnes avec qui j'ai travaillé et que les circonstances m'ont amenée à revoir. Un ami, c'est aussi quelqu'un qui peut vous parler de choses intimes et vice versa. Je ne veux que du bien à Jean-louis Murat. En ce sens, je suis donc son alliée. Mais ça ne suffit pas pour parler d'amitié.

 

 

- Jean-Louis Murat (en évoquant sa choriste du dernier album Cherie ) disait  "j'adore les voix de filles qui ne craignent pas les garçons". Pensez-vous avoir à ses yeux cette qualité là  (tout en ayant "cette absence de sérénité touchante" dont il vous a parlé)?

 

F. HARDY: Je ne pense pas. j'ai toujours eu peur de tout, en particulier des insectes, des virus et des garçons (sortes de virus macroscopiques). C'est sans doute la raison pour laquelle ma voix est si limitée ! De toute façon, je ne suis plus une fille mais une femme passablement blette. Et certains hommes mûrs, voire blettes, me font encore plus peur aujourdhui que les garçons hier.

 

 

- Jean-Louis Murat aime le « vous » ,  il me semble que vous y êtes fidèle aussi dans vos textes…  Est-ce que vous auriez d’autres points de comparaison entre vos deux styles ? 

 

F. HARDY: Beaucoup d'auteurs aiment le vouvoiement, ne serait-ce que parce que la sonorité de "vous" est si belle. Serge Gainsbourg  l'a pas mal utilisé (- "J'avoue, j'en ai bavé pour vous, mon amour, avant d'avoir eu vent de vous..."  Quelle beauté ! ) Guy Béart aussi : "Ce qu'il y a de bon en vous, c'est vous" dans sa chanson "Vous"… etc… L'une de mes chansons préférées "Cet enfant que je t'avais fait" de Brigitte Fontaine et Jacques Higelin fait plus fort encore avec le protagoniste masculin qui utilise le tutoiement et la protagoniste féminine qui utilise le vouvoiement (Offrez-moi une cigarette, J'aime la forme de vos mains,Que disiez-vous ? Caressez- moi encore la tête, J'ai tout mon temps jusqu'à demain, Que disiez-vous ?)

 

  FH

 

Est-ce que dans votre œuvre, vous avez une chanson qui vous fait penser à Murat, ou dont Jean-Louis Murat aurait participé à l’inspiration ?  

 

F. HARDY: Le mot "œuvre" est un grand mot qui va pour Murat, Manset, Gainsbourg, Trenet,  Brassens… Pas pour moi ! 

Non, je ne crois pas. Mon vocabulaire est mille fois plus limité que celui de Jean-Louis et mon inspiration moins riche, plus simple aussi : toute ma vie, j'aurai juste tenté de mettre en mots sur des mélodies venant du cœur les émotions et les sentiments que je ne pouvais exprimer de vive voix à la personne qui me les inspirait plus ou moins malgré elle. Ca n'allait pas plus loin - ça ne va pas plus loin - alors que l'inspiration de Jean-Louis me semble aller beaucoup plus loin. Même si nous avons le Capricorne en commun, le Verseau  et d'autres facteurs que je ne connais pas, parmi lesquels le talent qui relève plus de l'inné que de l'acquis, lui auront valu un champ de conscience à coup sûr moins étroit que le mien !

 

  ____________________________________________

Interview réalisée par mails du 18/05/2010 au 20/05/2010.

  Dans cette interview,  aucune question ne traite de la crise du marché du disque.

Tous mes remerciements à Françoise Hardy, et à Baptiste Vignol.

 

PS: 

"J'adore son caractère d'ado chiante", nous avait confessé Jean-Louis Murat. On avait alors joué les messagers. "C'est mon côté saturnien ça. On sait que les gens qui sont nés à la culmination ou à la levée de Saturne ont une fixation au stade de l'adolescence". L'écouter répondre ça un après-midi de mars 2010, allongée sur le canapé de son appartement du XVIe arrondissement parisien, ce n'était pas rien. RFI ce matin

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #inter-ViOUS et MURAT, #divers- liens-autres

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Publié le 21 Mai 2024

EDIT 4:    Sur RTL, le 11/09,  Indochine indique que la vidéo a été faite par des fans et qu'ils ne sont pas responsables.

 

 

EDIT 3 21/05:

 

--

EDIT 3 21/05 : Et oui, dans le panneau, je suis tombé, surtout à cause de cette intro parlée, vraiment comparable à la chanson envoyée à Mamie, la patronne du bar de Montemboeuf... Et si le texte n'était pas franchement au niveau (façon Chronique Gilets jaunes), j'ai imaginé que Murat voulait un texte qui collait bien aux Indo... Le petit regret :  ne pas avoir exprimé plus des doutes... Vu le projet sur l'IA.  J'avais pris mon temps pour relayer, après avoir consulté les réseaux sociaux qui m'avaient paru assez unanimes (dont certains autres "spécialistes")... mais c'est vrai que j'étais étonné que peu de médias traditionnels reprennent (avant que la Montagne et Paris-Match le fassent à leur tour!).  Et puis, il y  avait cette mention "version 2 retravaillée" qui pouvait bien penser à un travail d'IA...

Après avoir fait mon malin dans la chronique du Vergeade, ça tombe pile poil!!  Toute la rédaction de moi-même se joint à moi et à moi pour vous présenter mes excuses! 

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Édit 2: mention officielle des Salingers qui parle d' "Hommage"? 3 jours avant la présence de Sirkis à la Coopé, tout ça est très très étrange.

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La description sur YouTube a été modifiée: Titre de l'au-delà généré par Intelligence Artificielle
En Hommage au talentueux et regretté JLM 🩷🩵 🤖

Musique & Paroles : The Salingers / I.A
Voix : JLM (généré par I.A)

-- Contenu généré algorithmiquement par I.A 

À qui de droit, 

Suite à la réception d'une tentative d'intimidation écrite, avec ultimatum, exigeant la suppression totale et expresse de la chaîne Youtube The Salingers ainsi que de tous ses réseaux sociaux connexes, ayant pour motif l'usurpation d'identité ou encore la violation des droits d'auteur, sous peine de poursuites judiciaires, nous sommes aujourd'hui dans l'expectative.

Le titre intitullé "JLM - Sans toi c'est autre chose" a été écrit et composé, en partie, par l'humain afin d'être généré avec l'aide de l'Intelligence Artificielle. La voix du talentueux et regretté Jean Louis Murat a été entraînée par ordinateur afin de laisser la machine, sans cœur et sans âme, s'en rapprocher synthétiquement. Cette pièce musicale n'a jamais eu d'autre finalité que de rendre HOMMAGE à l'Artiste ainsi que de poursuivre sur la thématique du projet artistique et dystopique The Salingers.

Par le biais de ce message, nous souhaitons formuler ici nos plus sincères excuses auprès de toute personne se sentant blessée ou ressentant le moindre malaise à l'égard de cette production musicale ci-dessus présentée.

Nous profitons également de cet aparté pour sensibiliser et responsabiliser, encore une fois, chaque personne se sentant de près ou de loin concernée par l'utilisation de l'I.A dans le monde de la Culture. Le dialogue doit rester ouvert entre les artistes, les législateurs, les experts juridiques et les défenseurs de la liberté d'expression afin d'élaborer une loi efficace et adaptée à l'ère numérique et sa croissance grandissante.

The Salingers

Nikola Sirkis nous a fait une surprise hier soir... 

En train de teaser son dernier disque (sous le nom des Salingers) qui, si j'ai bien compris, causera de l'I.A. et de ses dangers (après les Feu!Chatterton qui nous ont causé de ces putains de lunettes spéciales, du blue-touffe...), Nikola Sirkis nous fait écouter une démo envoyée par Jean-Louis Murat.  

Je suis étonné qu'il nous la fasse découvrir si la chanson a été retenue pour figurer sur le disque, mais il semble que cela puisse être le cas. 

On entend ainsi Jean-Louis Murat s'adresser à Nikola, "je t'envoie... fais-en ce que tu veux"... avant de commencer à chanter un titre légèrement orchestré. 

C'est donc le premier titre "post-mortem" qu'il nous est possible de découvrir... et c'est donc troublant... en plus du texte qui évoque le ciel. Le titre: "sans toi, c'est autre chose" (on sait avec ses deux précédentes collaborations que Jean-Louis tisse des fils avec ce qu'il sait de Sirkis, ce que les fans d'Indochine ont adoré,  et c'est possible là qu'il ait voulu parler de son frère). 

 

 

📄 Version retravaillée [V2] : Dans l’éclat des étoiles Question cosmique Evidemment, nous voguons dans l’espace Toi et moi, errants à la surface C’était si vif, c’était si beau Ecoutes, là haut, le chant des oiseaux Sur le fil de la Voie lactée Nos rêves gravitent en liberté La lueur lunaire dessine ton visage Ensemble on traverse les âges Le temps s’efface sous nos pas Dis moi tu crois qu’on se retrouvera ? Dans l’univers, nos âmes perdurent encore Deux étoiles jumelles, malgré le temps qui s’évapore Les années ont passé, comme des comètes filantes Dans nos souvenirs, brûle une flamme incandescente Les constellations murmurent notre histoire, Chaque étoile scintille, comme un signe de mémoire Malgré les galaxies qui nous séparent, Notre amour demeure, tel un astre qui s'égare Evidemment, nous voguons dans l'espace Evidemment, nos âmes flottent à la surface Le temps s’écoule et s’efface sous nos pas Dis moi, crois tu qu’on se retrouvera ? Evidemment, nous voguons dans l'espace Dans l’éclat des étoiles, question cosmique Evidemment, nos âmes perdurent à la surface Ensemble, on brave les âges et les orages

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #divers- liens-autres

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Publié le 14 Décembre 2023

Bonjour,  ouh ouh ouh (rappel du titre)!

J'ai oublié de fêter notre anniversaire:  le blog vient de passer le cap des 14 ans (né le 3/12/2009 sur un coup de tête... d'où le nom que je traine depuis). Pour l'instant, pas question de lâcher...  

On fête ça en musique avec un compagnon de route de Jean-Louis Murat. On l'a aperçu au Fotomat le 22 juin dernier pour venir voir "Mlle personne"... peut-être qu'il repassera par là... 

Mais en attendant, il nous a offert cette semaine une belle version de sa chanson "le Charme", live aux Vinzelles, à Volvic, sorti en 1992 sur l'album "amaretto" (sur les disques du crépuscule, fameux label belge dont on a déjà parlé et qui signait également Marie Audigier.. avec certains titres signés Alain... ).  Murat a repris ensuite cette chanson sur sa première tournée.      infos complémentaires sur un des premiers sites muratiens. ou encore ici et sur baby bison

 

Alain Bonnefont, ex-Clara, Rancheros, a aussi composé "le venin", "les hérons", "le fier amant de la terre", fut de "passions privées",  "mustangotour", des Koloko, de la collaboration avec Marie Möör,  ou encore compagnon de tournée solo pour "Tristan", ou membre du all-star band à filles Steve McQueen... avant de devoir reprendre une activité salariée. Jean-Louis s'en était alarmée dans plusieurs interviews... Depuis, Alain a retrouvé le chemin des scènes auvergnates, le plus souvent avec Jérôme Caillon, autre Rancheros (projet Root Songs).  On les retrouve à ROYAT le 21/12 au Moulin des pierres. 

La version du disque: 

La version de Jean-Louis Murat: 

ET une reprise par Christophe Adam, avec lequel il a joué dans FAFAFA (certains clermontois se demande encore pourquoi ce groupe n'a pas eu le succès national qu'il méritait). 

Et une reprise de Murat par Alain: 

3 chansons de Bonnefont/Caillon disponibles en vidéo: 

Autres merveilles à découvrir: 

https://www.youtube.com/@MrBonnefont

 

LE LIEN EN PLUS 

J'ai en ma possession, offert par Matthieu, le généreux, le disque de Georges Megalos, dans lequel Alain chante magnifiquement deux  chansons.  Une très belle histoire:  George a  accompagné : Piaf, Trenet, Brassens, Brel, Bécaud, et mis son médiator au service de plusieurs notoriétés jazzy (Michel Legrand, Quincy Jones, Stéphane Grappelli...), et il a commercialisé son premier disque à 83 ans!    Il est décédé en 2016. 

https://www.liberation.fr/culture/2006/05/19/georges-megalos-quartet-georges-megalos-quartet_39861/

J'ai découvert plus tard que Nicolas Paugam (the reason why sur Aura aime Murat)   l'a bien connu.   

[J'en profite pour parler du nouvel album de Nicolas "la délicatesse" comme toujours salué par la critique: addict  ou télérama ou  france bleu

Plus d'infos sur Georges Megalos (reportage en plusieurs parties) : ici

On n'est pas du genre à laisser tomber dans les oubliettes  un auvergnat ici! Qu'on se le dise!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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Publié le 9 Décembre 2023

bonjour,

L'occasion fait le marron (chaud de décembre) :   virée en Auvergne le week-end dernier! Release Party d'Adèle COYO, écoute d'artistes et échange avec le Fotomat pour un prochain événement en juin 2024, conf de rédac avec ma acolyte (sous le regard bienveillant de Matthieu, qui veille toujours sur les amateurs de musique clermontois dans son couloir)... et randonnées.. Presque 10 ans tout juste après une autre petite virée plus rapide:  le concert matinal des 10 ans de France Inter, le premier avec les DELANO, avant BABEL.  

PREMIERE PARTIE NOCTURNE: 

On s'attendait à une belle assistance au Fotomat pour le concert de sortie du premier album d'Adèle Coyo (le vent décide);  avec Sophiane Productions (Cocoon, Rogojine...) aux manettes, je pensais que le petit monde de la musique clermontois se déplacerait. Non, c'était intime... et la neige sur Aurillac a empêché quelques supporters de la cantalienne de venir. Ce qui n'était pas le cas de quelques muratiens! L'ami JLL de Paris et Laurent de Marseille ont fait le déplacement!  Je n'y suis pas tout à fait pour rien et ça me fait donc plaisir.  Le talent d'Adèle n'avait pas sauté aux yeux de Stardust pour le CD aura aime Murat, et une petite argumentation avait été nécessaire de ma part. La livraison du titre  "tout est dit" est venue clore tout débat!  D'où la bonne place sur le CD (avec le streaming, on constate que les premiers titres des disques sont très largement plus écoutés)...  Adèle a ensuite fait vivre sa version via un joli clip... et continue de l'inclure dans son tour de chant en  présentant la chanson comme une étape importante de son parcours. D'ailleurs, il est question d'AURA Aime Murat dans les  articles qui lui sont consacrés (Francofans, L'humanité magazine... ) et là, encore, je ne boude pas mon plaisir. C'était malgré tout ça, une surprise de voir dans le livret de son nouvel album la mention de Jean-Louis Murat.   Il y a peut-être un peu de storytelling là-dedans (elle ne le cite pas dans une interview récente), une volonté de la raccrocher un peu à la montagne auvergnate (cf pochette), alors que l'inspiration est par moment plus "marine"(je parle de l'eau)... même si le vent, la nature, les orages, sont bien présents et nous rappellent l'univers muratien.  En terme de promotion, j'aurais sans doute moi choisi d'évoquer plus encore le courage, comme une  nécessité, qu'elle a eu de se lancer, la trentaine bien tassée,  dans la musique, en abandonnant son poste d'éducatrice... alors que "les jobs à côté" (comme il disait) devient un peu la norme chez les artistes Indé. 

En tout cas,  "intemporel, touchant, j'ai été touché" a déclaré Didier Varrod sur cet album. 

https://www.adelecoyo.fr/

Voici le mot qu'elle écrivait le 26 mai dernier :

Il y’a des rencontres qui nous marquent plus que d’autres.
La première avec Jean Louis Murat s’est faite comme beaucoup, à travers ses chansons.
Puis lors d’un concert sur la tournée Babel, je découvrais un homme sans filtres, un musicien talentueux, un immense poète, et une désinvolture unique qui m’a touché.

Lors de sa dernière tournée j’étais invitée à un concert et à le rencontrer après dans la loge…
J’avoue que j’étais heureuse mais pas 100% sereine !

J’ai écrit quelques mots en rentrant chez moi, parmi eux :
« J’ai rencontré un homme sincère empreint de sensibilité et poésie…. Sûr nos chemins se recroiseront… ».

Je me souviendrai longtemps de notre échange, de ce môme éternel, de ce qu’il m’a dit ce soir-là …
Triste de le voir partir.

Les chemins qui mènent à Jean-Louis Murat sont et seront encore nombreux mais le vide qu’il laisse aujourd'hui est à la hauteur de son héritage … immense.

 

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)

Bon, alors, cette soirée?

Invités par Talk Back Studio (Louis Fayolle alias Delayre, musicien et arrangeur d'Adèle) qui travaille avec eux,  nous avons eu deux premières parties agréables : en premier, une membre du duo  lyonnais Bleu Lagon a dû improviser un petit set solo (sa collègue était malade), et on a découvert une excellente musicienne (guitariste). FFAR ensuite, a chanté son troisième EP ("la traversée"), à la guitare avec de belles  orchestrations enregistrées, les compositions sont sympas.  

Adèle Coyo a ensuite rejoint la scène associée à Delayre (machine) et Laurent Berthon à la 2e guitare (Laurent joue également avec le groupe Arcwest avec Jack Daumail). Là encore, c'est bien agréable et la Dame chante très bien. L'assistance un peu clairsemée n'aide pas à ressentir de la chaleur,  et Adèle reste sur la réserve, devant les yeux de Fred Roz (Directeur artistique et coach scénique, dont elle avouera qu'il l'a parfois fait pleurer). Ce soir, le regard d'un des historiques du rock clermontois semble d'une grande bienveillance sur sa protégée.  On apprécie quand le set s'aventure dans le plus rythmé (avec une version "concert" de "touché coulé" il me semble, qui rentre en playlist sur FIP ).  

Prochaines dates:
30/03/24                            SALLE CULTURELLE                                                                   ST ELOY LES MINES(63)
27/03/24                            LA 2DEUCH                                                                                                   LEMPDES (63)
14/02/24                            LES 2 PIEDS SOUS LA TABLE                                                                   AURILLAC (15)
16/12/23                             ZIMPHIL                                                                                                    MARCOLES (15)

On attend une session live filmée, avec Denis Clavaizolle. Je partagerai!

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)

Voici la version du soir de "tout est dit": (pour le live au fotomat: on préférera la vidéo du 24 juin dernier -avec les choeurs du public-, pour le son: le live en studio et pour les images:  le clip de la version du disque)

- On reparle prochainement de DELAYRE dont on a apprécié le talent d'arrangeur avec FFAR et Adèle...   

 

- DEUXIEME PARTIE DIURNE: 

Il y a la nuit, il y a le jour... où l'appel des sommets est irrésistible. Mais avec la neige en abondance et l'état des routes, difficile d'accéder à nos points habituels (Guery, col...). Je m'arrête avant Orcival, sous le lac du Servières.... et on voit où ça nous menera.

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
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Arrivé au point Embrasse moi paysage: "Dernier nuage  Aperçu sur l 'Aiguiller  Derniers feux" , mais pour constater que "l'Ouire est blanc, il a neigé", il manquera quelques pas et un coin d'éclaircie...

Entre Douharesse et Servière: ça se dégage quand même un peu... 

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
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vue inédite pour moi:

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)

Les eaux du lac sous un soleil timide offrent presque un arc en ciel:  

Je suis parti comme tu le sais à l'improviste. Pas eu le temps non de faire mes adieux.

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
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Pas vilains ces petits puys... Peut-être que demain?

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)

On change d'ambiance le lendemain... et effectivement, pour ne pas aller trop loin, ça sera Puy de la Vache, et de Lassolas, que j'avais fait en été. Mais ça se mérite, + 200 mètres à gravir avec des escaliers...

 

Week-end auvergnat : Coyo belle et coteaux beaux (Clichés n°62)
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Panorama du Puy de la Vache: 

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(en zoomant, on voit même l'arrivée du téléphérique du Sancy)

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Entre brumes et soleil... Le Dôme a choisi

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LE LIEN EN PLUS

On retrouvera tout ça chez l'ami Laurent Guillaume (chroniques d'en haut) sur France 3 le 28/01/2024. Ils étaient de tournage ces jours ci là bas, après avoir consacré une émission au monde de Jean-Louis Murat.

 

 

 

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Rédigé par Pierrot

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