De l'élite au peuple et au local (Communiqué de l'Elysée, France 3 Auvergne)
Publié le 29 Mai 2023
Je continue de naviguer à vue... et au hasard. Après avoir tenté de couper, avec un succès relatif, dès mon retour, j'ai été à nouveau emporté dans le courant...
Je ne sais pas toujours comment ordonner ça... mais commençons par le communiqué de l'Elysée. Ca a été important pour la famille.
droits réservés: Philippe Bordas
La qualité du texte avec beaucoup d'éléments biographiques peut être jugée un peu décevante. Outre l'influence qu'il a été pour des nombreux artistes, je trouve que dans ce cadre institutionnel, il aurait possible par exemple d'évoquer les préoccupations qui ont été les siennes dans de nombreuses chansons: le terrorisme... de Salman Rushdie à Samuel Paty, en passant par les attentats de Paris. De passage en concert à St-Etienne du Rouvray, il avait eu du mal à chanter en pensant au prêtre... avait-il avoué.
Je me suis étonné qu'il ne soit pas mentionné l'ordre du mérite. C'est Bayon qui nous avait permis d'apprendre qu'il avait été fait chevalier en juillet 2011. Je ne sais pas s'il est possible qu'il l'ait refusé.
Ils sont quelques uns, notamment sur Twitter, à rappeler des propos peu amènes contre le Président de la République de la part de JL (jusqu'à son dernier concert). NB : je n'ai rien vu du côté du Ministère de la Culture. (Cf ci dessous: j'ai raté des éléments sur Twitter, mes excuses)
PS: Jean-Louis aura donc chanté Giscard, Mitterrand, et Emmanuel Macron.
Voici le tweet de la Ministre de la culture :
Avec son cœur de lave au pays des volcans, Jean-Louis Murat s’en est allé. Nous perdons un poète, un homme libre, un musicien génial au groove poignant et aux mots qui percutent. Voilà que nous manquons de lui. pic.twitter.com/AXDj4X0W0A
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) May 25, 2023
« Quand l'éclat mauve délétère
N'éclaire plus ma vie
[…]
J'aurais passé ma vie entière
Au Mont Sans-Souci »
Poète d’un réel qui coupe et caresse, Jean-Louis Murat nous a quittés.
Pour lui, tout commence à Murat-le-Quaire, terre auvergnate dont il prendra le nom et gardera l’empreinte. Poète d’à peine plus de sept ans, les mots se mêlent chez lui naturellement à la musique. Il joue du cornet à pistons dans l’harmonie de son village puis découvre le jazz à l’adolescence et se passionne pour tout ce qui fait sens et son. Et, quand il ne compose pas, il explore la région avec son vélo bleu. De l’Auvergne, il connaît tout : des repères incontournables aux recoins inconnus, comme un écho géographique au léger décalage qu’il entretiendra toujours avec le show business et tous les bruits de la ville.
Étudiant d’un jour à Clermont-Ferrand, il troque vite son cartable pour un sac à dos : direction l’Île de Wight, où il assiste tout feu tout flamme à la grande messe rock de 1970, puis les petits boulots pour gagner sa vie entre mer et montagne. Mais, jeune père à 19 ans, Jean-Louis Bergheaud qui n’est pas encore Murat a toujours la musique dans le sang.
Quand il rentre à 25 ans dans son village qu’il ne quittera plus – allant, pendant ses séjours parisiens jusqu’à loger rue de la Tour d’Auvergne – il se consacre à nouveau à la musique en créant le groupe de rock Clara. Malgré des tournées en première partie de William Sheller et un premier EP qui le fait reconnaitre dès 1981 avec un morceau au titre fort et noir « Suicidez-vous le peuple est mort », il faut attendre 1987 pour un premier grand succès public : « Si je devais manquer de toi ». Peu importe, Jean-Louis Murat accorde peu d’importance aux trompettes de la renommée, également fier de toutes ses compositions dont les musiques envoûtent et les textes percutent.
Inclassable artisan d’art de la chanson, amoureux du bel ouvrage, Jean-Louis Murat met du blues dans le rock, de l’incisif dans la variété, un peu d’Amérique en France et beaucoup d’Auvergne à New York. Il faut dire que ses amours musicales – Franck Ocean, Adriano Celentano, Camille, Kendrick Lamar – sont aussi variées que ses collaborations. Propulsé dans le panthéon d’une génération désenchantée par des « Regrets » au romantisme sombre qu’il partage avec Mylène Farmer, il provoque volontiers, crève l’écran avec Isabelle Huppert et Béatrice Dalle chez un Jacques Doillon des années 90… mais n’oublie pas de nous rappeler que pour lui, la vie est ailleurs : dans le secret des montagnes, du flot naissant de la Dordogne et des femmes de sa vie.
Avec son cœur de lave au pays des volcans, Jean-Louis Murat reprend en effet dans ses albums le flambeau des écrivains qu’il aime tant depuis l’adolescence – Proust, Gide, Baudelaire… – en mêlant une recherche formelle continue à un motif obsessionnel : l’amour. Des années 80 à ce jour, chaque chanson le passe au kaléidoscope puisque, d’une rupture sentimentale à l’autre, l’auvergnat qui « de [sa] vie vulgaire […] garde l’amour, c’est tout » ne saurait puiser son inspiration ailleurs.
Avec près de 30 albums composés et interprétés, Jean-Louis Murat est d’abord un musicien-poète, immortel troubadour de sa terre de France. Hypersensible à tout sauf, peut-être, au passage du temps qui n’a jamais tari sa source créative. Tombé de Vénus dans son Manteau de pluie, il nous aura fait explorer les sentiments nouveaux d’un éternel Baby love[r], propulsé sur le toboggan d’une vie en plein air dont la source et la destination se rejoignent au Col de la Croix-Morand où rien, pas même la mort, ne pourra défaire son lien avec le public.
J’adresse à sa famille, ses proches, ses musiciens, ses fans, sa région, mes plus sincères condoléances.
On va préférer les mots des gens qui le connaissaient (A noter que je continue de compléter l'article avec les hommages des artistes et personnalités diverses
2) Et une belle histoire pour commencer.
Régis (Oomiaq), musicien de la tournée MUSTANGO, a décidé d'appeler la libre antenne d'Europe 1 avec Yann MOIX le 28 mai. Il parle très joliment de Jean-Louis (le travail sur la tournée, son côté joyeux, sa liberté, un roman qu'il devait faire avec Bayon, les chefs d’œuvre de la malle...). Moix ne le coupe pas trop, mais il bifurque un peu sur Oomiaq ensuite... Ce dernier a encore le temps de placer quel "génie" était Jean-Louis, de dire qu'en tant qu'auteur et amateur de littérature, Moix ne pouvait qu'aimer Murat... et Yann MOIX décide de faire une spéciale murat le jour d'après, en confiant à Régis le soin d'organiser.
lien Europe 1 J'ai mis le player (html) en dessous, mais il semble qu'il ne fonctionne pas.
On reviendra plus tard sur la suite car ce n'est pas encore en podcast.
On en reste sur France 3 auvergne, avec le journal du soir du jeudi... capté à l'arrache... avec le directeur de la communication de la Coopé et Richard Beaune.
Le vendredi, Jean-Louis fait encore l'ouverture:
Samedi matin, France 3 national avait déjà rediffusé l'émission Chroniques d'en haut, consacré à Jean-Louis... sans Jean-Louis... mais dans le Sancy. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/programmes/france-3_auvergne-rhone-alpes_chroniques-d-en-haut
Ils sont rares sont les chanteurs qui ont aussi bien évoqué l’Auvergne. Jean-Louis Murat etait un enfant du pays, pays d’altitude qu’il n’a jamais quitté. Tout dans sa musique raconte la douceur des courbes, la mélancolie des paysages, et la dureté du climat de ces montagnes auvergnates.C’est donc avec un casque sur les oreilles, et ses musiques dans la tête que Laurent Guillaume vous propose de partir à la découverte du Sancy pour une balade sur les traces de l’auteur compositeur dont le nom, à lui seul, évoque un de ces petits villages nichés à flanc de volcan…
Le samedi soir, Nikos pendant the Voice, a dit un petit mot:
la vidéo a été bloquée: (sur fond de Tina Turner), "pensées émues à "jean-louis Murat, auteur compositeur interprète de grand talent qui nous a aussi quitté cette semaine, un poète, un esthète de la parole et de la mélodie qui va profondément manquer au public".
PS: je travaille doucement, avec des tonnes de chose à publier... Merci à tous ceux qui m'apportent de l'aide...
Petit cadeau pour eux, un petit mot de Françoise Hardy (28 et 29 mai)-Aimons les artistes vivant, avant qu'il ne soit trop tard!-:
En tout cas, je garde un très bon souvenir de la séance de Memory divine et j’adore toujours cette chanson que j’avais reçue alors que mon album (Rendez-vous sous la pluie, je crois) était quasiment terminé. Mais j’aimais trop cette chanson pour ne pas l’enregistrer in extremis. Dommage que vous ne me l’ayez pas demandé plus tôt [de participer à l'émission de Moix].
Après avoir dit qu'OOMIAQ était un de ses grands fans, et qu'il avait fait découvrir Camille à Jean-Louis:
Camille : qu’est-elle donc devenue, on ne l’entend plus ? J’adorais ses chansons et elle le sait bien. J’aurais aimé chanter un duo avec elle dans mon album de duos (commandé par ma maison de disques), mais je n'arrive pas à chanter correctement ce qui est très rythmique alors j’y avais renoncé. Vous savez ce qu’elle devient ? Je sais juste qu'elle a eu un enfant. (Dans cet album, il y a un duo génial avec un chanteur auteur-compositeur anglais Ben Christophers : My beautiful demon.)
- Au grand journal ( ou était-ce pas dans On n'est pas couché de Ruquier ?), vous avez dit qu'il vous était difficile d'envisager de donner à quelqu'un la charge entière d'un de vos albums. Même à Murat, malgré cette "perfection absolue"?
F. HARDY: La production et la réalisation sont deux choses différentes. Il est impossible dans l'absolu qu'un artiste, si talentueux qu'il soit, fût-il Gainsbourg, ponde douze très bonnes chansons pour un même album.
D'ici, on peut évoquer un article de Moustique sur 5 collaborations de Murat... Sur Fip, il parlait aussi du verrou pour Julien Clerc et de la version de Delpech de Cartier-Bresson qui supplanterait la version de Jean-Louis... Pas d'accord (ah, cette voix féminine... pas touche à mon "cartier-bresson", qui a été ma première pièce de collection, grâce à un concours organisé par Télérama. Je me rappelle même d'une des deux questions : quel est le vrai nom de Jean-Louis Murat? ... IL y a des médias qui font des concours faciles...
LE PETIT MOT EN PLUS
JL a obscurci le ciel cannois... au moins pour certains... https://www.transfuge.fr/
"Je sortirai cette nuit sous un ciel peuplé d’étoiles Je ne connais qu’une envie Je veux retrouver mon âme. Ce sont sur ses paroles du Troupeau de Jean-Louis Murat que s’achèvent dans le train qui me ramène à Paris les dix jours de cinéma, de fêtes, de rêveries, d’errances nocturnes et amicales de cette 76ème édition cannoise. La mort à 71 ans du prodigieux barde auvergnat (dont l’œuvre n’aura pas eu la reconnaissance qu’elle méritait) aura obscurci une Compétition d’un bon niveau général comme d’un Palmarès qui ne correspond ni à mon goût ni à ma sensibilité mais cohérent et témoignant une vraie hauteur de vue. Au fond comme il arrive souvent, ce Palmarès me parait réussi mais dans le désordre".