Les fidèles (suite) : Du FIGARO à l'HUMANITE, et fip et France Culture

Publié le 27 Mai 2023

On continue avec les "classiques" du blog, les fidèles... Avant une pause pour le week-end... Après tout,  pas de raison de se presser....

Je vous informe juste que le Week-end Murat, yes sir! est maintenu le 23 et 24 juin. Attention, beaucoup de places sont parties dans la nuit d'avant-hier... On devait sortir les cotillons, cela sera plutôt les mouchoirs.... mais tout le monde a trouvé que ce se serait bien de se réunir. Même si on aura un ou deux invités différents sans doute et peut-être un programme différent et supplémentaire. infos

 

1) Commençons par l'ami Baptiste Vignol, l'auteur de nombreux livres sur la chanson, a beaucoup fait pour ce blog à son lancement (en jugeant bon après avoir lui-même répondu, de conseiller à Jeanne Cherhal et Françoise Hardy de répondre à des inter-ViOUS ET MURAT-). C'était bien-sûr par passion par Jean-Louis Murat. Il nous partage son émotion:

A lire ici :  http://delafenetredenhaut.blogspot.com/2023/05/accueille-le-paysage.html

Murat est mort. Mort est Murat. Comment l’écrire sans se pincer? Mort, Murat, cané. Parti sans crier gare, tel un voleur de rhubarbe… Nous laissant inconsolables, comme si nous, qui l'avons tant aimé, avions perdu un ami. Tant aimé le suivre depuis trente-cinq ans. D’albums en albums. Dont deux ou trois figurent indéniablement parmi les cent plus beaux disques de la chanson française. Cette chanson française qu’il méprisait (peu d’artistes trouvèrent grâce à ses yeux, Véronique Sanson, Manset, Anne Sylvestre, Bashung, Camille), qu’il détestait aussi fort que nous adorions nous glisser dans l’encolure de ses chansons comme dans des manteaux de pluie que sa voix, sensuelle, voluptueuse et racée (la plus belle, et de loin, des crooners du cru), tropicalisait en averses caressantes, ombrageuses ou traversières. Tant aimé qu’on montait, comme des chenapans, l’espionner, chez lui, à Douharesse, au-dessus d'Orcival. Nous nous garions à l’entrée du hameau et prenions à pied, l’air de rien, le chemin creux qui, en contrebas, longe sa ferme. Alors, parfois, nous l’apercevions! L’été, allongé sur un transat, une guitare à portée de main, contemplatif, face aux roches Tuillère et Sanadoire. Ou bien l’automne revenu, vêtu d'un bleu de travail, en train de bêcher son lopin de terre. Tant aimé sa franchise et son intégrité, tant aimé son intelligence, son humour aussi, sa culture encyclopédique et son goût pour la joute oratoire, la castagne, à mots nus. Pourtant, au sein de son foyer, sous son toit d’ardoises, il était, dit-on, un personnage exquis. Jeanne Cherhal s’y rendit quelques jours au milieu des années 2010, pour un projet d’album qui, hélas, la faute à des embrouilles de labels, ne put se concrétiser. Il en reste quelques ébauches de maquettes. Et ce constat, délivré par texto après que son hôte l’avait déposée à la gare de Clermont-Ferrand : « Je n’avais jamais rencontré un tel gentleman. » L’élégance faite homme. Nous l’avons tant aimé, oui. Comment le dire autrement? Et nous avons aimé faire partie du dernier carré, orgueilleux et sûrs d’avoir raison contre les autres, la masse des endormis. Tant aimé son regard de loup, sa gueule de « gitan aux yeux bleus » (bien vu Olivier Nuc, Le Figaro du 26 mai). Tant aimé l'adorer, parce qu’il était intimidant, et que c’est souvent la marque des très grands. Ceux qui savent savent que Murat était un géant. Nous l’écouterons encore mille ans puisqu'il laisse une œuvre colossale de vingt-cinq albums studio dont même les plus pointus de ses aficionados n’ont pas encore décelé toutes les profondeurs poétiques. En septembre 2018, à l'occasion de la sortie du superbe IL FRANCESE (qui contient Je me souviens, ce chef-d'œuvre), une journaliste lui demanda si l’on pouvait le classer parmi les poètes: « Non, j’ai beaucoup de mal avec ça. La poésie, c’est niet. J’écris des paroles de chansons. Faut pas exagérer non plus! » Les seuls poètes, les vrais, sont ceux qui réfutent cette appellation. Par élégance d'abord. Et modestie ensuite. Comme Trenet, Brassens, Gainsbourg et Barbara avant lui. Une question demeure néanmoins: qui, désormais, emmènera Cathy regarder le taureau bander?

Baptiste Vignol
 
* À choisir parmi LE MANTEAU DE PLUIE, VÉNUS, DOLORES, MUSTANGO et LILITH.
 

2) Passage de relais de Baptiste à  Olivier Nuc (cité dans son texte) qui m'indique qu'il est peut-être le journaliste à l'avoir le plus souvent interviewé (inter-ViOUS d' Olivier). On l'a déjà entendu avant-hier moins institutionnel, dans l'émission spéciale de France inter. Dans le figaro, il est cantonné à la "bio nécrologique" frustrante pour nous. Voici l'article paru hier (Première photo globale et deux autres pour lire (sur internet, réservé aux abonnés)).

Ah, tiens, Pour Olivier, c'est la Bourboule... (cf article précédent)... Mais j'apprécie la mention d'Anne-Marie Paquotte, Claude DEJACQUES (à voir ici., PS: Michel Zacha, qui lui était lié est une de mes plus belles rencontres grâce à ce blog, a été l'un des premiers à me faire un petit message dans l'après-midi d'hier).

 

3)  Dans les journaux fidèles, on citera sans se tromper je pense L'HUMANITE...  (avec Dominique Sévérac en 99)

Très belle Photo chez lui dans son antre

 

4) On aurait pu citer la CROIX... mais pour l'instant, c'est décevant avec un article basé sur l'afp

 

5)  On termine par un peu de Radio France encore:

- Je croyais que France Inter faisait ondes communes hier avec FIP... mais non, il y avait bien deux émissions différentes. C'est beaucoup plus apaisant immédiatement sur FIP...  A noter le choix du "le mendiant à Rio" pour débuter... Il y a beaucoup de chansons par série de 3.

https://www.radiofrance.fr/fip/podcasts/speciales-fip/hommage-a-jean-louis-murat-3338350

Didier Varrod parle de l'idée de la mort qui parcourt toute l'oeuvre de Murat, de l'importance de la musique et de ne pas se contenter de parler de poète, et de sa voix, de sa sensualité, "un vrai chanteur", sexuel... "un fantasme" dit Charlotte Bibring.

Matthieu Durand, programmateur, choisit de parler Baudelaire et la façon naturelle de Murat de chanter la poésie. Il raconte sa rencontre passionnante avec Murat pour les Inrocks. IL est aussi question du soutien qu'il accordait à la scène locale (on aurait pu citer Garciaphone qu'il avait cité, les filles de Subway (aujourd'hui FUCK IT qui vient de sortir un EP.. et oui, on continue de soutenir!), les projets avec la Coopé).

Didier évoque Marie rapidement, puis de l'enracinement de JLM et de son regard tourné vers les Etats-Unis, cet écartèlement... d'où le choix musical "l'amour et les États-Unis"... suivi d'une chanson de Marie... puis Washington (muragostang) qu'on nous indique que c'était un choix de l'écrivain Grégoire Bouillier.  

Didier et Matthieu parlent de Travaux sur la N89 qu'ils trouvent dingue, et Didier indique la faculté de JLM de faire intervenir  un silence "proprement musical" dans ses chansons.

Propos ensuite sur sa voix qui n'aura pas vieilli, jamais, et de sa qualité d'interprétation, dans des chansons pas toujours faciles. Très jolie phrase sur la voix qui accompagne les bruits de la nature...

Paradoxe cité par Didier encore: la recherche du tube... et peut-être son refus... dont il explique que c'était peut-être aussi une raison de sa production si riche... avec ce besoin de reconnaissance, je peux résumer "et si jamais il y avait un succès?". Et cette phrase que JLM avait cité: "tu serais américain, tu aurais ta maison sur Beverly Hills".

Didier s'en va, mais il y a encore quelques propos ensuite...

C'est vraiment une belle émission, peut-être un peu courte sur les temps de parole, mais ce qui est dit est très chouette, et bons choix musicaux.

 

 - Sur France Culture, l'humeur du matin de Guillaume Erner (sur le duo Pascale Clarc/Murat)

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-jour-emission-du-vendredi-26-mai-2023-3437673

- Pour finir : j'ai écouté made in Auvergne, l 'émission spéciale de la radio LE CHANTIER, une radio qui oeuvre dans le champ de l'insertion, et des jeunes.  C'est très bien avec la participation du directeur de la salle Des Lendemains qui chantent.... Je suis touché d'avoir pu faire participer des personnes à ce dernier concert grâce à un concours, et triste de ne pas avoir cédé à l'idée de prendre la route pour les rejoindre... https://lechantier.radio/infos/magic-bolide-58-speciale-jean-louis-murat

Il y a aussi Gontard qui participe et il est question du disque AURA aime Murat. J'ai vu encore plusieurs témoignages sur ce disque hier... Là, encore, direct au coeur...

Justement, après une première chanson hier, Richard Robert, participant du disque,  a enregistré  le Berger de Chamablanc...    Il ne fait pas peut-être partie des plus fidèles, il n'avait pas tout suivi... mais en lien avec ce que je disais hier, c'est aussi ce qu'on réalise aujourd'hui: ils sont nombreux à avoir un, deux, trois disques de Jean-Louis... et y être attaché... viscéralement. Ne leur refusons pas naturellement le droit de pleurer, nous qui avons été des suiveurs attentifs.  Ils vont découvrir maintenant  toute l'oeuvre de Jean-Louis.

il partage également une reprise plus ancienne avec le mot : Il faut chanter les vies éteintes, pour moins pleurer sur les nôtres qui, après tout, après elles, brûlent encore.

Allez, on termine par un peu de musique... Je ne pense pas que j'ai envie de l'écouter mais cette chanson de coeur pour moi, un grand moment live:

Et pour ce week-end, tentez d'être un peu malade :

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 Aura aime Murat

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