Inter-ViOUS ET MURAT n°30 : JACK DAUMAIL (ARCWEST) à retrouver le 24 juin!

Publié le 21 Mars 2023

30e inter-ViOUS et Murat-, et pour une occasion spéciale, le WEEK-END MURAT, yes sir!  En effet, JACK DAUMAIL (et le groupe ARCWEST) rejoint la liste des participants au tribute le samedi 24 juin au cours duquel on retrouvera plus de 30 chansons de Jean-Louis Murat! Et ce n'est pas fini : un nouveau nom sera dévoilé très vite! Mais pour cette heure, faisons connaissance avec JACK. Avec  Elvinh  (Vincent Rostan) et Stéphane Mikaelian, c'est un autre "historique" du rock à Clermont que l'on retrouvera. Comme eux, il  a eu droit à son interview dans le livre de P. Foulhoux  50 ans de rock à Clermont, méritée avec plus de 40 ans de scène  avec des multiples groupes, dont  les fameux "jack et les éventreurs". Inarrêtable quand il s'agit de faire de la musique, il a mené des projets solo mais se glisse aussi comme guitariste pour jouer avec les amis.  On l'a également retrouvé aux côtés de Cocoon (et pas seulement en tant que papa de Mark Daumail).  On revient sur tout ça dans l'interview où l'on découvrira en outre un auditeur attentif de Murat depuis 1981.

 

NDLR post mai 2023: Jack n'a finalement pas participé au Week-end Murat, suite au décès de JL, et la non-participation de Denis Clavaizolle qui devait fait la surprise de venir, comme Jean-Louis Murat lui-même.

 

- Dans un document regroupant plus de 500 groupes de rock clermontois, vous occupez presque une case entière, avec vos groupes successifs, sous le nom "Succursale mozacoise» (Murat, Clara et les jeunes de Plexiglas occupent eux une case Bourboule). Vous n'avez pas de mal à vous dire clermontois (à la différence de Murat ou de certains autres…) ? Comment ça a commencé?

Jack Daumail : En effet je n’ai aucun problème à me dire clermontois, j’ai vécu à Clermont toute mon enfance et j’ai commencé à faire de la musique très tôt, j’avais déjà une guitare entre les mains à l’âge de 12/13 ans, et j’ai fait mes premières compos à cette époque (même si c’était loin d’être concluant…).

À l’âge de 14/15 ans, avec mon meilleur ami  Nicolas Stoufflet [natif de Chamalières] aujourd’hui présentateur du « Jeu de Mille Euros » sur France Inter) nous avions créé une radio indépendante où nous affirmions nos goûts musicaux. Notre émetteur n’était pas d’une grande puissance, mais ce fut une expérience intéressante.

Lorsque j’avais 16/17 ans, (fin des années 70) je suis allé enregistrer quelques unes de mes premières compos pour la première fois en studio, au studio Magic Productions à Riom (là où enregistrait également JLM) avec Patrick Vacheron, mon père m’avait fait ce cadeau.

En 77, à mon retour d’un séjour en Angleterre (où j’avais croisé de nombreux punks dans la rue notamment à Londres) j’ai participé à une émission sur France Inter,  invité par José Artur, avec notamment Bernard Lenoir (dont j’étais un fidèle auditeur) et Marcel Dadi, le fameux guitariste de picking, (à l’opposé des punks londoniens…) .

Ils m’ont demandé de jouer une ou deux de mes compos, j’étais loin d’avoir son niveau évidemment, mais c’est un joli souvenir.

Par la suite j’ai pu venir assister (à la Maison de la Radio à Paris) plusieurs fois à l’émission « Feed Back » de Bernard Lenoir.

Un premier duo, devenu trio, puis différentes formations, notamment Jack et les Éventreurs (répertoire moitié compos/ moitié reprises). Nous jouions souvent au Pocoloco à Clermont, et c’est à cette époque que j’ai rencontré Jean-Louis, car il venait parfois faire des « bœufs » sur des reprises des Kinks, des Clash ou autres Stones…

Nous nous sommes croisés d’autres fois, notamment pour le concert pour la Pologne à la Maison du Peuple, ou pour des premières parties. Il faut dire que Denis Clavaizolle est un ami de longue date, pratiquement un ami d’enfance, ce qui me liait un peu plus à la carrière de JLM.

J’ai également joué dans d’autres formations clermontoises, avec les Pale Riders (Rivets Sauvage), les Coyotes, des membres de Folamour …

 

Comment se retrouve-t-on chez José Artur à la sortie de l’adolescence ? Les bandes de Riom avaient circulé ?

 

Jack Daumail : L’émission de José Artur s’appelait « Avec ou sans sucre »,  elle était diffusée à l’heure du café, ouverte à qui postulait en écrivant une lettre de motivation, ce que j’ai fait sans trop y croire, et j’ai été le premier étonné d’y être invité. 

Je me suis retrouvé à déjeuner au côté de José Artur et Bernard Lenoir, très sympa, nous avons évidemment parlé musique, il m’a parlé entre autres d’un jeune groupe qui venait de sortir son premier album : Dire Straits avec notamment « Water of love » et « Sultans of swing »… Puis Marcel Dadi est arrivé avec sa guitare ( J’ai quelques photos de ces moments).

Les enregistrements de Riom n’ont jamais circulé, mais j’ai toujours gardé les bandes, il faudrait que je trouve un magnétophone capable de les lire… ou sans doute est-ce mieux de les oublier dans un tiroir…? 

 

-Je voulais aborder votre premier vrai concert à Riom, avec Chaos, dont faisait partie Christophe Pie, et Tachycardie... de M. Papelard ?

Jack Daumail : Ce concert a eu lieu en juin 82 me semble-t-il.

Je découvrais alors la scène locale, Tachycardie avait  déjà une certaine réputation et Chaos était impressionnant en effet, très influencé par les Clash ou les Sex Pistols à mon avis.

De mon côté je jouais dans un trio sans bassiste (sic…), les Mongols, en clin d’œil au « Mongoloïd » de DEVO, j’avais revêtu pour l’occasion le manteau de fourrure de ma mère, et nous nous étions peint le visage. Nous proposions à l’époque nos premières compos…

 

A ce moment-là, que saviez-vous de Murat ?

Jack Daumail : J’avais son premier album, dont on parlait beaucoup dans le milieu musical clermontois, surtout avec la pléiade des musiciens présents sur ce disque. Sinon j’avais entendu parler de Clara, jamais vu, mais j’ai  connu les musiciens plus tard. Il y avait ce disque, Suicidez vous le peuple est mort, avec la pochette de Mondino, qui avait fait  grand bruit également, j’avais réussi à me le procurer.

En fait j’ai commencé à vraiment apprécier Murat avec Cheyenne Autumn.

 

- C’était l’époque Spliff, label, fanzine... Que diriez-vous de cette période-là ?

Jack Daumail : Le label Spliff est né peu après la disparition de « Sirènes » le magasin de disques tenu par Bertrand Casati.  C’était un peu l’équivalent de « Mélodie Massacre » à Rouen, disquaire très actif, de renommée très rock, Lionel Hermanni ayant fait émerger les Dogs. J’ai personnellement bien connu Lionel qui invitait les groupes de Clermont sur Radio France Puy de Dôme. J’ai d’ailleurs tenu une chronique sur la bande dessinée (dont je suis passionné) pendant une douzaine d’années dans l’émission de Lionel.

C’est Gilbert Biat, sympathique et excellent disquaire chez Spliff, qui m’a fait rencontrer Michel « Mick » Moreau, qui nous a rejoint au sein de Jack et les Éventreurs (guitare/chant).

Je collaborais également à quelques fanzines étudiants clermontois à l’époque, La Gazette des Gazelles, entre autres, en tant que dessinateur bd (sous le nom de JED)…

 

- J avais partagé les mots de votre fils sur Gilbert Biat dans  l'article qui était consacré à ce dernier.  : "J'avais 15 euros par semaine, j'achetais le disque du siècle de la semaine" à Spliff. C'était comme le cd des inrocks, c'était un peu la bible ce disque. J'achetais aussi des trucs obscurs... je découvrais tout ça à Spliff".

Malgré ce rock en français bien présent, de votre côté, vous avez toujours choisi l’anglais ?

 

Jack Daumail : J’ai toujours choisi l’anglais pour plusieurs raisons. C’est la langue qui colle le mieux avec notre style de musique je pense, de plus j’écoute essentiellement de la musique anglo-saxonne. Par contre nous envisageons un projet en français avec Arcwest, nous avons commencé à composer quelques titres.

 

 

- Ah, sacré nouvelle après 40 ans d'anglais…    En préparant l'article, je suis retombé sur une mention des bœufs au POCO LOCO sur le blog, j'avais oublié... Pouvez-vous nous en dire plus sur ces soirées ? Et sur le Poco loco cher à votre cœur de rocker? C'était scène ouverte ?

 

Jack Daumail : Le Pocoloco n’était pas une scène ouverte, Philippe Grand avait « ses têtes », il était bougon et grande gueule, mais il faisait tourner son établissement, incontournable à l’époque. Nous y jouions régulièrement, il y avait donc des habitués, c’était deux soirs de suite (vendredi et samedi), les concerts ne commençaient pas avant minuit…

Il y avait du monde et parfois ça bougeait beaucoup, au point que certains copains comme Topper se plaçaient devant nous pour éviter que l’on se prenne des coups de micro dans les dents tellement ça « pogotait »….

C’était souvent les mêmes groupes qui tournaient au Poco, outre les Eventreurs, nos amis de Last Orders, les Pale Riders, Folamour…

Jean-Louis venait parfois, sans prévenir, nous jouions des standards, c’était très festif et j’en garde d’excellents souvenirs. Il a sûrement dû venir chanter avec d’autres groupes, je ne m’en souviens pas… en tous cas je ne l’ai jamais vu se produire sous son nom au Poco.

les boeufs:  une trace ci-dessus:  en 1983

 

- Vous partagez encore la scène lors d'une soirée pour la Roumanie en 86, dont Matthieu Guillaumond nous  a parlé ( avec une quinzaine de minutes de votre prestation visionnable ci-dessous) . Des souvenirs ? On voit que votre préférence comme Murat va au Rolling Stones.…

 

Jack Daumail : Ce concert réunissait pas mal de groupes très actifs sur la scène clermontoise, des Flying Tractors aux Real Cool Killers… avec JLM en tête d’affiche évidemment. Notre ami Jacques Moiroud en était l’instigateur me semble-t-il. Jeff Caron, l’ex batteur des Real Cool Killers, jouait avec nous à cette époque (guitare / chant), il avait même composé un morceau, très stonien, les Stones nous ont énormément marqués…

                                                                 1992

Nous avons fait une tournée (sous le nom original des « Touristes ») dans le sud de la France (Hyères, Le Lavandou, La Grande Motte…) en proposant beaucoup de reprises de standards et quelques compos. C’était une façon de se faire plaisir tout en passant des vacances au soleil. Mon fils Mark nous avait rejoint quelques jours avec sa mère, nous passions la journée à la plage, et les soirées en concert sur des terrasses de cafés ou sur les scènes de grands campings…

 

- Vous êtes là également pour la soirée franco-kurde en 96, où cette fois Murat, christique en barbe et long pull blanc, participe en son nom...  et avec moins de succès en terme d'affluence...

Jack Daumail : J’ai personnellement peu de souvenirs de cette soirée, moins d’affluence sans doute, pourtant Murat était encore plus connu… Je me rappelle qu’on est allé boire un café Jean-Louis et moi, en attendant une conférence de presse avec les médias régionaux pour ce concert, j’avais alors sorti un album de Paul Westerberg des Replacements Eventually  que je venais de m’offrir et Jean-Louis avait approuvé cet achat… 

 

- Vous évoquez les compositions (membres) des groupes qui changeaient régulièrement. Et quand on voit le nombre de groupes dans lequel Pie, Bonnefont, ou vous-même, ont joué par exemple, je me dis que c'est peut-être remarquable... Est-ce que c’est le signe d’une scène clermontoise unie et bouillonnante, un attachement rock à la notion de groupe ?

Jack Daumail : Il n’y avait pas pléthore de groupes dans la scène clermontoise durant les années 80, du moins en centre-ville et sur le « plateau central » comme on disait, on se connaissait  bien entre musiciens, certains s’évitaient volontiers, il y avait des histoires de jalousie ou de styles qui créaient des « clans », mais également de belles histoires d’amitié (ce qui, pour moi, primait avant tout…). Mais en effet il y avait une sorte de noyau dur en centre-ville, peut-être grâce à Spliff (?). Buck [NDLR: chanteur des real cool Killers] m’avait d’ailleurs « adoubé » à notre retour de Londres en 88, lorsqu’il avait écouté « She interrupted me » que nous avions enregistré dans la capitale britannique…

Je me souviens de toutes premières sessions à la guitare début au des années 80, avec Marc Verne (il s’est rapidement tourné vers le jazz, excellent batteur aujourd’hui !!) car il habitait dans mon quartier.

 

- Je ne veux pas vous fâcher avec certains mais quels sont les musiciens clermontois qui vous ont le plus marqué artistiquement ? Amicalement ? Celui qui n'a pas eu le parcours au niveau de son talent ?

 

Jack Daumail : Les musiciens clermontois qui m’ont le plus marqué artistiquement, m’ont souvent marqué amicalement également. Au début il y a eu Jack et les Eventreurs, avec Philo B Jones (Philippe Moinard); Mick (Michel Moreau); Bruno Chabrol (qui a monté 6 Tone Records), une véritable amitié qui perdure.

Depuis quelques années nous vivons une très belle histoire dans ARCWEST, avec Philippe « El Drummo » Ramirez, Thierry Chanselme, Fred Roz  [Le Tremplin de Beaumont] et Laurent Berthon [qui joue notamment avec Adèle Coyo].

Avec Denis Clavaizolle, mon ami de toujours, nous avons pas mal joué ensemble, et toujours actuellement pour différents projets ponctuels. C’est également Denis qui a permis à Cocoon d’émerger, il a beaucoup aidé et guidé mon fils Mark à ses débuts [avec Sophiane Production].

Joël Rivet, rencontré lors d’une fête de la musique alors qu’il jouait avec les Guêpes, m’a directement invité à monter sur scène alors qu’on ne se connaissait pas, nous avons rapidement joué ensemble avec son frère Christophe, François, Bruno Sauvage, puis Christophe Adam.

                [Joël Rivet dont M. avait gardé l'anonymat dans son article sur le festival de La Bourboule en 78... "Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit, c'est vague..."]

 

Dominique Auger, « Rocky », excellent chanteur charismatique des Coyotes, avec lesquels j’ai joué également.  [on voit Jack dans l'assistance de ce concert]

Philippe Metenier avec qui j’ai joué pendant une dizaine d’années dans Seven Seas. J’étais très fan de Folamour.                                              [Philippe, frère de Guillaume pour lequel Murat a chanté « la ballade de Mélody Nelson » ].
 

 

Dominique Cartier, de Folamour également, avec qui j’ai commencé un projet pendant les confinements de ces dernières années, projet en suspens actuellement.             [NDLR: Dominique qui joua dans Les salles gosses et CLARA et qui se dispute parfois en Haute-Savoie.. ]

Il y a beaucoup d’autres musiciens qui m’ont marqué, surtout amicalement, c’est assez compliqué de répondre à ces questions.

Pour celui qui n’a pas eu le parcours à la hauteur de son talent, je pense à Philippe Masoch, bassiste, avec qui j’ai joué pendant plusieurs années (nous avons représenté l’Auvergne avec les JACKS, au Printemps de Bourges en 95). Il a joué dans de nombreuses formations, LAST ORDERS entre autres, et côtoyé JLM d’ailleurs . Il est toujours resté dans l’ombre et nous a quittés il y a deux ans.

 

- J'ai un peu cherché mais je n'ai pas trouvé de lien entre Philippe et Jean-Louis...

Jack Daumail :  Philippe Masoch a joué dans « Steve Mc Queen » avec Alain B. et Stéphane M., mais il me semble qu’il avait joué avec Jean-Louis…  En tous les cas,  ce dernier lui avait offert une jolie guitare acoustique cordes nylon, mais je ne me souviens plus en quelles circonstances.
 
 

- Murat a parfois parlé des "jobs à côté" (en opposition avec ceux qui se consacraient entièrement à la musique), mais j'ai l’impression que cette distinction n'a jamais vraiment eu une grande importance dans le microcosme clermontois ? (on parlait avec Yann Pons des nombreux profs) Qu'en pensez-vous?

Jack Daumail :  Cette distinction entre « amateurs » et « professionnels » de la musique n’a jamais eu grande importance à Clermont  je pense. J’ai davantage senti un clivage entre les musiciens de jazz et les rockeurs. Mais également une sorte de chauvinisme entre les Clermontois et les gens de l’Allier, du Cantal, ou même de Riom… Cela s’est plutôt estompé avec le temps je pense.

 

- Vous avez évoqué le printemps de Bourges, l'enregistrement à Londres, ce sont des moments où vous avez pensé signé sur un label / avec un tourneur ?

Jack Daumail : Un petit label parisien nous avait contacté, nous faisant miroiter des alouettes… Nous nous étions déplacés à la capitale pour rien, car au final nous devions investir au moins la moitié des frais d’enregistrement et de production, alors que nous n’en avions ni l’envie ni les moyens.

 

- On en arrive à la période Coopé, Kütü folk, Cocoon... Un changement musical que vous avez pu un peu analyser comme lié à l’embourgeoisement de la ville... Mais en tout cas, la coopé vous soutient et vous faites encore des belles premières parties…

Jack Daumail : La naissance de Kütü Folk (2008) peu après l’émergence de Cocoon (2006) a donné un renouveau à la couleur de la ville, longtemps cataloguée (voire auto-proclamée) «Capitale du rock » de manière plus ou moins gratuite selon moi. La Coopé m’a seulement soutenu pour le premier e.p. (solo) d’Arcwest en 2008. J’ai pu faire quelques premières parties (Sarah Lee Guthrie reste un excellent souvenir). Mais les plus belles premières parties de cette période en solo sont celles offertes par mon fils Mark : la toute première au Ninkasi Kao à Lyon, puis La Cigale à Paris ont été des moments forts, puis en invité sur des festivals à Bruxelles (Brussels Summer Festival), Toulouse (Garorock), Paimpol (Chants de Marins) avec parfois des scènes fantastiques devant plus de 20 000 personnes. Ces concerts m’ont mis une belle claque, surtout pour un musicien régional habitué aux petites salles…

 

- Est-ce qu'il est déjà possible de faire un constat sur l'époque actuelle, l'après Veillault ?  Malgré les problèmes au Tremplin, le manque de curiosité, j'ai l’impression qu’il existe toujours une offre importante, des lieux d'accueil, comme le Fotomat qui va nous accueillir ?

 

Jack Daumail : Il m’est difficile de faire un constat sur l’après Veillault, je ne suis pas suffisamment proche de la Coopé pour juger quoi que ce soit. Je ne suis pas certain qu’il existe plus de lieux d’accueil à Clermont qu’il y a quelques années.

Le Fotomat est un lieu incontournable, mais pas aussi adapté que le Tremplin par exemple, qui est une salle spécialement conçue pour les concerts, au niveau du son, de l’accueil et avec une vraie scène… 

 

Duo avec Morgane Imbeaud:

 

- Pour revenir à Cocoon, il faut noter aussi votre participation à l'album de 2007    et le très joli duo avec Morgane (un an après Charles et Léo) en 2008. Je ne crois pas que vous vous soyez tourné vers la production comme Denis, Christophe Adam... Ce n'est pas quelque chose qui vous intéresse ?

Jack Daumail : Participer à cet album a été un plaisir et une fierté évidemment, tout comme le concert à la Coopé. Morgane et Mark ont participé au premier E.P. d’Arcwest, ils sont également venus me rejoindre sur scène (très beau souvenir du concert avant Sarah Lee Guthrie).

Des concerts également avec Cocoon dans la grande salle de la Coopé en tant que guitariste et l’émission Taratata en 2008 avec Denis à la basse et son fils Yann à la batterie, nous avons joué « On my way ».

  [Taratata visionnable ici     -   famille cheveux courts et famille cheveux longs,  manquait le papa Philippe!

 

Je ne me suis jamais vraiment intéressé à la technique en général en matière de musique (mis à part pour la guitare), en revanche j’ai toujours participé à la production de nos enregistrements. Mark me sollicite régulièrement pour savoir ce que je pense de ses nouvelles compositions et mes idées de production. Mais je ne suis absolument pas technicien et suis incapable de me servir des logiciels de musique.

Avec ARCWEST nous venons d’enregistrer 4 nouveaux titres avec Éric Toury (qui a enregistré les derniers albums de JLM). Le mixage est presque terminé.

 

- Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de Denis?

Jack Daumail : Nous faisions partie du même groupe d’amis avec Denis, j’ai le souvenir de grosses fêtes dans les années 80, nous faisions parfois de la musique ensemble, même si nous n’étions pas dans la même catégorie, j’ai toujours été amateur. Denis est venu jouer avec nous,  nous avons fait quelques concerts et enregistré un album. Et puis plusieurs fois j’ai enregistré quelques  titres intimistes en solo (qui ne sont jamais sortis… un jour peut-être ?).

Musicalement nous avons vécu de belles choses avec Denis, l’Olympia pour Cocoon et les grosses scènes étaient un aboutissement, c’était incroyable de voir cette évolution assez fulgurante.

Denis n’est pas seulement un ami, c’est un excellent musicien évidemment et un grand professionnel.

On a évoqué les musiciens restés injustement dans l’ombre, je pense que Denis en fait partie. Il a été le compagnon de route idéal pour Jean-Louis, tant par son adaptation que par son talent d’arrangeur et de producteur. Il faut je pense lui rendre cet hommage.

 

- C'était avec quel groupe que vous avez joué avec Denis?

Jack Daumail : Denis a joué dans les « Jacks », avec Philippe Masoch et Bruno Chabrol.
Nous avons enregistré l’album Smiles  dans le studio de Cournon, Denis en tant qu’ingé son et musicien (claviers, guitares…).  À cette époque le dessinateur de bandes dessinées  Jean-Pierre Gibrat, que j’apprécie beaucoup, également guitariste, était venu dîner à la maison et nous avions joué toute la soirée… J’en avais profité pour lui demander d’illustrer la pochette de cet album.
 
Récemment nous avons joué et enregistré quelques titres pour le projet d’un ami commun, mais cela reste privé pour l’instant.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Dernier petit clin d'œil : Murat qui s'est essayé à la peinture chante parfois le paysage... Votre ancrage, à vous, passe par les aquarelles de votre Bretagne maternelle et l’Auvergne ?

Jack Daumail : Je suis très attaché à la Bretagne, mais également à l’Auvergne du côté paternel. Peindre ces deux régions est un plaisir, mais j’envisage également de consacrer une expo au sud-est, dans le Var, où j’ai des attaches.

L’aquarelle est une passion depuis pas mal d’années, c’est une technique beaucoup plus complexe que l’on pourrait imaginer et je suis encore loin d’en maîtriser toutes les possibilités. Certains peintres me portent et me poussent à expérimenter de nouvelles façons de faire.

Je ne savais pas que JLM s’était essayé à la peinture, Denis également.

 

- Vous avez écouté Murat dès ces débuts... Est-ce que pour autant vous avez continué à écouter ses productions annuelles ?

Jack Daumail : J’écoute toujours Murat, son dernier album est très réussi, j’aime moins le précédent.  Il fait partie des rares auteurs français  à avoir une écriture érudite, variée et originale.  Ses compositions montrent des influences éclectiques allant du folk à la soul (on pense parfois à Dylan, Cohen jusqu’à Otis Redding par exemple) en passant par le rock et la pop. Plutôt intemporelles, les anciens albums se réécoutent sans problème.

 

- J'ai des questions rituelles :  est-ce que vous avez un album préféré de Murat ?  3 chansons préférées ? Et mises à part les scènes partagées, est-ce que vous avez un souvenir d'un de ses concerts?

Jack Daumail :Je n’ai pas d’album préféré de Murat, j’ai beaucoup aimé Mustango (je suis très fan de Calexico), mais je trouve que Jean-Louis a fait encore mieux par la suite ; j’écoute souvent Grand Lièvre, Le cours ordinaire des choses, Taormina… Je suis très fan du jeu de Stéphane Reynaud, sa caisse claire sonne fabuleusement bien ! 

La voix de Jean-Louis ne change pas, il s’est même amélioré, tout comme dans son écriture.

Trois chansons préférées c’est difficile, JLM est vraiment pluriel dans ses styles musicaux … « Ginette Ramade », « Je voudrais me perdre de vue », « Caillou », « Si je devais manquer de toi » … il y en a tellement…

J’ai vu Jean-Louis en concert de nombreuses fois, rarement déçu, à part une fois au Sémaphore à Cébazat où il était arrogant et provocateur, il donnait une mauvaise image de lui comme ça lui arrive parfois dans les médias. C’est très dommage car je pense que c’est quelqu’un d’hyper sensible et très cultivé.

- Oui, le fameux concert qui lui a valu d’être black-listé par le maire furieux… Matthieu nous avait raconté ça

-  Jack Daumail : Si je peux rajouter un mot, je voudrais dire qu’une de mes plus grande fierté est d’avoir transmis l’amour de la musique à mes trois enfants :

Mark, mon fils aîné, que l’on a déjà évoqué avec Cocoon entre autres.
 
Marie, qui joue de la guitare et du piano, et chante et compose dans Wio (avec Christophe Petit un ami d’enfance…). 
Marie nous a rejoint plusieurs fois sur scène avec Arcwest, et a participé à certains enregistrements.
 
Loïc, qui joue de la batterie et de la guitare. Il compose également et vit depuis quelques années à Nashville (Tennessee). 
J’ai eu la chance de le rejoindre l’année dernière, il m’a fait découvrir sa ville. Dès le soir de mon arrivée nous sommes allés voir un excellent concert dans un bar de Broadway. Il a la chance de voir d’excellents concerts là-bas ( The Black Keys, Spoon, Hermanos Gutiérrez…).

 

Salutations à la 2e génération qui continue l'histoire du rock à Clermont et en France (chez les Clavaizolle, Mikaelian, Rivet, Izoard...et Daumail!)

Un grand Merci Jack, et on se retrouve le samedi 24 juin! 
BILLETTERIE week-end Murat!

Programme complet  (vendredi : le film "mlle personne", et concerts,  samedi : conférence, tribute)

 

- Pour continuer avec l'histoire du rock à Clermont: 
http://www.surjeanlouismurat.com/article-une-histoire-du-rock-a-clermont-le-livre-et-le-concert-121327492.html

Page de ARCWEST    bandcamp avec 3 albums

Page des RIVETS SAUVAGES

Jack a aussi joué(après les éventreurs, et Jacks) dans Cheese  (Chroniques par Pierre Andrieu)

 

Et on termine en musique:

Session complète au feu "Satellit'café" de Roanne, où j'étais allé voir le Voyage de Noz:

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #inter-ViOUS et MURAT

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article