Retours sur... Montmorillon, Namur, Nancy
Publié le 21 Octobre 2015
J'ai effacé par deux fois cette semaine, ce qui ne m'arrive jamais, un article presque terminé. Le dernier n'était pas mal, avec ces jeux de mots autour de la chaise et du tabouret... puisque Murat qui nous avait fait "les chansons qui puent la chaise" m'avait inspiré le concept de concert qui pue le tabouret... mais c'était pour déconner un peu... Quoique, vous verrez dans le compte-rendu ci-dessous....
- le concert de Montmorillon par Patrice (déjà commentateur du concert de Limoges en 2013).
Bon je te préviens mon compte rendu est très critique ...et après 4 jours il n'a pas changé...
Je viens de lire sur ton blog un CR très convenu du concert sur un quotidien régional , sacré décalage avec le mien.
D'abord je dois dire que Babel ne m'avait guère enthousiasmé et avait commencé à prendre la poussière. Ayant vu la setlist, je l'ai ressorti: oui, il y a quelques bons morceaux mais cette collaboration ne m'a pas convaincu et il y a du remplissage, du coup j'ai hésité à aller au concert car seulement Babel et 4 ou 5 nouvelles chansons... mais en me souvenant de ses parties de guitare je me suis dit j' y vais quand même.
Donc concert à Montmorillon.
Environ 250 à 300 personnes assises ( ça ne m'a pas gêné cette fois) dont il est toujours difficile de savoir si ce sont des fans ou des curieux.
Ah qu'il est dur de vieillir...
Bon, ça commence mal: il arrive et s'assoit sur un tabouret et y restera tout le concert tournant les pages d'un livret sur un pupitre pour l'ordre des chansons, pour les partitions? Il a peut-être des problèmes de dos provoqués par le fendage de bois et des problèmes de mémoire?
Il a une guitare 12 cordes et je ne vois pas de guitare électrique sur la scène, pas bon.
Donc, il se contentera de jouer avec cet instrument que l'on entendra guère couvert par la batterie et la basse , mais de toute façon, le peu que j'en ai entendu n'avait rien de transcendant.
La setlist a été la même je pense que celle de Mouans -Sartoux ou du Thor
Après 4 ou 5 chansons , il nous signale qu'il va faire Babel et des nouvelles: "les spécialistes suivront sinon c'est pas grave"
Les nouvelles chansons inaudibles car une diction catastrophique et je ne saurais vraiment pas quoi en dire, il a beau nous dire que Les chiens de Californie est une chanson humoristique: difficile d'en apprécier l'humour de ce fait.
Ses interventions "je vais faire des reprises de Pierre Perret"
En gros ," vous avez un beau pays" , "demain on est à Marseille " (pas sur la liste des concerts?) avec un sous-entendu peu aimable m'a-t-il semblé.
L'ensemble m'a donné l'impression d'une unité de ton sans rien qui émerge, rien qui décolle,même Le blues du cygne qu'il fait en rappel est poussif, il fut un temps où il nous aurait fait de bonnes interventions de guitare debout et en transe , là rien.
Le bassiste chaloupe et tente de nous faire taper dans les mains de temps en temps, mais sur quoi? Le batteur, que j'apprécie par ailleurs, tape trop fort pour des chansons qui ne le justifient pas
Le rappel n'a pas été très insistant, le public à l'image du concert n'étant pas très chaud,et la lumière s'est vite rallumée.
Je me suis ennuyé durant tout ce concert, idem pour la personne qui était avec moi et aime JLM. Quelle déception!
La promo de Babel est déjà faite, alors faire 4 ou 5 titres OK,+ des nouvelles pourquoi pas?, mais pas un seul titre ancien , pas une reprise...avec tous les bons titres excitants en live de sa discographie, quel dommage...pour les spécialistes....
Je n'ai même pas été à la dédicace cette fois, car je ne sais comment il aurait pris le fait que je critique sa prestation.
C'est la sixième fois que j'assiste à un de ses concerts cela risque bien d'être la dernière.
Vivement le concert de Bertrand Belin en décembre à Poitiers, je l'ai vu il y a deux ans et c'était excellent, et je pense, j'espère qu'il en sera de même encore cette année.
E
Et bien! Après qu'on ait navigué dans l'unanimisme en cette tournée qui prenait la forme d'une longue Dordogne tranquille, le retour de Patrice est un peu étonnant... Voilà de quoi rajouter peut-être un paragraphe dans la monographie des muratiens, l'un des rares articles de fond qui soit paru ici., autour de l'analyse des muratiens anti-babeliens allergiques au tabouret.
- La libre Belgique a livré également un article peu convainquant sur le concert de NAMUR:
"A NAMUR, MURAT en musique plus qu'en paroles
Annoncé par la maison de la culture de Namur comme accompagné par The Delano Orchestra, Jean-Louis Murat s'est pourtant présenté vendredi 16 octobre en formation réduite, comme en février dernier, au Botanique de Bruxelles. La formation et le chanteur ont entamé leur collaboration en 2013 à l’occasion des cinquante ans de France Inter, laquelle s’est poursuivie sur « Babel », double album paru il y a tout juste un an, désormais en tournée. Sur scène, Murat est épaulé par un trio de musiciens de base: basse, percussions et claviers. On était pourtant impatient d’écouter les cuivres de Julien Quinet qui donnent à « Babel » une couleur intéressante.
De « J’ai fréquenté la beauté » à « Tout m’attire », Jean-Louis Murat aura égrené quatorze titres (tirés du dernier album mais aussi inédits) entre nostalgie et fausse nonchalance. L’harmonie musicale entre le chanteur et le groupe est indéniable, et leur complicité naturelle. Le résultat est plus engagé et énergique que dans la version studio. Mais, même en tendant l’oreille et en se concentrant à l’extrême, les paroles prononcées par le chanteur ne sont que rarement compréhensibles. En résulte un salmigondis que seuls ceux qui connaissent les chansons par cœur auront pu décrypter. Sur scène, l’ambiance est chaleureuse malgré un jeu de lumière peu convaincant. Quant au public, trop sage, il ne répondra pas à l’invitation du bassiste de taper dans les mains sur un titre jazzy inédit (qui pourrait s’intituler « Quel malheur pour des parents »). Mutique, Murat ne fait rien pour communiquer avec la salle : il faudra attendre le titre de rappel pour qu’il lance une pirouette à propos des exploits de nos Diables Rouges. Après une bonne heure de prestation où la bonne musique a supplanté les mots, la soirée s’achève sur un goût d’inachevé".
Ce commentaire, je l'ai entendu à Villefranche également. Et à moi d'expliquer que c'est ce qui rattachait Murat au rock et pas à la chanson française, mais la frustation peut exister... surtout avec les inédits... dont la première phrase nous surprend et interpelle ("j'ai le cafard").
- Dernier avis de grincheux... le correspondant local... le dernier d'une longue série qui se plaint de ne pas pouvoir faire son devoir d'information sous prétexte de ne pas pouvoir faire autant de photos qu'il souhaite pour sa collection : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/10/14/njp-a-nancy-monsieur-murat-j-ai-frequente-la-beaute
- Sur Nancy, voici un message que j'ai reçu de la part de Stéphane... Je ne sais pas si on peut se fier à son jugement vu les très aimables commentaires qu'il en a profité pour faire sur le blog... mais ça fait quand même plaisir! Il nous raconte un moment un peu inédit en fin de concert:
Voici donc mes impressions du concert de Jean-Louis Murat, le 13 Octobre dernier, dans cette noble Salle Poirel, dans le cadre du festival NJP (Nancy Jazz Pulsations).
Après une première partie un peu faiblarde, il est déjà tard quand Jean-Louis Murat entre sur scène, suivi de ses musiciens. Dès les premiers accords, le plaisir envahit toute la salle. Le public est concentré et vite conquis. La qualité du son est excellente, le rideau en fond de scène, mis en relief par les éclairages, est du plus bel effet.
Je vois Jean-Louis Murat pour la première fois (bien que fan depuis 10 ans…prenons pour excuse que j’habite à l’étranger, dans des pays où il ne tourne pas souvent !), et tout le long du concert je suis comblé par sa présence. Quel charisme. Je le trouve plus mince que prévu, et assez pâle. Il enlève son écharpe au bout de 20 minutes, et sa voix devient vraiment belle. Au début je me demandais si sa voix allait tenir le coup, à froid, limite cassée, et lui visiblement un peu grippé. Il sirote son thé. Il n’est pas bavard, ses textes parlent pour lui. Tout y est. Une communion s’installe avec le public, connaisseur.
Les musiciens sont absolument excellents, et forment un très bel ensemble pour ces interprétations de Babel de toute beauté. Jamais on n'est en manque de la trompette, du violoncelle, etc…. En fait c’est un vrai beau groupe de Blues. La basse est suave au possible, la batterie jazz, les orgues très harmonieux (à la fois discrets et démultipliés !). La maitrise des variations de tempo en cours de morceau est impressionnante. L’ensemble flotte, et porte les chansons.
Je trouve Jean-Louis Murat très zen. Taiseux et cool. Concentré et soigneux. Zen et soin.
Il devient un peu plus bavard en fin de concert et semble apprécier la « communion » avec le public le remercie pour sa « ferveur ».
Une femme lui lance « On t’aime Jean-Louis, arrête de faire ton….. » Elle cherche ses mots, il lui répond « ton mal aimé, tu veux dire » et se lance dans une improvisation insolite « Je suis le plus grand des mal aimés ».
Les titres joués sont (Babel + nouveaux morceaux) :
- J’ai fréquenté la beauté
- Chercher la femme
- Les ronces
- Vallée des merveilles
- Chagrin violette
- Vivier de l’amour
- Neige et Pluie au Sancy
- Col de Diane
- (Quel Malheur pour tes Pparents) Le chien de Californie
- Frelons d’Asie
- Long John, avec un beau duo Piano / sifflements de Murat
- Le cafard
- Qu’est-ce qu’au fond du cœur
Rappel :
- une chanson douce (courte impro)
- Tout m’Attire
Il est bientôt minuit, donc un seul titre en rappel. Il est même trop tard pour les dédicaces (« il est déjà parti », soi disant) mais c’est pas grave, c’est sur scène que la star nous comble. Je demande de lui faire transmettre nos petits cadeaux d’Allemagne (une carte postale d’Ulm, des tisanes pour la gorge, des plaquettes de chocolat pour les musiciens) et nous partons fêter ce concert en ville avec une bonne bouteille de Bordeaux, à la santé du poète.
Merci à Patrice et S.
N'hésitez pas à faire comme eux et nous livrer vos impressions ! D'ailleurs, je vais de suite faire un noeud à mon kleenex afin de ne pas oublier mon compte-rendu du concert de Villefranche... même si je suis à Saint-Tropez... D'ailleurs, c'est pour le travail: le travail du blog... enfin un peu.