Bientôt Dijon, et RFI pour l'international?
Publié le 1 Novembre 2018
Désorganisé, bordélique, ranchero... et bien, sur cette campagne promo, c'est encore plus que cela, ce blog... Alors, ce matin, un peu de périmé : interview RFI du 22/10, et du neuf, le journal de Saône et Loire du 30/10 (édition abonné) et une chronique de blog paru ce jour.
Je suis allé acheter Rock and folk et Rolling stones hier (avec des interviews de JLM), un petit geste pour la presse, que je vous encourage à effectuer aussi (j'ai aussi acheté le spécial "600 albums Rock and Folk" (avec Mustango) et un spécial "white album" de Jazz mag... Un bon budget... mais ça ne se périme pas.
1) On commence par le site de Radio France International. intéressant même si rien de très original. Jean-Louis Murat cite à nouveau Histoire d’un ruisseau d’Élisée Reclus à propos des rivières, évoque Christophe Pie, et bien-sûr l'Italie.
http://musique.rfi.fr/chanson-francophone/20181022-jean-louis-murat-il-francese
22/10/2018 par Nicolas Dambre
Le troubadour auvergnat annonce un peu plus clairement son attirance pour l’Italie dans son album Il Francese. Jean-Louis Murat met un peu de groove dans ses chansons toujours inspirées par la nature, l’amour… ou par Naples.
RFI Musique : Toujours cette régularité, presque un album chaque année…
Jean-Louis Murat : Je travaille assez au rythme des saisons. Mais j’ai aussi un rythme de papa : je ne compose pas pendant les vacances scolaires. En fait, je ne commence jamais à travailler sur un album, c’est une activité permanente, car j’écris constamment des chansons, comme on écrit un journal. Idéalement, une par jour.
Comme souvent, des sons du quotidien parsèment l’album…
Sur Achtung, j’ai placé le son d’enfants qui jouent au foot dans les rues de Naples. Il y a aussi la voix de Silvana Mangano, un extrait de L’Or de Naples de Vittorio De Sica. L’album s’achève par Murat aux portes de Naples (dans Je me souviens, référence au maréchal Joachim Murat, ndlr). Comme un film, ce disque a été "tourné" en Italie, même si je n’y ai pas écrit de chansons.
Pourquoi l’Italie ?
J’ai toujours aimé l’Italie, il y a quelque chose d’italien en moi. Je me sens mieux en Italie qu’en France. J’aimerais bien m’y installer, mais pas ma famille. J’y ressens une paix intérieure avec moi-même plus importante qu’en France. Nous vivons dans un pays hystérique. Je ne regarde que très rarement la télé et les chaînes d’info en continu, cela rend fou. En Italie, les gens se parlent et se sourient, alors que ce n’est pas le cas à Paris ou en Auvergne, où je vis. La France n’a pas besoin d’un chef d’État, mais d’un psy !
Avec qui avez-vous travaillé ?
Denis Clavaizolle et Christophe Pie. Ce dernier est parti à mi-chemin de l’enregistrement (il est décédé en janvier dernier, ndlr). C’est un disque en souvenir de mon ami Christophe. Il a toujours été mon directeur artistique officieux. Avec Denis, nous jouons tous deux un peu de tous les instruments. Ce disque s’est construit en référence au précédent (Travaux sur la N89), qui ne comportait pas de chansons. Cela m’a demandé deux fois moins de travail que l’album d’avant, expérimental, qui a été un fiasco. C’est la plus mauvaise vente de ma carrière, avec 5 000 exemplaires. Il n’a pu désarçonner que les mauvais cavaliers. Je pensais avoir un public aventureux, mais nous sommes bel et bien en France. La maladie de ce pays c’est l’immobilité de tout, même des esprits et du goût. Il est temps de le quitter.
La nature est toujours aussi présente dans vos textes : des animaux, des forêts, des rivières…
J’ai toujours pratiqué cela. Un fan très attentif m’a assuré que le mot rivière est celui que j’utilise le plus dans mes textes. Rivières et ruisseaux sont mon spectacle de la nature préféré. J’ai été élevé non loin d’un ruisseau, et d’une rivière, la Dordogne, qui m’a inspiré de nombreuses chansons : Ma femme, Joconde, Mon unique au monde, Dordogne. Un ami universitaire m’a envoyé une édition originale de Histoire d’un ruisseau d’Élisée Reclus, un auteur au sujet duquel nous conversons régulièrement. Toute mon imagination commence par la rivière. C’est un spectacle apaisant et sans cesse renouvelé. Et j’ai ce rêve récurrent d’une rivière dont je calcule les forces des courants entre les pierres. Mais je n’irai pas faire une psychanalyse pour cela ! (rires)
Sweet Lorraine, Achtung baby, Hold up, Kids… ce sont des mots anglais que vous aimez ?
La victoire des Anglo-saxons est tellement totale que nous sommes obligés d’utiliser certains mots anglais. Même moi qui n’aime pas cela, au quotidien, il y a des mots pour lesquels je ne trouve pas d’équivalent français, comme "kids" ou "feeling". C’est cela d’être colonisé : lorsque des choses très intimes ne peuvent être définies que dans les mots d’une autre langue que la sienne. C’est aussi ça la mondialisation. L’anglais est une langue invincible et ultra efficace.
Que feriez-vous si vous ne faisiez pas de musique ?
Lorsque, par exemple l’hiver, je me dis régulièrement : "Je n’arrive pas à grand-chose, j’arrête", alors j’écris, je peins ou je bricole. L’hiver dernier, je me disais que je devrais ouvrir mon auto-entreprise de bricolage. Je trouve que la pratique de la poésie ou de la musique sont très proches de la pratique du bricolage. Cela m’a toujours étonné que lorsque Rimbaud est parti en Afrique, les seuls ouvrages qu’il a demandé à se faire envoyer par sa mère ou par sa sœur étaient des ouvrages de bricolage, pas des livres de poésie. Je suis un bricoleur.
Jean-Louis Murat Il Francese (Scarlett/Pias) 2018
Site officiel de Jean-Louis Murat
Page Facebook de Jean-Louis Murat
2) Un peu de PQR: Journal de Saône et Loire pour son concert à DIJON le 9/11. Le rédacteur pioche dans la presse pour quelques citations. On retiendra la phrase:
Avec ce nouvel opus, Jean-Louis Murat emmène le visiteur ou plutôt l’auditeur dans une sorte de voyage initiatique le conduisant d’un maréchal d’empire, Joachim Murat, à un prince du rap, Kendrick Lamar. Drôle de grand écart qui sied pourtant si bien à Murat l’Auvergnat.
Après Morituri sorti en 2016, l’homme était désabusé, presque meurtri. Il déclarait ainsi, au sujet de cette période, au journal Le Monde , en septembre, « J’en avais ras le bol… Ne plus vendre de disques, jouer devant 100 personnes… Si encore j’avais bâclé le truc, mais quand en plus tu as l’impression de faire de ton mieux, notamment avec Morituri (2016)… Je me suis dit que j’allais arrêter. »Proche du précipice, il ne s’est pas jeté dedans mais au contraire, reconstruit. 18 mois de gestation pour sortir en 2017 Travaux sur la RN89 et l’occasion de retravailler avec Denis Clavaizolle. Et cette année, il présente son dernier né Il Francese. Avec ce nouvel opus, Jean-Louis Murat emmène le visiteur ou plutôt l’auditeur dans une sorte de voyage initiatique le conduisant d’un maréchal d’empire, Joachim Murat, à un prince du rap, Kendrick Lamar. Drôle de grand écart qui sied pourtant si bien à Murat l’Auvergnat. « Toutes les chansons ont été composées au piano »En fouillant un peu dans les dédales d’internet, on apprend que “Il Francese” n’était autre que le surnom donné à Joachim Murat, époux de Caroline Bonaparte et roi de Naples en 1808.À la reconstruction évoquée précédemment, Jean-Louis Murat préfère la renaissance comme il le confiait au journal La Montagne à la fin du mois de septembre : « Ce phénomène de renaissance, c’est, pour moi, être en Italie, à Naples en l’occurrence. C’est un trip romantique de s’expatrier… J’ai écrit ce disque comme si j’étais à l’étranger. Ça m’a permis d’avoir un regard neuf. Je voudrais bien avoir un regard étranger sur ce que je fais… Toutes les chansons ont été composées au piano. […] lequel propose une richesse supérieure à la guitare. »
Pratique Vendredi 9 novembre à 20 heures au théâtre des Feuillants à Dijon. Tarifs : de 7,30 à 29,20 €. Tél. 06.95.85.52.05.
3) Paru ce matin, sur le blog chantsongs, une chronique par François Cardinali, journaliste passé par Première et Télé7jours, et qui a trouvé le disque un peu monotone malgré quelques bons moments. A lire en cliquant sur le lien:
https://chantssongs.wordpress.com/2018/11/01/murat-inclassable/
A lire également: sa chronique de Chloé MONS (avec le duo avec Jean-Louis Murat)
C’est le vieux complice Denis Clavaizolle qui a arrangé Il Francese, réalisé par Jean-Louis Murat himself et qui, loin du petit monde de l’industrie musicale, continue de ne chanter qu’à sa tête. Dans la lignée de Travaux sur la N89, Murat continue son voyage vers l’épure, mêlant les sons naturels à l’électronique, trafiquant le son de sa voix. Pour l’ermite du Puy-de-Dôme, l’heure n’est pas à rejoindre la meute mais à jouer les loups solitaires. Au risque de perdre parfois quelques aficionados, tant ce disque semble parfois monotone, malgré quelques rythmiques plus déliées comme dans Gazoline et ses intermèdes de fanfare. Il est vrai, Murat ne joue pas sur des textes qui se livrent à première écoute. Sur le plan sonore, Murat prend des risques de surprendre avec aussi l’utilisation du vocoder, expérimenté sur des titres comme Hold Up où il chante en duo avec Morgane Imbeaud, ex-Cocoon, dont la voix se marie parfaitement avec celle de Murat.
Pour autant, il y a quelques beaux moments dans cet opus comme l’hommage à Christophe Pie, l’ami et le batteur qui est mort pendant la création de l’album. Dans Rendre l’âme, il chante notamment : « Rendre l’âme/ Je m’en viens rendre l’âme/ C’est bien l’assassin supposé. » Et si la musique ne rend pas toujours grâce au texte, Silvana, sur fond de cinéma italien, offre quelques belles images : « L’être envahi de nuit/ Te fait une prison/ La morale les frissons/ T’as perdu tous tes dons/ Là-bas. »
Mais, lorsque Murat revient à la chanson plus sobre et directe, sa voix nous touche et cela donne Je me souviens et cette évocation d’un « Murat aux portes de Naples » qui clôt de belle manière ces voyages musicaux parfois énigmatiques. Il posera son sac et ses amplis à Paris au Café de la danse les 10 et 11 décembre. Pour les amateurs des expérimentations poétiques et un univers qui renvoie souvent (toujours ?) à celui du cinéma."
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