Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)

Publié le 25 Novembre 2018

Non, ce n'était pas au Ciné Vox, ni même au Roxy, le bar-ciné de la Bourboule, pas non plus près du quartier des abesses, au studio 28 (et pas, mais alors pas) à l'Atlas, ni dans un quelconque multiplex,  et pas non plus à Clermont un dimanche après midi où on s'ennuie... mais Jean-Louis Murat était invité de la salle du Toboggan pour nous parler cinéma le vendredi 23/11 peu de temps avant son concert au même endroit. Il a choisi dans une carte blanche, que soient diffusés "L'or de Naples" et "Accatone". 

                                              Teresa De Vita dans L'or de Naples

J'étais loin d'être certain qu'il soit effectivement présent, malgré ce qui était annoncé (du côté de Nantes ou de Bourgoin, sur les "à côtés" des concerts, il s'était parfois défilé)... et effectivement, jusqu'à 17 heures, c'est resté très incertain. ET malgré tout, devant une assistance un peu clairsemée, dont beaucoup de retraités (3/4 personnes du toboggan sont réquisitionnés comme figurants), voilà que se présente Vincent Raymond du "petit bulletin" (gratuit lyonnais) avec Jean-Louis... souriant et tranquille.  Vincent Raymond nous le connaissions déjà pour avoir livré le même exercice lors de deux rencontres FNAC, il y a bien dix ans pour la première. Je suis surpris que d'autres fans ne se soient pas mobilisés pour ce moment sympathique. 

Je me décide de filmer avec mon téléphone, avant de me rendre compte que la mémoire est pleine... puis passe à l'appareil photo qui est dans le même cas (ah, je n'ai pas anticipé...). J'efface ce que je peux pour libérer d'un côté en filmant de l'autre... mais il manque donc une partie des propos.

Murat se décoince petit à petit, restant timide, s'adressant surtout à l'intervieweur, mais une très bonne impression se dégage et je pense que le public gardera une très bonne image de Jean-Louis (c'est moins certain des spectateurs du concert qui suivra).  Bien-sûr Murat se délecte à parler culture: référence mythologique et philosophique (extrait manquant), lien que constitue l'Italie du Sud avec la civilisation grecque,  "l'or de Naples" et sa séquence la plus dramatique... Puisque personne connaissait   le film, à leur grand étonnement, ils ne nous en disent pas plus.

 

Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)
Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)
Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)
Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)

En fait, dans ce "sketch" dramatique, on suit une mère dans une longue procession mortuaire de son jeune enfant. Elle offre le visage d'une extrême gravité, mais elle souhaite que tout soit parfait, ajustant fleurs et bouquets, choisissant les rues les plus passantes... Le masque va s’effondrer. Murat résume en une interrogation "que faire d'un enfant mort?".  Le "court métrage" laisse la place à plusieurs interprétations... mais Murat raconte qu'il a déjà quitté une fille parce qu'elle n'avait pas ressenti la même chose que lui au cinéma... alors chut... et lui d’enchaîner sur Toy Story 3 d'où viendrait le titre "toboggan" et qui le ferait pleurer (j'ai retrouvé un bout de séquence du film, à voir ci-dessous).

J'ai passé un excellent moment en tout cas, sur la présentation et durant le film, qui donne à voir Naples... si inspiratrice pour Murat, des ruelles à des bâtiments évoquant des temples grecs... Quant à Silvana Mangano, elle est magnifique...

Petit regret: j'ai quitté la salle avant la fin du film, il était 20h30 et j'avais besoin de respirer avant le début du concert... Je ne sais pas du coup comment se termine le dernier sketch: le petit peuple d'une rue, les gens de peu, les gens de rien (qui l'occupe en permanence car ils n'ont pas la place chez eux pour vivre, ni même pour manger) se plaint du riche noble qui souhaite passer en voiture dans celle-ci, les obligeant à se retirer lors de son passage.

(Je crois l'avoir déjà indiqué, mais à propos de Naples, il écrivait déjà beaucoup de choses, en 1990, même si la dépression guettait, et que l'amour du foot disparaissait: à retrouver ici, notamment le lien avec le patois auvergnat). Jean-Louis indiquait (cf article précédent) qu'il se "renouvelle"... mais Murat, l'Italie, le cinéma, la mort, traversent toute son œuvre. On comprend également et de plus en plus qu'il trouve son inspiration chez des auteurs ou des cinéastes (par exemple, il a ainsi dit récemment J’ai écrit beaucoup de chansons tirées de son livre sur la Jamaïque - à propos de VS Naipol).

Les spectateurs sont invités à rester pour le concert, et Murat en remontant l'escalier répond :"m'ouais, il y a le match de foot, allez-y"... En effet, le derby OL-ASSE va se dérouler 2 km plus loin...

Il avait déjà parlé à plusieurs occasions de Toy Story 3, voici le Toboggan:

On se quitte avec "Silvana", et n'oubliez pas en ce dimanche, vos prières:

Que Dieu me garde d'être un triste sujet du temps

Que Dieu vienne choyer son enfant

Que Dieu veuille agréer je dis pour ma fille aimée

Que Dieu vienne choyer mon enfant

Par la volonté de l'Homme

Toute grâce toute beauté

Je veux qu'un feu embrase son âme

Dieu veuille nous garder

Que Dieu me garde d'être un triste sujet du temps

Que Dieu vienne choyer son enfant

Que Dieu veuille agréer je dis pour mon fils aimé

Que Dieu vienne choyer cet enfant

Par la volonté de l'Homme

Toute grâce toute beauté

Je veux qu'un feu embrase son âme

Dieu veuille nous garder

 

Prière pour M...

Dieu des fleurs des ponts-levis
Dieu du rêve Dieu de l'ortie
Dieu des jeunes gens fugueurs
Amateur

Dieu de Sibérie
Dieu de la mélancolie
Dieu des peines de cœur
Laboureur

Dieu du jour Dieu de la peau
Dieu du masque Dieu du tombeau
Dieu des signes avant-coureurs
Dieu vengeur

Dieu des amants désunis
Dieu des larmes Dieu de l'oubli
Dieu du pigeon voyageur

 

Jean-Louis Murat parle cinéma (Carte blanche au Ciné Toboggan à Décines)

Rédigé par Pierrot

Publié dans #cinéma, #le goût de qui vous savez, #il francese

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G
Bonsoir cher Pierrot, suis bien curieux (comme beaucoup de lecteurs j'imagine) de connaître tes impressions de concert. Annoncées comme prochaines dans ton avant dernier article, daté du 25 novembre, autant dire une éternité entière à l'échelle du temps médiatique auquel appartient ton blog, nous attendons encore. Comment interpréter cette attente ?<br /> Par la retenue ? La déception ? La distance éditoriale que tu t'/nous imposes ? Un premier rhume ? Une revanche face à l'absence de CR de la part de tes lecteurs ? <br /> Avant de revoir jlm au café de la danse, en saurons-nous plus sur la santé musicale, publique de jlm et de son "groupe" ? Merci toujours à toi
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