Pas comme un lundi : Interview sur FRANCE INFO, une nouvelle sélection culture et de l'aligot

Publié le 12 Novembre 2018

Et oui, pas comme un lundi, car le ciel est bleu, les oiseaux chantent, on a du travail et notre Leader a rencontré le peuple et l'a regonflé à bloc.  Je parle du président, pas de Jean-Louis... quoi que... Il est en tournée, il nous parle de mémoire, de transmission... et  on l'acclame. Voyez plutôt à DIJON :

https://www.bienpublic.com/loisirs/2018/11/10/dijon-jean-louis-murat-etait-sur-la-scene-du-theatre-des-feuillants       On découvrira sur le lien deux photos de la soirée!

Une basse et une batterie pour l'accompagner, un power trio rock parfait pour apprécier le concert de Jean Louis Murat qui venait à Dijon présenter son nouvel album Il Francese sorti à la fin du mois de septembre. Le chanteur ouvre son concert avec, Achtung dans une version différente de celle de l'album. Il enchaîne avec Ciné Vox morceau « Muratien » par excellence, sa voix si pure et  particulière captive le public, le jeu de guitare est toujours reconnaissable entre tous. Il joue essentiellement son nouvel album mais les morceaux sont ralentis comme étirés sur la corde de l'émotion. Les versions de Hold-up, et Rendre l'âme sont magnifiques, entre langueur et ardeur. Il réserve pour son public quelques anciens morceaux, le très beau Il neige est à pleurer. Avec peu de mots échangé avec le public il parvient à tenir une sorte de fascination avec sa poésie et sa musique. On a la sensation d'un moment assez intime ou il nous offrirait ses réflexions poétiques. A 66 ans le dandy auvergnat continue de nous étonner et il offre en rappel une excellente reprise de Jour du Jaguar, chanson de 2003. Il a livré un concert rock, et touchant emprunt d'une mélancolie heureuse il ne reste plus qu'à passer l'hiver au chaud en écoutant le très beau  Il Francese et tous les autres. 

          Lydie Champrenault (CLP)

                                                                                 By Roxanne Gauthier

Voici un petit mot que l'on vient de m'envoyer (merci) :  "un petit aperçu de la set list capturée sur la console à St Avertin. Nombreux titres joués, concert complet, musique, voix et sons excellents. Pas de dédicaces. Chansons différentes que de celles du concert de Nantes. Bonne soirée. Laurence et Philippe"

 

1)   Le podcast de l'interview FRANCE INFO (8/11 le monde d'Elodie)  est dispo, même si le site n'est pas encore à jour à la page de l'émission, puisqu'elle affiche un alter ego de Jean-Louis au niveau de la drôlerie et de la magie (Eric Antoine).  5 minutes

http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/19063-08.11.2018-ITEMA_21886061-0.mp3?track=false

Quelques mots sur ses parents, encore sur Christophe... pour finir par "retourner dans le ventre d'une femme"... un tour d'une vie en 5 minutes....

2)  J'avais ça sous le coude depuis un moment, mais j'ai bugué:  je ne trouvais pas l'interview sur le site...  En fait, il faut cliquer sur les différentes photos qui sont en fait "les choix culture" de Jean-Louis.

http://www.vivelaculture.com/jean-louis-murat/  

Quelques goûts déjà cités (surtout Lamar et Ocean, Nietzsche, Murray, Houellebecq, la mode- et oui-, et Toy story, mais c'est quand même intéressant) et d'autres choix plus rares, notamment NAIPAUL qui dit lui avoir inspiré plusieurs chansons. Merci d'aller lire ça sur leur site, avec les références et des vidéos.

 

« Je pourrais tenir des heures à passer d’un artiste à un autre. Je suis là en programmation automatique pour parler de moi et de mon disque, c’est comme si j’étais un lapin pris dans les phares d’une voiture. Je suis sûr que dans cinq minutes je vais me dire : ah pourquoi je n’ai pas parlé de ça… » Nous avons rencontré Jean-Louis Murat, intarissable sur les artistes qui le passionnent, en septembre à la sortie de son nouvel album. Il est actuellement en tournée. Il Francese
Jean-Louis Murat
"En musique, je suis passé par une phase « j’arrête, c’est une activité à la con », et je suis reparti un peu de zéro. C’est bien de s’imposer à soi-même de repartir du zéro en soi. Après RN 89, où je ne voulais pas l’ombre d’une mélodie, pas une seule chanson, j’ai fait un disque avec que de la chanson pure composée au piano, je reste dans ces préoccupations : quels témoignages peux-tu apporter sur ce que tu vis dans cette période inédite ? Jamais des humains n’ont connu autant de choses que nous. On va « fêter » les dix ans de l’iPhone, en même temps, on constate un recul de la démocratie un peu partout dans le monde. Est-ce qu’il y a un rapport ?"

 

Houellebecq
Collectif

 

"La lecture de l’été, pour moi, ça a été Les Cahiers de l’Herne consacrés à Michel Houellebecq. Ce que j’aime chez Houellebecq, c’est son œil, il a trouvé une façon de voir les choses. Je ne suis pas sûr que ce soit un très grand romancier, ce n’est pas un très grand penseur, ce n’est pas un très grand moraliste, c’est le parfait contemporain. Etant très fan de Philippe Murray, il me fait relire du Murray, partir dans tous les sens, et du coup, essayer de me lancer un peu dans Schopenhauer dont je ne suis pas un fan absolu - je trouve que Nietzsche est un plus grand écrivain que Schopenhauer. Ces Cahiers de L’Herne sont passionnants, d’une grande réussite. Je les ai recommandés à une dizaine de copains. Passionnant."

En présence de Schopenhauer
Michel Houellebecq
"J’ai une théorie qui est que Houellebecq est le prolongement de Murray, c’est tout le talent de Houellebecq d’ailleurs. Je pense qu’il est parfaitement contemporain. C’est saisissant mais je pense qu’en une décennie, ses livres, par exemple Soumission, vont vieillir… C’est comme dans le disque, il y a des disques qui sont hyper efficaces au moment où ils sortent, et puis dix ans après ça ne marche plus. Même L’Extension du domaine de la lutte, en en reprenant des bouts, déjà ça date. Je pense que Houellebecq a deux points faibles : ce qu’il écrit vieillira rapidement, et on sent trop qu’il veut le Nobel. Ça n’empêche pas que je l’aime beaucoup. Il m’obsède assez en fait. Je suis comme lui, dans le contemporain direct, au jour le jour. Dans le train en venant je me demandais : sur quoi travaille t-il ? Ca serait un excellent sujet sachant que c’est un parfait observateur de l’époque, un ultra journaliste…"

 

Essais : L'Empire du Bien, Apres l'Histoire I-II, Exorcismes spirituels I-IV
Philippe Murray
"On aurait tort d’oublier Philippe Murray. Il faut lire tout Philippe Murray. Même le Céline, même ce qu’il a écrit sur la Troisième République ; comment il explique l’opposition de Victor Hugo et Napoléon III, qui se battent sur les mêmes meufs. Il est très, très, très fort, Philippe Murray. C’est une perte immense, infinie. Un de mes grands regrets, c’est de ne pas avoir mis en musique des poèmes de Philippe Murray. La poésie un peu bébête de Houellebecq, elle vient aussi de Philippe Murray. Il y aurait un gros travail à faire sur ce qu’il y a de Philippe Murray chez Houellebecq. J’ai la chance d’avoir une lettre de Philippe Murray, qui avait été sidéré que je parle de lui dans une émission sur France Inter."
Le Gai savoir
Friedrich Nietzsche
"Je l’ai en je ne sais combien d’éditions mais, Auvergnat oblige, je privilégie la traduction d’Alexandre Vialatte (indisponible, le visuel est celui de l'édition de poche Ndlr)."
Guérilleros
V.S. Naipaul
"J’ai une bibliothèque qui repose beaucoup sur V.S. Naipaul. Son livre sur les gens du Sud des Etats-Unis est absolument sensationnel. Son livre sur l’Afrique, ou son livre sur la Jamaïque, aussi. J’ai écrit beaucoup de chansons tirées de son livre sur la Jamaïque. Son discours à Stockholm sur Proust, et son essai sur la littérature, alors là, c’est formidable. J’en ai lu des bouts à mes enfants. Je ne comprends pas l’image négative que peut avoir Naipaul. Il y a quelque chose qui me dérange. Je trouve qu’à sa mort il n’a pas été célébré comme il aurait du l’être. Il a quelque chose qui fait penser à Houellebecq. Un observateur, un hyper journaliste. Dans deux siècles les historiens diront : voilà, si je veux savoir ce qui se passait dans la Jamaïque des années soixante-dix, c’est tout à fait valable."
La Langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec
Andrea Marcolongo
"Andrea Marcolongo est une jeune femme universitaire remarquable. C’est elle qui écrivait les discours de Matteo Renzi. Hier au soir, je discutais des philologues et de philologie, et un spécialiste me disait qu’il n’y a plus de formation de philologue maintenant. En lisant Nietzsche, je me disais que j’aimerais bien prendre le même itinéraire, mais on ne peut plus faire ces études. Ce livre d’Andrea Marcolongo est absolument magnifique."
You Better Run – The Essential
Junior Kimbrough
"Pour France Culture, on m’a demandé de choisir dix chansons, j’ai mis Junior Kimbrough qui est indiscutable. Il a eu une vie incroyable, il était garagiste, il réparait des tracteurs et tous les samedis soirs, il tapait le blues au fond de son garage transformé en club. Quand Junior Kimbrough, est mort, les Black Keys lui ont rendu hommage en sortant un six titres de reprises de ses morceaux. En discutant, on a aussi évoqué Crossroads, le film de Walter Hill sur la 30e chanson de Robert Johnson."

 

To Pimp A Butterfly
Kendrick Lamar
"En musique, je me suis entiché de Kendrick Lamar, au point que j’ai commencé un petit ouvrage sur lequel je galère, qui s’appelle Kendrick et moi. J’en suis à ça, plutôt à chercher un phare, en approche d’Alexandrie ! Existe t-il ? Et donc Kendrick Lamar me paraît être un assez bon phare, pour les Américains, c’est un peu un nouveau Dylan, ça m’intéresse de voir ce qu’il développe, quelle est sa mentalité, sa façon de voir les choses, et comment il arrive à se dépatouiller de préoccupations assez hautes et comment il arrive à gérer la vie intérieure avec une activité strictement matérialiste. Comment quelqu’un qui travaille une musique strictement matérialiste dans un univers, le rap, lui même strictement matérialiste, comment il va s’en sortir. C’est aussi des questions que je me pose : comment on peut faire passer l’intériorité de la bestiole en petite œuvre ou en petites chansons de trois minutes."

 

Blond
Frank Ocean
"En fait, mon grand engouement, c’est plutôt Frank Ocean. J’aime bien être complètement dépassé comme dans l’adolescence quand j’écoutais Leonard Cohen ou Neil Young et que, d’un seul coup, un monde me tombait dessus et que le temps de l’écoute d’un disque, je n’avais pas le temps de faire le tour de ce monde. Souvent on trouve des gens qui ont un tout petit monde dont on a vite fait le tour, c’est un F2, mais là, Frank Ocean, c’est grand. Je parlais de Jimmy Scott et je me rends compte que j’aime beaucoup les personnalités ou les voix androgynes. C’est comme si je ne voyais de la lumière que dans les interstices de l’indéfinition sexuelle, dans la sexualité indéterminée. J’ai toujours aimé ces voix-là, Anthony and the Johnson, Tiny Tim, Eddie Kendricks (The Temptations), - la maman de Kendrick Lamar qui était une grande fan d’Eddie Kendricks a appelé son fils Kendrick en hommage à Eddie Kendricks."
Exposition -
Gucci Garden
 
"Une chose me tient très à cœur, j’adore la couture et la haute couture. Ma mère est couturière, elle m’a appris à dessiner des pantalons et je sais coudre. Parfois je dis aux filles « vous voulez que je surfile ? ». Si je suis allé à Florence, c’était aussi pour aller au musée Gucci qui est fascinant, fascinant. Il y a notamment la robe de Björk dessinée par Alessandro Michele qu'elle portait dans le clip The Gate, sorti en 2017. Cette robe est sensationnelle. C’est pour ça que j’aime beaucoup l’Italie, pour l’amour des vêtements. Et surtout, en bon fils de couturière, pour la qualité du travail des petites mains. Mon père était menuisier et mes grands-parents, paysans, donc je vois bien ce que c’est la qualité des petites mains. Je peux rester un quart d’heure devant un col de robe, je pense à ma mère, je regarde comment c’est fait."
Toy Story
John Lasseter
"Plus j’avance en âge, plus je n’aime que les dessins animés. C’est étonnant. Même moi, ça me surprend ! Pour moi, John Lasseter est un dieu ! J’ai tout, je suis un fanatique absolu, j’ai même ses premiers courts-métrages. Je trouve que tout ce qu’il touche est d’une intelligence absolue. Je pourrais faire des cours de philosophie sur Toy Story ou uniquement sur les dessins animés."

 

LE LIEN EN PLUS

Allez, juste en clin d'oeil:   il est question d'aligot dans le New-York times... sans tabasco...

https://www.nytimes.com/2018/11/09/dining/sweet-potato-aligot.html

(merci Véro)

Rédigé par Pierrot

Publié dans #le goût de qui vous savez, #il francese

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R
Que Murat apprécie Muray ne m'étonne pas. Je rassemble toute la bibliographie de Philippe Muray qui fut notre dernier grand pamphlétaire dont l'humour jaune, féroce et désespéré manque terriblement. Il n'est plus là pour aligner les imbéciles et les tares du temps.
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P
"Muray, Murat et Bertrand Louis et sans moi<br /> http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-13-bertrand-louis-121088096.html <br />