changement de Direction... Filons droit!

Publié le 14 Janvier 2011

 

         Voilà une nouvelle qui a chagriné à juste titre du côté de Douharesse...  Alain Artaud, le PDG de Polydor, la maison de disque avec laquelle Jean-Louis Murat est en contrat, a été remercié par le hyper sympa Pascal NEGRE (rappelez vous de son livre sorti récemment...).   Il était précédemment chez V2, l'ancienne maison de disque de Jean-Louis et était donc un fidèle supporteur de Jean-Louis Murat... même si les négociations devaient quand même être sévères... Son passage d'une maison indé à la "word company" se conclue donc ainsi... Bonne chance à lui pour la suite! Cela ne remet pas en cause le nouvel album car le contrat est signé.

 

 

 

 

      Curieux hasard : voilà quelques jours qu'Alain Artaud avait accepté d'être l'ami de "surjeanlouismurat" sur FB...

 

 

Voic une interview

http://www.singcity.fr/interview-edito/interview.php?id=15   :

"Alain Artaud

mercredi 05 juillet 2006

Alain Artaud, directeur du label indépendant V2 Music France, distribue des artistes aussi éclectiques qu’Anaïs, Christopher Stills ou Bloc Party. Il répond à nos questions sur l’industrie du disque et sur la promotion des artistes, à l’heure d’Internet et de la dématérialisation de la musique.

 

Tout d’abord Alain Artaud, merci de répondre à nos questions. Nous débuterons cette interview par une question simple : le label V2 MUSIC lance-t-il beaucoup d’artistes francophones ?

Oui, nous lançons beaucoup de nouveaux artistes francophones, parce qu’on aime ça et parce qu’aujourd’hui, dans un marché qui est en crise, la production locale représente à peu près 65% du marché français. C’est beaucoup, ce serait dommage de ne pas être en avance sur ce créneau. C’est donc par goût et par envie, également par opportunisme commercial et parce qu’il est vrai que cela dessine une ligne éditoriale. Je pense que c’est important pour une maison de disques d’avoir une ligne éditoriale claire.

Quels sont vos canaux principaux pour découvrir et signer les nouveaux artistes ?


Il y a plein de possibilités. Il y a la scène tout simplement, c’est traditionnel et ça marche. Il y a beaucoup de groupes qui s’autoproduisent, qui se montent comme ça, sur scène, donc il faut aller fouiner… Il y a aussi Internet avec des sites comme Myspace, les tremplins comme le Printemps de Bourges, le bouche à oreille, les relations que nous entretenons avec les éditeurs*, les managers, tous les gens qui gravitent dans l’univers de la musique, qu’ils soient amateurs ou professionnels…

C’est le directeur artistique qui s’en charge avec vous ?

Le métier d’un directeur artistique, c’est de découvrir des artistes mais aussi de s’occuper de la direction artistique d’artistes déjà signés. Il y a des directeurs artistiques qui ont très peu signé, mais qui, par contre, sont très fort pour dire à un artiste : « ta chanson, ce serait bien qu’on l’habille de telle manière ». C’est la facette de producteur et c’est quelque chose dont on ne parle pas assez souvent. Nous, les maisons de disques, nous sommes là pour produire des disques et ça reste un peu abstrait pour le grand public, ce qui est moins le cas dans les pays anglo-saxons, grâce à des labels à très forte identité comme Elektra à la fin des années 60. En France, tout se passe comme s’il y avait les artistes et le public, avec les médias au milieu, alors que la réalité est plus complexe. Produire un disque, c’est mettre en relation divers corps de métier : des musiciens, des bons studios d’enregistrement, un réalisateur*, c’est-à-dire un « metteur en sons »… Par exemple, quand l’artiste est musicien et qu’il n’écrit pas ses textes, il faut l’aider à trouver un auteur, donc ça peut être plus ou moins complexe. C’est moins spectaculaire que dans le cinéma parce que les corps de métier (du décorateur au machiniste) sont encore plus nombreux. Mais c’est quand même un sacré boulot et ça reste un boulot artistique.

Comment se passe le lancement d’un artiste étranger sur le marché français, dans le cadre d’une distribution ou d’un contrat de licence* ?

Ça dépend. On a très peu de catalogue international propre. C’est un peu différent par rapport à une multinationale, car nous, nous allons chercher notre catalogue international. Notre politique, c’est d’avoir un catalogue essentiellement français qui s’enrichit au contact de l’international. Pour ça, on a fondé une marque qui s’appelle « Cooperative Music », dédiée aux labels indépendants, avec des antennes à Londres et à Paris. On cherche des labels indépendants partout en Europe que nous hébergeons sous la marque « Cooperative Music ». C’est pour ça qu’aujourd’hui, nous avons des groupes comme Bloc Party ou Clap Your Hands Say Yeah. Et pour le lancement de ces artistes, beaucoup de choses entrent en jeu : la nature du disque, le public à qui ça s’adresse, les chiffres des ventes si l’artiste a déjà sorti des œuvres autoproduites, etc.

Quels sont les moyens alternatifs pour une maison de disques indépendante face à la puissance de communication des majors ?


Notre position à V2 est intéressante car nous sommes des « très gros indépendants ». La taille critique pour accéder au marché avoisine les 1% de part de marché, et nous en sommes à 1,5 voire 2%, donc nous avons de quoi investir, peser dans la balance, en tous les cas beaucoup plus qu’une toute petite structure. Nous faisons de la pub télé, nous ne sommes ni dans un esprit de lutte ni dans un esprit de refus car tous les moyens pour faire connaître nos artistes sont bons à utiliser. Après, c’est sûr que nous manquons parfois de moyens, mais nous arrivons à compenser cela par un catalogue plus ciblé, moins étendu. Dans les grandes multinationales à Londres ou à New York, il y a des gens qui sont un peu les hauts fonctionnaires du disque, qui disent « untel a vendu 500.000 albums, donc il est susceptible de vendre dans le monde entier, de la Chine à la France ». Ce qui fait qu’on nous conseille vivement de distribuer tel artiste étranger : on investit sur lui et on y passe beaucoup de temps. Généralement, on le distribue, mais il arrive que les artistes ne soient pas adaptés à la spécificité du marché français. Il reste encore des spécificités.

Cette situation est-elle plus difficile pour les nouveaux artistes émergents ?


Oui, c’est plus dur pour un jeune artiste de se faire signer dans une maison de disques, tout simplement parce que c’est la crise. Le téléchargement illégal, entre autres, a entraîné une baisse du marché de 30 à 40 % en quatre ans. Aucune industrie ne peut se remettre d’un tel choc. Ca fait plaisir à certains, notamment à ceux qui disent : « la musique appartient à tout le monde, la propriété, c’est le vol ». Si on ajoute à cela le fait que la licence globale a failli passer, on peut dire que le disque ne se porte pas très bien. Une maison de disques n’a pas vocation à sortir uniquement des compilations du genre « le Top des Tops ». Elle a aussi vocation à produire des artistes autour d’une vraie ligne éditoriale. Nos moyens sont limités à cause de la crise, donc c’est plus difficile pour un jeune artiste d’être signé. Mais n’oublions pas le rôle des médias : à la télé, il n’y a pas assez de musique, en radio, où la concurrence est rude, les playlists ont tendance à être moins diversifiées. C’est un métier très dur et de fait, beaucoup de radios se contentent de scanner ponctuellement la demande et de promouvoir des marques plutôt que des jeunes artistes. Heureusement, il y a une régulation qui se fait au niveau du CSA pour obliger les radios à prendre des risques, en programmant des jeunes artistes.

Du point de vue d’une maison de disques, quelle est la qualité première pour se faire repérer ?


La qualité première, pour moi, c’est d’être bon sur scène et d’arriver à créer un bouche à oreille sur le net. Pour le reste, ça dépend tellement des producteurs que vous avez en face de vous... Certains producteurs n’auront qu’une envie : signer ce qui sera accepté par les radios ! D’autres, plus en avance, essaieront de prévoir à plus long terme, mais on considère ces gens là comme des martiens. L’idéal, pour être lancé, c’est bien entendu de se faire repérer par une maisons de disques, mais les maisons de disques ainsi que les producteurs sont extrêmement sollicités. La musique reste un des principaux hobbies des français : il y a des chorales, des fanfares, ce qui veut dire que beaucoup de gens s’activent !

Le phénomène Star Academy a montré qu’il y avait beaucoup d’interprètes, qui avaient besoin de chansons pour émerger en tant qu’artistes. A votre avis quelle place y a-t-il encore aujourd’hui pour les gens qui sont seulement interprètes et pas auteurs ou compositeurs ?

Je respecte énormément les interprètes, mais chez V2, notre spécialité c’est de trouver des gens qui écrivent soit leur musique, soit leurs textes, soit les deux. Pour que les interprètes puissent trouver des chansons plus facilement, il faudrait qu’il existe en France de grands éditeurs*, c'est-à-dire des gens qui soient capables de trouver et de faire travailler des auteurs, des compositeurs, en les mettant en relation, ce qui se fait encore beaucoup dans les pays anglo-saxons. En attendant, j’écoute beaucoup d’artistes dans la mouvance de la Star Academy et franchement, je n’y trouve pas beaucoup d’originalité.

Beaucoup de jeunes artistes français préfèrent écrire des textes en anglais, en rêvant souvent à une carrière à l’étranger. Qu’est ce que vous pensez de cette attitude-là ?


Je pense que c’est extrêmement périlleux de vouloir chanter en anglais. C’est une fausse solution de facilité car sur le marché français, le public préfère les artistes qui chantent en français, donc ce n’est pas forcément un bon calcul. Après, c’est vrai que si on veut conquérir l’Amérique pourquoi pas… Chacun fait comme il veut et comme il peut.

Est-ce qu’avec la dématérialisation du disque, on ne revient pas à l’essence même de la musique, c'est-à-dire le spectacle vivant : le live ?


Il faudra toujours des gens pour produire des disques, sinon personne n’ira voir l’artiste sur scène. C’est vrai qu’aujourd’hui, en pleine crise du disque, les gens dépensent facilement 30 à 40 euros pour un concert, mais on pourrait tout aussi bien parler des sonneries de portable à 3 euros qui ont énormément de succès ! En réalité, je crois que le spectacle vivant ne s’est jamais essoufflé. Actuellement, c’est tout ce qui tourne autour de l’image qui a du succès : le clip revient en force, notamment via Internet, l’image est moins chère, elle s’est démocratisée. C’est intéressant parce que c’est un autre mode d’expression, qui fait souvent intervenir un rapport entre deux artistes, l’un pour le son, l’autre pour l’image. Parce que la scène, c’est génial, mais il y a un seul artiste, c’est très rare qu’il y ait une vraie confrontation entre un artiste et un metteur en scène, comme pour les shows très ambitieux de Peter Gabriel ou de Jean-Michel Jarre.

Et comme d’habitude, nous terminerons par la question SING CITY : si vous aviez un conseil à donner à un jeune artiste qui a un projet artistique à construire actuellement, ce serait lequel ?


Il faut qu’un artiste arrive en position de force face à une maison de disques. Il ne faut pas hésiter à s’autoproduire, à essayer de tout faire soi-même, les concerts comme les clips. Ne croyez pas qu’une maison de disques va se charger de tout pour vous. Si vous arrivez en ayant donné 200 concerts et que vous avez un public qui vous suit (comme Anaïs), si vous avez créé un bouche à oreille sur Internet (Didier Super), si vous avez un message fort, un clip marquant, vous êtes en position de force. Plus on crée son propre espace, plus on gagne un meilleur accès et une plus grande liberté artistique. Ensuite, il faut rencontrer les bonnes personnes, et là ce n’est que le début !

Merci Alain Artaud !


* Les éditeurs: L’édition est faite de petites structures indépendantes ou intégrées aux majors, dont le métier consiste à repérer les artistes (directement ou par l’intermédiaire des managers), et signer leur contrat d’édition. L’éditeur a pour mission d’éditer les partitions (la loi l’y oblige) et d’entourer l’artiste des bonnes personnes (auteurs, compositeurs). L’éditeur gère en outre les droits d’auteurs et les demandes d’utilisation de l’œuvre (publicités, cinéma, logos sonores) pour le compte de l’artiste. Il se rémunère en pourcentage des droits d’auteurs générés par l’exploitation de l’œuvre (vente et diffusion tous supports…). Parfois, l’éditeur est aussi producteur. Il choisit le réalisateur (voir ci-dessous) en lien avec l’artiste. On retrouve chez les éditeurs les postes suivants : directeur général, directeur artistique et « business affairs » (gestion des contrats et des droits). Les éditeurs « placent » ensuite leurs artistes chez des majors ou des labels indépendants en contrat de licence (voir ci-dessous), mais participent aux dépenses marketing et au tour support (budget alloué par la maison de disque au tourneur pour participer aux frais des concerts).

* Les réalisateurs: Ce sont des ingénieurs du son chevronnés, souvent musiciens eux-mêmes, qui supervisent les séances d’enregistrement et de mixage en studio. En accord avec l’artiste et le directeur artistique, ils façonnent le « son » de l’album en y apportant leur patte. Certains sont extrêmement réclamés pour la qualité de leur travail. En France on peut citer Dominique Blanc-Francard et Pierre Jaconelli, très présents en variété française. Outre Manche ou outre Atlantique on trouve Phil Spector, Rick Rubin, Phil Ramone, Quincy Jones, Nigel Godrich, Elliott Scheiner…

* Le contrat de licence: Par ce contrat, une société d’édition et/ou de production s’associe avec une maison de disque (généralement une major) pour profiter de sa « puissance de feu » en terme de budget marketing (publicité presse, radio, télé, Internet), de son réseau de promotion (lien étroit avec la presse et les radios) et de distribution (accès privilégié aux FNAC et autres gros disquaires). La maison de disque s’occupera alors de l’artiste comme si elle l’avait signé, si ce n’est qu’elle accordera en priorité ses budgets à ses contrats d’artistes (signés directement par elle). Elle peut aussi seulement distribuer un artiste, promu par d’autres.


Site officiel de V2 Music : http://fr.v2music.com/site/default.asp 

copyright photo: Robin"
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Celui qui le remplace est aussi bien connu : Ancien patron de Sony Music France et du SNEP (les syndicat des majors dont n'est pas membre Scarlett productions),
Christophe Lameignère...
 
On l'avait connu à la pointe du combat d'HADOPI... que Jean-Louis Murat a soutenu certes. C'est en tout cas un homme des majors...
  - Petit article du Figaro:
-  Et cette lettre ouverte d'un internaute qui lui était adressé... et qui se conclue ainsi : Bonus track : à votre avis, M. Lameignère, pourquoi le groupe Radiohead (que vous rêviez de signer) a décidé de se passer de maison de disques ?
Petit indice chez vous : ce n’est absolument pas à cause des “pirates” …

Christophe Lameignère, Sony Music

Christophe Lameignère

"Christophe Lameignère, Sony Music
Photo : Jean-Baptiste Millot.
Texte : Hannah Krooz.

Qu’est-ce qu’il y a sur les murs du bureau d’un grand Président d’une grande maison de disques ?
Des Disques d’Or et des trophées bien sûr qui, témoignant des succès du passé, veulent conjurer les infortunes toujours possibles de l’avenir, dans ce métier si aventureux désormais…
Il y a donc beaucoup de Disques d’Or de toutes sortes aux murs du bureau de Christophe Lameignère, le patron de Sony Music France.
Notre homme se vit d’abord comme un artistique, un producteur, comme en témoigne d’ailleurs toute sa carrière.
Après avoir managé des groupes au début des années 80, il a débuté en 1984 comme Directeur Artistique chez un éditeur “papier” : EMI Music Publishing. Il y a travaillé avec Guesch Patti, Michel Polnareff, Alpha Blondy ; signé les premiers contrats de Suprême NTM ou Pascal Obispo, avant de passer à la production audio proprement dite, avec cette fois les premiers albums de NTM et Obispo encore, mais aussi les collaborations avec Christophe, Jil Caplan, Luz Casal, Alain Chamfort, Princess Erika…
Puis, de 1995 à 1999, il dirige le label EPIC et veille aux destinées des disques de Michael Jackson, Rage Against the Machine, George Michael, Sade, ou Polnareff…

À partir de 1999, avec la création de Zomba France, il développe la production d’artistes français : c’est alors Bénabar, Priscilla, KYO, et pour l’international… Britney Spears !

Et il dirige donc pour la France, à partir de 2005, l’une de ces quatre affreuses majors du disque, BMG, devenue Sony BMG puis récemment Sony Music, qui veille toujours au succès de Bénabar, mais aussi Eros Ramazzotti, Laurent Voulzy ou Patrick Bruel.
Mis à part Sony Music, Christophe Lameignère préside aussi le SNEP, Syndicat National de l’Edition Phonographique, qui réunit les quatre majors et quantité d’indépendants. Lameignère est aujourd’hui à la manœuvre, avec ses confrères et son Syndicat, pour défendre bec et ongles la cause des producteurs, qu’on diabolise ou qu’on piétine, ou les deux à la fois.
Physique de bagarreur, il ferraille, argumente, boxe, tonne, s’indigne. Et comme tout le monde dans ce métier, essaie de balancer aussi socialement que possible les dépenses avec les revenus. Songeur, il pense aux temps plus joyeux de jadis, à ce marché opulent dans lequel il pouvait davantage rêver à ses artistes et à de nouvelles signatures…"

Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu-promo- 2010-aout 2011

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