Jean-Louis Murat soutient le petit commerce
Publié le 15 Août 2010
Ci-dessous 2 articles de Sud-Ouest évoquent le nom de Jean-Louis Murat, avec ceux de Depardieu et de Delépine de Groland. Dans le deuxième, on apprend que sa photo a veillé sur une vieille dame hospitalisée, mais le premier vous fera comprendre tout ça... Tout ça m'a fait pensé au fait que la première femme de Jean-Louis, je crois, tient ou a tenu un bar pas très loin d'Orcival, mais c'est surtout l'occasion de donner un nouvel exemple de l'intérêt de Jean-Louis Murat pour les "personnes vraies". Une petite pensée pour l'Emile en passant tiens....
Dans un « bled » perdu de Charente, Montemboeuf, vit une irréductible tenancière de bar. Surnom : Mamie. Profession : figure de proue du village et consul de la présipauté du Groland.
Un éclat de rire de Mamie, c'est monnaie courante au troquet de Montemboeuf, paisible village qui s'anime chaque début septembre pour le festival l'Imprévu (photo Isabelle Louvier)
( Louvier Isabelle)
Un beau jour de 1971, à Montembœuf, dans « ce bled de morts », elle a ouvert un bar. On ne la surnommait peut-être pas encore « Mamie », ou peut-être bien que si. Qu'importe, à l'époque, elle tenait le zinc avec son mari. Celui-ci disparu, pas question de quitter les murs et son équipe de football devenue fidèle « accoudeurs » de bar. Et c'est ainsi que la place de l'église est devenue le centre du monde grâce à Chez Mamie, ouvert tous les jours « avec une petite pause quand même l'après-midi ». Et le soir ? « Ah ça dépend qui il y a ! »
Du beau monde, il y en a eu justement et il y en aura encore. Des fidèles qui ont craqué pour ce coin de comptoir unique en son genre. Accrochées aux murs, disposées de guingois, de nombreuses photos attestent de la notoriété de la cheftaine. Des témoignages qui rendent compte des anecdotes de Mamie.
L'ancienne saisonnière n'a pas son pareil pour tenir son monde. Elle a même été gravir les marches du Mont-Saint-Michel et côtoyé la mère Poularde. « Maintenant, je vais finir ma carrière ici, avec les jeunes, enfin ils sont devenus grands », raconte celle qui a servi Jean-Louis Murat, Benoît Delépine et sa bande qui ont installé le siège de la présipauté du Groland chez elle et l'ont baptisée Consul. Et elle a reçu, plus récemment, Gérard Depardieu. « Elle a même joué dans "Mammuth", révèle Charly Nebout, fer de lance du festival de L'Imprévu qui s'épanouit autour de Chez Mamie chaque début septembre (lire par ailleurs). « Oh un petit rôle, rougit-elle presque. Je devais juste dire "j'ai mal à ma hanche", et en plus c'était vrai ! »
En convalescence
Avec ce tournage, une nouvelle victime de l'accueil de Mamie, Gérard Depardieu. En témoigne une photo placardée où la petite patronne paraît bien fragile à côté de l'acteur. « Alors je tiens à dire que Gérard n'est pas gros. Non ! On m'avait dit, tu verras il ne passera pas la porte du bar, et bien si ! Il est passé. » Sous le charme Mamie ? « Il est bien. C'est tout. Enfin, j'aimerais bien qu'il vienne dans mon bar plus souvent ! »
Charly Nebout n'est pas loin, il veille. Mamie a subi récemment une opération de la hanche, elle se déplace en béquille. Des béquilles qui ne l'empêchent pas de s'accouder au comptoir pour servir un demi, parfait, sans trop de mousse.
Dans le métissage
« J'ai atterri ici parce que ma femme était du coin, se souvient Charly. Et je n'en suis pas parti. » Avant d'y implanter L'Imprévu, il a d'abord fait partie de l'aventure décentralisation de Musiques métisses. « Parce qu'on l'oublie, mais les toutes premières décentralisations avec Christian Mousset, c'étaient ici. Il y avait du monde partout, tu te souviens Mamie ? »
Et Mamie se souvient, de ces troupes guinéennes, noires de peau, qui débarquaient tambours battants dans ce bout de Charente coupé du monde. Ils venaient dans son bar, plein à craquer pour l'occasion, dîner, boire et chanter. « Oui ça faisait du monde », sourit la tenancière.
Sans oublier l'expérience Imaco. Vingt-cinq associations à vocation culturelle se rencontraient pour faire bouger ces « bleds perdus » des environs. Et il y a les histoires de cœur de Mamie… les yeux bleus d'un Murat qui s'arrête et tombe à genoux devant son sourire. Les accords de guitare joués personnellement par Da Silva. Les grands bras du Gégé qui l'enlacent pour lui dire au revoir. Ou encore, le salut de Christian Olivier, leader des Têtes Raides, face à ce petit bout de femme qui, au départ, ne le connaissait même pas. Au fil des rencontres, au fil de L'Imprévu, les artistes se sont bousculés au comptoir. Tous ont gardé un petit bout de Mamie accroché au cœur et reviennent quand ce n'est pas elle qui se déplace.
« Et oui, on a été voir Jean-Louis Murat avec Mamie, révèle Charly Nebout, et on a eu accès à la loge ! Avec Mamie et ses artistes qui sont tous devenus des amis, il y a quelque chose qui se passe. »
Elle sourit Mamie, avec un éclat dans les yeux au récit de ses souvenirs par elle ou par d'autres habitués. Elle rit même de sa notoriété avec des « stars ». « Tu me vois un jour dans "Voici" ? », lance-t-elle.
« On n'aurait rien fait »
Une chose est sûre, Mamie n'est pas prête à organiser des thés dansants à Montembœuf. « Ou alors des demis dansants ! » Il y a longtemps, Mamie a fait peindre ses volets en couleurs pendant une animation culturelle. « Pour que le bar prenne de la valeur, parce qu'à l'époque, mon mari voulait vendre. Et puis, quand il a disparu, la valeur est restée avec moi. » Et ne lui parlez pas de partir surtout. « Pourquoi aller ailleurs enfin ? J'aime bien ici. »
« Elle est l'alter ego de la culture. S'il n'y avait pas eu Mamie, on n'aurait rien fait. »
2)
http://www.sudouest.fr/2010/07/09/jamais-sans-mamie-135888-4790.php
9 juillet 2010 06h00 | Par emmanuelle chiron |
Des bénévoles se sont relayés derrière le bar durant l'opération de la patronne
Chez Mamie, un nom culte pour une petite bonne femme pas plus haute que le comptoir de son bar. Et pourtant, elle est grande, Mamie. Nombreux sont ceux qui ont succombé à son bagout tranquille et à son rire qui fuse devant les brèves qui s'accumulent dans son établissement.
Sur la place tranquille de Montembœuf, Chez Mamie trône fièrement. Niché près de l'église, l'endroit se targue d'être le fief de la Présipauté du Groland. Mamie coiffe d'ailleurs volontiers son couvre-chef de consul pour délivrer à qui le souhaite le fameux passeport grolandais.
En Présipauté grolandaiseBenoît Delépine, Gustave Kervern et le président ont posé leurs valises remplies de loufoqueries, un jour, près de ce petit bar de village. Le temps de boire un petit demi, pensaient-ils, pour finalement y établir une sorte de préfecture. D'autres artistes ont vu leurs pieds vissés au sol de Chez Mamie en n'ayant aucune envie d'en repartir. Les photos aux murs sont autant de souvenirs et de cœurs qui ont chaviré pour l'affectueuse tenancière.
Une patronne fidèle depuis 1971. Ouvert tous les jours « sauf une petite coupure l'après-midi », le bar n'a jamais opposé de portes closes à ses clients. Oui, mais voilà, Mamie a dû subir une opération de la hanche. Diagnostic : cinq semaines de fermeture pour son troquet, habitués abandonnés et le zinc qui prend la poussière. « Elle nous a gonflés, la Mamie, elle ne voulait pas qu'on la remplace, pour pas embêter comme elle dit, mais on ne pouvait pas laisser le bar fermé », se rappelle Charly Nebout, organisateur du festival de Montembœuf L'Imprévu et encarté Chez Mamie depuis des lustres.
Lui et une poignée de bénévoles ont pris tour à tour la place derrière le comptoir. La place du village a vu ses habitués reprendre le chemin du bar petit à petit.
« On avait une organisation au top, explique Charly. On marquait nos tours de "garde" sur un grand tableau placardé derrière le comptoir, les clients savaient qui bossait à quelle heure. »
Faut dire que Mamie avait déjà fait le coup à sa petite bande. Il y a quelques années, elle avait déjà fréquenté les couloirs de la clinique.
La star de la clinique« Pour sa première opération, le bar a été transporté dans sa chambre d'hôpital », en sourit encore Charly. Les photos de Mamie aux côtés de Jean-Louis Murat ou, toute frêle, avec le grand Gérard. Grand, pas gros. « Ah oui j'y tiens ! appuie Mamie. Tout le monde dit qu'il est gros, Gérard Depardieu, mais c'est faux, il passe même les portes de mon bar ! »
Ajoutez à ça la visite de Benoît Delépine et d'autres VIP, vous obtenez cette phrase des infirmières dans le couloir : « Ce n'est pas tous les jours qu'on a une star dans notre clinique. » La star ? Mamie, évidemment.
Depuis, bien qu'en convalescence, la patronne a repris sa place derrière le zinc et le bar tourne toujours. « Elle ne voudra jamais nous le dire, murmure Charly Nebout, mais elle a forcé ses médecins à l'opérer plus tôt pour être prête le jour de L'Imprévu ! »