Vu: Neil Young au Théâtre antique de VIENNE... with "Crazy horse"
Publié le 22 Juillet 2013
Je l'avais laissé passer il y a quelques années sur la même scène, presque sans y penser... mais depuis, je me suis familiarisé avec sa guitare, via l'excellent "Greatests hits", et deux ou trois autres disques. Je ne suis pas devenu boulimique à vouloir tout m'absorber, la langue restant une barrière trop haute à franchir pour moi, mais j'apprécie ce rock and roll brut mais adulte...
Alors, cette fois, j'ai franchi le cap de mettre une bonne somme dans le ticket (en deuxième gradin pourtant) en me disant que découvrir le théâtre antique avec The Loner... et bien, ça valait bien cette somme... ou du moins, que je l'oublierai vite.
Je ne connaissais pour l'instant que la théâtre de Fourvière... et avantage encore à ce dernier: profondeur, vue... même si la vue sur le chateau sur la droite me plait beaucoup.... En attendant le coucher du soleil, je pense avant tout à me protéger du soleil qui tape de face, bien content d'avoir pensé à la casquette... et de me poser pied nus sur les gradins, tout en me demandant où j'ai pu connaitre ce Monsieur qui s'est posé à 50 mètres de là... Ca m'occupe bien, mais je ne trouve pas... Par contre, je reconnais les DEJA VU pas très loin de moi, puis dans un style moins pop british, le Maire de Vienne (et ex-député) Jacques Remiller. Je reconnais aussi Bernard Lenoir, mais là, c'est une erreur de ma part: cheveux pas assez blancs! J'aurais bien salué Olivier NUC, biographe français du Loner mais je ne l'ai point vu. Je découvrirai le lendemain qu'il avait fait le déplacement (auto-envoyé spécial pour le Figaro... Il se fait tous les dates françaises du Young Neil... ).
Aux environs de 20 heures, une première partie :
ah, tiens, c'est la tournée M6 des plages? Je reconnais Philippe, de la dernière "Nouvelle star"... Apparemment, il n'a pas laché son groupe avec lequel il joue depuis quelques années. Raoul Chichin (fils de) s'est joint à eux récemment. ils s'appellent BACKSTAGE ROMEO... et je n'ai absolument pas accroché, malgré l'énergie et le capital sympathie de Philippe. Un titre en français apparemment, mais il a fallu qu'il nous le dise pour le savoir. Une identité à trouver.
L'enceinte antique n'est pas totalement pleine, surtout en première catégorie. Je suis moi-même bien à mon aise dans les gradins... La première partie se termine à 20h30... et débute une longue attente! Très longue.... On s'emmerde tant qu'on voit un début de "ola" se dessiner... mais l'ambiance ne décolle pas. Je m'amuse des commentaires de derrière : "ah, j'espèce que ça sera plus country... ah, j'espère que ça sera plus country"... Je laisse dire... J'entends également les interrogations de ce drôle d'objet avec une décoration d'aigle, perchée tout en haut au dessus de la scène... C'est bien-sûr le fameux clavier tenu par des fils (déjà en 79 : http://www.youtube.com/watch?v=7KxiEjPCXA8)
Ce n'est qu'à 21 heures 20 que ça commence enfin... Pas de mise en scène, ni les déco (faux amplis géants) comme à Bercy... D'après ce que j'ai lu, on ne perd pas grand chose. Je suis un peu surpris du manque de volume sonore : bien que n'étant pas forcement amateur des gros sons, j'aurais apprécié un chouia que ça envoit un peu plus. On est pourtant en plein dans le Neil Young, tel qu'attendu : le chapeau, le tee-shirt d'une radio canadienne... et un morceau de 15 minutes pour commencer... Et un peu longuet qui finalement "assomme" un peu le public. Mais voilà, c'est Neil Young, et il n'est pas là pour faire défiler les tubes. Dommage pour moi qui ne maitrise pas l'oeuvre, et n'ait pas écouté son dernier album, bien mis en avant. Je suis un peu dans la situation d'un gars qui va à un concert de Murat espérant entendre "col de la croix morand", "le garçon qui maudit les filles", "si je devais manquer de toi", "le cri du papillon" : Il peut toujours rêver... Enfin, soit... Il me semble reconnaitre un bout de partie de guitare dans le deuxième titre... Ah, bein, oui, c'est "powder finger" de Rust never sleep, mon dernier achat, et que j'ai peu écouté encore. Le 4e titre est encore très rock, mais avec de magnifiques sifflets (par lui et le guitariste) et des choeurs très réussis... C'est très accrocheur, et assez fidèle à la version album au bout du compte : Walk like a giant.On applaudit enfin chaudement... mais le titre n'est pas fini... Je me demande si ce n'est pas un enchainement, mais non, c'est bien la fin de la chanson: des longues minutes de sons distordus, entre coups de tonnerre, puis plus métalliques, une tempête aquatique pris au sonar... Amusant de voir ses quasi-papis s'évertuer, comme des gamins, à faire le plus de bruits possibles... mais Olivier Nuc dans le Figaro, me révèlera qu'il y a un message là-dessous (cf lien en dessous).
une version de 15 minutes assez fidèle au live: Un sacré morceau!!
Après 50 minutes de rock (en 4 chansons!!), on passe ensuite à des choses plus douces: un inédit très court "hole in the sky"... un quasi gospel, où le Crazy horse fait des choeurs à tomber... Puis, 3 morceaux en solo en acoustique, dont le premier hit "Heart of gold" et... "blowin in the wind" (cover, il change d'harmonica)... Rien que pour ces quelques minutes ça valait le coup.. Neil young arpente la scène, avec son harmonica et micro intégré, je suis sidéré d'être là, d'entendre cette voix en vrai, et je la trouve belle, comme jamais auparavant. Le dernier titre (qui était en fait le premier joué dans cette partie) est "red sun"... Là, aussi, superbe ballade... Malgré l'aspect adolescent de la voix de Young, on a l'impression d'entendre son grand-père se laisser aller à des confidences un soir au coin d'une cheminée. Et l'harmonica... Pfuu, en réécoutant sur youtube, j'ai limite les yeux qui s'embuent... J'y étais!
(pas le tube "comes a time", à Vienne... Il semble avoir du mal avec la voix sur ce titre d'ailleurs).
Le groupe revient, mais Neil Young passe au piano qui se trouve dans un petit coin, pour une chanson dont le titre évident est "the singer without a song"... C'est un inédit... et là, encore, c'est une super ballade, déchirante. On trouve tout sur youtube, et je me replonge dans le live régulièrement depuis ce soir-là... et me dit que ça n'a aucun intérêt que je vous raconte du coup... mais soit...
Là, encore... et surtout là, des choeurs à tomber par le Crazy horse!
On reprend la route ensuite sur un titre du dernier album "ramada inn". Encore un morceau s'étirant sur un quart d'heure... Très belle intro... et quelle guitare! Voici le titre capté dans une vidéo officielle
(il n'avait pas d'ipad à Vienne. Là, c'était le début de tournée).
Dans mes notes, j'ai noté ensuite : "un truc punk"... Sans doute la chanson la plus violente de la soirée... C'est Sedan Delivery... Encore une chanson de Rust never sleeps... Mince, c'est le disque que j'aurais du réviser en venant... et pas le best of (même si ce disque live ressemble à un best of...). Ca pourrait pogoter... mais le public reste bien calme.. Ce n'est plus de nos âges...
Ensuite, "Surfer Joe And Moe The Sleaze" (1981)... ce qui ravit Olivier Nuc, car le titre a été peu joué auparavant. Pas mal du tout.
Pour la suite, j'ai noté en capital et en travers : ROCk!!! C'est "Mr soul"... l'ancêtre de la soirée : une chanson écrite en 67... pour le premier groupe de Young... Je la découvre. Version de 67: http://www.youtube.com/watch?v=LRhHDS69iU0
C'est le rappel... et...enfin... un air connu! YES!!! "My my hey hey"!! Ouh, que ça fait plaisir par où ça passe! Neil Young balance peut-être un peu trop vite le titre... ou c'est juste que j'aurais voulu que ça dure plus... mais on a quand même une sacré bel intensité.
Encore un titre pour finir... que je ne connais pas... Le titre est un véritable duo avec le guitariste, et on voit Neil Young enfin s'adresser au public... lui demandant de reprendre le titre... soit "fuck off"! C'est le titre "fuckin up" de 1990, filmé ici par Jarmush. Leur plaisir d'être là et de jouer ce titre est évident...
Mais j'espère en final " like a hurricane"... mais cela ne viendra, même s'il l'a déjà joué sur la tournée... Encore un petit salut et on voit le groupe sortir de l'enceinte du théâtre... C'est fini... Après deux heures de concerts... ah, c'était trop court!! Impératif de finir le concert à 23h30? Ah, un tantinet de frustration de n'avoir pas entendu plus d'airs connus pour s'enflammer... mais l'impression quand même d'avoir eu la chance de voir un grand monsieur de l'histoire du rock sur scène, et encore en très bonne forme, tant à la guitare qu'à la voix.
- Olivier NUC dans le figaro: "époutousflant"
- une chronique bien mieux écrite que la mienne (et dont je partage assez l'avis), même si c'est le concert d'après! A Nimes!