Deux live report de Bruxelles par la RTBF et LA LIBRE BELGIQUE
Publié le 2 Février 2015
At home... Zu hause... Et bien, malgré le temps, c'était un week-end sympathique, avec un
grand pied hier soir... Je vous raconte ça bientôt. En attendant, de l'ordre et de la discipline!
Edit: Mon compte-rendu à moi http://www.surjeanlouismurat.com/2015/01/inter-vious-et-murat-n-17-bertrand-louis-soiree-murat-du-21-fevrier.html
LES INFOS DU CONCERT DE SAMEDI!
- RTBF:
- http://www.rtbf.be/culture/musique/detail_jean-louis-murat-au-botanique-bruxelles-babel?id=8893451
La bonne humeur façon Jean-Louis
Après une attente un peu longue, voilà qu’arrive le quatuor du soir : batteur, claviériste et (contre) bassiste ne tarderont pas à dévoiler tout leur savoir-faire pour entourer un Murat visiblement bien disposé. C’est, en effet la question qui revient à chacun de ses concerts : dans quel état d’esprit allons nous retrouver l’artiste ? On se souvient notamment d’un concert à l’Ancienne Belgique où il s’était visiblement disputé avec ses musiciens et les avait congédiés, assurant seul le spectacle pendant plus d’une heure !
Rien de tout cela ici. Certes, il a fallu que le public réclame pour qu’il finisse par dire " Bonsoir " après plusieurs morceaux, prétextant que saluer la foule le déconcentrait. Mais tout le monde s’en est amusé. Et Jean-Louis, qui de profil ressemble à s’y méprendre à François Cluzet, a pu continuer à dérouler délicatement son dernier album.
Car tel est bien le principe de sa nouvelle tournée : puiser uniquement parmi les 20 titres de " BABEL " en leur insufflant le blues et le groove nécessaire. Outre des nouvelles chansons très réussies, ce sont, en effet, les musiciens qui furent les étoiles de la soirée. Plus lente ou plus saccadée, la rythmique est à chaque fois impeccable. Notre voisine de gauche et a pris un plaisir évident, prouvant que l’on peut passer deux heures à se trémousser allègrement sur du Murat !
Frustrations et temps morts en mode mineur
Aussi joli soit l’album, ce concept est tout de même un peu frustrant pour tous ceux qui, comme nous, auraient aimé retrouver quelques titres plus anciens, (" L’au-delà " nous a manqué, pour n’en citer qu’un !). Mais le voir empoigner sa gratte, dans un style qui mêle subtilement flegme et énergie, fait presque oublier l’absence des cuivres, pourtant très présents sur ce disque.
Un concert avec quelques moments creux mais musicalement très réussi, qui nous a fait "fréquenter la beauté ". Tout cela donne envie de se replonger dans sa discographie très fournie (un disque par an en moyenne !) Pas rancuniers, nous le ferons sans lui !
François Colinet
- LA LIBRE BELGIQUE:
- http://www.lalibre.be/culture/musique/murat-mais-pas-au-dela-54ce3ec935700d7522532ba0
Avec « Babel », son 15e album studio sorti en octobre 2014, Jean-Louis Murat est encore arrivé à étonner. « Babel », ce n'est rien moins qu'un double CD (20 chansons) où le chanteur et musicien français a convié le Delano Orchestra - des musiciens folk rock originaires d'Auvergne comme lui - à rehausser de cordes (violoncelle et banjo), cuivres (trompette) et vents (flûte) sa propre rythmique (guitare, basse, batterie).
Samedi, au Botanique de Bruxelles, dans une Orangerie affichant sold-out, le public sait que le Delano Orchestra ne sera pas de la fête. Difficile, pour des raisons budgétaires, de trimballer toute une clique de musiciens.
Murat débarque donc flanqué de trois acolytes. Deux nouvelles recrues – le solide Chris à la basse et le jeune Gaël aux claviers. Rescapé des mutations, le fidèle Stéphane Reynaud est à la batterie. Durant deux généreuses heures de concert, Murat ne puisera que dans son double dernier opus. Il y a de la matière, certes !, mais retravaillés sans cordes, cuivres et vents, les morceaux ne possèdent pas la même envergure. Sur « Babel », Murat célèbre sa région et ses habitants. Le titre de l'album renvoie d'ailleurs davantage à Saint-Babel, dans le Puy-de-Dôme, qu'au récit biblique. Mais les lieux peuvent n'être aussi que prétextes à sonder les profondeurs de l'âme. Ainsi de « Neige et pluie au Sancy », « Col de Diane », « Noyade au Chambon », développés en milieu de set. On aime la magnificence de la plume de Murat. Et la sensualité de sa voix est idoine pour ce genre de récit.
Quand le chanteur dont on sait les humeurs versatiles décide de s'arrêter quelque peu pour parler au public, cela donne : « La Belgique, c'est la meilleure partie de la France, après l'Auvergne bien sûr. Appelez-moi le fils de Vercingétorix ». Il arrive aussi que ce soit de la salle que provienne l'une ou l'autre diatribe. Ce soir-là ce fut un provocateur « C'est quoi, ce blues de merde! ». Murat fut-il piqué au vif? Toujours est-il que le morceau qui s'ensuivit, « Vallée des merveilles », se révéla de la plus belle consistance.
Même bruts de décoffrage, certains titres savent vivre de façon autonome. « Frelons d'Asie » et sa batterie tout en souplesse, « J'ai fréquenté la beauté » et son orgue vintage (une constance, car présent sur pas mal d'autres chansons).
Cela n'empêche, porté par un « Babel » d'une riche et subtile tapisserie sonore, l'homme aurait pu s'aventurer quelque peu hors de sa zone de confort.
Marie-Anne Georges (pourtant très fan)