ils aiment Murat, chronique Taormina, et sur twitter...
Publié le 31 Mai 2022
Bon, en attendant de pouvoir choper une place pour Bruce à Paris (je suis bloqué à 67% dans la file d'attente), je vais commencer un petit article...
D'abord, je tiens quand même à revenir sur l'article précédent, sur lequel on a bien bossé avec Florence, enfin surtout elle, et elle nous a rapporté quand même une interview inédite du Boss du 63... de deux questions certes... SCOOP EXCLUSIF: "sur un trottoir, Murat nous dit qu'il vit avec un homme depuis 30 ans!"
Pour les retardataires, c'est à relire ici. Le prix Nobel VS NAIPAUL compte moins de lecteurs que Marc Levy en France, mais cet article est aussi une belle chronique sur Morituri.
1) ILS AIMENT MURAT
a- Pour rappel, AURA aime Murat, le vinyle est arrivé... Pas chez moi, mais je devrais récupérer le mien vendredi. TIRAGE 100 exemplaires!! Un objet de collection à se procurer : paypal paypal 22 titres! Attention: il en reste 40 seulement! Le CD 16 titres est bien sûr lui aussi disponible. On attend la chronique dans Francofans prochainement et un grand dossier dans HEXAGONE en juin!
b- Voici un extrait d'une interview de Helmut Tellier de la maison tellier, que l'on savait déjà amateur de Jean-Louis Murat. Il joue aussi dans ANIMAL TRISTE avec le batteur Matthieu Pigné, dont on a régulièrement parlé ici.
https://jesuismusique.com/2022/04/09/jsm-40-la-maison-tellier-atlas/
Où situerais-tu La Maison Tellier dans la cartographie de la chanson française ?
Je crois que justement « A7LAS », de par son nom, de par son visuel et de par ce que ça raconte essaie d’inventer une géographie et un folklore qui sont les nôtres. On ne s’inscrit pas dans quelque chose de déjà existant parce que c’est très compliqué finalement. Dans la musique que l’on fait, il n’y a pas vraiment de famille mais on y retrouve des représentants comme Moriarty, Emily Loizeau, Baptiste W. Hamon, Murat…
Ce sont des références pour toi ?
Oui. Concernant Murat, on a travaillé avec Pascal Mondaz à la réalisation et à la prise de son de « A7LAS » qui avait bossé avec lui sur l’album « Babel » (ndlr. Sorti en 2014) avec le Delano Orchestra. Il voulait marier des musiques très ancrées en Amérique avec un langage très ancré en France et plutôt fin de 19e. Et ça, ça me touche beaucoup. Chez Murat, il n’y a pas forcément de constance, et c’est normal depuis le temps qu’il fait des albums, mais par contre, il y a des éclairs de pur génie : il y a des trouvailles qui me mettent par terre, quelque chose de très, très brillant qui me touche en plein cœur. Je trouve qu’il n’y a pas tellement d’équivalent dans la chanson française quand il produit cet éclair de génie.
J'ajoute aussi ceci cette interrogation sur la langue française:
J’essaie toujours de me figurer des artistes qui chantent en français ou des groupes qui seraient dans quelque chose de joyeux dans leurs paroles, sans parler de musique… avec un truc de qualité qui nous plaît. Et j’en viens à me dire que c’est la langue française aussi qui ne s’accommode pas vraiment du « youpi tralala». C’est une langue qui amène à la gravité, et c’est pareil dans la poésie. Regarde Baudelaire, Rimbaud, René Char par exemple… Est-ce que les Français ont tous le blues depuis toujours ? Ou est-ce que c’est notre langue qui veut ça ?…
c- Bertrand Betsch avait déjà repris "Tout est dit" pour un disque de reprises. Il récidive dans un CD réservé aux contributeurs de son nouveau disque (200 ex). Et il fait le choix d'un titre plus rare, puisqu'on peut le classer dans les "inédits disque": "PRIERE POUR M". Denis est crédité en tant que co-compositeur. Le titre a été diffusé sur une compil "un printemps 90", et chanté à Paris en 94. La reprise est assez jolie, plutôt guitare, mais ponctué d'un joli pont de piano, avant qu'une orchestration plus forte synthétique ne s'impose.
Jukebox Babe Vol. 1 sortira tout de même en numérique le 23 septembre 2022. Avec aussi du Manset (revivre) et Bashung.
Album: "j'ai horreur de l'amour" son album : https://microcultures.bandcamp.com/album/jai-horreur-de-lamour
En attendant de pouvoir vous diffuser la reprise, voici l'original plus atmosphérique, dans le style de l'époque "Murat en plein air".
2) Chronique de TAORMINA... sortie en vinyle, il n'y a pas si longtemps.
A lire ici : https://mauvaiselangue.com/2022/05/27/arvernicana/
extrait:
"Ce qu’on en pense :
Le rock français, personne ne sait ce que c’est. A part peut être les fans de Johnny Hallyday, mais personnellement on n’à toujours pas compris.
D’abord, Jean-Philippe Smet était Belge. Bon d’accord il a été naturalisé Français, mais ça l’a tellement concerné qu’il a tout fait pour ne pas payer d’impôts en France, ce qui, en soi, est un motif d’excommunication. Et si on considère que le Rock’n’Roll c’est Little Richard, les Stones ou The Jon Spencer Blues Explosion, on ne voit pas le rapport. En fait on se demande si Johnny Hallyday n’était pas plus proche de la catastrophe naturelle que du chanteur de variétés.
La chanson française par contre, on sait ce que c’est. Et le seul « groupe de rock » français qui ait jamais pu prétendre à l’appellation (Noir Désir) à fini sa carrière en se rapprochant plus du registre de Léo Ferré que de celui des New York Dolls.
Il est par contre certain que les artistes français voulant exercer dans le champ de la musique pop ne peuvent pas s’extraire de 70 ans musique populaire anglo-saxonne.
Il y a alors deux attitudes :
-
Soit se considérer comme étant de la filiation d’artistes comme Brel, Brassens ou Barbara et creuser le sillon en considérant que ces choses là ne sont pas périmées. Bon courage, mais pourquoi pas.
-
Soit considérer qu’on fait de la musique pop à l’aune de sa condition de « non-anglo-saxon », mais en ayant une parfaite connaissance du sujet.
C’est la deuxième voie qu’a suivi Jean-Louis Murat, voulant écrire des chansons « de là où il parle », comme on dit sur les plateaux télé, tout en sachant tout de Tony Joe White, Wilson Pickett, Mark Hollis ou Robert Wyatt. A notre connaissance, c’est le seul à l’avoir fait, avec peut être Alain Bashung.
L’avantage avec cette attitude, c’est qu’on se débarrasse des grimaces « pop music/rock’n’roll » pour faire valoir la spécificité de la chanson française : sa langue. (ok, on va faire comme si Dylan n’existait pas). Et dans ce domaine, Jean-Louis Murat sait de quoi il parle.
Sur ce disque, édité pour la première fois en vinyle, il y a tout ce que l’on aime chez lui: les textes riches, le vouvoiement amoureux, le grain de la voix, la production soignée et l’évocation subliminale de la musique anglo-saxonne qui l’a nourri.
Ajouté à cela des compositions, un son et un groupe qui donne l’impression d’une correspondance avec la production de Neil Young. Le même format, la même attitude mais modelée par un terreau différent. Ce n’est pas rien.
Voici à propos de TAORMINA la reprise de DA CAPO en instrumental de GENGIS (disponible en numérique et sur le vinyle AURA AIME MURAT), un titre improvisé nous rappelait JLM en coulisse quand le disque lui a été remis.
3) Pendant ce temps-là sur twitter:
Une citation de Murat avait déjà fait le tour du monde, sur Zidane. J'en découvre trois autres traduites en anglais:
Enfin, on savait que poster DOLORES entrainait des problèmes sur facebook du fait de seins qu'on ne peut pas voir, mais il paraîtrait qu'on peut être bloqué sur twitter si on poste "suicidez-vous le peuple est mort"... Depuis 1981, les choses n'ont donc pas changées... et nous qui pensions que ça avait empiré...
#Twitter #help @JPChouard qui est bloqué parce qu’il a posté la chanson de Jean Louis Murat
— M@claire C (@MaclaireC) May 30, 2022
"Suicidez vous le peuple est mort."Ayant partagé cette chanson via YouTube il se retrouve bloqué par Twitter pour le prétexte fallacieux d'appel au suicide. #jeanlouismurat
LE LIEN EN PLUS
Saluons l'ami Vincent Raymond qui quand il n'interviewe pas Murat en Forum FNAC ou au Toboggan, écrit sur le cinéma, mais ça laisse des traces :
Juste avant qu’elle ne s’achève, évoquons cette rétrospective Terrence Malick accueillie par l’Institut Lumière qui donne l’occasion, comme dirait Jean-Louis Murat, de « fréquenter la beauté ». Car si l’insondable cinéaste peut parfois laisser son public pantois avec ses fables panthéistes mêlant dans un savant macramé narratif récits, époques, voix, destins et personnages, il ne déçoit jamais l’œil : il fait partie de ses rares auteurs à avoir un style (ou des “tics“ se reconnaissant au premier regard).
PS: J'ai réussi, j'ai une place pour Sprinsteen dans un an... Ancrage New-Jersey, vs Ancrage auvergnat....