Benjamin Biolay au Palais Idéal du Facteur Cheval (Hauterives)
Publié le 28 Juillet 2013
Bien content de revenir en Drôme, car depuis Jean-Louis Murat, je n'étais pas revenu au PALAIS IDEAL. J'avais vu qu'il restait plus de 200 places à vendre dans la journée et je me disais que ça serait une soirée tranquille... Mais Biolay a demandé un spectacle debout (c'est la première fois au Palais), d'où le grand nombre de places à vendre. Des chaises sont quand même installées sur le côté, des bancs sont également posés contre le mur de l'enceinte. Et au bout du compte, il y a une belle influence... dans lequel je reconnais deux ou trois muratiens.
Je me pose à 3 mètres de la scène histoire d'avoir le bon recul sur la vedette de ma soirée: le Palais... et craignant le gros son du set de Biolay. Bien m'en a pris : vraiment beaucoup de groupies et groupettos sur le devant, je préfère me tenir un rien à l'écart... Quant au son, parfait.
Je ne sais pas pourquoi mais je rentre mal dans le concert... Je suis perturbé par cette foule de fans, et Biolay qui ne cesse de réclamer par des gestes de main ouverte vers le haut, ou des coups de poings, que le public s'agite... Pourquoi ne trouvais-je tout simplement pas qu'il y a une ambiance brulante, que je ne profite pas du moment?
Même constat que lors de mes précédentes dates (4e concert de Biolay je pense, peut-être 5), même s'il faut continuer à dire qu'il s'améliore, Biolay n'est pas une bête de scène, sa gestuelle est lourde et gauche, souvent emprunté à l'univers rap... Palme à son moon walk de grand-père...qu'il fait sans doute avec humour... Mais comme précédemment, ses "merci de tout mon coeur" à chaque chanson me laissent totalement froid (d'autant plus qu'il rechigne à se montrer après le concert pour parler et signer des autographes pour une vingtaine de personnes qui étaient restées). J'ai entendu quelqu'un se plaindre qu'il tournait souvent le dos au public pour boire, fumer et jouer du clavier... Ca ne m'a pas gêné réellement, mais le choix de mettre son clavier qu'il utilise souvent ainsi est un peu curieux. C'est sans doute une délicatesse de sa part de ne pas fumer directement face à nous (il tire juste quelques tafs et la laisse dans un cendrier, se refusant à se montrer avec une cigarette).
A part ça, voix impeccable, orchestre excellent, des orchestrations offrant quelques variations par rapport aux disques (peut-être un peu plus qu'avant) même si on n'a moins de richesses orchestrales que sur la dernière tournée (pas de piano, de theremine), mise à part le violoncelle... qui par deux fois m'a fait croire qu'il y avait des choeurs fémininins... Et je viens de relire mes précédents comptes-rendus, et je pourrais faire un copier/coller... Les tubes s'enchainent, un tunnel à chansons à rythme, si bien que je finis par me demander si telle chanson n'a pas déjà été jouée... Je retiens surtout les vieux titres : Los Angeles (bien qu'un peu trop reboosté à la sauce djeuns), Dans mon dos (il me semble) et A l'origine... Sur ce dernier titre, là, véritable expérience sensorielle et artistique avec le jeu de lumière quasi-tromboscopique sur le Palais Idéal, magnifique. Les lumières sur l'oeuvre du facteur Cheval sont un enchantement tout au long du concert d'ailleurs. Et il fait beau, le vent assez important rend l'athmosphère de cet été brûlant agréable. Et puis, et puis... les Cerfs-volants... Comme toujours j'en ai presque encore les larmes aux yeux... et cette satanée coupure pour laisser Maryline chanter, patatras... C'est une de mes frustrations musicales les plus importantes cette chanson... Et ce soir, deuxième coupure, Biolay remercie encore le public... Le morceau me parait au bout du compte trop court.
La petite surprise du soir : l'invité Hubert Mounier (Affaire Louis Trio) avec lequel il chante une chanson justement de l'affaire Louis Trio, et justement, ça tombe bien, sur LE PALAIS IDEAL... Effet boeuf, hélas (on comprend peu les paroles).
J'ai peu accroché au dernier album, qui me parait être de la redite de LA SUPERBE, une course aux succès (on a entendu : profite, aime mon amour, marlène déconne, ne regrette rien, l'insigne honneur (avec son intro new wave...)... et il me semble le plus calme : personne dans mon lit... avec Ton héritage, c'est les deux chansons plus calmes du set, mais je n'accroche pas.
Dommage qu'il n'aille pas piocher un peu plus dans ses disques pour reprendre un titre moins connu... L'album de la BO de "Pourquoi tu pleures?" mériterait un coup de projo, je l'aime beaucoup. Rien de NEGATIF également.
Alors, en somme, comme me l'indiquait le Muratien Isérois avec lequel j'ai discuté, "trop de force"... On ne retrouve pas assez l'émotion que ses disques nous procurent.
Précédente tournée:
Merci pour la photo (F. Bernard).
PS : Je me suis interrogé pour savoir si ce n'était pas par une curieuse jalousie suscité par l'intérêt que je porte à Murat, devant cet amour ressenti du public pour benjamin Biolay que je n'arrivais plus à accrocher. Je n'en suis pas à ce point. Je me suis interrogé pour savoir si c'était un côté snob qui m'empêchait d'aimer ce qui m'apparaitrait une musique trop facile... Non, je ne pense pas. Alors je me suis permis de dire mon ressenti.