ma chronique : " le cours ordinaire des choses"

Publié le 3 Décembre 2009

Mardi 1 décembre 2009 2 01 12 2009 19:54

 écrit  fin septembre 09:


 

                Bon,  l’album est pas vraiment sorti…et je crains déjà de ne pas être très original… J’ai tout lu, tout entendu… Et je suis pas très fort pour les critiques de disque, nul en techenik…. 2 mois avant, les oreilles déjà échaudés par Marie Audigier nous annonçant le meilleur album depuis longtemps… Mais oui, j’étais confiant : « comme un sniper » mis à la porte avec ses arrangements de cordes magnifiques… et « comme un incendie » écoutés en live par deux fois et livrés sur le net dans sa version « single »  me plaisent énormément.

 C’est le Murat énergique, le Murat  guitare- éros, qui nous donne rendez-vous…mais pour un album à la saveur inédite. Oui, c’est du Murat, du Murat dont on reconnait les compos en un instant, et pourtant… encore une fois, il livre un album différent de ses frères et sœurs… Oui, un peu de Lilith pour l’énergie rock, un peu de Murat Live pour le fil « pedal steel » tout au long de l’album… mais différent par la richesse de l’orchestration dont on a du mal à croire qu’il a été réalisé « à  l’ancienne » et en quelques jours… On sent le plaisir de la musique, l’amour de la musique dans cet album…et certains reprocheront ainsi de ne pas y retrouver leur Murat nu  psalmodiant des odes amoureuses… C’est vrai qu’il faut un temps d’adaptation à ces orchestrations : à la première écoute de « comme un incendie » par exemple, on peut croire qu’un groupe américain a pris la Voix de Murat pour y coller leur musique…. La voix me parait moins en avant que sur les albums précédents  (la compréhension des textes est rendue plus délicate)…et petit bémol, je ne peux pas dire, comme j’avais tendance à le dire souvent, « il n’a jamais mieux chanté »… oui, peut-être… mais la musique ne m’a jamais mis autant en joie…D’ailleurs, je fais du refrain de « Taiga » le symbole de l’album « donne nous la joie » (cf note1).  Sur la pedal steel exécrée par certains, et sur laquelle j’avais moi aussi des doutes, au bout de quelques écoutes, je trouve qu’elle se fond très bien dans l’ensemble… D’ailleurs, sur un site de country, quelqu’un se plaignait qu’il n’y en avait pas assez ! Elle est présente sans dominer.

 

 

Ca commence fort avec l’air déjà entendu de « comme un incendie » et ses ornements de guitare assez majestueux, quoiqu’un peu classique. Le crescendo jusqu’au « cours ordinaire des choses» suivi de la guitare, est très réussi… Difficile de ne pas garder la chanson dans la tête… 
 

Ensuite Ambiance quasi-mariachi au tout début de Falling in love (à la calexico ?)… chanson qui s’envole vraiment avec les violons et la voix d’une belle chanteuse à la voix grave (note2)… Une belle ballade.

 

Trois : M. le Maudit,  sur les chapeaux de roue : jamais été  aussi rock le JL… quasi-funk à l’intro…pour s’installer dans un blues rock de bon aloi… La guitare ! elle est bonne… j’aime quand elle sonne un peu comme une cloche (fin du refrain)… J’ai pensé parfois à Chris Rea, pour l’envie que ça donne d’aller rouler sur l’autoroute…M. le maudit, c’est le Murat… Je ne me suis pas trop soucié des textes n’ayant pas le livret… mais oui, celui-ci ne restera pas dans les annales sans doute… même si il prendra sa place dans l’ensemble des chansons auto-fictions de Murat…

 

 

Sur « chanter est ma façon est d’aimer », on retrouve complètement nos repères…On pense vraiment à Murat Live… d’ailleurs, Murat invoque Margot, l’orange…Très joli guitare sèche…

 

Piano sur la 5… oui, on est là encore dans le classique muratien, entre states et bourboule... pauvre lady… on pense à son contentement…dans les violons,  Cherry intervient en cours de chanson… et c’est assez réussi… on se dit que morceau pourrait prendre sa place dans les charts américains… et… quand même… on …enfin… moi, je me dis « ah, il n’a jamais aussi bien chanté » …

 

On est déjà à la 6… on ne s’ennuie pas…et  le tempo s’accélère de nouveau… rythme métronomique « 16 heures »…quel beau riff… Cela semble assez classique… mais des « come on » énergiques repris par la choriste donne une couleur inédite à la compo…là aussi, et encore mieux, un single en puissance… Le pied total sur la guitare… le meilleur solo de JLM sur disque … Like a hurricane…mais quel dommage que ce soit si court… il aurait fallu le double… ah, Jean-louis, tu n’as pas osé le morceau héroïque à la Neil Young ou à la Manset..…

 

La 7  débute avec  un peu d’orient…grâce aux violons.. Ginette… Dans cette orchestration nashvillienne, un léger sample de voix, puis un deuxième plus fort (seule modernisme de l’album)… très beau… Murat a dit qu’il écoutait récemment Joe Dassin… Murat est sur le même pont oui, celui du  « pont de la garonne »… qui relie la musique américaine et une ruralité française.

 

La mésange bleue… Mon esprit vagabonde de titres en titres (les vases bleues, l’oiseau de paradis, la petite fauvette…)… Oh, merci, les critiques te remercient de leur tendre le bâton de la référence facile… et indispensable à toutes critiques…

 

Après c’est le western.. . mélangé de bourrée…et de musique western (rednex n’est pas loin)… musique de bal… Erreur de casting façon « maigret et les pd » dans Mustango ou « à la morte fontaine » dans Lilith… ?… Non, cette légèreté là, c’est aussi du murat…et je n’arrive pas à retrouver à quel ancien titre, cette chanson me fait penser… Il se veut marginal mais n’a jamais dit que ses chansons ne s’adressaient pas à tout le monde (enfin peut-être…)… mes enfants adorent… et s’éclatent… et l’orchestration est là encore un petit bijou… notamment le piano vers la fin…

 

La tige d’or est plantée dans le glacier et ne craindra pas le réchauffement climatique. Conçue pour durer.

 

La taiga…. Magnifique ballade dans l’émotion de la joie… oui,  « donne nous la joie » et cela nous la donne...  dans une belle communion. Un  standard.

 

 

Ouah… quel voyage… Malgré l’installation d’un univers et la présence des mêmes instruments, on trouve dans cet album de variété une variété d’histoires et de rythmes qui me ravie… J’en écoute tous les morceaux avec un plaisir presque égal… Je rêvais que cet album soit un « Nougayork »,  comme l’album du renouveau pour un artiste qui s’enfonçait dans une routine hexagonale…  Nougaro a réalisé « nougayork » à un moment pour montrer de quel bois il se chauffait… Même si il ne se morfondait pas autant, Murat donne lui aussi un vrai coup de pied…. Et j’espère que les français en seront réveillés… Hey, Johnny, prends en de la graine….


Note 1: D'ailleurs, il a déclaré qu'en pensant à ses enfants, il avait voulu gommer tous les aspects négatifs du disque... On peut en discuter bien sûr... La confession du premier titre n'est en effet pas un  conte pour enfants...

Note2: Cherie Oakley, choriste country, qui a fait la campagne de Mac kayne, une vraie de vraie de sudiste... a "une voix de femme, de celle du genre qui n'ont pas peur des garçons" a-t-il dit (à peu près). Je l'ai contacté par mail, et adressé une petite revue de presse autour des éloges qu'elle a reçus. Elle m'a fait part de la joie  d'avoir vécue cette expérience.... Peut-être une TINA ARENA (qui viendra faire succès en France?).

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2009

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