Notre abbé des champs met le feu au Silex -Auxerre 7 octobre 2022
Publié le 10 Octobre 2022
J'ai boudé les lentilles (Yssingeaux) et préféré le Chablis, va savoir pourquoi. Et bien m'en a pris, soleil, vignes qui rosissent, une bien jolie ville d'Auxerre... et une salle sise Rue de l'ile au plaisir....
Après une brève conférence de rédaction avec Florence D. pour faire le point des travaux en cours, nous arrivons à 20 heures à la salle... On retrouve des camarades... mais... je suis choqué par le peu d'affluence. Il semble même que Baptiste W. Hamon, régional de l'étape, ait attiré amis et famille... et en profite pour chanter sa première chanson "les bords de l'Yonne", avec une belle émotion... même si son rhume lui donne déjà l'oeil humide.
150/200 personnes? Les quelques rangées de chaise tout là haut sont occupées mais dans la fosse, nous avons toute la place que l'on veut... et on se retrouve donc au premier rang. On est content de pouvoir refaire un concert debout!
La veille, j'ai réalisé que les réseaux sociaux de Jean-Louis sont muets depuis le 23 mars, la publication épinglée n'affiche même toutes les dates de la fin d'année... Malgré les affiches nombreuses dans Auxerre, je suis quand même persuadé que certains n'ont pas l'information. A cela s'ajoute l'absence de promo presse...
Enfin, soit, tant pis pour eux....
Nous, on a passé une soirée excellente... malgré la set-liste inchangée, le tabouret.
Jean-Louis arrive souriant, et tiens à saluer une petite jeune femme trisomique avec ses parents au premier rang. Ça débute plutôt bien avec Jean Bizarre, et une intro réussie de 4 minutes trente... en plusieurs parties... 9 minutes.
Princess of the cool, intro un brin planante, avec les effets sur la guitare, c'est doux, mais Murat ne s'éternise pas, et entame le texte après une minute trente. Sur cette chanson, la voix se pose doucement... Il émet quelques cris et skats, mais sans forcer. A la fin du concert, j'avais vraiment l'impression qu'il avait été très sobre de ce côté-là. Vraiment chouette quand après avoir un peu laissé la place au synthé un court instant, la guitare ré-intervient doucement avant un nouveau tour de chant. Le morceau s'étire sur 8 minutes.
On repart un peu sur le même rythme avec Ciné Vox. Murat se lâche sur "se séparer" sur la fin du titre mais c'est bouclé en 5 minutes.
Après les applaudissements, il demande en se tournant vers Fred : "en la ou en mi"? Fred lui répond et Jean-Louis le remercie et fait applaudir. "donc en Mi?... Bon, c'est pareil de toute façon". J'ai la set-liste au pied de JLM devant les yeux, donc pas de surprise... C'est "my babe". Ça commence tout doucement...et ça reste ainsi avant une lente montée.... Le volume monte et le rythme aussi... Et on en arrive au blues électrique... Très jolie séquence plutôt musique où ça tourne au boogie, ponctuée de quelques "vous n'auriez pas vu ma babe"... Ca se termine un peu plus calme mais avec la voix toujours enfiévrée.... avant un redémarrage pour le final. L'assistance est emballée, j'entends Régis et Christophe crier... Encore un morceau bien rallongé mais on ne s’ennuie pas (C'est resté en dessous des 9 minutes).
Denis commence au piano, "applaudissements pour Denis... et Yann à la batterie... Et il y a Fred...". Deux "jean-Louis!!" arrivent de derrière... Lui s'est levé pour faire quelques pas... et se bagarre un peu avec son jean qui remonte sur ses bottes : "il est trop serré ce pantalon"... Alors que Denis lui continue toujours de jouer, le JLM dit quelques phrases pas très audibles ... "c'est la vie, toujours un pantalon trop petit ou des chaussures trop grandes, des chaussettes dépareillées..., j'ai mis mon dernier tee-shirt... Il est joli". Un "on s'en fout" d'une voix féminine est peut-être entendu par Jean-Louis.... et il répond après quelques instants: "vous savez que je suis capable de tout?"... J'ai une sueur froide... mais c'est une vanne sans conséquence... Le silex l’annonçait comme l'artiste qui n'en fait qu'à sa tête. C'est peut-être ce à quoi il pensait. Ça fait rire le public, qui est bien informé. Denis finit par s'arrêter... et c'est un grand silence... Mais ça repart... presque a capela... pour la douce entrée de l'inédit de la tournée "Hello you". Ouh, c'est très joli... et le passage au 2e temps du titre réussi, pas trop brutale... J'ai un peu l'impression de chanter un peu tout seul les "lalalalala" charmants avec les Clavaizolle... même si un petit temps est donné au public pour participer... Très très jolie version.
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"ah ah ah ah".... Marilyn et Marianne... On est deux trois à commencer à applaudir... avant que Jean-Louis invite à le faire... C'est rapide... car l'intro sera courte... Jean-Louis se plante sur le refrain, le "nu au secret de l'eau" ne sort pas.... et part un peu sur une chose. IL donne l'indication aux musiciens de rester sur ce rythme... et il repart sur le premier couplet... avant de faire tous les "avant" du texte: avant Kim Wilde, avant Ravaillac, avant Barry White...avant que je te méprise..."... puis ré-annonce aux musiciens "intro"... Pour qu'ils repartent sur des "ah ah ah"... mais Murat repart aussi sec sur autre chose... mais toujours pas sur le texte d'origine... Ça peut passer inaperçu. Long pont musical endiablé avec une grosse guitare... et il redonne une indication avec un "attention".... Les musiciens le surveillent comme le lait sur le feu afin de le suivre. Avec ce morceau, on voit qu'ils sont maintenant parfaitement rodés à l'exercice. Encore une grosse partie musicale... avant quelques "ah ah ah" des musiciens et Jean-Louis s'amuse encore à essayer de planter Yann sur les dernières notes de cette version... un brin bordélique mais tout à fait réussi... Le public applaudit. 8 minutes.
Murat s'est levé... et cherche quelque chose... je pense à un médiator... Quelqu'un dit: "c'est ça les poches percées"... ce qui est bien sûr une grosse bêtise.... puisqu'un auvergnat n'a jamais les poches percées. A Fred "ne fais pas l'innocent".... En fait, Murat cherchait son capo (la pince pour son manche) qui était sous ses textes.
Et voilà Montboudif... Ça balance pas mal en restant sur la structure d'origine de la chanson et pas de solo... et je chante avec lui les "montboudif lui dit plus trop"... tant pis pour les voisins.
Murat change la question finale (se trompe?) : le "Comment pourrais-je être bon pour votre âme?" devient "comment pourrais-je être utile à votre âme?" très mal prononcé et enchaîné à un "j'en sais rien" absent du texte de l'album. Il le rechante en alternance à 3 "Montboudif lui dit plus trop" ensuite... avant une petite pause guitare down tempo... et il repart sur le premier couplet associé à la fin du 2e ("Putain de nuit de Noël")... avant encore de terminer sur une partie musicale. 8 minutes. On n'a peut-être déjà entendu des versions plus rocks encore, mais c'était chouette, et Jean-Louis est vraiment bon.
C'est le moment calme avec "la pharmacienne d'Yvetot"... seul avec le piano. A Denis "Encore" pour refaire un petit tour de piano après quelques petits sifflements, des légers raclements de gorges, et de tapes sur la poitrine... Jean-Louis est prêt et se lance... et c'est parfait... dans un grand recueillement de la salle. Jean-Louis fait des belles variations dans les refrains à la limite du murmure. "merci"....
Yann et Fred reviennent... Et il s'adresse alors à Yann: "tu sais Yann... après Bob Dylan, ils ont donné le prix Nobel de littérature à Sheila... Tu sais d'où elle est, elle est d'Yvetot. Fleur d'abricotier tout ennuie tout ça... Je ne sais plus comment elle s'appelle... Après Bob Dylan...". Le public répond : "Annie Ernaux".... Et Murat de rajouter "ah, c'est une cousine de Renaud?"... Pas sa meilleure vanne mais on rigole quand même. "Annie, vous dites?"... puis tente encore : "ou elle n'est pas fabricante de laine? La laine annie Ernaux?" (Niaux?)"... avant de conclure par une bonne note : "en tout cas, c'est une fille de français moyen".
Pour rappel: En 2001 il disait « En lisant le récent livre d’Annie ERNAUX, « le secret« , j’ai halluciné. Elle raconte son histoire avec un apparatchik soviétique qui garde ses chaussettes pour la sodomiser ! Son bouquin n’est que plainte et comptabilité précise de ses fellations ! D’un seul coup, on a l’impression que toutes ces femmes qui ont bouffé 30 ans de féminisme ne sont excitées que par la soumission absolue à un homme brutal, qui ne dit mot, fume ses clopes, arrive à moitié bourré, ne leur demande pas leur avis, se fait tailler des pipes et les sodomise … Le copain d’ERNAUX est bien poilu, bien con, regarde « le juste prix » sur TF1, sans jamais lui dire un mot gentil. Et elle trouve ça top ! Elle en est même dingue »
En attendant, le prochain morceau a commencé à être jouer pendant ce temps-là... mais Jean-Louis semble décider à continuer à s'amuser... "dans le silex, il y a SEX... mais il y a aussi: i. 2 L E. Sex malade, sex malade... attaqué au silex.. et le sexe... et le sexe... et le silex...". Coups sur la guitare avec un son saturé... Frankie... On alterne la douceur avec cette guitare violente.... qui donne sa pleine mesure sur un bon gros solo... et des "que n'aurais-je pas fait, pas fait"... avant une longue partie tout en douceur... avant à nouveau de lâcher la 6 cordes avec les choeurs... puis un nouveau retour au calme susurré....". Très très chouette. 9 minutes.
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Le lendemain dans AUXERRE... avec une photo du SILEX...
Et c'est parti pour "Chacun sa façon"... titre efficace et facile et joué comme tel... et c'est toujours bien avant un solo, toujours un peu "saturé"... et que Jean-Louis s'amuse un peu sur le texte... On a droit encore à une longue partie guitare sur la fin. Le public adore.
Jean-Louis prend quelques instants pour voir ce qu'il va chanter, et fait signe aux musiciens... Au vu de la set-liste, je me dis que ce n'est pas une bonne nouvelle... il saute deux morceaux et repasse déjà au titre doux: Ca sera "l'arc en ciel" qu'on reconnaît par l'intro jouée par Denis.
- On peut faire une ambiance moins CHU?
Les lumières sont assez fortes et d'un ton rouge... et JLM voudrait sans doute être plus dans la pénombre.
"un peu plus la Grange aux belles? tu vois? [??] ... Un CHU poétique?"... Ça dure encore un moment... mais il n'y a aucun changement visible sur la scène... et JL de demander: "c'est quoi ton prénom à la lumière?"... Thomas... "Romain?".... Non, Thomas... "ah, Romain?... merci Romain!"... Il y a un petit côté ronchon, mais pas totalement désagréable... et Jean-Louis se décide à se lancer... et ne lâche pas le morceau qui sera très réussi. Toutes les tournées n'avaient pas forcement ces moments très doux qui permettent de retrouver le Jean-Louis Murat murmurant accompagné de piano... et quand il y a quelques mots d'italiens... Murat livre à deux occasions des petits sifflements... et c'est très réussi.
"ah bien ouin, on pourrait faire celle-là... "
Et de lancer une phrase un rien incongrue que je ne comprends pas entièrement... Sauf des bribes: ... capitaliste... et sucer la bite..." (sur un ton comique et rapide).... L'assistance étant composée de boomers comme moi, je ne pense pas que beaucoup de personnes captent.... Après recherche google, je vois que Jean-Louis cite le rappeur VALD... "Est-ce que je suis venu sur terre pour être capitaliste et m'faire sucer la bite?"... On peut donc constater que Jean-Louis continue de s'intéresser au rap français.
Il répète une 2e fois en lançant le morceau... puis encore une 3e fois en hurlant carrément. Il répond à la question en hurlant : "non!"... et c'est TAORMINA. "Quel est ce sens?"... On a droit à des gros solos avant les couplets qui sont eux plus "atmosphériques" avec la nappe de synthé. La musique restitue bien l'ambiance lourde du texte. Jean-Louis fait une longue série de dégueulasse (6 ou 8) et repart sans doute sur la citation mais prononcé inaudiblement... le morceau est arrêté une seconde... et ça repart " A TAORMINA... " sur une guitare carillonnante et lourde.... et Jean-Louis salue par des nombreux "bonsoir"... et un dernier plus chanté... avant de repartir sur la chanson... 9 minutes.
JLM re-cite les musiciens, quelques saluts... et quitte la scène. La lumière revient dans la salle, et il y a même de la musique qui arrive... mais le public continue assez longuement d'applaudir. Je ne crois pas du tout qu'il va revenir mais j'applaudis par solidarité... et sait-on jamais? Les bourguignons sont têtus... Après quelques minutes, le régisseur arrive sur scène... et on en reste là.
IL a joué son 1h30 habituelle, un peu plus peut-être, et à fond, en variant les plaisirs. On l'a entendu un peu, on a un peu ri... donc il n'a pas joué le jeu du rappel, mais rien à redire, c'était vraiment une belle soirée à Auxerre. Un royal cadet roussel.
Je n'ai pas pensé à acheter le journal le lendemain: (article réservé aux abonnés), avec deux photos visibles:
Le Silex se permet tous les grands écarts et c’est pour ça qu’on l’aime. Une semaine après Bigflo & Oli, la salle accueillait Jean-Louis Murat, ce vendredi soir. Inutile de dire que l’ambiance était plus intimiste. Précédé du talentueux Baptiste W. Hamon, qui dans sa besace n’avait pas oublié Les bords de l’Yonne, l’inusable troubadour auvergnat a embarqué son public dans son univers poético-mélancolique.
Merci à Annie qui m'a donné la suite :
Voici enfin le compte-rendu de Régis:
LE PETIT MOT EN PLUS SUR NANCY
Merci à ERIC:
Allez, une fois n'est pas coutume... Je publie sa vidéo:
LE VRAI LIEN EN PLUS D'ORIGINE QUI CLÔT L'ARTICLE
Un seul concert cet été pour Jean-Louis Murat, c'était en vendée dans un petit festival, dont le programmateur est décédée. Une petite somme d'argent a été récoltée pour lui rendre hommage à cette occasion.
Lors de la dernière édition du festival Ultrasong, fin juillet, la commune s’est engagée à apporter son aide à la recherche sur le mélanome en hommage à Matthieu Ballet, créateur de ce festival. Ce don de 1 538,50 €, correspondant à 50 % des recettes du concert Mélomane Malin et Jean-Louis Murat du 28 juillet 2022 dans le cadre du festival Ultrasong, a été officialisé lors du congrès de l’Incit le mardi 27 septembre 2022 »,
indique David Michaud, responsable du service culturel de Notre-Dame-de-Monts. Cette somme servira au support de l’équipe immunologie et nouveaux concepts en immunothérapie
(équipe 3) au sein de l’Institut Incit (unité de recherche mixte CNRS – Inserm) de l’université de Nantes.