"Chanson" (volet 2): Jean-Louis Murat journaliste
Publié le 29 Mars 2016
Après un premier volet à lire ici, qui a eu l'honneur d'être salué par Fred Hidaldo et Marc Legras notamment, voici la suite plus centrée sur Jean-Louis Murat (pour faire un anachronisme!) avec des informations inédites, fruit d'un travail de recherche de longue haleine de M. (au delà des ressources médiatiques disponibles). Un immense merci à lui.
Murat, de la critique à la chanson
Avant d'écrire des chansons, Jean-Louis Murat a écrit dans Chanson. Archives.
Bergheaud journaliste(s)
Sur la "carrière" journalistique de Jean-Louis Bergheaud, en ces années où il n'avait pas encore choisi le nom de Murat, nous disposons de peu d'éléments. Michel Drucker, qui considère qu'une anecdote n'est pas rentabilisée avant d'avoir été racontée vingt-cinq fois (Michel, si tu nous lis…), aime rappeler, à l'occasion des visites que lui rend JLM lors de ses tournées promotionnelles, que ce dernier fut autrefois journaliste à La Montagne, où il aurait écrit sur le sport, les faits divers et même… sur Michel Drucker. À ce jour, la chose n'est pas attestée, mais qu'un Bourboulien plutôt cultivé et sachant manier la langue française ait honoré de quelques piges son quotidien régional n'a rien d'invraisemblable. Par ailleurs, Murat a lui-même confié qu'il lui était arrivé d'écrire "des papiers dans des revues de cinéma amateur", au temps où il s'adonnait à une cinéphilie studieuse et tous terrains (de Tarkovski à Zidi). Pour le reste, c'est surtout en tant que reporter de ses états d'âme et envoyé spécial dans son monde intérieur qu'il s'est fait connaître.
Si l'on tient à dénicher un vrai journaliste dans la famille Bergheaud, il faudra donc plutôt regarder du côté d'un oncle, Edmond, Riomois d'origine et philosophe de formation. Celui-ci exerça en effet ce noble métier, d'abord à La Montagne (pendant sept ans), puis comme grand reporter au service étranger de France Soir, où il couvrit l'actualité de nombreux pays. Pressenti pour le Prix Albert-Londres, il se fit en particulier remarquer par son travail autour des années décisives du basculement de l'Algérie vers l'Indépendance (cf. son livre Le premier quart d'heure ou L'Algérie des Algériens, de 1962 à aujourd'hui, sorti en 1964 avec une préface de Joseph Kessel, ainsi que le triptyque documentaire L'Algérie dix ans après, diffusé en 1972 et dont il est le coauteur). Ce féru d'histoire participa aussi à des ouvrages grand public sur ce thème et semble avoir achevé sa carrière au Figaro, en signant des articles conformes à la ligne idéologique du journal.
Jean-Louis, lui, n'a pas poussé si loin son engagement dans la presse. À ce titre, sa participation – si éphémère fût-elle – à la revue Chanson peut nous apporter un éclairage intéressant sur cette partie de sa vie.
"Tu sais que je t'aime bien"
Comme nous l'avons vu dans le premier volet de ce dossier, vingt-huit numéros de Chanson sont sortis entre juin 1973 et février 1978. Le nom de Jean-Louis Bergheaud fait son apparition parmi ceux des membres de l'équipe rédactionnelle de la revue à partir du numéro 16 (daté de janvier 76) et y reste jusqu'au numéro 20 (juin-juillet 76), soit le temps de cinq numéros. On a toutefois suffisamment souligné le caractère virtuel de ce comité de rédaction – qui ne se réunissait pas et dont certains membres n'ont même jamais rencontré le directeur – pour n'accorder à ces indications qu'une valeur symbolique. Elles permettent du moins de supposer que le jeune homme fut en contact avec Lucien Nicolas au tournant des années 75-76.
Plus concrètement, Chanson a publié au cours de son existence deux articles portant la signature de Jean-Louis Bergheaud. Puisque les circonstances nous ont d'abord fait découvrir la seconde (dans l'ordre chronologique) de ces deux contributions, revenons quelques instants dessus.
On trouve donc dans le numéro 18 d'avril 76, à la page 17, un papier écrit par JLB sur Véronique Sanson. Le journaliste amateur y évoque, d'une part, les deux derniers albums en date de la chanteuse – Le Maudit (74) et Vancouver (sorti à la fin du mois de février) – qu'il dépeint comme "une suite sur la séparation, l'itinéraire de la rupture" et, d'autre part, la série de concerts qu'elle vient de donner à l'Olympia, entre fin février et début mars, dont il retient une forme de simplicité efficace : "Son récital est organisé comme un long dialogue impossible avec l'autre, fait d'une poésie simple et précise, tricotée avec la musique. L'émotion vient de la simplicité." Dans le numéro suivant de Chanson, une toute nouvelle abonnée enverra à la revue une longue liste de suggestions, parmi lesquelles l'idée de réaliser un entretien avec Bernard Ilous (choriste de Sanson lors des concerts à l'Olympia et chanteur à part entière), ainsi qu'"une interview intelligente" de la chanteuse, où on lui parlerait d'autre chose que de ses "petits copains". Mme Neveu estimera en passant que "l'article paru sur elle ce mois-ci est bien fait", au point qu'il lui a donné envie, écrit-elle, de se procurer ses tout premiers enregistrements avec les Roche Martin. Lucien Nicolas lui répondra, non sans une pointe de malice, qu'ils "sont malheureusement introuvables aujourd'hui… sauf chez moi, à côté de ma collection d'estampes japonaises !"
Au moment où Bergheaud rédige cet article, Sanson est l'épouse de Stephen Stills et vit à ses côtés dans le Colorado. Cette situation l'amène à fréquenter une partie de la scène rock américaine de l'époque, notamment Neil Young, avec qui Stills enregistre l'album Long May You Run en cette année 76. On connaît la place primordiale qu'occupe celui qu'elle décrit comme "un merveilleux ami" dans la culture musicale du futur Murat, lequel affirmera bien plus tard qu'"On the beach" (sorti en 74) est "peut-être le titre qui [lui] a donné envie d'écrire des chansons". Les deux jeunes Français ont donc en commun un rapport intime avec la musique populaire américaine de ces années 70. Pour autant, leurs démarches esthétiques suivront des chemins sensiblement différents et Murat n'aura guère l'occasion durant sa carrière de s'exprimer sur sa consœur.
Le milieu des années 2000 verra néanmoins se réactiver, discrètement et sous diverses formes, le lien qui s'était noué en ce début d'année 76 entre Bergheaud (alors simple auditeur-spectateur) et Sanson (déjà une artiste reconnue). Ainsi, dans sa chanson "Démariés" (publiée en 2006), JLM reprendra quasiment à l'identique la ligne mélodique du thème principal de "Bahia", instaurant par là même (intentionnellement ?) un troublant dialogue entre une chanson des matins pleins de promesses et un morceau crépusculaire. Un an plus tard, il saluera l'interprète au célèbre vibrato par le biais d'une de ces punchlines qui ont fait une partie de sa réputation, destinée en la circonstance aux "chanteuses à prénom" : "Il y a plus de vie dans un refrain de Véronique Sanson que dans toute la production annuelle de ces pauvres filles aux petites histoires à la con et à la voix de Sœur Sourire". Enfin, c'est dans ces mêmes années qu'il écrira deux textes pour Christopher Stills, le fils de Véronique et Stephen, qui avait à peine deux ans au moment de la parution de l'article de Chanson. Comme si, à quatre décennies de distance, le lien n'était décidément pas défait.
Bergheaud écrit sur Sanson...
... Sanson chante "Christopher" (en 1976, à l'Olympia)...
... et Christopher chante Bergheaud. La boucle est bouclée.
Hervé Bréal (à gauche) aux côtés de Christian et Francis Décamps.
"Richard" de Ferré, interprétée ici par Murat et Clavaizolle pour Jean-Louis Foulquier...
Chanson, comme une façon d'errer…
En dépit de cet encouragement venu d'un haut dignitaire de la profession, malgré le souhait énoncé en fin d'article ("C'est là-dessus que nous voudrions apporter nos petites idées, dans les prochains numéros de Chanson") et à l'exception du papier sur Sanson, on ne trouvera plus de textes signés Bergheaud dans Chanson. L'Auvergnat aura donc été un collaborateur ponctuel du journal. Pourquoi n'a-t-il pas prolongé cette expérience ? Dans quelles circonstances celle-ci avait-elle débuté ? À ces deux questions cruciales, nous n'avons pas de réponse sûre. Il faut se souvenir que les rédacteurs de la revue n'étaient pas rémunérés et que Bergheaud, dans ces années de galère parisiennes, avait besoin d'argent (il était déjà père). On peut aussi remarquer qu'avril 76, en plus d'être le mois de parution du numéro 18 de Chanson, est celui de la sortie à Paris du film de John Cassavetes, Une femme sous influence. Lequel, à en croire Murat, aurait provoqué "un déclic" en lui et déterminé sa décision de ne plus travailler et de ne jamais avoir de patron. Il serait d'ailleurs redescendu en Auvergne pour tenter d'y vivre de la musique, peu de temps après avoir vu le film avec Gena Rowlands.
À l'autre bout de la chaîne chronologique, il n'est pas exclu que le mystère de la rencontre entre Bergheaud et Nicolas trouve une partie de sa résolution à travers la personne de Jean-François Morange. Poète, comédien, musicien et chanteur, ce Bourboulien d'origine s'était déjà fait un nom au début des années 70, dans sa région et au-delà. Or, on peut se demander si ce n'est pas lui qui servit de connexion entre Jean-Louis Bergheaud et Lucien Nicolas, via Hervé Bréal. En effet, ce dernier dédia à Morange la "Suite pour orchestre de rock et quatuor à cordes" intitulée Roll qu'il publia en 1975 et édita chez L'Athanor son livre Les Bruits de la tête. On sait aussi que Nicolas et Morange se connaissaient, comme l'atteste entre autres l'archive de l'INA diffusée dans notre article précédent. Bréal aurait-il rencontré Bergheaud au cours d'une visite à Morange, chez lui, à La Bourboule, et est-ce ce dernier qui les aurait mis en relation avec un Nicolas en quête de jeunes rédacteurs ? L'hypothèse est séduisante (un peu trop, sans doute), mais les faiblesses de mémoire des uns et le silence des autres nous ont empêché de la valider. Inclinons-nous devant cette zone d'ombre, que l'avenir éclairera – ou pas.
Appendice Jean-Louis Murat dans la chanson française
On a déjà indiqué que l'héritière directe de Chanson fut la revue Paroles et Musique, créée par Mauricette et Fred Hidalgo en 1980 (cf. à ce sujet les détails fournis par ce dernier en commentaire du texte de notre article précédent). Pourtant, ce n'est pas elle qui mettra la première à l'honneur l'ancien rédacteur de Chanson nommé Bergheaud, métamorphosé en chanteur sous le nom de Murat. Il faudra en effet attendre 1988 pour voir son nom mentionné dans les colonnes de P&M, au moment du 45 tours "Si je devais manquer de toi". C'est d'abord Thierry Delcourt qui se demande dans le numéro 5 (nouvelle série) de mars 1988 si Jean-Louis Murat ne serait pas la réincarnation de Bernard de Ventadour : "À trop parler du vert insondable de ses yeux, on risquerait de donner de lui l'image d'un chanteur-météore pour Top 50. Pourtant, Jean-Louis Murat n'en est pas à son coup d'essai. Avec 'Si je devais manquer de toi', son nouveau 45 tours chez Virgin, il devrait enfin révéler totalement son talent d'auteur-compositeur délicatement nonchalant. Chanson subtile en forme de message personnel et voix charmeuse pimentée d'une pointe d'accent d'Auvergne, amour de loin et bords de Loire au point du jour : troubadour des années 80, Jean-Louis Murat serait-il la réincarnation de Bernard de Ventadour ? L'idée ne devrait pas lui déplaire…" Puis, à la fin du même numéro, c'est François Bensignor qui écrit quelques mots encourageants sur le single de Murat (juste après avoir évoqué celui de la chanteuse Yaël) et compare cette fois l'interprète à un autre genre de troubadour… Étienne Daho : "On ne peut pas tout avoir, et la voix de Jean-Louis Murat n'a rien de celle de Yaël, ni la justesse, ni le timbre. Pourtant, 'Si je devais manquer de toi' (Virgin 90370) possède une fraîcheur, une naïveté, une tendresse qui manquent à bien des professionnels de la chanson. Avec ce nouveau disque, Jean-Louis Murat s'affirme en interprète de charme, une sorte d'Étienne Daho à l'usage de ceux qui n'ont que faire de paraître branchés." Un an après, la revue réservera un accueil favorable à l'album Cheyenne autumn par l'intermédiaire de Thierry Séchan. Et beaucoup plus tard, P&M ayant cédé la place à Chorus, le trimestriel de référence consacrera un épais dossier à JLM, grâce au travail de Jean Théfaine (ci-dessus, avec son sujet). Murat se liera d'ailleurs d'amitié avec le Breton, au point de lui accorder sa confiance pour un projet d'ouvrage biographique conçu à deux, dont la date de parution, à en croire l'éditeur, était quasiment calée. La mort de Théfaine modifiera hélas le cours de l'histoire.
Mais bien avant ce compagnonnage régulier et fraternel entre Murat et "Les Cahiers de la Chanson", une autre revue spécialisée avait repéré le chanteur et soutenu avec insistance ses débuts. Créée par un certain Jean-Louis Foulquier, Chanson 83 (qui se nommera ensuite Chanson 84, puis plus simplement Chanson magazine) publie en janvier 1983 un premier numéro, avec en couverture l'un des artistes chéris de son fondateur, Jacques Higelin. Le bimensuel aura une vie très courte, conclue par un dépôt de bilan à l'été 85, après dix-huit numéros seulement – son directeur réorientant alors son énergie et son argent en direction des Francofolies de La Rochelle. Mais cette brève existence lui suffit pour remarquer et saluer les premiers enregistrements de Murat. Ainsi, dans le numéro 2 (mars-avril 83), Jean-Paul Lambert chronique le premier mini-album du chanteur, qu'il rapproche de Manset, Bashung, Higelin, Couture et Capdevielle, tout en notant "une pointe tout à fait personnelle", qu'il souhaiterait même plus prononcée : "On aimerait peut-être qu'il éclate, qu'il soit encore plus Murat." Puis, en fin d'année, Thierry Hexylaine prend le temps de revenir plus en longueur sur le disque et déclare sa flamme à son auteur : "Jean-Louis Murat a appris à évoluer vers les éclaircies et il le chante. Ça fait du bien pour lui, en y pensant, quand on aime ce mec comme je l'aime… […] Cette musique, cet artiste sont importants. Débloquez vos oreilles !" (Retrouvez l'intégralité de ces deux articles ici). Le même journaliste ne manque pas de saluer la sortie de l'album suivant, Passions privées, et plutôt deux fois qu'une. D'abord, dans le cadre d'un vaste abécédaire sur les chanteurs du moment, où il se montre original en plaçant Murat au sein d'une constellation musicale différente de celle où on le range habituellement. Puis, dans sa chronique du disque (jugé "Rudement épatant"), il le rapproche cette fois de dignes représentants de la chanson-rock (Bashung, Couture, Thiéfaine), chez qui il croit discerner un trait commun, que ne renierait certainement pas aujourd'hui l'auteur de Taormina : "quelle que soit l'esthétique choisie, la proximité du blues est évidente (bien plus que celle du rock!)."
Il est d'usage parmi les amateurs de Murat de citer le nom d'Anne-Marie Paquotte comme celui de la journaliste clairvoyante ayant remarqué l'artiste avant (presque) tous les autres. Sans vouloir minimiser le moins du monde ici l'importance du soutien initial que la chroniqueuse de Télérama apporta à JLM au moment de Passions Privées, ni mésestimer sa fidélité ultérieure au chanteur (qui lui dédia un morceau après sa disparition, en 2009), il conviendra désormais de rappeler qu'en ces années 81-82-83 où Murat tentait de faire connaître ses premières compositions, un obscur pigiste fut suffisamment séduit par l'artiste pour se donner la peine d'écrire à trois reprises à son sujet, en annonçant à qui voudrait l'entendre que l'œuvre naissante était loin d'être négligeable. Il semblerait que derrière le nom de plume de Thierry Hexylaine se soit caché le dénommé Thierry Mindar, passionné de musiques plutôt à la marge de la chanson française et proche d'un certain underground des années 70-80. Dans les quelques papiers de lui dont nous disposons, il réussit généralement à associer érudition, précision et enthousiasme, tout en affichant un attachement tenace et touchant pour une poignées d'artistes dont les noms émaillent régulièrement ses textes (cf. son article sur Emmanuel Booz). Qu'il soit dit, au terme de cette petite rétrospective, qu'en souvenir des quelques fleurs qu'il déposa sur le seuil de la carrière d'un Murat alors largement ignoré, nous adressons à "ce mec", où qu'il soit aujourd'hui, toute notre affection.
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1976-2016, on prend les mêmes et on continue... Véronique Sanson vient d'achever la tournée retraçant ses belles Années américaines. Sont maintenant attendus pour cette année-ci un enregistrement live, ainsi que, inch'Allah, un véritable nouvel album studio annoncé depuis déjà quelque temps. Pour patienter, vous pouvez aller réviser vos classiques sur son site officiel (remarquable d'exhaustivité et semble-t-il tenu par des gens bien sympathiques)... Michel Polnareff vient de publier son autobiographie intitulée Spèrme, dont il nous précise qu'elle "s'avale d'un seul trait". Il est par ailleurs longuement interviewé (par Philippe Manœuvre) dans le numéro d'avril de Rock & Folk. Son nouvel album est également prévu pour 2016 (plus d'infos sur le Polnaweb)... Moins extraverti, mais plus rapide, Gérard Manset a lancé vendredi dernier son Opération Aphrodite. Il en a déjà été et il en sera encore question sur ce site… Léo Ferré ne semble pas avoir d'actualité brûlante ces jours-ci, mais on annonce un site officiel tout nouveau, tout beau, pour très bientôt… Ange, loin d'être déchu, continue encore à tourner : retrouvez les dates de concerts du groupe et celles des récitals du duo Christian/Tristan Décamps sur leur site officiel... Enfin, si vous voulez tout connaître de l'actualité de Jean-Louis Murat (qui, selon certaines rumeurs persistantes, sortirait son nouvel album très prochainement...), vous pouvez vous rendre ici, là, voire là-bas ou tout simplement rester chez nous.
Merci à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cet article. Plusieurs d'entre elles sont citées à la fin de la première partie de ce dossier, les autres sauront se reconnaître toutes seules...