Chronique sur Concertandco et buzz
Publié le 17 Avril 2016
Plus grand chose à se mettre sous la dent, après le grand rush de la sortie... et quelle désolation de constater que c'est une malheureuse petite phrase qui écrase le plus important. Dans mon outil de surveillance des réseaux sociaux et du net, les chiffres sont sans appel: c'est l'interview de métronews (400 partages fb, 2000 like....sans parler des multiples reprises: closer, people actu, yahoo...) qui a été partagé, RTtisé, recraché, avalé... et chié sur les sites people, jusqu'à lire cette phrase:
"Dans les colonnes du Parisien samedi, Michel Polnareff, traité de "gros con" par Jean-Louis Murat, a reconnu que son projet a pris du retard malgré de nombreuses heures passées dans un studio d'enregistrement à Bruxelles" (ici sur Closer).
Très loin derrière les belles chroniques d' Itélé, de Culturebox, de Libé... Le net et twitter sont des poubelles...
Enfin soit, n'en rajoutons pas... d'autant que... hein, il y a quand même un responsable...
Je rappelle juste que Jean-Louis Bergheaud s'en prenait déjà un peu à Polnareff dans l'article qu'il signait dans la revue CHANSON, dans les années70. C'est à lire ici. Il en appelait à l'émergence d'une "chanson française" "moderne" et pas vendu à la variété et à l'américanisation. 40 ans après, Murat poursuit toujours cette quête, aujourd'hui en nous parlant de la France dans "Morituri" (notamment avec la chanson Frankie). Il est trop souvent question concernant Murat, de "repli sur soi", "de poète maudit"... Avec Morituri, il est dans son siècle: séculier et particulier (si bien qu'il faut plusieurs écoutes pour entrer dans l'album).
Quant à Renaud, c'est un "ennemi de base" disait-il en 2011 ("Le plus grand des jolis coeurs, Renaud, je l'ai vu faire un truc qui te conduit normalement en prison"...Ce n'est donc pas une question d'ego et de jalousie).
- En attendant "la première heure" sur RTL ce soir à Minuit,
Voici la chronique de Pierre ANDRIEU à lire en suivant le lien:
http://www.concertandco.com/artiste/jean-louis-murat/critique-cd-achat-vente-19834.htm
extrait:"...Un virage déjà annoncé par la fin de la tournée précédente qui voyait JLM délaisser le Delano Orchestra, avec qui il avait travaillé sur l'opus précédent, pour s'acoquiner avec le pianiste Gael Rakotondrabe, le bassiste Christopher Thomas et le batteur Stéphane Reynaud, de retour dans l’équipe... Et ce traitement « jazz pop » qui ne fonctionnait pas toujours en live avec les titres de Babel, se révèle être une excellente idée pour créer les ambiances tour à tour très mélancoliques et élégiaques, chargées en spleen et sautillantes délivrées sur un nouveau disque arrivant sous superbe pochette noire (le fond) et blanche (la photo des cygnes). Composé et enregistré au cours de la sinistre année 2015, Morituri évoque de manière détournée, poétique, surréaliste et prophétique (des terrasses sont évoquées alors que les morceaux ont été écrits avant le 13 novembre) l'atmosphère pesante, désespérante et grave qui règne en France actuellement. Mis à part les très enlevés French Lynx (un bon premier single fait pour accrocher l'oreille), Interroge la jument (où Murat parle de Satan sur une pop song légère, en apparence seulement), Nuit sur l'Himalaya et Tarn et Garonne, la plupart des titres se développent lentement et enveloppent doucement l'auditeur dans un brouillard de tristesse, paradoxalement lumineux grâce à des instrumentations hyper classe et des parties vocales de haut vol. Murat, qui n'a sans doute jamais aussi bien chanté et qui est secondé à la perfection par la précieuse voix de Morgane Imbeaud, casse la baraque avec des ballades – où le piano et l'orgue ont souvent le premier rôle – aussi bouleversantes que Franckie, La pharmacienne d'Yvetot, La chanson du cavalier Le chant du coucou ou encore la très belle chanson titre, Morituri. Comme d’habitude, on ne comprend pas tout ce que Murat livre dans ses textes, la sphère mentale du barde d'Orcival se révélant toujours aussi difficile d'accès, tout en étant fertile en beauté, en bons mots et en surprises. Bref, le résultat est un tantinet plus intriguant, mystérieux et même parfois drôle (Tous mourus) que les derniers titres signés Renaud (rires) et Polnareff (re rires).
En savoir plus sur http://www.concertandco.com/artiste/jean-louis-murat/critique-cd-achat-vente-19834.htm#Bcgk1oCTSPOsVIbV.99 "