Compte-rendu du concert de Décines (Toboggan), le 24/11/2018
Publié le 5 Décembre 2018
Hier soir, j'ai écrit: C'est parfois difficile de se consacrer à son petit travail de niche alors que dehors, on a lâché les chiens (je parle des gilets jaunes qui roulent en 4/4, et autres casseurs plus visibles). La France me déprime totalement; pour le coup, ça devrait me rapprocher du discours actuel de Jean-Louis, mais j'ai un pouvoir de téléportation, moins important. Et mes lectures actuelles (les Philippe Kerr) rentrent en résonance... Mais où est-ce qu'on va? Et ma voix? Autant en faire quelque chose... mais quoi?
J'efface? Allez! non... Vous aurez ainsi une explication parmi d'autres du retard de fabrication... Pourtant, commencer par ça alors que je devrais sortir les bougies, les cotillons, c'est étrange... mais soit... Car oui, aux faits!, j'ai eu 9 ans hier... 9 ans de blog, depuis le Cours Ordinaire de choses... les passions tristes, les terrasses, les interrogations à se demander qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce que tu sais du chantier, plus précisément: Qu’est-ce que tu viens Nous chanter là. Enfin soit, je n'ai pas rédigé d'articles bilan l'année dernière, il faut que je le fasse cette fois, c'est mon engagement, mais pas aujourd'hui.
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La pluie s'est abattue sur Lyon... je ne me plains pas, je pense à la nature, je suis mature... et j'ai le temps. J'arrive une demi-heure avant la séance ciné dont on a déjà parlé. C'est un peu spécial d’enchaîner ainsi "l'or de Naples" et un concert. Malgré mon intérêt, je lutte un peu contre le sommeil durant le film, malgré tout l'attrait de Silviana... mais cela a le mérite de me reposer... Et je prends un quart d'heure de battement pour respirer un peu (certains enchaînent en 5 minutes les deux). Il pleut toujours.
La salle n'est pas tout-à-fait pleine, mais presque. Et voilà que ça commence:
Après un "bonsoir", voilà donc "ACHTUNG BABY"... Une intro un peu moins punchy et longue que la veille pour le trio (pas de clavier ce soir)... mais ça se lance bien ensuite. Comme hier, le morceau n'est pas transformé par rapport au disque mais Jean-Louis varie bel et bien ce soir ses parties de guitare, notamment dans un pont d'une trentaine de secondes. Jean-Louis semble vraiment à l'aise sur ce titre poussant déjà un peu la voix, jouant déjà des impro vocales, et les chœurs apportent du tonus sur les refrains. 4'45
Je suis cette fois au 4e rang de cette salle en gradins assez correctement remplie, les Bergheaud lyonnais sont présents.
Pas de changement de setliste : donc, "ciné vox"... Dommage de ne pas chauffer le public un peu plus plus avant de ralentir le rythme, avec ce voyage introspectif très muratien. Hier, je n'ai jamais été très impressionné par la voix, sans pour autant me dire le contraire (comme je pouvais parfois l'être en cours de concert, en me disant "ah oui, quand même"), mais là, assis, confortable, décontracté du ..., je me dis "ah oui... certes". Le morceau passe très bien même sans les claviers. Je ne constate pas de grosses différences par rapport à hier si ce n'est les petites impro du chant avec ce soir un peu de sifflement très légers. Prosaïquement, c'est la même durée.
- Hold up... comme hier, c'est très ralenti. Fred et Stéphane assurent les "ouh ouh ouh"... Mouais... Le côté frais et impertinent de la version disque est un peu gommé, et c'est un peu trop lancinant. La version est d'ailleurs un peu plus longue qu'hier.
- Difficile encore de reconnaître à l'intro le titre suivant: Tarn et Garonne. On part sur un bon tempo, puis un petit ralentissement, avant que l'on retombe sur ses pieds. Une belle ballade, comme hier, Jean-Louis lance des "wee-han" après les refrains excellents par cette accélération de batterie. Beau succès il me semble.
- Petite intro sifflée... avant d'être accompagnée par la section rythmique... C'est over and over. C'est bizarre, je rentre cette fois dedans. La voix est belle, elle est proche... pas toujours très compréhensible sur quelques bouts de phrases certes. C'est doux, et la guitare est jolie. Jean-Louis glisse quelques "ouh" par ci par là... Très réussi.
- "Merci, merci beaucoup", et dans sa barbe rasée, il émet quelques réserves sur son tabouret (la bonne taille, c'est quand on touche le sol... mais là, c'est quand on touche les pédales à effet... ce qui oblige à rester en demi-position). C'est là qu'il explique "on devait faire des concerts assis, ça a tenu un concert, si on fait debout, on fait un concert de hard rock, alors là, c'est mixte, une fesse suspendue, l'autre... ah, j'en ai marre... On dirait un nain... (je ne comprends pas tout)".... Enfin, bon, voilà une petite séquence rigolote...
Jean-Louis enchaîne avec l'inédit... toujours "autant en faire quelque chose", en démarrant seul avec la guitare, et vite rejoint par ses camarades. On se laisse emporter rapidement par le rythme, qui s'accélère doucement, avec ce riff de guitare excellent, et une batterie qui n'est pas à la traîne (Steph produit un son boisé par moment avec un accessoire particulier si je me rappelle bien). Petit ralentissement sur le dernier couplet avant que Jean-Louis se relance... mais ça reste toujours un peu sage. Pas de hard rock on vous a dit, pourtant, ce titre mériterait de se ranger au côté du Cri du papillon, de Taormina, du jaguar... En tout cas, c'est bon, même en version "mixte". La version est assez semblable à la veille, les interventions de synthé sonnaient vraiment bien, mais la guitare suffit amplement au titre. Dommage que le public ne se lance pas pour taper un peu dans ses mains.
Rendre l'âme, ensuite... Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce que j'ai dit pour Clermont. C'est la même orchestration avec ce refrain enlevé. On a bien-sûr quelques différences (un petit sifflement pour débuter hier...), mais la fin donne la même impression d'un cut assez brutale.
- Belle version de Gazoline, sur le même schéma que hier, D'abord, la guitare est discrète, Murat s'appuie juste sur la rythmique, puis la guitare se fait plus présente, accélère. Jean-Louis se lâche bien... le morceau atterrit un peu étrangement avec une partie de guitare un rien funky en solo.
- ah, avec cette intro, voilà les kids qui se présentent avec des habits un peu différents de jeudi (sur la fin également)... Dans le cœur du morceau, c'est assez semblable: il y a peut-être moins de variations dans cette position "mixte" que dans les tournées précédentes puisque Murat se refuse d'aller dans le "hard", donc pas de long solos avec une large improvisation, des titres passant du rock au down tempo, c'est plus des petites touches, dans l'interprétation et la guitare.
- Le tabouret, on y revient ensuite: sans jamais y renoncer... ça continue de l'agacer, mais c'est plutôt drôle: "faut que je change de fesse" dit-il... avant de commencer "l'amour qui passe". Pas de longue intro ce soir mais belle interprétation... et on en revient presque aux grandes heures de Lilith. Vraiment chouette. Qu'est-ce qui fait que je l'apprécie plus que hier? La voix plus proche? un son de guitare plus joli? l'ambiance de la salle plus cosy? Pas sûr qu'il y ait une raison... Là encore, beau succès dans le public
- Et c'est parti pour une longue intro... toute douce, comme la neige qui tombe... avec Jean-Louis qui siffle longuement... puis se met à chanter. Là, encore, je ne perçois pas de grosses différences avec hier (c'est d'ailleurs la même durée).
- On prend ensuite des nouvelles de Margot... Ah, pour le coup, le voyage est différent de Clermont (qui était plus enlevé, avec les claviers très présents, et Jean-Louis plus rock). Pas de sifflets ce soir et un long break assez expérimental très down tempo, avec Murat qui devient un peu chat... puis qui chante "margot margot margot" sur les refrains d'après, Et présente ses musiciens, invitant Stéph et Fred à un petit solo (léger), "ouais!" crie Murat mollement alors que le public applaudit avec énergie. "Encore un chorus"... et la chanson reprend un peu, avant que Jean-Louis n'entame ses "bonsoir Messieurs dames " en chantant un court moment. Moment moins énergique qu'hier mais pas désagréable.
C'est le rappel. Ça applaudit sec.... et on voit le fidèle roady venir sur scène retirer du fameux tabouret la mousse noire qui avait été scotchée dessus pour le contentement de notre lady au petit pois... apparemment, ça ne convenait pas...et Jean-Louis revient alors que les applaudissements se renforcent...
"Merci". et Jean-Louis testant sa position explique: "On est tellement fauché qu'on change tous les soirs de tabouret, je suis dingue moi, faut que je rapetisse" Puis "ah, là là, je me sens comme chez moi, j'arrivais même pas à toucher le pédalier"...
ET c'est parti... avec quelques notes de guitare... en solo... On reconnaît "je me souviens" juste quand il se met à chanter. C'est joli.... mais au bout de trois phrases (cherchait l'amour...), Jean-Louis s'arrête: "voilà".... Le public réagit, amicalement. "Je ne vais pas chanter comme ça... ça m'a perturbé de changer de hauteur, c'est fragile la nostalgie".... "ça vous fait marrer, hein?"... "l'homme aime se moquer de l'homme". Autant de remarques ponctuées de rires, puis de court instant de silence... On ne sait pas comment ça va se terminer.... Entre temps, Jean-Louis a posé sa guitare, et pris une petite bouteille d'eau dans ses mains... Et d'un coup... se met à chanter le titre a capela... dans un beau silence... même si les téléphone portables fleurissent dans la scène, pour capter le moment qu'on imagine assez unique. Jean-Louis ne part pas dans des expérimentations vocales, et reste calé sur la mélodie et le texte. Émouvant. A peine glisse-t-il un petit "toussement" juste avant la fin... et termine "Je me souviens d'autres trucs mais...". Il me semble qu'il a glissé, comme hier, quelques froissements de sa bouteille d'eau, mais c'est plus léger ce soir, en tout cas, il s'y est accroché. Ça applaudit fort. On aura donc tout connu sur ce titre: clavier par Jean-Louis, Clavier par Denis, Clavier+guitare, guitare... et a capela... et même son éclipse total (Montpellier).
Et on termine une nouvelle fois la soirée avec "Les jours du jaguar": petite intro inquiétante avant que la célèbre mélodie apparaisse... Belle partie de guitare... un ou deux cris dans le public... A 1'40, "le tourment et le désespoir"... Ah, quel couplet... La guitare et la voix résonnent... Encore un bon petit solo pas exubérant (assis) sur la fin mais c'est quand même bon par où ça passe... Version assez courte qui ne dépasse pas les 8 minutes ce soir... ce qui nous fera un concert bien resserré, un peu plus d'une heure vingt (et il n'y a pas eu de première partie), ce qui permet aux spectateurs de vite partir avant que la baignoire de l'OL Land ne se vide (il y avait le derby OL-Asse ce soir-là, avec 40 000 spectateurs...).
J'ai apprécié... ce n'est pas le gars de quelques camarades. Le chanteur des Derrière les fagots est sceptique sur le son, la voix (toujours très éloigné du micro), l'absence de mise en scène il me semble. Sly Apollinaire qu'on a interviewé ici, me dit (si je me souviens bien) que malgré les déceptions, on revient toujours pour voir les fulgurances... notamment le moment a capela pour ce soir. Moi, je suis moins sévère qu'hier. Le récital correspond mieux à un concert assis, et le trio a déjà fait ses preuves (peut-être Murat doit se concentrer plus sa guitare dans cette formation), c'est plus nu, et on va à l'essentiel... Mais il ne faut pas non plus dire que Denis transforme la prestation scénique. C'est un ajout. Et d'ailleurs, on peut toujours constater qu'on ne voit pas sur scène le renouvellement que Murat s'est imposé sur disque, même si on voit un peu la couleur soul, groove, des titres, une certaine couleur au set. Et c'est le problème pour certains qui n'aiment pas forcement Murat dans ce rôle (chant trop haut...).
J'ai donc passé une bonne soirée (en n'oubliant pas le moment ciné avec Jean-Louis, à voir en vidéo).
PS: malgré le petit côté bougon que l'on a vu de la salle, on m'a rapporté que Jean-Louis était d'excellente humeur en coulisse, impressionnant notamment le personnel du Toboggan par sa culture, acceptant les selfies avec quelques musiciens (les Dory4 qui ont créé une chanson sur lui),
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