concert pour Clermauvergne, koloko (partie 2): découverte de BABEL.
Publié le 5 Juillet 2014
©Philippe Mallaret(sous réserve)
Bon, j'ai écris "à suivre" dans mon compte-rendu du Koloko... Histoire d'avoir un petit sentiment d'obligation de reprendre... mais là, j'avoue: pas le besoin de me forcer ! Ca me fait plaisir de ruminer, humer, ressentir cette soirée... Alors, alors, alors, où sont mes notes?... Euh... Et tant pis si mon rapport souffre de s'appuyer sur des souvenirs brillant d'un éclat un peu trop brillant, par effet de cristalisation...
On va se concentrer sur le contenu musical cette fois. Pour le reste, c'est là...
1ere chanson: 'un peu humoristique" a-t-il dit... "la chêvre alpestre".
Murat débute seul... avec sa guitare électro-acoutisque à résonnateur. Une petite comptine... avec des répétitions "tu ne vas pas nous faire la tête tout le lundi... le mardi"... même si je n'ai pas tout-à-fait compris cette histoire de "chêvre".
Il s'arrête : "c'est une chanson de filles, ça".
Après un nouveau complet, il est rejoint par une très chouette trompette qui reprend l'air du refrain. On a un long pont musical pour finir...Ca n'a pas conquis tout le monde oui, mais comme je l'ai dis précédemment c'est un registre de chanson assez courant pour Murat, style Cowboy à l'âme fresh, mont sans-souci, chat noir...
2e chanson (les ronces): Encore une découverte... Ce n'est pas endiablé, mais un bon rythme s'installe, tant par les instruments que les paroles, avec une sentence répétée: "nous n'irons plus au bois...les lauriers sont coupés". Et puisqu'il n'a peur de rien, Murat ose encore chanter l'expression "ma mie". La mélodie est vraiment belle. Sur ce titre, c'est plutôt le violoncelle qui est à l'honneur... .. Le titre est assez long mais loin des 10 minutes... Le public applaudit chaudement.
And Murat introduce the lady... "bonjour Morgane".
là, Murat il me semble commence son sketch comme l'année dernière avec ses textes qu'il cherche dans sa liasse de feuilles scotchés ensemble (il ne faut pas que quelqu'un puisse les récupérer... comme ceux de Grand Lièvre il y a quelques années). Puis, après avoir joué quelques notes, s'arrête: "je ne me souviens plus si je commence"... et interroge Morgane... Il redémarre rapidement. Là, le nouveau titre "long john" est plus que classique, ça commence tout doucement... très acoustique... avant que Morgane n'entame des "ouhouhou"... et que le groupe les rejoigne. Là, encore, le violoncelle est décisif. " Dans le refrain : "vivre vivre vivre". Belle ballade.
Le 4e titre débute plus blues... par une longue intro par Murat... puis rejoint par le groupe... "une fille et un garçon allait au bal au Chambons". .. Fait divers, ça s'appelle "noyade". Super rythme.... et choeur réussi de Morgane. Murat fait du name dropping auvergnat et évoque plusieurs fois le chateau de Croizat. Et bien: encore un titre prometteur... ça ne s'arrête pas!
Le 5e titre commence très fort: introduction style "chien féroce tenu en laisse", on sait que ça va partir, que la laisse va lâcher... Trompette, violoncelle, la deuxième guitare, et encore des coeurs de Morgane Imbeaud... Ouh: mais c'est "qu'est-ce qu'au fond du coeur"... L'intro n'avait pas été à ce niveau la semaine dernière... Magnifique. La suite, j'y suis déjà habitué.. mais je suis scotché par la qualité du son... Le refrain est vraiment percutant, et Murat ne fait pas durer le morceau trop longtemps comme la semaine dernière, ce qui est aussi bien. Applaudissements nourris.
C'est là que quelqu'un annonce la victoire du Brésil... et Murat : "et merde..."
6e titre "chacun vendrait..." : le morceau monte en puissance doucement, juste Murat au départ, et on a droit à quelques toutes petites notes de piano... de rien du tout magnifiques. "la ville à la campagne"... Et ça monte encore... Alexandre commence à s'agiter sur sa guitare... alors que Murat donne toute sa puissance vocale. Le piano joue plus fort, plus de notes (c'est le violoncelliste MR. BONGIRAUD qui s'y colle). Ah, c'est bien, avec ce piano. C'est si bien! J'ai les poils! Je ferme les yeux. Ca dépote.... c'est fort, fort (en volume aussi), mais là, encore, quel son... J'ai vraiment l'impression pour une fois d'entendre quelque chose de vraiment neuf chez Murat... Le public qui avait déjà tappé dans ses mains au cours du morceau, explose! D'enfer... Matthieu dit qu'il n'a pas fait un truc aussi "différent" ou "expérimental" depuis Mustango... Il s'emporte... mais il a le droit, il vient d'écouter "chacun vendrait...". Et oui, il était là au 12e koloko. On espère que ce titre sera au rendez-vous des rendez-vous estivaux cet été. Il le faut!
Titre des DELANO ORCHESTRA, le beau "Paloma". Pas facile de passer après cet avalanche... mais avec cette belle progression, dont les Delano sont experts, notamment sur ce titre, ou Outro, qui sautera de la setliste, c'est très réussi. Beau succès pour eux. Murat joue de la guitare, mais se montre discret.
Les Delano quittent la scène et remise du chèque par le biais de François Audigier, de la coopé, qui rappelle que tout le monde est bénévole ce soir. Le montant est en baisse cette année... mais les pompiers partiront en Novembre pour la Mauritanie. On est contents qu'ils puissent de nouveau orienter leur action sur l'Afrique.
Murat revient... "comment donner un concert sans Stéphane?"... Applaudissements chaleureux pour accueillir le gilet le plus célèbre au Sud du léman.
Et c'est parti sur "Loï en 14""... Version douce, très loin des versions de "tranchées" qu'ils ont parfois livrées lors des tournées précédentes.
"même la pochette est faite à Clermont-Ferrand par des clermontois, les commentaires sont faits par des clermontois". ... et Murat de finir sur les journalistes et l'ethnocentrisme.
Et Murat appelle Pascal... qui tarde à venir... Il arrive du diable vauvert... et monte sur scène de la salle. Et illico se livre à une joute très réussie avec la guitare de Murat, avec son harmonica. Ses deux enfants juste à côté de nous sont ravies (dont la jeune chanteuse de Bako's family). Ca doit faire la 3e année de suite qu'on a cette chanson au koloko, mais Murat et Pascal sont vraiment heureux... et improvisent de manière très réussie. On a notamment un très jolie pont musical tout calme, alors que le morceau était partie sur les chapeaux de roue... Mais ça repart encore plus fort... Cela se termine par un joli tête contre tête en guise d'accolade. Murat arbore un immense sourire, et le public applaudit longuement.
Le fort alamo, ensuite, je persiste, était très bien. Effectivement, c'est très ralenti, très doux... La version avec Subway à Nulle part ailleurs est à 10 000 lieux... "je m'en fous, je m'en fous".... La voix de Murat est aussi douce qu'à la fin des années 80, ouhouhou... et le public se met à applaudir doucement, et j'ai l'impression qu'on va tous se mettre à chanter ou que Murat va nous le demander, mais non.
Petite interruption de quelques minutes pour le retour des Delano Orchestra... Murat annonce "le col de Diane"... et fait la liste des sites auvergnats dont parle le nouvel album... et la liste est très longue.
"Faut pas y compter, faut pas y compter" doucement, ça sera le leitmotiv du titre... Choeur de Morgane et violoncelle... C'est presque un slow... mais la batterie et les voix s'élèvent.
Encore de l'inédit "les frelons (d'asie)"... Un titre encore plus doux... avec un pont musical de toute beauté qui s'élève entre les couplets , avec le violoncelle et la trompette quand Murat termine de chanter... "dans la forêt". Des jolies variations, qui permettent d'enlever une composition un peu banale pour Murat et des débuts des couplets très "épurés" (basse, batterie). On aimerait que ces parties musicales s'envolent encore plus.... et c'est le cas sur la fin... Très très beau... Et on espère que le disque aura gravé ça.
Un "jean-louis, on t'aime" arrive de derrière.... et ça repart direct...
Et c'est encore du neuf, du maxi-top neuf... puisqu'on ne dirait pas du Murat. Une rythmique d'enfer... un peu à la "yes sir"... presque funk. Intro de plusieurs minutes. Sur ce truc un peu "binaire", la trompette et le violoncelle divaguent, et se chargent des ornements... C'est "le blues du cygne". Mister Bongiraud joue aux doigts et nous fait presque du Nile Rodgers... La trompette est d'enfer... Et c'est la séance de présentation des musiciens, avec un petit break pour chacun, sous des applaudissements déchainés. Ca repart ensuite sur une longue partie musicale... Le public est conquis.
Et on n'a pas à applaudir très très longtemps avant le rappel.
Quelques petits mots pour exoliquer "Mujabe rib"... "cela veut dire le mauvais temps arrive". Je l'ai découvert la semaine précédente, et cela devrait donc être joué tout l'été, et c'est un bon choix. La mise en place est un peu longue, et les musiciens jouent quelques notes, quelques grincements via la batterie, pour lancer la longue introduction... On a du coup un morceau avec de belles variations... Ca s'élève.. mais là, encore, les débuts des couplets marquent une rupture de ton, vers le calme, avant que l'accompagnement ne redémarre...et que la guitare de Murat résonnante le stoppe une nouvelle fois... mais le final s'emballe tout-à-fait, Murat crie... Ca envoit... mais là, encore, après un riff, brutal atterrissage... et très réussi La trompette a un rôle décisive dans le morceau, mais on percoit bien le violoncelle ensuite, et les deux guitares tournent à plein...
Murat annonce le dernier titre "pour me faire plaisir"... Pie passe à la basse, et Mikaelian se plie sur le siège du batteur. "le morceau qui m'a donné envie d'écrire des chansons". "on the beach" 10 minutes... (la version de 2003 avait duré quelques minutes de plus). Bon moment.
Dommage qu'il nous aura manqué OUTRO (l'instrumental des THE DELANO)... et "NEIGE ET PLUIE au sancy" joué en Suisse (inédit album)... mais qui n'était pas dans la set-liste ce soir. En suisse, on avait découvert Alexandre Rochon au banjo sur ce titre, une ballade puissante, mais sans surprise... le titre ne m'apparait pas aussi bon que ceux qu'on a entendu à Clermont....
Cela nous fait donc 11 titres de "BABEL" dévoilés... sur 20. Les prochains concerts verront-ils Murat en dévoiler d'autres? Pas sûr... d'autant que ce n'est que pour KOLOKO qu'il a joué autant de ses nouvelles chansons... à moins que le concert de LA ROCHELLE ne soit le prétexte de faire entendre les nouveaux titres à la presse, très présente sur le festival.... mais ce n'est qu'une supposition. En tout état de cause, entendre des titres anciens accompagnés par THE DELANO Orchestra vaut bien le voyage aussi.
14 juillet 2014 / Francofolies - La Rochelle (17)
17 juillet 2014 / Festival Voix de la Méditerranée - Lodève (34)
7 août 2014 / Festi’Vaux - Vaux sur Mer (17)
9 août 2014 / Festival au Champs - Chanteix (19)
22 août 2014 / For Noise Festival - Pully-Lausanne (CH)
Et au manque officiel, il manque : 6 septembre à URIAGE (isère) http://www.uriage-les-bains.com/2.aspx?sr=52
Comme à chaque fois, espérons un succès qui obligerait à poursuivre (ou rendrait possible) l'aventure sur scène avec THE DELANO ORCHESTRA.
LE LIEN EN PLUS:
Cette semaine, on a appris le dédès d'Annick Honoré dont voici une petite bio:
http://www.slate.fr/story/89385/mort-annik-honore-ian-curtis-joy-division
je me suis demandé si en tant que fondatrice des disques du crépuscule, elle avait joué un rôle dans la signature de Marie AUDIGIER sur ce label ("ces étés", en 1993), mais Annick a quitté le label en 1984. On peut par contre indiquer que Murat et Marie ont beaucoupé aimé les PALE FOUNTAINS, vedette de ce label: "d'un seul coup je sentais quelque chose de neuf, que je pourrais aller dans cette direction. Je voyais les anglais comme des voyageurs modernes...".