Laurent Saligault, the first interview.
Publié le 10 Mars 2016
Après la chronique de son disque publiée en octobre dernier, je suis très fier de vous proposer une interview de LAURENT SALIGAULT, tout-à-fait inédite et exclusive: Il s'agit en effet de sa première! C'est pourquoi, avant de parler de son album, et du fait du peu d'informations disponibles sur lui, j'ai voulu le faire parler de son parcours, son travail avec Mickey Finn, Sébastien Hoog, Merlin, Jeanne Cherhal et Barbara Carlotti notamment et c'est passionnant. Au delà de l'anecdote savoureuse qui aura sa place dans la grande histoire du rock, c'est aussi l'occasion - dans la lignée de l'interview précédente des 3 lyonnais- de parler de la vie de musicien, de la difficulté de faire vivre un disque,(même pour un vrai parisien). Un grand merci à Laurent Saligault de s'être investi dans cet exercice.
Merci de vous pencher attentivement sur ce dialogue puis d'aller découvrir la pop de Laurent sur bandcamp (CD physique disponible pour 10 euros ou en téléchargement).
Edit: Laurent Saligault aux 3 Baudets le 25 avril 2016, à 20h.
Bonjour Laurent!
- En sachant que je vous ai découvert sur scène avec Carlotti et Cherhal qui sont deux artistes qui apprécient Murat, je souhaitais savoir si c'est aussi un artiste qui vous plait ou vous intéresse?
Je ne connais pas ses disques. Je crois qu’il est très prolifique mais je peux écouter. Quel album me conseillez-vous ?
- Ok ! On ne part donc pas sur l'inter-ViOUS et MURAT classique - Comme quoi, on peut faire de la « française pop » en ignorant totalement Murat! Je vous conseille Lilith et Parfum d'acacias au jardin -un dvd-, le Moujik et sa femme, mais l'album Mustango est souvent celui qui est cité). Parlons-donc de vous… Je crois que vous êtes autodidacte. Comment en êtes-vous venu à la musique?
- Je suis en effet autodidacte, j’ai commencé assez tard (17 ans). Avant je voulais être footballeur. J’avais des amis de lycée qui avaient un groupe mais sans bassiste, ni chanteur. Je ne savais pas jouer de basse et mon expérience du chant se limitait à des imitations sur les vinyles des Beatles dans ma salle à manger. J’ai trouvé un job dans une poissonnerie pour l’été dans le but de m’acheter une basse et en attendant, un ami m’a prêté une guitare classique pour que j’apprenne des lignes de basse.
J’ai bossé sur le double rouge des Beatles (la compilation des singles) et sur The Cure, mais du coup j’ai appris à jouer de la guitare et tout de suite l’envie m’est venue d’écrire des chansons… En juillet, j’ai acheté ma première basse (une Fender Precision). Dès ce jour, j’ai stoppé le foot et décidé d’être musicien. Premiers concerts de rock (chanté en anglais) à la fête du lycée puis dans les bars, premières maquettes. Ensuite, j’ai rencontré Seb Hoog (1994) on a fait nos classes ensemble dans les clubs de blues rock, on jouait les Stones, les Beatles, les Who, Bowie, Hendrix….
- Avec Sébastien Hoog, une amitié de plus de 30 ans donc, je l'apprends... mais on y reviendra...
On se connait avec Seb depuis le 1 octobre 1994, on cherchait un guitariste pour notre Groupe (the Sticky Beets), il travaillait dans un magasin de musique à Pigalle, on s’est tout de suite entendu ! Lui Hendrix, moi les Beatles.
- Footballeur, vous étiez vraiment sur la voie du professionnalisme ? A quel poste ? (j’ai vu une DRH qui m’a dit que c’était important de donner son poste dans un CV!).
J’étais gardien de but, pas mauvais mais trop petit (1m72) le football changeait à l’aube des années 90 : plus physique. J’étais un gringalet, suite à des blessures j’ai fait 2 matches en Division d’Honneur qui à l’époque était le 5eme niveau en partant d’en haut. Gardien de but et bassiste c’est pareil ;-))
- A partir de ce moment-là, vous devenez ainsi rapidement musicien professionnel? Vous jouez avec le fameux Micky Finn (à ne pas confondre avec le batteur de Marc Bolan .comme certains journaux à la mort de ce dernier). Pouvez-vous nous parler de cette expérience avec ce musicien de Nino Ferrer et d'Higelin et qui disait ne pas aimer les musiciens français?
Avant de parler de Micky, il faut passer par la case Alain Gouillard (dit Merlin). Avec Seb nous faisions les bars de rock blues. Un jour, notre batteur n’était pas dispo pour une date et il nous a envoyé Merlin, batteur virtuose, de quinze ans notre ainé, qui avait joué, entre autre, avec Edition spéciale, Océan, HF Thiefaine et Bertignac. Nous l’avons gardé et ça a été le début d’une époque : le groupe Ego (qui existe encore). Ça a été pour nous le premier contact avec un musicien confirmé, reconnu et professionnel. Je dois reconnaitre, qu’en tant que bassiste, je lui dois beaucoup et Seb dirait la même chose…
Micky, je le connaissais depuis longtemps sur les vinyles de Nino. Un jour, Merlin m’a appelé pour me dire que Micky remontait les Bluemen, son groupe des années soixante, et qu’il l’avait recruté à la batterie en lui laissant le choix du bassiste ! Etant également chanteur, je me suis retrouvé Bassiste/chanteur de Micky Finn and the Bluemen.
Micky était un grand, on apprenait juste en l’écoutant jouer… je veux bien en parler mais il faut un chapitre juste pour ça !
3 pages sur Mickey dans un livre sur Nino Ferrer
- Mais vous avez donc fait partie du même groupe que Jimmy Page!... C'est impératif de s'attarder d'autant que j'aime beaucoup l'histoire du rock à travers des personnages, et mettre en lumière sur le blog certains "oubliés"! Comme à chaque fois que j'ai une question sur les années 70, j'ai interrogé MICHEL ZACHA... Voici ce qu'il m'a dit: "Micky, Je l'ai connu en 68 à St-Trop [il était effectivement animateur d'une boite là-bas]. Très cool… très discret et extrêmement doux, disponible et gentil". Dans une interview accordée en 1991 aux «Inrockuptibles » (n° 30), Nino Ferrer évoque son Micky avec une fin magnifique: « Il avait joué avec tout le monde, les Pretty Things, les Stones, les Small Faces, Electric Banana... Avec lui ça a été une grande aventure, il m'a beaucoup marqué. Nous sommes restés amis, je l'aime très très fort. Il m'a beaucoup apporté, c'est un frère (…) C'est le genre de type qui me téléphone bourré d'un bar d' Hambourg à six heures du matin pour me dire qu'il pense à nous et qu'il nous aime. Un vrai bohémien, un gitan... Il pourrait être aujourd'hui le guitariste des Stones, mais il est trop destroy. Il n'a pas de maison, pas de fric, pas de vêtements. Si tu travailles avec lui tu dois lui prêter ta guitare, ton ampli... Il explose ton ampli, fout ta voiture dans le fossé, vide ton frigidaire, met le feu à ta maison. Quel mec génial ! ». Est-ce qu'il s'était un peu assagi à l'époque?
Pas vraiment assagi non ! Tout ce que dit Nino est vrai, je l’ai vérifié de 1999 à 2006, nous avons fait un paquet de concerts la plupart dans des bars, mais aussi chez les bikers…
C’est la personne la plus attachante que je n’ai jamais rencontrée, très doux, guitariste mais aussi auteur-compositeur extraordinaire, vraiment très drôle et hyper R’n’R. Bien sûr, il buvait une quantité d’alcool impressionnante, vivait chez des potes ou des maitresses, taxait des guitares… Il lui arrivait toujours des trucs incroyables. Sans exagérer, j’ai au moins une vingtaine d’anecdotes incroyables et drôles… Mais il faut surtout retenir de lui son « son », cette main droite incisive très British et ses chansons…
- Sans en faire un chapitre, ah, svp, contez nous au moins une de ces anecdotes à ranger dans la grande histoire du rock and roll (on l'y rangera à côté de l'histoire de la bouteille de J.Daniels que sa fille a fait circuler durant la cérémonie d'enterrement).
Nous jouions à Orbec, au Bar de la Mairie je crois et Micky avait mal aux dents, du coup il était d’une sobriété rare, même boire était pour lui peu agréable. Après la balance, je suis allé à la pharmacie lui acheter du Synthol puis j’ai vaqué à mes occupations.
Au repas du soir, avant le concert, Micky me dit : « yeah Lolo c’est super ton truc ! Ca marche drôlement bien ». On commence le concert. Il avait posé sur son ampli une pinte de blonde, un petit verre de whisky et la bouteille de Synthol à moitié vide. C’était un de ces début de concert où il jouait super (pour trois concerts, il y en avait un énorme, un moyen où ça restait encore très bien et un vraiment catastrophique). Je me souviens qu’après la 2eme chanson, je le vois se diriger vers son ampli, prendre la bouteille de Synthol et la finir cul sec ! Ensuite, il attrape le verre de whisky, le vide dans sa pinte et en boit une bonne moitié !
Merlin heureusement avait tout vu ! Lui et moi avons passé le 3eme morceau en larmes, mort de rire, à ne pouvoir plus respirer et encore moins chanter. Micky m’a confirmé ensuite qu’il avait bien tout bu (la première moitié dans l’après-midi). Le concert, ce soir-là, fut excellent car Micky du coup avait commencé à boire tard ou alors le Synthol en boisson a des vertus inconnues… Reste à savoir s’il savait qu’il s’agissait juste de bains de bouche ? Je pense que oui (malgré son air ingénu quand je lui ai dit… après) mais qu’il a eu envie d’essayer quelque chose, que ça marcherait mieux comme ça…
(en fin d'article, une vidéo avec Micky, Merlin et Laurent).
1999 : Enregistrement de l'album "Black hole" de Mickey Finn and the blue men avec Micky Finn (Guitares et chant), Merlin à la batterie et Laurent Saligault à la basse + 4 titres "go clean" en 2002.
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- Et c'est un peu une surprise (on vous connait plus dans l'environnement pop de Cherhal et Carlotti) que de vous découvrir bluesman à bikers!! C'était une musique dans laquelle vous vous épanouissiez? Dans la vidéo, vous parlez aussi d'un concert avec Luther Allison (le genre de souvenir peut-être assez unique, et qui a tendance à devenir "légendaire" - petit clin d'œil au pote de Murat Christophe Pie, batteur des Delano Orchestra, qui a joué avec Chuck Berry...)?
En fait, j’ai fait mes armes dans ce milieu (Seb également) et même dans le milieu chanson/pop, je pense avoir une image plutôt R’n’R, Barbara l’est aussi dans son genre, la basse/batterie/guitare d’"histoire(s) de J" aussi…
J’ai fait une quantité énorme de clubs et bars avec Sticky beets, Ego et Micky, peut-être 500…. J’ai chanté la voix reprise dans un ampli de guitare dans toutes sortes de lieux (y compris chez un vendeur de pneus) et notamment aux Puces de St-Ouen (où j’ai rencontré Luther Alison, Merlin, Micky et tant d’autres)… D’ailleurs, nous y avons joué avec Seb et Merlin le 14 février (Brasserie Biron).
- Ego est le groupe que vous avez avec Merlin et Sébastien, aviez? (répertoire Who, Led Zeppelin, Beatles ai-je lu). Quant au Stinky Beets, pouvez-vous nous en dire plus? (le nom a été repris par d'autres)
Ego existe toujours mais il tourne au ralenti. Par contre, quand on joue, c’est du lourd : Power trio!
Pour les Sticky Beets (betteraves collantes), il s’agit de mon premier groupe formé avec mon pote de collège Jean Serge Karsky (batterie), ensuite nous avons intégré 2 voisins (et amis d’enfance) de l’immeuble ou j’ai grandi dans le marais : Paolo Lauri (basse) et Eric Kipnis (guitare). Moi, je tenais la guitare rythmique plus pratique pour la composition. Enfin, il y avait un chanteur new-yorkais Tadzio Koelb. Nous faisions du pop rock en anglais. Au bout de deux ans, les autres ont jeté l’éponge. Nous nous sommes retrouvé Jean Serge et moi, je suis parti à l’armée (et oui) et puis nous avons décidé que je repasserai à la basse et au chant et que nous recruterions un guitariste (Seb Hoog), un pianiste (Ed Schmitt) complètera le line up (1994/95). Aucun disque ne sortira de ces 2 périodes mais j’ai un sac de sport rempli de cassettes 4 pistes. On avait des super chansons…
Ego
Sébastien HOOG, compositeur d'Izia, arrangeur d'"histoire(s) de J." pour Cherhal: "Un petit mot sur Laurent? Tu peux lui dire que je suis fier d'avoir appris la musique avec lui..."
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- Durant toute cette période-là, avez-vous travaillé en "studio" avec ces artistes ou d'autres? (repère: Sébastien commence à travailler avec Barbara en 2006, puis pour Daphné et Izia)
Quand j’ai dissous le groupe (Sticky Beets) en 95, Seb et moi avons commencé à apprendre notre métier dans les bars parisiens (rencontre avec Merlin), nous jouions un peu partout : le chat noir, who’s bar, Baryton et tant d’autres…
Moi, je continuais à vouloir défendre mes chansons (en français maintenant). Quand nous avons monté Ego, l’objectif était d’enregistrer des originaux. Nous avons enregistré un disque de 10 titres (4 Saligault, 4 Merlin, 2 Hoog) qui est sorti en 50 exemplaires (c’est vrai !). Mais le groupe battait déjà de l’aile : Seb jouait dans un groupe en Angleterre, il commençait à être dans le bizz (ah ah) : Big Mama puis Barbara alors quand Merlin m’a proposé Micky, j’ai dit "Tant pis ».
Au final, cette période a duré de 1996 à 2004 environ. Dans mon coin, je continuais à enregistrer chez moi un bon paquet de chansons que je jetais pour en écrire des meilleurs (j’en ai 150). J’avais fait un quatre titres mais que je n’assumais pas complètement. Je jouais dans pleins de projets annexes à Micky [Catholic Boys], mais toujours dans les bars et vivait de cachets en cash et du RMI.
Ego (collection personnelle de Sébastien)
- Comment cela s'est-il enchainé ensuite pour vous?
Seb jouais de la basse avec Barbara Carlotti (tournée les lys brisées) que je ne connaissais pas et puis, il a eu Daphné et je l’ai remplacé sur les 6 dernières dates de la tournée. Puis, Barbara a fait « L’idéal » et je suis reparti deux ans en tournée (2008/2009). Après, j’ai réalisé un EP pour Vanessa Chassaigne, puis j’ai rencontré Antoine Leonpaul qui venait de sortir son premier disque et partait en tournée : je l’ai accompagné à la basse et à la guitare avec Stéphane Bellity (Ricky Hollywood) à la Batterie (2010/2011).
Parallèlement, avec toutes ces fréquentations, j’affinais mon style et continuais à « remplacer » mes chansons par des meilleures! Ensuite, Barbara sort L’amour l’argent le vent et on repart en tournée en 2012/2013. Là, ça s’accélère un peu : Jeanne Cherhal me demande de faire la basse pour son projet Amoureuse au 104 (2012) puis d’enregistrer son prochain disque (août 2013) puis de faire la tournée (2014/15).
Parallèlement, je réalise une signature sonore pour Marionnaud qui va s’avérer lucrative : je m’achète un Magnéto à bandes, des micros, des préamplis, bref du bon matos, et j’entame en avril 2013 la production de mon premier disque. En juin de cette même année, je fais la basse pour le 2eme Disque de Nicolas Comment avec Raphaël Leger à la batterie que j’ai rencontré sur Barbara C. et qui est le batteur du groupe Tahiti 80. En ce moment, il produit le disque de Cléa Vincent [vous les accompagnez parfois sur scène] et a tenu les baguettes sur mon disque.
- J'avais un peu imaginé que votre disque était celui d'un (bébé)requin de studio, ou d'un musicien qui voulait s'affirmer, et je constate que c'est en fait un projet muri depuis de très nombreuses années par un auteur-compositeur interprète. Encore quelques questions sur ces collaborations: je suis forcé de vous faire parler de Barbara et Jeanne, dont j'ai tant parlé sur le blog... et des soirées merveilleuses que vous m'avez fait vivre avec elle (au moins 5 je pense). Que pourriez-nous vous dire sur Barbara? Un souvenir de concerts ? (vous terminiez à la guitare, avec elle au milieu du public).
Barbara est quelqu’un de super qui se met toujours en danger artistiquement. En plus de son immense talent, elle est travailleuse, drôle et fidèle. J’ai fait 2 grosses tournées avec elle et d’innombrables projets annexes. Entre ses tournées, elle écrit toujours de nouvelles choses (conférences chantées, spectacles littéraire). Du coup quand on bosse avec elle, on doit toujours apprendre des nouveaux morceaux !
Le groupe est l’un des plus drôles jamais rencontrés (JP Petit : guitare / Benjamin Esdraffo : claviers / Raphaël Leger : Batterie et choeurs / Jérémie Régner : claviers, percussions et choeurs / Laurent saligault : basse, guitare et choeurs). On a vraiment beaucoup rigolé durant toutes ces années.
Pour l’anecdote et puisque vous parlez de « bête farouche » (guitare au milieu du public), voici une histoire qui résume l’esprit qu’il règne dans cette équipe : Barbara se perd entre les sièges du public et capte toute la lumière, j’arrive en 2eme position avec une partie de guitare pas simple à jouer en me faufilant parmi les gens dans les rangées étroites de fauteuils ou dans les allées en escalier, souvent dans la pénombre, ensuite, arrive le reste du groupe, faisant choeurs et percussion. Pendant les 3 minutes que dure la chanson, c’est l’occasion, pour les 4 cancres qui suivent derrière moi, de blagues diverses et loufoques (toujours drôles bien sûr) ! Barbara à ce moment est connectée au public et même aux gens puisqu’elle les touche et qu’ils peuvent la toucher, moi je suis connecté à Barbara pour que la chanson se passe bien et eux, il profite que la maitresse ait le dos tourné pour embêter le 1er de la classe (que je suis à ce moment-là)…
- Ah, ils ont été discrets dans les concerts auxquels j’ai assistés… L’anecdote est amusante en tout cas, car les musiciens faisaient très sérieux, voire patibulaires…
Même question pour Jeanne (vous aviez sévèrement remué le théâtre de Fourvière cet été notamment).
Pour Jeanne, c’est une ambiance finalement assez similaire. Si Jeanne est peut-être un plus sage, l’équipe n’est pas en reste en matière de rigolades. Sur scène, je suis particulièrement connecté avec Jeanne par le fait que nous jouons tous les 2 des lignes de Basse (elle au piano). Nous avons quelques passages duo (l’oreille coupée, j’ai faim, noxolo, femme debout) où nous jouons juste tous les deux et où la connexion est indispensable. Jeanne entend tout ce qui se passe, c’est une excellente musicienne doublée d’une talentueuse compositrice. Les deux barbus qui avec moi forment le trio « hacking band » sont des sérieux également, Seb qui est mon frère musical, et Eric Piffeteau (Little Rabbit) qui est un de mes batteurs préférés (super son et laid back). Les bons soirs, quand la machine est huilée, il y a les chansons délicates et charismatiques de Jeanne avec derrière elle une fantastique locomotive électrique.
- Est-ce que ces participations marquantes (je rappelle que Seb Hoog a réalisé Histoire(s) de J,) ont fait évoluer votre propre travail?
En termes de méthode certainement (j’entends l’organisation, les réseaux, etc…). Il est également certain que l’écriture de Barbara et des autres (je pense aussi à Antoine Leonpaul) m’a influencé à force de fréquentation. Avec Seb les influences sont miroirs. Je n’ai jamais été complaisant avec mes chansons, j’ai toujours voulu progresser et j’ai énormément écrit, enregistré, composé. Je suis un laborieux et j’aime ça.
- Ces concerts avaient certains éléments de mise en scène, de scénographie (qui ne vous impliquait pas énormément certes), comment vous sentez-vous avec cela? Le côté "comédie" de la scène? Et le côté "très cadré" d'un set? (Murat revendique de ne jamais jouer un morceau de la même façon).
Je viens de la pop musique, donc a priori c’n’est pas trop mon truc, tout au moins pour mon projet. En tant qu’accompagnateur, je n’ai rien contre au contraire (Barbara le fait beaucoup). Ca peut être drôle même quand je vais voir un concert d’un artiste que j’aime, j’aime bien qu’il enchaine les chansons et qu'il les joue bien. Parler 2 heures entre les titres, une fois par concert pour le lien avec le public je comprends mais parfois la tchatche masque le talent, Mick jagger laisse rarement passer une minute entre deux chansons et j’aime ça … Après, je ne suis pas un extrémiste et quand c’est bien fait, je le reconnais.
En résumé en tant que musicien, le côté comédie c’est souvent cool (ça fait des pauses, ça donne du rythme au show…), en tant qu’auditeur ou interprète je préfère un truc plus rock.
- Petite précision pour mieux connaitre la vie de musicien: toutes ces rencontres se sont faites petit à petit, de contact en contact? Ou bien avez-vous tout de même un agent, avez-fait des essais pour décrocher des engagements? Est-ce que c'est d'avoir pu assurer votre intermittence dans les années récentes qui vous permet de concrétiser ce projet solo?
Petit à petit, de contact en contact sans chercher à "faire du réseau" (ce que font beaucoup d’entre nous) et je n’ai jamais eu d’agent. Il faut sortir, trainer, s’intéresser aux autres projets, ne pas hésiter à dire : « j’aimerais jouer avec toi », et s’activer sur les réseaux sociaux. Après, si on a une bonne gueule/look, qu’on travaille vite (mon cas), qu’on a de l’humour, qu’on est sérieux et surtout qu’on est bon, alors c’est plus facile…
- J'ai découvert avant hier Antoine Léonpaul. Vous êtes arrivé dans son parcours après son premier album, mais vous travaillez maintenant plus étroitement avec lui. Pouvez-vous nous en parler? Ce nouvel album est-il encore signé chez Because?
J’ai rencontré Antoine en 2010, il venait de sortir son premier album, il cherchait un musicien polyvalent pour l’accompagner (basse, guitare et choeurs). On s’est tout de suite bien entendu et on a finalement intégré un batteur (Stephane Bellity) que je connaissais. On a fait une vingtaine de concerts. On est devenu amis : même génération, même quartier d’enfance, même goût pour le matos vintage et la production à domicile et puis Nino Ferrer, William Sheller…
A la fin de la tournée, on a commencé à enregistrer chez lui ses nouvelles chansons, j’ai fait quasiment toutes les guitares et basses, c’est un bon songwriter. Le nouvel album n’est pas encore sorti et je ne sais pas dans quel cadre il sortira. Il travaille aussi sur des tournages, il a réalisé mon clip (Ma Vieille Honda), il est également auteur (pour Michel Muller).
au Printemps de Bourges. Bertrand VACARISAS / PURECHARTS.FR
- Encore un dernier mot sur une autre collaboration passée ou future, Vanessa Chassaigne peut-être?
Avec Vanessa, on a écrit une petite dizaine de chansons, je l’ai rencontrée alors qu’elle cherchait un bassiste, j’ai emmené avec moi Raphael Leger et on a joué en trio. Vanessa organise depuis 2009 un petit festival dans une ferme marine près de Sète (Août). Depuis 2010, je les ai tous fait ! C’est un lieu paradisiaque et au fil des années la programmation s’étoffe. J’y ai rencontré et accompagné Antoine (trois fois), joué avec mes chansons (4 fois), accompagné Mehdi Zannad (2 fois), Nicolas Comment, Vanessa bien sûr (chaque année), Barbara Carlotti en duo (2015). Pour compléter la liste de ceux qui y ont joué : Rover, JP Nataf, Mathieu Bogaert, Laetitia Shérif, Ricky Hollywood, Luce, Batist (qui joue la guitare dans mon Trio), The Rodéo, O, Wilfried etc.
En 2011, j’ai produit un cinq titres chez moi, des chansons qu’elle avait écrites avec Jay Alenski (compositeur de Lio). Je ne travaille avec elle que très rarement aujourd’hui (faute de temps).
* Medhi Zannad (Fugu, qui a droit à son article dans « la française pop » de Conte. La Féline, récemment interviewée, en a été aussi.
la photo de couverture sur fb de la page de Vanessa
- Passons enfin à votre disque... Vous nous avez dit que vous aviez un gros stock de titres, est-ce que vous avez eu un fil directeur pour en choisir 8?
Non. J’ai pris les 8 qui me paraissaient les plus aboutis. En fait, je compose en maquettant (pour l’écriture des textes, c’est toujours quelque chose de chaotique et sans méthode de travail). Depuis une dizaine d’année, j’ai trois dossiers sur mon mac : « bloc note » qui sont les idées jetées en vrac ou des musiques sans texte ou une phrase de départ, « honneur » qui sont les chansons terminées mais que je ne considère pas assez fortes, des chansons de travail ou des exercices de style. Et enfin « premium » qui sont les chansons les plus excitantes souvent les récentes pas encore désenchantées par le temps. Les chansons vont de l’un à l’autre selon mon humeur, mes goûts ou l’avis d’un ami.
Pour illustrer mon propos, je prépare en ce moment la production de mon prochain disque, j’ai écrit une nouvelle chanson, les 8 autres viennent du bloc note et la dernière est une rescapée de « honneur » ayant retrouvé grâce à mes yeux.
Pour répondre à votre question, plus qu’au fil conducteur, je pense à la variété des titres sur un même disque (up tempo, ballade, morceau bizarre, morceau long ou court et si possible tube ;-). J’ai grandi à l’école Beatles qui pouvait mettre sur un même disque Eleonor Rigby, Yellow Submarine et Tomorrow Never Knows (Revolver).
- Mon idée en posant cette question du fil directeur était d'aborder cette dictature du "storytelling" pour exister médiatiquement et dans les labels (Burgalat expliquait qu'il ne sortait pas un disque prêt parce qu'il n'avait rien de particulier à en dire). Qu'en pensez-vous?
C’est sûr que d’un point de vue bizness c’est toujours mieux d’avoir une histoire à mettre en avant, même si c’est souvent indigeste d’entendre toujours la même histoire dans toute les émissions où un chanteur passe faire sa promo.
J’aime assez l’idée de faire un disque parce qu’on a des chansons, point. Après, il y a le conceptuel (par exemple faire un disque tout seul, ou sur un vieux magnéto, ou ceux qui partent écrire et enregistrer dans un pays lointain, ou ceux qui font un disque après une rupture ou une naissance ou encore sur un seul thème, etc.), je pense y venir un jour mais un premier disque c’est souvent une présentation donc pas besoin d’en dire plus. Je peux parler de chaque chanson (comment, quand et où m’est venue l’idée, ou comment, où et avec qui je l’ai produit) mais je n’ai pas grand-chose à dire en général sur ce disque, si ce n’est que je suis content de l’avoir accouché (et produit) moi-même, que j’en suis content car je pense qu’il vieillira bien et que j’ai hâte de faire le suivant.
- Du coup, est-ce que vous avez eu des contacts avec des labels? Ou avez-vous eu une stratégie un peu différente (Pain Noir était sorti en digital avec microcultures, ce qui lui a ensuite permis de signer)? la question m'intéresse parce que je suis quand même étonné que ça ne trouve pas preneur...
Là vous touchez le point sensible ! Car si j’accompagne sur scène et en studio des artistes confirmés et surtout signés, que je fréquente leurs labels, tourneurs éditeurs et autres managers, il n’est pas évident pour moi (et pour tant de mes collègues chanteurs) de se mettre en avant vis à vis d’eux, c’est à dire, se mettre dans la lumière et dire : je chante, j’écris, je compose etc. Je n’ai pas encore assez confiance en moi pour « y aller » complètement. Evidemment, j’ai démarché à gauche à droite (j’ai quand même donné plus de 200 disques), avec quelques résultats (surtout des concerts) mais si on n’est pas un bulldog (ce qui est mon cas), c’est plus difficile. Je ne suis pas du genre à harceler un directeur artistique tous les jours pour qu’il me signe. J’ai été quelque peu refroidi quand j’ai distribué mon disque autour de moi (j’entends les gens du bizz qui me connaissent en tant que bassiste) par le nombre « super Lolo, je te fais un retour honnête, je te dis ce que j’en pense" et qui ne m’ont jamais répondu.
Du coup, ma stratégie c’est : avoir de la visibilité sur internet et surtout faire des concerts (clubs, petites salles, pour rencontrer d’autres personnes susceptibles d’aimer ma musique). Pour le prochain, je vais travailler différemment, c’est à dire démarcher les pros avec mes maquettes, et si rien ne se passe je le produirais moi-même comme pour le premier.
- ... Je vous prends au mot... Pourriez-vous nous parler de 3 de vos chansons? Libre à vous d'en dire ce que vous souhaitez...
Ma Vieille Honda a été écrite en Grèce, sur l’ile d’Amorgos, dans les Cyclades, elle fait partie de ces rares chansons que j’ai composées sans instrument à portée de main.
Ça peut faire cliché ou exagéré mais c’est la stricte vérité, nous étions avec mon amie sur un ponton près des rochers, un site de baignade idéal, elle son livre, moi mon cahier acheté sur l’ile et je me suis mis en une après-midi à écrire tout un tas de chansons, quelques mots que je me chantais dans la tête puis j’écrivais sans difficulté l’intégralité du texte. Quand j’ai eu fini la première, je suis descendu dans l’eau 5 minutes puis remonté écrire la suivante, et ainsi de suite jusqu’à l’heure de partir boire une Mythos, quand le soleil passe au-dessus des collines. Le lendemain, nous sommes revenus nous baigner dans ce lieu et j’ai repris mon travail presque comme un rituel, c’était devenu un jeu¸ je m’interdisais de me baigner tant que je n’avais pas fini la chanson en cours (il faisait 30°). Ce deuxième jour, je me souviens avoir écrit une chanson appelée « sur les rochers » m’être baigné et être ressorti de l’eau avec cette phrase « j’aimerais tant être un autre que tu n’connaitrais pas pour retenter ma chance avec toi, comme si tu n’m’avais jamais vu », le tout avec la mélodie ! Je me suis assis et j’ai tout écrit d’un trait, l’idée de la honda était provisoire, presque pour boucher un trou, puis le soir en relisant, je me suis dit : « ben non c’est cool la honda, ça fait route, romantique, un peu loser » (dans l’histoire il s’agit d’une voiture et non d’une moto). Le problème était de me souvenir de la mélodie (je n’écris pas la musique), je l’ai évidemment perdu le soir en allant manger etc. Mais le lendemain matin elle est revenue définitivement dans ma tête.
En rentrant à Paris, j’ai commencé à enregistrer des maquettes de la chanson dans tous les sens (j’en ai 5 versions). Elle fut le déclencheur de mon projet de disque, chronologiquement c’est la 3eme plus ancienne, mais j’avais enfin ma chanson référence résumant mon identité musicale et ce que je suis. Durant ces mêmes vacances, j’ai écrit le texte de Blue Star ferry.
Carton est une autre chanson importante pour ma construction. Elle est la deuxième plus ancienne (la plus vieille étant Fatigué). Elle date de l’époque où j’avais vraiment du mal à finir une chanson, je faisais écouter mes démos à mes amis et je sentais bien que ce n’était pas encore ça ! Je me souviens, j’étais à Lyon après un concert avec je ne sais plus qui, et j’ai fait écouter cette minute de démo que j’avais enregistré peu de temps auparavant, il y avait un petit orgue, une basse, un tambourin et ma voix suraigu qui chantait la mélodie avec des « tadadas », il y avait un couplet et un refrain pas plus. Une personne que je ne connaissais pas a dit « c’est joli ça ! ».
Rentré chez moi, j’ai ouvert le Bloc note¸ extirpé le dossier appelé « aigu bizarre », j’ai copié collé 3 fois le couplet/refrain, ouvert une piste voix, chanté la première phrase : « j’ai tous les bonbons, tous les moutons, tous les garçons », c’était une voix inédite pour moi, je me suis pris au jeu, j’écrivais un phrase sur un bout de papier et je l’enregistrais. Au final, j’ai eu ce texte bizarre avec cette voix bizarre. C’était provisoire, en attendant… Je n’ai jamais ni rechanté ni réécrit quoi que ce soit car ces voix/textes sont ceux qui figurent sur le disque ! J’ai tout enregistré autour. Tous les gens à qui je faisais écouter me disait : « elle est super cette voix, tu pourras jamais refaire mieux ». De plus, sans faire exprès, j’avais écrit une chanson sur la douleur mentale des gens qui dorment dans la rue sans que ce soit tire larme, moraliste ou je ne sais quoi.
Il n’y a que le final (voix plus grave sur les grosses guitares de Seb Hoog) que j’ai chanté au plus tard
Civic est la petite dernière de l’album (même si elle joue en premier). En terme de réalisation, c’est ma préférée. Quand j’ai décidé de me lancer dans la production de mon disque, j’étais en pleine tournée L’amour l’argent le vent avec Barbara et je découvrais le musicien qu’elle avait ajouté à l’équipe pour cette tournée : Jérémie Régner : un grand, auteur compositeur interprète, clavier, percussionniste choriste etc. On s’est toute suite entendu musicalement, la même passion pour McCartney et le matériel vintage.
J’avais bien avancé dans ma sélection de chanson, j’en avais 7 qui tenait la route et je cherchais ma huitième (je m’étais dit que 8 c’était bien pour un premier). Un jour dans le tour bus, je lui fais écouter une chanson un peu bizarre car en 7 temps (nous faisions beaucoup ce genre de truc avec Ego) pour la tester, sauf que j’avais muté (coupé) la voix.
Il écoute au casque et moi je ne sais pas qu’il n’y pas la voix. A la fin, il me dit « super ! c’est bien d’avoir un instru sur un disque ». Ca a fait tilt, je l’ai enregistré avec Raphael Léger (batterie) sur mon magnéto à bandes la semaine d’après. La basse est le seul instru qui date de la démo. A partir d’elle, j’ai fait les acoustiques (même session que batterie), puis un jour que Seb passait à la maison, il m’a fait quelques solos que j’ai montés ensuite, et puis enfin Jérémie est venu enregistrer toute une clique de claviers. Après j’ai rajouté des chœurs et bidouillé avec des bandes de classique qui trainaient dans ma boite de bandes.
- En matière de textes, vous vous disiez besogneux mais vous racontez là une écriture rapide sur un bout de serviettes… Est-ce que vous vous sentez auteur ? est-ce important pour vous de chanter vos propres mots ? Que pouvez-vous nous dire de votre écriture ?
En fait je dois avoir un complexe social qui me fait dire ça (fils d’ouvrier, petit fils de paysans) mais en vrai je me rends compte que c’est les autres auteurs qui ne parlent pas de leurs difficultés à finir un texte, ou à trouver un thème. Finalement, je ne me sens pas auteur mais j’en suis un ! Je pourrais chanter les mots des autres s’ils sont issus d’une collaboration de travail, par exemple un texte dont j’aurais fait la musique et qu’on aurait peaufiné avec l’auteur dans le cadre d’une séance de travail.
Hormis les 4, 5 titres écrits d’un seul jet, j’aurais plutôt tendance à écrire en chantant sur mes maquettes, en tout cas pour l’idée de départ, après c’est le brainstorming qui commence, je travaille sans jamais être content vraiment, et puis ça vient d’un coup sans prévenir. Dans les textes, je pense être un romantique qui a un peu peur de se prendre au sérieux et qui du coup met toujours une note légère, ou psychédélique, ou drôle soit au sein d’une même chanson, soit d’un groupe de chansons (un disque par exemple avec une ballade romantique un up tempo avec un texte léger, puis un texte avec un thème plus grave, une drôlerie etc.). Quoiqu’il en soit j’écris pour la chanson, les textes sortis de la musique, ce n’est pas mon truc. En résumé je suis un rockeur qui aime la variété c’est toujours mieux qu’un chanteur de variété qui s’essaye au rock !
- Dans ma chronique, J'ai parlé des Who à l'écoute de "blue star ferry"... Est-ce que c'est effectivement une référence que vous aviez en tête pour ce titre?
Vous avez vu juste ! Les Who sont inscrits définitivement dans ma carte d’identité musicale. Avec Seb et Merlin, on joue une partie de Tommy sur scène (enfin sur les estrades des bars), plus quelques standards (substitute, my génération…).
Avec Seb, on a déchiffré tout ça pendant notre saison comme g.o. musiciens au club med d’Otranto dans les Pouilles(1998). Quand j’aborde un nouveau morceau, il y a toujours le truc récent entendu qui me donne envie, mais à peine commencé le travail, il y a une lutte entre ma construction musicale et le désir de me surprendre ! Pour Blue star ferry (qui est le nom de la compagnie grecque), le basse/batterie est très Who je le concède mais c’est sans m’en rendre compte tellement j’ai écouté, joué et chanté ce groupe.
Il en est de même pour les Beatles ("pendant les zones de turbulences » archi LennonMcCartney). Dans la liste de groupes que j’ai en moi, on peut rajouter les Stones, les Floyd, Dylan, Neil Young, The Cure, ACDC, Bowie et pour le français, Nino Ferrer, Polnareff, Sheller et tellement d’autres (Mlle Carlotti…).
Interview réalisée par mails entre deux couches, trois concerts, un enregistrement d'un 2e album, entre autres choses, tout cela entre le 10 Janvier et 25 février 2016.
Chronique : http://www.surjeanlouismurat.com/2015/09/grand-saligault.html
Sites officiels:
https://laurentsaligault.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/laurent.saligault
25 avril 2016, concert aux 3 Baudets!
Retrouvez l'intégralité des interviews du blog (F. Hardy, Erik Arnaud, Bertrand Louis, La Féline... et la toute récente collaboration de JL Murat: Eryk e.) là: http://www.surjeanlouismurat.com/tag/inter-vious%20et%20murat/