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2021 aura aime murat

Publié le 26 Juin 2023

Et bien, 4 heures pour publier 7 minutes.... on n'est pas rendu à cette vitesse-là pour vous partager les images du Week-end Murat, yes sir! J'ai voulu débuter par Coco Macé, qui après avoir chanté "paradis perdu", a livré une très belle version de "Montagne". Ayant un peu découvert le talent du jeune homme depuis que Julien du Fotomat l'a proposé, je ne doutais pas qu'il allait nous faire quelque chose de magnifique. Je ne suis pas peu fier de m'y être associé avec la projection en arrière-plan...

A suivre:

https://www.facebook.com/lecocomace/?locale=fr_FR

https://www.instagram.com/lecocomace

A écouter : https://soundcloud.com/lecocomace  (Ep les Pistes en 2022)

Immense merci à Corentin!  

Comme on le verra encore par la suite, c'était réconfortant au cours du week-end de voir une jeune garde auvergnate se présenter et rendre hommage à Jean-Louis.

 

PS: Petit miracle parmi toutes les surprises et émotions du week-end, les images se sont collées aux mots, et les saisons au rythme de la chanson... alors que je n'avais que la durée du morceau.  On voit mal les images sur ce clip, mais je vais vous préparer une version "studio"...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 25 Juin 2023

bonsoir,

Je suis un rien épuisé...  alors pour ce soir, je vais faire vite. Mais c'est un peu dur de vous quitter et je prolonge donc le week-end comme je peux.

Que d'émotions pendant deux jours... Découvrir les titres au balance, voir que Julien Quinet des The Delano Orchestra va participer à une version magique de LA FILLE DU CAPITAINE avec les Belfour,  entendre vos rires devant "mlle personne" et Jean-Louis dans toute sa splendeur et sa mauvaise foi, voir votre enthousiasme devant les artistes dont j'avais fait le pari de vous faire découvrir les chansons (Alain Klingler et Le Flegmatic),  Antonin criant "l'absence de Jean-Louis" pour finir un morceau avec une énergie folle, le clin d'oeil d'Eryck e. par dessus  son piano, vos larmes comme vos sourires éclatants, vos silences et vos explosions, et tant d'autres choses dont on parlera plus tard... et vos Merci, vos accolades, vos étreintes... 

Dimanche, à la Bourboule, en me trouvant devant la gerbe de fleurs organisée par Amparo, "Pour la St-Jean vos fans se rejoignent comme avant",  après un instant, j'ai eu la larme à l'oeil... Oui, j'ai participé à ça, et je suis très reconnaissant envers tout ceux qui se sont mobilisés...  Et ça faisait plaisir à Jean-Louis : j'ai en effet annoncé à l'assistance du samedi qu'il avait prévu de venir nous faire la surprise de  jouer avec ses musiciens. Je l'ai appris en rentrant des obsèques.  Après ça, on peut dire ce qu'on veut, mais  il aurait été avec nous, il était avec nous, il est avec nous.

Alors "Merci Bernard, Merci Bernard, Merci Bernard"... et Merci Anne-Marie P., Merci Bruno B et Merci Didier V. (faut toujours les remercier)... mais merci à TOUS les autres, anonymes, d'avoir été là ce week-end...  et tous les artistes qui nous ont fait vivre tant d'émotions, et fait vivre l’œuvre de Jean-Louis, au delà de lui, mais toujours au dedans de lui... 

 

Je voulais terminer par une première vidéo mais ça prend trop de temps à charger. Ça sera pour ce soir. 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 27 Mai 2023

On continue avec les "classiques" du blog, les fidèles... Avant une pause pour le week-end... Après tout,  pas de raison de se presser....

Je vous informe juste que le Week-end Murat, yes sir! est maintenu le 23 et 24 juin. Attention, beaucoup de places sont parties dans la nuit d'avant-hier... On devait sortir les cotillons, cela sera plutôt les mouchoirs.... mais tout le monde a trouvé que ce se serait bien de se réunir. Même si on aura un ou deux invités différents sans doute et peut-être un programme différent et supplémentaire. infos

 

1) Commençons par l'ami Baptiste Vignol, l'auteur de nombreux livres sur la chanson, a beaucoup fait pour ce blog à son lancement (en jugeant bon après avoir lui-même répondu, de conseiller à Jeanne Cherhal et Françoise Hardy de répondre à des inter-ViOUS ET MURAT-). C'était bien-sûr par passion par Jean-Louis Murat. Il nous partage son émotion:

A lire ici :  http://delafenetredenhaut.blogspot.com/2023/05/accueille-le-paysage.html

Murat est mort. Mort est Murat. Comment l’écrire sans se pincer? Mort, Murat, cané. Parti sans crier gare, tel un voleur de rhubarbe… Nous laissant inconsolables, comme si nous, qui l'avons tant aimé, avions perdu un ami. Tant aimé le suivre depuis trente-cinq ans. D’albums en albums. Dont deux ou trois figurent indéniablement parmi les cent plus beaux disques de la chanson française. Cette chanson française qu’il méprisait (peu d’artistes trouvèrent grâce à ses yeux, Véronique Sanson, Manset, Anne Sylvestre, Bashung, Camille), qu’il détestait aussi fort que nous adorions nous glisser dans l’encolure de ses chansons comme dans des manteaux de pluie que sa voix, sensuelle, voluptueuse et racée (la plus belle, et de loin, des crooners du cru), tropicalisait en averses caressantes, ombrageuses ou traversières. Tant aimé qu’on montait, comme des chenapans, l’espionner, chez lui, à Douharesse, au-dessus d'Orcival. Nous nous garions à l’entrée du hameau et prenions à pied, l’air de rien, le chemin creux qui, en contrebas, longe sa ferme. Alors, parfois, nous l’apercevions! L’été, allongé sur un transat, une guitare à portée de main, contemplatif, face aux roches Tuillère et Sanadoire. Ou bien l’automne revenu, vêtu d'un bleu de travail, en train de bêcher son lopin de terre. Tant aimé sa franchise et son intégrité, tant aimé son intelligence, son humour aussi, sa culture encyclopédique et son goût pour la joute oratoire, la castagne, à mots nus. Pourtant, au sein de son foyer, sous son toit d’ardoises, il était, dit-on, un personnage exquis. Jeanne Cherhal s’y rendit quelques jours au milieu des années 2010, pour un projet d’album qui, hélas, la faute à des embrouilles de labels, ne put se concrétiser. Il en reste quelques ébauches de maquettes. Et ce constat, délivré par texto après que son hôte l’avait déposée à la gare de Clermont-Ferrand : « Je n’avais jamais rencontré un tel gentleman. » L’élégance faite homme. Nous l’avons tant aimé, oui. Comment le dire autrement? Et nous avons aimé faire partie du dernier carré, orgueilleux et sûrs d’avoir raison contre les autres, la masse des endormis. Tant aimé son regard de loup, sa gueule de « gitan aux yeux bleus » (bien vu Olivier Nuc, Le Figaro du 26 mai). Tant aimé l'adorer, parce qu’il était intimidant, et que c’est souvent la marque des très grands. Ceux qui savent savent que Murat était un géant. Nous l’écouterons encore mille ans puisqu'il laisse une œuvre colossale de vingt-cinq albums studio dont même les plus pointus de ses aficionados n’ont pas encore décelé toutes les profondeurs poétiques. En septembre 2018, à l'occasion de la sortie du superbe IL FRANCESE (qui contient Je me souviens, ce chef-d'œuvre), une journaliste lui demanda si l’on pouvait le classer parmi les poètes: « Non, j’ai beaucoup de mal avec ça. La poésie, c’est niet. J’écris des paroles de chansons. Faut pas exagérer non plus! » Les seuls poètes, les vrais, sont ceux qui réfutent cette appellation. Par élégance d'abord. Et modestie ensuite. Comme Trenet, Brassens, Gainsbourg et Barbara avant lui. Une question demeure néanmoins: qui, désormais, emmènera Cathy regarder le taureau bander?

Baptiste Vignol
 
* À choisir parmi LE MANTEAU DE PLUIE, VÉNUS, DOLORES, MUSTANGO et LILITH.
 

2) Passage de relais de Baptiste à  Olivier Nuc (cité dans son texte) qui m'indique qu'il est peut-être le journaliste à l'avoir le plus souvent interviewé (inter-ViOUS d' Olivier). On l'a déjà entendu avant-hier moins institutionnel, dans l'émission spéciale de France inter. Dans le figaro, il est cantonné à la "bio nécrologique" frustrante pour nous. Voici l'article paru hier (Première photo globale et deux autres pour lire (sur internet, réservé aux abonnés)).

Ah, tiens, Pour Olivier, c'est la Bourboule... (cf article précédent)... Mais j'apprécie la mention d'Anne-Marie Paquotte, Claude DEJACQUES (à voir ici., PS: Michel Zacha, qui lui était lié est une de mes plus belles rencontres grâce à ce blog, a été l'un des premiers à me faire un petit message dans l'après-midi d'hier).

 

3)  Dans les journaux fidèles, on citera sans se tromper je pense L'HUMANITE...  (avec Dominique Sévérac en 99)

Très belle Photo chez lui dans son antre

 

4) On aurait pu citer la CROIX... mais pour l'instant, c'est décevant avec un article basé sur l'afp

 

5)  On termine par un peu de Radio France encore:

- Je croyais que France Inter faisait ondes communes hier avec FIP... mais non, il y avait bien deux émissions différentes. C'est beaucoup plus apaisant immédiatement sur FIP...  A noter le choix du "le mendiant à Rio" pour débuter... Il y a beaucoup de chansons par série de 3.

https://www.radiofrance.fr/fip/podcasts/speciales-fip/hommage-a-jean-louis-murat-3338350

Didier Varrod parle de l'idée de la mort qui parcourt toute l'oeuvre de Murat, de l'importance de la musique et de ne pas se contenter de parler de poète, et de sa voix, de sa sensualité, "un vrai chanteur", sexuel... "un fantasme" dit Charlotte Bibring.

Matthieu Durand, programmateur, choisit de parler Baudelaire et la façon naturelle de Murat de chanter la poésie. Il raconte sa rencontre passionnante avec Murat pour les Inrocks. IL est aussi question du soutien qu'il accordait à la scène locale (on aurait pu citer Garciaphone qu'il avait cité, les filles de Subway (aujourd'hui FUCK IT qui vient de sortir un EP.. et oui, on continue de soutenir!), les projets avec la Coopé).

Didier évoque Marie rapidement, puis de l'enracinement de JLM et de son regard tourné vers les Etats-Unis, cet écartèlement... d'où le choix musical "l'amour et les États-Unis"... suivi d'une chanson de Marie... puis Washington (muragostang) qu'on nous indique que c'était un choix de l'écrivain Grégoire Bouillier.  

Didier et Matthieu parlent de Travaux sur la N89 qu'ils trouvent dingue, et Didier indique la faculté de JLM de faire intervenir  un silence "proprement musical" dans ses chansons.

Propos ensuite sur sa voix qui n'aura pas vieilli, jamais, et de sa qualité d'interprétation, dans des chansons pas toujours faciles. Très jolie phrase sur la voix qui accompagne les bruits de la nature...

Paradoxe cité par Didier encore: la recherche du tube... et peut-être son refus... dont il explique que c'était peut-être aussi une raison de sa production si riche... avec ce besoin de reconnaissance, je peux résumer "et si jamais il y avait un succès?". Et cette phrase que JLM avait cité: "tu serais américain, tu aurais ta maison sur Beverly Hills".

Didier s'en va, mais il y a encore quelques propos ensuite...

C'est vraiment une belle émission, peut-être un peu courte sur les temps de parole, mais ce qui est dit est très chouette, et bons choix musicaux.

 

 - Sur France Culture, l'humeur du matin de Guillaume Erner (sur le duo Pascale Clarc/Murat)

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-jour-emission-du-vendredi-26-mai-2023-3437673

- Pour finir : j'ai écouté made in Auvergne, l 'émission spéciale de la radio LE CHANTIER, une radio qui oeuvre dans le champ de l'insertion, et des jeunes.  C'est très bien avec la participation du directeur de la salle Des Lendemains qui chantent.... Je suis touché d'avoir pu faire participer des personnes à ce dernier concert grâce à un concours, et triste de ne pas avoir cédé à l'idée de prendre la route pour les rejoindre... https://lechantier.radio/infos/magic-bolide-58-speciale-jean-louis-murat

Il y a aussi Gontard qui participe et il est question du disque AURA aime Murat. J'ai vu encore plusieurs témoignages sur ce disque hier... Là, encore, direct au coeur...

Justement, après une première chanson hier, Richard Robert, participant du disque,  a enregistré  le Berger de Chamablanc...    Il ne fait pas peut-être partie des plus fidèles, il n'avait pas tout suivi... mais en lien avec ce que je disais hier, c'est aussi ce qu'on réalise aujourd'hui: ils sont nombreux à avoir un, deux, trois disques de Jean-Louis... et y être attaché... viscéralement. Ne leur refusons pas naturellement le droit de pleurer, nous qui avons été des suiveurs attentifs.  Ils vont découvrir maintenant  toute l'oeuvre de Jean-Louis.

il partage également une reprise plus ancienne avec le mot : Il faut chanter les vies éteintes, pour moins pleurer sur les nôtres qui, après tout, après elles, brûlent encore.

Allez, on termine par un peu de musique... Je ne pense pas que j'ai envie de l'écouter mais cette chanson de coeur pour moi, un grand moment live:

Et pour ce week-end, tentez d'être un peu malade :

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 25 Mai 2023

Le choc... 

Alors que l'on s'apprêtait à le fêter avec le Best of, le week-end Murat le 23 et 24 Juin... la Montagne nous annonce son décès... 

 

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-ce-vendredi-25-mai_14315266/

"Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai à l'âge de 71 ans. Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai, à l'âge de 71 ans. L'auteur-compositeur-interprète et acteur français était né à Chamalières le 28 janvier 1952. ll est resté fidèle à ses origines puydômoises toute sa carrière marquée par la sortie d'une trentaine d'albums. Cette œuvre profondément poétique devait recevoir un éclairage particulier avec la sortie d'un best-of (1981-2021) prévue demain.   Les causes et circonstances de sa mort ne sont pas connues."

 

Pensées à ses enfants, à ses proches...  

 

A très vite... Je vous invite bien-sûr à partager votre émotion et vos pensées en commentaires, afin de laisser une trace...  Je complète l'article avec des réactions et les articles qui tombent... France Inter consacrera sa soirée à Jean-Louis avec une redif de Black Session.

 

 

- Mot sur la page officielle:

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.
Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.
Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.
Il avait 71 ans.
 
Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

 

Messages:

- Alex baupain (fb) : Je l'ai tellement écouté et aimé. Quelques uns de ses albums restent parmi mes préférés au monde. Il disait parfois des bêtises mais il chantait souvent des merveilles. Grande tristesse. Adieu Jean-Louis. 

- Baptiste Vignol (fb) : Ceux qui savent savent qu'il était le plus grand

- Alain Artaud (fb, ex polydor): j'ai travaillé avec lui à partie de Cheyenne Automne jusqu'en 2010 .Chaque fois que je changeais de label, Marie Audigier , Jean Louis et moi nous nous suivions ! Malgré son caractère de cochon c'était un des plus grands ; J'étais touché par sa poésie , par sa voix . On s'aimait beaucoup. Sa disparition est brutale . Bref... (http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-10-alain-artaud-75198522.html )

Christophe Noiseux (France bleu) :

Dieu n'a pas trouvé mieux, le Col de la Croix Morand te pleure, toi qui courais dire aux hommes faibles au milieu des regrets, tout est dit. Adieu Jean-Louis Murat. Adieu l'auvergnat d'Orcival. 😪

 

 

- Florent Marchet: 

Jean-Louis. Je suis dévasté. J’ai grandi avec tes mots, avec ta musique. Ton oeuvre a été déterminante pour moi. J’aurai eu l’occasion et la chance de te le dire, souvent. Lors de notre première rencontre, au Printemps de Bourges. Puis à Cluses… Nous partagerons ensuite le même Label, Pias. J’étais pas peu fier. Se voir, après tes concerts. La loge et le linge en boule dans ton sac. Les chemises froissées avec élégance. Ta voix rageuse et l’instant d’après, c’était la douceur extrême. J’ai toujours eu 15 ans à tes côtés. Je te devais tellement. Le gout des noms de lieux, les guitares grasses et chaudes, les voix feutrées, les mots incongrus. Avec Olivier Nuc, on t’avait même rendu hommage plusieurs fois en montant une conférence chantée autour de ta vie et de tes chansons. On célébrait notre chanteur préféré, le plus élégant de tous. Il n’y a pas si longtemps, on m’avait demandé, pour une émission de télé, de chanter une chanson connue qui me faisait de bien. J’avais choisi "Sentiment nouveau». Aujourd’hui la montagne est noire, beaucoup de brume. D’habitude j’aime bien mais là plus du tout. J’ai mal. « Prisonnier des glaces, je suis dans le vide, perdu vers les cimes sur l’autre versant". Je t’aime Jean-Louis.

 

-Magic qui ressort toutes les couvertures avec JL: 

Jean-Louis Murat n’est plus.
Toute la famille Magic, Revue Pop Moderne est dévastée par la nouvelle.
Depuis plus de 30 ans, le plus inspiré, le plus rebelle, le plus poète, le plus romantique, le plus exigeant de nos artistes français ne cessait de nous accompagner de concerts en albums, d’interviews tranchantes et provocantes en ballades auvergnates.
Avec Daho, Miossec et Biolay, il était un des membres du quatuor qui forme depuis toujours le club fermé des compagnons de route de Magic, cette revue qui l’aimait et qu’il aimait.
On sèche nos larmes et on revient plus longuement auprès de vous dans la journée pour rendre hommage à un artiste qui nous apparaissait à tous, à vous comme à nous, si vrai, si proche, si pur.
 
Luc Broussy:
Les larmes d’abord, irrépressibles, pour répondre au choc d’une nouvelle qu’on aurait jamais voulu entendre.
Pour beaucoup d’entre nous, Jean-Louis Murat était le meilleur, le plus profond, le plus poète, le plus punk, le plus rebelle, le plus naturel, le plus exigeant.
Dévasté de tristesse.
 

PS:  merci de m'aider à récolter tout ce qui va sortir... à la télé, radio, journaux, réseaux... 

 

 
 
 
 
 
 
Jean Louis Murat est parti. Triste nouvelle. La beauté du texte, la franchise du mot, la sincérité du chant. Une part de l’Auvergne part avec lui. Affectueuses pensées à ses proches.
 
 
- Julien Orso Jesenka:
"chut pas de bruit
pour la mort de Jean-Louis"
 
- Pias (insta):

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.

Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.

Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.

Il avait 71 ans.

Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

- Jeanne Cherhal (fb) : (je partage leurs interviews ici-même afin de partager leur amour pour Murat : http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-3-jeanne-cherhal-44390670.html)

Le talent, la beauté, la voix, la poésie, l’intégrité de Jean-Louis Murat. 💔

 

- Nesles : (à relire son interview)

JEAN-LOUIS MURAT
putain de putain la mort
L'un des derniers remparts contre la médiocrité vient de tomber. Au champ d'honneur. #rip et éternelle reconnaissance à toi
 
 
- Jil Caplan (fb) :
Je parlais de Jean-Louis il y a peu avec @benjaminbaroche qui avait tourné dans un de ses clips, « Over and Over » magnifique chanson et superbes images naturalistes. JeanLouis, comme Hubert, rencontré et aimé au cours des nombreux plateaux tv &radios de cette époque révolue, insouciante encore, gaie et pleine de promesses. On ne voyait pas, on ne savait pas comment les choses tourneraient. Jean Louis le savait, il était plus vieux, déjà meurtri, déjà à contre-courant, et sa belle gueule cachait bien des aspérités. Il était si drôle. Attentif et généreux, jamais mièvre, mais affûté, prêt à bondir, à saillir. Je suis plus que triste, sa présence au monde suffisait à me le rendre plus poétique, plus acceptable. Je vais manquer de toi, Jean-Louis. Fais-moi signe.
 
 

- l'acteur Gael Morel: (qui partage la chanson le lien défait ):

Le plus beau film de Claire Denis à mes yeux, « J’ai pas sommeil » et cette chanson sublime de Murat qui me plonge immédiatement au cœur de mes 20 ans et des années 90…

 

- L'ami Rudy Léonet qui fit la connexion avec Indochine:

Beaucoup de souvenirs à Paris, à Bruxelles, à Orcival, en tournée. Beaucoup de discussions, beaucoup de concerts, beaucoup d'émotions, beaucoup de studio, beaucoup d'interviews, beaucoup de débats, beaucoup de phrases définitives, beaucoup de choses et leurs contraires. Beaucoup d'amis et d'ennemis en communs. Tout remonte tout à coup.
Finalement, c'est la promesse du vide qui définit le mieux l'absence.
Jamais un aucun chanteur ne m'aura pris autant dans ses bras. Pas plus mal que ça soit tombé sur lui, et sur moi. 💔

 

- Anne-Françoise Sarger (ciné-café l'aquarium à Lyon,  fille de l'oncle de JL, Edmond Bergheaud, journaliste):

 
Il y a quelque chose d'irréel et de profondément triste d'apprendre la mort brutale de mon cousin Jean-Louis Bergheaud. Il reste lié à une période particulière de ma vie, je lui dois mon premier concert, celui de Genesis, où il m'avait emmenée le soir de mon écrit de philo au bac. Il est un souvenir lumineux et sombre, si proche et lointain à la fois, m'évoque aussi ma famille paternelle, ce petit village d'Auvergne dont nous sommes originaires et dont il a pris le nom en pseudonyme.
J'ai une pensée particulière pour Stan Mathis qui lui a rendu un si bel hommage à travers l'album "Aura aime Murat", pour Dory Faye et Surjeanlouismurat Pierrot dont le chagrin doit être immense.
Lorsque meurent des artistes je me dis toujours que leur oeuvre sera toujours là pour les faire vivre. Là c'est bien sûr un peu plus compliqué. Mais je lui dois aussi un autre souvenir, la joie d'une chanson partagée avec un homme tant aimé, si loin, si proche encore.
Merci pour tous ces beaux souvenirs, Jean-Louis. Que la terre d'Auvergne te soit légère, nous nous y retrouverons un jour ou l'autre.
 

- Christine and The queens partage elle : "paradis perdus" en story

 

- ELysian Fields (insta):

C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre cher ami et camarade Jean-Louis Murat. Jean-Louis, le poète, l'extraordinaire forgeron. Nous étions ensemble et riions et faisions de la musique il y a seulement quelques jours. Notre Jean Louis. J'en dirai plus plus tard. Maintenant nous tremblons d'une émotion profonde et d'un chagrin

 

- Marjolaine Piemont:

J'avais 19 ans. Je travaillais en tant que stagiaire au Festival de Cannes. J'avais trouvé à me loger dans une petite chambre mansardée. Il y avait un lit, une commode, une platine. Et un disque "Dolorès" de Jean-Louis Murat. Je ne le connaissais pas. Et depuis ce moment-là, cette voix ne m'a plus jamais quittée. Rentrée chez moi, je me suis empressée d'acheter l'album. Je voulais encore m'enivrer de Train Bleu, de Baiser et de Fort Alamo. Et puis, j'ai écouté toutes les chansons. Au Palace, au New Morning, je suis allée le voir plusieurs fois en concert... Je me souviens de cette soirée où on avait repris quelques unes de ses chansons avec @Antonin Lasseur, Bertrand Louis et Olivier Nuc.
Il y a cette discussion un soir de mai 2021 au soleil couchant avec Frédéric Bobin lors du Festival Chant'Appart Association Chants-Sons autour de l'oeuvre de Murat. Et Fred m'a fait cette jolie proposition de reprendre en duo une de ses chansons. "Au mont sans Souci" fut enregistrée dans l'album AuRA Aime MURATl'année dernière.
Aujourd'hui, je suis bien triste. Merci Jean-Louis Murat pour tes chansons qui ont éclairé mon chemin d'artiste.
"Quand l'éclat mauve délétère
N'éclaire plus ma vie
Je vais dormir dans la bruyère
Au Mont Sans-Souci."
 
- La coopérative de Mai:  Très beau texte...

Tuilière et Sanadoire veillent une demeure en pleurs. Jean-Louis Murat est parti, soudain. Une nouvelle tombée comme ça, brutale, ce matin, à ne pas y croire. Jean-Louis et la Coopérative de Mai, c’était Koloko, c’était Marie et Laure, les pompiers de Clermauvergne Humanitaire, des concerts inattendus, en équilibre, forts, très forts. Une émotion rare, qui vous laissait exsangue, heureux d’avoir assisté à la lutte victorieuse de ces trios, secs et vifs comme le vent, obéissant au doigt et à l’œil au maître. C’était l’art subtil et génial du contre-pied, des discussions enflammées sur le ballon, le vélo, c’était la rencontre avec un artiste irrésistible, un auteur immense, un interprète écorché au cœur rouge sang, un caractère de là-haut, où nul autre ne peut comprendre le relief tourmenté des amours envolées.

Aujourd’hui, toute l’équipe de la Coopérative de Mai partage la peine inimaginable de sa famille, de ses enfants, de ses amis, des musiciens qui l’ont accompagné tout au long de son immense carrière, au fil d’une œuvre magistrale, de vrais disques, sans cesse plus lui, toujours plus mûrs, de plus en plus proches des monuments qu’il admirait tant.

Jean-Louis est parti, soudain, et il nous reste le chagrin. Les bords de Loire au point du jour ne seront plus jamais comme avant, et l’écir soufflera désormais sur des monts d’Auvergne désespérément vides de leur âme, de leur poète, de Jean-Louis.

Les koloko:

 Clemauvergne communique aussi:

C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Louis MURAT. Nous n’oublierons jamais son altruisme et la générosité dont il a fait preuve au profit de notre association en reversant intégralement et en toute discrétion les recettes de ses concerts. C’est grâce à Jean-Louis et ses musiciens que nous avons pu rénover un dispensaire et construire divers jardins potagers à Koloko. Nous avons distribué pendant plus de 10 ans une trentaine de camions citerne et d’ambulances à travers la Mauritanie, le Niger, le Bénin et le Burkina Faso. Jean-Louis était connu de Tombouctou à Koloko. Ce redoutable Auvergnat est ancré dans son Auvergne comme une racine de gentiane. Merci Jean-Louis pour tous ces bons moments passés ensemble. Souvenons -nous des concerts (et surtout des après- concerts) à la Coop de Mai. Un jour, nous nous retrouverons et boirons un Justin ensemble !
Nous avons une pensée pour sa famille et lui souhaitons beaucoup de courage dans ce moment difficile.
RIP
Jean-Marie CHASTAN

- Christian Eudeline (fb):

Rencontré 6 ou 7 fois, je ne pouvais tout raconter en un seul article, mais je me souviens très bien de cette première fois où il me glissa : Tu sais bien, "Paint It Black" des Beatles... Heu Jean-Louis, tu te goures tu parles des Rolling Stones. L'idée était de voir si son interlocuteur écoutait. Je garde de lui l'image de son oeil malicieux, et ce dernier interview sur une péniche au pied de la Gare d'Austerlitz. Il m'avait accueilli d'un "Hey Christian comment vas-tu ?" Je l'aimais bien, et au fil des années on s'était apprivoisés. C'est une grande perte.

 

- Rose (duo "pour être deux) :  https://www.rose-leblog.fr/2023/05/25/jai-pas-trouve-mieux-pour-te-dire-adieu/

IL avait répondu oui, à ma grande surprise, pour être deux avec moi en 2015. On m’avait pourtant bien prévenue que ça ne servait à rien de lui proposer… Comme quoi, il ne faut écouter personne, à part son intuition.

Lui, pourtant si rock, macho aussi parfois, a incarné à la perfection l’homme que l’on quitte, celui que l’on arrive pas à aimer tant qu’on ne s’aime pas soi-même.
« J’fais jamais assez de place, pour les douleurs d’en face… », mais tu auras une place toute particulière dans mon cœur et dans mon histoire d’amour avec la musique, à tout jamais.

J’espère que tu t’es mis aux anges, comme tu le chantais.

 

La grande classe, les CALEXICO

 

-  Axel Bauer (twitter):

Une nouvelle bouleverse le cours ordinaire des choses, un mustang s'en va. RIP Jean Louis Murat. Ton génie m'allait comme un incendie.
 
- Capucine Sag (attaché de presse- Pias):
“Babel”, peut être le disque qu’on a le plus écouté au bureau avec Stef, Pauline et Guillaume, au début du label chez Pias. Des centaines de fois.
Et puis tous les autres albums, avant et après, de ceux qui laissent des traces dans nos vies.
On attendait avec grande impatience l’écoute, quasi annuelle, du nouveau disque de Murat.
Chez Pias, il était adoré. On le suivait dans ses envies, ses idées, parfois ses folies. Quand il nous disait qu’il voulait faire la couv’ de son prochain disque en matière de maillot de coureur cycliste, je réfléchissais déjà au choix de l’usine (on ne l’a jamais fait).
Et puis il y avait l’image, les médias. C’était un sacré sujet.
Sans iPhone 37, on attendait Jean Louis au bout du quai de la gare de Bercy, en espérant l’y trouver. Et puis on le voyait arriver, Jean, boots, T-shirt avec trous de boulettes. Ouf, Jean Louis est venu. Et puis ça se passait quasiment toujours bien. Jean Louis était content d’être là et consacrait du temps et de l’intérêt à tout journaliste qui avait pris le temps d’écouter son disque avec rigueur. On a eu des grands moments de promo, et je me souviendrais toujours de cette émission chez France Inter avec Leti, ou il avait repris Anne Sylvestre, si chère à son cœur. Ce fut un super moment pour nous pour pleins de raisons.
Les photos, c’était encore un autre sujet.
Jean Louis détestait ça. C’était rare qu’il accepte les shootings promo, et on devait parfois se contenter des séries “homme feuille” que Jean Louis envoyait, ou il s’était auto photographié derrière des feuilles d’arbre dans un savant mélange d’art conceptuel et de provoc.
Mais Jean Louis était un vrai gentil. Alors lorsqu’il me voyait arriver les bras chargés de fringues qu’on avait pris le soin de sélectionner puis de trimballer en metro, il jouait le jeu. Certes en “rigo-râlant” et en disant “je suis vraiment ta marionnette” mais il le faisait, un peu pour nous faire plaisir. Et ce fut des couv’ magnifiques, notamment les deux dernières des inRocKs.
Alors on avait un peu pris la confiance, et pour le clip de “Je me souviens”, j’avais pris le train très tôt avec des énormes valises remplies de costumes de cinéma. Je me disais “mais t’es tarée, comment tu vas faire porter une coiffe d’indien à JL Murat.”
J’étais arrivée sous la neige au théâtre de la Bourboule avec mes tenues d’indien et de général napoléonien, il a juste dit “tu vas avoir les pieds mouillés, on va te prêter des bottes”.
Tu vas terriblement manquer Jean Louis.
Aujourd’hui “Je me souviens” et je pense à Laure, tes enfants, ta famille, tes musiciens, Guillaume et tous les gens qui ont travaillés avec bonheur sur tes merveilleux disques.
Nous, on était sacrément fiers de bosser avec Jean Louis Murat.
 
- Talaat El Singaby (festival Internationale de la guitare-Montpellier):

Le réfracteur élégant est parti.

J’ai appris à la fin de cette matinée que Jean-Louis Murat a claqué la porte de la vie à la face du monde ! C’est son genre. Cela m’a profondément attristé pour la musique, pour la culture, pour les esprits libres et frondeurs, et bien entendu pour les IG qui ont eu l’immense plaisir de l’avoir programmé deux fois, en 2018 et en 2022. Auteur-compositeur-interprète à part, barricadé dans son Puy-de-Dôme, comme une citadelle contre les fracas du showbiz et la vulgarité des lumières claquantes, des façades à la Las Vegas et à la Los Angeles. Sa finesse, sa tendresse, son regard bleu, aussi tendre qu’assassin, ses mélodies, et sa voix unique vont manquer à un public qui a le goût de l’authentique et de l’unique.

Mes pensées ainsi que celles de mon équipe vont à ses proches.

- Raphael Haroche (chanteur) (insta):

"En demi-conscience, j'allais au fond des ténébres". Toute une vie de beauté, de poésie, de liberté. ciao il francese".

 

- Vincent Hully (régisseur tournée (fb)):

Votre (parce que oui, on a continué à se vouvoyer même après avoir tourné ensemble pendant 3 ans et demi) hurlement rauque à peine exagéré, comme beaucoup de choses avec vous, me restera gravé. Vous avez mis 2 ans et demi à m’appeler par mon prénom (je ne me suis d’ailleurs pas retourné la 1ère fois où vous avez dit « Vincent » haha). C’était devenu un jeu, un peu comme votre personnage un peu effrayant pour ceux qui ne vous connaissaient pas. J’ai eu l’honneur de vous connaitre, vous et votre famille, dans votre hameau au milieu des volcans où peu de régisseurs ont eu la chance d’aller à part pour charger vos guitares. Là-bas où vous étiez vous-même: attachant, cultivé, drôle mais toujours un peu excessif. C’était votre charme. J’aurais aimé vous salué une dernière fois. Faire un dernier « débrief » dans une chambre d’hôtel. Vous écouter une dernière fois dégueuler votre talent sur scène.

Bises à tout l’équipe avec qui j’ai eu la chance de vivre ces belles expériences.  Salut JL!

 

- Pierre Schott (fb):

Le poète des hautes terres est parti brutalement et définitivement. On ne sait ni vers où, ni pour râler contre qui. Mais laissant un vide que plus personne ne comblera. Pensées et tristesse...
 
- Nolwenn Leroy: (fb)
 
« Sur mes lèvres », il y a de la tristesse, de l’amertume….mais il y a aussi ces mots et ce bouquet de roses rouges que vous m’aviez offert…….
 
- José Pereira (ex-Plexiglas - La Bourboule  - Message d'un autre membre de ce groupe plus bas):
Un volcan s'éteint . Adieu Jean Louis
J'entame ma dernière année d’apprentissage en électricité, Il n’y a pas de doute ce mode de formation vous plonge vite dans le monde réel de l’entreprise, une marche rapide vers l’âge adulte.
Mes camarades de collège partent pour la grande ville au lycée. Je reste au creux de la vallée avec mes rêves d’adolescent, de plus en plus isolé de mes paires. Quelle que part dans les montagnes, loin du Monde. Même les ondes radios finissent par se perdre au milieu de ces anciens volcans.
Empêché d’aller vers le monde, pourtant c’est le monde qui va venir à ma rencontre.
Des dizaines d’ados Britanniques envahissent la localité pour des classes de neige.
Me voici au milieu des jeunes sujets de sa Gracieuse Majesté, chantant Good Save de Queen des SeX Pistols , We Will Rock You de Queen. Plongé avec mes nouveaux copains dans la nouvelle vague. Auparavant seule la bande FM pirate radio Koala diffusait des morceaux de musique alternative entre le Puy de la Vache et le Puy Gros. Voilà que les jeunes anglais nourrissent mon désir de découverte de sons nouveaux.
Un nouveau groupe rock s’installe dans les anciennes écuries à La Bourboule. Tout de suite elles deviennent le lieu de rendez-vous de mes longues soirées enneigées. Avec leur studio de répétition aménagé, nous sommes admiratifs de la bande du groupe Clara.
Encouragés par nos aînés musicos, nous décidons d’étoffer la scène musicale des volcans. Jean Louis le leader nous compose notre premier morceau.
Après des semaines de création fertile, de fausses notes sous distorsion. Jean Louis nous propose de participer à notre premier festival. Un festival au sommet ! Ce vendredi de février nous voici en route dans le break d’un copain cuisinier.
Nous arrivons au lieu-dit Jassy en pleine montagne, heureusement un aimable paysan, sur son tracteur nous indique la ferme du bas. Notre zénith est là tout près ! Comment cela va être possible d’avoir un public au milieu de nul part.
Dubitatifs nous installons le matériel, les autres groupes s’installent également.
Miracle ! avec le coucher de soleil, ils sont venus, ils sont tous là les Clermontois. La grange pleine de aficionados, absorbe nos décibels sans craquer. Jean Louis en profite pour nous enregistrer une maquette avec l’envie de nous propulser plus tard dans une première partie. Un soir dans la salle des fêtes de La Bourboule un petit bonhomme en costume noir, fait son apparition en toute discrétion, nous étions une poignée dans la confidence. William Sheller venu tout droit de Paris auditionner le phénomène local. La suite tout le monde la connait, Jean Louis est devenu Murat. Jean Louis tu es parti rejoindre mon copain Christophe Pie , nous n’aurons plus l’occasion de réécouter ensemble notre maquette, maquette d’après tes dires encore dernierement en ta possession.

- Charlélie Couture (fb):

Hier soir c’est la bombe Tina Turner que le « Grand Démineur » a désamorcée. Celle qui après avoir survécu aux tumultes d’une époque en folie sous l’emprise d’un mari violent, celle qui se vit traverser un long désert avant de retrouver le sommet des charts et une gloire qui ne devait rien à personne d’autre qu’à elle-même, celle dont les chansons vibrantes faisaient entendre les affres et les exaltations d’une vie qui ne fut pas toujours faite que de paillettes et de poudres… celle dont la voix chaude et vibrante vous transperçait autant que son regard, celle qui n’avait pas besoin d’autant d’artifices et de matériels de mises en scène que le Barnum de Madonna ou les 12 danseuses de Beyoncé avec écran géant, pour créer ce frisson d’excitation passionnée que provoquent certaines musiques venues du plus profond de l’âme, celle qui, à soixante ans, jupe fendue sur talons de quinze cms, faisait encore vibrer le monde, celle qui telle une héroïne tonique et souriante, douée d’une énergie planétaire aurait à elle seule pu incarner toutes les cougars de la terre, oui, hier soir, à 83 ans, la mèche de Tina Turner, la Dynamite Queen s’est éteinte en Suisse, où elle habitait depuis une vingtaine d’années dans le calme des alpages Helvètes.
Tandis que dans les montagnes d’Auvergnes, c’est un autre artificier qui a mis aussi la clé sous la porte. Jean-Louis Bergheaud alias Jean Louis Murat a rendu le silence à cette campagne nue qu’il aimait tant. Si le « Grand Public » n’avait fait de lui un chanteur populaire que pendant un petit nombre d’années, il n’avait pas pour autant cessé de produire des disques.
Jean-Louis Murat ne se résumait pas seulement à des traits d’esprit façon poil à gratter qu’il se plaisait à distiller devant les caméras, mais il avait surtout construit une œuvre tout au long de ses vingt-quatre albums studios, dans laquelle il faisait la part belle aux expériences sonores de tous ordres. Auteur de chansons pop il ne cherchait pas pour autant à être populaire. Non, JLM ne jouait pas vraiment le jeu de la complaisance, lui qui adoptait souvent une position de juge-arbitre, dictant ses avis tranchants d’une voix douce mais avec l’autorité d’un jongleur qui lance en l’air des quilles ou des flambeaux, des tronçonneuses ou des boules de neige.
Jean-Louis Murat était un animal sauvage qui refusait de se laisser domestiquer. Il assumait ses paradoxes ; comme celui d’aimer qu’on le déteste, à croire que ce désagrément, lui donnait une autre motivation, une autre raison pour se montrer parfois aussi acerbe qu’un homme de lettres s’étant vu refuser les honneurs.
D’un côté il y avait son ambition sans limite à défier les mots dans un style littéraire surréaliste, de l’autre ses mauvais coups de gueule de collégien adoptant la posture du provocateur insolent.
Mais surtout le musicien aimait s’enfermer en studio pour défier l’ordre des choses, celui des harmonies conventionnelles en utilisant des boucles électro, et des nappes de synthés, des bruits d’animaux ou des séquences folks sur lesquelles venaient se poser ses flows que j’aurais qualifiés de « poétiques », si Jean Louis n’avait refusé qu’on l’appelle « poète » pour je ne sais quelle obscure raison.
J’avais aimé « Suicidez-vous le peuple est mort » et, en 1984, je lui ai donné l’occasion de monter sur scène pour de ce qui fut sa première tournée… Ensuite, il fit de la route sa routine, sillonnant la France contre vents et marées, allant de scène en scène, avec ou sans mécène pour quelques cachets de survie, et se mettant souvent à l’envers quel que soit l’endroit. Était-il vraiment maudit, seul contre tous, celui qui pendant une dizaine d’années incarna le beau quinqua mal rasé maquillé d’un trait de kohl ? En dehors des évidences et lignes droites des autoroutes de la « bonne humeur », Jean-Louis Murat incarnait la belle différence des départementales et des chemins de traverse.
Murat des villes, ou Murat des champs, toute sa vie il a cherché sa place, aux frontières d’une sorte de dépression chronique, le chanteur au sourire espiègle s’adressait aux anges déchus. Et s’il est désormais seul dans son linceul, je dois aussi admettre que nous qui l’avons connu, nous qui appréciions sa quête éperdue, oui, nous aussi, nous sentons quelque peu esseulés.
CharlElie COUTURE
 
- Fred Hidalgo (fb):
JEAN-LOUIS MURAT, LA CHANSON SANS RAPPELS*… 😢
De tous les artisans de la chanson que j’ai connus, Jean-Louis était sans aucun doute (avec Gérard Manset) l’un des plus indéfinissables, surprenants voire irritants, des plus iconoclastes aussi, mais ô combien attachants et talentueux, ça va sans dire, qu’on puisse imaginer.
Tellement à raconter, sacré Jean-Louis, même l’irracontable – du massif du Sancy pour ton dossier de CHORUS (écrit par notre ami Jean Théfaine) jusqu’aux rives du Saint-Laurent – qui restera simplement dans nos mémoires... Même si tes chansons, celles que l’on connaît et toutes celles que tu laisses le choix à tes ayants-droit de sortir un jour, continueront de vivre et de faire chorus en nous, tu vas sacrément nous manquer !
 
- Matthieu Malon(chanteur):
Un des rares que j'aurais vraiment aimé rencontré, connaître.
Un des premiers que j'ai écouté au lycée, grâce à Olivier, très cher ami lui aussi disparu (il y a dix ans cette année)... Sa musique me faisait dire à l'époque qu'on pouvait chanter en français, que c'était classe et digne, que c'était possible. Et c'était clairement le premier pour moi.
Tellement de chansons incroyables, difficile d'en garder une, alors j'ai choisi volontairement une reprise (il excellait à cet exercice...Cohen bon sang, il en avait fait une chanson à lui...)... d'Arab Strap. Il fallait vraiment oser et il s'en sort comme un chef... qu'il était.
Chapeau et ciao Jean-Louis.
 
- Jérôme Minière (chanteur) fb:
Très triste d' apprendre le décès de Jean-Louis Murat. On s' est croisés quelques fois et j' ai eu l' honneur de faire sa première partie, quelques fois aussi. J' ai connu deux Jean-Louis, un généreux, profond, sensible et complètement passionnant, qui à mes débuts m' a fait des confidences très personnelles et donné des conseils qui restent gravés en moi. L' autre Jean-Louis était beaucoup moins sympathique, narcissique et un peu imbuvable. Il y avait sans doute un combat en lui entre ces Jean-Louis, mais par dessus tout, j' aimais celui qui défendait son coin de pays avec poésie, un coin de pays que j' aime aussi et qui le pleure aujourd'hui.
Et puis surtout, merci pour tes chansons, dont quelques-unes que j' ai tellement écoutées.
 
- Claude Deschenes (journaliste du Québec):
Murat, c’est l’auteur-compositeur-interprète qui m’est le plus cher.
Je sais, il ne fait pas l’unanimité, mais pour moi c’est un grand poète et un incroyable mélodiste. Un géant de la musique française.
Difficile à aimer, parce qu’il avait un sale caractère. L’interviewer n’était pas facile parce qu’il avait un fort esprit de contradiction, et un sens aigu de la provocation.
Mais ça ne m’a pas empêché de le suivre depuis ‘’Dolorès’’ (1996), mon disque préféré de tous les temps. Je ne peux même pas mettre la photo intégrale de la pochette de ce disque, car FB va m’envoyer en punition dans le coin, comme on m’a déjà menacé, à cause des seins nus de Dolorès.
Murat produisait de manière compulsive, une trentaine de disques en carrière. Durant un temps, un enregistrement par an. Inutile de dire que dans le lot il y a beaucoup beaucoup de pépites pour qui aime un style musical changeant, avec une voix que d’aucuns trouvaient lancinante, mais que personnellement j’adorais. Oui, on est loin de Tina Turner.
Il est mort chez-lui, dans sa mythique Auvergne (décor de plusieurs de ses chansons), d’une phlébite selon Le Figaro.
Ironie du sort, Jean-Louis Murat fait paraître demain, 26 mai, un Best-of.
 
 
-Jp Chalbos (la source mastering)
Quelle tristesse. Tu nous manque déjà notre pote Jean-Louis Murat. Ca fait depuis nos débuts, presque 30 ans que tu viens à La Source Mastering et qu'on passe des supers moments ensemble, souvent à table en parlant de ta chère Auvergne et de l'Ecosse et ton idée d'importer des vaches Black Angus. Au revoir l'ami, au revoir l'artiste 😔💔
 
- Carla Bruni (insta):  Qu’est-ce qui t’a pris de partir si tôt ? Repose en paix #jeanlouismurat
 
- Laurence Boccoloni (qui avait déjà partagé ce souvenir):

Tu passais tard le soir à europe 1.
Tu ouvrais grand les bras en souriant
J'aimais bien ton pull.
On riait
J'ai perdu la cassette celle où tu as écris une chanson.... tu sais?
Tu ne savais pas combien tu as été important pour moi à cette époque-là
J'écrivais hier encore cette histoire dans mon prochain livre …
J'avais envie que tu le saches .
Je vais encore l'écrire sans y ajouter la fin.
Mais tu ne le sauras jamais.
Jean louis💔

 

- Silvain Vanot (fb):    

Le 1er janvier 1993, la femme de ma vie m'a passé le combiné téléphonique en m'annonçant : "il y a quelqu'un qui veut te parler, il dit qu'il est Jean-Louis Murat". Cette légère confusion syntaxique m'a toujours fait sourire. J'ai pu constater, live, quel effet cette voix avait sur les filles. Jean-Louis voulait savoir si j'étais bien l'auteur d'une démo qu'il écoutait en boucle depuis des heures. À la fin de l'appel, comme je lui expliquais où j'en étais de mes tractations et que j'en restais à des refus polis, il m'a demandé d'avoir confiance et m'annoncé qu'il allait passer quelques coups de fil. Quinze jours plus tard, je signais avec un éditeur et une maison de disques. Six mois plus tard, sortait un premier album. Avant la fin de l'année, Jean-Louis m'emmenait en première partie d'une tournée nationale. Il a toujours eu pour moi une bienveillance tendre et scrupuleuse. Il a su à chacune de nos rencontres trouver les mots qui me portaient et m'encourageaient, tout en balayant l'expression de ma gratitude d'un revers de la main.
Il a fait basculer ma vie ce 1er janvier 1993 ; pas métaphoriquement, pas poétiquement (c'était déjà fait...) mais d'un point de vue artistique et même matériel. Je suis devenu musicien professionnel parce qu'il m'y a autorisé. Hier midi, j'ai d'abord ressenti un vide immense, un étouffement. Puis une inadaptation à tout. J'ai encore le souffle court mais je reprends pied. Le vide est toujours là, à jamais. J'ai eu un grand-frère, un seul. Et il est parti. Je souhaite à tout le monde d'en avoir un de ce tonneau et je mesure, dans ma détresse, la chance inouïe qui a été la mienne. Je vous embrasse de toute la force qui me reste.

- Eric Reinhardt (fb):

  Immense tristesse. Dans mon roman "Cendrillon", j’évoquais Jean-Louis Murat, « plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux ». J’avais écrit le livre en puisant mes forces dans l’écoute obsessionnelle de "Taormina". Je l’ai dit dans des interviews, alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à la Boule Noire. C’était à l’automne 2007. A l’issue du concert, j’ai vu arriver vers moi dans la foule une jeune femme qui m’a conduit backstage. Là, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un « Ah, mon frère d’armes ! » avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Besoin irrépressible de l’écouter. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir. En arrivant au festival de Cannes lundi, je me suis mis à réécouter "Innamorato", son sublime album live enregistré à Décines, où sa présence est si intime et palpitante, dans la troublante fragilité de la scène. Antidote absolue : Je me souviens, a cappella. Depuis son chef-d’œuvre "Mustango", son art, sa voix, son génie littéraire et musical, sa profonde singularité, son univers, ses longues balades intemporelles (« Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis »), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anti-conformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons. (« Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’Automne et l’Hiver au Printemps ! » m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !) Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa prolixité, mais aussi sa mélancolie, venait secourir, consoler. Il y avait quelque chose de profondément consolant chez Jean-Louis. « Dernière lumière/Sur un dernier abat-jour/Dernier bruit/Dernière prière/Aux grands Dieux de la santé/Dernier « je t’aime »/En dernière volonté/Dernier nuage/Aperçu sur l’Aiguiller/Derniers feux/Dernière étoile/S’enfuyant vers le Fohet/Dernier vœu/Dernier soupir/A la fuite du bonheur/Dernier enfant/Taquiné de tout son cœur/Accueille-moi paysage/ Accueille mon vœu/Fais de moi paysage/Un nuage aux cieux/ Un nuage aux cieux. » Jean-Louis, Nuage aux Cieux, toi qui à présent vois le Monde d’en Haut, ayant quitté Lunettes et Chapeaux, je pense à toi, je t’aime et tu me manques. Bon voyage.

 

-  Morgane Imbeaud (fb):

J’ai eu le cafard, c’est quoi le cafard, difficile à dire. C’est comme un buvard, qui te boit la joie, te prepare au pire.

J’ai 20 ans lorsque tu m’accueilles chez toi pour la première fois, Charles et Léo.

Le debut de nombreuses collaborations avec toi. Lorsque les mots me manquaient, tu les écrivais pour moi, avec justesse.

Tu m’as dit un jour que j’étais de l’acier, tu avais raison. Tu m’as appris à dire non. Oui, à oser dire non concernant une decision importante dans laquelle je me sentais piégée, je t’en remercierai jamais assez.

Ce n’est pas un secret, mais quel chieur tu étais ! Nos avis divergeaient, mais tu m’as fait rire tant de fois, tu étais juste dans beaucoup d’interviews. Je ne citerai pas lesquelles.

On a tous fréquenté la beauté à tes côtés.

Merci pour tes mots et la confiance que tu m’as accordée. Tu dois râler de là-haut et te moquer de nous, tu as bien raison !

Nous guetterons le lynx.

 

- Guillaume Fédou (créateur digital-journaliste):

"C'est Jean-Louis... Alain est là ?" Bien sûr qu'Alain est là. Dans son bureau de la rue des Tournelles. Et Jean-Louis ne voulait parler qu'à lui, de temps en temps à Florence Beauville pour le marketing ou Stéphane Espinosa pour la promo, mais quand Murat appelait chez Labels/Virgin il voulait parler à son alter ego Alain Artaud en passant par le standard c'est à dire moi, alors stagiaire promo indé en 1999. De temps en temps il parlait un peu à Sophie Grange pour les télés ou à Emmanuel Plane pour la grande presse. Et Seb Prieto pour les radios. Moi je m'occupais des fanzines et du Rock 30, les radios associatives. En attendant le prochain album de Daft Punk, toute la team Labels était sur le pont pour "Mustango", l'album américain du trouvère auvergnat.

Enregistré à Tucson, rempli de feats avec Jennifer d’Elysian Fields ou Calexico, cet album sortait définitivement Murat de son automne cheyenne drapé dans un long Manteau de Pluie, et de ses passions tristes pour Vénus et Dolorès... Finie la variété communiste ("Rouge est mon sommeil") place au rock des grands espaces, long live the Arizona dream, pieds nus dans le désert, guitare électrique en bandoulière, visage buriné dans la Mustang décapotable... On retrouvera Johnny Frenchman nu dans une Crevasse de la Death Valley, tombé de cheval avec Jim... Sa voix est claire comme l'eau des Rocheuses, et le voyage est sans fin, Au Mont Sans-Souci jusqu'à Belgrade... Il se permet tout, même de chanter "les Gonzesses et les Pédés" en mettant Mégret du FN à l'amende pour aller chanter à Vitrolles...

Cette façon à lui de se jeter entier dans la marmite comme dans un volcan près de Chamallières était sa force musicale, son élan créateur, mais aussi sa faiblesse médiatique, car il avait tendance en interview à partir sur des sujets débiles comme le cycliste Richard Virenque dont il prenait curieusement la défense en dégommant Jacques Brel et Johnny Hallyday au passage... "Johnny n'existe pas". En roue totalement libre il parlait de politique, de sport, de télé, mais très rarement de "sa" musique et je me souviens m'en être ouvert auprès de la pétillante Marie Audigier qui le manageait alors, mais rien ni personne ne pouvait l'arrêter quand il "montait" à Paris pour affaires... Tapage médiatique assuré sans pour autant devenir un chanteur plus populaire. Bon client mais mauvais vendeur. Il était colère, va savoir pourquoi, ou sur qui ça allait tomber. Un jour en appelant Labels il m'a engueulé, moi le stagiaire, en se plaignant que certains fanzines lui parlaient que de Calexico que de lui-même... "Et Jennifer Charles, elle est plus belle que moi ?"

Mais c'était pour rire, il voulait juste que je lui passe Alain au téléphone

- Antonin Lasseur (Soleil Brun):

la nature a horreur du vide. Murat est parti et rien ne semble pouvoir combler ce gouffre abyssale qui reste dans son sillage.

Si nous vacillons tant depuis hier, c’est probablement qu’il y’avait en chacun de nous qui l’aimons, un coin de prairie en jachère qui accueillait Jean-Louis depuis que nous avions croisé son chemin.Il bêchait, semait, arrosait notre terreau fertile pour que nous puissions y récolter, ça et là, au détour d’un vers, d’une mélodie, un brin de réconfort. Nous attendions, un peu avides, cette moisson annuelle salvatrice qui nous aidait à trier le bon grain de l’ivraie dans la jungle des vies. Nous nous sentions alors un peu moins seul dans ce monde décadent propice à la mélancolie. De moisson il n’y aura plus. Ce soir nous sommes seuls à la barre, en l'absence du capitaine, le cœur comprimé comme un papier que l’on froisse. On aimerait pouvoir partager sa peine afin qu’elle soit moins lourde à traîner. Mais comme chantait Léo, on est seul, seul, seul, comme un saxo gueulant des chants désespérés.

Dis, fillot Bergheaud, cré tzé que quoi passe que quoi passera ?Amuse-toi bien avec Christophe.Bonsoir ami, et bye-bye.

 

- Arthur H.:

Murat, poète sensuel panthéiste dans une belle histoire française de troubadours rimbaldiens, érotique du printemps, amour sexe musique pulsion de vie, créativité débridée… Mais aussi prisonnier de sa rhétorique de l’amertume, taureau coincé dans le labyrinthe d’une colère froide qui bouffe le foie… Paradoxe créatif ? No sé…
Animal solitaire qui gueule contre son public ou qui l’accompagne dans la légèreté érotique. Une belle énigme. Est ce que ce pays aime encore ses poètes ? Est ce qu’il en a besoin ? Merci Murat…
Arthur dans les Landes.

 

- Théâtre Ste Bazeille:

Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse la mort de Jean-Louis Murat 🙏 Nous l'avions reçu l'an dernier à Ste Bazeille, dans la salle des fêtes du village. "Enfin des vrais gens" avait-il dit dès sa sortie du camion 😁 Nous avions passé une très belle journée avec lui et toute son équipe (grosse pensée pour Denis Clavaizolle). Il avait été facile à accueillir (complètement à rebours de ce qui pouvait être véhiculé). Et le concert était magique. C'était un Grand de la scène française. Son œuvre restera💖

-Leonard(groupe):(fb)

Il y a eu cette première vision, à la télévision, vêtu de blanc, le regard électrique, tenant tête à un célèbre animateur, c’est ce qui sera souvent retenu et aimé, la provoc’ et les coups de gueule. 

Pour nous ce fut ses chansons, les textes de Lilith et du Moujik, le groove, la sensualité des dernier opus, les ambiances atmosphériques des débuts, Du Manteau de la Pluie, Dolores, le blues de Babel, les bruitages nocturnes de Toboggan, le chantier sonique de Travaux sur la n89. 

Il est un des rares artistes à nous avoir 

constamment enthousiasmés et de ceux qui, comme Bowie, nous laissent une sensation de grand vide.

Il y a quelques mois, nous l’avions enfin “vraiment” rencontré (merci Annie). On lui avait fait cadeau de 2 Buck John trouvés par un heureux hasard quelques heures avant son concert dans une brocante, il nous avait fait don de sa bienveillance, posant une main sur notre épaule à l’évocation de notre lieu de villégiature où nous espérions secrètement le voir au détour d’un chemin , La Bourboule… « Faites moi signe quand vous y serez, allez voir Dédé, il vous dira où me trouver ». 

Hélas, RDV manqué au Café de la Poste, nous ne poursuivrons pas cette discussion sur Marvin Gaye, sur notre amour commun pour Arno, sur nos héros de papier, sur les guitares Fender, ni savoir si nos chansons, qui lui doivent tant, avaient trouvé grâce à ses yeux qui semblaient percer les âmes… Au revoir Jean-Louis, merci pour tes chansons et ces instants précieux.

- IGNATUS (musicien) fb:

Si soudain ce décès de Jean-Louis Murat. Il a été un vrai "guide". Plusieurs moments forts :
- j'ai passé quelques jours chez lui lors d'une randonnée en Auvergne en 1994, invité par Marie sa compagne d'alors, il m'avait dit "T'es sympa pour un parisien" (compliment),
- il avait parlé de moi de manière fort sympathique lors de cette émission de télé avec Maneval où je chante "Les traces d'autres", voir ci-dessous (2001 ?),  [souviens-toi du futur, sur la cinquième]
- avec le collectif @melomanemalin on avait fait sa 1re partie en juillet 22 au festival Ultrasong Notre Dame de Monts et on avait tchatché après son concert, il m'avait même invité à repasser chez lui... je l'avais trouvé impérial sur scène.
Tristesse.
 
 
- Le Flegmatic -Thomas Boudineau (fb)     (a relire : d'autres mots sur JLM)
 
Un soir à Toulouse, il s’assoie au piano et commence une ballade fantastique. Sa voix fondante nous enveloppe comme un grand brouillard, tout le monde mouille. Il pourrait chanter Tata Yoyo qu’on serait dans le même état. Il chante un, deux couplets, semble s’agacer, puis soudain zbim, BLAM, PLOUM !, il massacre trois accords à coups de poings et se relève : « On se fait un peu chier, quand même, vous ne trouvez pas ? ...». Un type gueule « À POIL JEAN-LOUIS ! » Il répond : « D’accord, mais si tous les garçons s’en vont. » Puis il prend la guitare et entame Les Jours du Jaguar.
Au moins vingt ans plus tard, une autre salle, un autre soir, lui et son trio entament je ne sais plus quoi sur un tempo assez soutenu. Le groupe est précis, le morceau planté, ça groove sévèrement... Il s'arrête juste avant de chanter, se tourne vers ses musiciens : « Non, non, non... Plus lent, plus lent... » Alors ils recommencent la chanson. La musique émerge soudain différemment. On la sent flotter au-dessus du groupe et se frayer un chemin parmi nous. Et nous soulève.
C'était un des derniers à ne pas faire de la musique un spectacle. Une approche assez jazz, à l'ancienne. Bonsoir après le septième titre. Ah, c'est vrai, vous êtes là... - face à une salle à moitié pleine... C'était la tournée Il Francese, et un des meilleurs concerts que j'ai vu.
Lui mieux que personne mariait l'art des ritournelles françaises à l'état d'esprit, au souffle de la musique américaine.
C'est notre Dylan Sylvestre, un mélange cabotin d'Abel Ferrara, Lars Von Trier, Neil Young et Sylvain Tesson. Un hussard électrique. Un franc tireur.
Comme les dandy, les Baudelaire, les Gainsbourg d'une autre époque, il avait l'art de savoir se faire détester par les cons. Dandy céleste, dandy crotté...
Je rêvais parfois de le rencontrer. J'en ai même fait un cauchemar, une nuit. Il me traitait de « trou-du-cul ». Il aurait sûrement raison. Imaginer Murat te traiter de trou-du-cul, c'est un bon garde-fou, une voix derrière ton épaule qui te titille quand tu déconnes, presque un talisman contre toi-même.
Un monde sans Murat, c'est assez dégueulasse.
Ciao, Crazy Horse.
Photo : Frank Loriou.
ps : le WEEK-END MURAT, YES SIR ! programmé au Fotomat (Clermont-Ferrand) depuis des mois est maintenu les 23 et 24 juin. Ça risque d'être un drôle de curieuse ambiance, mais nous serons ensemble.
 
- Pascale Clark (sur la RTBF)
 

Cher Jean-Louis Murat,

Tu as vu, tu entends ça, ta voix sur toutes les antennes, partout ton visage, l’unanimité des hommages, tu aurais dû faire semblant de mourir avant. Apparemment, il fallait ça pour te faire une belle place. Mais quand même, qu’est-ce qui t’a pris ? Lâcher l’affaire ainsi. Qui va remuer ta terre, qui va capturer la beauté éphémère, entre le col de la Croix Morand et le Mont Sans Souci ?

Je ne vais pas raconter ta vie ici, allez donc ouvrir les journaux où c’est enfin écrit en gros, 7 décennies de l’Auvergne à l’Auvergne, (elle est à toi cette lettre) indispensable territoire où tu crachais quasi quotidiennement tes chansons, éjaculations, comme pour te nettoyer de la pourriture du monde, créations vitales contre désespoir létal, te désaltérer à l’eau de source, loin de la capitale et de la promotion.

Un jour de fin de siècle quand même, tu avais volé vers les States et ses fantasmes. New York puis Tucson, Arizona. De ta rencontre avec Elysean Fields et le groupe Calexico était sorti le magnifique album Mustango.

Qu’a-t-on su de ta vie qui n’ait été pollué par tes saillies ? Tu l’avais vite compris : pour être écouté, il te fallait savoir clasher, alors tu défouraillais à tout va, les médias t’invitaient pour ça, c’était perdant perdant.

Que n’a-t-on pas dit de toi ? Que tu étais drôle, cultivé et fidèle, que tu étais aussi un excellent musicien et que ta voix sur scène nous faisait fréquenter la beauté.

C’est pas marrant Jean Louis Murat de nous faire ce coup-là. Je pense à toi, nu dans la crevasse. Je pense à ton cœur avec ses hauts et ses bas, à ton regard délavé, à tes manières féminines même si tu n’aurais pas aimé. Franchement, 71 ans, y’avait pas le feu.

Je t’embrasse pour toujours Jean Louis Murat.

Pascale Clark

 

- Mathieu Geghere (musicien) (fb):

Il va sans doute m'être très dur de vivre dans un monde sans Jean Louis Murat et ses albums annuels, même si certains je l avoue retenaient bien moins mon attention que d’autres.
Je dois l’avoir vu 6 ou 7 fois en concert. A la première je me souviens avoir embrassé la fille qui était venue avec moi, même si l’histoire qui a suivi après a été une catastrophe amoureuse que lui aurait sans doute vu venir.
La toute dernière fois c’etait a Montreuil a la Marbrerie en février, j'étais venu seul cette fois, lui était à l’économie. Il faut dire qu'entretemps s'étaient écoulés près de 25 ans au cours desquels j'aurais vu la tournée Mustango, un de mes plus beaux souvenirs de concert, où j ai cru que ma plêvre allait exploser pendant l'incroyable refrain vocodé de Nu dans la crevasse. Murat était capable du meilleur mais pas que. Aussi bien dans ses prestations, que dans ses chansons parfois ( pour l’usage abusif des 3 mêmes accords ad nauseam sur nombre de titres) et dans la vie aussi surement de ce qu’on a pu en dire et de ce qu’attestent ses passages haut en couleurs sur le petit écran. Un être double comme il le reconnaissait d’ailleurs lui-même sans mauvaise foi, un procès qu' il serait difficile de lui faire. A l’endroit où il était -et demeurait- artistiquement, sociologiquement, territorialement, qu’on ne goûte pas l’homme ou l artiste, Murat était d’une cohérence et d’une constance à vous forcer le respect même si c est probablement cette fidélité a lui même, cette intégrité jusqu'au boutiste qui ont fini par le rendre caricatural a certains égards. Défiant depuis sa ferme auvergnate vis a vis d’un monde en perpétuelle mutation, d’un monde désormais sur-médiatisé et qui n’a eu de cesse de se globaliser au fil de ses 40 années de carrière, son regard évoque par moments celui de Pasolini sur l’Italie a l’orée des années 70. Comme lui, Murat semblait maladivement conscient que, dans les sociétés modernes et néo-libérales, les évolutions à quelque endroit qu’elles adviennent (artistique, social, politique ou technologique) comme l’omelette ne se faisaient plus désormais sans casser des oeufs et laisser une part du monde sur le carreau, ceux qui ne pouvaient pas suivre, ou hésitaient à le faire car changer, c'est aussi parfois trahir.
C'est un peu comme s il avait été conscient très tôt que l artisanat musical cher a son coeur sentirait vite au mieux la naphtaline au pire le fromage a l’aune des critères d’appréciation du marché musical du nouveau siècle.
Murat aura vécu tout du long en homme inquiet de la perte de la langue dans la chanson, ainsi que de la perte du sens, de la substance dans la vraie vie; et dans cette injonction permanente au changement et à l'adaptation il aura été également inquiet de la dilution d’une certaine forme de fierté…fierté que lui aura tenu à garder contre vents et marées quitte aussi à dire pas mal de conneries il faut bien l’avouer en jouant avec ce système médiatique vis a vis duquel il lui fallait composer tout en le tenant à distance à grand renfort de provocs.
Des fois je constatais qu’il était devenu un peu comme une grand-mère qui râlait tout le temps sur tout et tout le monde néanmoins ses interviews continuaient d’être émaillées de saillies brillantes, de la marque d’une intelligence d’autodidacte qui ne se pliait pas aux codes en vigueur et aux chemins de pensée trop balisés; d’un imaginaire ancré dans la terre, de cette synthèse surprenante de génie créatif et de bon sens paysan avec toute la rudesse qui peut aller avec. Et s il apparaissait de plus en plus comme le boomer définitif en commentant les chorégraphies d’Angele, ses disques à défaut de se vendre continuaient de surprendre, je pense notamment a Travaux sur la N89 ( disque absolument fou,) ou a Morituri ou dernièrement Baby love.
J’aurai pour ma part saigné jusqu’a l’os, Le manteau de Pluie, Le Moujik, Mustango, Madame Deshoulliere, Lilith, Taormina
Ayant un peu deserté son oeuvre après Bird on a poire a l’occasion du confinement j ai pu écouter certains disques que j avais survolés, Mokba, Tristan et Grand Lièvre sont de grands albums et si je continue encore de passer a coté de Babel ou d'Il Francese, la beauté de cette langue, de cette voix et cette incroyable intransigeance pendant plus de 40 ans continuent et continueront longtemps me fasciner. Même si c est le propre de la presse et des réseaux sociaux de lancer tacitement des concours d’hommages a chaque disparition, j ai étrangement chaud au coeur de voir son nom ici ou là sur une couverture ou dans tel ou tel post, et de constater avec une heureuse surprise que dans le souvenir de tous l’incroyable créateur qu’il était l’emportera sans peine sur le vieux paysan réac qu’il était aussi depuis un bon bout de temps ( il annonçait déja la couleur dans une interview en 1990)
Je suis hashtag triste et j'ai envie de serrer fort dans mes bras tous ceux et celles avec qui j'ai pu discuter des heures de tel album ou telle chanson du bonhomme, ou telle sortie médiatique plus ou moins dispensable. Nous sommes tous un peu orphelins aujourd'hui mais comme dit le poète "quand on a su bien vivre on a toujours assez vécu".
Murat vit désormais a travers nous tous, et même s il faut séparer le bon grain de l’ivraie j ai la sensation que ceux qui s intéressent a lui ou les novices que la (si triste) nouvelle de sa disparition rendra soudainement curieux à son endroit ne sont pas près d’épuiser la richesse de sa discographie ou de ses divers entretiens. C’est un crève-cœur que de choisir une chanson ici, j'en choisis trois du coup.
« Accueille moi Paysage » chanson définitive sur la mort ( il en faut bien une de circonstance)
."La légende dorée" chanson d'amour courtois définitive sur le magnifique et artisanal album "Tristan"
« Le monde intérieur », chanson définitive tout court et joyau caché de l’album Le moujik et sa femme
 
- Christophe Aleveque (fb)
La mort de jean louis Murat me rend profondément triste et fataliste. Un homme de talent, instinctif, provocateur, paradoxal, anti moraliste, bref honnête avec lui même et les autres, n’avait plus sa place dans le grand cirque hypocrite et consumériste qu’est devenue notre belle société.
Putain d’époque qui néglige l’essentiel.
J’espère que là ou tu es tu la retrouveras. Salut l’artiste !
 
 
- Frederic Lo (fb):
MURAT
J’ai tant aimé le manteau de pluie.
Nous nous sommes croisés quelques fois. Avons parler de ski sur le Sancy.
Merci pour tout. Une pensée particulière à mon ami Denis Clavaizolle.

- Dominique Grylla(comédien):

À LA MÉMOIRE DE JEAN-LOUIS MURAT DIT BERGHEAUD (1952-2023)

Je me souviens, j’étais en vacances chez mon père dans le Nord, j’avais 16 ans. La radio paternelle ne voyageait que sur deux stations, Radio Caroline qui était une station de radio pirate anglophone qui émettait sur ondes courtes du rock US et de la Country depuis un bateau au large de l’Angleterre, et sur RTL pour l’horoscope du matin, les Grosses Têtes l’après-midi, et l’émission nocturne de Georges Lang. Pour l’anecdote, mon père haïssait les Américains mais adorait les musiques nord-américaines, vas comprendre ça tiens! Et un jour, j’entendis la chanson du Garçon qui Maudit les Filles, et je stoppai toute activité, « comme pris au lasso » dans Fort Alamo, hypnotisé par ce chanteur inconnu qui parlait de ce que je vivais avec les filles, accompagné par des nappes de synthé qui m’emmenaient très loin dans mes songes.

Je me souviens quand j’étais lycéen à Belfort, le soir je rentrais chez moi en bus avec le casque de mon Walkman sur les oreilles. 40 minutes de voyage avec Cheyenne Automne, suffisamment pour écouter cet album de la face A à la face B. 

Ambiance cinématique, voix de velours qui chantait des textes qui parlaient au jeune sentimental que j’étais, arrangements musicaux en mode mineur et sonorités qui touchaient ma mélancolie. Je me sentais proche de lui. J’étais artistiquement amoureux de ce type de La Bourboule.

Je me souviens de mon premier concert, c’était la tournée Vénus, c’était un soir de Novembre 93 au Théâtre Municipal de Besançon où j’étais à la fac. J’y étais allé avec ma copine de l’époque à qui j’avais fait découvrir ce musicien Auvergnat, elle en était devenue fan elle aussi. Des feuilles mortes jonchaient le plateau comme pour faire référence à la pochette de Cheyenne Automne, les lumières étaient caressantes, les musiciens étaient en fond de scène et devant eux, mais un peu en retrait par rapport au public, était assis sur un tabouret de bar Jean-Louis Murat et sa guitare. 

Il s’excusa d’être très fatigué ce soir-là, et nous expliqua que parallèlement à cette tournée musicale il tournait aussi un film, Mademoiselle Personne, qui ne fut jamais porté à l’écran d’ailleurs. L’ambiance du concert était calme et sympa, j’avais l’impression qu’un sentiment amoureux avait gagné toute la salle, ce qui se prêtait bien à sa musique. Cerise sur la gâteau pour la fin du concert, il avait fait monter des gens du public sur scène. Stéphanie et moi nous nous y étions précipités pour nous asseoir aux pieds de notre chanteur préféré. Puis avec une quinzaine de personnes, on l’avait attendu à la sortie des artistes où il s’était prêté au jeu de l’échange courtois avec son public, avec des petites dédicaces. 

Pour la première fois de ma vie, je demandais un autographe à un artiste, telle la groupie de base, et il me signa mon billet du concert, que j’ai toujours. Posté à sa droite, je vis que je faisais une tête de plus que lui et qu’il avait des beaux cheveux. Lorsque tout le monde se sépara, Stéphanie et moi rentrâmes en chantonnant ses chansons, le sourire aux lèvres. On venait de vivre un moment extraordinaire, on ne touchait plus le sol. Deux jours plus tard, un article dans Libé me ramena violemment sur le plancher des vaches. Murat avait donné une interview à la suite de son concert bisontin où il déclarait quelque chose comme: « C’était vraiment un concert de merde avec un public de merde tout rabougri, à l’image de Besançon qui est une ville toute grise, toute rabougrie. » Et je reconsidérai alors, mon statut de « fan de Jean-Louis Murat ».

Je me souviens avoir pratiquement acheté tous les albums de Jean-Louis Murat, ainsi que les versions live, les compiles de face B et d’inédits.

Je me souviens l’avoir vu en concert 5 fois, et j’avais adoré les 5 fois. J’avais même vu des gens danser comme des fous sur Le Cri du Papillon. Je l’avais vu une 6ème fois, et j’avais été déçu par le service minimum : j’attendais plus qu’1H15 de musique. Apparemment c’était devenu chose courante à ses concerts. Bien que ses dernières tournées n’excédaient pas 30 dates, il se faisait vieux je pense.

Je me souviens avoir joué au moins 100 fois toutes les chansons de l’album Vénus sur ma guitare. 

Je me souviens avoir déclaré à un pote qui est fan de Murat, que les albums Lilith et Moscou sont pour moi ses chefs d’oeuvres, y a rien à jeter. Je me souviens aussi que je pourrais écouter sa chanson « Over and Over », over and over, and over and over.

Je me souviens avoir lu ou écouté 90% de ces interviews et être d’accord avec lui à 90%. Je me souviens l’avoir applaudi à 100% en lisant ce qu’il pensait de notre président de la république, et dans un autre domaine, ce qu’il pensait du rock n’roll et ça ressemblait à ça (j’ai la flemme de chercher l’article, c’était dans Sud Ouest je crois): « On s’est tous fait enculer par le rock n’roll, alors qu’au départ c’était une musique qui appelait à la révolte contre le système, c’était l’anticonformisme dans un monde consumériste, et quand on voit ces connards des Stones ou des Black Keys vendre leur musique à des publicitaires, on se dit qu’on a touché le fond. Le rock ne sert plus à rien depuis que les traders de Wall Street l’écoutent. » Je suis 100% d’accord avec ça.

Je me souviens de son intransigeance artistique, ce qui le rendait « pur » à mes yeux.

Je me souviens qu’il était un homme cultivé, passionné d’histoire et de littérature.

Je me souviens avoir découvert le génie de Kendrick Lamar grâce à lui.

Je me souviens avoir découvert la chanteuse Camille, grâce à lui.

Je me souviens que Gaelle m’avait offert le livre de Madame Deshoulières qu’elle m’avait sobrement dédicacé par un « à notre rencontre. »

Je me souviens que sous ses airs bourrus, il y avait un monsieur subtil. Je me souviens que sous son image de chanteur déprimé, il y avait un monsieur qui aimait la vie.

Je me souviens qu’il a été papa très jeune, et que son fils ainé a mon âge. J’ai découvert sur le faire-part de ses obsèques, qu’il s’appelle Yann.

Je me souviens avoir voyagé plusieurs fois en Auvergne, en espérant le croiser dans la rue, ou l’observer marcher sur les cimes de ses montagnes, ou le voir faire une sieste allongé dans un pré.

Je me souviens avoir longuement rêvé d’avoir une maison perdue dans la montagne, et de pouvoir y écrire des chansons, tout comme lui. Le veinard.

Je me souviens avoir rêvé de lui; plusieurs fois c’est arrivé. Et à chaque fois on se parlait pendant des heures, et à chaque fois je me réveillais heureux et humainement riche. C’est rare.

Je me souviens que je n’ai pas acheté ses deux derniers albums, ce qu’il chantait récemment me parlait moins.

Je me souviens m’être senti pétrifié le jeudi 25 Mai 2023 à 12H30, comme si je venais de perdre l’un des miens.

Je me souviens qu’Hélène m’a envoyé un mot le jour-même pour me consoler du départ de l’auteur du Voleur de Rhubarbe.

Je me souviens qu’une « faible flamme a jailli dans cette obscurité », et que Nathalie m’a écrit un mot pour me consoler de la mort de celui qui chantait L’Ange Déchu. J’en suis encore ému.

Je me souviens m’être souvenu de mes 35 dernières années, et me dire que je suis toujours un sentimental, et un mélancolique. Je demeure muratien. Et je le serai jusqu’à ma mort.

Je me souviens que Jean-Louis Murat dit Bergheaud, auteur-compositeur-interprète et producteur, a fait entièrement partie de ma vie pendant ces 35 ans. Il m’a fait rêver, il m’a fait aimer, il m’a fait sourire, il m’a fait pleurer, et par son talent il m’a marqué au fer rouge comme Rouge est mon Sommeil. Et il va manquer à mon paysage. 

Et ce mardi 30 Mai, entre 10H et midi, en pensée entre Tuilières et Sanadoire, je ferai cette prière extraite d’une de ses chansons.

« Accueille-moi paysage,

  Accueille mon voeu,

  Fais de moi paysage,

  Un nuage aux cieux. » Accueille moi Paysage / Album « Taormina » / JLM.

- la route du Rock (festival) (fb)

Adieu Jean-Louis. Tu fais partie de notre histoire (programmé en 1994 et 2002). Tu n’avais pas hésité à nous aider à nettoyer le site du Fort de Saint-Père lors de l’apocalypse météo d’août 2002. Nous t'avions croisé par hasard dans le public, tranquillement assis avant le

concert de PJ Harvey en 1998, qui te donna envie d'écrire cette magnifique chanson "Polly Jean", puis recroisé plus récemment à La Nouvelle Vague en 2015. Tu avais été charmant, comme toujours avec nous. Tu étais humble, gentil et sans doute trop sensible pour un monde qui t’écorchait. 🖤

- Stéphane Pétrier (chanteur):

Que dire sur Murat qui n’a pas été dit ? J’étais en train de jouer «Le Mont Sans Souci» que nous devions (et que nous devons) interpréter le 24 juin prochain à Clermont dans le cadre de la soirée hommage, quand j’ai reçu le mail de Surjeanlouismurat Pierrot qui m’annonçait « le décès de Jean-Louis ». 

Je me suis d’abord demandé de quel Jean-Louis il parlait tant le truc me semblait improbable. Et puis j’ai réalisé. 

Il m’a fallu quelques jours pour sortir de la léthargie dans laquelle m’avait plongée la nouvelle. Quelques jours pour mieux appréhender ce vide et – au-delà du bonheur que JLM m’a donné en tant qu’auditeur – mieux comprendre ce qu’il m’a apporté en tant qu’auteur : une façon de poser les mots, une passion pour les noms de lieux et les choses de la nature, cette propension à user et abuser du mot « amour » sans jamais tomber dans la mièvrerie, cette liberté désinvolte dans le verbe… 

Je sais qu’il y a pas mal de textes que je n’aurais jamais écrits, des mots que je n’aurais jamais osé employer, si ma platine n’avait pas un jour avalé un album de Murat. Je me souviens. C’était « Le moujik… ». Et ce fut une révélation. Un de ces moments comme il nous en arrive peu où, tout d’un coup, grâce à la musique, le monde semble plus vaste. Merci Jean-Louis pour tout ça.

Maintenant, il reste les chansons.

 

- Jean-Charles de Castelbajac (fb):

BRISER LA CARCASSE/ “ah j’aimerais trouver la mort en voiture de sport “…// bruits de terre gravés dans les sillons de l’automne Cheyenne,le craquements des feuilles mortes,le chants interdit des fédérés,les milliers des notes si personnelles et incomparablement poétiques,ta boîte à rythme,l’harmonica pleure!,la balade d’Alamo,le lien défait,nous allons manquer de toi @jeanlouismurat, Clermont Ferrand de ton nom de guerre,rue fera,ou nous irons dessiner des anges à la craie + #enracinementcosmique

[on en parle pas souvent... Mais Jean-Louis Murat s'intéressait à la mode, je me rappelle d'un échange sur Galliano, par ailleurs qui venait se ressourcer en Auvergne]

-Mairie de Meymac:(fb)

Nous avions eu l'immense plaisir de le recevoir à Meymac au mois de février. La salle du Soubise était pleine, la soirée fut très belle. Jean-Louis Murat était plein d'énergie, son rock était rugueux et mélancolique, son public avait une fois de plus été conquis. Il aimait à rappeler ce soir là qu'il était venu à Meymac en voisin et que d'ici il pouvait presque apercevoir sa maison à l'oeil nu.
Aujourd'hui nous sommes tristes de son départ si brutal.
Il nous reste sa musique, ses textes, sa poésie.

- Calogero Marotta (bassiste Marc Morgan, bassiste belge)

J'ai eu la chance de jouer en première partie de Jean Louis Murat à plusieurs reprises quand j'officiais à la basse avec Marc Morgan....ils se connaissaient et conversaient en amis....un personnage sans complaisance aucune à propos d'une époque qui le révoltait ...une pensée toute particulière pour Denis Clavaizolle, son fidèle arrangeur et Alain Bonnefont. Merci pour la musique ! Godspeed you ! Wayward     + "soudain une faible flamme jaillit dans cette obscurité"

Commentaire de Zoé au dessous du post: Quand je faisais le catering lors d'un concert, il n'a pas daigné sortir de sa loge ni même parler avec qui que ce soit. Puis, juste avant de monter sur scène il m'a confié sa figurine cycliste, porte bonheur. Je l'ai gardée précieusement pendant plus d'une heure... C'est con les souvenirs que certains nous font.

 

- India Hicks (ancienne mannequin et nièce de Charles 3) (instagram)

[...]I felt heavily the passing of time this week, Felix turning 26, Tina Turner’s death, and learning that the French singer Jean-Louis Murat had also died. I had once been filmed with him for one of his music videos…[...]

 

-  Jérôme Pietri (musicien) (fb):   (à retrouver en détail ici dans la partie 2 sur sa relation avec JL):

Maintenant que ses détracteurs et ses fans se sont exprimés, après moult hésitations ( je n'aime pas publier sur la mort ou la maladie de gens que je connais ( ou que j'ai connus ) , un petit mot sur un super souvenir , l'enregistrement de cet album chez Pathé et la tournée avec C. Couture qui a suivi . C'était dans un autre Millénaire ( 84 !), et Jean-Louis était vraiment très gentil ( et oui 😉 après , je ne sais pas , et puis je m'en fous) . Quand il est venu me chercher , il m'( nous )a dit un truc du genre : " pour faire quelque chose d'original, on est mal barrés , les gars , parce que tout a été fait , et pas par des mauvais ". Comme il prenait le contre-pied systématique de ce tout ce que j'avais entendu dire à propos de la musique , je pense que c'est grâce à lui que je ne suis pas devenu un O.S. de la guitare, et que j'ai essayé d'avoir une vision globale ( un peu plus loin que le manche de ma SG..., pour faire court ) .A l'époque , j'étais à fond sur les titres de El Diablo , (pas tout à fait le même univers, même s'il adorait les barbus ) , en vue d'un album, et il m'a beaucoup touché : il nous a dédié une chanson : "El Diablo t'attend" ( que j'ai perdue , comme un c.. dans mes divers déménagements) . J'ai eu beaucoup de mal à croire à son décès , il était encore sur scène huit jours auparavant , c'est moche , même si c'est la vie .En tout cas , je le remercie , et comme il peut m'arriver la même chose demain , je vais citer un mien ami, poète bucolique ( mais pragmatique ): " Nous , on est plus près de Dabrigeon que de la Première Communion, donc il ne faut pas se prendre la tête pour des c... ries , et profiter de la vie ". Amen

- Rémi Boiteux:(journaliste fb)

Je me souviens d'un songwriter d'exception. Je me souviens d'une tête de mule. Je me souviens d'une incroyable collection de chansons.  Je me souviens d'un chef-d'œuvre tardif sorti de nulle part ("Travaux sur la N89"), largement incompris et qui nous a permis de nous rencontrer autour du texte accompagnant son successeur ("Il Francese"). Je me souviens d'un homme très éloigné de son personnage médiatique et très proche de la profondeur qui caractérise sa voix.
Je me souviens d'un dialogue sur Leonard Cohen. Je me souviens

-Didier.Varrod: 

- Strandes Horses (fb/Soundcloud):

Murat Je ne l'ai rencontré qu'une fois. On faisait sa première partie avec Encre au Grand Mix à Tourcoing, c'était en 2004. J'étais secrètement fan du Murat aux arrangements dépouillés, dans son plus simple élément, les piano-voix, les guitare-voix à peine effleurés comme enregistrés dans la brume du réveil, j'y avais été converti par un vieil ami. Sans lui, je serais complètement passé à côté. Je savais que c'était quelqu'un de pas facile d'approche, on m'avait prévenu. Je crois que je m'étais préparé à être aussi con que lui. De ce point de vue, je pense que ce fut une réussite. J'étais encore dans le jusqu'au-boutisme de la vingtaine, c'était pas dur et plutôt dans mes habitudes à moi aussi. Ce soir là, il nous fit du Murat à la hauteur de sa réputation. Je me le rappelle lisant du Lautréamont(?) à son lighteux qui n'en avait strictement rien à foutre, puis à la responsable du catering... Lorsqu'on l'y croisa d'ailleurs, il fit un couplet sur nous, les intermittents, qui bouffions tout et qui se la coulions douce, qu'il aimerait bien pouvoir en faire autant... ce qui nous avait particulièrement énervé.es car on l'était pas encore, toujours au RMI à l'époque, pour celles et ceux qui ne bossaient pas à côté : c'est à dire, euh, moi. Du 11000ème degré, peut-être, ou pas, mais les 3 minutes et demi de balance qu'il nous avait octroyées nous avaient laissés peu enclins à ce genre d'arithmétique de l'humour. Histoire de rivaliser de connerie, je crois me souvenir avoir fait la majorité du concert dos au public qui ne m'avait pourtant rien fait. Puis vint le concert du monsieur. J'étais quand même décidé à lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Par moments, je ne détestai pas trop, subis un peu « le cri du papillon » et le wok'n'woll, mais bon...Puis vint le piano-voix, « on va se mettre aux anges », entre autres. Sublime. Itinéraires de tournée oblige, on rentrait sur Paris et devions donc filer avant le rappel. Je le vis qui sortait de scène et l’interpellai, sans doute encore assez mégalo et suffisamment saoul pour considérer qu'il était de mon devoir de rectifier un de ces grands déséquilibres du monde : « ah ben tu vois, là c'est magnifique quand tu es tout seul au piano, j'en ai la chair de poule, ça nous change de quand tu te prends pour Calexico alors que tu fais du rock à papa tendance ZZ top ». C'était pas la vanne du siècle et il y avait moyen de se satisfaire du caractère hautement lèche-cul de la première partie de mon axiome en levant les yeux au ciel sur le reste. Mais la stratégie machiavélique de dire à quelqu'un qu'il est nul avant le rappel a dû payer. Et on peut pas dire qu'il l'ait bien pris. Ses musiciens qui me toisèrent d'un « allez, on retourne faire du rock à papa » avant de remonter n'avaient pas l'air enchantés non-plus. Je filai donc comme un lâche avec la troupe, qui venait visiblement de pisser sur son tour bus (qui en tremble sans doute encore, plutôt tendance Plageman qu'Avengers, donc), probablement très fier de moi et laissant l'équipe du Grand Mix essuyer une bonne tirade incendiaire sur notre compte, j'appris plus tard. Mes plates excuses d'ailleurs... mais bon, c'est pas moi qui l'avais invité ;-). Bref, savez quoi ? J'ai surtout vraiment beaucoup de peine d'apprendre sa disparition, et malgré ces quelques potacheries, j'ai toujours pensé que c'était un parolier et songwriter incontournable, l'un des meilleurs que ce pays ait enfanté, et je pense que l'on est nombreux à lui devoir beaucoup, même si c'était certainement la dernière personne à qui il fallait le dire. R.I.P. Jean-Louis, tu vas manquer. Je poste cette modeste reprise de mon morceau préféré de toi, je l'ai enregistrée hier soir. J'en profite car tu es plus là pour m'engueuler. Allez, pas besoin de lever les yeux au ciel maintenant que tu y es. M'est avis que je suis pas le premier, ni le dernier et que tu vas en recevoir des pelletées... Reprise - ROYAL CADET, Jean-Louis Murat

 

 

 

 

- Denis Clavaizolle (fb) :

Bon ben j’aime pas trop m’exprimer mais voilà , j’ai perdu mon fréro , mon ami depuis 37 ans , je l’admirais, même si on s’est engueulé souvent comme les gallagher mais sans se taper dessus , une affaire de famille , et on s’est toujours retrouvés après , on a passé tellement de temps ensemble en studio qu’on avait des automatismes de dingue, sur scène aussi , on a appris ensemble , énormément et mutuellement plein de choses sur la musique , comme un match de Ping pong , au delà des chansons et des textes qui me fascinaient, on essayait de faire aussi de la musique , innover , chercher des façons de faire , étudier les sons , et refaire les albums sur scène à l’opposé de ce qu’ils étaient sur disques , pour ne pas s’ennuyer à refaire la même chose tous les soirs , on étaient tranquilles chez nous , loin du business, dans nos studios , pour prendre le temps de faire les choses et essayer de créer au maximum , faire des ovnis, ça a été  l’envie commune dés le début , rue Jean Laulagne dans son appart avec Marie , un revox , un 4 pistes K7 , un Tr808, une Tr707 , un minimoog et un DX7 , guitare et basse dans un ampli pourri , des sons naturels qu’on sculptait à notre façon avec un sampleur Akai , des choses improbables, j’ai énormément appris avec lui , il m’a toujours ouvert l’esprit , il m’a sorti de mes automatismes scolaires de la musique , j’espère que ça restera et qu’on se souviendra longtemps de lui , ses idées m’ont toujours fascinées, et rien n’était impossible , et même si ça pouvait l’être on le faisait quand même , on y arrivait , même tous les disques qu’on a pas fait ensemble m’ont tous plu , il cogitait et y pensait longtemps à l’avance , pour ne pas refaire ce qu’on avait déjà fait , Bref il était unique , un ovni lui aussi , l’apprentissage musical c’est ça aussi , des rencontres , sortir des sentiers tracés, et faire autre chose , de différent, d’unique . Voilà . Je suis un peu un autiste qui n’aime pas trop extérioriser mes sentiments mais je pense beaucoup à la famille , Yann , ses filles , Michelle , Marie , Gaspard , Justine , Laure , les copains du business chez Virgin et Labels qui nous ont fait confiance aux débuts , Fabrice , Alain , les 2 françoises, Stéphane , et tous les autres , aux potes journalistes Télérama , inrocks , Libé, qui ont soutenus le projet à fond , dont Olivier , Bruno , Jean Daniel , Emmanuel , et tous les autres , à Christophe , l’inge son qui nous a supporté tant d’années au studio Davout et après à Nashville , aux potes de tournées , Didier , Jocelyn, Fred , Stéphane , Rémy , le fiston , et pour les tournées precendentes les 2 Regis, Alain , Michael , Jean Yves , Éric , quelle équipe en 94 , et aux rancheros aussi , Christophe qui nous a quitté aussi , Alain , Stephou , Jerome , c’était cool de délirer entre potes hors albums , après la famille , c’est la meilleure vie que j’ai pu avoir , on ne pouvait pas rêver mieux , hélas , c’est la fin du parcours certes, mais on se reverra dans l’au delà et on ira voir des super grand prix où Ayrton Senna gagnera encore , quand on sera tous partis, j’en suis persuadé . A un de ces jours mon sale gosse préféré 😉

Commentaire Alice Botté (guitariste): 

Je pense fort à toiDenis car je sais qui il était pour toi, qui tu étais pour lui. Son départ me rend triste car il est un des rares vrais artistes à m’avoir fasciné. Le vrai des vrais, non parigot, et au lieu de se la pèter sur les plateaux repas télés créait un monde bien à lui, tendre mais  balayé par le vent , profond sans prétention même s’il avait conscience qu’il était un joyau au dessus du paquet de perles en plastoc de la chanson française anémiée.
 

- Julien Mignot (Photographe):

- Marie Myriam (le duo les adieux est resté longtemps inédit, mais figure sur son best of)

Je suis profondément triste que tu nous quittes. Je n’oublierai pas ton appel me demandant de venir te rejoindre le temps d’enregistrer « Les Adieux » au studio Davout. J’apprenais la chanson face à toi, en lisant les paroles sur tes lèvres. Inoubliable. 
Repose en paix, je suis tellement triste Jean-Louis.

 

- Roger Giraud, (ex plexiglas - La Bourboule)

 

Mes dernier moment avec Jean-Louis,
Il y a un mois, je me suis trouvé par hasard avec Jean-Louis, dans un bois de La Bourboule où il y avait eu une coupe de bois nous avons discuté de tout et de rien…. nous étions devant une souche énorme et nous nous sommes mis à compter l’âge de l’arbre il avait plus de 150 ans. Je suis reparti avec un morceau de bois, Jean-Louis me dit qu’est-ce que tu vas faire avec ça?. Je lui réponds je ne sais pas, mais je trouve ça joli, ça représente une tranche de vie et il me répond oui tu as raison 🙂
j’ai laissé à Jean-Louis dans le bois et je suis parti. Nous sommes retrouvés une semaine après pour le départ de sa maman qui elle aussi va nous manquer💫😢
Du coup ce morceau de bois est un très bon souvenirs précieux avec mon pote de jeunesse

- Jean-Pierre Gougnot (ex-Plexiglas):

#jeanlouismurat Ta musique et tes mots m'auront accompagné depuis mon adolescence à La Bourboule... RIP l'artiste, le grand frère en musique !
Je vais manquer de toi Une chose dont je me souviens, et qui caractérisait (selon moi), JL à l'époque c'était sa BIENVEILLANCE et Gentillesse. Lors d'un concert Plexiglas à la MJC de la Bourboule, ma sangle de guitare s'était accidentellement détachée laissant entrevoir un grand moment de solitude scénique JL, présent sur place (faisions-nous leur 1ere partie, je ne sais plus) a de suite réagi et a été le premier à monter sur scène pour remettre ma sangle en place...

 

- Tristan Savoie (ACI, Clermont) :

Perce Neige, cette chanson c'est la première que j'ai écouté de JLM, il y a 5 ans, à une époque où j'étais obnubilé par la musique anglophone et où je n'imaginais pas que le français pouvait sonner aussi bien. Autant dire que ce fut un choc et une révélation ! Un choc devant la puissance du texte, devant l'intemporalité et la richesse de la musique, devant la beauté crasse de la voix. Une révélation devant la musicalité des mots, d'une langue qui me paraissait jusqu'alors non adaptée à la musique telle que je l'aimais, telle que je voulais la faire. Tout un tas de certitudes qui furent, en 3 minutes 37 secondes, anéanties. Et ce faisant, ce fut pour moi le début d'un long périple, à la découverte de l'œuvre de Murat. Un périple qui commença avec Il Francese, qui venait de sortir et qui semblait m'aller comme un gant! Puis découvrant Dolorès, Travaux, Tristan, Toboggan, Babel, Venus, j'ai vite compris que son œuvre m'allait comme un incendie ! Bien sûr, depuis j'ai découvert beaucoup d'autres artistes francophones, qui m'ont marqué à leur manière, mais rien de comparable à Murat, rien d'aussi fondamental.
Au lycée je l'écoutais assidûment, je me souviens de moments de pur bonheur passés à écouter ses disques, un bonheur aussi simple qu'indispensable, ce bonheur qui fait de la musique une discipline magique et inexpliquable, qui rend les gens heureux, pleins de joie et de lumière ! J'ai grandi avec lui en somme, j'ai appris les bases de la prod en l'écoutant, tout comme j'ai appris à écrire des chansons avec ses disques. J'aurai adoré le voir sortir quelques autres albums, j'aurais aimé, encore et toujours, être bouleversé et impressionné par quelques autres chansons, dont lui seul avait le secret, je pense à Amour n'est pas querelle, Ciné Vox, L'infidèle, Qui est cette fille?, Les ronces, Le môme éternel, La mésange bleue et tant d'autres. Tant pis, je garderai près de moi les 28 albums, les 28 piliers d'une œuvre éternelle, dont je n'ai pas fini de m'inspirer et qui, j'en suis convaincu, rencontrera un jour le succès qu'elle mérite.
La mort d'un artiste est toujours d'une tristesse infinie, mais celle de Murat va bien au-delà, elle laisse en moi un vide terrifiant. J'ai une profonde gratitude pour tout ce que m'a apporté son œuvre, pour la façon dont elle m'a transformée.
Dieu ne pourra pas trouver mieux, c'est donc à nous d'inventer, de créer, d'innover, de veiller à toujours rester libre, pour aller ailleurs, pour proposer autre chose, pour rester artiste à chaque instant, à l'image de Murat, qui assurément était et restera un grand artiste, un génie. Je pourrais en parler des heures, du sens que je donne à ses textes, de son évolution musicale, de son originalité stylistique sans pareil, de ses interviews tantôt brillantes tantôt insupportables, mais je m'arrête là, je vous laisse écouter, réécouter, découvrir son oeuvre et fréquenter un peu la beauté... Peut être qu'un jour j'enregistrerai un album de reprises si je m'en sens capable, en tout cas en tant que jeune musicien j'espère pouvoir continuer à faire vivre un peu son œuvre, ne serait-ce qu'en faisant découvrir ses chansons à ma génération et à celles d'après.
Je lui souhaite bon voyage dans l'au-delà, dans son quartier de lune avec ses habits de fête !
 
 
- Thierry Stremler (chanteur) (fb):
Depuis ce jour de 1999 où j'ai vu Jean-Louis Murat en concert au Trianon, à Paris, je suis devenu un grand fan 🙂 J'ai eu la chance de faire une chanson avec lui, à distance, mais quand même.. (Le plus grand amour, sur mon 3e album, Je suis votre homme) Je me demande aujourd'hui comment il a pu voir si clair en moi pour écrire ce texte, alors qu'on ne s'est croisés que trois fois, je crois.. ça reste mystérieux. Depuis dix jours, je le ré-écoute, avec beaucoup d'émotion ❤️ Il était un homme vraiment original, avec un univers unique.
 
- GUILLAUME LEBOUIS (radiosofa, City of Exiles):
"Avec l’association Abattoir Blues et la mairie de Meymac (Merci Lionel et Stéphanie), nous avons accueilli Jean Louis Murat le 3 février dernier au cinéma Le Soubise. Quoi de plus naturel pour une association qui a longtemps hésité à s’appeler « Le Cri du Papillon » ? C’est Marc et Jean-Marie de l’association de Périgueux Some Produkt qui assuraient le son et la régie. Le jour du concert, qui était aussi le jour de mon anniversaire, j’étais un peu fébrile à l’idée de rencontrer de nouveau un artiste que j’ai appris à aimer, mais qui avait la réputation avérée d'être taciturne et difficile à aborder.
J’avais encore en mémoire mon expérience en tant que bénévole du 13 mars 2004 à l’Agora du Havre, lors du Lilith Tour (Merci Michaël Guerrier). Quelle sacrée tête de mule ! C’est pourtant ce soir là que j’ai découvert et aimé Jean-Louis Murat. C’est sans doute l’un de mes meilleurs concerts, avec ceux des mois de juin donnés à la Coopé par le même Jean Louis Murat. Je garderai toujours en mémoire le Koloko du 18 juin 2016 avec un JLM très décontracté qui avait joué la quasi intégralité de l’excellent Morituri et des versions magiques de « Et le Désert avance » et de « Extraordinaire Voodoo ». Perfectible dans le fond car sans doute peu répété, ce concert avait pourtant été une démonstration d’élégance, de maîtrise vocale, d'amour et d’humilité. Combien d’artistes de cette trempe aident à démonter le plateau, rangent tranquillement leurs amplis dans leurs voitures, tout en tenant par la main leur petit garçon ?
C’est donc avec en tête ces facettes d’esquisses de personnalité que nous avons accueilli JLM. Je ne sais pas si le c’est le fait que la salle était pleine depuis une semaine, que nous étions en Corrèze ; soit près de chez lui - il dira durant le concert qu’ « il nous apercevait de son jardin du haut de ses échasses » - et loin de la ville ; qu’il était avec sa troupe de fidèles sur scène (Merci Yann), à la régie et au merch (Merci Joyce), ou qu’il s’était assagi avec le temps, mais il fut particulièrement agréable durant tout le temps du concert. Seul point noir Denis Clavaizolle était absent sur cette partie de tournée. Blaguant et massant les techniciens (Je garderai longtemps cette image de JLM massant les épaules de Marc tout en lui parlant doucement), nous invitant à sa table, en lançant un chaleureux « on ne va faire qu’une seule table », servant le vin, racontant ses anecdotes d’invité-télé sans se faire prier et avec une grande délectation, tout çà sur fond d'albums de Curtis Mayfield (« Je n’écoute plus que çà ») qu’il disait avoir vu dans les années 70 dans un petit club parisien (« on était 15 »). Après le concert, nous sommes allés le saluer. Il a répondu à la main tendue de Claire mon épouse, par une bise. Il semblait heureux. Comme j’ai aimé le snipper et l’artiste. Il nous faisait du bien."
 
- Alain Delage (programmateur radio):
 
Je me souviens.
Je me souviens de ma première rencontre avec Jean-Louis Murat. C’était en 1989. J’étais alors programmateur musical à Sud Radio (qui était à cette époque une bonne radio généraliste). Je me souviens que j’avais insisté pour que la radio le reçoive en interview pour la sortie de son album « Cheyenne Autumn ». (Merci Bayon et merci Olivier Bas).
Je me souviens qu’à l’écoute de ce disque, j’avais été impressionné par le talent unique de l’artiste. Il était différent. Sa dimension poétique le plaçait déjà bien au-dessus des autres auteurs de chansons de cette époque. Une poésie qui faisait écho à ma sensibilité et à mon propre parcours de vie.
Je me souviens que notre première rencontre hors antenne fut assez étrange : nous avions paradoxalement peu parlé de ses chansons mais nous avions pas mal parlé de nos enfances respectives à la campagne. Comment nous étions considérés comme des bouseux par nos camarades d’école de la ville. Comment certains professeurs bienveillants nous ont sauvés la vie en nous ouvrant au monde grâce à la culture. Et comment il nous était vital de sortir de notre milieu, combattre la fatalité de devoir faire comme les autres, d’avoir une vie dont on ne voulait pas.
Je me souviens d’un Murat simple, apaisé et à l’écoute. Il n’était pas encore le provocateur et le pourfendeur qu’il est devenu par la suite. Beaucoup plus un artisan de la chanson qui parlait de sa vie.
Je me souviens de sa dédicace sur l'album :
« Garde le souci de ton âme ».
Tout est dit.
 

- Agnès Gayraud (La Féline): interViOUS et Murat de 2016

Jean-Louis Murat est mort, ça fait deux semaines que je marche avec lui sur ses drôles de route, avec sa pléthore de chansons, dont une poignée est inscrite en moi depuis longtemps déjà. À la fin, ça m'a fait comme une ballade intérieure — balade aussi, parce qu'il y a des sentiers, des chemins, toute une géographie muratienne —, mais ballade avant tout comme cette longue forme chantée des ménestrels, à la fois concise et ressassante, avec ses anaphores, sa mélodie sous-jacente, ses refrains. Dans l'assez long texte qui suit, j'ai versé dans l'ordre que j'ai pu les quelques pensées dont elle m'a bercé et agacé l'esprit tous ces derniers jours. Schopenhauer des cœurs, crooner crâne, sexiste faible aussi bien que frère des morts ; quand j'entends chanter Murat, c'est ce garçon-là que je vois.  Son article complet ici 

 

- Cherie Oakley (chanteuse, voix du Cours Ordinaire des choses):

J'ai été profondément attristé d'apprendre la perte de l'artiste/musicien français incroyablement talentueux . Je suis tellement honorée d'avoir fait partie de son héritage musical, mes prières restent avec sa famille.

I was deeply saddened to hear of the loss of the incredibly talented French artist/musician Jean-Louis Murat. I am so honored to have been a small part of his musical legacy, my prayers remain with his family.

- Lucile Mikaelian :

Une semaine déjà et nous buvons ce dernier Justin en pensant à toi. Comme tu disais «  C’est difficile d’écrire après Baudelaire. Peut être le plus grand acte poétique serait de laisser tomber.  J’y pense d ailleurs, je vais peut-être arrêter. Arrêter tout, ça sera mon acte poétique suprême ». 

Je me souviendrai toujours du jour où adolescente tu m’as laissé entrer dans ta pièce secrète à l’étage.  Ta petite pièce de lecture. Sans t’en rendre compte tu m’as offert quelque chose de si précieux. Je n’ai plus jamais lu une ligne, ni écrit un mot sans penser à toi depuis ce jour. Tu couvrais toujours tes livres et le dernier que tu m’as offert était « Mourir d’amour »….. 

Merci pour tout ça, merci de nous avoir tant inspiré et de nous avoir fait tant rire. Tu me disais « un jour on ira à la boucherie pour acheter de la musique. Ils cacheront des clés usb dans le cul des cochons ». Tu n’avais pas forcément tord. Pour finir je mangerai un énorme Extrême glacé en pensant à toi. Ton âme de berger veillera sur nous pour toujours Murat Amor 💜🖤 JLM

 

- Denis Barthe et The Hyènes :

Jean-Louis Murat faisait chanter les mots à sa façon,, il était comme un volcan qui parfois pouvait gronder, exploser, tout simplement un être humain et un musicien incomparable.

La panthère Tina Turner croisera peut être le loup de l'Auvergne...  Une pensée particulière pour son batteur l'ami Stéphane Reynaud

Jean Louis Murat ne plaisait pas à tout le monde et ça, ça nous plaisait bien.C'était un iconoclaste mais aussi et surtout un grand musicien.En 2020 nous avions repris et enregistré une version d'un de ses premiers morceaux, "Suicidez-vous, le peuple est mort", modeste hommage...Une pensée pour sa famille et ses proches.

- Jarvis Platini, policier "chonteur":

Comment ne pas aborder ici cet immense chanteur francophone subitement décédé durant mon absence de ces lieux ?
Fierté de ses origines, poésie ombrageuse, navigateur impénitent sur l'inlassable roulis de nos fêlures
Il incarnait la terre de ses aïeux comme personne, et savait mieux que quiconque emporter nos âmes dans ses flâneries rurales et intimiste
Taiseux et taciturne, il parvenait toutefois à nous percer le coeur de sonnets exigeants certes, mais abordables et réconfortants
Après quelques succès mérités, il avait courbé l'échine et choisi de vivoter en artisan, en orfèvre, en berger des âmes boueuses et crottées.

 

 

- Carole Epinette (fb):  

Les souvenirs de nos différentes rencontres et partages se bousculent dans mon esprit.
Celui de ma première séance photo chez toi, dans ta montagne chérie fait naitre un sourire sur mes lèvres. Il aura fallut que je t'ignore pendant quelques heures, que je discute et que je ris avec ta fille, que je lui lise un peu de mon guide du Costa Rica où je devais partir quelques jours plus tard pour susciter un intérêt chez toi....Toi, tu m'observais, me ressentais de loin, tel un animal dont on vient de pénétrer la taverne....
Et puis.... tu es arrivé et tu m'as dit "je suis prêt pour les photos", tu m'as parlé de ta peur de vieillir, de ce que tu ressentais à l'approche d'une séance... Tu t'es dévoilé et j'en ai été très émue...Séance, puis diner en famille, la confiance était installée.. Magnifique moment...de ceux qui font encore battre mon coeur plus vite.
Pour l'album suivant c'est toi-même qui m'a appelé et tu as accepté toutes mes idées farfelues même celles d'entrer dans ce lac près de chez toi dont les eaux étaient plus que fraiches !
Je te souhaite un beau pas sage Jean-Louis.✨✨
Avec tendresse 🥰          

 

- Morvan Boury (Manager général de LABELS) - LinkedIN

Jean-Louis Murat, 1952-2023.
Que ce soit à coup d'engueulades dès potron-minet ou au gré d'embrassades du soir, cela restera une chance et un privilège d'avoir appris mon métier avec Jean-Louis Murat, de Mustango jusqu'à Mockba.
Encore et toujours merci à toi, Jean-Louis.

(NB: Marie Audigier a répondu que c'était réciproque).

- Articles:
 
- Nos enchanteurs:
 
- Gerard Bar-David (mais non, pas de rumeur de suicide svp! Ce n'est pas ce qui s'est passé):
 
- France 3 AuRA:  avec les mots de François Audigier (beau-frère et Coopérative de mai):
 
 
 
- Matthieu Culeron parle de Jean-Louis  à la fin du journal de 18 heures :  https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-journal-de-18h
 
- La RTS (Olivier Horner) :  A lire (on commence à voir des articles plus intéressants)
https://www.rts.ch/info/culture/musiques/14050933-le-chanteur-jeanlouis-murat-est-mort-a-lage-de-71-ans.html   (".... Le reste a tenu de la méthodologie habituelle de travail aux vertus aussi nourrissantes que dépolluantes et meublantes: lecture de poésie, d’auteurs classiques et contemporains. Le patrimoine Murat s’est réfugié dans les belles choses et l’essentiel.  De "Suicidez-vous, le peuple est mort" à "La vraie vie de Buck John" via les notables "Taormina" ou "Grand lièvre", son répertoire de vie et de trépas au spleen captivant, sa voix grêle d’une sidérante sensualité, lui survivront assurément").
 
- Merci l'EQUIPE... Il aurait été content en fidèle lecteur (moins ces derniers temps sans doute), lui qui avait permis aussi à son ami Christophe Pie d'avoir un bout d'interview dans le journal (Ils vont pouvoir se retrouver maintenant).  On attend les amis de So Foot maintenant (F. ANNESE dit "tu étais gentil, con, tendre, et drôle. Tu vas nous manquer")...  A lire:
 
-https://www.radiofrance.fr/franceinter/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-3292434

(... qui en profite pour ressortir ses saillies... 🤬)

 
- Le temps via l'AFP :
 
- 20 minutes:  ici

- Le parisien (abonnés):

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/mort-de-jean-louis-murat-adieu-au-franc-tireur-de-la-chanson-francaise-25-05-2023-JUMNJEWLT5HRDBHYL77L3XUCZ4.php

 
- Le figaro:
qui ne trouve pas mieux d'ajouter un article sur certains propos de Murat... ce n'est tellement pas le principal... On peut aussi faire un article avec des mots gentils que ce soit sur Adèle, PNL, Orelsan, Garciaphone...
Dans ce registre aussi (Tv mag avec des extraits d'émission).
 
 
- France info: avec au moins une erreur : il n'a pas été découvert à 17 ans par Sheller...
 
 
- Lionel Chauvin, le président (LR) du département du Puy-de-Dôme, a lui aussi, fait part de son "émotion" : "J'ai appris avec émotion le décès de Jean-Louis Murat, un amoureux des lettres qui puisait son inspiration dans nos grands espaces naturels auvergnats. Toutes mes condoléances à sa famille, ses amis et ses très nombreux admirateurs", réagit-il sur son compte Twitter.

 

-Libération

 

- La une de demain de la MONTAGNE:

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 24 Mai 2023

1) LE BEST OF, après 40 ans d'attente... ou pas... sort vendredi!

Voici un petit teaser sorti sur la page officielle avec le vinyle en tirage limité. Bon, j'ai pris les 3 formats... je ne sais pas si j'ouvrirai les blisters.   #imbéciledecollectionneur.  Ceci dit avec le week-end Murat, je suis assez content de pouvoir utiliser ma collec pour l'expo. En lien, avec ce best of, j'y montrerai  le poster grand format TRISTAN réalisé par les mêmes M/M.

 

Premier média à en parler (enfin, dont je prends connaissance) :  quelques mots sur FRANCE BLEU par Emilie Mazoyer...  et l'article qui reprend la chronique a une belle coquille...  "Un best-of pour Jean-Louis Murrat, une tournée pour John Williams et "Alexandrie Alexandra" version 2023 !".

Je vous ai coupé l'extrait:

Bon, parce qu'on est comme ça, on va être chagrin parce que la Dame juge bon de diffuser "regrets"... qualifié d'emblématique  de sa discographie, quant au "bon client"...  Oui, elle dit aussi "des chansons sublimes", certes.

 

NB:  Murat au palmarès du prix Charles Cros cette année (vu que je suis chafouin, je vais aussi râler parce que c'est peut-être bien la première fois... ce qui est quand même étonnant), et c'est pour sa participation au "PROSE DU TRANSSIBERIEN" (catégorie : parole, documents, créations sonores).

http://www.charlescros.org/Palmares-2022#artiste-873

https://www.lunion.fr/id484621/article/2023-05-15/lecoute-de-la-poesie-des-mots-avec-lacademie-charles-cros-chateau-thierry

 

2)  ET on est à J-30 du week-end Murat, yes sir!   Ça se remplit gentiment, même si j'espérais réunir un cercle de fidèles plus important... (Ça tombe bien depuis hier, je ne peux plus voir certains "fans"  en peinture... Mais il m'a fallu quelques instants hier soir avec Thomas Boudineau pour me réconcilier avec les musiciens... Et je re-re-re-re-rerépète que c'est un grand bonheur qu'on puisse l'écouter, et passer deux jours avec lui. Ce que j'ai écouté, c'est son choix de ses 10 chansons préférées. Écoutez sa voix et ce qu'il dit de ses rencontres avec ces chansons. C'est très beau et émouvant (sur Froggydelight).

Pour rappel:  http://www.surjeanlouismurat.com/leflegmatic-thomasboudineau-jean-louis-murat-week-end-murat-clermont-lejourlanuitlejour

Avec lui, vendredi, après "mlle personne", et Antonin Lasseur ("soleil brun),  nous retrouverons aussi Alain Klingler. Il nous fera découvrir des chansons de son nouvel album 38470, à paraître (sortie d'un single le 26 mai). 38470? Un code postal, comme Murat pourrait  nommer un des siens 38230? Pas  de manière évidente... S'il est question d'un lac, le Grenoblois ne raconte pas le lac de Laffrey ou du Monteynard mais celui du lac de Salagou, et ses rencontres furtives, et les hommes sont des Marlène Dietrich... Pour le lien avec Murat, c'est du côté de l'intime, des jeux du désir, des références  littéraires, de la mélancolie que je vous invite à rechercher... 

[vous avez jusqu'au 11/06 pour voir son spectacle -Chloé Mons en seule en scène- "je ne suis pas narcissique" au Lucernaire. De très bonnes critiques: dont Froggy encore)

- Samedi, on retrouvera notamment elVINh (Vincent Rostan). On en a peu parlé pour l'instant. Il enflammera l'assistance dès le début du concert par deux titres enlevés.  Ci-dessous, sa prestation sur du Elvis avec les Elders (Yann Clavaizolle...) lors de la soirée "une histoire du rock à Clermont" qui réunissait la fine fleur de la scène musicale.

 

Sa voix m'évoque celle de Jean Felzine, en peut-être plus lyrique,  et ses balades sont magnifiques!! A découvrir sur youtube ou https://elvinh.bandcamp.com/album/lenian

 

 

Et celle-ci! Ouh, que c'est beau! Ecoutez ces cordes:

Ne le ratez pas sur du Murat! :  https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/tribute-murat

 

 

 

LE LIEN EN PLUS ILS AIMENT EUX AUSSI MURAT ET ILS LE DISENT

 

-J'ai je crois oublié de vous citer l'émission de LA FELINE. C'était en mars. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-radio-de/la-radio-de-du-samedi-25-mars-2023-7905401  Elle a choisi "le col de la croix morand.  Son inter-ViOUS ET MURAT- de 2016

 

- on avait diffusé sa reprise de Murat. Il est encore question de l'auvergnat ici:  https://www.weculte.com/musique/louis-arlette-les-sacrileges-dun-chanteur-au-spleen-romantique/

Vous avez quand même repris des chansons de Jean-Louis Murat et Brel ?

Louis Arlette : Je n’ai jamais rencontré Murat mais c’est un artiste que j’admire. Il a une vision sonore très riche. Quant à Brel, il s’agissait d’une chanson un peu moins connue intitulée « Je suis un soir d’été« . C’est pour cela que j’ai osé. C’est presque plus difficile de reprendre Brel que Musset ! Ses arrangements sont tellement fabuleux.

- Max Darmon, bassiste de Paul Personne notamment, a sorti  un premier EP et cite Murat dans ses références dans son texte promo repris par de nombreux sites : imaginaire musical rempli de chansons françaises (d'Alain Souchon à Rodolphe Burger en passant par Jean-Louis Murat

 

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LE LIEN EN PLUS

Encore un message sans doute obscur pour la majorité d'entre vous (enfin, j'espère).... mais je tiens à apporter tout mon soutien au groupe FLEUR DU MAL et à l'ami Yann, rencontré sur le net il y a peut-être déjà 20 ans.  Il mérite toute notre estime.

http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-voyage-de-noz-karl-alex-steffen-porco-rosso-61125576.html

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 2 Mai 2023

bonjour,

Je vous propose une petite archive inédite avec des propos sur Murat par des participants du disque "Aura aime Murat" (stardust.acp), récoltés par Nicolas Brulebois pour son article pour le magazine Hexagone (124a-2022).  Il semble que des derniers exemplaires du cd soient encore  disponibles sur la Fnac (Merci à Superflexe pour le commentaire que je découvre: "A largement sa place avec les meilleurs disques de Murat interprétés par lui-même. Avec quelques pépites).

On débute par ceux qu'on retrouvera lors du week-end Murat, Yes sir! Le 23 et 24 juin à Clermont.  Billeterie. un soir/deux soirs, programme complet - de ouf!- dans le lien, notamment le film "mlle Personne" inédit!). On y découvre un peu pourquoi ils acceptent de venir gratuitement, parfois en traversant la France, pour rendre hommage à l'oeuvre de Jean-Louis Bergheaud. C'est une petite déception que si peu d'autres fans amis se soient décidés pour l'instant (même si les réservations sont bonnes)...  mais il n'est pas trop tard!

 

1) ALAIN KLINGLER

En plus de sa participation de samedi, il jouera son répertoire, seul au piano, notamment des chansons de son nouvel album, vendredi 23/06 (en co-affiche avec LE FLEGMATIC) !  On pourra voir son spectacle avec L. DAMEI sur DALIDA en région parisienne le 12 mai (espace Jean Vilar, Arcueil), je vous le recommande!!, et également au Lucernaire, son spectacle "je ne suis pas narcissique", seule en scène de Chloé Mons (du 10 mai au 11 juin).

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

 

J’ai découvert JLM en 1987 avec Cheyenne Autumn, cassette que jai écouté beaucoup beaucoup. Jai tout suivi, à partir de ce moment là, les interviews dans les Inrockuptibles, à l’époque où ils étaient encore un mensuel de référence. Jai vu JLM la première fois sur scène en 1993 ou 1994, pour la tournée Vénus. Jai suivi toutes les périodes. La période Mustango et son live, Le Moujik, Lilith mont passionné. Il y a là des chansons grandioses, comme Nu dans la crevasse, Les Jours du Jaguar, Le mou du chat, Jim, Foule romaine. J’adore aussi Dolores, Taormina.

 

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

J’ai choisi Les jours du Jaguar, parce quau terme de milliers d’écoutes (oui, à un moment, je me la chantais tous les jours), elle garde encore sa part de mystère. Il y a là une fulgurance, une fidélité à l’éclair dont parle Roberto Juarroz, qui persiste. Elle demeure à jamais pour moi dans son état d’apparition. Peut-être parce quelle a été enregistrée par Murat à l’arracheJe me souviens de la première fois où je l’ai écoutée, le jour de la sortie, juste après avoir lu larticle / interview dans Libé. C’était une chanson de feu.

J’ai choisi de l’interpréter seul au piano, parce que cest mon instrument confident, pour la tirer jusqu’à moi. En espérant quelle me livre son secret.

 

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Oui, je suis très sensible à cette dimension paysagiste. Un jour, revenant de vacances, je me suis promené vers chez lui, et jai été très troublé de me retrouver au coeur de ses chansons. Ce fut une révélation tellurique.

Je ne sais pas pourquoi son écriture me touche autant. Probablement laspect autobiographique, façon journal intime, plus ou moins crypté (jusque dans sa façon de chanter), qui explore les moindres soubresauts de sa vie, la vraie, et lautre, tout aussi vraie, du rêve et de la fiction de soi.

 

 

 

2) SEBASTIEN POLLONI

Le samedi soir, il sera accompagné d'un groupe complet pour interpréter deux tubes de Jean-Louis Murat. En 2016, il avait déjà répondu à mes questions


1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?
J’ai découvert Murat tellement jeune que je ne saurais situer la période exacte...Il y a plus de trente ans, c’est sûr. J’aime à peu près toutes les périodes,exception faite de « Travaux sur la N89 ». Il y a au moins 3 titres sur chacun de ses albums que je trouve magnifiques. L’album que je préfère dans son intégralité est certainement « Mockba ». J’aime la poésie des textes, leur intemporalité et j’ai chanté de nombreuses fois «la fille du capitaine » à ma plus grande fille, sur sa table à langer...


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti- pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

J’ai été intégré au projet sur le tard et sur le cd bonus, et il y avait comme « contrainte » de choisir un titre de l’album Babel. J’ai choisi « j’ai fréquenté la beauté » car j’aime le texte et le décalage assumé du clip me plaît beaucoup. Le texte est assez limpide, le narrateur parle de l’amour et de la beauté qu’il a fréquenté et certainement pas su garder... L’être désiré est comparé à une hirondelle, insaisissable et migrant selon les saisons, on y parle de lieux typiques de la campagne auvergnate et l’hirondelle étant qualifiée « des faubourgs » on perçoit la vision de l’artiste, entre les lignes, concernant ville et campagne ; l’impossibilité de concilier les deux univers, comme la difficulté de faire coexister les êtres composant le couple. Le clip appuie encore sur le côté rural et assumé de l’artiste avec comme personnages principaux le voisin de ce dernier (enfin je crois) et son tracteur. Mon parti-pris a été de ralentir légèrement le tempo, de ne pas reproduire le côté bluesy de l’original. J’ai fait tourner les arrangements autour d’une guitare rythmique simple et j’ai remplacé les contre-chants à la flûte par une guitare saturée typée fuzz, sur une ligne mélodique complètement différente. J’ai voulu ne pas dénaturer l’univers de départ mais en faire une interprétation proche de mon univers habituel.
 

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Je crois que la réponse à la question précédente, répond aussi à celle-ci... Parler de Murat sans évoquer sa vision de l’amour et son inscription dans la culture du territoire auvergnat est impossible, il est l’incarnation de ces deux composantes.

(J'aime beaucoup cette version, moins rentre dedans que l'originale, et qui rend honneur à l'"art" muratien: tempo, texte)

3) ADELE COYO

Elle vient de dévoiler deux titres de son premier disque : les orages et j'attends l'été (Je vois qu'ils atteignent un nombre de vues très respectables).  Après Le fotomat, elle ouvrira pour ANGELE à Aurillac le 30/06!  https://www.adelecoyo.fr/

 

1) J’ai découvert Jean-Louis Murat avec the Delano Orchestra lors du BABEL Tour en 2015. Je connaissais peu ces œuvres avant ça.  Si mes souvenirs sont bons, c’était un soir d’hiver au théâtre d’Aurillac en première partie, il y’avait Matt Low.  La première fois qu’il est apparu sur scène, il a débarqué nonchalant sans un regard vers le public… avec un harmonica pour accompagner la première partie, j’avais trouvé ça étrange et dénotant. J’aime bien la désinvolture alors ça ne m’a pas choqué.  JLM était d’humeur taciturne ce soir-là.

Je me suis plongée dans ces textes et mélodies, et j’ai trouvé un univers sensible qui m’a touché. J’ai passé un très bon moment et j’ai découvert un artiste singulier.  À partir de là j’ai suivi son parcours, j’ai travaillé un peu avec Denis Clavaizolle un de ses acolytes.    J’ai particulièrement aimé son dernier album « la vraie vie de Buck John » inspiré d’un héros de son enfance, ça parle d’amour, de voyage, de transmission des thèmes qui m’inspirent. La production est impeccable et je trouve qu’il a une identité vocale de plus en plus marquante.


2) J’ai choisi de reprendre une chanson de son album « Vénus » « Tout est dit ». C’est avant tout une chanson que je trouve assez accessible.  Il y’a un côté simple, évidant et très direct dans cette ballade. La mélodie et le texte nous offre tout de suite une place confortable. Je suis sensible à cette facilité quand la chanson me touche.  Pour autant ce ne sont pas toujours les titres les plus simples à écrire.  Dans « tout est dit » il y’a peu de mots mais ils sont suffisants. Ils disent tout.   Ça parle d’amour, c’est universel, c’est la fin d’une histoire et comme je suis une grande romantique en musique, je me suis dit, je vais essayer de l’amener dans mon univers.

J’ai voulu lui enlever son enveloppe un peu « enjouée » de la ballade folk variété classique. J’ai voulu une guitare moins prenante mais plus comme une ligne, un guide en fond.   Proposer une version plus moderne, épurée, plus aérienne … avec un rapport plus proche au texte.   

3 ) Oui clairement, j’aime beaucoup sa façon d’utiliser le paysage dans ses textes, je me retrouve dans cette facette de l’auteur, sa liberté, son authenticité et son côté poète « paysan ». La nature est partout, l’horizon, la plaine, les vallées, …  Je crois que l’Auvergne nous y inspire forcément. Par sa géographie, sa culture, sa préservation …   C’est un territoire marqué par la musique folk et là aussi on retrouve souvent ce rapport à la nature, à l’amour.   Mes chansons sont totalement dans cet esprit aussi.   Il y’a aussi quelque chose que je trouve assez singulier chez Jean-Louis Murat c’est l’utilisation de nombreux personnages ou d’animaux. Souvent dans des situations improbables.   D’un titre à l’autre vous passez de l’éléphant à la génisse… on comprend que son imagination est sans limite et que c’est un artiste unique dans toute ses complexités.

 

... Et on la remercie encore d'avoir pris l'initiative de faire un clip :

4) DORY 4 (représenté par FAYE alias Jean-Philippe Fayet, le Dory des chants qui répond, vu que c’est lui le grand fan de JLM dans le duo. Mais à force de persévérance, il a réussi à convertir son camarade guitariste Chris !)

C'est lui qui m'a suggéré de faire un projet sur Murat... et encore lui qui avait vraiment envie de faire une "date" à Clermont...

 

  1. Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat ? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes ? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

En bon auvergnat de souche, j’ai découvert JLM très vite dés 1985. J’étais étudiant à Clermont. Je me souviens notamment de l’album Passion Privé (sorti en 84) avec des allusions au pays qui m’avait interpellé (déjà) « Et je cours rue Montlosier donner mon sang pour l’Afrique » sur « Je traine et je m’ennuie ». Bien avant le succès national de « Si je devais manquer de toi ».  Globalement oui j’ai tjrs suivi l’actu de Jean-Louis avec plus d’assiduité au début certes.   Je suis donc surtout fan de la période Cheyenne Autumn, Le Manteau de Pluie, Dolores, Mustango…  J’attendais la sortie des albums de JLM fébrilement. J’ai peut-être perdu en fébrilité mais pas en fidélité !     Si je devais ressortir un album je dirais Dolores parce que je l’ai écouté en boucle !

 

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson ? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord ? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il ? Quel parti-pris avez-vous choisi, par rapport à la version originale ?

 

On a choisi « Brûle-moi » parce que c’est ma chanson fétiche sur Dolorés et mon acolyte m’avait laissé carte blanche.  Brûle moi c’est une chanson sensuelle, très « gourmande » et virile avec ce phrasé si particulier de JL.   Et puis y a ce petit « accident » sur le refrain où JL se plante et balance un gros « Meerde » mais parfaitement dans le tempo et le groove.   D’ailleurs, anecdote amusante, quand on a remis l’album a JLM, le 1er titre qu’il remarqué dans la liste c’est « Brûle moi ». Et nous de rougir avec mon Chrichri.

Lui : « Ah ouais, y en a qui ont repris Brûle-moi… Et vous avez repris le « meeerde » aussi ? »

Nous : « Ah noooon Jean-Louis ça c’est copyright absolu la patte de l’artiste inimitable. On est resté sur le texte original ! »

Notre idée en reprenant ce titre était d’imaginer une version beaucoup plus féminine et introvertie comme une réminiscence, un souvenir d’une histoire forte et éphémère qui remonte. Comme une réponse à la version testostéronée et dansante de JLM.  D’où l’idée de cette version cool, naturelle avec piano, guitare douce et voix féminine…    Pour l’occasion on a demandé à Nathalie Pétrier, la talentueuse clavier/voix de nos amis du Voyage de Noz de nous accompagner. Et cette touche féminine fait la différence je pense.   On a été d’ailleurs très flatté et ô combien honoré de constater que notre version semblait plutôt appréciée par les fans de JLM.   Et le fait d’avoir eu une petite citation dans Télérama alors là c’était notre victoire de la musique à nous. 

 

3-Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire ? A sa façon de dire la chose amoureuse ? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention ?

Un peu qu’on y est sensible à la dimension territoriale… puisqu’on vient de là-bas !  En plus, comme nous sommes 2 auvergnats exilés à Lyon, Murat, c’est un lien fort qui nous rattache au pays, à nos racines. Personnellement, je suis un amoureux de la langue française et de poésie. Et Jean-Louis incarne cette tradition du beau, de l’élégance, de la classe, de la french touch… en version arverne !  J’ai tjrs admiré cette liberté d’esprit et sa façon d’avancer sans compromis avec le risque de déplaire et de ne pas se faire que des amis.   JL Murat, quand tu disparaitras – le plus tard possible évidemment, je crois que c’est moi qui manquerais de toi.  J’ai un lien viscéral inexplicable avec cet homme-là…  D’ailleurs nous avons enregistré une chanson tribute to jlm dans notre dernier album qui s’intitule « La complainte du bougnat ». Avec « Aura aime Murat » on peut dire que la boucle est bouclée. Encore un concert à la Coopé et on pourra mourir en paix.

Pour finir, les Dory tiennent à remercier Pierrot et Xavier les 2 initiateurs de ce super projet. Bravo bravo et merci merci à vous les gars. Et bravo bravo aussi à tous les artistes qui ont fait un super boulot je trouve. D’ailleurs je crois que JL a été très touchée par l’initiative.

5) STEPHANE PETRIER

Le chanteur lyonnais des VOYAGE DE NOZ ne sera pas présent avec son groupe historique mais avec une partie de son nouveau side-project "THE  HAPPY YUGOSLAVIANS". Mais on retrouvera les Noz en cloture du   Eh Cherry festival le 9/07 dans l'ouest lyonnais (rejettant Marc Lavoine et Louane au premier jour du festival le 6/07)

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J'ai découvert Murat, je devrais être ado, sans doute avec "l'Anche déchu", et ensuite le duo avec Mylène Farmer. Au début,je crois bien que je détestais ça. Je trouvais ça prétentieux,bizarrement un peu « parisien », trop "Télérama"... Et en même temps j'étais assez fasciné par la classe du bonhomme. J'imaginais que toutes les filles devaient être amoureuses de lui et je faisais mon jaloux.Je suis vraiment tombé dedans bien plus tard, avec l'album« Mockba », par hasard, comme souvent avec la musique. Il faut que la chanson vous touche au bon moment. Et là, ça a fonctionné.Ensuite, j'ai tout pris, avec comme apogée « A bird on a poire »qui est pour moi son meilleur album... et qui est paradoxalement le seul dont il n'a pas fait les musiques. J'ai adoré cette collaboration avec Fred Jimenez. Au-delà de mon attirance naturel pour son côté « pop », j'ai l'impression que le fait que JLM se soit concentré sur les textes et sur des mélodies qui n'étaient pas forcément sa came au départ, l'ont forcé à se surpasser et à  sortir de sa zone de confort comme on dit... Ce disque fait partie de mon top album et certains de ses textes de mes préférés.

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte,  que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez- vous choisi, par rapport à la version originale?
Comme je suis dans une période boulimique je me suis permis de reprendre deux titres. Un titre de « A bird on a poire », forcément. Il s'agit de "Petite luge » qui est pour moi un hymne à l'amour physique, tout en douceur. Avec comme souvent chez JLM, des images, des décors, pas toujours intelligibles mais qui évoquent beaucoup. L'autre titre est un classique « Perce-neige », une chanson de « terroir » comme les aime Murat. Au-delà de la beauté de la mélodie, je crois que j'ai choisis cette chanson justement parce qu'elle évoque le rapport à la nature. « Perce- neige », ça sent les foins et la bouse et il se trouve que moi l'urbain forcené, je me suis fait rattrapé par la campagne depuis quelques années. Je fuis la ville et je ne pense plus qu'à retrouver mes vaches et mes bocages bourguignons, alors forcément
tout ça me parle. Concernant l'orchestration, je voulais faire quelque chose de très minimaliste, me concentrer sur l’interprétation et sur le jeu « live » avec mon ami et grand guitariste Jérôme Anguenot, essayer de ne pas me cacher derrière des effets. Tout en sachant que je n'ai malheureusement pas la voix de Murat...

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?


Aïe... j'ai répondu par anticipation à cette troisième question. Il se trouve qu'avec ces deux titres j'ai en effet balayé les deux sujets clés chez le bonhomme. L'amour et la terre. Il y a quelque chose d'essentiel dans ce qu'il raconte. Une façon de nous dire :"il y a la nature et la baise... et tout le reste n'a aucune importance ». Et je ne suis pas loin de penser qu'il a raison.  Ensuite, j'aime aussi sa façon de le dire, sa capacité à écrire des vers d'une poésie très classique, très XVIIème, et la ligne suivante nous balancer un truc bien trash qu'on pourrait trouver chez Orelsan. Il ose tous les mélanges. Et il s'en fout. Bref, il est libre et c'est peut-être avant   tout ça que j'aime chez lui.

6) MARJOLAINE PIEMONT

On entendra certainement parler de Marjolaine dans les prochains mois pour son nouvel album (avec la participation de Vincent Baguian). Après  la soirée "Murat- livre unplugged" à Paris où je l'avais invité à jouer avec Antonin (Soleil Brun, qui sera là vendredi 23), elle figure dans "aura aime Murat"...  à l'invitation de Fred BOBIN avec laquelle elle fait un duo sur "Le Mont Sans Souci"... et malgré son agenda bien chargé, elle a encore répondu présente pour le Week-end Murat, yes sir!  La classe.  Je sais que certains sont impatients de la retrouver, après son passage au Sémaphore en chansons à Cebazat.

  1. Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J’ai découvert Jean-Louis Murat avec l’album « Dolorès » en mai 1997. C’est un ami qui me l’a fait découvrir. Je ne connaissais pas du tout cet artiste. Au départ, c’est vraiment le son qui m’a happée. Et c’est ensuite que j’ai vraiment écouté les paroles. Je me souviens avoir écouté Fort Alamo en boucle.

J’ai depuis « Dolorès » acheté tous les albums de Jean-Louis Murat. L’album Mustango est peut-être celui que je préfère.

 

  1. Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelée au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Lors d’un concert au Festival Chant’Appart en mai 2021, je discutais avec Frédéric Bobin des artistes qui nous avaient marqués. Et nous avions évoqué l’artiste Jean-Louis Murat et notamment l’album « Mustango ». C’est là où Frédéric m’a parlé de l’initiative du label Stardust. Lui qui est originaire de la région Rhône Alpes, il m’a fait l’honneur de m’inviter à partager un duo avec lui sur ce disque. Nous sommes tombés très rapidement d’accord pour reprendre la chanson « Au Mont Sans souci ». Nous voulions une version douce et épurée de cette chanson. Frédéric a envisagé de reprendre la chanson à la guitare. Nous avons chanté à l’unisson certains couplets et nous avons eu envie de glisser de temps à autres des chœurs sur certains couplets. Je suis très heureuse d’avoir pu partager ce moment musical avec Fred Bobin.

 

3. Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Quand on écoute les chansons de Jean-Louis Murat, on a envie de découvrir les lieux qui l’ont inspiré. Moi qui suis alsacienne et qui aime ma région et la faire connaître, j’ai voulu partir à la découverte de l’Auvergne, apprécier les lieux, qui sont cités dans ses chansons, comme un pèlerinage en terre auvergnate pour peut-être encore mieux comprendre les chansons de Jean-Louis Murat.

 

Voilà donc pour nos 6 participants au Week-end Murat, yes sir!  Le 24 juin, on retrouvera également Eryk e (son inter-ViOUS et Murat par Matthieu Guillaumond à relire ici), Arcwest (ses propos sur Murat ),   Le Flegmatic (qui nous a aussi parlé de Murat ), et Morgane Imbeaud, Elvinh, Belfour, Coco Macé, Tristan Savoie et Stéphane Mikaelian. 

 

Voici maintenant les réponses de Frédéric Bobin, Gontard, Nicolas Paugam, Pierre Schott et Richard Robert. 

a) Frédéric BOBIN

 

1)Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

Mes premiers souvenirs liés à Jean-Louis Murat remontent à mon enfance, lorsque je regardais les clips sur M6 en rentrant de l’école… Je me souviens notamment des clips de « L’Ange déchu » (1989)et de « Regrets » en duo avec Mylène Farmer (1991). Mais ma vraie « rencontre » avec l’univers de Murat a été l’écoute de l’album « Mustango », l’été 1999. J’ai eu un énorme coup de cœur pour cet album dont j’ai énormément aimé le son, l’ambiance musicale. Avec un côté « grands espaces » américain à la fois très assumé (le groupe Calexico travaille sur cet album) mais aussi complètement adapté à l’écriture singulière de Murat.

Murat étant très prolifique, je n’ai pas toujours suivi toutes ses périodes de très près, même je suis son parcours avec grand intérêt. Ma période préférée reste le trio « Mustango » / « Le moujik et sa femme » / « Lilith » qu’il a publié entre 1999 et 2003.


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Cette chanson figure sur mon album préféré de Murat, « Mustango ». C’est une chanson à part dans l’album, puisqu’elle est très épurée (juste un piano avec un peu d’harmonica) et qu’elle ne sonne justement pas « américain » comme la plupart des chansons du disque. Ce qui m’a séduit dans le texte, c’est le côté poétique et imagé (que l’on retrouve très souvent chez Murat) mais aussi (et c’est plus rare chez lui) l’impression que c’est un petit film qui se déroule sous nos yeux. C’est un texte nostalgique qui nous ramène à des souvenirs de jeunesse, avec un univers très suranné (les villes thermales, les westerns, les vieux cinémas…) et une chute sublime qui évoque la persistance de la mémoire et le souvenir, comme refuge. C’est quelque chose qui me touche. De plus, je trouve la mélodie imparable, très évidente. Elle flirte avec des airs de comptines, des mélodies issues du folklore… J’aime beaucoup ce côté intemporel, presque folklorique, qu’a parfois l’écriture musicale de Jean-Louis Murat.

Par rapport à la version originale, j’ai choisi un picking de guitare acoustique, plutôt que le piano. Je trouvais que le côté folksong de la chanson s’y prêtait bien. Comme une confidence, une histoire que l’on raconte au coin du feu. Et puis surtout, j’ai proposé à Marjolaine Piémont de la chanter en duo avec moi. J’aimais bien l’idée du dialogue homme/femme qui symbolise à la fois la rencontre amoureuse de la chanson mais aussi le dialogue présent/passé du texte… comme si la voix de Marjolaine était une réminiscence d’un passé lointain.

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

Je suis sensible au côté imagé de sa poésie, avec souvent des textes qui ne donnent pas toutes les clés et qui laissent beaucoup de place à l’imagination, beaucoup de place à l’auditeur. C’est une poésie parfois assez influencée par Leonard Cohen, me semble-t-il, où l’amour, le sexe et la mort se rencontrent… Son inscription dans un territoire me touche peut-être moins, même si je trouve ça très intéressant et très singulier, à une époque où on parle beaucoup de Paris et de la vie urbaine…


 

 

b- Nico Gontard

Il ouvre le disque car on a adoré sa version. Son nouveau disque 2032 vient de sortir chez Petrol chips.


1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses
périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?


Murat c'est une borne, un repère comme Manset ou Ferré, tu peux toujours te raccrocher à des titres peu importe la période. J'ai découvert Murat très jeune via ma cousine que je n'ai jamais recroisé depuis d'ailleurs. Elle aimait Georges Michael, Den Harrow et venerait JLM. Certainement une manière de se démarquer des niaiseries de Goldman et de ses histoires 1er degré. Voile de mystère sur le bogosse auvergnat en duo avec Mylene F. Trop jeune pour m'acheter les disques ou lire Libé, j'attends Venus pour plonger la tête la première. C'est l'époque romantique Elodie Bouchez, on a les petites amoureuses que l'on mérite.  Ma trilogie préférée : Dolores- Le moujik et sa femme- Murat en plein air.


2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au
premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-
pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

 

Nous sommes 2 aficionados de JLM dans le groupe, Noel Bingo et moi, on a fait des listes de titres reprenables (avec la règle absolue de ne jamais reprendre les hits, faut jamais reprendre les hits) , la plupart relativement obscurs, puis mon choix s'est arrêté sur ce titre un peu oublié qui était dans la liste de mon pote : le troupeau. Simple, un brin lyrique et possédé. Vague quête muratienne d'un ailleurs, d'une prise de responsabilité. Frustration au combat. Joli texte. Actuel même si pas à la mode. Nous avons enregistré cette reprise lors des sessions d'enregistrement de mon dernier album en date AKENE (Ici d'ailleurs 2021) en
première intention. Ambiance un brin poisseuse à la Stones. Il fallait que ca rugisse groove.


3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans
un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa
poétique retiennent votre attention?

Au fil des années j'aime de plus en plus ses morceaux simples et pop. Gimmick accrocheur, textes malins comme sur l'album a bird on a poire. C'est parfois un peu trop ésotérique à mon goût sur d'autres formats. Par contre, c'est brillant sur l'inscription dans le territoire, on sait d'où il parle. C'est devenu rare même
invisible dans l'autre chanson française, la bankable, celle des gendres ideals. Ras  le bol. On ne parle plus de rien ni de nulle part et pourtant les micros se tendent et ces chanteurs endives saturent les salles de concert et les médias dits défricheurs. . L'enfer, c'est où l'interrupteur ? 

c) Nicolas Paugam:

J'avais commencé a travailler sur baby carni bird mais le résultat était décevant, trop proche de l'original et beaucoup moins bien. Faut dire que murat est un sacré chanteur et bien plus grave que moi. Alors j'ai testé mes rythmes bizarres sur the reason why et ça fonctionnait. J'étais chez moi en quelque sorte !... Bon, il est vrai que je connais très mal la discographie de Murat cependant j'ai écouté beaucoup de titres pour le tribute et encore aujourd'hui dans le train ou j'ai perdu mon satané texte mais encore de belle découverte comme cette lettre de la pampa superbe.
Je me suis permis de rajouter un passage instrumental en changeant l'harmonie au centre de la chanson... Je trouve que Murat a une façon de chanter très sensuelle et le texte de cette chanson est intriguant, alambiqué comme on aime et aussi assez chaud ! Poupée champouine pas besoin de mettre la gomme on est encore a la Bourboule. Pas besoin de faire un dessin ahah. Murat traite et traie. On pourrait faire un parallèle entre le cinéaste Alain Guiraudie et le troubadour jlm, tous deux poétisent très intelligemment leur quotidien (Murat a du beaucoup aimer !) et leur région ( vache, dindes, un florilège de beaux mots... La pampa etc...)
Sexe, lac, vaches et pampa se marient très bien chez Murat ! D'ailleurs dans le peu que je connais je n'entends pas beaucoup les klaxons des villes mais plutot les clochers de village.

d)  Pierre Schott

Murat et moi.
Au début des années 90, je connaissais de Murat ce que le public en connaissait. Il se trouve que nous étions à cette époque tous les 2 artistes  dans la même maison de disque (Virgin) et que nous partagions parfois, du  côté des Abesses, le même petit hôtel où le label avait l’habitude de loger ses provinciaux. Mais de prime abord réservé et distant l’un comme l’autre, nous ne nous étions jamais parlé. Quelques années plus tard, nous avions aussi en commun le même ingénieur du son (Christophe Dupouy) lequel me présenta à l’auvergnat dans ses loges,  après un (bon) concert à Mulhouse. Je me souviens d’une discussion franche et intéressante sur des thèmes pragmatiques et inhabituels pour un artiste dans laquelle le chansonnier me mettait en garde de la précarité de ma propre situation et du risque fatal qui guettait ma carrière, à une époque où j’étais encore très optimiste. Dans les années 2000, j’avais appris que JLM pratiquait (?) le cyclisme sportif et qu’un vélo de belle marque était entreposé dans la grange de sa ferme de montagne. Comme je pratiquais assidument le même sport et que j’avais moulte fois pédalé à travers l’hexagone en solitaire, j’avais fait transmettre l’idée d’une sortie commune sur les pentes du puy de Dôme. Sans réaction.
Concernant ma reprise sur Aura aime Murat, la sollicitation par la production m’a beaucoup touché, d’autant plus que je suis alsacien et pas auvergnat! Parmi la demi douzaine de chansons qu’on m’avait suggérée, j’ai choisi sans  hésiter « la nature du genre » pour son format « popable » et son texte court.
Concernant mes choix de réalisation, je l’ai simplement passée à la moulinette qui était sur mon propre établi à cette période là.  JLM aura usiné obstinément une sorte d’americana plétorique à la française dans laquelle l’écriture l’emporte sur la réalisation. Attaché à la fois à son terroir natal et à la culture française, deux choses à ne pas confondre, il exprime ainsi, presque seul, tous les paradoxes, les contorsions et les blessures que le pays s’est infligé lui-même dans ses mutations depuis deux siècles. Mais, comme le romantisme ne marche bien que sur ses deux pieds, sans doute  que rien de son témoignage ne nous serait parvenu si l’auvergnat avait échoué de séduire d’abord un certain mais solide public féminin...
Pierre Schott, mai 2022

 

La libre parole de Pierre Schott... notamment sur la dernière phrase, mais mesurée:  Quand il dit "l’écriture l’emporte sur la réalisation", il s'est un peu arraché les cheveux sur le titre (la règle muratienne des 3 T -Tempo, Tonalité et TRUCTURE- n'est pas indicateur d'une grande rigueur). Je suis en tout cas fier de lui avoir indiqué ce titre qui collait bien à son univers.  Pour rappel, il nous avait fait un compte-rendu de concert

 http://www.pierreschott.com/

e)  Richard Robert

 

1) Quand avez-vous découvert Jean-Louis Murat? Avez-vous suivi/aimé toutes ses périodes? Laquelle vous a le plus intéressé, et pourquoi?

J’ai découvert Murat sur une grosse radio commerciale, un jour de 1989 où passait “L’Ange déchu”. C’est la texture de sa voix, je crois – ce chant de velours et de métal mêlés, à la fois lame et fourreau, qui m’a alors arrêté. Mais c’est par Le Manteau de Pluie, dont j’ai emprunté deux ans plus tard la cassette dans une médiathèque, que je suis vraiment entré dans son univers. Mon arrivée aux Inrocks m’a ensuite rapproché de lui, au point que je l’ai interviewé deux fois pour le magazine – la seconde pour un entretien fleuve réalisé chez lui, juste avant la sortie de Dolorès. Je ne l’ai jamais revu ni recroisé depuis, et je me dois d’avouer que je ne me suis jamais mué en muratophile invétéré, épiant chacune de ses apparitions. Depuis Lilith, beaucoup de ses albums ont échappé à mes radars, ou ne me sont parvenus que par bribes et bouts. Pour cette seule raison, qui n’a rien à voir avec une quelconque nostalgie, ma période préférée est celle qui s’articule autour de Dolorès et de Mustango ; simplement parce que j’étais alors beaucoup plus attentif à ce qu’il produisait. Un jour peut-être, je prendrai le temps de visiter sa discographie en long, en large et en travers. J’aime cette engeance de bâtisseurs, qui comme lui construisent des œuvres longues et copieuses, dans lesquelles il faut accepter de s’égarer – et de s’ennuyer parfois. Mais il faut du temps pour cela, et je ne me suis pas encore résolu à le prendre. J’ajoute ici que je n’ai jamais vu Murat sur scène, ce qui achève de faire de moi un auditeur coupablement dilettante.

2) Pourquoi avez-vous choisi cette chanson? En quoi vous a-t-elle interpelé au premier abord? Que comprenez-vous du texte, que vous inspire-t-il? Quel parti-pris d'interprétation avez-vous choisi, par rapport à la version originale?

Après L’Ange Déchu sur RTL, c’est à la téloche que j’ai vu autant qu’entendu Terres de France, niché dans le film « Murat en plein air ». Je crois bien que mon frère et moi l’avions même enregistrée sur une cassette vidéo, ce qui m’a permis de m’en imprégner à l’envie. Il m’a semblé alors, et il me semble toujours, que dans la production pourtant très éclatée et protéiforme de Murat, c’est une chanson à part ; mais c’est sans doute moi qui, en raison de ce qu’elle m’a fait alors, lui prête ce statut. J’en aime la coulée harmonique simple et implacable, la passion un peu lasse qui la traverse, le refrain qui l’ouvre et la referme soudain comme une clairière, le chant qui adopte une sorte de flânerie résignée avant de s’autoriser un sursaut de lyrisme – lyrisme sans rodomontade, sans arrogance, lyrisme du condamné peut-être… Mon parti pris d’interprétation a été celui que, grosso modo, j’applique à toutes les reprises que, en solo, en duo avec ma compagne Marguerite Martin ou avec nos amis, nous commettons sous l’appellation « Morning Dew » ou au sein du collectif Whatever(shebringswesing) : je dénude, j’effeuille, je ramène les mots et les notes des autres aux proportions de mon souffle et de mes doigts. Il en résulte ici, j’espère, une sorte de folksong sans âge ni nationalité.

3) Êtes-vous sensible à la dimension "paysagiste" de Murat, son inscription dans un territoire? A sa façon de dire la chose amoureuse? Quels éléments de sa poétique retiennent votre attention?

En répondant à cette question, je m’aperçois que la dimension paysagiste – et climatique, aussi, pour ne pas dire météorologique – de son écriture est ce qui me touche le plus (bien plus que sa poétique amoureuse, sur laquelle je n'ai hélas pas grand chose à dire d'intéressant). Il y a chez Murat un attachement au monde sensible que certains trouveront probablement désuet, pour ne pas dire rétrograde, alors qu’il est évidemment de tous les temps, et donc indémodable. Et je pense pour le coup que le territoire dans lequel son regard s’ancre et son écriture s’inscrit compte davantage pour lui-même que pour moi, auditeur. S’il était kazakh, bushman ou patagon plutôt qu’auvergnat (et je pense de fait qu’il est un peu tout cela à la fois), je prêterais la même attention à l’attention que Murat porte aux eaux du ciel et de la terre, à la forme des collines, aux lueurs et ombres qui recouvrent le monde.

 

Vous n'avez pas eu l'article de Nicolas Brulebois et vous vous demandez comment il a pu se dépatouiller de tout cela... sans parler des  questions qu'il a posé à Stan Mathis... et à moi...  Vous pouvez encore vous procurer la revue papier : https://hexagone.me/produit/124a-numero-24-de-la-revue-version-papier/ ou en digital!  8 pages consacrées au disque + la chronique! (et vous pouvez même retrouver l'ami Bertrand Louis...), ce qui me donne de passer directement à UN LIEN EN PLUS:    La 3e interview de Bertrand sur le blog: http://www.surjeanlouismurat.com/2022/10/bertrand-louis-interview-2022-verlaine-baudelaire-jeanlouismurat.html    Et de là,  j'en profite pour indiquer un nouveau spectacle sur Baudelaire: avec François Staal, en juin en Haute-Marne (10 juin 2023 au théâtre de Saint-Dizier) :

Un pari audacieux. Léo Ferré a chanté Baudelaire, magistralement, Serge Gainsbourg, Jean-Louis Murat et Damien Saez, aussi, oui, s’attaquer à un poète maudit chéri de Rimbaud, Breton ou Valéry demande, au-delà d’un simple amour des textes, une sensibilité particulière. On appelle ça le talent. Ça tombe bien, François Staal n’en manque pas. (https://jhm.fr/francois-staal-ideal/)

 

ET UN DEUXIEME LIEN EN PLUS

Et encore des gens qui aiment Murat: le chanteur du  groupe CANCRE qui tourne avec Matmatah  vient de  le dire à Froggy delight:

Continuons à faire connaissance. Si tu avais une baguette magique et que tu puisses soit partager la scène, soit enregistrer avec un artiste avec qui voudrais-tu le faire ?

Robin Millasseau : J’aimerai beaucoup partager un moment en studio avec Jean-Louis Murat, ça me ferait très plaisir !

Mais en plus, c'est plutôt très bien! Je vois que Francofans approuve (coup de coeur).

https://www.facebook.com/cancre.musique

Et bien sûr on n'oublie pas :

https://www.lamontagne.fr/theme/loisirs/agenda-sorties/tulle-elysian-fields--jean-louis-murat_262567

ELYSIAN FIELDS + JEAN-LOUIS MURAT Cette soirée sera une occasion rare de voir Jean-Louis Murat et Jennifer Charles (Elysian Fields) se retrouver sur le même plateau 24 ans après leur collaboration sur le très célèbre album "Mustango" qui mêle balades acoustiques et sons électroniques & rock. Une rencontre gravée dans l'histoire du rock puisqu'ils seront amenés à recollaborer autour de l'album rétro pop "A Poire On A Bird" (2004). Album concept évoquant la rencontre amoureuse et éphémère (mais fictive) des deux interprètes.

Où ?

DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Tulle

Quand ?

Le vendredi 19 mai à 20:30

Quel(s) tarif(s) ?
Plein tarif : 21.8 €

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #inter-ViOUS et MURAT

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Publié le 25 Mars 2023

Je me suis un peu amusé hier... mais promis, j'arrête... Ceci dit: il suffisait de prendre votre billet pour connaître le nom... qui figurait sur le site helloasso!

S'ajoute donc à la liste des invités à notre Week-end Murat, yes sir!  (Belfour, Marjolaine Piémont, Le Flegmatic, Elvinh, Arcwest, Adèle Coyo, Tristan Savoie, Erik E., Dory 4,  Sébastien Polloni,  Stéphane Pétrier (Voyage de Noz), Alain Klingler,  Coco Macé,  Soleil Brun, Stéphane Mikaelian)   le nom bien connu de :

[EDIT : MORGANE n'a finalement pas donné suite]

MORGANE IMBEAUD!

 

On la découvre bien-sûr en 2005/2006 dans Cocoon avec Mark Daumail. On a parlé avec son papa Jack de Arcwest du rôle qu'a joué Denis Clavaizolle dans cette éclosion... et ce n'est pas une surprise en 2007 que Murat choisisse Morgane pour la voix féminine de Charles et Léo, sur le clavier de Denis.

 

Après Camille, China, Marie, Isabelle, Laure, Jennifer, et avant Jeanne, Carla... Morgane accole donc son nom à celui de Murat pour la première fois... et pour longtemps! Mais avant cela, l'aventure COCOON se développe... Disque de platine, Olympia(s) et une tournée mondiale (Etats-Unis, Australie, UK, Allemagne, Portugal, Chine) en passant par les vieilles charrues ou les nuits de Fourvière :

Sur une chanson dont elle signe déjà le texte  (elle a aussi signé des compos):

En 2012, c'est l'aventure PEAKS que je vois sur la place de JAUDE pour la fête de la musique avant un Koloko, suivi d'"un orage"...  On a suivi tout cela sur le blog...

Et vient BABEL pour Murat, avec The Delano Orchestra, et des concerts,  puis « French lynx » et «Nuit sur l’Himalaya », en duo, sur l'album Morituri , « La vie me va » et « Garçon », en duo sur l’album  Travaux sur la N89 et encore :" hold up"  sur il francese

Puis, son disque et spectacle les songes de Léo.... auquel Jean-Louis participe... (2015)

"Jean-Louis m'a aidé{...}Il m'a donné confiance, m'a mis à l'aise comme jamais".

 

Plus récemment, on l'a également suivi sur certains projets: un disque consacré à Simon and Garfunkel

 

Et enfin, un deuxième album amazone, avec la collaboration de  M. Fournon et surtout H BURNS, ainsi que deux  textes de Murat ci-dessous :

 

Tout récemment, je vous parlais de sa collaboration avec les Montanita (elle viendra le 24 juin avec leur guitariste Hugo). 

On est donc très honoré d'avoir avec nous,  une telle artiste, et une proche de Jean-Louis Murat (avec Stéphane Mikaelian et Eryk e. qui a chanté 3 textes inédits signés Bergheaud sur son premier disque) car ça donne une bonne dose de légitimité, et sachez, droit dans nos bottes, nous mettrons donc en œuvre notre réform... euh, notre manifestation et on ne battra pas en retraite!

 

Alors, inutile de résister, ne ratez pas ce rendez-vous unique: Billetterie Week-end Murat, yes sir! :   https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/tribute-murat

https://morganeimbeaud.com/

facebook      On la retrouvera le 30 mai à la coopérative de mai.     

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Encore de la musique pour terminer:

Chez Ruquier

"Jean Louis (Murat), je le connais depuis que je suis toute petite, il a travaillé avec mes parents et c'est vrai qu'on a commencé à collaborer ensemble depuis 2007 et Babel et depuis j'ai souvent eu l'honneur de collaborer avec lui sur certains de ses albums. Là il m'a écrit un morceau " si l'amour est un sport" que j'aime beaucoup et qui est totalement dans son esprit.  Jean Louis a su me faire confiance, il m' a permis de me libérer notamment sur scène où j'ose plus et ses conseils m'ont vraiment beaucoup aidé en cela. "http://www.baz-art.org/archives/2020/02/14/37951226.html

- Autres collaborations prestigieuses: pas dégueues, pas dégueues

ggueu

Et plus récemment, avec Robin Forster, avec lequel elle prépare des choses...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat

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Publié le 24 Mars 2023

La liste des invités au WEEK-END MURAT, yes sir!  est désormais complète  (sous réserve des désistements légitimes). 

Enfin complète quand je vous aurai dit le dernier nom....

Il s'agira de

Non,  là, je n'ai pas envie de vous le dire.  Je viens de constater qu'il  reste encore des places à vendre, et j'ai les noms des absents! et ils auront tort! Et dès que  je vous aurai dit la dernière personne invitée... pas certain qu'il en reste longtemps. Alors, chers lecteurs qui resteront toujours prioritaires dans mon coeur, je vous laisse quelques minutes pour prendre votre place avant que le site soit bloqué.  La billetterie, c'est par ici:  hello-asso tribute-murat

 

 C'est bon?

 

Alors la personne...  la personne n'est pas une "mademoiselle Personne"...  au contraire d'Elodie BOUCHEZ que nous retrouverons en images animées dans le film Mademoiselle Personne vendredi soir. Le film de Pascale Bailly daté de 1996 n'a jamais été diffusé ! Condition exigée par Jean-Louis Murat pour faire une tournée, le film lui inspire une B.O. que... non, je n'en dis pas plus. Ceux qui veulent savoir prendront le train.

A Lyon, le 23 décembre 1993, le dernier jour du tournage du film « Mademoiselle Personne » se trouva être celui de l’enregistrement public que voilà. Quelques mois plus tard, les musiciens se retrouvèrent pour enregistrer en quelques jours la bande-son du film.

 

Sachez tout de même que ce n'est pas un thriller... Perso, manipuler les gens avec du suspens, je n'aime pas ça, je trouve ça puéril.

Bon, qu'est-ce que je voulais dire déjà? Je vais toujours au  but, vous me connaissez... mais avec l'âge...

Ah oui...   

Après, concernant le vendredi,  "mlle personne",  après SOLEIL BRUN (Antonin Lasseur) qui chantera un peu de Murat... ah, oui, je ne vous ai pas encore dit qu'il venait  de sortir son disque mounta cala

Vous pouvez suivre Soleil Brun sur Facebook : https://www.facebook.com/soleilbrunmusic ainsi que sur Instagram : https://www.instagram.com/soleil_brun/.    "Cet artiste, fan inconditionnel de Jean-Louis Murat" nous dit Bastringue que l'on a connu sur les réseaux muratiens sous le nom du jaguar nous viendra de Nice pour jouer en première partie d'Alain Klingler et Le Flegmatic.  

J'ai déjà entendu Alain chanter "l'examen de minuit", "sépulture", "rendre l'âme"... et "le lien défait"... pas la moitié d'un fan non plus! Mais on l'a invité à nous faire découvrir son nouveau disque qui sortira en avant-première... avec la chanson larbin de personne  consacrée à Murat. Mais je crois que je vous l'ai déjà dit! C'est fou ça, je lambine, je lambine... 

J'accélère... mais si vous avez raté le texte si charmant du Flegmatic ici -même qui nous parle de son lien avec Murat, c'est par ici 

Mais j'y pense... je vous dis que la liste de nos invités est complète mais on ne s'interdit pas d'avoir un set supplémentaire le vendredi...  mais si ce n'est pas le cas, Misse Marsh from London nous permettra de chanter du Murat autour du piano... Et elle a plus de 60 chansons in her fingers! 

... et nous nous retrouverons après une journée de temps libre [une ballade musicale vous sera peut-être proposée par un fan dijonnais]...  avec l'hommage à Matthieu Guillaumond, la conférence de Pascal Torrin, et ce fameux grand tribute...  

Et je vous ai donné la liste des premiers invités dans l'article suivant. Puis, nous avons annoncé la venue d'ARCWEST !

Et en ce jour de grâce, ce 24 mars, jour qui vit en  1905 la mort de Jules Verne, en 1948, le train Bordeaux-Genève  attaqué par des gangsters à Périgueux, en 1973 le groupe les Pink Floyd sortir « The Dark Side of the Moon »... je...  

 

Ah, pardon... L'actu prime!  Ca vient de tomber sur les internets: 

A quoi ça rime, la cinquième, le 9/04/2001 (Melody diffuse l'émission), une belle interview: 

Et on n'oublie pas pour autant les concerts de Jean-Louis Murat himself:

- le programmateur du festival Les Lendemains qui chantent est enthousiaste et honoré de proposer à nouveau une rencontre entre Jean-Louis et Jenny...  A TULLE LE  19/05 

- Et avant cela, on se retrouve à ROYAT le 31/03 et le lendemain à Annonay!  

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Désolé pour l'interruption du programme, ça ralentit le rythme mais priorité à l'actu... 

Mais... mais... merdum... je dois aller manger.... j'ai faim... 

Je vous annonce demain... sans faute... la star internationale... que nous retrouverons le 24/06

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat

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Publié le 21 Mars 2023

30e inter-ViOUS et Murat-, et pour une occasion spéciale, le WEEK-END MURAT, yes sir!  En effet, JACK DAUMAIL (et le groupe ARCWEST) rejoint la liste des participants au tribute le samedi 24 juin au cours duquel on retrouvera plus de 30 chansons de Jean-Louis Murat! Et ce n'est pas fini : un nouveau nom sera dévoilé très vite! Mais pour cette heure, faisons connaissance avec JACK. Avec  Elvinh  (Vincent Rostan) et Stéphane Mikaelian, c'est un autre "historique" du rock à Clermont que l'on retrouvera. Comme eux, il  a eu droit à son interview dans le livre de P. Foulhoux  50 ans de rock à Clermont, méritée avec plus de 40 ans de scène  avec des multiples groupes, dont  les fameux "jack et les éventreurs". Inarrêtable quand il s'agit de faire de la musique, il a mené des projets solo mais se glisse aussi comme guitariste pour jouer avec les amis.  On l'a également retrouvé aux côtés de Cocoon (et pas seulement en tant que papa de Mark Daumail).  On revient sur tout ça dans l'interview où l'on découvrira en outre un auditeur attentif de Murat depuis 1981.

 

NDLR post mai 2023: Jack n'a finalement pas participé au Week-end Murat, suite au décès de JL, et la non-participation de Denis Clavaizolle qui devait fait la surprise de venir, comme Jean-Louis Murat lui-même.

 

- Dans un document regroupant plus de 500 groupes de rock clermontois, vous occupez presque une case entière, avec vos groupes successifs, sous le nom "Succursale mozacoise» (Murat, Clara et les jeunes de Plexiglas occupent eux une case Bourboule). Vous n'avez pas de mal à vous dire clermontois (à la différence de Murat ou de certains autres…) ? Comment ça a commencé?

Jack Daumail : En effet je n’ai aucun problème à me dire clermontois, j’ai vécu à Clermont toute mon enfance et j’ai commencé à faire de la musique très tôt, j’avais déjà une guitare entre les mains à l’âge de 12/13 ans, et j’ai fait mes premières compos à cette époque (même si c’était loin d’être concluant…).

À l’âge de 14/15 ans, avec mon meilleur ami  Nicolas Stoufflet [natif de Chamalières] aujourd’hui présentateur du « Jeu de Mille Euros » sur France Inter) nous avions créé une radio indépendante où nous affirmions nos goûts musicaux. Notre émetteur n’était pas d’une grande puissance, mais ce fut une expérience intéressante.

Lorsque j’avais 16/17 ans, (fin des années 70) je suis allé enregistrer quelques unes de mes premières compos pour la première fois en studio, au studio Magic Productions à Riom (là où enregistrait également JLM) avec Patrick Vacheron, mon père m’avait fait ce cadeau.

En 77, à mon retour d’un séjour en Angleterre (où j’avais croisé de nombreux punks dans la rue notamment à Londres) j’ai participé à une émission sur France Inter,  invité par José Artur, avec notamment Bernard Lenoir (dont j’étais un fidèle auditeur) et Marcel Dadi, le fameux guitariste de picking, (à l’opposé des punks londoniens…) .

Ils m’ont demandé de jouer une ou deux de mes compos, j’étais loin d’avoir son niveau évidemment, mais c’est un joli souvenir.

Par la suite j’ai pu venir assister (à la Maison de la Radio à Paris) plusieurs fois à l’émission « Feed Back » de Bernard Lenoir.

Un premier duo, devenu trio, puis différentes formations, notamment Jack et les Éventreurs (répertoire moitié compos/ moitié reprises). Nous jouions souvent au Pocoloco à Clermont, et c’est à cette époque que j’ai rencontré Jean-Louis, car il venait parfois faire des « bœufs » sur des reprises des Kinks, des Clash ou autres Stones…

Nous nous sommes croisés d’autres fois, notamment pour le concert pour la Pologne à la Maison du Peuple, ou pour des premières parties. Il faut dire que Denis Clavaizolle est un ami de longue date, pratiquement un ami d’enfance, ce qui me liait un peu plus à la carrière de JLM.

J’ai également joué dans d’autres formations clermontoises, avec les Pale Riders (Rivets Sauvage), les Coyotes, des membres de Folamour …

 

Comment se retrouve-t-on chez José Artur à la sortie de l’adolescence ? Les bandes de Riom avaient circulé ?

 

Jack Daumail : L’émission de José Artur s’appelait « Avec ou sans sucre »,  elle était diffusée à l’heure du café, ouverte à qui postulait en écrivant une lettre de motivation, ce que j’ai fait sans trop y croire, et j’ai été le premier étonné d’y être invité. 

Je me suis retrouvé à déjeuner au côté de José Artur et Bernard Lenoir, très sympa, nous avons évidemment parlé musique, il m’a parlé entre autres d’un jeune groupe qui venait de sortir son premier album : Dire Straits avec notamment « Water of love » et « Sultans of swing »… Puis Marcel Dadi est arrivé avec sa guitare ( J’ai quelques photos de ces moments).

Les enregistrements de Riom n’ont jamais circulé, mais j’ai toujours gardé les bandes, il faudrait que je trouve un magnétophone capable de les lire… ou sans doute est-ce mieux de les oublier dans un tiroir…? 

 

-Je voulais aborder votre premier vrai concert à Riom, avec Chaos, dont faisait partie Christophe Pie, et Tachycardie... de M. Papelard ?

Jack Daumail : Ce concert a eu lieu en juin 82 me semble-t-il.

Je découvrais alors la scène locale, Tachycardie avait  déjà une certaine réputation et Chaos était impressionnant en effet, très influencé par les Clash ou les Sex Pistols à mon avis.

De mon côté je jouais dans un trio sans bassiste (sic…), les Mongols, en clin d’œil au « Mongoloïd » de DEVO, j’avais revêtu pour l’occasion le manteau de fourrure de ma mère, et nous nous étions peint le visage. Nous proposions à l’époque nos premières compos…

 

A ce moment-là, que saviez-vous de Murat ?

Jack Daumail : J’avais son premier album, dont on parlait beaucoup dans le milieu musical clermontois, surtout avec la pléiade des musiciens présents sur ce disque. Sinon j’avais entendu parler de Clara, jamais vu, mais j’ai  connu les musiciens plus tard. Il y avait ce disque, Suicidez vous le peuple est mort, avec la pochette de Mondino, qui avait fait  grand bruit également, j’avais réussi à me le procurer.

En fait j’ai commencé à vraiment apprécier Murat avec Cheyenne Autumn.

 

- C’était l’époque Spliff, label, fanzine... Que diriez-vous de cette période-là ?

Jack Daumail : Le label Spliff est né peu après la disparition de « Sirènes » le magasin de disques tenu par Bertrand Casati.  C’était un peu l’équivalent de « Mélodie Massacre » à Rouen, disquaire très actif, de renommée très rock, Lionel Hermanni ayant fait émerger les Dogs. J’ai personnellement bien connu Lionel qui invitait les groupes de Clermont sur Radio France Puy de Dôme. J’ai d’ailleurs tenu une chronique sur la bande dessinée (dont je suis passionné) pendant une douzaine d’années dans l’émission de Lionel.

C’est Gilbert Biat, sympathique et excellent disquaire chez Spliff, qui m’a fait rencontrer Michel « Mick » Moreau, qui nous a rejoint au sein de Jack et les Éventreurs (guitare/chant).

Je collaborais également à quelques fanzines étudiants clermontois à l’époque, La Gazette des Gazelles, entre autres, en tant que dessinateur bd (sous le nom de JED)…

 

- J avais partagé les mots de votre fils sur Gilbert Biat dans  l'article qui était consacré à ce dernier.  : "J'avais 15 euros par semaine, j'achetais le disque du siècle de la semaine" à Spliff. C'était comme le cd des inrocks, c'était un peu la bible ce disque. J'achetais aussi des trucs obscurs... je découvrais tout ça à Spliff".

Malgré ce rock en français bien présent, de votre côté, vous avez toujours choisi l’anglais ?

 

Jack Daumail : J’ai toujours choisi l’anglais pour plusieurs raisons. C’est la langue qui colle le mieux avec notre style de musique je pense, de plus j’écoute essentiellement de la musique anglo-saxonne. Par contre nous envisageons un projet en français avec Arcwest, nous avons commencé à composer quelques titres.

 

 

- Ah, sacré nouvelle après 40 ans d'anglais…    En préparant l'article, je suis retombé sur une mention des bœufs au POCO LOCO sur le blog, j'avais oublié... Pouvez-vous nous en dire plus sur ces soirées ? Et sur le Poco loco cher à votre cœur de rocker? C'était scène ouverte ?

 

Jack Daumail : Le Pocoloco n’était pas une scène ouverte, Philippe Grand avait « ses têtes », il était bougon et grande gueule, mais il faisait tourner son établissement, incontournable à l’époque. Nous y jouions régulièrement, il y avait donc des habitués, c’était deux soirs de suite (vendredi et samedi), les concerts ne commençaient pas avant minuit…

Il y avait du monde et parfois ça bougeait beaucoup, au point que certains copains comme Topper se plaçaient devant nous pour éviter que l’on se prenne des coups de micro dans les dents tellement ça « pogotait »….

C’était souvent les mêmes groupes qui tournaient au Poco, outre les Eventreurs, nos amis de Last Orders, les Pale Riders, Folamour…

Jean-Louis venait parfois, sans prévenir, nous jouions des standards, c’était très festif et j’en garde d’excellents souvenirs. Il a sûrement dû venir chanter avec d’autres groupes, je ne m’en souviens pas… en tous cas je ne l’ai jamais vu se produire sous son nom au Poco.

les boeufs:  une trace ci-dessus:  en 1983

 

- Vous partagez encore la scène lors d'une soirée pour la Roumanie en 86, dont Matthieu Guillaumond nous  a parlé ( avec une quinzaine de minutes de votre prestation visionnable ci-dessous) . Des souvenirs ? On voit que votre préférence comme Murat va au Rolling Stones.…

 

Jack Daumail : Ce concert réunissait pas mal de groupes très actifs sur la scène clermontoise, des Flying Tractors aux Real Cool Killers… avec JLM en tête d’affiche évidemment. Notre ami Jacques Moiroud en était l’instigateur me semble-t-il. Jeff Caron, l’ex batteur des Real Cool Killers, jouait avec nous à cette époque (guitare / chant), il avait même composé un morceau, très stonien, les Stones nous ont énormément marqués…

                                                                 1992

Nous avons fait une tournée (sous le nom original des « Touristes ») dans le sud de la France (Hyères, Le Lavandou, La Grande Motte…) en proposant beaucoup de reprises de standards et quelques compos. C’était une façon de se faire plaisir tout en passant des vacances au soleil. Mon fils Mark nous avait rejoint quelques jours avec sa mère, nous passions la journée à la plage, et les soirées en concert sur des terrasses de cafés ou sur les scènes de grands campings…

 

- Vous êtes là également pour la soirée franco-kurde en 96, où cette fois Murat, christique en barbe et long pull blanc, participe en son nom...  et avec moins de succès en terme d'affluence...

Jack Daumail : J’ai personnellement peu de souvenirs de cette soirée, moins d’affluence sans doute, pourtant Murat était encore plus connu… Je me rappelle qu’on est allé boire un café Jean-Louis et moi, en attendant une conférence de presse avec les médias régionaux pour ce concert, j’avais alors sorti un album de Paul Westerberg des Replacements Eventually  que je venais de m’offrir et Jean-Louis avait approuvé cet achat… 

 

- Vous évoquez les compositions (membres) des groupes qui changeaient régulièrement. Et quand on voit le nombre de groupes dans lequel Pie, Bonnefont, ou vous-même, ont joué par exemple, je me dis que c'est peut-être remarquable... Est-ce que c’est le signe d’une scène clermontoise unie et bouillonnante, un attachement rock à la notion de groupe ?

Jack Daumail : Il n’y avait pas pléthore de groupes dans la scène clermontoise durant les années 80, du moins en centre-ville et sur le « plateau central » comme on disait, on se connaissait  bien entre musiciens, certains s’évitaient volontiers, il y avait des histoires de jalousie ou de styles qui créaient des « clans », mais également de belles histoires d’amitié (ce qui, pour moi, primait avant tout…). Mais en effet il y avait une sorte de noyau dur en centre-ville, peut-être grâce à Spliff (?). Buck [NDLR: chanteur des real cool Killers] m’avait d’ailleurs « adoubé » à notre retour de Londres en 88, lorsqu’il avait écouté « She interrupted me » que nous avions enregistré dans la capitale britannique…

Je me souviens de toutes premières sessions à la guitare début au des années 80, avec Marc Verne (il s’est rapidement tourné vers le jazz, excellent batteur aujourd’hui !!) car il habitait dans mon quartier.

 

- Je ne veux pas vous fâcher avec certains mais quels sont les musiciens clermontois qui vous ont le plus marqué artistiquement ? Amicalement ? Celui qui n'a pas eu le parcours au niveau de son talent ?

 

Jack Daumail : Les musiciens clermontois qui m’ont le plus marqué artistiquement, m’ont souvent marqué amicalement également. Au début il y a eu Jack et les Eventreurs, avec Philo B Jones (Philippe Moinard); Mick (Michel Moreau); Bruno Chabrol (qui a monté 6 Tone Records), une véritable amitié qui perdure.

Depuis quelques années nous vivons une très belle histoire dans ARCWEST, avec Philippe « El Drummo » Ramirez, Thierry Chanselme, Fred Roz  [Le Tremplin de Beaumont] et Laurent Berthon [qui joue notamment avec Adèle Coyo].

Avec Denis Clavaizolle, mon ami de toujours, nous avons pas mal joué ensemble, et toujours actuellement pour différents projets ponctuels. C’est également Denis qui a permis à Cocoon d’émerger, il a beaucoup aidé et guidé mon fils Mark à ses débuts [avec Sophiane Production].

Joël Rivet, rencontré lors d’une fête de la musique alors qu’il jouait avec les Guêpes, m’a directement invité à monter sur scène alors qu’on ne se connaissait pas, nous avons rapidement joué ensemble avec son frère Christophe, François, Bruno Sauvage, puis Christophe Adam.

                [Joël Rivet dont M. avait gardé l'anonymat dans son article sur le festival de La Bourboule en 78... "Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit, c'est vague..."]

 

Dominique Auger, « Rocky », excellent chanteur charismatique des Coyotes, avec lesquels j’ai joué également.  [on voit Jack dans l'assistance de ce concert]

Philippe Metenier avec qui j’ai joué pendant une dizaine d’années dans Seven Seas. J’étais très fan de Folamour.                                              [Philippe, frère de Guillaume pour lequel Murat a chanté « la ballade de Mélody Nelson » ].
 

 

Dominique Cartier, de Folamour également, avec qui j’ai commencé un projet pendant les confinements de ces dernières années, projet en suspens actuellement.             [NDLR: Dominique qui joua dans Les salles gosses et CLARA et qui se dispute parfois en Haute-Savoie.. ]

Il y a beaucoup d’autres musiciens qui m’ont marqué, surtout amicalement, c’est assez compliqué de répondre à ces questions.

Pour celui qui n’a pas eu le parcours à la hauteur de son talent, je pense à Philippe Masoch, bassiste, avec qui j’ai joué pendant plusieurs années (nous avons représenté l’Auvergne avec les JACKS, au Printemps de Bourges en 95). Il a joué dans de nombreuses formations, LAST ORDERS entre autres, et côtoyé JLM d’ailleurs . Il est toujours resté dans l’ombre et nous a quittés il y a deux ans.

 

- J'ai un peu cherché mais je n'ai pas trouvé de lien entre Philippe et Jean-Louis...

Jack Daumail :  Philippe Masoch a joué dans « Steve Mc Queen » avec Alain B. et Stéphane M., mais il me semble qu’il avait joué avec Jean-Louis…  En tous les cas,  ce dernier lui avait offert une jolie guitare acoustique cordes nylon, mais je ne me souviens plus en quelles circonstances.
 
 

- Murat a parfois parlé des "jobs à côté" (en opposition avec ceux qui se consacraient entièrement à la musique), mais j'ai l’impression que cette distinction n'a jamais vraiment eu une grande importance dans le microcosme clermontois ? (on parlait avec Yann Pons des nombreux profs) Qu'en pensez-vous?

Jack Daumail :  Cette distinction entre « amateurs » et « professionnels » de la musique n’a jamais eu grande importance à Clermont  je pense. J’ai davantage senti un clivage entre les musiciens de jazz et les rockeurs. Mais également une sorte de chauvinisme entre les Clermontois et les gens de l’Allier, du Cantal, ou même de Riom… Cela s’est plutôt estompé avec le temps je pense.

 

- Vous avez évoqué le printemps de Bourges, l'enregistrement à Londres, ce sont des moments où vous avez pensé signé sur un label / avec un tourneur ?

Jack Daumail : Un petit label parisien nous avait contacté, nous faisant miroiter des alouettes… Nous nous étions déplacés à la capitale pour rien, car au final nous devions investir au moins la moitié des frais d’enregistrement et de production, alors que nous n’en avions ni l’envie ni les moyens.

 

- On en arrive à la période Coopé, Kütü folk, Cocoon... Un changement musical que vous avez pu un peu analyser comme lié à l’embourgeoisement de la ville... Mais en tout cas, la coopé vous soutient et vous faites encore des belles premières parties…

Jack Daumail : La naissance de Kütü Folk (2008) peu après l’émergence de Cocoon (2006) a donné un renouveau à la couleur de la ville, longtemps cataloguée (voire auto-proclamée) «Capitale du rock » de manière plus ou moins gratuite selon moi. La Coopé m’a seulement soutenu pour le premier e.p. (solo) d’Arcwest en 2008. J’ai pu faire quelques premières parties (Sarah Lee Guthrie reste un excellent souvenir). Mais les plus belles premières parties de cette période en solo sont celles offertes par mon fils Mark : la toute première au Ninkasi Kao à Lyon, puis La Cigale à Paris ont été des moments forts, puis en invité sur des festivals à Bruxelles (Brussels Summer Festival), Toulouse (Garorock), Paimpol (Chants de Marins) avec parfois des scènes fantastiques devant plus de 20 000 personnes. Ces concerts m’ont mis une belle claque, surtout pour un musicien régional habitué aux petites salles…

 

- Est-ce qu'il est déjà possible de faire un constat sur l'époque actuelle, l'après Veillault ?  Malgré les problèmes au Tremplin, le manque de curiosité, j'ai l’impression qu’il existe toujours une offre importante, des lieux d'accueil, comme le Fotomat qui va nous accueillir ?

 

Jack Daumail : Il m’est difficile de faire un constat sur l’après Veillault, je ne suis pas suffisamment proche de la Coopé pour juger quoi que ce soit. Je ne suis pas certain qu’il existe plus de lieux d’accueil à Clermont qu’il y a quelques années.

Le Fotomat est un lieu incontournable, mais pas aussi adapté que le Tremplin par exemple, qui est une salle spécialement conçue pour les concerts, au niveau du son, de l’accueil et avec une vraie scène… 

 

Duo avec Morgane Imbeaud:

 

- Pour revenir à Cocoon, il faut noter aussi votre participation à l'album de 2007    et le très joli duo avec Morgane (un an après Charles et Léo) en 2008. Je ne crois pas que vous vous soyez tourné vers la production comme Denis, Christophe Adam... Ce n'est pas quelque chose qui vous intéresse ?

Jack Daumail : Participer à cet album a été un plaisir et une fierté évidemment, tout comme le concert à la Coopé. Morgane et Mark ont participé au premier E.P. d’Arcwest, ils sont également venus me rejoindre sur scène (très beau souvenir du concert avant Sarah Lee Guthrie).

Des concerts également avec Cocoon dans la grande salle de la Coopé en tant que guitariste et l’émission Taratata en 2008 avec Denis à la basse et son fils Yann à la batterie, nous avons joué « On my way ».

  [Taratata visionnable ici     -   famille cheveux courts et famille cheveux longs,  manquait le papa Philippe!

 

Je ne me suis jamais vraiment intéressé à la technique en général en matière de musique (mis à part pour la guitare), en revanche j’ai toujours participé à la production de nos enregistrements. Mark me sollicite régulièrement pour savoir ce que je pense de ses nouvelles compositions et mes idées de production. Mais je ne suis absolument pas technicien et suis incapable de me servir des logiciels de musique.

Avec ARCWEST nous venons d’enregistrer 4 nouveaux titres avec Éric Toury (qui a enregistré les derniers albums de JLM). Le mixage est presque terminé.

 

- Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de Denis?

Jack Daumail : Nous faisions partie du même groupe d’amis avec Denis, j’ai le souvenir de grosses fêtes dans les années 80, nous faisions parfois de la musique ensemble, même si nous n’étions pas dans la même catégorie, j’ai toujours été amateur. Denis est venu jouer avec nous,  nous avons fait quelques concerts et enregistré un album. Et puis plusieurs fois j’ai enregistré quelques  titres intimistes en solo (qui ne sont jamais sortis… un jour peut-être ?).

Musicalement nous avons vécu de belles choses avec Denis, l’Olympia pour Cocoon et les grosses scènes étaient un aboutissement, c’était incroyable de voir cette évolution assez fulgurante.

Denis n’est pas seulement un ami, c’est un excellent musicien évidemment et un grand professionnel.

On a évoqué les musiciens restés injustement dans l’ombre, je pense que Denis en fait partie. Il a été le compagnon de route idéal pour Jean-Louis, tant par son adaptation que par son talent d’arrangeur et de producteur. Il faut je pense lui rendre cet hommage.

 

- C'était avec quel groupe que vous avez joué avec Denis?

Jack Daumail : Denis a joué dans les « Jacks », avec Philippe Masoch et Bruno Chabrol.
Nous avons enregistré l’album Smiles  dans le studio de Cournon, Denis en tant qu’ingé son et musicien (claviers, guitares…).  À cette époque le dessinateur de bandes dessinées  Jean-Pierre Gibrat, que j’apprécie beaucoup, également guitariste, était venu dîner à la maison et nous avions joué toute la soirée… J’en avais profité pour lui demander d’illustrer la pochette de cet album.
 
Récemment nous avons joué et enregistré quelques titres pour le projet d’un ami commun, mais cela reste privé pour l’instant.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Dernier petit clin d'œil : Murat qui s'est essayé à la peinture chante parfois le paysage... Votre ancrage, à vous, passe par les aquarelles de votre Bretagne maternelle et l’Auvergne ?

Jack Daumail : Je suis très attaché à la Bretagne, mais également à l’Auvergne du côté paternel. Peindre ces deux régions est un plaisir, mais j’envisage également de consacrer une expo au sud-est, dans le Var, où j’ai des attaches.

L’aquarelle est une passion depuis pas mal d’années, c’est une technique beaucoup plus complexe que l’on pourrait imaginer et je suis encore loin d’en maîtriser toutes les possibilités. Certains peintres me portent et me poussent à expérimenter de nouvelles façons de faire.

Je ne savais pas que JLM s’était essayé à la peinture, Denis également.

 

- Vous avez écouté Murat dès ces débuts... Est-ce que pour autant vous avez continué à écouter ses productions annuelles ?

Jack Daumail : J’écoute toujours Murat, son dernier album est très réussi, j’aime moins le précédent.  Il fait partie des rares auteurs français  à avoir une écriture érudite, variée et originale.  Ses compositions montrent des influences éclectiques allant du folk à la soul (on pense parfois à Dylan, Cohen jusqu’à Otis Redding par exemple) en passant par le rock et la pop. Plutôt intemporelles, les anciens albums se réécoutent sans problème.

 

- J'ai des questions rituelles :  est-ce que vous avez un album préféré de Murat ?  3 chansons préférées ? Et mises à part les scènes partagées, est-ce que vous avez un souvenir d'un de ses concerts?

Jack Daumail :Je n’ai pas d’album préféré de Murat, j’ai beaucoup aimé Mustango (je suis très fan de Calexico), mais je trouve que Jean-Louis a fait encore mieux par la suite ; j’écoute souvent Grand Lièvre, Le cours ordinaire des choses, Taormina… Je suis très fan du jeu de Stéphane Reynaud, sa caisse claire sonne fabuleusement bien ! 

La voix de Jean-Louis ne change pas, il s’est même amélioré, tout comme dans son écriture.

Trois chansons préférées c’est difficile, JLM est vraiment pluriel dans ses styles musicaux … « Ginette Ramade », « Je voudrais me perdre de vue », « Caillou », « Si je devais manquer de toi » … il y en a tellement…

J’ai vu Jean-Louis en concert de nombreuses fois, rarement déçu, à part une fois au Sémaphore à Cébazat où il était arrogant et provocateur, il donnait une mauvaise image de lui comme ça lui arrive parfois dans les médias. C’est très dommage car je pense que c’est quelqu’un d’hyper sensible et très cultivé.

- Oui, le fameux concert qui lui a valu d’être black-listé par le maire furieux… Matthieu nous avait raconté ça

-  Jack Daumail : Si je peux rajouter un mot, je voudrais dire qu’une de mes plus grande fierté est d’avoir transmis l’amour de la musique à mes trois enfants :

Mark, mon fils aîné, que l’on a déjà évoqué avec Cocoon entre autres.
 
Marie, qui joue de la guitare et du piano, et chante et compose dans Wio (avec Christophe Petit un ami d’enfance…). 
Marie nous a rejoint plusieurs fois sur scène avec Arcwest, et a participé à certains enregistrements.
 
Loïc, qui joue de la batterie et de la guitare. Il compose également et vit depuis quelques années à Nashville (Tennessee). 
J’ai eu la chance de le rejoindre l’année dernière, il m’a fait découvrir sa ville. Dès le soir de mon arrivée nous sommes allés voir un excellent concert dans un bar de Broadway. Il a la chance de voir d’excellents concerts là-bas ( The Black Keys, Spoon, Hermanos Gutiérrez…).

 

Salutations à la 2e génération qui continue l'histoire du rock à Clermont et en France (chez les Clavaizolle, Mikaelian, Rivet, Izoard...et Daumail!)

Un grand Merci Jack, et on se retrouve le samedi 24 juin! 
BILLETTERIE week-end Murat!

Programme complet  (vendredi : le film "mlle personne", et concerts,  samedi : conférence, tribute)

 

- Pour continuer avec l'histoire du rock à Clermont: 
http://www.surjeanlouismurat.com/article-une-histoire-du-rock-a-clermont-le-livre-et-le-concert-121327492.html

Page de ARCWEST    bandcamp avec 3 albums

Page des RIVETS SAUVAGES

Jack a aussi joué(après les éventreurs, et Jacks) dans Cheese  (Chroniques par Pierre Andrieu)

 

Et on termine en musique:

Session complète au feu "Satellit'café" de Roanne, où j'étais allé voir le Voyage de Noz:

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #inter-ViOUS et MURAT

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Publié le 8 Mars 2023

       

                Le Flegmatic sera notre invité inter…régional lors du WEEK-END MURAT, YES SIR! du 23 et 24 juin au FOTOMAT à Clermont-Ferrand.  Le chanteur originaire d’Albi  a accepté de faire le déplacement de  sa vallée d’Aspe dans lequel il est désormais installé… pour témoigner de son affection pour l’oeuvre de Jean-Louis Murat. Et on est très fier d’avoir avec nous “ L’une des plus fines plumes françaises actuelles. » (Pop, Cultures & Cie) à la musique à “l’impact mélodique et harmonique jamais démenti." (Rock & Folk).  C’est donc naturellement que nous lui avons proposé, en plus de sa participation au TRIBUTE samedi, d’interpréter quelques chansons personnelles le vendredi, dans une très belle soirée CHANSONS, en co-plateau avec ALAIN KLINGLER (qui lui nous fera découvrir des chansons de son 6e album à paraître…. dont une chanson dédiée à Murat “larbin de personne”).   [avant cela, nous aurons visionné le film “mlle Personne” et écouté Soleil Brun avec un peu de Murat]

            On attendait de pouvoir vous annoncer tout ça pour publier un article prêt depuis quelques mois… C’est “l’affaire Murat”...

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              Fin octobre 2022, par messages, Thomas me débriefait une interview sur France Inter,  un peu navré. Ce qu’il me racontait méritait un article et je lui ai alors proposé de coucher tout cela sur le papier… et il a immédiatement accepté. Il faut soigner le mal par le mal? 

             Après l’interview de La Fille de la côte qui était elle aussi une immersion dans les affres de la création (ou au cœur de la sensibilité d'un artiste), je suis à nouveau très fier (vraiment!) de vous partager ce texte qui nous interroge  sur les influences, les étiquettes telles le sparadrap du capitaine Haddock  et les blessures d’un artiste dont on ne reconnaît pas  la singularité. 

               En tout cas, nous on aime beaucoup son 3e disque et on n’est pas les seuls, comme vous l’avez vu (notons aussi que Benoit Crevits -Magic- l’a  classé dans son “top dix 2022”).  Alors, on a eu envie de vous proposer beaucoup de  lecture (avec à la suite, une chronique du disque le jour la nuit le jour, et une archive inédite...) mais pour commencer la parole à Thomas Boudineau, dit Le Flegmatic.

 

« L’Affaire Murat »

  

« Un possible héritier de Murat », a écrit Rémi Boiteux à mon sujet dans Les Inrocks. C’était en 2019, pour mon album Ruines Nouvelles, et c’est une référence qui revient souvent à mon sujet, ou plutôt au sujet du « Flegmatic », mon double de fiction dans la chanson. Une influence que je ne renie pas, et une filiation qui n’est pas pour me déplaire, même si, sans fausse modestie, il est difficile, voire périlleux, d’essayer de se glisser dans le sillage tant du chanteur, de l’auteur, que du performeur dans les talk-show.

Je n’ai curieusement jamais cherché à entrer en contact avec Jean-Louis Murat. Sans doute parce que j’ai cauchemardé, une nuit, qu’il me jetait hors de sa loge en me traitant de petite merde… Et aussi parce que je suis quelqu’un de timide et de réservé. Je ne me vois pas toquer à sa porte, mon album sous le bras, bonjour, on dit que je serais votre possible héritier… Ça fait un peu antiquaire qui viendrait renifler l’état des vivants tout en évaluant les meubles.

Comme Murat, j’adore Dylan et Leonard Cohen. Je l’ai d’ailleurs découvert avec “Avalanche”, sa fantastique et libre adaptation de Cohen pour une compil des Inrockuptibles, grande époque. Et comme lui, je chante le français doucement, car je sens, c’est physique, que c’est une langue qui se murmure, alors que je chante l'anglais à pleine voix.

Cet album précédent, Ruines Nouvelles, était clairement sous influence Dylan, et c’était assez naturellement que la silhouette de Murat traînait au studio de Luis Mazzoni*. Luis avait d’ailleurs travaillé avec lui à Clermont au milieu des années 90 (pour les fans, il est crédité sur un CD, mais je ne  me souviens plus duquel). Mon titre “À Découvert”, une chanson hantée par la crainte d’une guerre civile que France Inter a diffusée durant presque trois mois, est de loin la plus muratienne de mes chansons, dans le groove, le blues, le velouté, et une certaine gravité, même s’il y a aussi du Chris Isaak — ma voix n’ayant malheureusement ni le velours, ni les élans d’ange maudit de l’un comme de l’autre.

Mais quand j’ai envoyé Le jour la nuit le jour, mon nouvel album, à France Inter, la première réaction du programmateur fut de dire « Murat, sors de ce corps flegmatique ! » Ça m’a fait rire avant que je ne comprenne qu’il y avait quelque chose de définitif dans cette réponse. C’était un genre de non. Une porte fermée. Ce fut le début d’une assez longue série de portes closes pour ce disque, avec, pour raison, une trop grande proximité avec Murat, sans qu’on ne m’explique si ce qui dérange est une ombre tutélaire jugée trop envahissante, ou la suspicion d’un nouveau polémiste romantique — quand ça ne laisse pas carrément planer le soupçon du plagiat. 

L’ombre de Murat n’était pourtant pas avec nous, cette fois-ci, au studio. Je n’ai d’ailleurs pas retravaillé avec le même producteur. Bien sûr, je pensais à Cohen. J’ai commencé à écrire ces nouvelles chansons après avoir redécouvert l’album Ten New Songs. C’est cet album qui m’a montré le chemin. Le déclic de la création d’un album peut venir de n’importe où : une musique sortie par la fenêtre d’une voiture, un disque écouté chez des amis, à un moment où vous êtes, sans le savoir, à l’affût du rebond, d’un signe, du signal qui donnera la direction.

À bord du train qui me menait à Paris pour une interview dans l’émission Côté Club, je reçois un mail de la nouvelle chroniqueuse chanson de Télérama transféré par mon attaché de presse : « Trop Murat, désolée, je ne peux pas ». Je commence à serrer les dents. Valérie Lehoux, l’ancienne chroniqueuse du magazine, avait jusque-là parfaitement aimé et compris mes albums, sans doute mieux que moi-même. « Poète apocalyptique de la France d’aujourd’hui », avait-elle écrit. Mon attaché de presse me dit qu’il faut que je trouve un truc, une parade dès que le sujet Murat déboule sur la table.

 

 

 

 

 

Dans les studios, l’émission est à peine commencée que Laurent Goumarre me lance : « Jean-Louis Murat, on vous le fait souvent ? » Plutôt, oui… Je m’en suis sorti in extremis en imitant JLM : « Non mais c’est quoi cette question de merde ?… » Je suis assez bon imitateur. Ça a fait rire tout le monde, et m’a sans doute un peu sauvé. Mais cette histoire de ressemblance, d’inspiration, d’association est revenue à plusieurs reprises à l’antenne comme hors-micro. Il semble que ce soit ma chanson « À l’Ananas Café » qui crée la confusion : dans le phrasé, la ritournelle, et sans doute une forme de nonchalance. On a fini par conclure, avec Christophe Conte, autre invité, qu’il était finalement assez naturel de dire qu’untel nous en rappelle un autre. Belin semble avoir avalé Bashung — et ça ne dérange personne —, qui lui-même s’inspirait d’Alan Vega et de David Bowie. Bach trépignait avant l’arrivée de la diligence qui transportait les partitions de Vivaldi. Murat et Belin s’inspirent fortement de Dylan, jusque dans leurs costumes de scène… Dylan qui piquait tout à tout le monde, et ce dès le début en jouant une copie conforme de Woody Guthrie…

Au sujet de Murat, j'aurais aimé dire que la tournée qui a donné Innamorato m’a offert l'un des meilleurs concerts que j'ai vu, qu'il écrivait toujours des chansons immenses, que sa voix était plus belle encore aujourd’hui, qu’il était parmi les derniers musiciens à ne pas faire de la musique un spectacle… Mais je me suis retenu, de peur d’aggraver mon cas, de nourrir ce soupçon d’artiste sous influence, et de toute façon, dans ces émissions, tout va toujours trop vite.

J’ai pu voir Murat au moins quatre fois en concert ces vingt dernières années. Période Moujik, et puis ce dernier concert au Bolegason de Castres, après la sortie de Il Francese. Sur scène, tranquille, dans une salle à demi-pleine, il n’hésite pas à arrêter un morceau parce que le tempo ne lui convient pas ce soir. La musique semble s’inventer, se dérouler devant nous, et nous soulève. Il donne des versions différentes des chansons que j’ai pu voir en vidéo au cours de la tournée sur le facebook de ce blog. Je pense à Dylan, évidemment, capable de se retourner vers son band juste avant d’attaquer une chanson : « Ce soir on va la prendre en si bémol et en boogie !… » Bon courage, les gars. C’est de la musique live. C’est un concert. Ce n’est pas un spectacle vitrifié. Une approche assez jazz du live.

À la sortie du concert, je croise quelques copains, venus par curiosité : « Je ne m’attendais pas à ça », « Je pensais que j’allais me faire chier », etc…

 

Il reste que « L’Affaire Murat », comme je l’appelle aujourd’hui en rigolant, aura bien plombé ma sortie de disque, et m’aura surtout laissé avec cette incompréhension, ce truc que je ne m’explique toujours pas. Ça me donne un peu l’impression d’avoir été recalé au bac. J’aurais rarement entendu : « Ça me rappelle Murat, c’est cool ! ».

Il m’arrive de réécouter l’album dans ma voiture et de me demander, mais où trouvent-ils une si grande filiation ?… Et quand bien même : where is the God Damn problem ?

J’aime le blues, j’aime la folk américaine, j’aime l’ironie, j’aime les dandy qui ont l’élégance de se faire détester. Mes disques de chevet sont des albums de Neil Young, de Cohen, de Randy Newman… Je suppose que tout cela nous rapproche.

Moi qui rêvais d’ouvrir ma gueule dans les talk-show, je n’aurais sans doute jamais l’occasion de dire ce que je pense de certains sujets de sociétés, et c’est sans doute tant mieux : je me méfie de ce que je pense.

Il ne manquerait plus que Murat m’appelle pour me traiter d’usurpateur… Mais je rêve secrètement, et éveillé, de lui raconter tout ça autour d’une bonne bouteille de côtes roannaises, et j’en connais d’excellentes.

                                                                                                               Thomas

 PS: Pierrot me demande mes 3 chansons préférées alors:

“Les voyageurs perdus”, dans une version live filmée par un membre d’un groupe Facebook, très lente, divine. “Over & Over”, pour le groove tranquille et incandescent, l’élégance sensuelle des arrangements. Et “Je me souviens”, parce que c’est l’une des plus belles.

 

*NDLR: Sur Luis Mazzoni, je n’ai pas trouvé le crédit. Dans sa bio, il indique  avoir  travaillé en 1992 au studio des Amandiers (ensuite appelé MBS). Il s’agit du studio de P. Vacheron, qui indique chez Didier qu’il était fermé en 1990.  Luis a pu participer à Vénus ou à divers projets que Murat avait à l’époque (Moor, Dassin, Jeanne Moreau…).

 

LIEN POUR ECOUTER "COTE CLUB" sur France inter (à 5 minutes,  20'30), avec Christophe Conte qui sort : ""Le Flegmatic me fait penser à Murat, mais à l'époque où Murat savait encore écrire des chansons"

Sur RADIO CAMPUS (La souterraine): live à 41'30, et 1'09'46  propos sur Murat et qq vers chantés de Murat

Site personnel   et     facebook.com/theflegmatic

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J’espère que comme nous vous avez été touché par ce texte… et que vous êtes offusqués de ce “trop Murat!” d’Odile de Pias…  Pour y répondre, on serait tenté  de faire une longue liste d'artistes à guitare interchangeables… sans parler des chanteuses dont j'ai du mal à discerner les particularités. Le plus important est de savoir s'ils font des bonnes chansons et Le Flegmatic en a réussi beaucoup dans son dernier disque. Je vous propose une chronique signée Florence qui a écouté l’album sans idées préconçues… et plusieurs fois (pour moi, les albums folks et doux nécessitent plusieurs écoutes afin de rentrer dans les ambiances, les mélodies. Une journaliste chroniqueuse prend-elle ce temps?).

 

CHRONIQUE "le Jour la nuit le jour"(label We are unique/Ugarit 2022)                     

 

                         Pas d’idée préconçue ? Peut-être tout de même celle née du nom Le Flegmatic, dont je me demandais s’il était vraiment programmatique… Mais il apparaît très vite  que l’album déborde ce cadre : une belle intensité couve derrière la douceur et la mélancolie, et on découvre aussi des morceaux plus dynamiques, comme « Le yin et le yang » ou « Qu’attends-tu de moi ». Tout cela invite à y revenir, encore et encore, et pas uniquement par conscience professionnelle…

                   Flegmatique, Thomas Boudineau l’est face à un monde sur lequel il pose un regard désabusé, parfois ironique. Par de brèves notations, ou la chute brutale de “Le Yin et le Yang”, il épingle les travers de notre époque et le mal de vivre contemporain. Pourtant ce tableau de la France d’aujourd’hui est dans cet album relégué au second plan. L’album présente d’abord le portrait d’un amoureux moins flegmatique que malmené et désorienté, qui dit avoir perdu jusqu’au goût du péché. Beaucoup de chansons sont adressées à un tu, indifférent, disparu, ou devenu étranger : celle qui s’est laissé adorer parce qu’elle s’ennuyait, de qui il a tant appris, à ses dépens, dont il ne sait plus qui elle est … 

                    Face à ce réel, le personnage se cogne, tombe, se perd. L’album est parcouru de chemins qui changent sans cesse et ne mènent nulle part, de murs auxquels il se heurte. 3 titres sur 9 sont des questions, dont deux adressées à la femme aimée. Et de la perte de repère à la perte tout court, tout se dissout dans le rêve, les ombres, une atmosphère parfois fantomatique. Il est question de vivants qui s’effacent, de vaisseau fantôme, et même Maria la jolie serveuse de “L’ananas café”, désormais fermé, semble n’avoir jamais existé…

                   Car elle est là, la grande réussite de cet album et de cette écriture : peindre une atmosphère, la donner à voir, à sentir, par touches délicates, faire exister dans chaque chanson un monde - petit ou très vaste -, hors du nôtre ou à côté, oublié, disparu, rêvé ou inventé... « Les Travers » (une de mes préférées) rappelle même ces auteurs américains que Thomas Boudineau affectionne : un feu de camp, un loup qui rôde, et le personnage « les pieds dans la rivière, le cul sur une souche, à regarder le cosmos sortir par (sa) bouche. » L’attention constante à la couleur, à la texture du ciel, à la qualité de la lumière rend infiniment sensibles ces univers esquissés, paysages extérieurs tant qu’intérieurs - le cœur dans “Qu’attends-tu de moi” est un “ciel à la Turner”…

                Alors, quid de l’affaire Murat ? Il y a en effet parfois dans le ton, la diction, la langueur, une influence évidente – “L’ananas café” est même assez remarquable à cet égard dans son phrasé suave et un peu nonchalant. Thomas Boudineau - il le dit très bien dans son texte - est lui aussi un

“murmurant”, et Murat ne renierait sans doute pas le credo de “Le Yin et le Yang” : “Ivre de rêve et de murmure, vivre de fiction”. Il y a aussi dans l’écriture un goût du choc fécond entre le quotidien et le poétique : “le ciel est insaisissable, j’ai une mine épouvantable” chante-t-il dans “Qu’attends-tu de moi” ou encore “le ciel s’est déchiré au-dessus de moi /toujours cette voiture devant chez toi” dans “Le jour la nuit le jour”. Cet auto proclamé flegmatique dit également très bien l’exaltation amoureuse, la tentation de l’absolu. Le “pour une fille” qui donne son titre à une chanson devient dans le refrain “pour la beauté”, cette beauté qui l’a conduit à tout laisser, à quitter le monde des hommes… cette beauté que Murat a fréquentée le temps d’une saison dans Babel. Comme son aîné encore, il jongle entre les images très visuelles et concrètes et les maximes générales, les constats souvent désabusés : “Tout n’est que poussière, tout n’est que vanité”, “les hommes mènent une vie distraite”… Il aggrave enfin son cas quand il dit à Laurent Goumarre dans Côté Club que les deux morceaux qu’il a choisi de diffuser ont été écrits très rapidement ! Mais pourquoi lui reprocher ce qui fait aussi le charme et la réussite de cet album - et la marque de son talent d’auteur et de mélodiste ? Et, à sans cesse le ramener à cette influence, laisser croire qu’il ne pourrait être qu’un suiveur énamouré ou un imitateur maladroit ? L’album, très harmonieux et cohérent dans ses motifs, son imaginaire, son ton, révèle un tempérament, une sensibilité - dans une écriture plus resserrée, plus limpide que celle de Murat. Les mélodies trottent durablement dans la tête, les formulations frappent régulièrement par leur justesse, les images donnent à voir un univers qui lui est propre. Il y a bien ici une voix, qui ne perd pas de sa singularité de s’être nourrie des autres - l’admiration est ici généreuse et créatrice !



Merci Florence! 

 

 

L'ARCHIVE EN PLUS INEDITE

Je connais Le Flegmatic depuis 2015, après son repérage par la Souterraine (comme Tristan Savoie, Gontard…). Après son 2e album, on avait commencé une interview.. et jamais terminé. Ça arrive... Peut-être que Thomas avait peut-être déjà senti le piège d'être rattaché au bonhomme d'Orcival? Je connais cet écueil des "Inter-ViOUS ET MURAT"... avec cette référence "Murat" un peu lourde, mais j'espère que l'effet n'a jamais été de réduire les artistes dans ces comparaisons. Voici ce que Thomas avait commencé à me dire en mai et juin 2017 ...

 

-  Quel est votre parcours musical? (apprentissage, découverte, premiers groupes...)

Le Flegmatic: J ’ai  toujours écrit, ou pensé à écrire, et bidouillé des choses. Pris des notes à la volée, dans des carnets ou des dictaphones. J’ai toujours voulu chanter dans une aventure qui soit la mienne, mais je suis un tardif… 

Mes premières incarnations de musiciens, c’est au trombone. Mon premier instrument. L’année du bac, j’accompagnais des bluesmen toulousains, dont Jeff Zima. Je me sentais parfaitement à ma place avec ce bonhomme de la Nouvelle-Orléans. J’ai essayé de m’approcher du jazz, mais je suis trop désinvolte. J’aime le blues. J’ai tenté une école de jazz à Toulouse, mais je me suis vite rendu compte que mes préoccupations n’étaient pas du tout les mêmes que celles de mes camarades. J’étais entouré de vrais musiciens, obsédés par le timbre de leurs instruments, et la virtuosité. Je me sentais misérable à leurs côtés, à la traîne.Sans parler des cours d’administration pour t'apprendre à monter un dossier d’intermittent... A ce moment Murat causait pas mal à la radio. J’ai compris que mes questions étaient plutôt du côté de ceux qui écrivent et chantent leurs textes que du côté de la virtuosité instrumentale.

 

J’ai chanté mes premières chansons en français en 2001. J’ai gagné quelques tremplins, mais j’ai trouvé le milieu de la chanson étriqué et convenu. J’ai tenté d'enregistrer quelques bidouilles mais je trouvais ça très mauvais. A cette époque j’écoutais des américains : Songs Ohia, Calexico, Low, mais aussi Marc Ribot, Tom Waits, Jonathan Richman. Une certaine culture du son des grands espaces et de la matière noire pour les uns, du jeu avec les genres et de la parodie, pour les autres… Ajoutez à cela Katerine et Jean-Louis Murat sur chaque épaule... J’ai assez vite compris que je n’étais pas mûr pour assumer mon propre chemin. J’ai rangé ma guitare et repris mon trombone suite à une rencontre extraordinaire : Angil & The Hiddentracks. Les chansons (en anglais) étaient parfaites, la musique très libre, affranchie… Je me suis fondu dans cette aventure et dans la musique de quelqu’un d’autre sans aucune forme de renoncement, avec sérénité. Accompagner quelqu’un est une expérience vraiment délicieuse, presque métaphysique. On s’oublie. On se fond. On peut atteindre une forme de grâce.

Ce n’est qu’en 2012 que je me suis remis à écrire. J’ai trouvé ma voix, au sens propre : le timbre, la diction, les tonalités dans lesquelles j’étais à l’aise et le style d’écriture, ce que j’avais envie de me raconter, et de raconter aux gens… C’est là, à 32 ans, que commence l’aventure « Le Flegmatic ».

  

2)  Est-ce que votre formation de Tromboniste  a une influence sur vos compositions? Et de la même façon, votre intérêt pour le jazz et le blues, est-ce qu'il en reste quelque chose? 

 

Le Flegmatic: Je n’en suis pas sûr. La seule apparition du trombone dans mes deux disques c’est un solo sur la chanson Peter Falk. J’ai tout de même fait une poignée de concerts où je samplais la guitare ou le piano pour faire un solo de trombone, mais j’ai vite trouvé ça artificiel. Je ne suis pas très fan des loop. Je trouve que ça met de la distance avec le public. Du coup, je fais comme « l’autre » : harmonica autour du cou, et en piste !

J’ai replongé en profondeur dans le blues récemment, en plongeant, justement, dans Dylan. Il t’y ramène en permanence. Du coup je pique une phrase de temps en temps à Robert Johnson… Mais au-delà du genre même je crois que Le Flegmatic c’est une forme de blues. C’est du spleen francophone. C’est du blues, mais sous une autre forme… Avec Benjamin Caschera, de La Souterraine, on parle de bleu, du coup. Je compose en ce moment des chansons très bleues sur des patelins que l’on va appeler les « Bleus de France ». C’est un jeu qu’on a mis en place avec la campagne de souscriptions Microcultures pour Bouleversement Majeur : les participants pouvaient me commander une chanson sur une ville ou un village… 

3) Peut-être un point de rapprochement avec Murat alors... cette idée de chanter les villages français?  (j'en profite pour saluer Travis Burki qui faisait lui aussi des chansons à la demande)

 

Le Flegmatic: J’aime chanter le paysage, la route. Les cartes topographiques m’inspirent, les rivières, le parcours des rivières… un village ou une ville. J’ai très vite adoré ça, chez Murat, cet attachement au paysage. Et curieusement la chanson et ce qu’elle porte en deviennent universels, ça parle à tout le monde. 

 

4) Un des rapprochements avec Murat que je voyais, c'était la bossa nova. Tu as dit en interview que tu avais trouvé ton style aussi en jouant ce style [sur des reprises de Radiohead)? La bossa est-elle aussi du "bleu"?

 

Le Flegmatic:  La bossa, le saudade… J’en ai une approche assez nonchalante. J’en écoute très peu, je connais mal. Mais j’aime l’esprit et les couleurs qui s’en dégagent. Ce rythme, la façon de jouer les accords à la guitare classique laissent beaucoup de place à la mélodie, au chant, au son de la voix. On peut alors raconter une histoire, poser une atmosphère avec très peu, et jouer avec. Quand les gens se retrouvent dans une ambiance familière, quand la chaleur est installée, alors on peut commencer à glisser, à surprendre et se surprendre, se laisser dériver… La bossa c’est du blues, du bleu, et j’aime bien y raconter des choses d’un quotidien cru, des choses pas jolies sur des mélodies délicieuses..

 

5) Autre point commun : le nom d'artiste... Pour le coup, le tien colle  assez bien à ton univers... Comment tu te sens dans cette peau? Est-ce qu'elle ne pourrait pas être un peu réductrice? (Je me demande si on peut écouter ta musique avec une idée préconçue du coup)...  Et par extension, est-ce que tu pourrais être énervé musicalement?

 

Le Flegmatic: C’est vrai que j’ai parfois peur que cette identité, cette « incarnation » me bride… Ça fait 20 ans que je cherche mon double… D’ailleurs sur FIP comme sur la plupart des articles qui ont été écrit sur l’album, on parle de « Thomas Boudineau ». Je crois que c’est un peu foutu, du coup… 

Quant à m’énerver musicalement... J’ai déjà essayé de chanter comme Neil Young ou Robert Plant : c’était épouvantable… Je n’exclue pas de monter un jour un band de blues histoire de me dérouter et d'apprendre… Mais j’ai grandi avec Chet Baker et Louis Chédid...

Ceci-dit l’album que nous préparons est plus resserré, plus tendu, presque crépusculaire. Ça risque de trancher, un peu. Je me suis posé la question de le sortir sous mon nom, mais je n’en ai pas encore fini avec Le Flegmatic.

 

Terminons par du live... avec accompagnement guitare, comme on devrait le retrouver lors du Week-end Murat, Yes sir! au Fotomat- ! (Clermont-ferrand)   Set solo le vendredi 23/06 et covers de Murat lors du tribute samedi 24 (avec Belfour, Elvinh, Stéphane Pétrier, Alain Klingler, Coco Macé, Tristan Savoie, Marjolaine Piémont, Dory4, Eryk e, Sébastien Polloni, Soleil Brun + guest).

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #inter-ViOUS et MURAT

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