Je n'ai pas l'habitude d'en faire des tonnes pour les anniversaires... d'autant que Jean-Louis a essayé de cacher un peu son âge, et comme lui, je n'aime pas vraiment ça... même si j'ai contribué à faire établir la date et le lieu de naissance de Jean-Louis Bergheaud (je n'ai pas publié encore il me semble le petit bout de La Montagne qui le prouve).
Alors, on souhaite à Jean-Louis Murat qu'il puisse longtemps poursuivre sa jeune carrière... et on se revoit dans 10 ans pour le début de sa carrière de vieux bluesman... qu'il espère.
En terme de cadeau pour lui, une belle tournée pour ses 41 ans de carrière... et le tribute "AURA aime Murat!"... Il a exprimé dans le "Progrés" qu'il le prenait comme tel... et Laure Desbruères a fait un touchant message :"j'en connais un qui peut être très heureux".
On ne présente plus "La Souterraine" et Laurent Bajon, et on est très heureux que cette activiste de la pop indé soit le premier diffuseur de "AURA AIME MURAT!"
Pour rappel, La Souterraine a participé à l'éclosion de nos deux troublions Gontard et Nicolas Paugam devenus des têtes d'affiche.
[Le clermontois et fan Tristan Savoie a lui aussi sorti son premier disque "marcher dans un paysage" avec eux]
Vais-je dévoiler quel titre a été choisi par LAURENT? Oui, car c'est aussi un beau cadeau... C'est le titre de SILVAIN VANOT qui sera diffusé.
Il a fallu insister auprès de Silvain pour qu'il accepte de chanter à nouveau (depuis 2016 et son album Ithaque (à relire le live report avec la violoncelliste qu'on retrouve sur le titre de Richard Robert...), il s'est faire rare. Il m'indiquait n'en avoir plus envie... mais c'est bien un cadeau en gage de sa fidélité à Jean-Louis Murat qu'il a ensuite réalisé. J'ai aussi évoqué auprès de Silvain la mémoire de Matthieu Guillaumond, auquel le disque est dédié: l'interview de Matthieu (et Thibaut Dechance) l'a beaucoup touché... (à réécouter ici en fin d'article).
On pourra également se replonger dans l'interview croisée JLM/Vanot et ses beaux dessins d'illustration : ici
Le titre qu'il a choisi, c'est "rouge est mon sommeil"... de Vénus. Titre âpre... mais dont on a peut-être pas fini de parler puisque c'est le premier qui évoque l'intolérance religieuse... 30 ans avant "le martyr des chrétiens d'orient" en passant par Morituri (auquel pourraient s'ajouter d'autres titres de "la malle du grenier".)
De Salman as-tu des nouvelles ?…
De Salman as-tu des nouvelles ?…
Édit: il sera question du disque également sur Sol FM ce soir, dans l'émission Dissonancecognitive. http://www.sol-fm.fr/
PS:
NOTA BENE:
Pour souhaiter à JL MURAT un bel anniversaire, la solution: aller le voir près de chez vous
Et bien voilà... je ne suis plus le seul fan à pouvoir écouter le disque... Je m'y étais bien fait finalement : c'est quand même un rêve ultime du collectionneur d'avoir son disque, rien que pour soi... un peu comme le gars qui était le seul spectateur d'un concert de Dylan (en 2014). Ah, mon précieux... mais soit, je crois que ça commençait peut-être à me peser...
C'est un peu trop tôt pour demander des retours aux contributeurs et acheteurs de ces derniers jours (mais quelques uns nous ont déjà dit l'apprécier). J'aimerais que chacun puisse le découvrir tranquillement. Je vous invite néanmoins à préparer vos commentaires et avis, et j'ouvrirai un article spécial début février pour que vous puissiez vous exprimer, sans censure bien sûr.
Par contre, je vous invite à partager vos photos!
Moi, je ne le quitte pas: j'ai emené mon exemplaire faire du ski hier, en AuRA.
Précommande : par ici (pour le vinyle en avril ou si vous ne souhaitez pas utiliser paypal, contactez Stardust ou parlez-en à votre disquaire!)
Comme je l'écris souvent, "il faut aimer les artistes tant qu'ils sont vivants"! Et ce "tribute" est là pour ça... mais la plus belle façon de le dire est d'aller aux concerts, malgré les difficultés! La plus belle chose pour moi serait que quelques personnes qui tomberont sur "Aura aime Murat" se décident ensuite à aller à la rencontre de Jean-Louis...
Alors, on fait un petit rappel! Voici les dates de la tournée 2022! Dans un mois et demi! Alors, on se rend sur concertandco, digitick, fnac, carrefour... et on prend son billet!
25.02.22 LA MALADRERIE BEAUVAIS (60)
26.02.22 THEATRE DE COUTANCES (50)
02.03.22 FESTIVAL HIBERNAROCK AURILLAC (15)
03.03.22 L’AVANT SCENE COGNAC (16)
04.03.22 L’ENTREPOT LE HAILLAN (33)
05.03.22 SALLE DES FETES SAINTE-BAZEILLE (47)
11.03.22 MAISON DE LA CULTURE NEVERS (58)
12.03.22 ESPACE DU CROUZY BOISSEUL (87)
17.03.22 CENTRE CULTUREL LE ROYAL TAVANNES (Ch)
18.03.22 THEATRE VITRY LE FRANCOIS (51)
19.03.22 CONTRE COURANT MJC BELLEVILLE-SUR-MEUSE (55)
24.03.22 LA BOUCHE D'AIR NANTES (44)
25.03.22 THEATRE LE RIVE GAUCHE ST ETIENNE DE ROUVRAY (76)
26.03.22 THEATRE DE LA NACELLE AUBERGENVILLE (78)
30.03.22 LE RADIANT LYON (69)
31.03.22 THEATRE DES ALLOS CLUSES (74)
06.04.22 PAUL B MASSY (91)
07.04.22 LE SPLENDID LILLE (59)
08.04.22 LE REFLEKTOR LIEGE (Be)
09.04.22 LE BOTANIQUE BRUXELLES (Be)
12.04.22 LA COOPERATIVE DE MAI CLERMONT-FERRAND (63)
15.04.22 LES ABATTOIRS BOURGOIN JALLIEU (38)
16.04.22 THEATRE & CINEMA GEORGES SIMENON ROSNY SOUS BOIS (93)
19.04.22 LE TRIANON PARIS (75)
04.05.22 LE JARDIN DE VERRE CHOLET (49)
05.05.22 THEATRE ANCENIS (44)
06.05.22 SCENE NATIONALE LA PASSERELLE ST BRIEUC (22)
PS: Une erreur a été faite sur la pochette du CD. Elle sera corrigée pour le vinyle. Le disque est bien-sûr dédié à Matthieu Guillaumond, et non Guillaume... On en reparlera.
LE LIEN EN PLUS
Deux petites chansons de FLORENT MARCHET...
A propos de Courchevel: J'avais publié ce courrier de Matthieu à un sociologue bien connu.
Cher Monsieur, Vous ayant entendu dimanche dernier, sur France Inter, réfléchir sur les notions de domination et de capacité des dominés à partir de la chanson de Michel Jonasz, "Les vacances au bord de la mer", j'ai songé que vous devriez écouter - si vous n'avez pas déjà eu l'occasion de le faire - la chanson de Florent Marchet qui s'intitule "Courchevel" et qui, me semble-t-il, s'inscrit un peu dans la lignée de celle de Jonasz. Sauf que dans "Courchevel", on découvre que l'univers qui faisait rêver l'enfant Jonasz n'est peut-être pas si désirable qu'il paraît l'être à première vue. La preuve avec ce court extrait du texte :
"Tu nous faisais rêver Mais on ne savait pas Que dans cette vie-là Le coeur n'y était pas".
Je vous laisse écouter le reste si vous ne connaissez pas cette chanson, qui évoque, en somme, la souffrance que peut aussi générer la domination sur... les dominants eux-mêmes. Cette chanson, qui raconte une histoire triste sur un rythme dansant, dans la grande tradition de "Je chante" ou de "Marcia Baila" par exemple, me semble être une popsong très réussie.
Désolé d'encombrer votre boîte à lettres professionnelle avec ce courrier bien futile, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vous contacter.
Chaleureusement,
M. GUILLAUMOND.
Et voici sa réponse : > De : "Philippe CORCUFF" Bonjour, Merci pour votre réaction et surtout la nouvelle piste. Je ne connais pas les chansons de Florent Marchet en général et "Courchevel" en particulier. Vous avez raison de pointer les effets de la domination chez les dominants eux-mêmes. Dans le chapitre 10 de mon livre (qui s'efforce d'élargir la critique du capitalisme contemporain), je distingue les deux types de critique : 1) une critique qui met en avant les effets des inégalités, et qui dans l'analyse du capitalisme renvoie à ce que les marxistes appellent la contradiction capital/travail; et 2) une critique qui met en avant les effets désagrégateurs de la domination de la marchandise et de l'argent, et qui renvoie à ce que j'appelle "la contradiction capital/individualité". bien à vous
1) Et bien, mes chers amis, et surtout vous, chères amies, meilleurs voeux à tous! On va se souhaiter très très forts de pouvoir assister aux concerts prévus dans quelques semaines! J'ai cru voir que Jean-Louis devrait ces jours-ci commencer à nous préparer tout ça...
Autre événement que j'attends impatiemment et avec fébrilité : la sortie du disque "AURA aime Murat!" le 11/02. Stardust attend toujours les CD pour les envois aux contributeurs en avant-première, et dans le même temps, nous inviterons la presse et les chroniqueurs à l'écouter (lien sur demande via l'outil "contact"). Enfin, il est possible de le précommander: via paypal pour 12 euros (le cd, prix de lancement exceptionnel!). La version streaming sera composée de 22 titres (ainsi que le vinyle).
PS: J'ai supprimé la publicité sur ordinateur pour 2022 sur le blog, celles qui s'affichent encore est gérée par Overblog (et les blogueurs ne touchent rien là dessus). Pour 2 euros, la plateforme vous propose de la supprimer. C'est une option intéressante pour vous faciliter la lecture sur mobile... J'espère bien en 2022 vous faire rentabiliser cet investissement éventuel.
2) Dans les tops 2021 que s'amusent à dresser certains, je n'ai pas vu de "la vraie vie de Buck John".... à une exception près:
Merci à François Dufour, un des rédacteurs du webzine DarkGlobe, ici, Buck se glisse dans son top 3 des albums de l'année: "Un album que l’on espérait, c’est à dire complexe, pensé et réfléchi, maturé sans doute davantage que les dernières productions éruptives, écrit et étayé par le talent mélodique (la facilité même) du génial barde auvergnat."
Mais passons à du plus solide, avec la critique de MARC sur le site "mescritiques.be". 16e critique qu'il signe sur un album de Murat, c'est une sorte de vieil ami épistolaire. On est content de le retrouver.
Il y a trois albums de ça, Jean-Louis Murat a changé de style avec un assez expérimental, amusant et moins plaisant Travaux sur la N89 avant de reprendre le cours des choses dès Il Francese. Enfin, pas vraiment, le passage à un son à la fois plus synthétique et direct est resté.
On l’avoue, le nom de l’album et sa pochette avaient laissé espérer une évolution vers une musique plus organique. Il n’en est rien mais on retrouve ses repères d’autant plus vite. Oublions donc pour le moment sa veine plus champêtre ou plus tournée vers la nature. On a relaté 15 albums en ces colonnes, on ne va pas pouvoir jouer l’incompréhension.
On peut noter une absence de morceau qui nous chavire à coup sûr mais il n’y pas de moment incongru au point de déranger non plus. Par contre, on n’avait pas vu venir la prise de densité de Gigi Babba, cette façon qu’a ce bon morceau à se hisser à des sommets de rock presque progressif. C’est celui qui encapsule le mieux le climat de cet album en tous cas.
Par le passé, la froideur du son pouvait aussi laisser transpirer une vraie émotion (sur un de ses chef-d’œuvre comme Dolorès) et c’est un peu moins le cas ici. Mais si on frissonne moins, on reste définitivement rivés écoute après écoute. Jean Bizarre aurait pu se retrouver sur le grand album susmentionné mais il y a un vrai groove ici, peu dansant peut-être mais qui rend l’écoute bien gratifiante. On retrouve cet allant à d’autres moments de l’album, sur Chacun Sa Façon par exemple. Même si la pensée semble un peu incongrue dans ce contexte sanitaire (qu’on n’avait pas attendu pour ne plus aller aux concerts), tout ceci semble taillé pour le live.
Mais c’est un album de Murat, donc il garde aussi quelques aspects bien ludiques (Traverser la France). Parce qu’on a beau le connaitre, écouter un album au style proche de ses réalisations précédentes, il y a toujours cet élément de surprise, cette possibilité d’étonnement, de références cyclistes inattendues (Les Molteni). Evidemment qu’on va continuer à suivre et relater les albums de Jean-Louis Murat. Etrangement, plus l’album semble opaque et identique au précédent, plus on l’écoute pour le relater plus on s’attache.
PS: Même Magic n'a pas classé Murat dans son Top 100 (notons qu'il y figure Chevalrex, qui est un artiste "AuRA aime Murat"!)
Pour 2022, je n'ai pas pris la bonne résolution de ne plus faire de liens en plus, alors, en voici 4:
LE LIEN EN PLUS "quand Murat ne s'invite pas dans la campagne..."
« Nous buvons et nous danserons sur vos paniques de poltrons », propose-t-elle sur une musique qui invite autant à la fête qu’une chanson de Mylène Farmer déclamée par Jean-Louis Murat et qui ferait passer la vidéo de candidature d’Éric Zemmour pour une soirée animée par Patrick Sébastien. « 2022 sera ce que nous en ferons », conclut-elle. Si c’est à l’image de ce clip, autant mourir tout de suite.
Sur ce "cliché" éculé, un petit tweet récent :
"Afin de terminer cette année 2021 dans l'euphorie qui la caractérise, j'ai décidé que la chenille du 31 se fera sur du JeanLouisMurat."
"En attendant Bojangles", adaptation d'un roman à succès, sort prochainement. Il est réalisé par Régis Roinsard, le réalisateur du clip "au Mont Sans-Souci". Ce dernier fait à nouveau jouer Romain Duris après "Populaire". J'en avais déjà parlé en 2020 dans un long article barbant pleins de bricoles... un peu comme celui-ci
Alexia Aubert que je croise sur les réseaux sociaux crée des chansons sous forte influence de Murat. Elle est interviewée sur radio AGORA: Diffusion sur Agora Cote D’Azur le 15 Janvier 2021 et déjà sur youtube.
Elle cite à dix minutes Murat avec Alain Bonnefont, puis choisit "il neige" à 30 minutes et nous en parle après la chanson. Elle l'écoute depuis "regrets". "sa musique est aussi une poésie". L'animateur y va aussi de son petit propos puisqu'il est fan également (on a déjà cité cette radio sur le blog).
LE LIEN EN PLUS HISTOIRE DE REPIOCHER DANS LES ARCHIVES DU BLOG
Le fait que Murat ait critiqué "les Enfoirés" ressort très régulièrement à chaque "campagne". Ce jour, sur mes tablettes, je tombe sur une interview de 2012 de la chanteuse Lââm (que je n'ai pas cité à ce moment-là).
Public : Jean-Louis Murat estime que Les Enfoirés, dont vous faites partie, sont des hypocrites qui font avant tout leur promotion. Qu’en pensez-vous ?
Lââm : J’ai bien du respect pour Jean-Louis Murat, mais il est à côté de la plaque. Les artistes qui acceptent de se produire pour les Restos du Coeur croient en cette cause. Fabrice Luchini ou Gérard Jugnot n’ont pas besoin des Enfoirés pour assurer leurs promos. J’aimerais savoir ce que Jean-Louis Murat, lui, fait pour les millions de pauvres dans ce pays…
Il était prévu que les contributeurs du projet reçoivent leur CD pour le sapin, mais il y a eu un petit retard. Encore quelques jours d'attente! Ils pourront avoir le disque bien avant la sortie officielle "public", qui sera le 11 Février 2022 (cd et streaming). Vous connaissez les délais pour les vinyles, pour ceux-ci, il faudra attendre le printemps.
En attendant, voici la pochette réalisée par l'agence Stardust :
La photo originale est de Franck Courtès. Rappelez-vous, nous l'avons interviewé en 2016, et il avait déjà accepté la diffusion de belles photos inédites de Jean-Louis, dont celle-ci que Franck conservait sur son téléphone.
J'aime assez: JLM, le regard doux, l'air mystérieux, et derrière une vitre, symbolique d'une Cover, des reflets, comme les mains des artistes qui tentent de s'emparer de l'oeuvre/de l' artiste... On peut y voir comme cela peut être une tâche ardue...
Alors, je vous ai épargné certains comptes-rendus de concert: La Féline et Belin, Howe Gelb... à l'Opéra de Lyon, Maxime Le Forestier à Bourgoin, et ça ne veut pas dire que je n'ai pas pris beaucoup de plaisir... mais je vais quand même prendre le temps de vous parler de mon dernier week-end (enfin l'avant-dernier maintenant)... notamment parce qu'il sera quand même question de Murat par endroit.
- Dès que je peux, je vais voir les spectacles proposés par ALAIN KLINGLER (C'était je pense la sixième fois vendredi 4/12). Je vous en ai déjà parlé régulièrement, et récemment, car il était un invité naturel du disque "AuRA aime Murat". Toujours avec l'accompagnement de son seul piano, après "le cabaret des garçons d'honneur" avec Lionel Daméi, et Christophe Roussel, des chansons sur l'amour et le sexe avec Lionel Damei, et "chansons d'écrivains" avec Hélène Gratet; avec cette dernière, il propose cette fois une divagation musicale autour de l'au-delà, du mystique et de l'après : "ET SI EN PLUS IL N'Y A PERSONNE" (cie Ad Libitum, au Théâtre Municipale de Grenoble). Pas de panique, on restera bien loin des bondieuseries, et on s'amuse même parfois franchement, notamment quand Alain se moque du politiquement correct actuel avec un second degré plaisant sur son homosexualité ou qu'Ophélie Winter se pointe pour témoigner. On s'amuse, on se cultive avec des intermèdes qui nous invitent à découvrir des auteurs (via quelques lectures rapides, dont le dernier Houellebecq)... et surtout, on prend plaisir à découvrir ou à redécouvrir des magnifiques chansons, je pense à une chanson d'Allain Leprest, ou "Exercice De Simple Provocation Avec 33 Fois Le Mot Coupable" de HFT.
Après l'avoir entendu nous chanter "les jours du jaguar", "le lien défait", Alain reste toujours fidèle à Murat... le thème s'y prêtait, et surprise, c'est le récent "rendre l'âme" qu'il met à l'honneur cette fois en duo avec Hélène Gratet. Plus tôt dans le spectacle, c'était, oh, joie, une de mes chansons préférées, "l'examen de minuit" qu'il interprétait également (ce titre figurait déjà dans un de ses disques). Hélène Gratet navigue à côté de lui, occupant l'espace, profitant de quelques bonnes idées de mise en scène et chante également très bien (surtout dans un répertoire plus classique: Piaf ou Barbara).
Extrait de "RENDRE l'AME" et "L'EXAMEN DE MINUIT"
- Je me dépêche pour rentrer et franchir le col alors que la neige n'est pas loin... Après avoir vérifié que la météo ne va pas de se dégrader, je décide d'aller voir FLORENT MARCHET à ANNEMASSE le lendemain (à Château rouge). (Après la pluie, j'aurai quand même une bonne averse de neige pour rentrer, mais aucun regret pour les efforts et les frais: j'avais déjà découvert certains titres de Courchevel dans un petit théâtre de Grenoble, je voulais revivre ça).
Depuis "Bamby galaxi", je n'ai pas tout suivi des faits et gestes (lectures, musique de film) de Florent Marchet, même si à une époque, j'avais eu l'intention de faire un "surflorentmarchet.com"... J'ai tout de même acheté son livre "le monde du vivant" (chronique paysanne de notre époque). A ce sujet, je témoigne d'une belle rencontre après le concert, un couple de jeunes gens qu'on aurait pu croire égaré (Florent Marchet se moquant de son public de retraités pendant le concert) a parlé à Florent de l'émotion qu'il leur suscitait, notamment ce livre, la jeune fille travaillant en MRJC (jeunesse rurale catholique), elle a indiqué que ce livre était un reflet exact des réalités qu'elle vivait au quotidien... et que de ce fait, elle était pour l'instant dans l'incapacité de le terminer. Je pense que Florent Marchet en a été très ému, ne sachant pas trop quoi leur répondre. Cela m'a un peu conforté dans l'idée que, malgré la succession de tubes en puissance, avec Bamby Galaxi, Florent Marchet nous avait un peu égaré dans l'espace. C'est pour ça que j'étais impatient de découvrir les nouveaux titres qui étaient normalement au programme.
... et pour le coup, c'est le grand retour sur terre, avec de la chronique sociale, peut-être plus "urbaine" (Créteil...), deux chansons en miroir (le mari violent, la femme battue), et encore d'autres (Dakota, réponse aux fuyards de Bambi Galaxy)... et à ma grande surprise, c'est sur sa traditionnelle chanson "parlée" (la technique a tendance à m'ennuyer) que je prends une grande claque: un véritable récit (d'enfance), avec une musique pourtant extrêmement captivante (Freddie Mercury)... Bon, si on reprend Rio Baril, Bambi galaxi, on sait qu'il maîtrise cette exercice (même si j'ai des réticences, c'est vrai que j'apprécie ces chansons parlées):
A part ces nouveaux titres, on a eu droit à un best of "introspectif" (le terrain de sport, les amis...), avec sur une bonne partie des titres l'intervention d'une section cuivre (trompette, cor, trombone).... Sur le premier titre, j'en ai eu des frissons. On aurait pu imaginer que Florent ose quitter son piano pour une chanson uniquement accompagnée des cuivres, mais non, on en reste à des ponctuations essentiellement sur les refrains de manière assez sage (bon, le temps de préparation a été réduite pour ce one-shot proposé dans le cadre d'une carte blanche), mais c'était très bien!
Pour déplomber un peu l'ambiance, on retrouve un Florent Marchet très drôle... se payant les locaux sur l'âge, les célébrités d'Annemasse (Nabila et Mussolini...)... Dans son style un peu tête à claque, il excelle!
la set liste -qui a fait l'objet de quelques changements il me semble. Je n'ai plus tout en tête.
Même s'il était annoncé un nouvel album plutôt piano et simple (sur le petit document remis à l'entrée), à la sortie, Florent Marchet me parle plutôt d'un album ultra-produit... et que vu le marché, c'est pour cela qu'il a mis autant de temps pour s'y mettre: il fallait des pépettes! Hors de question pour lui de renoncer à ses exigences dans la production d'un disque.
Concerts de Florent Marchet
Dimanche 12 Décembre 2021 11h00. FLORENT MARCHET. Fontenay
Mercredi 15 Décembre 2021 20h30. FLORENT MARCHET. Montreuil
Jeudi 06 Janvier 2022 21h30. FLORENT MARCHET. Toulouse
Vendredi 07 Janvier 2022 21h30. FLORENT MARCHET toulouse
Jeudi 20 Janvier 2022 20h00. FLORENT MARCHET. Allonnes
Mardi 01 Mars 2022 20h30. Nantes
Samedi 05 Mars 2022 20h00 Bourgoin-Jallieu et j'y serai!
Ps : Florent Marchet a regretté que Clarika ne fasse pas partie des personnalités liées à Annemasse sur la page wikipédia de la commune, il a indiqué qu'il ne savait pas comment faire et que les personnes du public sans doute non plus... et bein, si! Voilà, c'est fait:
Petit clin d'oeil dans la set-liste du bar:
Est-ce depuis les concerts de Clara en Haute-Savoie à la fin des années 70?
En tout cas, ce samedi 11/12, la musique m'avait amené plus au sud... mais Florent Marchet était toujours là... trainant dans les couloirs:
Avant de vous annoncer très rapidement des news du projet (je vais reprendre des cours d'accouchement sans douleur), voici quelques nouvelles d'artistes du projet... et c'est quand même assez classieux!
1) On commence par ALAIN KLINGLER qui a une actualité demain et samedi à GRENOBLE... et il chantera du Murat. Après "chansons d'écrivains", il met à l'honneur avec Hélène Gratet, "des chansons du répertoire et des textes très divers, tous traversés par la quête spirituelle, le visible et l’invisible, le sens de l’existence". C'est au théâtre de Grenoble, et j'y serai demain, car c'est toujours passionnant, émouvant et drôle.
Son nouvel album sortira en 2022. Et je vous annonce que c'est sa reprise des "jours du jaguar" qui clôturera le disque "Aura aime Murat", on a voulu finir le disque comme se finissent tant d'excellents concerts de Murat...
2) NICOLAS PAUGAM
Je vous en ai fait un petit live report il y a peu de temps. Son nouveau disque PADRE PADRONE est sortie, porté par un duo avec JP Nataf en ouverture, et la participation de la section rythmique d'Iggy Pop! C'est toujours un peu foutraque, mais quelle énergie et quelles chansons, avec des orchestrations qui créent l'addiction (guitare et claviers du "le bruit de l'eau", le rythme de "Burkinabé"... en passant par une chanson folk "viens dans ma vallée" qui a tout d'une grande chanson traditionnelle et intemporelle!!). Avec l'insomnie, j'avais "Hey Gus" dans la tête une partie de la nuit.
Je vous laisse découvrir la chronique de Yan Couton (qu'on a déjà croisé ici en tant que parolier de Gu's Musics) sur indiepoprock :
L’imaginaire prodigieux de Nicolas Paugam se déploie ici dans un espace musical embrassant le jazz, le rock, la chanson. Synthétisant tous ces courants sonores, pour en livrer une vision décloisonnée. Comme s’il faisait sauter les verrous de chacun de ces logiciels pour programmer le sien.
« Padre Padrone », nourri de tous ces genres musicaux, redéfini la chanson française, en la plongeant dans l’altérité, en supprimant les fossés qui la parsèment, en ignorant la sempiternelle guerre entre avant-garde et musique populaire.
Tout dans « Padre Padrone » vibre d’une folle énergie. On y est porté par la puissance du rock, une pop explosée, des textes finement engagés, poétiques ou hallucinés, des arrangements aussi sophistiqués que formidablement ordonnés.
Quant à la Dépêche, ll indique : "Passionnante, pop et superbe, la musique de Nicolas Paugam est une des très bonnes nouvelles de l’année". Paugam dédicace l'album en écrivant "bon pour voyager partout"... C'est bien vu, c'est un sacré voyage qu'il nous propose!
Il organise un concert pour la sortie du disque avec deux camarades qui ouvriront pour lui: JP NATAF... et NICOLAS COMMENT!! (ce dernier partage avec lui une passion pour Manset). Une bien belle soirée à petits prix et à ne pas rater! C'est le 14/12 au PETIT BAIN! Billetterie
Le titre "le reason why" sur AuRA aime Murat! lui va comme un gant.
3) DRAGON RAPIDE
Après une sortie numérique, l'album des auvergnats "Mambo Jumbo" est sortie la semaine dernière (26/11) et c'était l'occasion d'une belle soirée au FOTOMAT à Bourgoin. L'album est salué par toute la presse musicale ( par exemple sur un site belge ou addict-culture).
Pour Rolling Stone, c'est un "régal d'un bout à l'autre"!
Cela vous donne une idée de ce qu'ils ont pu faire sur "C'est l'âme qu'on nous arrache"... et ça me fait bien plaisir qu'on rende hommage à toutes les Cor(r)ina.
C'est Olivier Perez (Garciaphone) qui a produit le disque. On est fier, enfin moi, de le compter dans les participants du disque, comme musicien et mix pour La Fille de la Côte (avec Matt Low)
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4) GONTARD
Du côté de Gontard, tout pareil!
Alors que Murat est obligé de se payer une pub dans Télérama, c'est lui qui a l'honneur d'avoir la chronique principale signée François Gorin, dans le journal: pour un album "abouti", "où suinte la sincérité, où vous poigne une émotion pas bidon". 3fff (édition du 24/11/2021)
Sa version du "troupeau" est une grande réussite, il y transpose son mal-être social.
5) Frédéric Bobin
Assez incroyable, après 25 dates de concert depuis septembre, Frédéric Bobin sera encore sur la route en février... pour une série de concerts avec KENT!
C'est le Mont-Sans-Souci, grande chanson française qu'il interprète dans "AuRA aime Murat!"
LA PHOTO EN PLUS
Dans la série "à quoi tu en es rendu mon fils" (pour alimenter ton blog), me voilà à feuilleter les catalogues de Noël...
Merci aux Espaces Culturels LECLERC de rendre accessible un peu de culture dans les espaces reculés...
On continue le train train de la promo avec l'intervention de RFI et Patrice Demailly... qui interviewait déjà Jean-Louis il y a 10 ans pour Nord Eclair. Et je dois dire que c'est souvent avec les personnes qu'il connaît bien que Jean-Louis se laisse moins aller aux divagations. Mais pour autant, il a toujours le blase... J'ai envie de dire qu'une petite série de concerts lui ferait du bien pour avoir une petite dose de "retours"... On retrouve un Jean-Louis qui s'interroge sur sa fonction, sur la chanson engagée, qui s'exprime sur sa vie amoureuse... et nous promet un revirement stratégique sur l'album prochain...
L'attachant et imprévisible chanteur auvergnat continue de publier des (excellents) albums à un rythme frénétique. La vraie vie de Buck John, sa dernière livraison, oscille entre questionnements intimes et existentiels, allers-retours historiques et groove amoureux. Rencontre lors d'une journée où l'humeur du bonhomme était sacrément accueillante.
RFI Musique : La vraie vie de Buck John ou la vraie vie de Jean-Louis Murat ? Jean-Louis Murat : Tout se mélange, ma vie est à tiroirs. Je n'ai pas d'identité très définie, je suis le neveu de Vercingétorix, le fils de Geronimo... Me projeter dans plein de personnages différents, ce n'est pas un problème. Et là, c'est celui de mon enfance (un héros de bande dessinée, NDLR). Avec l'argent de la messe, j'allais acheter ce petit fascicule. J'ai l'impression d'avoir appris à lire et à écrire dedans.
Ce disque est-il né à la suite de la période d’isolement forcé ?
Oui pendant le confinement, chanson par chanson, assez courte. Avec des contraintes comme toujours la même chaise, le même endroit. Deux, trois instruments, pas plus. Je n'avais pas ma basse, donc je n'en ai pas mis. C'était un signe de destin. Ça me plaît beaucoup, les contraintes. L'ingénieur du son du disque était à vingt-cinq bornes, il prenait les petites routes pour me venir. On a commencé à bricoler ensemble pour voir si ça marchait. C'est un album de circonstances.
Estimez-vous qu'il est dans la continuité du précédent Baby love ?
C'est certain. Sur le disque que je travaille actuellement, j'espère bien faire un changement stratégique complet, ne plus travailler de la même façon. Baby love n'a jamais eu sa chance sur scène puisqu'il est sorti pendant le confinement. On l'a relancé avec de nouveaux titres pour avoir un Baby love déconfiné. Mais on a été enfermé à nouveau.
On vous sent plus apaisé. Amoureux ?
Toujours (rires). Comme je raconte ma vie en chansons, ça m'échappe.
Dans À moi baladin, vous dites : "Apprends à t'aimer". Vous avez réussi ?
Il faut d'abord s'aimer pour que quelqu'un t'aime. Si tu ne t'aimes pas, tu n'es pas aimable. J'ai des problèmes d'amabilité parce que je suis mon pire ennemi. En l'absence d'apaisement, le couple ne marche pas. C'est l'expérience que j'en garde, en tout cas. J'ai trop de problèmes personnels pour pouvoir vivre en couple. Il m'a fallu une vie entière pour m'en rendre compte. Je n'ai qu'une idée, c'est le non-divorce dans toutes choses et j'ai passé mon existence à divorcer. Ce n'est pas un plaisir, je suis désespéré de le faire.
Qu'est-ce qui vous a poussé à suivre le mouvement des Gilets jaunes et à publier un titre par semaine sur votre site ?
J'ai fait six semaines. Ça m'a bien plu de suivre le mouvement. Je n'ai pas réécouté, je ne sais plus ce que je raconte dedans. Jamais personne ne m'en parle mais pour moi c'était naturel. Je viens d'un milieu d'ouvriers, d'artisans, de paysans, donc je suis typiquement Gilets jaunes. Pour moi, ce sont comme les peaux rouges, ils sont venus pour se battre mais de toute façon ils l'ont dans le baba. Les plus beaux combats sont ceux perdus d'avance. La modernité met de côté les gens, je vois bien comment vivent les personnes de ma famille. À une époque, ma maison de disques voulait que je prenne des cours de diction parce qu'on trouvait que j'avais un accent auvergnat trop prononcé. Non mais ça va pas ! J'ai jamais eu ni accepté les codes pour réussir dans ce métier.
La presse écrite n'est-elle pas pourtant d'une belle fidélité à votre égard ?
Il n'y a jamais un commentaire, en tout cas, qui aide à ce que le disque se vende. Les gens me connaissent mais par les interviews. Plus que par mes chansons, et c'est ça qui me désole. Le nombre de fois que j'ai entendu : "Je ne sais pas ce que vous faites, mais je vous aime beaucoup". Ce qui m'intéresse, c'est qu'on écoute ma musique. Je suis en total décalage inconfortable. La musique m'a sauvé la vie, je lui dois tout. J'en fais tous les jours, cela me permet de donner le meilleur de moi. Il faut savoir que j'étais programmé pour être plombier-zingueur. Heureusement que j'ai fait chier tout le monde pour ne pas quitter l'école tôt. Dans le milieu dans lequel j'étais, faire des études c'était un échec. Tu passais pour un taré.
Est-ce vrai qu'il existe chez vous des disques programmés pour être post-mortem ?
Absolument. Ce disque-là, par exemple, il y a sa doublure. J'ai douze autres chansons enregistrées, elles sont plus difficiles, plus politiques alors je ne les sortirai pas.
Pour quelles raisons ?
Je n'ai pas envie de me mettre une partie de mon public à dos, par exemple. Je n'y peux rien que tout soit idéologique désormais. Un jour, j'ai sorti un titre sur les chrétiens d'Orient, on m'a dit : "De quoi vous mêlez-vous ?" Qu'est-ce que je vais donc me faire chier avec ça maintenant ? Là, sur la face B, j'ai fait trois chansons concernant l'incendie de Notre-Dame. Ce serait une erreur mortelle de faire de la chanson politique. La chanson française est quelque chose qui ressemble à un oreiller ou à un somnifère. Comme je ne suis pas là-dedans, je préfère me taire. Pour les gens en France, un chanteur enchante les choses et doit fermer sa gueule à côté. Qu'est-ce que tu peux exprimer aujourd'hui avec la chanson française ? Des sentiments pseudo-romantiques, la culture de l'altérité comme ils disent dorénavant, des chansons positives... En France, tout est "hystérisé", je n'ai pas envie de ça. Je me demande si c'est encore utile de sortir des disques.
Pourquoi en sortir alors à un rythme annuel ?
Il faut que je bouffe, j'ai des enfants. La question, elle est simple. Je suis toujours ric-rac et je travaille pour tenir la famille à bout de bras. J'ai fait plein de disques ambitieux où je mettais tout le pognon dedans. J'ai constamment pris des risques maximums. Je me sens très responsable, investi, pratiquant un travail qui correspond à ma passion. Après, les discussions sur moi, "il est désagréable, c'est un sale con, etc.", ça me passe au-dessus des oreilles. On arrive toujours à ce point-là parce que personne ne parle de musique. J'ai toujours le cul entre deux chaises, je suis complètement paumé. Qu'est-ce que ça veut dire douze chansons en 2021 ?
"Mais que reste-t-il des chansons ? Que reste-t-il d'un amour ? Ne reste-t-il plus qu'un prénom ? Qui ne rime plus avec toujours". Ce questionnement émis dans Gigi baba sent le vécu...
Mes chansons sont parsemées d'histoires d'amour foirées. Ces questions-là, je me les pose tout le temps. Aujourd'hui, j'ai quand même le cœur assez large pour me préoccuper du sort de mes proches. Je ne suis pas tant égocentrique que ça.
C'est une évidence de parsemer aussi vos textes de références historiques ?
Je m'appelle Murat (Bergheaud au civil, NDLR) parce que c'est le bras droit de Napoléon. Petit, j'ai toujours voulu être professeur d'histoire. Quand Samuel Paty s'est fait décapiter, ça m'a fait un drôle d'effet. J'ai fait le transfert sur moi dans la chanson Marylin et Marianne. C'est l'idée que je me fais de la République. Entre la musique rock et la République, ça fait un tout pour moi. Et qui est couvert par deux poitrines, celle de Marianne et celle de Marylin. Je reviens à l'état d'enfance avec deux tétons. Je tète le rock par Marylin et je tète l'Histoire de France par Marianne.
Comment expliquez-vous que vous écrivez beaucoup moins pour d'autres ?
Personne ne me réclame. La dernière fois que j'ai dû écrire, c'est pour Nicola d'Indochine (Karma Girls en 2019, NDLR). Le business a beaucoup changé, les chanteurs essayent de garder les droits pour eux. Ils te proposent tous des co-signatures, je ne marche pas dans la combine. Nicola, il est réglo. C'est le seul avec qui je suis en confiance. Et puis, il m'aide beaucoup avec tout ce qu'il vend. Je lui en suis très reconnaissant.
Jean-Louis Murat La vraie vie de Buck John (Wagram / Cinq 7) 2021
PS: Ah tiens, je voulais parler du crédit photo dernièrement. Cette fois, la photo est bien indiquée de V. Jeetoo, et non plus de Jules Faure.
On se retrouve demain matin pour de nouveaux articles!!
Jeux de Mots et à double détente pour un petit article pour parler de ma métropole.
1) RHÔNE/Fourvière (rapport à la faith... ) :
J'étais à l'Opéra de Lyon mercredi, plus précisément au sous-sol, dans l'auditorium, dans le cadre de leur programmation "opéra underground" gérée par Richard Robert (qui a du coup a lâché la programmation des "nuits de Fourvière"). Des artistes sont invités régulièrement à présenter leur "disque du siècle". Une trentaine de personnes (dont Stan Mathis, GuiMauve de SoulKitchen, et l'adjointe à la Culture de la ville) étaient donc réunies dans le noir noir de l'opéra (lumière éteinte) pour écouter un vieux vinyle de 1981... "faith" de THE CURE. Un album que je connaissais peu, même si les titres 2 et 3 ne m'étaient pas inconnus, peut-être souvenir d'un best of ou du concert qui m'a été donné de voir (mince, déjà, 2016... J'y avais retrouvé l'auteur de cette chronique!)
Une belle expérience au son de cette basse énorme.
La petite discussion préalable et finale était également bien sympathique. "Faith", c'était le choix du touche à tout Fabio Viscogliosi (on le retrouvait sur la compil hommage à Nino Ferrer (pour lequel Murat aurait dû ou pu reprendre « chanson pour Nathalie », et on le découvre amateur de Murat dans sa playlist spotify).
Il est touchant d'entendre ce Monsieur qui a de quoi avoir le cafard en Haute-Savoie se replonger dans sa chambre d'ado et dans les sentiments qui lui sont venus à l'écoute de ce disque... si forts qu'il a écrit quelques années plus tard sur le concert du groupe au Palais d'hiver (à écouter ci-dessous), et si forts... qu'il nous raconte qu'une baffe en était tombée sur le parquet le détruisant en partie.
Tout aussi passionnant ensuite d'avoir l'analyse de Richard Robert, plutôt spécialiste du groupe (intervieweur de R. Smith en 1996 et signataire de quelques critiques de disque du groupe du temps des Inrocks) .
J'ai toujours retenu un propos de Vincent Ferniot (sur M6), pas encore cuisto, mais chanteur des CIVILS ("la crise économique") qui disait comme The Cure avait été un déclencheur: à peu près "mince, on peut arriver à faire de la bonne musique, même en ne sachant pas en jouer". Fabio Viscogliosi a eu à peu près la même remarque... mais en soulignant la qualité de la production et orchestration de cette formule trio.
Je me permets de relayer ce mot facebookien paru ce matin par RICHARD ROBERT:
Le mercredi 3 novembre, jour de mon relevé de compteur personnel annuel, j'ai – grâce à Fabio Viscogliosi, invité du Disque du Siècle de l'Opéra Underground – vécu une expérience un peu étrange, et très belle : j'ai pu écouter en public, dans l'Amphi de l'Opéra de Lyon, l'intégralité d'un de mes disques fétiches, à savoir "Faith” de The Cure.
Disque usé jusqu'au dernier sillon pendant les heures embrouillées de l'adolescence, mais qui a continué à m'accompagner dans tous les autres étages et étapes de la vie, "Faith" a su au fil du temps réinventer sa propre matière comme ma manière de l'écouter. En d'autres termes : comme tous les classiques, il a eu le don de résister aux assauts du temps, et de m'offrir dans la durée un train sans fin, sans cesse renouvelé, de pensées et de sensations ; train qui, jusqu'à la dernière gare, devrait donc filer dans ma vie sans s'arrêter ni dérailler.
Pour cette raison même, je me dois de revenir sur l'expression “album fétiche” que j'ai utilisée plus haut à son endroit. Un disque comme "Faith" m'a précisément aidé à ne jamais fétichiser les albums (et plus généralement, toutes les œuvres d'art) qui me marquent, même de façon obsessionnelle ; pas plus que je ne fétichise les périodes de vie auxquels ils peuvent, dans un premier temps, être associés.
Comme j'ai pu le dire aux côtés de Fabio lors de cette séance du Disque du siècle, "Faith" est, parmi d'autres albums de la même période, un disque qui peut aussi bien s'écouter en replongeant corps et âme dans son passé qu'en se détachant complètement de sa propre histoire, toute nostalgie bue. C'est une autre qualité des vrais classiques que de nous laisser cette totale liberté de choix.
Mercredi, allongé sur les coussins disposés sur le premier gradin de l'Amphi de l'Opéra, c'est de toutes ces manières que j'ai pu l'écouter, réconciliant dans mon esprit à la fois tous les âges de ma vie et tous les registres d'émotions, anciennes et nouvelles, qui me relient à lui. Expérience pleine que, 37 minutes durant, j'ai vécue tout en tenant dans ma main la main de celle dont l'amour m'est bien plus que cher (il est inestimable), tandis qu'autour de nous, serrée dans le noir, une portion d'humanité, pendant les mêmes 37 minutes, s'adonnait à une pratique que Leonard Cohen considérait à juste titre comme l'une des plus bouleversantes qui soient : le silence et l'écoute collectifs.
Comme l'a fort pertinemment remarqué Fabio, "Faith", sous ses apparences austères, voire sépulcrales, est un disque qui a aussi des vertus réconfortantes. C'est un jardin pris dans les brumes, par endroits recouvert de givre, et que traversent aussi quelques décharges d'électricité. Mais c'est un jardin : en cela, il remplit parfaitement sa fonction de lieu–refuge. Pourquoi, sinon, aurions-nous été si nombreux à aimer nous y abriter ?
Pendant ces 37 minutes qui m'ont paru à la fois hors du temps et passer comme dans un éclair, je me suis de fait senti comme dans un abri, d'autant plus accueillant que nous étions plusieurs à le partager.
Ce sentiment s'est encore renforcé lorsque j'ai pris connaissance des très nombreux messages que vous m'avez envoyés tout au long de cette journée, ici ou ailleurs.
Je crois bien que, tout au fond de lui et de la solitude qu'il vivait et cultivait farouchement alors, l'adolescent que j'ai été et qui, dans l'un de mes mondes d'avant, écoutait "Faith" en boucle dans le noir, rêvait secrètement de cette communauté-là.
Depuis le balcon de l'âge, et par-delà la distance qui nous sépare à jamais, je suis heureux d'avoir pu lui adresser un salut, et d'avoir pu exaucer son vœu.
Je me dois de vous exprimer ici ma plus profonde gratitude, puisqu'à ce cadeau qui n'a pas de prix, vous avez toutes et tous très largement contribué.
Merci infiniment.
Pour le clin d'oeil: même si The Cure est peu cité par Murat, on pourrait quand même se rapprocher de cette version de "la débâcle" au même moment:
En 1988, dans le fameux article de Bayon:
"Murat avance en tombant, tel un Robert Smith dégraissé. Dont il a (outre la compagne homonymique Marie) l'air hérisson straight perdu Boys don't Cry 79 et les baskets avachies quelconques. Jean noir ajusté, hanches minces, blouson rouge bicolore bouffant sur chemise de menuisier pendante (justement) au goût de Cure (d'habitude, c'est la déjà célèbre chemise à carreaux trappeur), et l'odeur tiède de Bashung à qui il a pu ressembler parfois".
En 1995, dans les inrocks, auprès d'un certain Richard Robert, Murat disait (peut-être pour lui faire plaisir):
"Je ne veux pas faire du Kieslowski à outrance, mais tout est lié: le balladurisme, la popularité d'un type qui ose parler de la grandeur de la France et promet de ne rien changer, et l'état d'esprit dans la chanson ici. J'en ai un peu plein le cul. Parce que le complexe va se renforcer. Si on doit se cantonner à vie à notre rôle de perroquet, à écrire du sous-Warren G, du sous-Morrissey, du sous-Cure, du sous-Stones, quel désespoir"
Sosie correct?
Bon à part ça, rappelons que Richard Robert nous fait l'honneur d'être un artiste du projet "AURA AIME MURAT", sur "Terres de France", son talent mûr pour susurrer des chansons douces y assure. [les titres sont partis au mastering, on avance, on avance]. Ah tiens, il avait justement repris:
Fabio Viscogliosi lui sera en concert à l'Opéra Underground le 16/12. infos [Edit: Et je vois que Fabio est sur le label OBJET DISQUE... de Rémi PONCET... alias Chevalrex, autre participant d'Aura aime Murat...]
2) SAÔNE/ Croix-Rousse(rapport aux Monts d'Or, à Caluire et la rue des feuillants)
Un peu après la grande période rock à Lyon, la WAVE à Lyon, qu'elle soit chaude ou froide, a été marquée par le VOYAGE DE NOZ auquel on a souvent accolé le nom des Cure, au moins pendant leurs deux premières décennies d'existence... Bon, ça se discute, mais il vaut mieux être Cure de Lyon que Cure à la Bourboule (clin d'oeil à Walter et Lavergne, soignez vos bourres, soignez vos boules, soignez-vous à la Bourboule, comme dirait l'autre) ...
Et bien, le Voyage vous le savez chers lecteurs, continue sa route (ma dernière interview). Ils ont rempli le RADIANT CLUB vendredi dernier (Murat sera dans la grande salle au printemps). Je ne pouvais pas y être, mais j'avais envoyé un photographe pour l'événement. Voici quelques photos (merci à Bernardo PEREIRA, insta: travelgram_bdlp et Bernardopereiraphotography)