Cette promenade musicale, entamée au début des années 1980 avec le très optimiste Suicidez-vous le peuple est mort, Murat la poursuit donc au fil de ses envies. Chanson, rock, musique plus expérimentale, blues…
"Il y a des gens qui me prennent pour un chanteur folk, ou un chanteur piano-voix tristus, un petit Leonard Cohen, un petit Robert Wyatt, c’est très gentil mais… je ne suis pas que ça! (rire) Je dépense beaucoup d’énergie à essayer d’être incasable", insiste l’animal.
Et cette fois, avec ce Baby Love tout de rose recouvert –visez la pochette–, qu’il a composé en écoutant du Earth, Wind & Fire en boucle, Murat nous entraîne dans un univers mi-groove mi-blues. Une mélancolie légère teintée de funk, voire de disco.
"Les années 1960-1970, c’est un peu là que tout a commencé et, peut-être, que tout s’est terminé! C’était une sorte d’âge d’or. Il y avait des choses rudement intéressantes, je ne suis pas sûr que ce soit le cas maintenant…
J’ai toujours aimé le disco, très lié au blues, au rythm and blues. Et puis, il faut danser. Ça fait du bien. Il y a une joie de vivre, une exubérance dans cette musique-là."
"La poésie s’évente aujourd’hui. On a du mal à sentir l’alcool fort qu’elle peut être”
Avec ce nouvel album, Jean-Louis Murat avait envie de s’amuser, de transformer le quotidien. A travers la musique. Et à travers les mots.
Celui qui a, projet après projet, développé une écriture bien à lui, un champ d’images aussi intimes qu’énigmatiques, s’en est donné à cœur joie dans ce nouvel opus.
"Cet album, c’est, disons, la chronique d’un divorce et je n’aime pas trop raconter ma vie... Je ne suis pas pour la pratique d’une langue pragmatique qui évacuerait toute métaphore." La poésie, encore et toujours, comme échappatoire.
"Je n’ai pas forcément envie que les gens comprennent de façon évidente ce que j’ai à dire. J’ai toujours trouvé que ce qui m’agitait comme sentiments devait passer dans une forme poétique, c’est ce qu’il y a de plus noble, de plus respectable, pour celui qui écoute", poursuit l’artiste.
C’est d’ailleurs ce qu’il avait fait, aussi, en chroniquant en musique et en mots le mouvement des Gilets jaunes au moment des manifestations, sur sa page Facebook. Sans trop d’échos, il faut bien le dire. "La poésie n’a plus aucun poids. La poésie s’évente aujourd’hui. On a du mal à sentir l’alcool fort qu’elle peut être."
Quand cette étrange période sera derrière nous, on aimerait bien savoir quelle saveur aura la cuvée Murat. Avec humour, il vient d’en donner un petit avant-goût en vidéo, en chantant, à l’invitation du magazine Les Inrocks, une chansonnette d’actualité: "C’est cool le confinement, ça évite les emmerdements..." Vu comme ça, allez, on en reprendra bien une rasade.
ET CA SANS COMMENTAIRE ET VANNES...
MAIS JE REVIENS SANS DOUTE TOUTE A L'HEURE!