Publié le 15 Mai 2024

Voilà la surprise qu'on attendait peut-être ; le grand nom:; Nikola Sirkis rejoint l'hommage du 25 mai. Annoncé à la dernière minute, pour ne pas que ses fans remplissent la coopérative en un instant 

nt ?

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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Publié le 15 Mai 2024

Voici donc  Le lien défait par F. Vergeade chez Séguier, le troisième livre de cette rentrée littéraire singulière dont la deadline est le 25 mai (ce sale "anniversaire"). Après une première lecture mouvementée, une deuxième  m'a apporté un regard plus nuancé. Le fait est qu'il ne s'adresse pas forcement à moi, ou plutôt ne correspondait  pas à mes attentes. Il saura par contre conquérir le "grand public" et donner envie d'écouter Murat.

 

Certains n'ont pas aimé la photo de couverture, avec un chanteur un peu austère, renvoyant trop à l'image que le public en a, mais Richard Dumas a signé un cliché magnifique, avec les yeux perçants et clairs de Murat, malgré le noir et blanc, et le blue-jean qui nous envoie instantanément en Amérique... alors que celle de Les jours du jaguar de Pierre Andrieu l'ancrait en Auvergne (Marylin et Marianne, comment choisir ?). Quant au titre, reconnaissons la fidélité de F. Vergeade : il citait déjà "Le lien défait" dans ses "dix chansons qu'on devrait tous connaître par cœur" (livre de B. Vignol en 2013 - on y retrouve aussi les choix de Murat qui naturellement ne cite aucun de ses contemporains).

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Après une belle citation de Proust, et un "à Jean-Louis Murat", le livre débute par  : "Tu écriras ma bio quand tu seras mort". On voit avec quel poids sur les épaules Franck Vergeade a dû écrire ces pages, lui qui n'est pas habitué à l'exercice (c'est son premier, et il s'est laissé convaincre par un éditeur1)! Il avait déjà  toute la légitimité :  il est un acteur de la sortie de chaque disque ou presque de Murat, dans Magic et les Inrocks (depuis 1999), lui offrant plusieurs "couv". Mais à vrai dire, peu me chaut :  il faut juger  sur pièce.  Et puis - ah , mais j'ai toujours été tellement plein de soupçons envers Murat -  ce dernier usait sans doute de cette "caresse" amicale auprès de quelques journalistes (Jean Théfaine, Olivier Nuc...). D'ailleurs, après cette information, on pourrait s'attendre à ce que l'auteur nous dévoile une relation d'intimité, mais à part quelques propos "off" (visites post-concert, un passage à Douharesse...), il s'appuie essentiellement sur ses différentes interviews, les archives des Inrocks (seules sources citées), donc du matériel déjà à disposition du public averti (et cela limite donc l'intérêt pour moi).  En tout cas, cette ouverture prête à confusion : j'ai eu tendance à lire le livre comme une biographie... ce qu'il n'est pas tout-à-fait.

 

Dans ce livre, avec quelques illustrations,  Vergeade propose un parcours  discographique complet, sur une base chronologique,  sage2, dans un livre qui s'avère très court3.  Une affirmation au début sonne comme un paradigme : il n'est pas possible de dissocier "la plus belle voix caressante de chansons mélancoliques et l'homme à la langue de vipère. JLM était d'un seul bloc, entier et complexe, profond et impénétrable comme le Massif central4 ".   Cela lui permet donc de laisser très largement la parole à Jean-Louis et  les lecteurs seront contents de retrouver Murat, avec toute sa faconde parfois gouailleuse. Par contre, les multiples mentions des "Inrocks" et les "me confiait-il en ", "me racontait-il en", "me dit-il", "m'affirmait-il", "m'assener une salve", "dans un de mes entretiens", "admettait-il dans la même interview", "affirmait-il", "reconnait-il dans les inrocks", "s'énervait-il" - et je m'arrête à la page 63...  - sont un peu lassants à mon goût (De l'intérêt des notes de bas page, j'en abuserai donc ici).

Ce procédé pose avant tout un problème crucial : les propos en promo de Murat (l'homme public) sont-ils les mieux à même d'illustrer son œuvre ou de parler de lui ? (Olivier Nuc, confraternel, dans Le Figaro du 11/05/24 esquisse la même remarque sur les livres récents : "Murat n'aura cessé de dire tout et son contraire" et d'ailleurs, Vergeade écrit que Murat n'est "jamais à une contradiction près"). En premier lieu, le chanteur  avait  un "pitch", son storytelling,  pour chaque album5,  un discours un peu fabriqué auquel il se tenait souvent (pour le Cours Ordinaire des choses : les musiciens américains si bons par rapport aux français - ça marchait moins pour Babel). Le livre  mentionne trois fois aussi un projet de déménagement à Naples au moment d'Il Francese qui me parait être assez proche des moments où il affirmait vouloir devenir paysan ou arrêter la musique6.   On sait ensuite  que Jean-Louis aimait bien attendre l'interview importante pour lancer quelques propos polémiques (l'auteur cite quelques saillies), et le faire dans les Inrocks, était sans doute une  délectation pour lui7.  Franck parle à plusieurs occasions de "la franchise"(même "absolue") de Murat (je vois que Pierre Andrieu a aussi utilisé ce terme en interview dans Magic hebdo).  La franchise muratienne, c'était celle de l'instant... qui mixait selon lui une volonté de ne pas s'enfermer, de penser contre soi-même, une oralité flamboyante et sans limite, cette  culture (familiale et  auvergnate a-t-il dit) qui est aussi une volonté, de "parler avant de réfléchir" (comme il l'indique à F. Taddéi en 2012),  et selon moi, une mauvaise foi certaine par moment8.  Dès 1990, dans Fréquenstar, il indique  "chaque fois que je pense quelque chose, je pense presque aussi fort le contraire".  Cela implique de contextualiser au minimum ses propos. Ainsi, dans le livre, on retrouve une citation, "J'ai extraordinairement souffert à cause de Marie", qui n'est pas commentée. L'affirmation est certes vraie, mais le côté victimaire de Murat pourrait être mis en lumière (on peut se référer au témoignage de Marie Audigier dans le livre de Pierre Andrieu et ce qu'on savait de leur relation). Autre exemple, plus évident : ses propos contre le groupe de rap PNL sont cités, mais Murat a dit tout le contraire ensuite  (après les avoir écoutés) : "j'adore PNL, si j'étais jeune, je ferais cette musique"9.   Sur cet aspect "franchise", il est aussi décrit comme "refusant obstinément le moindre compromis".   Quid du best of, de son autocensure sur des titres qu'il ne voulait faire paraître qu'à sa mort, des séances dédicaces -"à quoi tu en es rendu mon fils!"-  pour parler des choses plus récentes ?  Ah, la complexité bergheaudienne, très chère à mes yeux ("le mystère Murat", ça a toujours été le seul credo de ce blog)... Morgane Imbeaud parle, elle, de posture... Je revois Jean-Louis Murat réagir avec véhémence à une question sur ce thème de Matthieu Guillaumond que je découvrais  - à la Fnac, Lyon, octobre 2009) . 

 

 Mais revenons-en au livre... 

F. Vergeade suit un fil chronologique mais en réalisant de nombreux sauts spatio-temporels qui lui permettent d'aborder différentes thématiques ou des sujets transversaux. C'est un attrait du livre et qui lui donne un côté foisonnant, riche et astucieux.  Ainsi, le journaliste relie ainsi Clara (dont la promo affichait la mention  "continental rock") au projet "fusée à trois étages"  : Travaux sur la N89, Il Francese et un troisième disque  qui aurait été enregistré dans des capitales européennes10. Je ne sais pas si on avait eu cette information (Murat avait parlé d'enregistrer avec des orchestres). D'autres "sauts" m'ont un peu perturbé  (l'auteur évoque la période du Moujik, et nous voilà avec une phrase sur Angèle - la phrase gentille, Murat dira ensuite des méchancetés). Un autre intérêt, c'est qu'après Andrieu qui préfère Mustango et Lilith, ici, c'est surtout Dolorès qui  est mis à l'honneur, ainsi que Cheyenne autumn.

Voici quelques autres informations (ou plutôt propos!) qui ont retenu mon attention (inconnues, peu connues ou que j'avais oubliées) : une chanson inédite "Vladivostock Tennessee", son idée de partir en Australie en 1984, mais c'est issu d'une interview de 2020 ("Si je devais manquer de toi" est expliqué comme une "lettre à France"), le fait que pour éviter que  la maison de disque se pointe pour l'enregistrement de Cheyenne autumn il ait dit qu'il serait à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn alors qu'en fait, c'était le  château de Cordes à Orcival (Christophe Dupouy confirmerait-il?), le projet de disque de reprise de Sade, un tournage de film en Égypte où on le voit chanter en arabe et jouer du luth, l'histoire du titre "New-Yorker",  l'écriture d'un bouquin "qui ne ressemblera à rien de connu..." (son projet de livre sur la Bourboule ?), ou encore  le lien entre Taormina et Talk Talk, les évocations de Murat affirmant : "rééditer Cheyenne autumn, plutôt mourir", ou sanglotant en évoquant Christophe Pie. Enfin, il y a cette anecdote magnifique déjà racontée  (avec une petite variante) par C. Basterra à propos de la maman de Jean-Louis. J'aime aussi lire, à destination de tous les allergiques aux  reprises des chansons de Murat : "chez lui, c'est la chanson qui comptait indistinctement de son interprète"...  même si cette sentence se discute : il a dit reprendre des chansons pour comprendre le travail et le chant de l'artiste. 

Je ne développe pas pour que vous découvriez tout cela vous-mêmes!

 

Si on ressent naturellement le lien que Franck avait avec l’œuvre de Jean-Louis, avec Jean-Louis lui-même, son émotion (le prologue, le récit de l'enterrement et quelques mentions personnelles - la découverte de Cheyenne autumn à 18 ans, l'écoute du "Lien défait" lors de diverses ruptures),  le livre manque à mon goût un peu de singularité et j'ai envie de dire : de diverses sécrétions humaines - pour reprendre le côté dégueulasse cher à Agnès Gayraud (à la différence du livre d'Antoine Couder par exemple, qui ne manque pas de défauts,  mais très incarné, même si les deux ouvrages n'ont  pas du tout le même objet). Alors que les témoignages du livre de Pierre Andrieu dénouent la parole, et font le deuil,  c'est un peu comme si l'auteur n'avait pas voulu, lui, délier le lien finalement... Certes,   Vergeade ose parfois certaines piques, par exemple en qualifiant de "faute de quart" les chansons pour Indochine ou le duo avec Carla (Mais il y aurait tellement à dire sur ces deux sujets... Les Inrocks en 2005 ont fait la couverture avec ce duo... et le 3e titre pour Sirkis à paraître risque de modifier un peu les appréciations). Si c'est un livre de commande,  il a aussi un côté "biographie officielle"11 et qui ne s'appuie que sur les interviews Magic ou des Inrocks. Cédric Rouquette  de Magic (8/05/2024) résume :

"l'impossibilité pour l'heure de proposer une biographie en un bloc, nourrie à toutes les sources, assez complète pour poser un regard synthétique, distancé, définitif. Comme si le travail de deuil n'était pas achevé. Comme si, dans toute son espièglerie, Murat avait trop donné, à trop de gens parfois en totale contradiction, pour nous offrir le luxe de le connaître....".   Je trouve cela assez juste mais on ne pouvait pas s'attendre seulement dix mois après sa mort à avoir un tel livre... sans compter qu'il nous manque une partie de l’œuvre, dont les fameuses chansons que Murat n'a pas voulu sortir de son vivant.

Pour finir,  je dois dire que j'ai été agacé par plusieurs petites erreurs. Sans aucune volonté d'être péremptoire, je ne peux pas faire l'impasse, c'est vraiment le job, comme à l'époque apporter la contradiction à S. Bataille même si avec ce Monsieur, c'était une toute autre histoire.  On  avait déjà indiqué ce qui me semble des erreurs (et pas toutes!) dans son texte publié sur le site officiel à partir de juin dernier, et certaines sont encore encore dans le livre. C'est d'autant plus embêtant  que nombre de ces informations erronées font l'objet d'articles du blog qui ont apporté des éléments inédits... notamment grâce à Matthieu Guillaumond, qui a fait un travail de biographe (je remercie encore Pierre Andrieu de lui avoir dédicacé son livre).

Pour ce que j'ai repéré, Le festival de la Bourboule n'a pas eu lieu en automne 77 mais en août 78. La suite est à l'avenant : le concert à RTL n'a semble-t-il pas eu lieu, mais c'est Sheller et Hebey qui descendent pour un concert organisé pour eux (on reviendra là-dessus dans une prochaine interview), et Clara ne fait pas de première partie pour Sheller mais le groupe enregistre avec lui à Londres des jingles ou génériques pour Europe 1.  Tout ce qui est dit sur Mademoiselle personne me gêne  (le terme "bande-son" pour le disque éponyme car il y a à peine une minute  de celui-ci dans le film et non, il n'est pas invisible puisqu'on va le montrer pour la deuxième fois le 21 juin).  Il n'y a pas deux billets écrits pour Libération à l'occasion de la coupe du monde 1990 par JL Murat mais trois.  Il est indiqué que Marie Audigier serait sa compagne depuis Cheyenne Autumn, or ils sont tombés amoureux bien plus tôt. Enfin, si les Suisses ont envahi la Haute-Savoie, ils n'ont pas annexé pour autant ce département et Stéphane Reynaud est haut-savoyard (très Fier, entrée dans la Dranse,  corne d' abondance et autre Ripaille, je répare l'affront... de neige).

 

Quelques autres remarques et interrogations d'ordre divers que j'ai notées en cours de lecture :

C'est bien Jean-Louis qui a parlé de  la formation de Clara par petite annonce mais  les témoignages de Marie et Alain Bonnefont dans le livre de Pierre Andrieu indiquent une autre histoire. Si Bonnefont est bien mentionné dans le passage à propos de  Clara, il y a un peu plus loin la mention "vieux complice depuis "Suicidez-vous..."". Ensuite,   F. Vergeade parle du seul concert des Rancheros mais n'indique pas que c'était dans le cadre des fameux Koloko (ne pas mentionner cet événement annuel si cher aux fans me chagrine).  Petit oubli : l'inédit "la loi du sport" ("l'effigie de Didier Deschamps") sur une partie consacrée au sport n'est pas mentionné (mais l'auteur cite deux fois "Tourmalet tout va bien, que retombe la gloire", ce qui fait partie des quelques redites du livre). Appréciation : Les Delano Orchestra sont qualifiés de "Crazy Horse auvergnat" (sans monter sur mes grands chevaux : le Sparklehorse plutôt ?). Petit doute également sur "Bayon qui connaît Jean-Louis depuis "Suicidez-vous"". Musicalement peut-être, mais on peut dater la première rencontre  en 1988 (théorie en cours de vérification: via l'entremise  d'une personne de Virgin - Marc Maréchal - dont  Bayon était proche). J'ai aussi relevé qu'à propos du "Venin", l'auteur indique que  "O gué" est "pioché dans le répertoire" de P.J. de Beranger (un exemple de  "saut" évoqué plus haut). Une source indique que Murat n'a découvert le poète qu'en 200012.  C'est donc sans doute plus une réminiscence chez l'amateur de Malicorne de  chansons traditionnelles, peut-être chantées par sa grand-mère  ("O gué vive la rose" immortalisé par Béart ou Dorothée).  La très juste remarque que Murat aura peu repris des chansons écrites par des femmes est à nuancer par les duos avec Mylène Farmer, Rose et Chloé Mons (ces deux dernières ne sont pas citées dans le livre il me semble). Interrogation encore (et je l'ai depuis la publication de cette phrase en 2021, j'avais fait des recherches à ce sujet, hélas infructueuses) : Murat indique qu'il a fait des télés en pays non francophones, qu'il a eu une demi-page dans El Pais. Malgré le travail pointilleux des Dolos à l'époque, on n'en a pas de trace et il faudrait donc vérifier ce propos.  Enfin, c'est un choix de la part de l'auteur  mais il me surprend : la discographie finale distingue "albums studios" et "autres projets" (où il range Madame Deshoulières,  Mademoiselle personne... alors qu'A bird on a poire est dans l'autre catégorie). Une discographie plus complète reste d'ailleurs encore à faire : collaborations, B.O., participations (le disque avec Trintignant...).  Dernier petit chagrin (valable pour le Andrieu aussi, je crois) : pas de mention de Claude Dejacques qui relie Murat à Barbara et Gainsbourg, et à Michel Zacha, même s'il a un peu foiré sur le disque de 1982 comme il le reconnaît.   Et encore un petit truc :  pourquoi utiliser le terme "muratophile" ?  Je trouve ça moche... On est célinien, proustien... et muratien !

 

J'arrête là, mais le livre a au moins le mérite d'ouvrir à de nombreuses discussions. Rendez-vous avec les différents auteurs à la Librairie Les  Volcans à 16h samedi 25/05 à Clermont-Ferrand...

 

Notes :

1- Sur France Inter, 8 mai 2024.

2- Il évite certains sujets polémiques : "peut-être faut-il y voir un aveu de résilience" dit-il à propos des "pharmacopées". Il parle également peu de ce qui a relié Jean-Louis à la "réaction", et ce qui peut l'en éloigner.

3-  208 pages, mais la rédaction du corps du texte prend 115 pages je pense (notamment du fait de pages blanches et des illustrations).

4- L'auteur a peut-être raté quelques cours de géographie... même si Jean-Louis Murat avait peut-être devant ses deux roches des songeries d'Himalaya en pensant à son héros Reinhold MESSNER.   Je suis  sévère me dit-on. Très certainement ! Mais cette expression me fait perdre le fil de la lecture. Comme quand il est écrit : "physiquement, Jean-Louis Murat est déjà reconnaissable entre mille" (à propos du premier passage télé)... mais il a déjà près de 30 ans!!

5-  F. Delmotte nous a raconté comme il préparait ses interviews en 1987/1989 / Concernant le pitch, Bertrand Burgalat a raconté qu'il avait des chansons, mais qu'il ne sortait pas de disque car pour donner de la lumière à un disque, il fallait absolument une histoire à raconter... Et pour Murat, il y avait certes un engagement artistique et des envies particulières, mais selon moi, il a su en jouer, et les médias ont toujours suivi aveuglement le discours (Pour Buck John,  on va ainsi retrouver des phrases comme "Ces BD lui ont inspiré douze titres"... hum...)

6 - Il faut se rappeler comment en 1990, il a fui l'Italie...   Raconté dans Libération en 1991

7 - D'ailleurs, on ne retrouvera pas les sentences peu amènes contre le magazine  que Murat a pu formuler. Trois phrases au moins mentionnées dans Coups de tête (pp.188-189 : extraits "ils ont tout faux", "une couv, ça s'achète", "quand on fait du Topaloff maintenant on se retrouve en couv"). Anecdotique oui, mais  j'aurais été intéressé par des détails de la relation Murat/Inrocks... même si F.V. n'en est un acteur que depuis 6 ans. Bon, ok, ce n'était pas l'objet d'un livre hommage.

8- Formidable entretien avec Frédéric Taddéi sur France Culture en 2012. Son discours sur les maisons de disque illustre tout-à-fait mon propos.   

9- J'y suis  sensible parce que j'ai passé  du temps sur twitter à essayer de répondre aux réactions de jeunes comme des "réacs"  sur cette phrase en indiquant que Murat était en fait un amateur de la scène rap (son goût pour cette musique est  indiqué ailleurs dans le livre). C'est une saillie qui lui a fait du tort, une parmi d'autres.

10- Aaah, et dire que j'avais dans mon souvenir fait un mail à Douharesse pour proposer une session à Cologne dans un studio d'une connaissance... qui est  devenu membre des Kraftwerk depuis (mon mail aurait eu plus de poids avec cette information).

11- Il a écrit le texte figurant sur le site officiel dont le livre est un long développement, auparavant des textes promos pour des disques je pense, cf aussi les remerciements.

12- Interview dans Le Monde 16 mars 2005

PS: V. Jeetoo est un peu l'oubliée. Une relation de 2 ans, un confinement, une chanson, "La princess of the cool". On pense à elle.

Merci à Florence pour ses relectures attentives.

 

LE LIEN DES FEES EN PLUS

Morgane IMBEAUD sort son nouvel album apparemment très réussi (Olivier Nuc très élogieux). Voici son nouveau clip... filmé là-haut... au bord du Guery*, même si c'est le SERVIERE qui l'a inspiré pour l'album intitulé "THE LAKE".   Release party : Vinzelles le 17/05

 

Si elle reste avec ROY Music, elle est il me semble associée avec  Matt Low et Alexandre Rochon dans BLEU NUIT (Matt Low, une vie cool, et le dernier album de Delano en 2021 déjà).  Est-ce un clin d'oeil à Jean-Louis Murat? Il avait écrit le texte  "Hanger Bleu nuit" sur le premier disque de Matt Low.

 

*En replay: Téléfilm sur France 3 diffusé mardi 14/05 entièrement tourné dans le Sancy et à l'auberge du Lac de Guery... C'est assez mauvais, mais les paysages sont là. Et pour parler des replay, sur arte, "Aurore" de L. Masson, avec la chanson "les ronces".

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #bibliographie

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Publié le 8 Mai 2024

Petit compte-rendu rapide et "ranchero" de l'émission de ce 8/05/2024 "spécial Jean-Louis Murat" - COTE CLUB

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/cote-club/cote-club-du-mercredi-08-mai-2024-1099975

 

 

Ça commence avec l'archive de la première télé de Jean-Louis en Auvergne qui était caché à l'INA quand on l'a découvert.

Denis Clavaizolle touché, Laurent Goumarre lui propose d'aller au piano pour se remettre, et c'est un joli duo avec Morgane Imbeaud.

C'est celle-ci qui est interrogée ensuite sur la base de ce qu'elle a dévoilé dans le témoignage  de "les jours du jaguar", notamment  autour de la chanson "nord" (source d'une petite brouille...).

Denis a choisi d'écouter "Belgrade" de Muragostang (tous les choix musicaux des interviewés sont coupés, mais on nous colle trois titres sans rapport dans l'émission)  et il parle ensuite de cette tournée.

Et Goumarre pose LA QUESTION :    quid des inédits?

Denis explique qu'il y avait bien des nombreux morceaux préparés pour chaque album, des inédits distribués sur le site (et il évoque les "face" envoyés par les fans)... mais pour le dernier projet,   il travaillait sur  27 titres mais Murat peaufinait des textes, et la session qui avait eu lieu était  juste une mise en place rythmique [une façon un peu différente de travailler cette fois]. Que des balbutiements... donc rien d'exploitable.  Par contre, il y a des enregistrements live pour l'ensemble des dates de la dernière tournée... et Denis y travaille (47 concerts à écouter). 

Andrieu choisit "l'irrégulière".

 

 

Denis parle ensuite de DOLORES.... et de divers samples. C'est l'occasion de voir la différence entre Vergeade et Andrieu: le premier préfère Dolores et le Manteau de pluie, alors que le 2e préfère Mustango  (et Lilith).

Jeanne Cherhal chante ensuite "la maladie d'amour" (ça spoile sévère la soirée du 25 mai)... mais on connaît déjà cette version par Jeanne depuis un bail (2013).    Son interview à relire de 2010.

Morgane choisit son morceau et de s'entendre...  à la Maroquinerie. Mais on l'excuse: c'est un souvenir marquant (elle en parle dans son témoignage livresque).

Vergeade est interrogé sur son choix de titre... et il explique qu'il ne pensait pas forcement écrire mais que c'est une suggestion d'un éditeur, avec l'objectif de le sortir avant sa mort ("rétroplanning compliqué", ça se sent à la lecture je le crains...).

Idem pour Andrieu qui indique la place toute particulière des jours du jaguar par le live, et la confirmation que lui avait fait Fred Jimenez qu'elle était aussi particulière pour Jean-Louis.

Ça se termine par l'évocation du tournage de "Murat en plein air"... et de cette organisation... et du courage pour Marco pour conduire le 4/4 et les instruments derrière....

A bientôt! Dodo...    PS/  qui gagne le REAL ou le Bayern???

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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Publié le 6 Mai 2024

Nikola Sirkis nous a fait une surprise hier soir... 

En train de teaser son dernier disque (sous le nom des Salingers) qui, si j'ai bien compris, causera de l'I.A. et de ses dangers (après les Feu!Chatterton qui nous ont causé de ces putains de lunettes spéciales, du blue-touffe...), Nikola Sirkis nous fait écouter une démo envoyée par Jean-Louis Murat.  

Je suis étonné qu'il nous la fasse découvrir si la chanson a été retenue pour figurer sur le disque, mais il semble que cela puisse être le cas. 

On entend ainsi Jean-Louis Murat s'adresser à Nikola, "je t'envoie... fais-en ce que tu veux"... avant de commencer à chanter un titre légèrement orchestré. 

C'est donc le premier titre "post-mortem" qu'il nous est possible de découvrir... et c'est donc troublant... en plus du texte qui évoque le ciel. Le titre: "sans toi, c'est autre chose" (on sait avec ses deux précédentes collaborations que Jean-Louis tisse des fils avec ce qu'il sait de Sirkis, ce que les fans d'Indochine ont adoré,  et c'est possible là qu'il ait voulu parler de son frère). 

 

 

📄 Version retravaillée [V2] : Dans l’éclat des étoiles Question cosmique Evidemment, nous voguons dans l’espace Toi et moi, errants à la surface C’était si vif, c’était si beau Ecoutes, là haut, le chant des oiseaux Sur le fil de la Voie lactée Nos rêves gravitent en liberté La lueur lunaire dessine ton visage Ensemble on traverse les âges Le temps s’efface sous nos pas Dis moi tu crois qu’on se retrouvera ? Dans l’univers, nos âmes perdurent encore Deux étoiles jumelles, malgré le temps qui s’évapore Les années ont passé, comme des comètes filantes Dans nos souvenirs, brûle une flamme incandescente Les constellations murmurent notre histoire, Chaque étoile scintille, comme un signe de mémoire Malgré les galaxies qui nous séparent, Notre amour demeure, tel un astre qui s'égare Evidemment, nous voguons dans l'espace Evidemment, nos âmes flottent à la surface Le temps s’écoule et s’efface sous nos pas Dis moi, crois tu qu’on se retrouvera ? Evidemment, nous voguons dans l'espace Dans l’éclat des étoiles, question cosmique Evidemment, nos âmes perdurent à la surface Ensemble, on brave les âges et les orages

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 5 Mai 2024

On ne fait pas trop de bruit pour laisser toute sa place à l'événement de la Coopé du 25 mai,  mais vous êtes déjà nombreux à répondre présents pour le Week-end Murat, yes sir ! 2e édition, le 21 et 22 juin, qu'on espère pérenniser pour en faire une convention annuelle des fans, pas sectaires ! et célébrer la musique vivante, celle de Jean-Louis comme d'éventuels héritiers ou successeurs en Auvergne et ailleurs.  Deux belles annonces un peu plus loin!!

Merci Véro Jeetoo pour la photo

BILLETERIE :  https://www.helloasso.com/associations/banana-split/evenements/week-end-murat-yes-sir

(avec possibilité de commander le livret collector de la conférence de l'an dernier de Pascal Torrin pour 5 euros)

 

Pour rappel, nous pouvons accueillir autour de 180 personnes (seulement), mais le mot-clef, le sésame  "Jean-Louis Murat" et l'ambition du Week-end nous permettent de réunir un plateau tout-à-fait exceptionnel, à un prix d'ami - 10 euros par soir - (car c'est bien l'amitié et la passion qui permettent cette réalisation, notamment de nos têtes d'affiche qu'on découvrira plus longuement le vendredi) : 

- LA FELINE qui viendra de Lyon, avec son batteur, après avoir tourné en France et à l'étranger, pour clore  l'aventure  de son disque TARBES là où elle est peut-être un peu née dans l'inspiration muratienne de l'ancrage et de l'enfance.  Le set de La Féline réussit le tour de force  de nous faire planer sur des mélodies douces et pop, aux sonorités très riches et un peu électro tout en s'accompagnant  seulement d'une basse et d'une batterie.

Le 23 mai à La Soufflerie de Rezé (qui jouxte Nantes) et Interview à lire sur le site de Best ("certains salles nous disaient que Tarbes ne pouvait être joué qu'à Tarbes"!!!)

 

- BERTRAND LOUIS qui est si rare sur scène viendra de Paris.

Lui encore plus clairement a osé se mettre sur les pas de Murat, en reprenant Philippe Muray, un des auteurs contestés que Jean-Louis aimait, pour un sublime disque Sans moi, et en proposant ses propres versions des Fleurs du mal.  Il s'accompagnera au piano, après la magnifique prestation de son ami Alain Klingler l'an passé. 

 

 

-  ALAIN BONNEFONT, qu'on ne vous présente pas ! Le plus vieux compagnon de route de Jean-Louis, depuis CLARA, a carte blanche et nous plongera dans le troisième  univers sonore de la soirée : la guitare.  On revient sur son actualité un peu plus bas...

Un titre rare écrit par Jean-Louis Murat pour son disque Cosy Corner (il semble qu'on entende aussi Jean-Louis!):

 

Et on finira par le "cinéma de minuit" cycle Murat: avec Mlle PERSONNE, le film que personne n'a vu, à part les Happy few du week-end Murat, yes sir!

Pour des nombreux fans, l’événement de l’an dernier était la première diffusion publique du film MADEMOISELLE PERSONNE (le tour de France de Jean-Louis Murat). Nous le reprogrammons cette année. Ce film de 1996 n’est jamais sorti, même s’il a fait l’objet d’un disque… dont les musiques ne figurent pas dans le film ! De nombreux mystères existent encore autour du projet, et les multiples montages dont il a fait l’objet   (signés Yann DEDET, le monteur historique de Truffaut, Pialat…) Romain Duris y est par exemple crédité mais ses scènes ne figurent pas dans le film !   On suit Jean-Louis Murat lors de sa première tournée de 1993, avec de nombreuses  séquences live, ou sur le vif en coulisses, et quelques scènes de fiction avec Elodie Bouchez, où l’on retrouve Jean-Louis Bergheaud, tendre, râleur, passeur… Un document tout à fait unique, qui a sa place dans les meilleurs films ou documentaires sur le rock en France.  (et non, ce film n'est donc pas invisible comme l'indique un livre à paraître!).
Avec l’aimable autorisation de la société Why not production.

BILLETERIE    Un soir ou deux

 

 

Le samedi: 

Présence de Pierre Andrieu (pensez à prendre vos livres pour faire dédicacer),  conférence d'Agnès Gayraud (La Féline) et le grand Tribute. 

Et je suis heureux de vous annoncer deux grandes nouvelles :

 

MATT LOW  sera des nôtres ! The Delano Orchestra est annoncé à la soirée "Te garder près de nous", lui sera avec les Elysian Fields à Marseille et le lendemain à Chambéry, avec 3 casquettes: bassiste et organisateur de leur tournée annuelle en France, mais aussi en co-affiche  pour défendre son nouvel album "Une vie cool"!    Ils seront le 12 juin au Café de la Danse.  C'est tout ? Non ! Il a rejoint les DRAGON RAPIDE, le groupe qui avait participé au disque Aura aime Murat et on peut les retrouver aussi sur scène.  Matthieu Lopez devrait nous faire découvrir son titre inédit évoquant Jean-Louis Murat...

 

- ET AUTRE ANNONCE :  c'est bien  tous les membres des RANCHEROS que nous pourrons retrouver, le groupe potache de potes formé par JLM et qui n'aura donné qu'un seul concert lors du KOLOKO 2012 ! JEROME CAILLON (ex- Rogojine, avec Christophe Pie à qui nous ne manquerons pas de penser) jouera avec Alain Bonnefont !  Ils forment désormais un duo sur le projet ROOT SONGS. Ils ont des dates les 2, 8 et 15 juin en Auvergne.

 

- Et nous accueillerons aussi STEPHANE MIKAELIAN... alias Comte de Montlozier...   avec son frère PASCAL "Bako" l'harmoniciste qui a accompagné Jean-Louis Murat au début des années 80  (passions privées), jusqu'à quelques plateaux télé sur Cheyenne autumn et grand acteur de la scène blues française (Manu Lanvin, Verbeke, F. Chapellier...)!  Ci-dessous avec Rachid Taha:

 

Ils accompagneront LUCILE MIKAELIAN, avec  Toma Milteau (batteur de General Elektriks, Jeanne Cherhal...et dans la vidéo ci-dessus).  Elle aussi ancrée dans la scène blues (elle a réalisé un clip pour les Delgrès...), Lucile se lance dans un nouveau projet "Lyla"  avec  « sa voix de fille qui ne craint pas les garçons » comme dirait Jean-Louis.

DELAYRE sera présent aussi :   J'ai envie de contribuer à faire vivre l'oeuvre de Jean-Louis Murat et pour cela, la confier à des musiciens qui n'en ont pas forcement une très bonne connaissance au départ. Ça a donné ce moment inoubliable l'année dernière avec Coco Macé...  quitte à ce que l'on soit bousculé, choqué (c'est pour ça que j'ai tenté de solliciter des jeunes rappeurs ou les Super Parquet, des Malicorne électro-trance... sans succès).  Delayre (Louis Fayolle) électronise en douceur le folk pop d'Adèle Coyo (notamment son "Tout est dit" sur Aura aime Murat) et  beaucoup d'autres projets avec son studio Talk Back music, mais sa carrière solo démarre bien avec des nombreuses dates.  On compte sur lui pour proposer une revisite  inattendue de la musique de Jean-Louis.

Interview sur France bleu. Et voici son dernier single, déjà avec un nombre de vues impressionnant (25 000 vues en un mois) :

 - D'autres participants ont de l'actualité (en plus des partiels à la fac pour l'un) :

 

TRISTAN SAVOIE a dévoilé un premier titre de son 2e disque (enregistré et mixé par Denis C.):

 Les DORY 4 ont sorti un 2e disque,  Âpre est l'amour, que vous pourrez vous procurer lors du week-end:

Les autres participants :  Soleil Brun (Antonin Lasseur), L'autre Philippe, Sébastien Polloni, Charcot, Eryk e., Michael de Fleur! Tous des artistes au solide vécu artistique sur scène et/ou  en disque. Leur présentation à retrouver dans l'annonce de Janvier 2024.

 

- Un petit mot sur certains camarades de l'an dernier :

Alain Klingler sera au Festival d'Avignon (au Verbe fou) avec son nouveau spectacle dans lequel il a voulu associer l'auteur littéraire BOBIN et l'auteur musicien Leprest. C'était donc  compliqué pour lui de venir cette année.  Une première excellente critique de ce spectacle

Les Belfour tournent toujours et encore... et reprennent toujours Murat... l'autre soir, avec Monsieur Jean Felzine qui jusqu'à présent  se tenait loin de JLM (mais qui est un interlocuteur poli et courtois !). PS: Le nouveau clip des Mustang est à voir, ça décoiffe!

 

 Et Stéphane Pétrier, des Voyage de Noz, sort son premier album solo, chez Simplex Records, L'homme coupé en deux. Son premier titre (à propos d'un ami proche parti  trop vite) est très touchant: 

Enfin, le participant de Aura aime Murat  NICOLAS PAUGAM a sorti son 7e disque en avril, La balade sauvage.  Je n'avais pas adhéré au dernier projet "dénudé", mais avec ce disque on retrouve tout le côté fantasque, tellement swing, de l'Ardéchois ! Comme d'habitude, attention, après quelques écoutes, vous risquez de garder en tête quelques jours ces mélodies.

https://www.facebook.com/nicolas.paugam6

Sa reprise de Brassens... dont le blues m'évoque fortement quelqu'un.

Pierre Schott, le protégé de Bayon qui avait repris "la nature du genre"  propose lui son 10e album le loup et la guitare (il y livre son "Chemins de France"... qui fera écho à "terres de France"?). A se procurer en physique sur son site  et sur les plateformes.

Et on se quitte (non, en fait non, j'en rajoute encore après) avec le talent de la Féline, ici très électro (avec Mondkopf)... et Manset très présent dans les médias (... enfin sur France Inter)  avec des photos signées Nicolas Comment (et qui, interrogé dans Le Figaro par Olivier Nuc, a encore parlé de Murat : "JLM faisait de très bonnes chances, c'est un auteur compositeur interprète digne de ce nom mais il n'y avait pas beaucoup de médiatisation autour de lui, il était coulé depuis longtemps donc" ):

 

BON ON SE QUITTE QUAND MEME  AVEC LE LIEN EN PLUS TRADITIONNEL MEME SI C'EST UN ARTICLE BIEN TROP LONG ALORS MEME QUE LE TALENT DE TOUS CES GENS MENTIONNES ICI MÉRITERAIENT UN ARTICLE ET QUE JE LES AIME - ET TIENS AU FAIT JE N'AI PAS PARLE DE M -MON MèME- DEPUIS LONGTEMPS ALORS JE LE MENTIONNE LÀ 

 

J'ai ce lien depuis quelques temps. Pierre ANDRIEU a parlé de Jean-Louis Murat à Peter DOHERTY.

A relire en intégralité ici :   https://www.concertandco.com/critique/concert-interview-peter-doherty-frederic-lo/la-cooperative-de-mai-clermont-ferrand/55066.htm

 

"Peter, tu as entendu parler du songwriter français Jean-Louis Murat ?
Peter Doherty : Heu, non, je ne connais pas.
Frédéric Lo : C'est un très bon songwriter français qui vient juste de partir. Jean-Louis Murat est mort le même jour que ma soeur, et je devais jouer près d'ici, aux Vinzelles, le lendemain de l'enterrement de ma soeur dans un salle tenue par l'ex-femme de Jean-Louis, Laure. Elle a vraiment aimé le show qu'on a fait là-bas avec Bill, c'était la première fois qu'on rejouait ensemble, après l'annulation d'une tournée en France, Japon et Allemagne initialement prévue pendant la période du COVID. Laure m'a dit qu'elle voulait me présenter Jean-Louis pour qu'on travaille ensemble sur son nouveau disque. Elle m'a dit en pleurant que si on s'était rencontrés elle était sûre qu'on serait devenus amis. J'aimais beaucoup Jean-Louis Murat, particulièrement ce qu'il a fait dans les années 90, mais il était un peu "difficile", il disait du mal de tout le monde en interview. Je préfère la première partie de sa carrière. Il était très bon, j'adorais ses textes, mais il a sorti beaucoup de disques et il les a peut-être enregistrés trop vite.

J'aime beaucoup l'album Mustango qu'il a enregistré aux USA avec Calexico et Elysian Fields...
Peter Doherty : Elysian Fields ? C'est un groupe goth punk des années 80 ?

Ils ont sorti des albums dans les années 90...
Peter Doherty : Ah ok, ça doit être un autre groupe alors... Heu Monsieur (Nda : il parle au chef du catering de La Coopé), c'est possible d'avoir un plateau de fromages comme ça avec du pain et une autre bouteille de vin pour ce soir sur scène ?
Frédéric Lo : Heu, donc, Jean-Louis Murat écrivait des textes très poétiques, je te ferai écouter et je te ferai lire ses paroles...
Peter Doherty : Ok, redonne moi son nom je vais le noter pour aller écouter. Marat, c'est ça ?

Heu, non, Murat ! M, U, R, A, T. Fred, tu peux nous présenter l'album Coeur sacré ?
Frédéric Lo : Alors, le disque sort le 3 novembre 2023, il y a déjà deux morceaux qui ont été révélés, un avec Jean-Jacques Burnel et un avec nommé Peter Doherty. Un très bon artiste Peter Doherty !
Peter Doherty : Hahaha !

J'ai remarqué, oui !
Frédéric Lo : Coeur sacré, c'est une belle histoire parce que ça clôt une partie de ma vie et c'est aussi ce qui m'a permis de rencontrer Peter. Donc c'est à la fois le passé, le présent et le futur. Je trouve ça beau.

Tu as prévu de faire un concert avec Peter et tous les invités pour promouvoir ce disque ?
Frédéric Lo : Oui, j'aimerais beaucoup. On doit faire un concert avec tous les interprètes présents sur le disque. C'est hyper touchant cet album : j'ai peut-être enregistré la dernière chanson avec Jane Birkin, le premier titre c'est un inédit de Daniel et moi que j'ai retrouvé, et qui est fou.
Peter Doherty : Je dois y aller, c'était cool de te parler Pierre ! A la prochaine !

Merci, à bientôt, j'attends vos reprises de Jean-Louis Murat et Georges Brassens tout à l'heure  !
Peter Doherty : No problem ! (rires)

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #2023 après

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Publié le 2 Mai 2024

Les premières pages du livre de F. Vergeade sont à découvrir ici (plongé dans la prépa du week-end Murat... et en vacances aussi... j'avais le lien depuis plusieurs jours mais je ne l'avais pas vu!) 

On devine qu'il prendra une forme plus classique que les deux livres précédents, en s'appuyant sur les nombreux entretiens/rencontres avec le chanteur:

https://actualitte.com/article/116779/avant-parutions/jean-louis-murat-une-traversee-musicale-et-litteraire

 

L'auteur sera à COTE CLUB (france inter)  le mercredi 8 mai, avec Pierre Andrieu, Denis Clavaizolle et Morgane Imbeaud, avant de le retrouver le 25 mai (l'événement est annoncé dans le figaro -via l'afp-. et Libération a également parlé de toute cette actualité, mention aussi dans les inrocks et sur franceinfo). 

La promo de Pierre ANDRIEU:

https://www.unidivers.fr/jean-louis-murat-livre-pierre-andrieu/

https://www.7joursaclermont.fr/pierre-andrieu-dans-la-peau-du-jaguar-jean-louis-murat/

Interview: https://www.7joursaclermont.fr/pierre-andrieu-dans-la-peau-du-jaguar-jean-louis-murat/

 

On vous a chroniqué le livre d'Antoine Couder, voici un autre -petit-article :  https://cult.news/livres/foule-romaine-aimer-jean-louis-murat-par-antoine-couder/

 

LE LIEN EN PLUS 

Sur Télérama.fr, les 100 meilleurs albums des années 1990 (réservé aux abonnés)

"Jean-Louis Murat, “Le Manteau de pluie”

L’album de la confirmation, après le succès tardif à 30 ans passés. Murat enchaîne les classiques (Sentiment nouveau, Col de la croix-morand, Le Lien défait) et installe pour quelques années ses déclarations et chagrins d’amour entre variété poétique et blues verglacé dans le paysage de la chanson. — O.d.Pias.

► Le titre à écouter : Le Lien défait

 

Et voilà, une dizaine de jours rattrapé! A très vite!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #bibliographie

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Publié le 30 Avril 2024

Ouais, bein, y a pas que Florence qui peut écrire des chroniques littéraires sur ce blog... Moi aussi, j'ai passé mon bac de franssais... Mais malheureusement, pas sur un livre qui cause de Jaune-hi. Allez!

 

J'ai fait l'acquisition du premier livre de Fred Jimenez  Johnny H. et moi  (au  Cherche midi). 

Il faut qu'on encourage cet essai, au cas où Fred aurait de quoi écrire son JL. Murat et moi... ou un Murat, Houellebecq, Burgalat et moi.  Il aurait bien aussi quelques anecdotes croustillantes sur le rock en Suisse, avec son groupe les Needles, genre quand ils ont été obligés de sauter un repas,  ou été en retard d'un quart d'heure à une répétition, ou qu'ils n'avaient plus de vacherin pour leur fondue et qu'ils ont mis de l'abondance...  Je fais des vannes sur les Suisses par fidélité à Jean-Louis (excuse un peu pourrie?) mais que mes bêtises ne vous induisent pas en erreur :  ce n'est pas ce genre d’anecdotes moisies que Fred nous délivre presque à chaque page dans ce premier livre ! J'ai un peu de mal à le chroniquer tant elles sont nombreuses et croustillantes et c'est tentant de toutes les raconter... mais je ne veux pas vous priver du plaisir de les découvrir par vous-même.  A vrai dire, je n'ai pas appris tant de choses sur Johnny (mais ça ne sera sans doute pas le cas pour tout le monde), sur cette vie totalement à part, à crédit, "un carrosse rempli d'or filant à toute à allure et perdant des pièces en chemin" dit Fred. En tout cas la chronique de tout son "environnement", parfois nid de vipères, est passionnante, même si ce n'est pas l'essentiel du livre.

Je vais d’ailleurs essayer de  me concentrer sur ce que le bouquin nous dit de Fred.

Même si pour certains lecteurs, jouer avec Jean-Louis Murat pourrait être considéré comme un summum et un nirvana artistique, matériellement, ça se traduit surtout par avoir son intermittence (oui, c’est déjà pas mal de nos jours), dormir au Campanile et jouer devant 300 personnes... Jouer avec Johnny, dans des stades, c'est une chance immanquable (comme tenter de lui placer une chanson, même Murat s'y est essayé), et d’ailleurs Fred a raconté que Jean-Louis l’a encouragé dans cette aventure, lui disant « tu nous raconteras ». Même si Fred avoue ne rien connaître de la discographie de Johnny, on ne sent jamais qu'il est là pour l'argent, et ce livre n'est pas une façon de cracher dans la soupe après coup. De toute façon, financièrement, pas de quoi devenir millionnaire non plus (Fred donne le montant de ses cachets pour un stade et le montant de  ses défraiements journaliers à L.A - 17 euros). Mais ça permet notamment de rencontrer un certain Paul MC. ou un Brian W. (et tous ses collègues, venus assister à des répéts).  Vous imaginez ce que ça peut être pour le compositeur de A bird on a poire ? Toutes ces pages sont charmantes : « J’étais tellement content de jouer pour eux », s’émerveille Fred.

Un des grands charmes du livre est le récit de ses tribulations de grand timide, gentil, un peu hors-sol (pas du "sérail" dit-il) tentant d'interagir avec ce "monstre" tout aussi timide, un enfant qui vit au gré de ses envies (acheter des bottes ou faire une tournée aux États-Unis et qui fait des caprices quand la loge est trop petite ou qu’il y a des places vides). Il y aurait de quoi écrire un bon scénario à la Francis Veber avec un duo pareil (gamelles physiques compris),  et le "Pignon" ne serait finalement pas celui qu'on croit... (Oui, je fais des chroniques littéraires et en plus je place des réf de haute volée).

Deux exemples : on peut citer la description d'une garden-party pour laquelle Fred se sent obligé de venir avec un présent... un disque, et Johnny se vexe : "il croit quoi? Que j'l'ai attendu pour avoir un disque?"... La soirée se termine avec les convives très éméchés, et Jojo lui propose de revenir une autre fois : "on fera venir des putes". Et plus émouvant : pour une des dernières rencontres, la femme de Fred lui a confié une mission très importante : demander au chanteur s’il peut leur donner des conseils à propos de l’adoption d’un enfant. Timide, Fred se lance et demande doucement à l'oreille de Johnny... qui s'empresse d'interpeller Laetitia  et tous les nombreux convives présents !  L'anecdote se termine par une belle nouvelle : finalement, un enfant "naturel" s'annonce  à la grande surprise du couple, ce qui sera déterminant pour la suite : "nous étions fou de joie (...)  Mon choix fut vite fait, il était hors de question que je rate la venue au monde de mon fils et je tenais à rester auprès de ma femme pendant toute la grossesse"...  et il décide donc d'arrêter ici l'aventure. Et moi de me souvenir d'un avant-concert à St-Egreve où j'attendais Isabelle (habituel donc – running gag depuis 10 ans), dans ma voiture sur le parking.  Fred  passait un coup de téléphone, que j'ai deviné être pour son enfant, je l'avais trouvé comme souvent touchant... Mes autres souvenirs avec Fred (notamment quand on a remis à JL le disque Aura aime Murat) sont tout aussi conformes : timide et en retrait, gentil, mais j'ignorais que l'impression pouvait aussi être liée à une myopie qu’il n'a jamais voulu traiter et qui le fait vivre dans un léger halo. Cependant, avec ce livre, il démontre que c’est avant tout une position d’observateur fin et attentif... et jamais méchant.    

 

               2011, devant la Coopé :

Autre point de fragilité : Fred ne lit pas la musique, et explique qu'il répète en écoutant les disques, en s'aidant grâce à son oreille et à une excellente mémoire. Le choix de Yarol Poupaud, directeur musical, d'être fidèle aux disques et de la jouer "très rock and roll" rend la chose possible... mais ce n'est pas sans poser problème. Certains attendent Yarol au tournant - et Fred avec lui -  mais son amitié avec Johnny et celle sa femme avec Laetitia lui offrent une certaine sécurité. 

Voici pour le côté un peu timide de Fred au sein de ce barnum, mais le livre montre aussi un vrai caractère, loin d'une personne effacée...  souvent grâce à cette magie de la musique qui fait des timides des rock-stars bondissant devant 80 000 personnes.

Le fait est que malgré le souhait de Yarol Poupaud de l'avoir avec lui, Fred a dû passer un entretien avec le producteur, plutôt sceptique mais qui se disait peut-être qu’il pouvait faire des économies sur le cachet du bassiste. Fred fait le forcing, mentant sur son niveau d'anglais (il s’inscrit à un cours d'anglais le lendemain de l'entretien d'embauche) ou sa connaissance de la contrebasse (qu’il n’a jamais pratiquée, mais il en loue une, pour s’entraîner - un premier prix fort peu jouable se rendra-t-il compte plus tard) ou encore se prépare en faisant du vélo d'appartement (en se documentant sur la physique quantique en même temps). Et il restera sur la sellette longtemps, il ne fait pas partie du sérail (cf notamment les anecdotes-peau de banane avec Alain Lanty –seul le prénom est mentionné - ou Y. Kassar surnommé "Berlioz" qui voudrait le faire changer de types de cordes, mais Fred ne se laisse pas faire).

L'ombre du bassiste des Stones pressenti par le manager des musiciens américains qui veut placer ses clients plane derrière lui. Mais Johnny l'aura finalement assez vite à la bonne : il voit bien son implication sur scène et en répèt, et Calogero lui dit que son bassiste est excellent... Mais ça ne tient qu’à un fil. La veille du premier concert, le technicien pour la basse démonte l'instrument et se rend compte qu'effectivement, la connectique du jack est prête à lâcher... à un fil près. D'ailleurs, on peut se demander si ces instruments ne sont pas représentatifs de leur propriétaire : une Squier made in Japon et une gibson EB0 de 1965 (la plus "cheap" de la gamme). Fred ressent une petite gêne de se présenter avec un tel matos mais ça lui convient, pas besoin du "paraître"... Et "le son est dans les doigts" dit-il. 

Toute la description de la « cour » et des répétitions est très savoureuse (ce n'est pas que du vaudeville, il est très souvent question de musique). Et là encore, Fred témoigne de sa singularité :  même s'il s'est préparé en faisant du vélo, à L.A. et en tournée, il n'a pas renoncé à quelques virées nocturnes alcoolisées... Les Américains, eux, se couchent tôt, vont faire leur jogging... puis jouent assis, alors que lui et Yarol sont toujours à 200%. Le plus spectaculaire : "Johnny n'en a jamais rien su", mais Alain L. en faisant des pompes le matin s’est cassé la main... et a joué d'une main et avec un bac à glaçon à côté de lui.

Voilà donc pour le portrait de Fred auquel les fans de Jean-Louis Murat ne manqueront pas d'être sensibles. Il n'est pas dénué d'autodérision, ce qui est très plaisant.

Je voulais aussi souligner que le livre ne sent pas le copinage. Tout ce qui est dit autour de Yarol laisse penser à une volonté de faire une description fine (et pas neutre!), même si c'est un pote, et que c'est grâce à lui que Fred vit tout cela (Philippe Manoeuvre, qui aida vaguement Jean-Louis à ses débuts est à l'origine de leur rencontre). Ainsi, Fred indique que, dès l'arrivée aux répéts à Los Angeles, la seule préoccupation de Yarol est de trouver une mustang de location !

J'aurais envie de vous raconter l'anecdote en lien avec les Gipsy King qui amena Fred à leur composer un premier titre mais je ne veux pas la synthétiser. C'est très drôle. La partie où il raconte que Johnny lui a demandé d’écrire des chansons pour lui avec Miossec l’est un peu moins. Le manager Sébastien Farran* qui devait lui donner les coordonnées de Miossec ne lui répond pas. Fred se débrouille quand même pour les avoir, ils livrent cinq chansons... et n'auront jamais de nouvelle. Il raconte que c'est le directeur artistique Bertrand Langlot qui semble avoir la mainmise sur le disque ("Johnny n'avait pas son mot à dire") et indique que Langlot était un de ceux qui a toujours voulu le dégager, et ce depuis le début.

*son papa Dominique a pu aider Jean-Louis comme l'indiquait Ardisson  

Même si jamais le lien n'est fait par Fred, je me demandais un peu si ces gens-là ne lui faisaient pas payer son lien avec Murat (Fred cite A bird on a poire mais ne parle pas du texte de "Mashpotétisé"). Dans le livre de Pierre Andrieu, Fred rejette  cette idée, il n’a jamais ressenti cela... 

 

Voici donc ma restitution tout-à-fait subjective du livre de Fred Jimenez, que je trouve très réussi dans son humilité : on est vraiment dans  "Johnny H. et moi", et quand on a aimé Fred toutes ces années à côté de Jean-Louis Murat, c'est vraiment un plaisir de le suivre dans cette autre aventure.  Il nous la raconte comme il l'a raconté à ses autres "chefs" : Bertrand Burgalat et Murat... et intégrer ce cercle est agréable. 

 

Les petites mentions de Jean-Louis Murat dans le livre (PS: c'est du fait du décès de Jean-Louis et de son planning qui s'est retrouvé vide que Fred s'est décidé à écrire). 

"J'avais  déjà écrit avec Jean-Louis Murat mais c'était très différent. Quand je lui envoyais une musique, il collait ses mots à la perfection sur la mélodie. Christophe (Miossec) lui me renvoyait 3 pages de textes très dense"

"Par la suite j'étais parti sur la route avec JLM avec qui j'avais noué une solide amitié et enregistré plus de 8 albums"

"J'ai toujours été très content de ma squier, elle est "tout terrain". Je l'ai utilisée pour tous les enregistrements de la période Tricatel et sur les albums de Jean-Louis Murat. A l'époque de Jean-Louis, j'avais fait l'acquisition d'une Gibson qui avait un son très différent et complémentaire, elle était très agréable à jouer".

"En 2004, j'avais entièrement composé et réalisé un album pour Jean-Louis Murat, A bird on a poire, qui avait marqué les esprits et s'était même retrouvé à conquérir comme meilleur album pop rock aux victoires de la musique".  Et là cette phrase étrange sortie du contexte: "il n'était pas passé inaperçu mais de là à intéresser les Gipsy Kings".

 

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NB: On retrouve Fred  dans le livre Les jours du jaguar de Pierre Andrieu, avec un très joli témoignage. Il y apporte des compléments à cet épisode jhônesque. 

Complément : dans Les jours du jaguar, Stéphane Reynaud raconte que JL aurait mal pris le départ de Fred.  C'était donc contradictoire par rapport à ce qu'on en savait. J'ai interrogé Fred: 

Non, on est raccord avec Fifi [le fidele technicien], et Jocelyne. JLM avait accepté que j'aille avec Johnny. Stéphane se mélange les pinceaux. Il y avait eu une incompréhension et petite brouille entre JLM et moi quand je n'avais pas fait la tournée Taormina en 2006. On avait renoué en 2009.

Au contraire pour Johnny en 2011, je l'ai joué très cash avec JLM et lui ai expliqué entre quatre yeux que j'avais l'opportunité de participer à la tournée JH. Il m'avait dit de foncer. Même si dans l'absolu il avait un peu les boules il était content pour moi.

J'avais présenté Christophe Disco comme remplaçant et tout le monde, JLM, Stéphane et Slim, l'avait beaucoup apprécié, en tout cas au début...

Fred a accepté de répondre à une deuxième question sur la brouille au moment de Taormina: 

Rien de grave. A l'époque de l'enregistrement de Taormina en 2006 il nous avait dit, ou en tout cas c'est ce que j'avais compris, qu'il ne tournerait pas en automne.

Avec Stéphane nous étions soulagés. Les cadences avaient été très intenses depuis 2002 et un petit break était bienvenu.

Finalement il a changé d'idée en été mais j'avais déjà accepté d'autres engagements pour l'automne.

Il en avait été un peu contrarié et à l'époque nous avions beaucoup communiqué à travers Laure et Marie. Jean-Louis n'était jamais facilement joignable par téléphone. 

Cette triangulaire avait sûrement été à la source de l'incompréhension. C'est pourquoi pour Johnny je m'étais arrangé en direct avec lui et tout s'était bien passé. 

Pour la tournée Taormina Marie avait engagé David [Fargione] et Michael [Garçon] et la brouille n'avait pas duré longtemps.

Merci Fred !

​​​​​Et à bientôt  dans une nouvelle aventure: son nouveau groupe Midnight Cross  facebook   et  site officiel. Premier single le 1/05/2024!

 

Fred JIMENEZ sur le blog: 

Interview inédite à propos de A BIRD ON A POIRE:   http://www.surjeanlouismurat.com/2021/01/inter-vious-et-murat-jimenez-charles-n-1-du-cote-de-chez-fred-et-marie-jeanne-serero.html

Avant la préface du livre, un premier texte de B. Burgalat sur F. Jimenez (en fin d'article):   http://www.surjeanlouismurat.com/2016/03/eryk-e-l-album-est-sorti.html   (Fred ne m'en avait pas voulu pour ma réaction)
Sur la relation Johnny Hallyday / Jean-Louis Murat:   
http://www.surjeanlouismurat.com/johnny.hallyday-jean-louis-murat-collaboration-points-communs

 

LE PLUS EN PLUS 

La promo du livre fonctionne très bien. Voici donc quelques compléments:

Fred raconte beaucoup de choses du livre à P. Manoeuvre.

On se quitte avec la musique de Fred avec mes vidéos: 

NB: 

Bon, finalement, je crois qu'y a pas photo, je vais laisser à Florence le soin de faire les chroniques littéraires... 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #bibliographie

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Publié le 23 Avril 2024

J' ai confié à Florence D. la lecture de Foule romaine, d'Antoine Couder. Il fallait bien la remettre un peu au travail...Ok,  bon, j'avoue! Je ne comprenais pas tout, et il fallait donc déléguer ! Si le livre de Pierre Andrieu est grand public, celui-ci est plus un objet littéraire. 

 

 

 

 

 

Foule romaine d’Antoine Couder

« Comme on aime » !

 

Un livre sur une chanson ? C’est qu’elles contiennent tant, les chansons aimées. Ce petit ouvrage propose un beau parcours, plein de boucles et de détours, à travers ce qu’elles peuvent évoquer, convoquer, condenser. Antoine Couder déplie « Foule romaine », dit comment il l’a faite sienne, ce qu’il s’y raconte, y projette, les souvenirs qui s’y rattachent, les rêveries qu’elle fait naître, et toutes les correspondances secrètes entre elle, lui, et son auteur. Il dit un dialogue imaginaire jamais interrompu avec Jean-Louis Murat, sa présence toujours bien vivante, qui tout à coup resurgit au hasard d’une émission de radio, d’un morceau aimé. De cette chanson et de quelques autres renaissent donc dans le livre les expériences de la jeunesse, l’identification d’un garçon qui va entrer dans l’adolescence à la masculinité trouble du « garçon qui maudit les filles », les espoirs, les amours, la quête d’absolu et le réel avec lequel on compose. Dans ces fragments d’autobiographie habitée par les chansons, la personnalité, les images de Jean-Louis Murat, on rencontre Alain Souchon, Noir Désir, Alain Bashung ou… Lana del Rey, un article sur des start-uppers revenus de leurs illusions, et de vivifiantes confrontations avec d’autres amateurs, Agnès Gayraud et Nicolas Comment notamment.

Une chanson pour ce livre, oui. Une chanson de désir, qui dit ce que fait l’amour, ce qu’il produit en nous de joie et d’ivresse, d’exultation des corps. Antoine Couder s’attache à sa façon si simple et lumineuse de transmettre cette ferveur amoureuse - Murat déclarera d’ailleurs 20 ans plus tard, à la sortie de Baby love, que « la plus grande musique est celle qui donne envie de se reproduire » - mais examine aussi, parcourant l’ensemble de l’œuvre, la complexité, les ambiguïtés de la représentation de l’amour.

« Foule romaine », c’est aussi une chanson dont Antoine Couder fait un pivot dans le parcours de Jean-Louis Murat. Aux fragments personnels, autobiographiques se tisse alors une ligne plus chronologique et savante, qui retrace avec précision et vivacité les étapes de la fabrication du Moujik et sa femme. 2001, moment de bascule, dans le monde, dans l’économie de la musique, l’est aussi selon lui pour l’artiste. Parti travailler dans le sud des Etats-Unis, il en a rapporté Mustango, et « la vibration fraîche et rugueuse de son drôle de funk-blues ». Après cette réussite (et la parenthèse de Madame Deshoulières), et alors que le 11 septembre coupe net son projet de retourner aux Etats-Unis, il veut enregistrer Le Moujik et sa femme très vite, comme un disque live. « Foule romaine » est composée dans cet élan. C’est la chanson qui aurait pu être un tube, et pourtant Le Moujik échouera à élargir son audience au-delà du cercle des fans et des amateurs éclairés. « Au fond tout commence avec ce disque qui finit par sombrer et engloutir le futur, signant cet ordre de détachement qui va désormais peser sur toi », écrit Antoine Couder. Il analyse avec justesse les contraintes qui pèsent sur Murat, met en évidence les ambiguïtés et les impasses de sa façon de travailler vite, de produire beaucoup, qui correspond à sa nature et répond au resserrement mortifère des conditions de production, mais va susciter la suspicion chez les journalistes (il faut relire la critique d’Arnaud Viviant dans Les Inrockuptibles !), la lassitude d’une partie du public. Il trace les grandes lignes de ce qui en découle, le repli, l’amertume et les provocations, mais aussi la perfection de Lilith, et à sa suite la succession de grands albums. Egrenant des titres, des vers, Antoine Couder navigue dans cette œuvre colossale, dont il retient jusqu’aux derniers disques, souvent les moins aimés : pour lui, la « grâce » de Murat « tient tout entière » dans La vraie vie de Buck John.

Une chanson, donc. Une chanson qui ouvre à toute une œuvre et un monde. De façon très émouvante, le livre montre aussi comment, dans sa fréquentation quotidienne, intime, elle inspire, fait écrire. Dans son avant-propos, joliment intitulé « A nos amours », l’auteur associe la structure de son ouvrage à celui d’une chanson, et de fait Murat, son écriture, son art de la composition semblent en habiter le projet et la structure même. Comme dans ses chansons, c’est un mouvement tout intérieur qui condense les époques, procède par éclats et fragments, opère des rapprochements inattendus. Lui aussi se plaît à nommer ce qu’il aime, provoque avec malice – le propos est amoureux, mais jamais complaisant. Jalonné de bornes ou de repères chronologiques, l’ouvrage est surtout structuré par des images : le parallèle avec la figure et le parcours de Joachim Murat est filé comme on le dit d’une métaphore, Murat est associé au cheval et au cavalier, ou à un arbre, ancré au sol et touchant le ciel. La pensée se ramasse régulièrement en de belles formules : Murat « chevalier courtois, chevalier narquois », quelle efficacité pour dire l’ambiguïté du personnage ! Alors parfois les liens paraissent artificiels ou contestables, les citations et références s’empilent, il semble par moments qu’on s’égare dans le jeu des associations et la multiplication des « peut-être », des « j’imagine »… Mais c’est aussi la règle du jeu, qui gouverne le livre et lui donne sa force et son originalité. Au-delà de ces agacements furtifs, que Murat savait aussi très bien susciter, Antoine Couder ouvre des pistes stimulantes, éveille à l’imaginaire, renvoie chacun à sa ritournelle secrète : il donne à penser, et à rêver. Quelle plus belle façon de rendre hommage à celui qui l’a inspiré ?

------- Mercredi à Paris, 

Un livre pour une chanson, c’est le pari de la collection seven inches des éditions du Boulon : seven inches ou 7 pouces comme le format d’un 45 tours, une face A et une face B pour raconter à travers des disques mythiques une partie de l’histoire de la musique. Ce mercredi la Librairie de Paris (place de Clichy, Paris 17ème) propose une soirée musique autour de quatre livres de la collection, en présence des auteurs : on pourra y rencontrer Antoine Couder, mais aussi Marc Dufaud pour Ashes to Ashes (David Bowie), Thomas Gaetner pour Trans-Europa-Express (Kraftwerk), Frédéric Rapilly pour Blue Monday (New order)

Merci Florence.

PS: on espère la foule, et la queue... De  Côme...(Pour faire référence à une trouvaille du livre... Oui, parce que je l'ai lu quand même et qu'on n'a pas dévoilé beaucoup de son contenu !).

 

 

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Rédigé par Florence

Publié dans #bibliographie

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Publié le 19 Avril 2024

bonjour,

1)  Il semble que tout le monde ait un avis comparable au mien sur "les jours du jaguar" de Pierre Andrieu que vous êtes en train de recevoir au fur et à mesure : un joli livre !

Michel Troadec le fidèle lui fait l'honneur d'un petit article dans le plus grand journal français : Ouest France dans l'édition du 18/04

          Le chanteur Jean-Louis  Murat vu de l’intérieur, dans  un très beau livre

Grand auteur, compositeur et interprète, l’artiste auvergnat est décédé il y a un peu moins d’un an, en mai 2023. Un beau livre du journaliste Pierre Andrieu lui rend hommage, avec de nombreux témoignages.

 

Presque un an que Jean-Louis Murat nous a brutalement quittés, à 71 ans, nous laissant une prodigieuse discographie, l’une des plus foisonnantes de la chanson française : 31 albums et près de 500 chansons en un peu plus de quarante ans (1981 à 2023) de carrière. L’ironie veut qu’après avoir longtemps refusé de publier une compilation, il avait accepté, décédant la veille de sa sortie. Pour ceux qui connaissent mal son œuvre, son best of de vingt titres est un beau panorama. Pour ceux qui ont le plaisir d’avoir suivi son parcours, ce livre est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le poète auvergnat, bourru et provocateur vu de l’extérieur, infiniment attachant quand on le connaissait un peu.

Journaliste clermontois, Pierre Andrieu le raconte surtout par sa musique, par ses disques clés, se focalisant sur sa période la plus prolifique, de Mustango (1999) à Taormina (2006), débordant sur Toboggan (2013, le plus intime) et Babel (2014, le plus auvergnat). Mais il fait aussi parler ceux qui l’ont côtoyé, notamment des proches : Marie Audigier, Denis Clavaizolle, Laure Desbruères, Fred Jimenez… Un riche livre pour un immense artiste.

Les jours du jaguar, Éditions Le Boulon, 200 pages (50 photos), 32 €.

 

Pierre Andrieu est plutôt un lilithien, et ses choix font un peu parlé du côté de Benzine Mag:

A LIRE SUR LE SITE 

 

« Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar » de Pierre Andrieu : Garder ses chansons près de nous.

Signé de Pierre Andrieu, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar vaut autant comme recueil de témoignages sur Jean-Louis Murat que comme relecture du « virage électrique » de ce dernier.

 

« Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar » de Pierre Andrieu : Garder ses chansons près de nous.

Signé de Pierre Andrieu, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar vaut autant comme recueil de témoignages sur Jean-Louis Murat que comme relecture du « virage électrique » de ce dernier.Lors des dernières Victoires de la Musique, l’hommage à Jean-Louis Murat fut un moment aussi plein de bonne volonté que raté. Il y eut d’abord Léa Salamé déclarant que tout le monde avait été touché par son décès. Elle évoquait bien sûr le public mais les mots paraissaient décalés au vu du parterre présent. Un parterre représentant un show business hexagonal auquel Murat avait un rapport pour le moins compliqué. Quant à Raphaël, d’ordinaire honorable dans l’exercice de la reprise, il foira Si je devais manquer de toi en voulant absolument se caler sur le murmuré de Murat. Heureusement, la sortie du (beau) livre de Pierre Andrieu, rédacteur sur le site concertandco, est là pour offrir un hommage plus digne à un grand de la chanson française contemporaine. Préfacé par Jennifer Charles d’Elysian Fields, Jean-Louis Murat – Les Jours du Jaguar est d’abord constitué d’interviews de divers collaborateurs/collaboratrices racontant leur Murat : les musiciens de studio, le directeur de communication de la Coopérative de Mai, la cinéaste qui l’a filmé au travail (Laetitia Masson), les femmes partenaires dans l’intimité qui furent tout autant ses conseillères artistiques… Et les admirateurs tels que Bernard Lenoir ou l’écrivain Eric Reinhardt. Et enfin des interviews de Murat données à l’auteur. Le tout illustré d’une mine d’or de photos remontant jusqu’à l’avant-notoriété. Si les premières interviews peuvent être touchantes ou intéressantes, celles de Murat rappellent que le Murat distributeur de phrases à l’emporte pièce était nettement plus plaisant à l’oral, au milieu d’un talk show trash, qu’à l’écrit. A côté de cela, Andrieu passe en revue la biographie d’un artiste qui, tel Bashung, a décollé sur le tard. Il évoque l’engagement humanitaire discret, les concerts, la place du sexe et de la mort dans les textes de Murat. Et offre la partie la plus débattable et la plus intéréssante du livre : une vision de la discographie pas forcément partagée par tous les fans de l’Auvergnat. Les synthétiseurs, éléments datés de Cheyenne Autumn ? Il sont pourtant moins pénibles à mon oreille que ceux de I’m your man de Leonard Cohen. Et dans les deux cas le plus important tient toujours debout : les (grandes) chansons. Au nom de ce parti pris, l’âge d’or discographique de Murat se situerait selon Andrieu entre Mustango et Taormina. Je tiens personnellement Mustango pour son chef d’œuvre. Un alliage du Blues/Rock et de la chanson française que Bashung avait effleuré sur certains morceaux d’Osez Joséphine. Et une rencontre entre deux Far West : celui personnel de Murat (l’Auvergne) et l’ombre du vrai. Résumée par ce Jim murmurant à cheval. A ma gauche la littérature de l’Amérique profonde (l’écrivain Jim Harrison). A ma droite l’ombre du western (à cheval). Et au milieu ce murmuré dont Murat disait qu’il se mariait mieux à la langue française que certaines voix gueulardes. Mais surtout un album contenant relativement peu de morceaux confondant le spontané et le bâclé.  Ensuite, Murat s’est souvent réclamé comme le rappelle le livre du caractère prolifique d’un Dylan ou d’un Neil Young. Je vois plutôt dans beaucoup de ses albums post-Mustango une incapacité à faire le tri. Mais l’intérêt d’Andrieu est de faire de Mustango un point de rupture, un moment où Murat passe à la guitare. On peut débattre de cette césure en évoquant les moments pop ligne claire à guitare de Vénus. Ou ne pas réduire le Murat post-Mustango à cela. Mais cela fait sens quand on pense à ce que le morceau Nu dans la crevasse représentait : la première fois que Murat ouvrait la porte à une longue cavalcade électrique avec Neil Young et son Crazy Horse en ligne de mire. Une approche « canadienne » qu’il appliquera sur scène à une partie de son répertoire. Le livre s’achève sur une playlist imaginaire basée entre autres sur les goûts de Murat et les morceaux qu’il a repris. Peut-être pas la meilleure manière d’achever un livre réussi. Dans un numéro de Reporters où l’on entendait des maquettes de son alors pas encore sorti The Future, Leonard Cohen déclarait construire ses chansons comme des Mercedes, pour qu’elles durent. Là où son fan Murat souhaitait que ses chansons « soient comme des meubles anciens : solides, fiables, familières. Qu’elles résistent à l’érosion. ». Une résistance au moins avérée s’agissant de titres comme Fort Alamo. En attendant, le livre est un bel objet et une bonne manière de se souvenir de l’auteur de ces chansons solides, fiables et familières.

 

Pierre sera aux Vinzelles le 27/4 avant MATT LOW

Il a causé du livre sur France Bleu hier. A écouter:  A 17h04 dans "on sort en Auvergne"  (le pauvre Pierre, on lui a infligé du Vianney). Il y a une dizaine de minutes à écouter (sur une émission d'une vingtaine). On savait par exemple qu'il était un fidèle du bouquiniste de la Bourboule, mais Pierre raconte qu'il passait également chaque semaine aux Volcans pour des livres.  

Il y a eu un autre rendez-vous  un peu plus tard dans la journée avec le "club de la presse auvergnat" et même si Radio Campus était associé, je ne trouve pas de podcast.

Rappel : il sera aux volcans avant la soirée à la coopé et avec nous le samedi 22 juin au Fotomat pour une séance dédicace.  

PS: Magic! a également publié des bonnes feuilles.

 

A propos de  l'autre livre qui sort (Foule Romaine, d'A. Couder) qu'on chroniquera prochainement, une sacrée pointure YANNICK HAENEL donne son approbation dans le CHARLIE Hebdo de cette semaine:  "une rêverie émotive, un éloge scrupuleux, un commentaire savant et insolent... sur le plus grand chanteur depuis Gainsbourg et Bashung".

 

 

2) Le pape papi Gérard MANSET sort un nouveau disque. Il était invité de L. Goumarre hier sur Inter... J'adore son côté absolument insupportable (il dit qu'il n'écoute rien, ne voit rien alors qu'on sait qu'il se faisait inviter dans la décennie précédente, aux concerts ou en festival... par exemple par Dominique A) mais soit. 

A 24 minutes, il raconte sa version de sa rencontre avec Jean-Louis Murat... "le gars là qui vit dans le cantal" (il a un peu du mal à se rappeler des noms dans l'interview, Higelin également).  Jean-Louis Murat aurait mal pris que Gérard lui dise qu'il n'avait besoin de producteur pour enregistrer,  qu'il fallait qu'il se débrouille".  Peut-être est-ce Hebey qui avait organisé la rencontre en 1981, mais pour Dejacques et Zacha chez Pathé, la priorité était d'éviter de lui faire faire du Manset (interview de Zacha). 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/cote-club/cote-club-du-jeudi-18-avril-2024-9671420

 

Pour rappel, Jean-Louis a indiqué qu'il n'avait pas aimé le regard porté sur les filles par Gérard... Ce n'est pas le seul épisode de la relation : outre la reprise "entrez dans le rêve" sur route Manset, ce dernier a raconté avoir tenté de téléphoner à JL (à moins que ce soit Jean-Louis qui ait raconté qu'il n'a pas rappelé Manset suite à un message -je ne retrouve pas la source, c'était peut-être avant 2009). 

Pour le plaisir, je ressorts cette petite anecdote qui figure sur le blog: 

Sur un blog à vocation littéraire sous forme de journal, JL Bitton nous parle d'une petite anecdote qui me ravit, moi qui compile les petites infos concernant Murat et Manset.

"ACTE 1

Depuis quelques années, Guillaume D. organise des dîners dans la grande tradition dix-neuviémiste du salon littéraire et artistique. On y croise musiciens, écrivains, connus ou méconnus, mais également des lecteurs, collectionneurs et passionnés. Je ne suis pas très friand de ce qu'on appelle les dîners en ville, qui sont la plupart du temps ennuyeux et prétentieux, mais chez Guillaume D., la simplicité est de rigueur, ses dîners sont sans chichi ni falbala. Il y a quelques invités récurrents comme le voyageur solitaire Gérard Manset : "- Que pensez-vous de Jean-Louis Murat, Gérard? - Nos univers sont proches, mais lui est vraiment triste." 

Moi, ça me fait rire. 

 

LE LIEN EN PLUS 

Petit petit petit lien en plus, mais on a vu les derniers propos de Biolay (sur sa reprise en main)  repris un peu partout, et sur le site pleine vie on peut lire: 

"Totalement sevré à ce jour, l’ex-gendre de Catherine Deneuve et grand admirateur de Jean Louis Murat dont le décès l’a particulièrement affecté, affirme ne plus avoir d’alcool chez lui afin d’éviter de replonger" .

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #bibliographie

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Publié le 11 Avril 2024

Nous vous avons déjà recommandé et parlé du livre ici...   Christophe Basterra de Section 26 fait de même aujourd'hui.

Je me permets de reproduire ci-dessous la partie Chronique comme toujours joliment écrite (Pour rappel, Christophe a parfois écrit des textes promos pour les albums de Jean-Louis), puisqu'il faudra vous rendre sur la page de  Section 26 pour y découvrir des photos, et quelques pages du livre: la chronique sur le Best of, et l'interview de Bernard Lenoir, qui sont proposés en exclusivité et en avant-première. 

https://section-26.fr/jean-louis-murat-les-jours-du-jaguar-par-pierre-andrieu-le-boulon/

 

Je me souviens très bien de cet instant-là. Quelques semaines à peine après m’être installé à une dizaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, attablé à la terrasse d’un bistrot de la capitale arverne, mon ami Hervé – un gars vraiment du coin – m’a dit à peu près ces mots-là : “Tu verras, tu n’écoutes pas Murat de la même façon quand tu roules sur les routes auvergnates un jour d’automne… Il faut avoir vécu ça”. Quelques semaines plus tard, je crois qu’il m’avait dit à peu près la même chose au sujet du Steve McQueen de Prefab Sprout… Mais surtout, il avait raison – d’autant plus raison que Murat fut je crois très fan dudit Steve McQueen (l’album, pour l’acteur je ne sais pas), à tel point qu’il était allé jusqu’à louer les services du batteur Neil Conti, qui joue sur ce chef d’œuvre de 1985. Mais Hervé avait tort aussi : parce qu’il ne m’avait pas dit alors (alors, c’était vers 2011) qu’on n’écoutait pas non plus Murat de la même façon sur les routes auvergnates un jour de printemps. Parce qu’il ne m’avait pas dit l’effet que pouvait produire au hasard Le Lien Défait avec la chaine des puys comme ligne d’horizon dans un crépuscule naissant. C’est un effet dingue. Et un effet d’autant plus dingue quand on a appris quelques heures plus tôt, au détour d’un coup de téléphone à la fin d’une réunion, sa subite disparition…

Contrairement à ce qu’a pu laisser entendre un média un peu pop mais plus forcément moderne, je ne suis donc ni Auvergnat ni un spécialiste de l’œuvre du natif de La Bourboule. À tel  point que par ma faute – mais peut-être est-ce un peu préjugé de mon importance – il y a cette rencontre qui ne se fera plus jamais entre les mélancolies bleues des Anglais de Moose et de l’Auvergnat Murat – cette mélancolie-là ne connait pas les frontières… Elle ne se fera plus parce qu’avant Le Train Bleu, j’avais raté Le Manteau De Pluie, ses accents bossa contrariés, ses bonjours à la tristesse, ses amours défuntes – je me suis rattrapé depuis, autant pour le disque que pour ses thèmes. Après toutes ces années, il y a en tout cas cette certitude : j’aime les chansons (et certaines beaucoup plus que d’autres) de cet homme-là, j’ai aimé aussi sa franchise, son obstination et sa mauvaise foi. J’aime toujours ses mots, ses vérités – qui n’étaient pas toujours bonnes à dire. Mais non. Je ne suis pas un spécialiste. Et certainement pas un spécialiste comme Pierre Andrieu peut l’être.

Pierre Andrieu est Auvergnat avant d’être journaliste  – avec toutes les qualités et les défauts que cela implique. Il a découvert Murat dans les années 1990 je crois mais je pense qu’il le connaissait déjà sans le savoir – car il connaissait le côté taiseux et revêche, il connaissait ces paysages sans lesquels l’œuvre de Murat ne serait pas exactement la même, il connaissait les passions solitaires, la brume sur la banne d’Ordanche, le soleil sur le lac de Servières… Il connaissait tout ça et il a connu les disques de Murat. Il ne les aime pas tous passionnément mais il en connait le moindre recoin. Dans Les Jours Du Jaguar, un livre écrit avec beaucoup de passion, ce n’est pas exactement cela qu’il voulait raconter. Il voulait raconter, je crois, la personnalité plurielle d’un artiste singulier. Ses passions, ses défauts, sa fidélité en amitié, ses tics, ses tocs, cette personnalité que d’aucuns ont eu l’audace de penser pouvoir cerner – mais c’était un luxe que seuls les siens, et très peu d’autres (le journaliste Bruno Bayon et la réalisatrice Laetitia Masson, au hasard), pouvaient en fait s’offrir.

Ce livre n’est pas un livre comme les autres – mais comment pouvait-il en être autrement lorsqu’il est question d’un artiste qui était exactement différent des autres ? Ce n’est pas une biographie, ce n’est pas (qu’)un beau livre – malgré la pléthore de photos assez folles qui l’illustrent. Imaginé par Pierre Andrieu, ce livre est un puzzle – partagé entre interviews de (très) proches et de collaborateurs (Laure DesbruèresMarie AudigierEric ReinhardtMatt LowJennifer CharlesHervé DeffontisMorgane ImbeaudFred Jimenez et tant d’autres), interviews de Murat lui-même (courant sur une vingtaine d’années) et textes au sujet des disques de chevets de l’auteur ou de thèmes récurrents dans la discographie pléthorique de l’Auvergnat… Un puzzle dont chaque chapitre est une pièce qui permet de donner une image, si ce n’est exacte, au moins un peu plus précise d’un homme qui avait en sainte horreur la banalité… À une semaine de sa sortie, Section26 présente en avant-première un extrait d’un des premiers chapitres du livre, concernant ce Best Of finalement posthume, et une partie de l’interview accordée par Bernard Lenoir, qui a accepté de sortir de son silence pour confier à quel point Murat a changé sa vie – professionnelle mais pas que –, confession somme toute pas banale de la part d’un homme qui a changé tant de vies…

 

PS:  Christophe est la 2e personne dans la liste des remerciements de Pierre en fin de livre... après Laure. 

 

LE LIEN EN PLUS 

Info donnée par Pierre sur son facebook: 

Promo sur les vinyles aux VOLCANS à Clermont, et le soir du 25 mai: 

 

 

Et je rappelle que Pierre sera aussi le 22 juin au fotomat pour une séance dédicace. 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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